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160 leurs puisées dans leur histoire et des spectateurs extérieurs, étrangers, à la re- cherche de ces mêmes valeurs, ces fêtes sont aussi un lieu s’opère, à propos du monde rural, la manipulation de signes dont la signification est élaborée hors de la société paysanne. A l’heure la pay- sannerie << traditionnelle D occupe dans nos sociétés une place de plus en plus marginale, il est tentant pour elle de trouver gratifiant le regard porté sur soi par les groupes socialement et économi- quement dominants. L‘image de soi qu’on est amené à pro- duire doit toutefois pour cela être confor- me à leur attente : conduisant les paysans à valoriser des traits archaïques ou dépas- sés de leur culture, à privilégier l’anecdo- tique et le spectaculaire, le public est ain- si amené à contemplerpar un effet de mi- roir insoupçonnéla réalisation de ses pro- pres fantasmes. Les acteurs eux-mêmes, trouvant à raffermir leur identité dans cette référence à une image qui leur est inculquée, reproduisent, inconsciemment mais scrupuleusement, la hiérarchie so- ciale et culturelle qui, depuis l’éVeil de la <<conscience ethnographique >>, les a ame- nés - selon des modalités et à des degrés divers, certes, - à se trouver <<sous le regard J. 7. Voir, àcesujet, notamment : M. de Certeau,Lacdture aupliinel, p. 55-94, Paris, 1974; M. Jollivet, aLes pièges de lamère Denis,, Autrement, juin 1978, no 14; P. Champagne, <(La fite au village B, Actes de la recherche et2 sciences socdes, 1977, no 17/18,p. 73-84. Le Mívsée ugricode chinozk Le Palais national des expositions agri- coles a été construit en 1959 dans la banlieue est de Beijing. Le projet com- portait douze salles réservées aux objets d’intérêt général, aux cultures, aux pro- duits spécialisés et à l’horticulture, à d’agronomie, à la conservation de l’eau et à l’hydraulique, aux méthodes agricoles, aux produits aquatiques, à l’élevage, à la sylviculture et aux outils et matériel agri- coles. Les bâtiments possèdent un style dis- tinctif de caractère national. L’ensem- ble des bâtiments a une superficie de 28000 m2. Afin de permettre un accès facile aux visiteurs tout en évitant que chaque salle soit trop éloignée des autres, les douze salles d’exposition ont été grou- pées dans quatre corps de bâtiments s’étendant sur un terrain de plus de 50 ha. Les corps de bâtiments sont reliés par des allées sinueuses. En 1983, le Musée agricole chinois a été créé dans ces locaux. Le but principal du musée est de réunir un certain nombre d’objets agricoles de la Chine ancienne, témoignages des ressources agricoles du passé, ainsi qu’un certain nombre d’élé- ments liés au progrès réalisé récemment dans le domaine des sciences agronomi- ques. Le musée doit aussi améliorer sans cesse la qualité des objets exposés grâce ä des travaux de recherche. Actuellement, le musée est composé de trois salles d’ex- position: la salle d’exposition des res- sources agricoles, la salle d’exposition des produits aquatiques et la salle d’exposi- tion des sciences et de la technologie agro- nomiques de la Chine ancienne. Sale d’exposition des ressources agricol‘es Ce qui fut à l’origine la salle des objets d’intérêt général du Palais des exposi- tions agricoles est devenu la salle d’expo- sition des ressources agricoles, qui se trou- ve dans le bâtiment principal du musée. Ce bâtiment est de dimensions impres- sionnantes - la toiture est une structure octogonale massive à trois niveaux. Les deux ailes situées de part et d’autre du bâtiment sont couvertes d’un double avant-toit de tuiles vertes vitrifiées, qui tranche sur la blancheur de la pierre des murs. Le bâtiment est orné de bas-reliefs représentant du raisin, des bananes, des pommes ou d’autres fruits. Les parapets de pierre de part et d’autre sont ornés de gerbes de blé, de balles de coton et de dé- corations illustrant des themes agricoles. Environ 5000 objets sont exposés dans cette salle. En outre il y a de nombreux images, tableaux, moyens vidéo et des maquettes qui décrivent les conditions agricoles en Chine, le type et la quantité des ressources agricoles nationales, la dis- tribution, l’utilisation et le développe- ment de ces ressources, ainsi que les systè- mes écologiques chinois, et les résultats des efforts déployés pour subdiviser le pays selon différents facteurs agricoles. Les expositions réunies dans cette salle se subdivisent en quatre parties : Conditions natareddes et ressources agn; coles. Des moyens vidéo ont été employés pour mettre en valeur les caractéristiques particulières des conditions naturelles qui existent en Chine - s’étendant sur une vaste superficie, le pays possède une to- pographie extrêmement complexe, ainsi que trois chaînes d’altitudes successives (la plus élevée dans l’ouest et la plus basse dans l’est). La Chine possède de nom- breux types d’aspect topographique: pla- teaux, collines onduleuses, bassins flu- viaux, plaines, montagnes, glaciers, etc. Le pays se distingue par une grande va- riété de conditions climatiques et d’es- pèces végétales et animales. La flore se trouvant dans la région considérée comme étant la zone tropicale de la Chine a été entièrement conservée. L’ exposition des ressources agricoles comporte quatre sections. Dans la première les différentes régions climatiques de la Chine sont présentées d’après des données relevées sur l’évolu- tion normale de facteurs tels que l’enso- leillement, la température et les précipi- tations , ainsi que des données concernant ces facteurs en période de catastrophe na- turelle. Les visiteurs pourront également distinguer entre les daérentes zones cli- matiques du pays, classées selon des varia- tions de température de 1o”C,indiquant la température moyenne du mois le plus

