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Le Chanvre peut-il sauver le Maroc ? Contribution au débat programmatique Pour: “Maroc, écologie et solidarité” Par: Mohamed Sanhaji https://www.facebook.com/groups/dialoguenordsud/

Le Chanvre Peut-il Sauver Le Maroc

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Contribution sur le thème du possible impact du cannabis et du chanvre industriel au Maroc pour le compte du groupe Maroc Ecologie et Solidarité

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Le Chanvre peut-il sauver le Maroc ?

Contribution au débat programmatique

Pour:

“Maroc, écologie et solidarité”

Par:

Mohamed Sanhaji

https://www.facebook.com/groups/dialoguenordsud/

Avant de commencer, et bien qu'étant la même espèce, je souhaite différencier deux grandes catégories de chanvre, le chanvre industriel et le chanvre psychotrope, que nous appellerons ici "cannabis": Le chanvre industriel (Cannabis Sativa L.), regroupe toutes les plantes de la famille des Cannabaceae dont le taux de THC est inférieur à 0,3%, vous pouvez donc fumer tout un champ vous ne serez aucunement sous effet psychotrope. Le chanvre industriel est utilisé principalement par l’industrie textile, alimentaire et le BTP. L’autre chanvre (Cannabis L.), subdivisé en Cannabis Indica et Cannabis Sativa, fait aussi partie de la famille des Cannabaceae mais dont le taux de THC est supérieur à 0,3% (il se situe généralement entre 4 et 21%). Différentes souches sont cultivées pour la médecine, afin de moduler les taux de ses différents cannabinoïdes, les principaux étant le THC et le CBD. Le cannabis est utilisé pour un usage récréatif et thérapeutique. Tout au long de l’article, j’utiliserais la dénomination chanvre pour le chanvre industriel et cannabis pour le cannabis thérapeutique et récréatif.

Histoire de l´utilisation du chanvre

Hanfeinlegen (immersion du chanvre), huile de Théodore von Hörmann, peintre autrichien du XIX

e siècle.

Des origines lointaines

Le chanvre a été domestiqué par l'homme au Néolithique. Les plus anciens témoignages archéologiques de son utilisation ont été retrouvés en Chine, sur un site datant de 8000 av. J.-C. Dès cette époque reculée, cette plante a vraisemblablement été utilisée par l’homme pour ses fibres solides, ses graines oléagineuses et ses propriétés médicinales. En 600 avant J.-C., les fibres du chanvre étaient déjà employées en Chine pour confectionner des vêtements. Cet usage comme fibre textile est également attesté en Europe dès le Moyen Age.

De multiples utilisations

Le chanvre a été très largement utilisé par le passé dans des domaines aussi divers que la fabrication de vêtements, de papier, de cordages et de voiles. Le cannabis (qui est une sous-espèce de chanvre) est également connu depuis la plus haute Antiquité pour ses propriétés psychotropes et médicales. Ce sont les Arabes qui ont rapporté de Chine la technique de fabrication du papier à partir de chanvre et qui l’ont perfectionné pour imprimer le Coran, avant de l’introduire en Europe au début du XIe siècle. La première Bible imprimée par Gutenberg a été ainsi réalisée sur du papier de chanvre, un matériau qui est resté en usage jusqu'au XIXe siècle. Les fibres du chanvre ont longtemps été utilisées pour fabriquer les billets de banque avant d'être remplacées par de la ramie ou Ortie de Chine.

Aux Etats Unis, il était interdit de refuser la culture de chanvre pour l'état, de 1763 à 1769 car la chanvre était devenu une plante stratégique pour la guerre (plante nouricière et utilisée dans 90% des cordages et voiles des bateaux de guerre).

Aux grandes heures de la marine à voile, l'approvisionnement en chanvre des nations européennes revêtait un

intérêt stratégique.

Pour anecdote, George Washington, Thomas Jefferson et Benjamin Franklin étaient parmis les plus grands producteurs de chanvre aux Etats Unis. La declaration d’indépendance a été écrite sur des feuilles de chanvre.

Au cours de la première moitié du XXe siècle, les fibres de chanvre ont été concurrencées dans l'industrie papetière par le bois et dans l’industrie textile par d’autres fibres naturelles (jute, sisal et coton etc.) ou synthétiques (le nylon notamment). Elles ont néanmoins encore servi à fabriquer des vêtements militaires lors des deux guerres mondiales.

Le renouveau du chanvre

Après avoir décliné au début du XXe siècle, la culture du chanvre connaît un renouveau en Europe. Répondant aux préoccupations environnementales actuelles, ce matériau trouve en effet de nouvelles applications dans les domaines du textile, de l'habitat, des cosmétiques et des biocarburants ...

La construction en chanvre est un secteur en plein essor : il est en effet possible de fabriquer des dalles en béton de chanvre ou d’utiliser la laine de chanvre comme isolant thermique et phonique. Cet isolant est plus respectueux de l'environnement que la laine de verre ou la laine de roche. L'huile de chanvre, riche en oméga 3 et très nourrissante pour la peau, sert quant à elle à fabriquer des cosmétiques.

