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savoir/agir 113 l e 22 mai 2011 était la date fixée pour les élections municipales dans toute l’Espagne et les élections parlementai- res dans les communautés autonomes (à l’exception des nationalités historiques : la Catalogne, le Pays Basque, la Galice et l’Andalousie). La campagne électorale laissait présager – et ce fut en effet le cas – une victoire écrasante du Parti populaire, les citoyens rejetant la responsabilité de la crise sur le gouvernement, beaucoup d’électeurs de gauche s’abstenant, cer- tains passant à droite, d’autres à la « gau- che de la gauche ». Le 29 septembre 2010, les syndicats UGT et CC.OO 1 avaient appelé à une grève générale qui fut très suivie par les ouvriers, mais beaucoup moins dans le secteur des services. Ce succès relatif de la grève a dissuadé les syndicats de pour- suivre la mobilisation, tout en mainte- nant un discours très critique à l’égard des réformes néolibérales entreprises par le gouvernement socialiste de Zapatero. Celui-ci, confronté à la crise économique après quatre ans de gouvernement de cen- tre-gauche, avait accepté les exigences de l’Union Européenne et imposé un ajus- tement économique sévère, provoquant deux types de réactions chez les électeurs 1. UGT : Union générale des travailleurs CC.OO. : Commissions ouvrières. déçus. Certains pensaient que Zapatero avait trahi ses engagements de gauche. D’autres voyaient dans son changement de politique un exemple de la dictature économique néolibérale et de l’impuis- sance des gouvernements démocratiques à représenter leurs électeurs. Cette der- nière interprétation est essentielle pour comprendre le mouvement du15-M. Après la grève générale, quelques groupes, encouragés par les militants de gauche, ont essayé de poursuivre la mobilisation, mais les échos ont été très limités. En fait, les manifestations du 1 er mai 2011 n’ont pas rassemblé beaucoup de monde, même si l’ombre de la Grèce et du Portugal angoissait le gouvernement et beaucoup de citoyens. Entre la grève générale et le 1 er mai, la ministre de la Culture, Ángeles González-Sinde, avait proposé une loi pénalisant les télécharge- ments sur Internet, provoquant la colère de ceux qui ont lancé la consigne No les votes (« Ne vote pas pour eux »), visant le Parti populaire et le Parti socialiste. Les Actualités Le mouvement du 15-M : social et « libéral », générationnel et « assembléiste » Un témoignage José Luis Moreno Pestaña Sociologue et philosophe espagnol. Il a participé activement aux événements du 15 mai à Madrid.

Le mouvement du 15-M : social et « libéral », générationnel et « assembléiste »

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  • savoir/agir 113

    le 22 mai 2011 tait la date fixe pour les lections municipales dans toute lEspagne et les lections parlementai-

    res dans les communauts autonomes ( lexception des nationalits historiques : la Catalogne, le Pays Basque, la Galice et lAndalousie). La campagne lectorale laissait prsager et ce fut en effet le cas une victoire crasante du Parti populaire, les citoyens rejetant la responsabilit de la crise sur le gouvernement, beaucoup dlecteurs de gauche sabstenant, cer-tains passant droite, dautres la gau-che de la gauche .

    Le 29 septembre 2010, les syndicats UGT et CC.OO1 avaient appel une grve gnrale qui fut trs suivie par les ouvriers, mais beaucoup moins dans le secteur des services. Ce succs relatif de la grve a dissuad les syndicats de pour-suivre la mobilisation, tout en mainte-nant un discours trs critique lgard des rformes nolibrales entreprises par le gouvernement socialiste de Zapatero. Celui-ci, confront la crise conomique aprs quatre ans de gouvernement de cen-tre-gauche, avait accept les exigences de lUnion Europenne et impos un ajus-tement conomique svre, provoquant deux types de ractions chez les lecteurs

    1. UGT : Union gnrale des travailleurs CC.OO. : Commissions ouvrires.

    dus. Certains pensaient que Zapatero avait trahi ses engagements de gauche. Dautres voyaient dans son changement de politique un exemple de la dictature conomique nolibrale et de limpuis-sance des gouvernements dmocratiques reprsenter leurs lecteurs. Cette der-nire interprtation est essentielle pour comprendre le mouvement du15-M.