Le Musée agricole chinois

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leurs puisées dans leur histoire et des spectateurs extérieurs, étrangers, à la re- cherche de ces mêmes valeurs, ces fêtes sont aussi un lieu où s’opère, à propos du monde rural, la manipulation de signes dont la signification est élaborée hors de la société paysanne. A l’heure où la pay- sannerie << traditionnelle D occupe dans nos sociétés une place de plus en plus marginale, il est tentant pour elle de trouver gratifiant le regard porté sur soi par les groupes socialement et économi- quement dominants.

L‘image de soi qu’on est amené à pro- duire doit toutefois pour cela être confor- me à leur attente : conduisant les paysans à valoriser des traits archaïques ou dépas- sés de leur culture, à privilégier l’anecdo-

tique et le spectaculaire, le public est ain- si amené à contempler par un effet de mi- roir insoupçonné la réalisation de ses pro- pres fantasmes. Les acteurs eux-mêmes, trouvant à raffermir leur identité dans cette référence à une image qui leur est inculquée, reproduisent, inconsciemment mais scrupuleusement, la hiérarchie so- ciale et culturelle qui, depuis l’éVeil de la <<conscience ethnographique >>, les a ame- nés - selon des modalités et à des degrés divers, certes, - à se trouver <<sous le regard J.

7 . Voir, àcesujet, notamment : M. de Certeau,Lacdture aupliinel, p. 55-94, Paris, 1974; M. Jollivet, aLes pièges de lamère Denis,, Autrement, juin 1978, no 14; P. Champagne, <(La fite au village B, Actes de la recherche et2 sciences socdes, 1977, no 17/18, p. 73-84.

Le Mívsée ugricode chinozk Le Palais national des expositions agri- coles a été construit en 1959 dans la banlieue est de Beijing. Le projet com- portait douze salles réservées aux objets d’intérêt général, aux cultures, aux pro- duits spécialisés et à l’horticulture, à d’agronomie, à la conservation de l’eau et à l’hydraulique, aux méthodes agricoles, aux produits aquatiques, à l’élevage, à la sylviculture et aux outils et matériel agri- coles.

Les bâtiments possèdent un style dis- tinctif de caractère national. L’ensem- ble des bâtiments a une superficie de 28000 m2. Afin de permettre un accès facile aux visiteurs tout en évitant que chaque salle soit trop éloignée des autres, les douze salles d’exposition ont été grou- pées dans quatre corps de bâtiments s’étendant sur un terrain de plus de 50 ha. Les corps de bâtiments sont reliés par des allées sinueuses.

En 1983, le Musée agricole chinois a été créé dans ces locaux. Le but principal du musée est de réunir un certain nombre d’objets agricoles de la Chine ancienne, témoignages des ressources agricoles du passé, ainsi qu’un certain nombre d’élé- ments liés au progrès réalisé récemment dans le domaine des sciences agronomi- ques. Le musée doit aussi améliorer sans cesse la qualité des objets exposés grâce ä des travaux de recherche. Actuellement, le musée est composé de trois salles d’ex- position: la salle d’exposition des res- sources agricoles, la salle d’exposition des

produits aquatiques et la salle d’exposi- tion des sciences et de la technologie agro- nomiques de la Chine ancienne.