Histoire du Cannabis :

L'histoire de l'usage thérapeutique du cannabis est difficile à retracer, notamment parce qu'un

grand voile d'oubli et de censure s'est abattu sur son usage, de par les récentes législations le

bannissant.

L'égyptologiste Lise Manniche note la mention de la « plante médicale de la marijuana » dans plusieurs texte égyptiens, dont l'un remonte au XVIIIe siècle av. J.-C. On trouve aussi la mention du cannabis dans plusieurs textes anciens chinois et indiens, notamment dans le “Shen nung pen Ts'ao king”, le plus vieux recueil traitant de plantes médicinales, attribué à l'empereur Shennong. Le cannabis y est prescrit pour traiter vomissements, maladies infectieuses parasitaires et hémorragies.

La redécouverte par l'Occident des vertus thérapeutiques du cannabis est généralement attribuée à Sir William Brooke O'Shaughnessy, qui en 1831 publie dans la revue médicale britannique “The Lancet” sa méthode d'injection intraveineuse d'électrolytes en solution pour soigner le choléra. Sa découverte lui vaut un poste en Inde, où il étudie les différentes plantes médicinales traditionnelles, dont l'opium. À partir de la fin des années 1830, il expérimente avec différentes concoctions à base de chanvre et ses effets sur des patients souffrant notamment de rhumatismes, hydrophobie, choléra ou tétanos. Il publie ses expériences et conclusions lors de son retour en Angleterre en 1841, où il rapporte des spécimens de chanvre et de strychnos nux-vomica à l'intention des Jardins botaniques royaux de Kew.

Extrait liquide de cannabis, Une publicité pour la cannabis americana distribuée par

distribué par une pharmacie un pharmacien new-yorkais en 1917.

américaine au début du XXe siècle.

Plusieurs études historiques et religieuses ont aussi démontré que le cannabis a joué un grand role dans la religion judaique et chrétienne. En effet, le kaneh-bosem, l'huile d'onction qu’utilisait Jesus pour guérir miraculeusement ses concitoyens était assurément du cannabis. C’est dans ce contexte que Chris Bennett a écrit que les individus oints des huiles utilisées par Jésus "baignaient littéralement dans cette puissante mixture. [...] Bien que la plupart des gens préfèrent aujourd'hui le fumer ou l'ingérer, le cannabis peut être aussi absorbé par la peau quand ses substances actives sont introduites dans un composant huileux." Citant le Nouveau Testament, Bennett écrit que Jésus enduisait d'huile ses disciples et les invitait à en faire autant avec les autres fidèles, ce qui pourrait expliquer les guérisons des maladies des yeux et de la peau mentionnées dans les Evangiles. "Si le cannabis était l'une des principales substances de l'ancienne huile d'onction [...] et s'il a permis à Jésus de devenir le Christ et à ses disciples de devenir les chrétiens, alors on pourrait considérer la persécution des consommateurs de cannabis comme contraire au christianisme", conclut Bennett.

Histoire du Kif au Maroc Selon plusieurs spécialistes, l'histoire du kif au Maroc remonte au septième siècle, quand les conquérants arabes ramenèrent dans leurs besaces les premières graines de cannabis d'Asie et du Moyen-Orient. Cultivée à l'origine pour la fabrication de tissus et de préparations médicinales, cette plante prendra d'abord racine dans diverses régions marocaines, dont notamment le Haouz et le Gharb. D'abord cantonnée à des superficies limitées, la culture du cannabis ne cessera d'évoluer au fil des siècles pour se propager, à partir du Moyen-Age, dans les inaccessibles contreforts du Rif. Vers la fin du dix-neuvième siècle, “90% des besoins de la France en cannabis pharmaceutique provenaient du Rif marocain”, peut-on ainsi lire dans une recherche publiée par le biologiste allemand Stefan Haag en 1996, qui précise aussi que le nord du Maroc “est l'une des premières régions au monde où le cannabis a été planté uniquement pour ses vertus psychotropes”. Pour autant, l'usage du kif en tant que drogue resta longtemps limité à certaines confréries soufies, gnaouies ou hmadchas, dont les adeptes utilisaient régulièrement cette plante et ses dérivés lors de leurs rituels mystiques. Il ne faudra pas longtemps pour que l'usage du kif déborde du cadre strictement religieux. Dès le début du vingtième siècle, de larges franges de la population marocaine, masculine en majorité, succombent à la tentation de la fumette. À l'époque, comme l'explique Karim Agenay, consultant en agriculture et ancien directeur national du projet Développement et introduction de cultures alternatives dans le Rif, “le kif n'était pas encore perçu comme une drogue et son usage était considéré comme une simple pratique sociétale destinée à la détente, une sorte de péché mignon en somme”. Plutôt neutre, cette perception du kif perdurera jusqu'aux années 70, et même durant une partie des années 80. C'est ainsi qu'il n'était pas rare d'apercevoir des personnes tout à fait respectables s'abandonnant aux plaisirs du sebsi (pipe à kif) sur les terrasses des cafés de Tanger, Rabat, Casablanca ou Marrakech. Parfois, le kif s'insinuait dans des lieux aussi inattendus que les bureaux d'arrondissements, les écoles, voire même les commissariats et les tribunaux ! (Il est sans rappelé que les intellectuels et artistes européens affectionnaient particulièrement cette plante, comme il a été le cas avec le Clubs des Hashischins dont été membres: Théophile Gautier, Jacques-Joseph Moreau, Eugène Delacroix, Charles Baudelaire, Gérard de Nerval, Alexandre Dumas, Honoré de Balzac et Gustave Flaubert a titre d’exemple)

