A

LE RACCORDEMENT DES CABLES PAR BRASSAGE SYSTI MATIQUE

par G. CHARDON Inspecteur des I. E. M.

l~tude gcrite en ]anvier 1942

S6~MAIRE. - - D a n s le prgsent article on d~crit une md- thode de raccordement qui s'applique plus spgcialement aux cdbles en paires, et dent le but est de rgduire la diaphonie entre circuits, sans pour cela obliger d la mesure des couplages existants entre circuits. En s'ins- pirant d'un article paru eh avril t935 dans The Bell System Technical Journal, on ~a pu dtendre les rdsul- tats indiqugs et montrer que la mgthode pouvait s'appti- quer dt un nombre quelconqu~ d' gl~ments de cdblag~.

L'intdr~t de ce mode~de raccordement rgside dans le /ait qu'une ]ois gtabli le plan de ]onction d'une longueur d la suivante, le travail technique est terminal, car routes les @issures sont d ex~cuter suivant le mSme plan de ]onction. Les soudeurs chargds du travail matgriel n'ont donc d rgaliser, pour un cdble donnd, que des @issures identiques, ce qui simplifie gnormdment leur tdche, rgduit les chances d'erreurs et permet une intervention ult$rieure des plus [acile.

Apr~s la description du mode d'gtablissement du plan de raccordement de deux longueurs, on donne un tableau ore tes espacements d employer sont indiqugs pour ~les groupes de raccordement comprenant de 5 d i i2 $lgments de cdblage. Plusieurs exemples sont traitgs et les r~sultats obtenus sur un cdble h 28 paires de rdseaux de 2940 m do longueur, pri~ clans le stock de l'Administration, sont analysgs. Comme autre exemple de cdble raccordg par brassage systdmatique, on pourrait citer des cdbles d 14 paires sous gcran, et en particulier celui de Lyon de 2 450 m de longueu~', pour lequel les rdsultats suivants visant la diaphonie it 4000 p : s ont gt~ trouvgs : min imum t t ,8 n@ers et 50 °/o des valeurs au-dessus de 13,3 n@ers. L ' intgr~t de ce proc$d~ n' dchap- pera pas, car il permet d'$tablir des liaisons de bonne qualitg, du point de rue diaphonie, sans pour cela exiger l'appareiUage de mesure et le personnel spgcialisd clans ta technique de l'dquilibrage. P a r l'dtude ]udicieuse des pas de cdblage et du xepgrage des paires dans les cdbles r~seaux, on est en droit d'attendre, grdce d ce mode de raccordement, des valeurs dlev~es des af[aiblissements diaphoniques entre les, circuits.

Si nous consid6rons le sch6ma de la coupe d 'un c~ble t616phonique, nous voyons que les 616ments de c~blage (paire ou quarte) sont dispos6s en couche~ concentriques. Dans une m6me couche, deux 616- ments voisin~ ~ l 'origine d'une longueur res tent voi- sins dans route la longueur de fabrication.

Nous savons qu 'entre deux 616ments voisins, existent des couplages magn6tiques et statiques, et que la diaphonie constat6e entre les circuits cons- t rui ts h l 'aide de ces 616ments est due h ces cou- plages.

Mais si des couplages notables sont h craindre entre deux 616ments voisins, tels que A et B, B e t C, C et D .... (iig. 1), les couplages sont tr6s r6duits entre les 616ments non voisins A et C, A et D, B ct D,

Consid6rons une longueur de c~ble comme origine, et consid6rons plus part iculi6rement deux 616ments voisins tels que A et B dans cet te longueur. Si nous voulons 6viter que les couplages entre ces deux 616- ments a joutent leurs effets h t ravers les longueurs successives dont est form6 le c~ble entier, nous devrons nous efforcer h ce que. dans l a d6uxi~me

FIG. 1.'

longueur de c~ble et dans les suivantes, les 616ments que nous raccorderons h A et B ne soient pas voi- sins. Par exemple, dans la deuxi6me longueur, A sera raccord6 ~ A', B h C'. Ainsi, voisins dans la premi6re longueur, les 616ments A et B sont pro- long6s par des 616ments non voisins.

La diaphonie qui apparal t ra entre les circuits construits sur ces 616ments sera alors due presque uniquement aux couplages existant dans la longueur off le voisinage s'est produit .

t~tant donn6 une couche dans un c~ble, ou un cfible de N 616ments, il est possible de t rouver un plan de raccordement tel que :

1 ° D e u x gldments voisins dans une certaine lon- gueur ne soient de nouveau voislns qu'apr~s le pas- sage ~ travers un certain hombre C de Iongueurs. Ce hombre C a. pour valeur maximum- :

c = ( N p - - t ) / 2 ,

N~ d6signant Ie nombre premier imm6dia tement inf6rieur h N.