    Aprs la grve gnrale, quelques groupes, encourags par les militants de gauche, ont essay de poursuivre la mobilisation, mais les chos ont t trs limits. En fait, les manifestations du 1er mai 2011 nont pas rassembl beaucoup de monde, mme si lombre de la Grce et du Portugal angoissait le gouvernement et beaucoup de citoyens. Entre la grve gnrale et le 1er mai, la ministre de la Culture, ngeles Gonzlez-Sinde, avait propos une loi pnalisant les tlcharge-ments sur Internet, provoquant la colre de ceux qui ont lanc la consigne No les votes ( Ne vote pas pour eux ), visant le Parti populaire et le Parti socialiste. Les

    Actualits

    Le mouvement du 15-M : social et libral , gnrationnel et assembliste Un tmoignage

    Jos Luis Moreno PestaaSociologue et philosophe

    espagnol. Il a particip activement aux vnements du

    15 mai Madrid.

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    ActualitLe mouvement du 15-M : social et libral , gnrationnel et assembliste

    rvolutions gyptienne et tunisienne ont mis en vidence lefficacit des rseaux sociaux pour mobiliser la population et propos un nouveau rpertoire dactions dont loccupation des places publiques est devenue le symbole.

    Un des groupes ns des rseaux Inter-net, Democracia Real Ya (Dmocratie relle dj) a convoqu dans toutes les villes espagnoles une manifestation qui devait avoir lieu le 15 mai. Le slogan Democracia Real Ya. No somos mer-canca en manos de polticos y banque-ros ( Dmocratie relle tout de suite. Nous ne sommes pas une marchandise dans les mains des politiciens et des ban-quiers ) tait prcis sans tre idologi-quement connot. Il tait prcis parce quil synthtisait lexprience de beau-coup de citoyens devenus des otages des banques et dus par limpuissance des politiques faire face la crise. Il ntait pas idologiquement connot parce que ctait un sentiment qui rassemblait les citoyens, au-del de leur prfrences politique de droite ou de gauche.

    Les manifestations, sans rfrences politiques (les emblmes partisans ont t interdits par les organisateurs), ont runi beaucoup de personnes qui nauraient pas rpondu aux convocations des syndicats ou des organisations politiques mais qui dsiraient faire connatre leur mconten-tement, de sy retrouver. En outre, elles ont fait la preuve quil tait possible de mobiliser la population sans passer par les organisations auxquelles on faisait un ensemble de reproches. Mais contre quoi les participants se mobilisaient-ils ? Au moins contre le modle de capitalisme dominant et contre la professionnalisa-tion de la politique, avec ses squelles de corruption et ses disputes mdiatiques perues comme absurdes. Aprs la mani-festation, de petits groupes de personnes

    ont dcid de camper sur la place de la Puerta del Sol de Madrid et, peu peu, dans beaucoup de villes espagnoles.

    Le modle de la place Tahrir du Caire se diffusait en Espagne et un norme drapeau gyptien est apparu la Puerta del Sol. La rvolution gyptienne tait un mouvement de jeunes, cultivs, orga-niss en rseaux grce Internet et elle affrontait des hommes politiques cor-rompus ainsi que la misre conomique impose par les organisations interna-tionales. Le mouvement en gypte tait difficile classer par rapport aux catgo-ries politiques traditionnelles droite / gauche : soulvements dmocratiques (et, en ce sens, occidentaux ), gnra-tionnels et, bien entendu, sociaux, contre ce quils percevaient comme un vol des politiques et des organisations cono-miques internationales. Ce cadre (dmo-cratie, lutte gnrationnelle et dfense de ltat social) forme un triangle au sein duquel sarticule le mouvement. Ce triangle permet plusieurs combinaisons et, par consquent, des diffrences, mais il exprime aussi une identit partage.