À cela une raison toute simple: en plus d'être profondément ancré dans la culture marocaine, au même titre que le rituel du thé par exemple, l'usage du kif n'avaient rien d'illégal. Sans avoir été formellement interdite, la culture du kif ne sera officiellement autorisée dans le Rif qu'à partir de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, par le sultan Moulay Hassan Ier. Dans son rapport sur la production de chanvre au Maroc, Alain Labrousse, sociologue et expert de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), signale ainsi que “le sultan Moulay Hassan 1er (1873-1894) accorde une autorisation intemporelle de la culture du cannabis pour la consommation locale dans cinq douars, ou villages, des tribus des Ketama, des Beni Seddate et des Beni Khaled, dans le pays sanhadja, vraisemblablement pour contribuer à la pacification de cette région”. Bastion traditionnel de la dissidence contre le pouvoir central, symbolisé par le Makhzen, le pays sanhadji se trouve en effet au cœur même de ce qu'on appelait à l'époque “blad siba”, littéralement “territoire hors-la-loi”. Concédée par le sultan Hassan Ier, la permission d'y cultiver du chanvre relève visiblement d'une volonté politique, dont le but est de calmer les ardeurs de tribus réputées difficiles. En 1906, la conférence d'Algesiras va plus loin. Elle offre pour la première fois dans l'histoire du Maroc un véritable cadre juridique à cette culture particulière. Dans ses articles 58 et 60, le compte-rendu de la conférence dispose que “l'opium et le kif continueront à faire l'objet d'un monopole au profit du Gouvernement Chérifien. Néanmoins, l'importation de l'opium, spécialement destiné à des emplois pharmaceutiques, sera autorisée par permis spécial, délivré par le Makhzen… Le principe de l'adjudication, sans acception de nationalité, sera appliqué aux fermes concernant le monopole de l'opium et du kif”. En parallèle, l'article 73 autorise, quant à lui, la France à créer une instance chargée de contrôler la culture et le commerce du kif. C'est la naissance de la Régie des kifs et des tabacs, ancêtre de la Régie des tabacs privatisée en 2003 et rachetée depuis par le groupe franco-espagnol Altadis. Calquée sur le modèle de la Régie indochinoise de l'opium, qui gérait l'importation et la commercialisation de l'opium dans les colonies françaises d'Extrême-Orient, la Régie marocaine des kifs et des tabacs hérite ainsi du monopole du commerce du kif au Maroc. Formée essentiellement de capitaux français, elle élit domicile dans la zone internationale de Tanger, plus précisément dans le Dox Monopolio, bâtiment situé à proximité de l'ancien port de commerce de la ville du Détroit. Faisant office de siège de la nouvelle compagnie, ces locaux abritaient également une usine où étaient transformés et conditionnés le kif et le tabac destinés au marché local. Une seconde usine, située à Casablanca, était chargée d'approvisionner la région Sud, sous protectorat français depuis 1912. “Parmi les fonctions

de la Régie figurait le contrôle des terres allouées à la culture du tabac et du kif. Elle le faisait en signant des contrats avec les paysans à travers lesquels on garantissait les prix, les qualités, la transformation et les quantités”, peut-on lire dans une étude menée par Karim Agenay au début des années 2000, sur une commande de l'Agence pour le développement des provinces du Nord.