Ainsi pour un c~ble h 28 paires, N = 28, N~ = 23 et U = ( 2 3 - - t ) / 2 = t l , ce qui veu t dire que les 616ments se re t rouveront avec des positions iden- tiques dans les longueurs 1, 12, 23,... ou 5) 16, 27. . , etc,

"20. Pour un c~ble donn~, le p lan de raccordement de deux Iongueurs voisines est tou]ours le mglne, quelles que soient les Iongueurs que l 'on consid~re.

Ainsi, si l'616ment n ° 7 d 'une longueur est rac- cord6 en un point ~ l'616ment n o 12 de la longueur suivante, h t o u s l e s autres points de raccordement l'616ment n ° 7 sera raccord6 h l'616ment n ° t2.

L' int6r~t de cette deuxi6me propri6t6 n '6chappera pas, par la simplification qu'elle permet d ' introduire

- - 2 3 1

2/8 dans l '6tablissement des documents ct dans la recherche des d6fauts.

Cependant, darts un but de simplification, nous conviendrons de co/asid6rer comme s'ils 6taient darts une m&ne couehe, des 616ments qui peuven t 6tre plac6s dans des couche.s diff6rentes, mais qui font par( i t d 'un mgme groupe de circuits ; par exemple, le cfible adminis t ra t i f de r6seau h 28 paires est consti- tu6 par trois couches ayant respect ivement 4, 9 et :15 paires. Bien qu'i l n ' y ait pas de voisinage de fait entre la paire 4 et la paire 5 puisqu'elles ne son( pas dans la m&ne couche, on ram~nera le probl~me h celui d 'une couche unique de 28 paires.

G. CIIA R DON [ANNALE$ DES TI~'I.~COMMUNICATION$

re tomber dans la combinaison pr imi t ive est bien 6gal "h

(~'p - - 1)/2 = (11 - - 1)/2 = '5,

et 5 cst le hombre m a x i m u m que i 'on puisse t rouver . La colonne n ° 6 offre les m&nes voisinages que la

colonne n ° I, mais avec une inversion des 616ments de 2i t I I .

Nous pouvons d'ailleurs appl iquer les mgmes r~gles avec un espacement diit6rent ; voici, par exemple, ce que l 'on obt ient avec les m&nes I I 616- merits, mais en prenant des espacelnents de 3 et de 4

t er CAS. - - LE N O M B R E D E S EL1E.MENTS D E C A B L A G E

EST ' P R E M I E R .

Traitons tout de suite un exemple, et prenons une touche compos6e de t1 616ments.

Num6rotons des 616ments de I '~ 11 et portons la suite de ces nombres sur une colonne verticale. Celle-ci figurera la num6rota t ion dans la p remi&e

2 3 4 5 6

1 t 1 1 1 3 5 9 6 ~1t 5 9 6 11 10 7 2 3 5 9 9 6 1t 10 8

I1 10 8 tt 7 2 3 5 9 6 4 7 2 3 5 6 1t t 0 8 6 8 4 7 2 3

10 8 r~ 7 2

longueur de eSble (fig. 2).

NuMt~Ro DE LA I .ONGUEUR

t 2 3

5 6 7 8 9

10 t l

Fro. 2.

Une deuxi~me colonne vert icale figurera la deuxi~me longueur de c~ble, et nous me t t rons face h face les 616ments devan t &re raccord6s ensemble.

Pa r (an t toujours de l'61~ment n ° 1 comme origine (ce qui n ' a ' p a s d ' impor tance) , nous allons compter ces 616ments de deux en deux, ce qui nous donnera la suite des nombres :

• t-,3--5-7-9-11-2-6-6-8-10.

En effet, en cont inuant de compter apr~s 1t Oil a : 11 + 2 --= 13, mais comme il faut nous imaginer faisant l 'op6ration en tournan t au tour de la couehe, 12 se t rouve gtre l'616ment n ° I e t 13 le n ° 2.

Nous avons ainsi d6termin6 avec un espacement E = 2 le plan de raccordement d 'une longueur h la suivante.

1, '6tablissement des autres c01onnes se fait alors s implement , puisqu 'un 616ment de gauche es t ' t ou - jours raccord6 avec le m6me 616ment de droite.

La figure 2 donne le tableau comi)let pour six longueurs successives.

Nous voyons que les cinq premihres colonnes offrent toutes des voisinages diff6rents les. uns des autres, et qu 'un 616ment quelconque a 6t6 voisin avcc tous les autres.

Lc nombre C de longueurs "h t raverser avan! tie

(figure 3).