Sale d’exposition des ressources agrico l‘es

Ce qui fut à l’origine la salle des objets d’intérêt général du Palais des exposi- tions agricoles est devenu la salle d’expo- sition des ressources agricoles, qui se trou- ve dans le bâtiment principal du musée. Ce bâtiment est de dimensions impres- sionnantes - la toiture est une structure octogonale massive à trois niveaux. Les deux ailes situées de part et d’autre du bâtiment sont couvertes d’un double avant-toit de tuiles vertes vitrifiées, qui tranche sur la blancheur de la pierre des murs. Le bâtiment est orné de bas-reliefs représentant du raisin, des bananes, des pommes ou d’autres fruits. Les parapets de pierre de part et d’autre sont ornés de gerbes de blé, de balles de coton et de dé- corations illustrant des themes agricoles. Environ 5000 objets sont exposés dans cette salle. En outre il y a de nombreux images, tableaux, moyens vidéo et des maquettes qui décrivent les conditions agricoles en Chine, le type et la quantité des ressources agricoles nationales, la dis- tribution, l’utilisation et le développe- ment de ces ressources, ainsi que les systè- mes écologiques chinois, et les résultats des efforts déployés pour subdiviser le pays selon différents facteurs agricoles.

Les expositions réunies dans cette salle se subdivisent en quatre parties :

Conditions natareddes e t ressources agn; coles. Des moyens vidéo ont été employés pour mettre en valeur les caractéristiques particulières des conditions naturelles qui existent en Chine - s’étendant sur une vaste superficie, le pays possède une to- pographie extrêmement complexe, ainsi que trois chaînes d’altitudes successives (la plus élevée dans l’ouest et la plus basse dans l’est). La Chine possède de nom- breux types d’aspect topographique: pla- teaux, collines onduleuses, bassins flu- viaux, plaines, montagnes, glaciers, etc. Le pays se distingue par une grande va- riété de conditions climatiques et d’es- pèces végétales et animales. La flore se trouvant dans la région considérée comme étant la zone tropicale de la Chine a été entièrement conservée.

L’ exposition des ressources agricoles comporte quatre sections.

Dans la première les différentes régions climatiques de la Chine sont présentées d’après des données relevées sur l’évolu- tion normale de facteurs tels que l’enso- leillement, la température et les précipi- tations , ainsi que des données concernant ces facteurs en période de catastrophe na- turelle. Les visiteurs pourront également distinguer entre les daérentes zones cli- matiques du pays, classées selon des varia- tions de température de 1o”C, indiquant la température moyenne du mois le plus

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Le Ahseé agnkole chinois 161

froid, les plus basses températures an- nuelles ainsi que d’autres facteurs. C’est ainsi que les visiteurs peuvent compren- dre comment les nombreux types climati- ques en Chine sont le résultat d’une asso- ciation d’ensoleillement, de température ainsi que d’autres facteurs àdes degrés di- vers et comment ces facteurs ont un effet déterminant sur la structure et les métho- des agricoles, les variétés de cultures et d’espèces animales, les systèmes de mise en culture, les méthodes agricoles, les rendements et la qualité.

Une autre section donne une idée de l’étendue, de la variété et des caractéristi- ques particulières des ressources terrestres chinoises et des progrès réalisés grâce aux plans pour le développement des ressour- ces terrestres entrepris depuis la création de la République populaire de Chine, ainsi que de certains problèmes actuels. L‘utilisation rationnelle des terres cultiva- bles, le développement à grande échelle de l’assèchement de type polder, la con- servation de l’eau et des sols, le dévelop- pement des régions montagneuses, l’amé- lioration des sols sablonneux, l’étude des ressources terrestres et la planification gé- nérale de l’utilisation des terres consti- tuent des domaines qui sont présentés à l’aide de moyens vidéo.

Les visiteurs apprendront que la Chine est un des pays du monde qui possèdent le plus grand nombre de types de sol. Dans son ensemble, le pays possède 64 ty- pes de sol principaux et 123 sous-types. Les différents objets exposés donnent la mesure de la distribution géographique

de chacun des différents types de sol, et de la faune et de la flore qui leur sont spé- cifiques, des effets des engrais et des cul- tures sur les sols, du traitement des sols à bas rendement, etc. Les visiteurs consta- teront avec intérêt que plusieurs échantil- lons des sols sont présentés.

Les présentations de la section sur l’eau indiquent les quantités et la distribution des eaux de surface, des eaux souterraines et des glaciers. Elles fournissent égale- ment des renseignements sur les princi- paux projets chinois en matière de conser- vation de l’eau et de travaux hydrauli- ques et indiquent comment ces projets ont contribué à améliorer la production agri- cole. Certains objets exposés illustrent également les effets néfastes provoqués par l’utilisation et le développement irra- tionnels des ressources hydrauliques, tels que la surexploitation des eaux souterrai- nes et la pollution de l’eau, etc., ainsi que les moyens de prévenir ces effets.