Le kif, en vente libre dans les points de vente de la Régie et ceux de ses concessionnaires agréés, était empaqueté dans du papier cartonné portant le timbre fiscal de la Régie des tabacs. Et chaque paquet contenait deux tiers de kif et un tiers de tabac brun. “Même si j'ai complètement oublié leur prix, je me souviens très précisément de ces paquets d'une dizaine de grammes et de couleur beige que mon père m'envoyait acheter chez l'épicier du coin”, se rappelle Mohammed, septuagénaire casablancais. Le kif transformé et commercialisé provenait alors principalement de parcelles situées dans la région d'Al Haouz, près de Marrakech, mais également de champs à Kénitra, dans le Gharb. Quant au kif cultivé dans les régions montagneuses du Rif, il échappait au contrôle de la Régie des kifs et des tabacs. Placé sous protectorat espagnol, qui couvre à partir de 1912 l'ensemble de la région Nord du Maroc à l'exception de Tanger, le Rif commence à alimenter les réseaux informels du commerce de kif, avec la bénédiction tacite des Espagnols, incapables jusqu'alors de contrôler véritablement cette région. Pour contrer cette concurrence jugée frauduleuse, la France décide de multiplier les aires de production de kif destiné à sa Régie. La culture de cette plante prolifère alors dans la plaine du Gharb, pour atteindre des zones aussi éloignées que Sefrou. En 1923, la proclamation de la République du Rif par Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi, qui fut le premier à prohiber la culture et l'usage du kif qu'il jugeait contraire aux préceptes de l'islam, a permis à la France de renforcer son monopole sur la culture et le commerce du kif au Maroc vu que dorénavant, tout les territoires en cultivant était sous son contrôle. Conscient du rôle du kif en tant que possible outil de gouvernance politique, Lyautey autorise dès 1926 sa culture dans une nouvelle zone située au Nord de Fès, à la lisière du Rif. Comme le sultan Hassan Ier dans le passé, le maréchal français cherche à travers cette décision à s'attirer les bonnes grâces des tribus de cette région limitrophe du Rif… et les dissuader de rejoindre le mouvement de rébellion mené par Abdelkrim El Khattabi. Et ce n'est qu'une fois cette région “pacifiée” que l'armée française décide de lancer, conjointement avec son homologue espagnole, sa fameuse campagne militaire qui aboutira à la chute de la République du Rif et la capture de son leader, Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi. Commence dès lors une nouvelle ère, marquée par la réduction des zones de production dans la région Sud du Maroc sous protectorat français, et leur déplacement vers la zone Nord et le Rif, placés sous protectorat espagnol.

La France, qui avait interdit la production et le trafic sur son territoire métropolitain dès 1916, commença à appliquer sa législation et ses engagements internationaux à ses colonies. C'est ainsi que sur sa demande, le sultan Mohammed Ben Youssef, futur Mohammed V, promulgue le 12 novembre 1932 un dahir interdisant la culture du kif dans la zone sous protectorat français. En parallèle, elle pouvait légalement se poursuivre dans la zone Nord, qui était sous la tutelle de l'Espagne. Et pour cause, le pays ibérique n'avait toujours pas paraphé l'accord international sur les stupéfiants… dont la France était l'un des premiers pays signataires. Mais prohibition de la culture ou pas, la France continue à contrôler le commerce du kif au Maroc, via sa fameuse Régie. Un paradoxe qui s'explique par une acrobatie législative : le dahir qui interdisait la culture du cannabis… autorisait la vente aux populations locales d'un mélange de kif et de tabac. À cette époque, l'essentiel du kif transformé et vendu par la Régie des kifs et des tabacs provient de plantations situées dans le Rif en accord avec les alliés espagnols. Tandis que, comme l'explique Karim Agenay, “le cannabis produit en zone française était surtout utilisé pour l'extraction de fibres de chanvre”. Un nouveau dahir, promulgué en 1954 par le roi Mohammed V, et censé s'appliquer dès l'indépendance, étend l'interdiction de la production et de la culture du cannabis aux deux zones du royaume. C'est la fin officielle de la Régie des kifs et des tabacs, qui expurge de son appellation le mot honni. Mais la culture et la production du kif ne disparaissent pas pour autant du royaume. Bien au contraire. Elles continuent à proliférer dans une sorte de zone de tolérance, établie par les autorités du Maroc indépendant dans les cinq hameaux des tribus Ketama et Béni-Khaled, ce qui valut à cette région le surnom espagnol de “Cinco”. Cette tolérance, jusqu'alors tacite, devient quasi institutionnelle à partir de 1956. C'est l'époque où la Régie marocaine des Tabacs commence à racheter la production de kif des Rifains… pour l'incinérer ensuite. Cet étrange marché, qui sert encore une fois à ménager une région réputée incontrôlable, ne dure que deux années, avant d'être abandonné en 1958 pour cause de manque de ressources financières. La même année, le Rif s'embrase avec l'éclatement de la révolte des montagnes. Cette rébellion sera matée dans le sang par la jeune armée marocaine dirigée par le prince héritier Moulay El Hassan, futur Hassan II. Craignant qu'un tel scénario ne se reproduise, les autorités marocaines décident alors de se montrer “plus conciliantes” à l'égard de la culture du kif dans cette zone dépourvue de ressources. Région escarpée et pratiquement isolée du reste du Maroc, le Rif devient dès lors l'ultime bastion de la culture du kif au Maroc.