1 1 1 1 t I 1 1 1 1 1 t 2 4 10 6 5 2 2 5 6 I0 6 2 3 7 8 I t 9 3 3 9 I1 8 7 3 4 10 6 5 2 4 4 2 5 6 t 0 4 5 2 4 10 6 5 5 6 10 t~ 2 5 6 5 2 4 t0 6 6 10 4 2 5 6 7 8 11 9 3 7 7 3 9 11 8 7 8 "11 9 3 7 8 8 7 ;| 9 t l 8 9 3 7 8 11 9 9 t l 8 7 3 9

10 6 5 2 4 10 10 6 2 5 6 10 11 9 3 7 8 11 11 8 7 3 9 1t

E = "~ E : 4 ' F I G . . 3 .

Lh encore nous re t rouvons des r6sultats analogues aux pr6c6dents en ce qui concerne le nombre maxi: nmm des eombinaisons C.

Il faut remarquer que cettc fois la eolonne n ° 6 est dispos6e ident iquement h la premiere.

L '6tude des diverses combinaisons r6alisables met en 6vidence les points suivants :

1 ° L 'appl ica t ion d 'un espacemcnt E pour l '6ta- blissement de la deuxi6me colonne e n t r a ~ e un est)ace E 2 pour la troisi&ne, E a pour la qua- tri~me, etc.

2 ° L 'espaeement E doit Ore tel que l 'on air la relation :

E c = K N I 1, K &ant un nombreentier.

E x e m p l e s : 2 5 - - 32---- (3 X ] 1 ) - - 1 ; 3 5 = 243 = (22 X 1t) + I ; m a i s i l d o i t s a t i s f a i r e a u s s i ~ l a relation :

E~ ~ K A ' + 1, avec b < C.

• " E x e m p l e : L'espacemcnt E = 3 ne convient pas pour une couche de 13 616ments parce que si N ---- t3, alors C ==- 6 ct que

3 ~ = ' 2 7 = (2 × 13)-4- 1 ;

or 3 est plus pc(it que 6. 3 ° Si E: = K N -4- J , alors la (C + :1) e colonne

est ident ique "h la prcmi~re ; exemple : figure 3 ave( : E : 3 e t E = 4 .

Les num6ros des 616menls lus par lignes horizon- talcs fo rment deux s6ries de chiffres distinctes, qui se re t rouvent , mais avec des permuta t ions , dans les autres lignes.

Exemple , sur la figure 3, la 2 e ligne donne la suite ¢ • des num6ros 2 -4 - :10 -6 -5 ; on re t rouve cette suite

dans les lignes 42"5-6 et i0. L ' au t r e suite est form6c par les num6ros 3 -7 -8 -11 -9 , que l 'on retrou~e dans les ligncs 3-7-8=9-11. l~cmarquons tout de suite que

- - ' 2 3 ' 2 - -

t. 2. n ° '~, 1 9 4 7 ] R A C C O R D E M E N T DES

les nombres d 'une s6rie ne sont pas pr6sents dans l 'aut re s6rie.

4 ° Si E ~ = K N 1, la (C + 1) e colonne est en ordre inverse de la premi6re. (Exemple : figure 2 oh E - 2). On t rouve h la deuxi6me ligne de cette colonne l'616ment n ° N.

Pour une ligne hor i ionta le quelconque, la suite

C A B L E S P A R B R A S S A G E 3/8 cable, mais comme ecs 616ments ne sont pas voisins, ce fait n ' a pas d'influenee sur la diaphonie entre ees 616ments.

1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 5 17 8 t 0 18 12 7 6 2

3 9 14 15 19 16 4 13 11 3 4 13 t l 3 9 14 t 5 19 16 4

des num6ros des 616ments est une pa t t ie d 'une s6rie .............................................................................................................................................................. comprenant tous le s num6ros des 616n~ents (I exclu). 5 17 8 10 18 12 7 6 2 5

6 2 5 17 8 10 18 12 7 6 Dans l 'exemple choisi figure 2, cette s-6ric est : 7 6 2 5 17 8 10 18 t2 7 2~3 -5 -9 -6 -11 -10 8-4-7 . 8 10 18 12 7 6 2 5 t7 8

Nous remarquons que les lignes horizontales .... 9 ............. 16 ............ t5 ........ 19 16 4 13 11 3 9 (N -t- 1)/2 et (N -t- 3) /2 .(lignes 6 et 7 de la figure 2) ...................................................................................................................................................... ne contiennent pas de num6ros d'616ments iden- t0 18 12 7 6 2 5 17 8 10

t i q u e s . 5 ° Si ( N p - 1) /2 ' est un nombre impai r , il est

possible de t r o u v e r un espacement r en t r an t dans les conditions des alia6as 3 ou 4. Si (Np - - 1) /2 est un n0mbre pair, il ne peu t gtre t rouv6 que des espace- ments ren t ran t dans les conditions de l 'al in6a 4.

