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S56 V e Congrès International d’Épidémiologie Adelf-Epiter / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 60S (2012) S45–S96 B3-2 Les brûlures aux urgences en France métropolitaine en 2010 M. Bouilly , B. Thélot Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France Introduction.– Les brûlures résultent souvent d’accidents de la vie courante (AcVC). Elles provoquent plus de 500 décès et 10 000 hospitalisations chaque année en France. L’objectif de ce travail était de décrire les causes et circons- tances des brûlures ayant entraîné un recours aux urgences. Méthodes.– Les données de brûlures externes, corrosions chimiques incluses, hors brûlures par le soleil, provenant des urgences des dix hôpitaux de France métropolitaine, ayant participé en 2010 à l’Enquête permanente sur les accidents de la vie courante (Epac), ont été analysées. Résultats.– Parmi les 1656 recours aux urgences pour brûlure un tiers des vic- times avait entre 0 et 4 ans. Le sex-ratio, égal à 1,1, variait de 1,4 chez les 0–4 ans à 0,8 après 65 ans. Avant 15 ans, les brûlures survenaient souvent au cours d’un jeu (46 %), après 15 ans lors de travaux domestiques (52 %). Le lieu de l’accident était quatre fois sur cinq l’intérieur de l’habitat. Les produits impliqués étaient très variés : appareils électroménagers (plaques chauffantes, fer à repasser), de chauffage (cheminée, radiateur), de cuisson (barbecue, casserole), graisses et autres liquides chauds (thé, café, lait). La brûlure touchait surtout les membres supérieurs (47 %, dont la main pour moitié). Le patient était hospitalisé dans 8 % des cas, 24 % après 65 ans. Discussion et conclusion.– Il y a peu de résultats de ce type sur les produits et autres facteurs de survenue des brûlures. Ils doivent être complétés par d’autres sources (sur les décès, les hospitalisations). Ils sont essentiels pour mener des actions de prévention ciblée. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2012.06.042 B3-3 Facteurs associés à la violence conjugale chez les femmes en République Démocratique du Congo (RDC) V. Massamba Kubuta , C. Senterre , M. Dramaix Centre de recherches épidémiologie, biostatistiques et recherche clinique, école de santé publique, université libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgique Introduction.– La violence conjugale est la forme la plus fréquente des violences domestiques chez l’adulte. Cette étude a pour objet de la décrire et d’identifier les facteurs associés en RDC. Méthodes.– Cette étude descriptive transversale inclut 2527 femmes mariées officiellement ou non, âgées de 15 à 49 ans et sélectionnées pour le module violence domestique lors de l’Enquête démographique et de santé menée en RDC en 2007. Une variable dépendante violence conjugale subie au cours des 12 mois précédant l’enquête a été définie puis analysée selon les caractéristiques sociodémographiques des femmes et de leur conjoint, la consommation d’alcool par ces derniers et la perception des femmes sur la violence conjugale. Un modèle multivariable de régression logistique a été proposé. Résultats.– La prévalence de la violence conjugale est de 51,8 %. Après ajus- tement, sont significativement associés à la violence conjugale la religion des femmes, l’union polygynique, la différence d’âge avec le conjoint, le nombre d’enfants vivants, la consommation d’alcool par le conjoint et la perception des femmes sur la violence conjugale. Les femmes plus susceptibles de subir la violence conjugale sont par exemple celles dont le conjoint consomme de l’alcool (OR, 1,91 ; IC95 %, 1,59–2,28 ; référence : le conjoint ne consomme pas d’alcool), celles qui pensent que battre sa femme peut être justifié (OR, 1,61 ; IC95 %, 1,29–2,01 ; référence : il n’est pas justifié de battre sa femme). Discussion et conclusion.– La proportion de violence conjugale en RDC est élevée. Cette étude peut contribuer à l’élaboration d’une politique ciblée en vue de la réduire. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2012.06.043 B3-4 Perception des conséquences de violences sexuelles au Sud-Kivu, Bukavu, Congo J.