    Un mouvement contre le nolibralisme

    La crise conomique a entran la ruine de nombre de petits entrepreneurs et lendet tement de beaucoup de particu-liers. La colre contre les banques, perues comme responsables de la crise, peut se reconnatre dans des discours plus libraux ou plus socialistes. Ainsi, un des leaders du mouvement, Pablo Gallego, tudiant dans une institution universitaire litiste dtu-des commerciales, insiste sur la dfense des petits entrepreneurs. Il veut viter que les banques soient renfloues avec de largent public et maintenir le caractre public non seulement du systme densei-

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    ActualitLe mouvement du 15-M : social et libral , gnrationnel et assembliste

    gnement et du systme de sant, mais aussi de la banque. Le libralisme de Pablo Gallego, explicitement revendiqu, diffre du nolibralisme qui se rsume, selon lui, la privatisation des bnfices et la socialisation des pertes 2.

    Mais ce discours peut coexister avec une critique radicale du nolibralisme porte par des militants et des intellec-tuels issus de la gauche pour lesquels le libralisme na pas de connotation positive. Dans tous les cas, les rfren-ces au socialisme ou aux expriences revendiques par la gauche anticapita-liste (le Venezuela, la Bolivie et Cuba) ont t absentes du discours public du mouvement. Ce nest pas par hasard si Stphane Hessel, dont le livre Indignez-vous (Indignos)3 est considr comme une rfrence du 15-M, lie son engage-ment gauche des rfrences dmocra-tiques (rsistant antinazi, rdacteur de la Dclaration des droits de lhomme) et libertaires (partisan des cologistes fran-ais). LIslande est la seule rvolution cite comme rfrence : elle montre que le pouvoir parlementaire dmocratique peut lemporter sur loligarchie finan-cire internationale.

    Lincapacit de la gauche radicale dfendre des modles conomiques pro-pres met en vidence le discrdit des expriences socialiste et communiste : cest une leon importante du mouve-ment du 15-M. Ce discrdit de la culture de gauche se manifeste galement dans le caractre national du mouvement. La gauche espagnole, trs servile vis--vis du nationalisme, a t dborde par un

    2. P. Gallego, El cambio comienza en ti, AA.VV, Nosotros, los indignados. Las voces comprometidas del 15-M , Barcelona, Destino, 2011, p. 31.

    3. Hessel S., Indignez-vous, Montpellier, Indigne ditions, 2010.

    mouvement qui a revendiqu des rfor-mes de la loi lectorale portant prjudice aux organisations nationalistes et qui na pas eu honte de parler de lEspagne comme dun espace partag (et non de ltat espagnol , terme ftiche de la gauche radicale).

    Un nouvel espace intellectuel peut ainsi souvrir dans la lutte contre le nolibra-lisme : issu de la convergence, dune part, du libralisme de la premire gnration (le terme libral , consacr durant la Rvolution espagnole de 1812, fait rf-rence aux valeurs pr-politiques de gn-rosit et de tolrance, en opposition la servilit) et, dautre part, du libralisme anticapitaliste de Thomas Jefferson avec le rpublicanisme politique et phi-losophique, prsent dans le mainstream acadmique (lirlandais Philip Pettit, langlais Quentin Skinner, les philoso-phes espagnols Antoni Domnech ou Flix Ovejero). Ce rpublicanisme peut renouveler intellectuellement la tradi-tion du socialisme dmocratique (de Jean Jaurs Salvador Allende) et fournir un hritage de poids une partie de la tradi-tion marxiste et critique .

