Le Secteur Tertiaire Au Maroc

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Le secteur tertiaire au Maroc

Jbilou Mohammed

Le secteur tertiaire au MarocPrsentation :Depuis les travaux de l'Australien Colin Clark dans les annes 1940, on divise les activits conomiques en trois grands secteurs dits primaire, secondaire et tertiaire. Cependant les frontires entre ces secteurs sont souvent imprcises. tant dfini d'une faon rsiduelle, le secteur tertiaire inclus toutes les activits nappartenant pas aux deux autres secteurs et que l'on peut assimiler des activits de fourniture de biens immatriels destines aux individus, aux collectivits ou aux entreprises. Ce secteur regroupe

les services marchands et non marchands, notamment le commerce (de gros et de dtail), le commerce d'automobiles et les rparations, la location et crdit-bail immobilier, les postes et tlcommunications, les assurances, le tourisme, les services de sant, enfin les services offerts par les administrations.Le secteur des services est un secteur trs htrogne : on y trouve des activits laboristiques, des activits faible et forte productivit, des activits tournes vers la consommation finale, vers la consommation intermdiaire...

Les caractristiques du secteur tertiaire au Maroc :Un faible degr ou intensit capitalistique car il y a une faible utilisation de la technologie (la prsence de lhomme est encore indispensable) Cest un secteur fragile car il se compose d'activits parasitaires qui ont une productivit et une efficacit nulle. Il s'agit des petites mtiers qui constituent des foyers de chmeurs dguiss (vendeurs de journaux, vendeurs la sauvette...) La concentration des activits tertiaires dans le milieu urbain avec une domination des activits commerciales. Les structures du commerce de dtail sont htrognes : traditionnelles ou modernes, sdentaires ou ambulantes le secteur tertiaire enregistre de faibles gains de productivit du travail, ce qui peut entraner, long terme, une baisse de lemploi et une rosion de la comptitivit. La mise niveau de ce secteur est donc urgente et ncessaire.

Donns tertiaire gnrales :La monnaie est le dirham (MAD), divisible en 100 centimes ; elle est mise par Bank AlMaghreb (1959), banque centrale du Maroc. De nombreuses banques prives sont galement installes dans le pays.

Lmigration marocaine et le tourisme permettent dimportantes rentres en devisestrangres. Cependant, les menaces terroristes qui psent sur le Maghreb ont considrablement ralenti la venue des touristes au Maroc, et les recettes lies ce secteur sont en rgression (460 millions de dollars en 1999).

Les voies de circulation : Le Maroc dispose de 57 521 km de routes dont 29 952 kmrevtues (1998). Le rseau est particulirement dense dans le Nord- Ouest, assurant de bonnes liaisons entre le littoral atlantique et les villes de l'intrieur. Des axes traversent le

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Haut Atlas vers le Sud aux cols du Tizi-n- Machou et du Tizi-n-Test vers Taroudant et Agadir, du Tizi-n-Tichka vers Ouarzazate et la valle du Dra. Le col du Zad permet la liaison entre la rgion de Mekns et le Tafilalet. Une autoroute relie Settat Asilah en passant par Casablanca, Rabat, et Knitra. Une autre autoroute relie Rabat Mekns et Fs. La route "irrigue" particulirement les rgions peuples et dveloppes mais sa pntration dans tout le pays permet de bonnes liaisons et des dbouchs. Des camions assurent le

transport des denres "chres" ou prissables (primeurs, produits laitiers, poissons, etc.), des combustibles et des produits miniers.

Un rseau ferroviaire, d'une longueur d'environ 1 900 km, est gr par l'OfficeNational des Chemins de Fer (ONCF). Il dessine un grand cercle enveloppant, sans le pntrer, le bloc montagneux des Atlas; son trac actuel lui permet de desservir les grandes rgions conomiques agricoles, industrielles et minires. Une prolongation au-del de Marrakech est envisage jusqu' Tarfaya et Laayoune. Des trains rapides ont dans

les dernires annes amliores les liaisons, spcialement entre Rabat, Casablanca et Mekns.Les recettes du trafic ferroviaire hors transport des phosphates sont quilibres entre le transport de voyageurs (environ 13 millions de voyageurs/an qui rapportent 440 millions de dirhams) et le transport des marchandises (450 millions de dirhams en 1999 - hors phosphates).