Dans la section sur les ressources ani- males et végétales sept types de ressources biologiques (plantes, ressources aquati- ques, etc.) sont présentés. Les visiteurs constateront qu’on trouve en Chine pres- que toutes les espèces végétales originai- res de I’hémisphere Nord. La Chine pos- sède plus de 300 familles de plantes à se- mence, 2980 genres et environ 30000 espèces végétales. Actuellement, plus de 10000 espèces de plantes à semence ont été répertoriées en Chine.

Comme la superficie terrestre de la Chine recouvre des zones froides, tempé- rées et tropicales et que l’environnement

varie considérablement d’une région à l’autre, il existe plusieurs types de forêts. Des 8000 espèces d’arbres qui existent en Chine, plus de 2800 sont du type à fi t droit. Par ailleurs, la Chine est un des pays du monde qui possèdent le plus grand nombre d’espèces de plantes li- gneuses (xy/ophyta). Des échantillons de certains des arbres les plus rares et les plus précieux originaires de la Chine sont ex- posés. I1 s’agit, de l’arbre colombin, du ginkgo, du métaséquoia et du sapin ar- genté, ces trois derniers appartenant à des espèces datant du Paléozoïque et qui n’existent plus en dehors de la Chine de- puis cent millions d’années. Cette partie de l’exposition est donc particulièrement intéressante pour le visiteur.

Parmi les autres objets exposés se trou- vent des échantillons des arbres chinois les plus extraordinaires : le Wang tian shtr (l’arbre gratte-ciel), le plus grand arbre de Chine; le beihuang tan (santal citrin), l’arbre le plus lourd de Chine (un mètre cube de son tronc pèse 1150 kg); le pau- /ounia, l’arbre le plus léger de Chine (un mètre cube de son tronc pèse 280 kg); le wan ma, l’arbre au bois le plus dur; le hu- ang hang mu, qui a les plus petites grai- nes (un millier de ses graines ne pèsent que 0,04 gramme).

Des échantillons des produits des dif- férentes espèces végétales cultivées en Chine sont également présentés. I1 s’agit de céréales, coton, plantes oléagineuses, chanvre, thé, sucre, légumes, tabac, fruits, herbes médicinales et fleurs. La distribution géographique, la quantité et

45 Entrée principale du Centre d’exposition d’agriculture nationale, siège du Musée d’agriculture chinois.

Liu Dong Rui

Né en 1939 en Chine, il a travaillé pendant long- temps au Muste de l’histoire de Chine. II est actuel- lement rédacteur de la revue de l’Association des muséologues chinois et assistant de recherche.

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162 Liu Dong Rua’

la variété de ces ressources sont illustrées par des tableaux, des photographies, des maquettes et des vitrines. On y trouve également quelques espèces rares ainsi qu’une indication des progrès réalisés par la recherche en matière de ressources bio- logiques, ainsi que l’utilisation de ces res- sources.

La Chine est un très vieux pays agrico- le. Un grand nombre d’espèces végétales cultivées actuellement de par le monde sont originaires de Chine. Comme l’indi- quent les d8érentes présentations dans cette partie, des quelque 1500 espèces cultivées actuellement dans le monde, 660 sont des espèces de céréales, de légu- mes, de fruits et de cultures vivrières dont 20% furent cultivées à l’origine en Chi- ne, telles que le soja, le millet, etc. La présentation comprend également des spécimens de nombreuses fleurs et de plantes médicinales.

Des spécimens du célèbre riz non dé- cortiqué à tige courte, du riz hybride, de

46 Présentation de soie et de lin.

la graine de soja sauvage, rare et précieu- se, du si lu nuo, la nouvelle variété de ma^ propre àla Chine, et du blé rameux, le ma0 fuo shou (da main du petit Boud- dha,) figurent tous dans cette exposition. Les ae‘l’ebres melons cantaloup et les rai- sins blancs sans pépins de Xinjiang, les mandarines de Guangdong, Sichuan et Zhejiang, les poires de Hebei, les litchis et les longanes de Guangdong et Fujian ainsi que le yangtao extrêmement nour- rissant (actinidia chinensis) sont présen- tés de manière attrayante. Les herbes mé- dicinales rares et précieuses, tels le gin- seng et le faux ginseng, attireront aussi l’attention des visiteurs.

Comme on peut le constater dans cette partie du musée, la Chine est riche en res- sources animales. Les espèces animales du pays peuvent être classées selon qu’elles sont originaires de la région paléarctique ou de la région orientale.