    Un mouvement de raffirmation gnrationnelle

    En mme temps quil rejette loffre politique disponible, le mouvement a produit une gnration politique : celle du 15-M. Dune part, le mouvement est dot dinstruments de mobilisation pro-pres, comme Twitter ou Facebook, qui diffrencient lexprience des diffrentes classes dge. Dautre part, il a un langage de mobilisation propre, bas sur la non-violence popularise dans les annes 1980 et 1990 par le mouvement antimili-tariste espagnol et fait appel aux tech-niques de gestion des conflits issues de la

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    ActualitLe mouvement du 15-M : social et libral , gnrationnel et assembliste

    culture psychologique et thrapeutique. Toutes les assembles du 15-M avaient des commissions de respect et, dans certaines dentre elles, des ateliers de spi-ritualit new age taient organiss. ma connaissance, aucune assemble norga-nisait des ateliers de marxisme4. Le mou-vement a t confront deux dfis, en mobilisant des ressources issues de cette culture non violente. Le 21 mai, veille des lections municipales et journe de rflexion, le mouvement a convoqu une journe de rflexion active malgr linter-diction gouvernementale de manifes-ter. Jai particip un rassemblement de plus de 3 000 personnes dans lequel on respectait les passages pitons et on mar-chait en file sur les trottoirs. Peu avant la mobilisation convoque pour le 19 juin, les affrontements devant le parlement catalan ont provoqu une tension paci-fiste intense, qui sest concrtise dans de grandes mobilisations et des appels dnoncer les violences (face limpuis-sance de la gauche radicale, allergique laccusation de ceux qui luttent contre les appareils rpressifs ). En troisime lieu, la concurrence avec des jeunes dautres pays a stimul le mouvement : Nous avons russi faire remonter lestime de nous-mmes et nous dbarrasser dun tas dtiquettes et de stigmates [...] Combien de jeunes avaient d entendre leurs oncles dire, la nuit de Nol ou du 31 dcembre, que nous ne faisions rien et que nous ne faisions que picoler ! Jusquil y a peu de temps, nous-mmes, lorsque nous regardions les protestations en Angle-terre, en Grce ou en France, on regardait celui qui tait ct et on pensait quil

    4. Mais il faut noter que, parfois, il y avait des ateliers sur Spinoza, rfrent dune partie de la gauche acadmique et il est significatif que lon se rfre lui (penseur dmocrate plus que socialiste).

    ntait pas assez dynamique pour en faire autant 5. La cration dun rfrent jeune, europen et international, consolide par la mobilit des tudiants et les migrations, a transform la mobilisation en un signe de dmarcation non seulement par rap-port aux personnes plus ges mais aussi par rapport aux jeunes dautres pays. Un de mes amis ma racont qu la fin dune mobilisation de soutien au 15-M, Paris, une jeune-fille a pris le mgaphone pour dire : Il faut bouger, nous nallons pas permettre que les Espagnols lemportent sur nous pour la premire fois .

    Cette identit gnrationnelle semble se renforcer. Les partis politiques, de la droite jusqu la gauche radicale, laissent peu de chances ceux qui ne sont pas socialiss dans leur univers dintrigues et de sou-mission hirarchique. Leur discrdit est norme et il est impensable quils puissent absorber un nombre significatif des parti-cipants au mouvement. La culture hyper idologique de la gauche intellectuelle nattire pas beaucoup, entre autres raisons parce quelle nest pas du tout comprise (jai t tmoin de scnes trs comiques ce sujet). Par ailleurs, la crise cono-mique continuera produire des jeunes trs diplms qui ont le sentiment dtre maltraits. Enfin, la prsence dun grand nombre de personnes ges dans les mani-festations et les assembles va de pair avec la reconnaissance explicite des qualits de ce mouvement de jeunes, apolitique et a-syndical , ce qui ne fait que renforcer lidentit gnrationnelle du 15-M.