-C. Omba Kalonda , F. Kittel , D. Piette École de santé publique, Université libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgique Introduction.– Dans le conflit armé en République Démocratique du Congo, plus de 200 000 femmes ont subi de violences sexuelles. Les viols systématiques et planifiés des femmes sont utilisés comme arme guerre. Nous décrivons, dans cette étude, les caractéristiques, la perception des conséquences sanitaires, psy- chologiques, socioéconomiques et communautaires de violences sexuelles ainsi que les attentes des victimes. Méthodes.– Il s’agit d’une recherche qualitative par entretien semi-dirigé auprès de 22 femmes victimes de violences sexuelles à Bukavu à l’Est du Congo, entre mars et avril 2010. Résultats.– L’étude montre que les viols et les autres formes de violences sexuelles planifiés et systématiques ont été commis par les belligérants. Les prin- cipales conséquences sont les blessures physiques, la propagation des infections sexuellement transmissibles, les grossesses non désirées et les complications gynéco-obstétricales dont la fistule traumatique. Elles sont perc ¸ues par les vic- times comme une stratégie de destruction des femmes et de l’ensemble de la communauté. La détresse psychologique conduit à la perte de l’estime de soi et à la tentative de suicide. Les victimes sont stigmatisées et souvent rejetés à cause des normes sociales rigides et défavorables aux femmes qui ont un statut infé- rieur dans la communauté. La baisse des activités sociales, dont l’agriculture, entraîne l’insécurité alimentaire et une baisse de revenu qui accentue la pauvreté. Discussion et conclusion.– Une lutte efficace, fondée sur les attentes et les besoins des victimes implique : une paix durable, la prise en charge médico- sanitaire, judiciaire, sécuritaire, une insertion socioéconomique des victimes ainsi qu’une amélioration du statut de la femme. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2012.06.044 B3-5 Les accidents chez les élèves de troisième en France métropolitaine A.-L. Perrine , B. Thélot Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France Introduction.– Les accidents constituent la première cause de mortalité chez les adolescents, chez qui ils provoquent plusieurs centaines de décès chaque année en France. Leur prévention doit passer par une connaissance plus précise de leurs circonstances de survenue. Méthodes.– Une enquête déclarative en milieu scolaire comportant un module « accident » a été réalisée en 2003–2004 auprès d’un échantillon national repré- sentatif de 7140 adolescents de France métropolitaine en classe de 3 e . Résultats.– Au total, 9 % des élèves ont été accidentés dans les trois derniers mois : 11 % chez les garc ¸ons âgés de 15 ans et plus, 7 % chez les filles âgées de 14 ans et moins. Parmi ces accidents, 85 % étaient des accidents de la vie courante (AcVC) et 15 % des accidents de la circulation. Parmi les AcVC, 70 % étaient des accidents de sport. Hors sport, l’AcVC a eu lieu une fois sur trois au domicile. Les facteurs associés aux AcVC étaient l’asthme, être un garc ¸on ou pratiquer un sport ; 80 % des accidents de la circulation concernaient un deux- roues motorisé. Ils étaient plus fréquents parmi les garc ¸ons, les élèves de 3 e non générale, scolarisés dans une petite ville, ne pratiquant pas de sport ou sortant régulièrement en ville. Discussion et conclusion.– Ces résultats renseignent, pour la première fois, sur l’accidentalité des élèves âgés de 14–15 ans en France. Ils seront complétés par l’enquête réalisée chez les élèves de 3 e dans les mêmes conditions en 2008–2009. La connaissance de certains facteurs de survenue d’accident peut déjà orienter des messages de prévention. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2012.06.045 B3-6 Détecter l’incapacité médicale à conduire une automobile : des politiques non fondées sur la science L.R. Salmi a , S. Leproust b , E. Lagarde a a Université de Bordeaux, Isped, Inserm U-897, Bordeaux, France b Kappa Santé, Paris, France Introduction.– Parce que les politiques de détection de l’incapacité médicale à conduire une automobile relèvent de la santé publique, leur utilité devrait être jugée selon les critères applicables au dépistage des maladies. En adaptant ces