Utilisation du chanvre industriel dans le monde Depuis quelques années, la diabolisation et la propagande anti-cannabis (et donc du chanvre) prennent du recul, et les industriels et scientifiques s’y intéressent de plus en plus (Cela n’était pas possible avant à cause des taxes qu’il fallait payer pour l’utiliser, et des nombreux interdits touchant cette plante. Des décisions stratégiques pour favoriser et ne pas concurrencer la filière pétrochimique). Plusieurs recherches scientifiques ont mis en exergue le potentiel industriel de cette plante, tant par son aspect polyvalent qu’écologique. Ce qui a poussé des experts tels que Jack Herer à affirmer que : « Si l'on interdisait toutes les énergies fossiles et leurs dérivés, ainsi que l'utilisation des arbres pour le papier et la construction, dans le but de sauver la planète, d'inverser l'effet de serre et d'arrêter la déforestation ; alors, il n'y a qu'une seule ressource naturelle et renouvelable qui est capable de fournir la totalité du papier et des textiles sur la planète ; répondant à tous nos besoins en termes de transport, d'industrie et d'énergie, tout en réduisant simultanément la pollution, en reconstruisant le sol, tout en nettoyant l'atmosphère… Et cette ressource est - la même qui était utilisée à cet effet auparavant - le cannabis, le chanvre, la marijuana ! » Jack Herer a même lancé un défi au monde, promettant à quiconque arrivant à démentir son affirmation une récompense de 50'000 $ ! Le prix n'a pas encore été remporté. Voici un tableau résumant les divers utilisations du chanvre industriel :

Par ailleurs, voici d’autres faits importants à propos du chanvre :

- D’après les études du Département Américain d’Agriculture, 1 hectare de chanvre produit quatre fois autant de papier qu’un hectare d’arbres! Nous pouvons concevoir tous types de papier à partir du chanvre – le papier journal, le carton, les enveloppes, le papier informatique, le papier de soie, même les tampons périodiques… De plus, un arbre prend entre 40 et 50 ans pour arriver à maturité, alors que le chanvre prend entre 4 et 5 mois. Si le monde utilisait le chanvre pour ses besoins en papier nous pourrions sauver des millions d’arbres et ainsi baisser considérablement la deforestation et le déboisement. - Selon les mêmes études, la production textile d’1 hectare de chanvre équivaut à 2 hectares de coton. De plus, le chanvre est plus résistant, léger et impermeable que le coton. Sur le plan écologique, la culture du coton est très polluante car utilise une grande quantité d’eau, de pesticides, insecticides, fongicides et d’engrais alors que le chanvre ne nécessite pas de traitement phytosanitaire et est peu exigeant en eau et en engrais

- La fibre du chanvre présente une grande résistance mécanique et un grand pouvoir isolant. Une habitation isolée avec du chanvre respire et supprime par le fait tous les ponts thermiques liés à une isolation trop imperméable à l’air. Autre atout : le chanvre résiste parfaitement à l’humidité. Il a en effet la particularité d’absorber sans dommage 4 fois sa masse en eau. Cette particularité permet d’envisager sans mauvaise surprise l’isolation d’une salle de bain et de manière générale tous les murs à proximité d’un point d’émission de buée. Les particules de chènevotte ont une faible densité et assurent une protection contre le feu irréprochable. De plus, quand il est associé à de la chaux, la maison est parfaitement protégée contre les nuisibles (de l’acarien aux rongeurs). Facile à utiliser quel que soit son conditionnement (laine en rouleaux, panneaux semi-rigides, vrac associé ou non à la chaux). Le chanvre isole également au niveau phonique.

- Les graines de chanvre (ou chènevis) contiennent tous les acides aminés et acides gras essentiels nécessaires à la santé humaine. Aucune autre source provenant d’une seule plante ne fournit des protéines végétales sous une forme aussi facilement digeste ou ne contient d’huiles essentielles à la vie dans des taux aussi parfaits pour la santé et la vitalité humaine. Les graines de chanvre ont un taux en acides gras essentiels plus élevé que toute autre plante. L’huile de chanvre est parmi les huiles ayant le taux le plus faible en graisses saturées : 8 % du volume total d’huile. L’huile pressée à partir des graines de chanvre contient 55 % d’acide linoléique (LA) et 25 % d’acide linolénique (LNA). Seule l’huile de lin contient plus d’acide linolénique (58 %), mais l’huile de chanvre est celle ayant le taux le plus élevé en acides gras essentiels (EFA) avec 80 % du volume total d’huile. Enfin, le rapport Omega 6/Omega 3 de l'huile de chanvre est de 3/1 qui est considéré comme le rapport « idéal ».