La Chine est le seul pays au monde qui s’étende sur deux régions zoogéographi- ques. En outre, 10% des espèces anima- les sauvages du monde vivent en Chine. Mi de protéger certaines espèces anima- les sauvages telles que le panda, le singe doré et la grue àhuppe rouge, la Chine a créé plus d’une centaine de domaines pour la protection de la nature. Le musée présente un grand nombre de photogra- phies en couleurs illustrant daérents aspects de ces réserves naturelles.

La Chine possède également de nom- breuses espèces animales qui sont les en- nemis naturels des insectes nuisibles. Ac- tuellement, plus de 1300 espèces ont été répertoriées. De nombreux spécimens sont présentés au musée afii que les visi- teurs puissent mieux connaître ces amis de l’homme.

La Chine est également riche en res- sources de bétail. Comme le montrent les daérentes présentations, le pays possède plus de 500 variétés des meilleures espè- ces de bétail et de volaille, comprenant 83 races bovines, 97 races ovines, 41 races de chevaux, 16 races d’ânes, 4 races de cha- meaux, 122 espèces de cochons, 130 espè- ces de volailles et 10 espèces de lapins, toutes étant de premier ordre sur le plan génétique. Dans la salle d’exposition figurent des images du taureau Qin Chuan, du buffle Bin Hu et des chevaux He Qu et Yi Li, que les visiteurs trouve- ront tous très intéressants. Les documents sur les moutons de B o n g Wei Tan (pro- vince de Ningxia), les porcs Jin Hua, Nei Jiang et Tai Hu, le poulet San Huang, le poulet Shou Guang (utilisé à des f i s mé- dicales), le canard Gao You, qui donne un haut rendement d’oeufs à deux jau-

nes, le canard à rhtir pékinois et la grosse oie Shi Tou (tête de lion) à chair tendre ne manquent jamais d’attirer l’attention des visiteurs.

L‘abondance des ressources aquatiques en Chine se manifeste par l’abondance des spécimens de produits aquatiques et particulièrement par la multiplicité des variétés de poissons, de crevettes, de mol- lusques, d’algues et d’échinodermes. En Chine, il y a plus de 1 500 espèces de pois- sons de mer et plus de 600 espèces de poissons d’eau douce. Citons également le dauphin à ailerons blancs (Lipotes ve.xzYd$er), l’esturgeon chinois (Acipenser sinensis), l’esturgeon blanc et le lancelet, ainsi que l’alligator chinois. Les spéd- mens de ces espèces sont d’une très gran- de valeur.

Les aspects socio-e‘conomiques de da pro- duction agricole. Les d8érents docu- ments exposés dans cette section concer- nent l’utilisation des terres, la répartition de la population agricole, les types d’in- vestissements agricoles, les aspects maté- riels de la technologie, l’importance des sciences et de la technologie agricoles, le transport et les communications, ainsi que d’autres facteurs sociaux touchant la production agricole chinoise.

Agnbudture e t e’cosystèmes. Des images et des exemples des conditions réelles ont été utilisés afii de montrer les intercon- nexions structurelles de l’écosystème agricole. Dans cette partie, les visiteurs peuvent voir comment les facteurs natu- rels tels que l’ensoleillement, la tempéra- ture, l’eau, l’air et les déments nutritifs contribuent à transformer un certain nombre de groupes végétaux et animaux en cheptels ou en produits agricoles uti- les. On trouve, par exemple, des docu- ments sur un écosystème artificiel dans le district de Xun De, de la province de Guangdong, le vivier Sang Ji, Dans cet écosystème artificiel, des feuilles de mû- rier sont cultivées pour nourrir les vers à soie, les excréments des vers à soie servent à nourrir les poissons et les excréments des poissons sont employés comme engrais pour les mûriers. Ce cycle met en lumière les caractéristiques d’un écosystème agri- cole et indique comment des résultats op- timaux peuvent être atteints. Le docu- ment présenté donne également une in- dication des mécanismes et des principes qui peuvent être mis en jeu pour amélio- rer l’écosystème.

Divirions agricoles rekionades. Étant don- né la vaste superficie terrestre de la Chine

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47 Pagodes àriz.

et la diversité des contextes naturels, la division du pays en zones agricoles sur la base de critères scientifiques constitue une tâche primordiale indispensable pour l’utilisation rationnelle des ressour- ces agricoles, l’adaptation des méthodes aux conditions locales et la planification et l’orientation de la production agricole. Les objets présentés reflètent les divisions agricoles générales du pays, ainsi que les modes de production agricole, les condi- tions naturelles et les ressources agricoles existantes. L’exposition comprend égale- ment des documents ayant trait à des ba- ses régionales établies pour des cultures telles que les céréales, le coton, les plantes oléagineuses, etc.