Les accidents chez les élèves de troisième en France métropolitaine

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es brûlures aux urgences en France métropolitaine en010. Bouilly , B. Thélot

Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France

ntroduction.– Les brûlures résultent souvent d’accidents de la vie couranteAcVC). Elles provoquent plus de 500 décès et 10 000 hospitalisations chaquennée en France. L’objectif de ce travail était de décrire les causes et circons-ances des brûlures ayant entraîné un recours aux urgences.

éthodes.– Les données de brûlures externes, corrosions chimiques incluses,ors brûlures par le soleil, provenant des urgences des dix hôpitaux de Franceétropolitaine, ayant participé en 2010 à l’Enquête permanente sur les accidents

e la vie courante (Epac), ont été analysées.ésultats.– Parmi les 1656 recours aux urgences pour brûlure un tiers des vic-

imes avait entre 0 et 4 ans. Le sex-ratio, égal à 1,1, variait de 1,4 chez les 0–4 ans0,8 après 65 ans. Avant 15 ans, les brûlures survenaient souvent au cours d’un

eu (46 %), après 15 ans lors de travaux domestiques (52 %). Le lieu de l’accidenttait quatre fois sur cinq l’intérieur de l’habitat. Les produits impliqués étaientrès variés : appareils électroménagers (plaques chauffantes, fer à repasser), dehauffage (cheminée, radiateur), de cuisson (barbecue, casserole), graisses etutres liquides chauds (thé, café, lait). La brûlure touchait surtout les membresupérieurs (47 %, dont la main pour moitié). Le patient était hospitalisé dans% des cas, 24 % après 65 ans.iscussion et conclusion.– Il y a peu de résultats de ce type sur les produits et

utres facteurs de survenue des brûlures. Ils doivent être complétés par d’autresources (sur les décès, les hospitalisations). Ils sont essentiels pour mener desctions de prévention ciblée.

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2012.06.042

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acteurs associés à la violence conjugale chez les femmesn République Démocratique du Congo (RDC). Massamba Kubuta , C. Senterre , M. Dramaix

Centre de recherches épidémiologie, biostatistiques et recherche clinique,cole de santé publique, université libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgique

ntroduction.– La violence conjugale est la forme la plus fréquente des violencesomestiques chez l’adulte. Cette étude a pour objet de la décrire et d’identifieres facteurs associés en RDC.

éthodes.– Cette étude descriptive transversale inclut 2527 femmes mariéesfficiellement ou non, âgées de 15 à 49 ans et sélectionnées pour le moduleiolence domestique lors de l’Enquête démographique et de santé menée enDC en 2007. Une variable dépendante violence conjugale subie au cours des2 mois précédant l’enquête a été définie puis analysée selon les caractéristiquesociodémographiques des femmes et de leur conjoint, la consommation d’alcoolar ces derniers et la perception des femmes sur la violence conjugale. Un modèleultivariable de régression logistique a été proposé.ésultats.– La prévalence de la violence conjugale est de 51,8 %. Après ajus-

ement, sont significativement associés à la violence conjugale la religion desemmes, l’union polygynique, la différence d’âge avec le conjoint, le nombre’enfants vivants, la consommation d’alcool par le conjoint et la perceptiones femmes sur la violence conjugale. Les femmes plus susceptibles de subira violence conjugale sont par exemple celles dont le conjoint consomme de’alcool (OR, 1,91 ; IC95 %, 1,59–2,28 ; référence : le conjoint ne consommeas d’alcool), celles qui pensent que battre sa femme peut être justifié (OR,,61 ; IC95 %, 1,29–2,01 ; référence : il n’est pas justifié de battre sa femme).iscussion et conclusion.– La proportion de violence conjugale en RDC est

levée. Cette étude peut contribuer à l’élaboration d’une politique ciblée en vuee la réduire.