    Un mouvement assembliste

    Les campements ont constitu un lieu de cohabitation et de dbat qui stendait

    5. AAVV, Las voces del 15-M, Barcelona, Los libros del Lince, 2011, p. 47.

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    ActualitLe mouvement du 15-M : social et libral , gnrationnel et assembliste

    bien au-del de la Puerta del Sol. Ainsi, pendant la premire semaine du mouve-ment, sans doute la plus intense, des ru-nions quotidiennes, parfois de plus de cinq heures, rassemblaient de 500 1 000 citoyens Cadix (125 000 habitants) : jy ai particip. Tous, videmment, ninter-venaient pas : il y avait des orateurs habitus, dautres qui intervenaient pi-sodiquement mais qui suivaient les dis-cussions, dautres qui partaient aprs tre intervenus, et dautres encore peut-tre les plus intressants du point de vue socio-logique qui, sans intervenir, coutaient les discussions avec intrt et patience, approuvant les dires des orateurs par des applaudissements et, parfois, par de brefs commentaires. Par la suite, lassis-tance aux assembles a diminu, mais des runions trs longues ont continu attirer 200 600 personnes, rassembles dans des endroits publics, parfois munies de chaises et, apparemment, dges et de conditions sociales divers.

    Toute comparaison historique impli-que la prudence, mais cette jouissance dans la discussion publique rappelle la passion et la curiosit que suscitaient les jurs populaires dans lAthnes de Pricls et les paroles de John Adams, recueillies par Hannah Arendt6 : le dsir dtre vu, cout, approuv et res-pect et, pourrait-on ajouter, le dsir de voir, dentendre, dapprouver et de respecter constituent un moteur fonda-mental de la participation dans les mobi-lisations publiques. Malgr lapparition dun discours unissant activit politique et sacrifice, ceux qui sont rests dans le mouvement ont pu constater les regrets de beaucoup de personnes qui quit-taient lassemble, parfois 22 heures,

    6. H. Arendt, Sobre la revolucin, Madrid, Alianza, 2009, p. 158.

    aprs trois heures de discussion. Para-doxalement, les premires semaines, les assembles taient irritantes, au moins pour ceux qui taient les plus socialiss politiquement (moi, entre autres). Nous contemplions avec impatience la succes-sion des interventions, le chaos discursif et lincapacit rsoudre des problmes importants. Nous voulions des assem-bles instrumentales, au service dune cause, alors que ce qui motivait la plupart des gens ctait lassemble elle-mme7.

    Le 10 juillet, il y a encore des assem-bles. Aprs la leve des campements, elles se sont dplaces dans les quartiers. La semaine prochaine, je dois assister deux assembles, dont lune dbattra sur une place des problmes de la dmocra-tie participative. Lmotion partage que provoque le dbat, au milieu de la rue, est si intense que je prsume que les assem-bles ne se videront pas facilement. Le capital culturel nimpose pas ses normes et ne limite pas la participation : une cer-taine culture anti-intellectuelle, avec ses lumires et ses ombres, lempche. Cest laspect organisationnel qui a la priorit dans les assembles (le capital militant qui permet de raliser des activits), ce qui dsactive les hirarchies culturel-les qui dominent dans les discussions idologiques. Ces discussions seraient dailleurs invitablement pauvres, compte tenu de la mince culture thorico-poli-tique de la plupart des participants. La mfiance lgard des manuvres des partis empche que les assembles soient colonises par des groupes organiss qui les dfigureraient. Le roulement des postes et le contrle des reprsentants est

    7. Jai fait une ethnographie du premier mois dassembles in J. L. Moreno Pestaa, Pensar la palabra libre con Michel Foucault. Una etnografa de las asambleas del 15-M , Pasajes de pensamiento contemporneo, n 36.

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    ActualitLe mouvement du 15-M : social et libral , gnrationnel et assembliste

    obsessionnel et provoque, parfois, lirri-tation. Lassemble commence simpa-tienter aprs une heure de discussion sur le changement ou le maintien dun point de lordre du jour. Quelquun dit : Ce nest pas facile, mais cest une vritable dmocratie. Il ny a pas dautre chemin . La discussion se poursuit avec le senti-ment partag, illusoire ou non, dappro-fondir la Spanish revolution. Tant que cette croyance se maintiendra, le mouve-ment se consolidera et slargira. n