SaZZe d’exposition desprodtdts aquatiques

La salle d’exposition des produits aquati- ques comporte des parties distinctes pour les poissons de mer, les poissons d’eau douce et les espèces fluviales. Les murs ex- térieurs du bâtiment sont peints en vert pâle, avec une bande le long de la base des murs représentant des vagues et don- nant ainsi l’impression que le bâtiment flotte sur l’eau.

La premi’ere section comporte une pré- sentation de plusieurs rangées d’aqua- riums qui contiennent 52 espèces de pois- sons d’eau douce, de mollusques et d’amphibiens, par exemple la célèbre carpe du fleuve Jaune, l’esturgeon Sichuan-Zhejiang, le poisson carmin et d’autres poissons de grande taille qui pré-

sentent un intérêt économique certain. Les aquariums contiennent également des espèces élevées en vivier telles que la carpe noire, la carpe verte, la carpe bigar- rée, la carpe commune, la carpe carrassi- ne, la carpe HeiJing, la carpe HongJing, la carpe 2 écailles noires, la carpe Feng et la carpe métissée bigarrée argentée, ainsi que plusieurs espèces carnivores telles que le brochet, le poisson damier, le loup marin et le poisson mandarin. La sala- mandre géante qui repose au fond de l’aquarium est un amphibien originaire du sud-ouest et du sud de la Chine. Les aquariums contiennent également des poissons d’eau douce en période de frai, des anguilles et des diodons. Les visiteurs verront également des poissons introduits en Chine en provenance d’autres pays, tels que la truite arc-en-ciel, la carpe car- rassine Osaka, la carpe dorée, la crevette Lu0 Shi Zhao, le poisson Lu0 Fei, etc. Les poissons présentés dans cette partie du musée possèdent une telle variété de cou- leurs que ce spectacle suscitera certaine- ment l’admiration des visiteurs.

Les documents de la salle consacrée aux poissons d’eau douce servent d’introduc- tion aux principales caractéristiques des différents bassins fluviaux, comprenant celui du fleuve des Perles, du fleuve Yangtze-Huai, du fleuve Hai Jaune, du fleuve Heilongjiang-Gao, des bassins flu- viaux du Xinjiang et du Tibet, ainsi qu’une description globale des lieux d’habitat des espèces de poissons. Quel- que 200 spécimens de poissons d’eau douce, représentant le milieu aquatique

de chaque bassin fluvial, avec une indica- tion des espèces qui ont le plus grand in- térêt économique, sont présentés dans cette partie du musée qui propose égale- ment des documents sur la répartition et les pratiques de frai de la céIèbre carpe du fleuve Jaune, de l’esturgeon Huso de Heilongjiang (le plus grand poisson d’eau douce), du grand esturgeon chi- nois, une espèce rare et très ancienne, du hareng Hilsa, de l’esturgeon et du sau- mon. La vidéo est employée pour mon- trer comment quatre espèces locales de poisson sont élevées artificiellement, comment différents types de poissons peuvent être élevés ensemble, la culture des perles et l’élevage des truites arc-en- ciel et des anguilles.

La salle des poissons de mer regroupe quelque 200 spécimens de poissons et en- viron 300 types de produits marins (pois- sons, crevettes, crabes, mollusques, etc.). Des tableaux lumineux et des vitrines re- présentant I’écologie de l’océan ainsi que d’autres aspects du milieu marin sont employés pour permettre aux visiteurs une appréciation générale de l’industrie chinoise de la pêche en haute mer. Les présentations mettent en valeur les signes distinctifs des espèces océaniques, tels la répartition géographique et le mode de reproduction du grand croaker jaune, du petit croaker jaune, de la seiche et de la crevette rose. Cette partie du musée con- tient également dBérents types de crabes et de crevettes, y compris plusieurs espè- ces de crevettes roses et le homard brocard de la mer de Chine méridionale. Des spé-

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164 Liu Dong Ruì

48 Présentation dans la salle des ressources régionales.

cimens tels que le c h a r géant de 30 kg (nommé crconcombre de mer royal)>), la petite baleine Sei de 5 tonnes (rorqual), l’astucieux dauphin et la tortue de la mer de Chine méridionale, ainsi que diffé- rents types de coraux présentés sous des formes originales, ne manqueront pas d’attirer l’attention des visiteurs. La moule mauve, le qan dui cui et d’autres mollusques sont également présentés. Des indications sont données sur le cycle de vie des difTérentes formes d’algues et des documents montrent le mode de cul- ture des crevettes roses, des perles, du va- rech, du concombre de mer, de l’hippo- campe, de l’abalone et d’autres espèces.