Le trafic portuaire, dont le total s'levait en 1999 52,6 millions de tonnes, se rpartitLe port de Casablanca traite environ 38% des tonnages changs.en 24,1 millions de tonnes de marchandises charges et 28,5 millions de tonnes dcharges. Mohammedia est spcialis dans l'importation des hydrocarbures, Tanger dans les voyageurs et le port de Jorf Lasfar est quip pour le chargement des phosphates et produits drivs. L'aroport Mohammed V de Casablanca assure 50% du trafic passagers et 85% du frt marocain. Il prcde les aroports de Marrakech, Agadir et Tanger en terme de passagers transports. Activit commerciale: L'ensemble des activits tertiaires (hors

administration) assure 38% du PIB et l'activit commerciale reprsentait 12,4% du PIB en 1999 ; elle est concentre sur les villes, les souksruraux mais aussi, rompant les circuits traditionnels, autour des organismes d'Etat, comme l'Office National des Crales (ONC). La redistribution des produits imports, comme celle des productions locales, est concentre essentiellement sur Casablanca, compte tenu de la prminence de son port et de ses activits localises dans les zones industrielles proches.

Les structures du commerce de dtail sont htrognes : traditionnelles oumodernes, sdentaires ou ambulantes. A ct des marchands dtaillants, le plus souvent indpendants, s'est dveloppe toute une frange "informelle" de marchands de rue, de colporteurs. Quelques grandes surfaces, hypermarchs et supermarchs, font progressivement leur apparition et se dveloppent depuis 1997. Elles ne dpassent pas la centaine et sont concentres dans les grandes villes. L'essentiel des changes du Maroc se fait avec l'Europe et spcialement avec les pays de l'Union Europenne qui absorbait prs de 73,9% des exportations marocaines en 2001 (contre 74,8% en 2000). La France est de loin son premier client et son premier fournisseur reprsentant 25,6% des changes commerciaux du Maroc en 2001 (contre 27,5% en 2000). Ainsi, en 2001, le march franais absorbait 31,9%

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des exportations marocaines (l'Espagne reprsente 11,5%) et en sens inverse, la part de la France dans les importations du Maroc tait de 21,7% (9,8% pour l'Espagne). Les biens d'quipement constituent le poste le plus important des importations marocaines avec les produits nergtiques. Les importations portent galement sur des demi-produits tels que les produits chimiques, le soufre brut, le fer ou l'acier. Dans le chapitre des exportations, on trouve par ordre de valeur dcroissante : les vtements confectionns, les phosphates, les produits de la mer, les engrais naturels et chimiques et les produits agricoles frais ou transforms (fruits et lgumes, conserves...).

La balance commerciale marocaine reste dficitaire et le taux de couverture des exportations par rapport aux importations ne dpassait pas 64,8% en 2001 et 64,5% en 2000.

A linstar des autres pays en dveloppement, le Maroc connat une mutation structurelle qui aboutira terme une tertiarisation de lconomie, au double niveau de la valeur ajoute et de

Analyse de secteur tertiaire 2002-2003 :

lemploi. Nanmoins, la tertiairisation du Maroc est trs lente si lon en juge par la valeur ajoute relle. En effet, le rythme de progression de la valeur ajoute du tertiaire de 1982 2002, a t le mme que celui de lconomie dans son ensemble, ce qui sest traduit par la stagnation de la part des services dans le PIB.

Le secteur tertiaire, y compris les services non marchands fournis par les administrations publiques, a connu, pour sa part, une croissance de 3,9% au lieu de 2,9% en 2002. Cette volution recouvre essentiellement une hausse de 4,1% du commerce et de 6% de la valeur ajoute des administrations publiques, les autres branches ayant marqu des progressions infrieures celles observes en 2002. En effet, les transports et communications se sont accrus de 3,2% au lieu de 4,6% une anne auparavant et les autres services ont progress de 0,7% aprs 1,1% un an plus tt. L'activit du secteur touristique, aprs l'orientation baissire constate au cours du premier semestre, sest, en effet, redresse par la suite affichant une quasi- stabilit dune anne lautre. Lapprciation de la valeur ajoute dans le tertiaire serait favorise par le redressement de lactivit des secteurs du commerce et des autres services. Les secteurs du tourisme et du

transport devraient, par contre, subir les effets ngatifs des vnements de septembre 2001aux Etats-Unis et enregistrer un net repli de leur contribution la croissance. Aprs une progression de 4,5% en 2002, lactivit des transports pourrait enregistrer une

dclration au terme de lanne 2003, sous leffet dune contraction du trafic arien, en liaison avec les rpercussions de la guerre contre lIrak. Le transport routier pourrait, linverse, marquer une croissance favorable, grce au raffermissement du commerce intrieur. Lentre en vigueur de la loi relative la libralisation de cette branche pourrait induire un dynamisme de ces activits. Au cours du premier semestre 2003, les ventes de vhicules, particulirement celles dites voitures conomiques , ont affich un flchissement de 5% par rapport la mme priode de lanne dernire. Ce repli est attribuable une contraction de loffre ainsi qu une hausse des prix de 3%, partir de mars dernier.