Utilisation du cannabis thérapeutique et récréatif dans le monde

Le cannabis existe sous plusieurs formes médicales, dont la disponibilité dépend de la législation du pays où il est autorisé :

Bedrocan (18 % THC) Bediol (6 % THC + 7,5 % CBD)] et Bedrobinol (12 % THC) Bedica (14 % de THC environ et moins de 1 % de CBD): formes naturelles disponibles en pharmacie depuis 2005 (Hollande et pays importateurs : Espagne, Italie, Finlande par exemple) et délivrés sur prescription médicale ;

Marinol (dronabinol THC de synthèse]) : prescrit par exemple pour le traitement des nausées et des vomissements liés à la chimiothérapie, ainsi que pour l'amélioration de l'appétit chez les malades atteints du sida. Il est autorisé dans quelques pays européens, par exemple l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni ;

Cesamet (nabilone) : voir Marinol ; Sativex : prescrit par exemple pour le traitement des douleurs associées à la sclérose

en plaques. Il est autorisé au Canada depuis 2005. En Allemagne depuis 2010

Propriétés thérapeutiques

Les applications thérapeutiques du cannabis sont de plus en plus reconnues. Les applications thérapeutiques connues sont répertoriées par l'Association Internationale pour le Cannabis Médical incluent : nausées et vomissements, anorexie et cachexie, spasmes, troubles du mouvement, douleurs, glaucome, épilepsie, asthme, dépendance et état de manque, symptômes psychiatriques, dépressions, maladies auto-immunes et inflammations ; et divers syndromes variés. Les connaissances scientifiques dans ce domaine ne cessent de progresser, comme le montre l'évolution exponentielle du nombre d'études réalisées ces dernières années. Durant la dernière décennie, ce nombre a plus que doublé, élevant le nombre total de publications à plus de 8000 entre 1990 et 2000. Le nombre de maladies, pathologies ou troubles traitables s'élève à plus de 200.

Il est question de propriétés scientifiquement reconnues:

analgésiques : malades en phase terminale et pour les douleurs chroniques résistantes aux traitements traditionnels ;

relaxantes et somnifères : malades en phase terminale, troubles du sommeil ; anti-spasmodiques : sclérose en plaque, épilepsie ; anti-vomitives : traitement des effets secondaires de la chimiothérapie ou d'autres

traitements lourds ; stimulant l'appétit et redonnant l'envie de manger : lutte contre la cachexie

(maigreur extrême) et favorise la prise de poids ; broncho-dilatatrices : asthme ; anti-inflammatoires : le cannabidiol CBD non psychoactif est connu pour ses affinités

avec les récepteurs CB2 situés sur les cellules immunitaires T. anti-psychotiques : traitement alternatif de la Schizophrénie; anti-depresseur ; anxyolitiques ; sédatives ; vaso-dilatatrices : glaucome, migraines. antalgie dans les cas de névralgie

Depuis les années 1990, le cannabis et les cannabinoïdes qu'il contient suscitent un engouement croissant de la part des laboratoires de recherche. Entre 2000 et 2007, plus de 9 000 articles scientifiques ont été publiés. Ce nombre a plus que doublé en dix ans. Ainsi, ces études, répertoriées sur la base de données scientifique de IACM, suggèrent que le cannabis pourrait être utilisé à des fins thérapeutiques dans une grande diversité de maladies et de pathologies :

une alternative efficace pour le traitement des symptômes chroniques (impulsivité, anxiété, distractibilité, etc.) du Trouble déficit de l'attention / hyperactivité (TDAH) (modulation de la Dopamine par le système endocannabinoique, ciblé par les phytocannabinoides du cannabis) ;

une alternative efficace pour le prurit cholostatique réfractaire ; un agent thérapeutique contre des maladies neuro-dégénératives et la dystonie

(perturbation du tonus musculaire), la paraplégie, l'hyperkinésie, un agent thérapeutique pour le traitement de la maladie de Parkinson, un agent thérapeutique pour la réduction des tics liés au syndrome de Tourette, un agent thérapeutique pour le traitement des maladies auto-immunes comme la

sclérose en plaques, un agent anti-prolifératif : rémission de tumeurs cancéreuses au cerveau (ainsi que

ralentissement de la progression de certains cancers du poumon, sein et de la leucémie) ;

un agent inhibant les sécrétions d'acide gastrique et pouvant jouer un rôle favorable sur la prévention des ulcères, des diarrhées ;

un agent améliorant les troubles comportementaux des patients atteints de la maladie d'Alzheimer ou d'autisme ;

une alternative pour le traitement de la dépression passagère ou chronique (implication CB1 dans la modulation de la Sérotonine, des troubles de l'humeur, des angoisses et des troubles post-traumatiques ;

une alternative pour le traitement des troubles du sommeil et de l'anxiété ; un agent de substitution pour le traitement des dépendances à l'alcool, aux opiacés

(héroïne), aux stimulants (cocaïne) et aux somnifères (Benzodiazépine).

De plus, certains chercheurs et scientifiques affirement que les principes psychoactifs du cannabis (THC et CBD) active l'apoptose (l'autodestruction) des cellules cancéreuses, elles s’autodétruisent donc à la place de détruire des cellules saines. L’une des préparations les plus populaires est la RSO (Rick Simpson Oil). Vous pouvez retrouver le mode de fabrication, d’emploi, la posologie, des reportages et des témoignages sur le site web de Rick Simpson : http://phoenixtears.ca/

Au Maroc, malheureusement, les utilisations industrielles et thérapeutiques de cette plante ancestrale ont été jettées aux oubliettes pour se concentrer sur son usage récréatif. Le plus

absurde est que le Gouvernement Marocain interdit la plantation du Chanvre Industriel alors qu’elle n’a aucune raison de l’être.