Sale d’exposition des sciences et de du technodogie agronomiques de da Chine ancienne

La civilisation en Chine est vieille de six millénaires. Au cours des siècles, les Chi- nois ont acquis une grande expérience en matière d’agriculture et ont mis au point un système complexe de sciences et de technologie agronomiques - des fac- teurs qui ont joué un rôle important dans l’histoire de la Chine.

Des témoignages archéologiques ont montré qu’à l’âge néolithique, il y a dix mille ans, l’agriculture était déjà prati- quée en Chine. Des outils tels que bêches en os et pelles en pierre, faucilles en co- quille et couteaux en pierre, ainsi que mortiers et meules nous renseignent sur la vie que menait l’homme primitif. Un échantillon de millet datant de huit mille ans trouvé àWu An, dans la province du Hebei, des échantillons de millet et de pépins de raisin datant de six mille à sept mille ans trouvés à Banpo (près de Xian dans la province du Shaanxi), un échan-

tillon datant de sept mille ans de riz non décortiqué, de courges et d’ossements de cochons, de moutons, de chiens et d’autres animaux domestiques trouvés à Zhe Jiang (Yu Yao He Mu Du), ainsi que d’autres découvertes fort intéressantes sont présentés dans plusieurs vitrines et commentés à l’aide d’illustrations. Cela permet aux visiteurs de comprendre comment les premiers habitants de la Chine pêchaient, chassaient, récoltaient et exploitaient la terre.

Dans la sous-section sur l’agriculture pendant les dynasties Xia, Shang et Zhou (2100 à 771 av. J.-C.), les outils de bronze exposés montrent qu’à cette période, le développement de l’agriculture et de l’élevage en Chine était entré dans une nouvelle phase, au cours de laquelle se sont constituées les fondations de l’agri- culture chinoise. Des calendriers et des diagrammes phénologiques de l’époque sont présentés dans cette salle. On y voit également des techniques primitives d’horticulture et de culture du mûrier. Des noyaux de prunes et de pêches ainsi que des fèves de castor datant de la dy- nastie Shang, découverts à Songcheng dans la province du Hebei, des ossements d’oracle de la dynastie Shang comportant des inscriptions concernant la météorolo- gie et l’agriculture, ainsi que d’anciennes sculptures de pierre représentant Da Yu, le fondateur de la dynastie Xia, dirigeant les efforts de son peuple pour maîtriser les inondations, ne peuvent guère laisser les visiteurs insensibles.

Les visiteurs manifestent un grand in- térêt pour les objets à usage agricole des temps qui vont de la période des AnnaLes du pnntemps et de d’uutomne à la pério- de des Royaumes combattants (771 à 221 av. J.-C.): des houes, des pioches, des

pelles, des faucilles et d’autres outils de fer. On y voit également des images re- présentant les jougs et les harnais utilisés à l’époque, ainsi que des tiges de bam- bou qui ont été déterrées et sur lesquelles sont inscrites les règles de la pratique agri- cole de l’époque. Des peintures sur pierre laissent supposer que des méthodes de cultures intensives et une économie agri- cole à petite échelle existaient déjà, la fa- mille étant l’unité de base. En fait, ce mode de production a régné en Chine pendant deux mille ans. De la dynastie QinauxdynastiesNord et Sud (221 av. J.- C. à 581 apr. J.-C.), l’agriculture était concentrée principalement dans la région du fleuve Jaune. Au nord, on pratiquait déjà des méthodes de culture sèche.

Les présentations montrent comment Zhang Qian, un émissaire de la dynastie occidentale de Han, s’est dirigé vers l’ouest pour ouvrir la route de l’Asie cen- trale. Sur le plan historique, c’est un fac- teur très important dans le développe- ment de l’agriculture et de l’élevage en Chine. Des produits aussi prisés que les concombres, l’ail, les oignons, les fèves, les petits pois, le raisin et les noix ont tous été introduits en Chine à cette époque. De la même manière, des cultures chinoi- ses telles que le soja, le thé, la canne à su- cre, les pêches et les abricots ont simulta- nément conquis d’autres pays. Les visi- teurs ne manqueront pas d’être intéressés par ces premiers échanges agricoles entre la Chine et l’étranger.

Des objets trouvés lors de fouilles, des maquettes en céramique d’entrepôts de grain, de porcheries et de puits fournis- sent aux visiteurs un aperçu de la vie du paysan en ces temps reculés.