2 e CAS. LE NOMBRE DES ELEMENTS DE CABLAGE

N'EST PAS PREMIER.

Nous r6soudrons le probl6me en m e t t a n t h profit les remarques des alin6as 3 et 4 ci-dessus,

Consid6rons, en effet, les t ab leaux quc l 'on obticnt pour un c~ble ou une couche de 19 616mcnts, en prenant un espacement E -= 2 ou E - - 4 (fig. 4 et fig. 5).

Commc nous avo_.s N - - t9, nous avons C - ( t 9 - 1 ) / 2 - 9 (nombre impair) .

a) L ' e s p a c e m e n t E - - 2 fait entrer le t ab leau de la figure 4 dans le cas de l 'alin6a n o 4, et nous pou- vons constater que les 616ments qui en t ren t dans la dixi6me ligne horizontale ne se t rouven t pas dans la onzi6me ligne.

Si nous introduisons entre ces deux lignes un 616- ment suppl6mentaire A, cet 616ment sera voisin de t ous l e s autres 616ments !616ment n ° I exclu) , mais ce voisinage sera unique dans les t5' longueurs suc- cessives. Nous aurons form6 de la sorte le tab leau de raccordement pour 20 616ments :

1 1 1 t 1 1 1 1 1 t 2 3 5 9 17 14 8 t 5 10 19 3 5 9 17 14 8 15 t 0 19 18 4 7 t3 6 I1 2 3 5 9 t 7 5 9 17 14 8 t5 10 19 1 8 16 6 11 2 3 5 9 17 14 8 15 7 13 6 11 2 3 5 9 17 14

8 15 10 19 18 t 6 12 ~ 7 13 9 1 7 14 ~8 15 t0 19 18 16 12

10 19 18 16 12 4 7 13 6 11

i i .................. 2 : .............. a ................. 5 ................. 9 1 i 7 ............. i ; i ............... 8 ........ i 5 ..... i o 12 4 7 13 6 11 2 3 5 9 13 6 11 2 3 5 9 17 14 8 14 8 t5 : 10 19 18 16 12 4 7 15 10 19 t 8 16 12 4 7 13 6 16 t 2 4 7 13 6 t t 2 3 5 17 14 8 t 5 t 0 -19 18 16 12 4 18 t 6 ' 12 4 7 13 6 11 2 3 19 18 16 12 4 7 13 6 t l 2

F m . 4 : E = 2.

Les 616ments I e t A gardent des positions respec- t i res immuables h t ravers les diverses longueurs de

11

12

3 9 14 t5 "t9 16 4 13 11

7 6 2 5 17 8 . t 0 18 t2

13 t1 3 9 14 15 19 16 4 13 14 15 t 9 t 6 6 13 1 t 3 9 14 15 19 16 4 t3 1t 3 9 14 t5 16 4 13 11 3 9 14 15 t 9 16

17 8 10 18 ................................................................................................... 12 7 6 2 5 17 18 12 7 6 2 5 17 8 10 ,.18

19 16 6 13 11 3 9 14 15 19

Fm. 5 : E = 4.

b) L ' e spacement E --: 4 fai t en t re r le tableau de la figure 5 dans le cas de l 'alin6a nO 3, et nous trou- vons la division des diverses lignes horizontales en deux cat6gories, comprenant soit un a r rangement de la s6rie des 616ments 2 - 5 - 1 7 - 8 - 1 0 - 1 8 - 1 2 - 7 - 6 , soit un a r r angemen t de la s6rie 3 - 9 - 1 4 - 1 5 19~t6-4~-13 - 11.

Comme aucun des 616ments d 'une s6rie ne se t rouve dans l 'aut re s6rie, il sera possible d ' intro- duire, entre deux lignes a p p a r t e n a n t ~ deux s6ries diff6rentes, une ligne suppl6mentaire . Darts le cas de la figure 5, il pourra i t gtre ainsi introd.uit 9 616- merits suppl6mentaires , qui ne seraient pas voisins entre eux. Nous pourrons doric 6tablir le plan de raccordement pour 20, 21 ou 22 616ments. Au-dessus de 22 il y aura int6rgt ~ prendre 23 comme hombre premier de base, ce qui donnera C - 11.