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Le trafic arien a accus, au premier semestre de lanne 2003, une chute de 26,8%. Lesannulations des rservations enregistres, la suite de la guerre du Golf ont t pour lessentiel, la cause de ce repli. La tendance la baisse pourrait tre attnue au second semestre, en relation avec une reprise probable des activits touristiques. Le secteur des communications a marqu une augmentation de 14%, en terme de recettes, au

cours de lanne 2002, du fait de lextension du rseau de communication de la tlphonie mobile. Cette tendance pourrait se poursuivre au premier semestre 2003, selon les dclarations des professionnels, grce notamment au lancement de nouveaux produits de la tlcommunication. Quant aux facilits attribues au secteur tertiaire, dont 39,5% au profit des mnages et 26,4% des activits commerciales et financires, elles ont marqu une progression de 6,6 milliards ou 4,8% pour slever 145,6 milliards de dirhams, soit 63% de lensemble des crdits distribus par les banques.

Les dfis et perspectives du secteur tertiaire :

Ce secteur est appel jouer un rle de plus en plus important avec le dveloppement conomique et social du pays. En effet, dans les pays dvelopps, le tertiaire reprsente une part capitale, on peut dire la mme chose pour le Maroc mais il faut signaler qu'il ne s'agit pas des mmes activits. Au Maroc, des activits tertiaires sont le rsultat de l'exode rural qui gre la prolifration de petits mtiers, donc le dfi qu'il faut relever pour moderniser ce secteur c'est de fixer les campagnards sur place en leur assurant une source de revenus d'un ct. Ceci ne veut pas dire qu'il ne faut pas chercher amliorer le niveau de vie de la population urbain fin de dvelopper ce secteur. Pour tirer le meilleur profit de la rvolution technologiques que constitue les NTIC1, un cadre juridique efficace et efficient doit tre cr pour promouvoir ces technologies et dvelopper le commerce lectronique et assurer leur diffusion au sein du secteur productif national, condition ncessaire pour gagner en productivit et crer des emplois. Pour dvelopper le rseau des PME-PMI innovantes oprant dans le secteur des services, il faut dvelopper et amliorer les moyens de financement leur disposition, en facilitant leur accs aux marchs des capitaux et en crant l'un de une structure de capital risque solide. Ces entreprises reste souvent tributaires de crdits bancaires exigeant des solides garantis. La recherche dans ce domaine a des effets permettant une diffusion de ces techniques et se trouve lorigine dentreprises innovantes dans ce domaine, elle mrite dtre encourage par un effort public dans ce domaine qui permettrait aux entreprises de bnficier de synergie en investissant davantage dans les NTIC. Ensuite, parce que le Maroc est de plus en plus ouvert, ce secteur risque dtre la trane dans la perspective dune ouverture sur lextrieur et dune libralisation des services. Cest dans cette perspective qune mise niveau de ce secteur est urgente et ncessaire. Les pouvoirs publics ont envisag, dans le cadre dune redynamisation du secteur, de nouvelles actions, dont particulirement, laccord cadre, qui a t sign avec les promoteurs touristiques,

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Les Nouvelles Technologies de lInformations et des Communications.

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et qui prvoit lamlioration des conditions daccueil, le soutien la commercialisation et la publicit. Lobjectif de ce programme est daccueillir dix millions de touristes en 2010, dont sept millions dans les htels classs. Par ailleurs, les pouvoirs publics ont dcid de renforcer la flotte arienne nationale et de libraliser le transport arien. A cet gard, la compagnie arienne nationale projette de consacrer, dici lhorizon 2010, une enveloppe de prs de 16 milliards de dirhams pour l'acquisition de 24 nouveaux avions, dont quatre ont dj t rceptionns en 2003, pour un montant de 1,9 milliard de dirhams. De mme, elle a cr une filiale charter, dont le dmarrage est prvu en 2004. Enfin, en vue de mettre en valeur les potentialits touristiques rgionales, une nouvelle stratgie visant le dveloppement du tourisme rural et de niche a t lance la fin de l'anne 2003.

Annexe statistique :

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