Parmi les objets présentés se trouvent des témoignages décrivant la vie et les ex-

Page 6: Le Musée agricole chinois

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ploits de Zhao Guo, un agronome qui vi- vait au Ier siècle avant Jésus-Christ. On peut également voir des documents con- cernant Fan Sheng Zhi et son célèbre ou- vrage Le Livre de Fan Sheng Zhi. Un autre agronome de cette époque, Jia SiXie, qui a vécu au VI^ siècle de notre ère, et son li- vre Les techniques fondamentules en ma- tzère de calture agricole figurent égale- ment dans cette présentation. A l’époque des dynasties Sui, Tang et Song (581 - 1368), le centre des activités économi- ques en Chine s’était déjà déplacé du bas- sin du fleuve Jaune vers la vdée du Yangtze. La technique de culture irri- guée, qui venait du sud du pays, avait été mise au point et le riz non décortiqué était devenu une importante culture de base.

L’époque de la dynastie Tang a appor- té des améliorations aux méthodes de la- bourage. Le soc de charrue droit a été remplacé par un soc courbé, améliorant ainsi l’efficacité et le rendement. Cette période a été marquée par l’adoption de ce type de charrue, qui allait servir pen- dent plus de mille ans. L’exposition compte plusieurs maquettes d’outils à usages multiples qui ont servi dans l’agri- culture à cette époque comme, par exem- ple, une machine qui servait à la fois aux semailles et à l’épandage, le tai han et le mai long (une faucille et un panier, respectivement, précurseur des moisson- neuses actuelles), ainsi qu’un moulin à eau.

La dernière sous-section est consacrée à l’agriculture à l’époque des dynasties Ming et Qing (1368-1911). Les différents objets exposés montrent que des métho- des de culture intensive étaient déjà lar-

gement répandues en Chine à cette épo- que. En outre, la préfiguration des zones économiques actuelles existait déjà, je- tant les bases des activités agricoles de la Chine moderne. La présentation regrou- pe quelques-unes des cultures importan- tes introduites en Chine pendant la dy- nastie Ming. Des peintures décrivent l’in- troduction de la patate douce en Chine. D’autres montrent des émissaires étran- gers offrant des épis de blé à l’empereur, présent d’une valeur inestimable à l’épo- que. D’autres encore donnent aux visi- teurs un aperçu de l’histoire très originale de la culture du blé. L’exposition montre aussi comment les Chinois se sont mis à fumer du tabac lorsque des plants ont été importés de l’île de Luzon dans les Phi- lippines.

La Chine a une riche histoire en matiè- re de sciences et de technologie agrono- miques. Une partie de la salle a été consa- crée à ce domaine.

Des moyens vidéo informent le visiteur sur l’évolution des méthodes culturales et pastorales et sur l’amélioration du chep- tel par l’élevage sélectif. D’autres docu- ments traitent des techniques de protec- tion et d’amélioration des sols, de la con- servation de l’eau et des méthodes de lut- te contre les inondations. Grâce à une ri- che collection d’objets et de maquettes, cette section retrace l’évolution générale des outils agricoles employés dans la Chi- ne ancienne tels que la charrue, la roue à aubes, le marteau à bascule actionné par pédale (pour décortiquer le riz), la meule et le rouleau à écorçage. Des documents détaillés concernant les techniques de culture et les méthodes de lutte contre les insectes et les parasites sont présentés par

ordre chronologique. Les origines de l’horticulture et des techniques de cultu- re des fleurs, des plantes et des arbres fruitiers en Chine sont présentées à l’aide de moyens vidéo. Cette section compte également nombre de documents sur les anciennes techniques de greffage des ar- bres fruitiers, de mûrissement précoce, de cueillette, de stockage et de transport. Des fruits et des légumes tels que les au- bergines, la laitue, les épinards et les to- mates, qui ont été importés en Chine de- puis l’ étranger, figurent également dans cette présentation. La culture du thé, son traitement et sa consommation sont ori- ginaires de Chine. Les sumacs vernis, les bambous et les arbres à huile d’abrasin ont été cultivés en Chine depuis très long- temps. De nombreux documents et ob- jets sont employés pour expliquer ces techniques de culture.

L’exposition révèle comment les Chi- nois ont apprivoisé des animaux sauva- ges,, ainsi que les méthodes employées pour l’élevage des volailles et du bétail. Les grandes lignes de l’histoire de la mé- decine vétérinaire en Chine sont égale- ment tracées dans cette partie de I’exposi- tion. Des moyens vidéo sont employés pour retracer l’histoire de la culture du mûrier en Chine, ainsi que l’histoire de la sériciculture et de l’apiculture.

Dans la section consacrée à la pêche une tête de lance fabriquée avec une arête de poisson, un poids en pierre du Néoli- thique qui servait à amarrer les filets et des maquettes d’anciens matériels et ba- teaux de pêche retiendront certainement l’attention des visiteurs.

[ Traduit da chinois]

49 Présentation de fruits dans la section de l’horticulture.