Cas particuliers, m S'il est toujours possible de t rouver un espacement E qui fasse entrer le plan de raccordement dans le cas de l 'al in6a n ° 4 (la (C + 1) e colonne reproduisant l'616ment n ° N h la deuxi6me ligne), il n 'es t pas toujours possible de t rouver un espacement pe rme t t an t de rempl i r les conditions de l 'at in6a n ° 3 (la (C -t- 1) e colonne reproduisant 1'616- ment n o 2 h la deuxi6me ligne). I1 en est ainsi quand . ( N p - - 1)/2 est un hombre pair ( N p = 5. 13, 17, 29, 37, 41, 53, 61, 73, 89, 97, 10t,...) (alin6a 5). Les seuls espacements que l 'on puisse employer nous ram6nent dans le cas de l 'al in6a n ° 4, Nous venons de voir que dans ce cas il est possible de loger une seule ligne suppl6mentaire.

Quand nous aurons h faire le p lan de raccorde- ment pour un n o m b r e ' N d'616ment~ dont le nombre premier imm6dia temen t inf6rieur est l 'un de ceux cit6s p r6c6demment et si N > Np q- 1, il ne sera

- - 233 - -

4/s pas possible de faire le p laa de r a e c o r d e m e n t , pu i sque l ' on ne s a u r a i t pas placer les ]ignes suppl6- menta i res . Mais on peut , en p r e n a n t u n h o m b r e p r emie r de base N b inf6r ieur h Np, dresser un t ab l eau r e n t r a n t dans le cas de l ' a l in6a n ° 3 et in t ro- duire u n n o m b r e de l ignes supp l6men ta i r e s sut] isant pour que le p l an de r a c c o r d e m e n t pou r N 616ments puisse gtre 6tabli . P r a t i q u e m e n t , on t r o u v e r a que N b e s t le h o m b r e p r e m i e r i m m 6 d i a t e m e n t inf6r ieur

Np. Dans ce cas 6 v i d e m m e n t , on retrou.ve la eom-

b i n a i s o n de d6par t au bou t de (N b - 1) /2 lon-

gueurs . Le t a b l e a u I donne , pour t o u s l e s h o m b r e s d'616-

men t s compris en t r e '5 et 112, le h o m b r e p r e m i e r de base N b, l ' e s p a c e m e n t E "h adopte r et le h o m b r e C de longueurs a~pr~s lesquelles on r e t r o u v e une com-

b i n a i s o n d6jh ~mploy6e.

TABLEAU I

Ce tableau donne, pour toutes les valeurs de N, le nombre premier de base N b, l'espaeement E ~ employer et le nombre C de combinaisons possibles.

L~s hombres en italique sont les nombres premiers.

N N C N . N b E C

5 5 77 7t 2 35 6 5 78 71 2 35 7 7 79 79 2 39 8 7 80 79 2 39 9 7 81 79 2 39

10 7 82 79 2 39 11 11 83 83 3 41 12 11 84 8 3 i 3 4t 13 13 85 83 3 41 14 13 86 83 3 41 15 11 87 83 3 td 16 t l 88 83 3 41 17 t7 89 3 44

9O 3 44 89

t8 17 89 19 t9 91 83 3 44_ 20 t9 92 83 3 41 21 19 93 83 3 41 22 1 9 94 83 3 41 23 23 95 83 3 41 24 23 96 83 3 41 25 23 97 97 5 48 26 23 98 97 5 48 27 23 99 83 3 41 28 23 t00 83 3 41 29 29 101 101 2 50 30 29 t02 t01 2 50 31 31 103 103 2 51 32 3t 104 t03 2 51 33 31 t05 103 2 51 34 31 106 103 2 51 35 31 107 107 3 53 36 31 t08 107 3 53 37 37 t09 107 3 53 38 37 t10 t07 3 53 39 31 1tl 107 3 53 40 31 112 107 3 53

l~tablissement pratique du plan de raccordement. - -

Soit ~ dresser le p l a n de r aeeo rdemen t pou r N ~- 14 616ments. Le n o m b r e p remie r de base donn6 par le t a b l e a u I e s t N b = 13. Nous dressons la p remibre eolonne e o m p r e n a n t 13 616ments dans l ' o rd re n a t u - rel. Puts nous 6erivons la deuxi6me eo lonne en par- t a n t de I e t en a p p l i q u a n t l ' e spaeemen t E donn6 par le t a b l e a u I, en l ' oeeur renee E = 2. I1 est possible alors d '6erire la deux ibme l igne hor izonta le , et nous

E

6 ~0 6 20

9 21 9 21 9 21 2 23 2 23 2 23 2 23 2 )3 2 23 2 26 2 26 2 23 2 23 2 23 2 23 3 29 3 29 2 30 2 30 3 29 3 29 3 29 3 29 4 33 4 33 4 33 tt 33 2 35 2 36 5 36 5 36 2 35 2 3 5

G. C H A R D O N [ANNALES DES TI~LI~COMMU~IlCATIONS

r e t r o u v o n s N b h la (C + 1) e co lonne (figure 6). Nous sommes dans le cas de l ' a l in6a n ° 4 et nous pouvons placer une l igne supp l6men ta i r e en t re les lignes

(N b + 1) /2 et (N b + 3)/2, doric en t r e les lignes 7 et 8. L '616ment que nous i n t r o d u i s o n s por tera ainsi le n u m 6 r o 8.