Impact sur l´économie

L’impact d’une légalisation du Cannabis: Les études sur l’impact possible d’une legalisation du chanvre et du cannabis au Maroc n’ont jamais été faites. De plus, pour l’instant, on m’a toujours refusé l’accès aux chiffres et études sur le coût de la guerre au cannabis au Maroc pour pouvoir faire une étude en bonne et due forme. Je me contenterais donc de partager avec vous les estimations de pays tels que la France ou les États-Unis (Colorado).

Mais avant tout, voici quelques faits et chiffres très parlants sur la guerre aux drogues, la production et la consummation au Maroc:

- Le Maroc compte 500.000 consommateurs d’après le Makhzen (pour 1 milliard de carnet vendu par les bureaux tabac) et 1.500.000 d’après les associations de la société civile (chiffre surement plus proche de la réalité). - 80% des jeunes aujourd’hui derrière les barreaux ont été arrêtés soit pour trafic ou consommation de drogue (selon les rapports établis par l’Observatoire marocain des prisons) - 47500 ha cultivés soit 0,58%s des terres arables.

D’après une étude faite par Christian Ben Lakhdar, enseignant-chercheur spécialisé dans l'économie des drogues et des addictions, la politique de la répression est un échec total. Pour preuve, quelques chiffres très parlant. Entre 2000 et 2010, on est passé de 60.000 interpellations pour usage et détention de cannabis à plus de 120.000. Il s'agit donc d'un accroissement de la pression policière. Or parallèlement, le niveau de consommateurs a légèrement augmenté où s'est stabilisé selon les années et le prix du cannabis n'a pas évolué. Si la répression policière avait été efficace, le prix du produit aurait normalement dû augmenter - en raison des saisies et des interpellations - et le nombre de consommateurs baisser. La politique répressive en place depuis les années 70 ne porte donc pas ses fruits. Par contre, et c'est là qu'on peut commencer à discuter des gains potentiels de la dépénalisation du cannabis, elle coûte très cher.

Ben Lakhdar a évalué le coût social du cannabis en France, c'est-à-dire tous les coûts liés à l'existence même de cette substance : les morts attribuables au cannabis (230 par accidents de la route par an, selon une étude française) ; les politiques publiques, répression en tête ; les politiques de prévention ; les soins hospitaliers.

Au total, on atteint 919 millions d'euros annuels. Ce n'est rien comparé à l'alcool (37 milliards) ou au tabac (47 milliards), mais en décortiquant les chiffres, on s'aperçoit que c'est l'activité policière et judiciaire qui coûte le plus cher (autour de 500 millions d'euros). Les politiques de prévention et les soins ne représentent quasiment rien dans la somme totale. Si la France dépénalisait l'usage de cannabis, elle économiserait donc 300, 400, voire 500 millions d'euros par an d'activité policière et judiciaire. L'exemple du Portugal, qui a dépénalisé l'achat, la possession et l'usage de cette substance en 2000, est encourageant : une économie de recettes publiques grâce à la baisse de l'activité policière et une légère diminution du nombre de consommateurs.

Concernant à la légalisation, la question est beaucoup plus complexe. Selon les formules de légalisation, le chiffrage sera très différent. On peut imaginer un marché complètement libéralisé, où l'Etat n'interviendrait pas du tout. Ou un système libéralisé avec prélèvement d'impôts sur les vendeurs et consommateurs. On peut aussi penser, comme Daniel Vaillant, à un monopole public où l'Etat organiserait la production, la distribution et la réglementation du marché du cannabis comme cela va être le cas en Uruguay.

Au Colorado par exemple, l’industrie du cannabis a rapporté l’an dernier 5,4 millions de dollars de taxes à l’État du Colorado, pour un chiffre d’affaires de 186 millions de dollars. Les électeurs espèrent tirer encore d'avantage de la légalisation: 40 millions de dollars, sont prévus, qui iront automatiquement au financement de l’éducation, malmenée par la crise budgétaire.

On pourrait donc penser que le Maroc pourrait economiser énormément d’argent en arrêtant de poursuivre les cultivateurs, les revendeurs et les consommateurs, ce qui, d’un autre côté, désengorgera les prisons et permettra aux autorités de se concentrer sur des des délits et des drogues beaucoup plus dangereuses et qui pourrissent la jeunesse marocaine telle que le Karkoubi plus connu sous le nom de “Bola Hamra”. Une legalisation permettra aussi de contrôler la qualité et donc diminuer les dangers sanitaires liés au mélange du cannabis a des produits tels que goudron, caoutchouc, henné, ou pire… Une TCK, la taxe sur la consommation du kif, pourrait être créée, et dont les recettes seront réaffectées en priorité dans le programme de désenclavement de la région (Écoles, hôpitaux, routes. Sans

oublier le nombre de touristes qui préféreront jouir des paysages du Rif, avec ses montagnes, ses cascades et ses paysages magnifiques plutôt que celui des villes bétonnées comme Amsterdam.