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erception des conséquences de violences sexuelles au

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’Épidémiologie et de Santé Publique 60S (2012) S45–S96

ntroduction.– Dans le conflit armé en République Démocratique du Congo, pluse 200 000 femmes ont subi de violences sexuelles. Les viols systématiques etlanifiés des femmes sont utilisés comme arme guerre. Nous décrivons, dansette étude, les caractéristiques, la perception des conséquences sanitaires, psy-hologiques, socioéconomiques et communautaires de violences sexuelles ainsiue les attentes des victimes.éthodes.– Il s’agit d’une recherche qualitative par entretien semi-dirigé auprès

e 22 femmes victimes de violences sexuelles à Bukavu à l’Est du Congo, entrears et avril 2010.ésultats.– L’étude montre que les viols et les autres formes de violencesexuelles planifiés et systématiques ont été commis par les belligérants. Les prin-ipales conséquences sont les blessures physiques, la propagation des infectionsexuellement transmissibles, les grossesses non désirées et les complicationsynéco-obstétricales dont la fistule traumatique. Elles sont percues par les vic-imes comme une stratégie de destruction des femmes et de l’ensemble de laommunauté. La détresse psychologique conduit à la perte de l’estime de soi etla tentative de suicide. Les victimes sont stigmatisées et souvent rejetés à causees normes sociales rigides et défavorables aux femmes qui ont un statut infé-ieur dans la communauté. La baisse des activités sociales, dont l’agriculture,ntraîne l’insécurité alimentaire et une baisse de revenu qui accentue la pauvreté.iscussion et conclusion.– Une lutte efficace, fondée sur les attentes et lesesoins des victimes implique : une paix durable, la prise en charge médico-anitaire, judiciaire, sécuritaire, une insertion socioéconomique des victimesinsi qu’une amélioration du statut de la femme.

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.-L. Perrine , B. ThélotInstitut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France

ntroduction.– Les accidents constituent la première cause de mortalité chez lesdolescents, chez qui ils provoquent plusieurs centaines de décès chaque annéen France. Leur prévention doit passer par une connaissance plus précise deeurs circonstances de survenue.

éthodes.– Une enquête déclarative en milieu scolaire comportant un moduleaccident » a été réalisée en 2003–2004 auprès d’un échantillon national repré-

entatif de 7140 adolescents de France métropolitaine en classe de 3e.ésultats.– Au total, 9 % des élèves ont été accidentés dans les trois derniersois : 11 % chez les garcons âgés de 15 ans et plus, 7 % chez les filles âgées

e 14 ans et moins. Parmi ces accidents, 85 % étaient des accidents de la vieourante (AcVC) et 15 % des accidents de la circulation. Parmi les AcVC, 70 %taient des accidents de sport. Hors sport, l’AcVC a eu lieu une fois sur trois auomicile. Les facteurs associés aux AcVC étaient l’asthme, être un garcon ouratiquer un sport ; 80 % des accidents de la circulation concernaient un deux-oues motorisé. Ils étaient plus fréquents parmi les garcons, les élèves de 3e nonénérale, scolarisés dans une petite ville, ne pratiquant pas de sport ou sortantégulièrement en ville.iscussion et conclusion.– Ces résultats renseignent, pour la première fois, sur

’accidentalité des élèves âgés de 14–15 ans en France. Ils seront complétés par’enquête réalisée chez les élèves de 3e dans les mêmes conditions en 2008–2009.a connaissance de certains facteurs de survenue d’accident peut déjà orienteres messages de prévention.

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étecter l’incapacité médicale à conduire une automobile :es politiques non fondées sur la science.R. Salmi a, S. Leproust b, E. Lagarde a

Université de Bordeaux, Isped, Inserm U-897, Bordeaux, FranceKappa Santé, Paris, France

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