~N~'UMI~.RO D'OUDRE DE LA COLONrqE

FIG. 6.

1 2 3 4 5 6 7

1 I 1 2 3 5 3 5 4 7 5 9 6" t i 7 13 8 2 9 4

10 6 11 8 12 10 13 12

t I I 1 9 4 7 13

l'~erivons maintenax~t la p remiere colonne du p lan de r a c c o r d e m e n t de 14 616ments, en r6servant la place de cet 616ment n ° 8 (fig. 7). Puts 6crivons la deuxi&ne co lonne en c o m p t a n t les 616ments de deux en deux (E = 2) en s a u t a n t encore ia l igne de 1'616- m e n t n o 8 sans en t en i r eompte .

1 1 1 t ' 1 t 1 1 1 . . . 2 3 2 3 5 I0 4 7 14 .. 3 5 3 5 10 4 7 1~ 13 .. 4 7 4 7 t4 13 1t 6 12 .. 5 t0 5 ' t 0 4 7, 14 t3 t l .. 6 12 6 12 9 2 3 5 10 .. 7 14 7 14 t3 11 6 12 9 ..

8 8 8 8 8 8 8 .. 9 2 9 2 3 5 10 4 7 . . .

t0 4 10 4 7 14 13 t l 6 . . . t l 6 11 6 12 9 R 3 5 . . . t2 9 12 9 2 3 5 t0 4 . . . t3 11 13 11 6 12 9 2 3 . . . 14 13 14 t3 11 6 12 9 2 . . .

Fm. 7. Fm. 8.

Ceci fai t , nous pour rons alors dresser le t ab l eau eomple t en m e t t a n t "h sa place l '616ment n ° 8, et nous aurons le p l a n de j onc t i on des 616ments h t r avers

toutes les longueurs (fig. 8). H e m a r q u o n s que le p lan de r a e e o r d e m e n t d ' u n e

longueur h la s u i v a n t e est b ien le m6me pa r tou t , ce qui r6dui t au m i n i m u m les r isques d ' e r reur pour les

ouvr iers charg6s du r aeco rdemen t . E n r6sum6, nous proe6derons done de ]a manibre

s u l v a n t e pou r dresser un p l an de r aeco rdemen t . 1 ° Le hombre N des ~ldments est premier. Aueune difficult6 alors ne se pr6sente . On 6erit la

deuxi~me colonne du p lan en p a r t a n t de I e t en a p p l i q u a n t l ' e spacemen t E donn6 pa r le t ab leau I.

2 ° Le nombre N des dldments n 'est pas premier. On p r e n d dans le t a b l e a u I le h o m b r e p remie r de

base c o r r e s p o n d a n t h N, soit Nb, et on dresse, pour un n o m b r e d '616ments Nb, la deux ibme eolonne~ du p l an en a p p l i q u a n t l ' e s p a c e m e n t E donn6 par le.

t a b l e a u I. La deux i~me eoionne p e r m e t alors d'6crire ]a

l igne hor i zon ta le du p lan c o m m e n ~ a n t par 1'616-

234 - -

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6/8 m e n t n ° 2. Apr~s C colonnes, on retrouve soit 1'616- ment n ° 2, soit l'616ment n ° N b.

a) Si la (C + l) e colonne donne l'616ment n ° 2 h ia deuxi~me ligne, on pointe les lignes horizontales commen(~ant par un num6ro d'616ment contenu dans la iigne n o 2, et on int rodui t les lignes horizontales suppl6mentaires entre les lignes appar tenant h des s6ries diff6rentes.

On choisit, parmi ces lignes suppl~menl aires pos- sibles, ceiles od seront i)lac6s les N - - N b 616ments i~ ajouter.

b) Si la (C -k- 1) e colonne donne l'616ment n ° N b h la deuxi~me ligne, introduire la ligne suppl6mcn- taire entre les lignes (N b -4- t ) / 2 et (N b -k- 3)/2.

On 6crit alors la premi6re colonne pour les 616- ments de I h N en r6servant les lignes suppl6men- taires (fig. 7).

On 6crit ensuite la deuxi~me colonne avec I'es- pacement E, en sautant les lignes r6serv6es ; et enfin on place les num6ros des 616ments sur les lignes su])- pl6mentaires.

Quelques cas par t icu l iers de raccordement. - -- Dans les cables administrat ifs de moins de 56 paires, il n 'est pas pr6vu de 'paire de r6serve, il est done facile d'6tablir ie plan de raccordemenl .