L’impact d’une légalisation du chanvre: Comme plante de culture, le chanvre présente un certain nombre d’avantages se résumant comme suit :

- culture sans pesticides, herbicides, engrais et autres produits chimiques, car le chanvre est résistant aux parasites et supprime les mauvaises herbes par sa croissance rapide ; - amélioration de la structure du sol et fertilisation organique ; - ses nombreuses racines fractionnent et revigorent les sols et aident ainsi à contrôler l’érosion et les glissements de terrains. - Amélioration du sol en rotation de cultures, une culture de chanvre qui prend environ 4 mois pour sa croissance, suivie d’une culture de blé d’hiver, par exemple, augmente la productivité de cette dernière de 10 à 20% (grâce au feuillage qu’il perd durant sa croissance et qui fournits aux sols la majorité des minéraux nécessaires) ; - Il ne connaît pas de prédateurs (sauf en milieu très humide) et peut pousser sous tous les climats (excepté polaires) ; - Pouvoir d’absorption élevé de résidus polluants (métaux lourds) dans les sols arables sans effets négatifs sur la croissance et le développement des plantes ;

Le chanvre représente par conséquent une opportunité à saisir par l’agriculture, notamment dans le contexte des problèmes actuels de pollution, de surproduction et de mise en jachère. Au Maroc, il pourrait être une production idéale, notamment dans l’agriculture de montagne et sur les pentes sujettes aux éboulis. Mais aussi dans tout le endroits sensibles aux pesticides et autres phosphates. De plus, nos paysans auraient enfin là un produit leur permettant d’être plus compétitifs sur le marché international, ce qui ne peu pas être fait actuellement avec, par exemple, les céréales.

Récolte du chanvre Usine de défibrage

Une rentabilité incroyable !

Le chanvre est la matière première la plus productive de nos régions, voyez plutôt :

- 1 ha de chanvre = 8 t de biomasse (à l’état sec), et ce après seulement 100 jours de croissance. - 2,5 tonnes de fibres par ha (comparé à 1t / ha pour le coton) Utilisation : produits textiles, remplacement du coton, tissu pour voiles, sacs, cordes, remplacement fibres de verre, joints, revêtements intérieurs pour voitures, matières isolantes. Toutes sortes de papier, carton jusqu’aux papiers fins spéciaux (ex : billets de banque). La société Mercedes utilise depuis peu 300 t de matières premières renouvelables par an. La quantité potentielle pour le secteur automobile allemand s’élève entre 100'000 – 200'000 t. + - 4 tonnes de sous-produits ligneux de la production des fibres Utilisation : panneaux agglomérés, colmatage, carton, litière pour animaux, panneaux de construction et cellulose (fabrication de papier). 1 ha de chanvre = 2,7 t de cellulose 1 ha de forêt = 0,5 t de cellulose + - 1 tonne de graines Utilisation : aliment de première importance sous forme de noix ; remplacement de la viande, du fromage ; substance médicale. Ou, après pression : dissociation en huile et tourteau de chanvre. 350 kg d’huile : margarine, huiles de consommation, tensioactifs pour produits de lessive et les soins du corps, produits cosmétiques ou huiles techniques et couleurs d’impression, carburant ! + - Quelques centaines de kilos de feuillage et de foin. Utilisation : biomasse, compost, source d’énergie, alcool bio,…

Dépénaliser ou légaliser?

On entend souvent parler de dépénalisation et de legalisation. Mais quelle est la différence entre ces deux politiques anti-prohibitionnistes ? La légalisation signifie que l’usage du cannabis est autorisé et que sa production et sa commercialisation sont également permises. L’État peut donc lever des taxes comme pour le tabac et donc créer de l’emploi et des richesses. La dépénalisation, en revanche, supprime les sanctions pénales (amende et emprisonnement) associées au comportement d’usage

sans nécessairement supprimer l’interdit et prévoit éventuellement d’autres formes de sanctions (amendes administratives par exemple). L’État continue donc sa guerre contre le cannabis et laisse l'argent des consommateurs remplir les poches du crime organisé. Cette politique ne crée donc pas de richesse ni d’emploi et met le cultivateur dans l’illégalité.

Sources :

http://www.cetiom.fr/chanvre/cultiver-du-chanvre/le-chanvre-et-ses-atouts/connaitre-le-

chanvre/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_chanvre

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cannabis_m%C3%A9dical

http://www.express.be/joker/fr/platdujour/jesus-et-ses-disciples-consommaient-du-

cannabis.htm

http://www.maghress.com/fr/letemps/13687

http://www.ufcmed.org/cannabis-medical/applications-therapeuthiques-cannabis/

http://www.rense.com/general49/could.htm http://www.slateafrique.com/99963/maroc-pourquoi-il-faut-legaliser-le-cannabis http://homepage.hispeed.ch/vieux-poumons/www/agri.html