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Le matin du dernier silence Réflexion de Robert Serge Hanna

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Au commencement, dit le livre, était le verbe. Pas nécessaire de créer le silence, il était induit. Car naturellement tout ce qui commence doit finir, un jour, une nuit, pour recommencer ailleurs, peut-être ? Dans ce monde-ci ou bien dans un autre ? Le verbe et son ombre, le silence, ne transgressent pas la règle. L'existence du silence en soi n'est pas en cause. Ce qui interroge et qui pourrait poser problème ce serait sa durée : la durée du silence ? Celle-ci étant bien dépendante de l'usage que l'on veut en faire et du but recherché.

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Le silence peut être un moyen, parfois une conséquence mais peut-il être une solution ? Il est des situations où la première nécessité serait justement de ne rien dire. Mais paradoxe, encore un ! On peut se taire pour s'exprimer ! Ne dit-on pas qu'il est des silences qui en disent long ? Comment pourrait-on en dire long sans rien dire ?

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Tous ces silences, ceux des coins de rue, des bords de rivière, des fins d’après-midi, des sommets enneigés, des soleils sur l’horizon, des sous-bois endormis … et la liste n'est pas exhaustive, sont des silences bien agréables : ce sont des silences de vivants ; Ils procèdent, dans la plupart des cas, d'un choix : celui de regarder et de ne rien dire. Seul ce type de silence peut nous permettre de nous imprégner de la beauté, qui confine au bonheur, de ce qui nous entoure, si on veut bien y prêter un peu d’attention.

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Il est par contre des silences d'où personne ne revient, éternels, tellement tenus que nul ne saurait les rompre, le moindre bruit serait blasphème ou sacrilège. Le silence pourrait alors devenir symbole de néant. Ne dit-on pas : << un silence de mort ? >> Le dernier silence, celui qui manque à la règle générale car il n'induit pas la parole puisqu'il est le dernier. Le silence se doit d'être une source d'inspiration, de réflexion. En cela bien compris, il est un outil de travail, une force, une vraie beauté. La sagesse alors n'est pas loin.

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Et si un matin, allez un beau matin, le jour pour moi, refusait de se lever ? Pourquoi pas ? Fatigué de recommencer inlassablement, depuis déjà 70 ans, chaque matin ce qu'il a fait hier, encore et encore. Pour quelle raison ? Pour quelle nécessité ? Pour quel aboutissement ? L'habitude du temps, la tradition ? On fait tellement de choses dérisoires en son nom … traditionnellement !

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Le temps, qu'on regarde passer, nous dépasse. La belle affaire que cette horloge que certains disent "intérieure", et d'autres solaire. Elle tourne, quoique l'on fasse, inlassablement. Il faudra laisser faire pour s'y faire. Pourquoi un matin, allez, un beau matin, ne cesserait-elle pas de battre la mesure de la démesure de mon temps ? Sorte d'arythmie de tic et de tac, de tic tac, macabre tactique à la faveur de ma nuit, la dernière sans doute, et sans déranger personne, pas même moi qui n'aime qu'elle en silence quand elle me chante, d'une voix cristalline, le grand air de la pluie et qu'elle fait pleurer les feuilles du peuplier qui ombrage ma fenêtre, flagellant mes carreaux.

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Pourrais-je croire encore longtemps, "qu'emporter l'âme des vivants avec autant de discrétion, puisse procéder d'un délicat savoir-vivre ? "  Lorsque le jour décline, fatigué, pourquoi la nuit ne viendrait-elle pas border le soleil, mon soleil pour la dernière fois ? Les ombres alors, cet écrin de silence, s'allongeraient, envahissantes, submergeant ma pensée et la douceur de ses sentiments, de ses regrets. Le cœur déjà ailleurs, engourdi de sagesse par ce rêve impossible, je pourrais en conscience m'endormir et partir indéfiniment sans savoir ni pour où, ni pour combien de temps : le beau voyage.

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Après des années de verbe, mon silence induit serait là, à portée de voix, présent à sa place et en son temps, car tout arrive finalement.  Il fallait bien fatalement que mon discours prenne fin un jour ou une nuit pour lui faire place. J'aurais pu, il est vrai, en esprit calculateur et en y réfléchissant bien, tout aussi simplement me taire … pour conserver mon capital, car si pas de paroles : pas de silence ! Pas même le dernier !

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Je n'étais certes, pas assez sage, on ne l'est jamais assez, pour comprendre, n'ayant pas suffisamment observé le silence, qu'il m'aurait été parfois plus utile que les mots. Si j'avais pu le décider, ce matin là, si j'avais pu encore avoir le choix, j'aurais sans nul doute demandé au soleil d'éclairer mon orient, ce point sur l'horizon où il se lève, encore quelques temps.

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Les yeux rivés sur l'établi de ma vie, mes outils me semblent encore neufs. En ai-je fait bon usage ? M'en suis-je jamais vraiment servi ? Il me semble n'avoir rien achevé ou pas assez entrepris. J'ai tellement de choses à faire et à finir que je n'ai jamais commencées ! Mon imagination revenant toujours de fabuleux voyages où je ne suis jamais allé qu'en rêve. … Et si un matin, allez un beau matin, le jour, pour moi, refusait de se lever ? La nuit pourrait encore durer … une silencieuse éternité.

Robert Serge Hanna

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Réflexion de : Robert Serge HannaMontage : Léo BeaulieuImages personnelles et du Web

Trame musicale : AUBE de Claude Léveillée

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permission de l’auteur.Léo Beaulieu

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