Bicn que ies risques de diaphonie entre les 616- ments de cablage diminuent au fur et h mesure que le nombre des 616ments brass6s augmente, il y a de gros inconv6nients, pour la confection des 6pissures, h brasser des 616merits appar tenant h des couches diff6rentes.

On consti tuera donc des groupes distincts : le pre- mier comprendra les 616ments centraux et les pre- mieres couches pour arr iver h u n total de 25 i~ 40 616- ments, puts les groupes suivants comprendront une couche unique ou au maximum deux couches bras- s6es ensemble. Chaque type de cablage demandera une 6tude appropri6e, compte tenu de l 'ut i l isat ion ult6rieure du cfible.

Par exemple, le cable h 28 paires pourra consti- tuer, sans inconv6nient pour la pr6sentation des 6pissures, un groupe unique.

Le tableau II donne le plan de raccordement d 'un tel cfible.

N o u s a v o n s N = 28, N b = 23, C = I I , E----- 2 ; cinq iignes suppl6mentaires ont 6t6 introduites.

Pour les cables administrat ifs a~'ant 56 paires ou plus, des paires de r6serve sont pr6vues. Celles-ci devront gtre 61imin6es qu'elles soient bonnes ou reconnues mauvaises.

I1 y aura donc une op6ration l)r61iminaire de son- nage du cfible, et en mgme temps on proc6dera h un inarquage des paires au moyen de cavaliers num6rot6s. Cette mise en cavaliers dolt gtre faite en suivant l 'ordre des paires dans la couche.

Traitons le cas d 'un cable h 56 paires. Celui-ci eomporte une paire de r6serve.

L 'examen de la coupe du cfible montre que le centre et les deux couches au-dessus du centre

G. C H A R D O N [ANNALE2 DES TI~L~2COMMUNICATIONS

forment un groupe de 33 paires, la touche cxt6- rieure un groupe de 24 paires.

I 1 sera avantageux d'61iminer la paire de r6serve du groupe central. Pour cela on proc6dera au son- nage et h la mise en cavaliers num6rot6s de la lon- gueur en commenCant, par la couche cxt6rieure. Si par hasard une paire 6tait trouv6e d6fectueuse dans cette couche, on prendrait exceptionnellement sa rempla0ante dans la couche imm6diatement au- dessous et de pr6f6rence an prendra i t la pair(.' pilote de cette couche.

Le groupe ext6rieur 6rant en cavaliers, on pro- c6dera au sonnage et raise en cavaliers du groupe central. Si les 24 paires du groupe ext6rieur ont 6t6 reconnues bonnes, on 61iminera une paire dans le groupe central , de pr6f6rence une des paires pilotes.

II y aura donc deux groupes, I 'un de 32 paires. l 'autre de 24 i)aires. Puisque dans chaque groupe le plan de raccordement d'une Iongueur .h la suivante est toujours le mgmc, il n 'y aura pour l 'ensemble de l'6pissure qu 'un seul plan de raccordement. La dif- f6rence entre les p6riodicit6s des deux groupes n'ap- paral) pas dans les raccordements.

T A B I , E A U II

P l an de r a c c o r d e m e n t d ' u n e~bl(~ h 28 N b ~ 23

1 1 t 1 1 2 3 5 11 21 3 5 I I 2/ 12 4 8 16 2 3 5 11 21 t 2 23 6 6 6 6 6 7 ".13 26 22 14 8 t 6 2 3 5 9 t 8 7 t 3 26

10 t 0 10 10 10 i t 21 12 23 17 t 2 23 17 4 8 13 26 22 14 28 14 28 27 25 19 15 15 15 15 15 t 6 2 3 b 11 17 4 8 16 2 t 8 7 13 26 22 t 9 9 t 8 7 13 20 20 20 20 20 2t 12 23 17 t, 22 14 28 27 25 23 17 :~ 8 16 24 2:) 2~ 2:, 24 25 19 9 t 8 7 26 22 1:, 28 27 27 25 19 9 18 28 27 25 19 9

616menls C = t l E = 2

1 1 1 1 1 1 1 t 2 2') 17 6 8 . 16 2 23 17 :t 8 16 2 3

5 1t 21 12 23 t 7 t, 17 4 8 16 2 "} 5

6 6 6 6 6 6 6 28 27 25 19 9 18 7 11 21 12 23 17 4 8 22 14 28 27 25 19 9 10 10 10 10 10 10 10

4 8 16 2 3 5 11 16 ' 2 3 5 t l 2t 12 27 25 19 9 18 7 13

9 18 .7 13 26 22 14 '15 15 15 (5 15 15 15 21 12 23 t 7 4 8 16

3 5 11 21 12 23 17 t 4 28 27 25 19 9 18 26 22 t 4 28 27 25 19 20 20 20 20 20 20 20

8 16 2 3 5 11 21 19 9 18 7 13 26 22

2 3 5 11 21 t 2 23 26 2:, 2:, 2~ 26 2:, 2tt 13 26 22 i t , 28 27 25

~25 19 9 18 7 t 3 26 7 13 26 22 t6 28 27

18 7 13 26 22 14 28

Le cable h 112 paircs comporte, lui, 2 paires de r6serve.

Le centre et les deux premi6res couches forment un total de 30 paires, les couches suivantes ont res- pect lvement 22, 28 ct 34 pair.cs.

On pourra constituer par exemplc 4 groupes, en 61iminant si possible lcs deux paires de r6serve dans le groupe central (deux paires pilotes). Ires groupes auront aiors 28, 22, 28 ct 34 paires.

On pourra aussi constituer 2 groupes : le premier comprenant le centre et les 3 premieres couches, le second les deux couches ext6rieures. Dans cccas il

- - 236 - -

L 2 , n ° 7 , 1 9 4 7 ]

sera commode d'61iminer une paire de r6serve dans chaque groupe. Ceux-ci auront alors respectivement 51 et 6 i paires.

Le choix du nombre de groupes devra gtre fait en tenant compte des po~sibilit6s pratiques de c0nfec- tionner les 6pissures, pour que les recherches ult6- rieures dans celles-ci soient facilit6es.

RACCORDEMENT DES CABLES ]PAR BRASSAGE 7 / 8

c~ble h 28 paires, du type administratif, fourni par le d6p(~t central, a 6t~ pos6 sur cette distance.

La pose a 6t6 effeetu6e en dix longueurs, et par cons6qdent il y a eu neuf joints interm6diaires.

Le plan de raccordement suivi est celui donn6 comme exemple. (Tableau II).

Pour un c~ble ~ 28 paires, on salt que ]es voisi-

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• 4, ~ei',~

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Application de la mgthode de raccordement des nages ne se reproduisent que toutes les 121ongueurs. cdbles par brassage systgmatique. Rgsultats obtenus. Nous n'aurons donc entre deux paires qu'un seul - - La distance entre le bureau d'Uzerche et la voisinage, saul cependant pour les couples 1-4, 5-13 station des r6p6tenrs 6tant de 2 940 m~tres, un et 14'-28 o~ nous aurons deux voisinages parce que

237 T~J~'~COMMUNICATXONS 2

8/8 ces paires commencent et termincnt chaquecouche.

Le tableau III indique les valeurs de l'6cart t61& diaphonique mesur6 "sur toutes les paires du c~ble, la source de courant 6tant un vibreur pro~tuisant une onde complexe.

Les r6sultats ont ~t6 analys6s de ]a mani~re sui- vante :

On a consid6r6 le centre, |a premiere couche et la deuxi~me couche comme constituant des groupes s6par6s et pour chacun de ces groupes on a calcul6 le pourcentage de valeurs a~-dessous d 'une valeur de t616diaphonie donn6e ; ces r6sultats sont expri- rn6s par les trois premi6res courbes de la figure 9 (p. 235).

On a consid6r6 6galement les valeurs de diaphonie entre le centre et la premiSre couche, le centre et la deuxi6me couche, la premiere et la deuxi~me couche et enfin l'ensemble du cfible. Les courbes caract6- ristiques de chacun des cas envisag6s sont donn6e~.

On peut constater que, saul en ce qui concerne le centre, ia courbe caract6ristique de chacun des groupes suit ~ quelques d6cin6pers pros la courbe de la totalit6 du cfible, ce qui montre une distribution identique des valeurs.

G, C H A R D O N [ANNALE$ DES TI~L~COMblUNICATION$

Si maintenant on cherche h expliquer les basses valeurs, telles que par exemple le 8,8 entre les paires 10 et 23, on ne trouve qu 'un seul voisinage

• de ces paires darts la neuvi~me longueur, tandis que le couple de paires 6 et 22 qui pr6sente une dia- phonic de 15 a 6galement un voisinage dans cette m6me neuvi6me longueur.

Les basses valeurs constat6es sont donc impu- tables h des couplages notables provenant de la fabrication, mais ne sont pas dues h des conditions de diaphonies.

I1 est permis de conclure en disant qu'un cgble raccord6 suivant un plan de brassage syst6matique pr6sentera sensiblement les mgmes valeurs de dia- phonic au bout de N p6riodes de raccordement qu'un c~ble identique au bout de N longueurs.

BIBLIOGRAPHIE

The Bell System Technical Jot'trnal, avril t935, An aEpli- cation of number theory to the splicing of telephone cables, H. P. LAwTnen. Jr.

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