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LES BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES: La Musique dans les bibliothèques de lecture publique de la Ville de Paris Author(s): Michel Sineux Source: Fontes Artis Musicae, Vol. 37, No. 3 (Juli-September 1990), pp. 212-218 Published by: International Association of Music Libraries, Archives, and Documentation Centres (IAML) Stable URL: http://www.jstor.org/stable/23507888 . Accessed: 15/06/2014 04:48 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . International Association of Music Libraries, Archives, and Documentation Centres (IAML) is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Fontes Artis Musicae. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.77.40 on Sun, 15 Jun 2014 04:48:29 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

LES BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES: La Musique dans les bibliothèques de lecture publique de la Ville de Paris

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LES BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES: La Musique dans les bibliothèques de lecture publique de laVille de ParisAuthor(s): Michel SineuxSource: Fontes Artis Musicae, Vol. 37, No. 3 (Juli-September 1990), pp. 212-218Published by: International Association of Music Libraries, Archives, and Documentation Centres(IAML)Stable URL: http://www.jstor.org/stable/23507888 .

Accessed: 15/06/2014 04:48

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LES BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES

La Musique dans les bibliothèques de lecture publique de la Ville de Paris

Michel Sineux (Paris)1

Depuis les années 1960, a été créé par la Ville de Paris un réseau de cinquante bibliothèques

publiques dont vingt-six comportent une discothèque. Certaines ont aussi développé un fonds de

partitions, d'ouvrages et de périodiques sur la musique. La plus importante est la Discothèque des

Halles, ouverte en 1986, qui se définit actuellement comme une bibliothèque musicale multi

media offrant un service de prêt très actif. Elle diffuse régulièrement des discographies et publie,

depuis 1989, en collaboration avec le Centre national de coopération des bibliothèques publiques, la revue Ecouter Voir.

Since the 1960s, the city of Paris has created a network of fifty public libraries, of which twenty six include a sound recordings library. Some of them have also developed collections of music

together with books and periodicals on music. The most important is the Discothèque des Halles,

opened in 1986, which is in reality a multi-media music library with a very busy lending service.

It regularly publishes discographies and since 1989 has published the journal Ecouter Voir in

collaboration with the National Centre for Public Library Cooperation.

I. Un réseau d'équipements locaux

Il y a aujourd'hui près d'un quart de siècle que Paris consacre une place de choix à la diffusion du patrimoine sonore enregistré dans son réseau de lecture publique. Les

premières discothèques de prêt remontent à 1967 (Clignancourt dans le 18ème arron

dissement). Mais, dès 1960, la Ville hébergeait une collection de prêt, celle de la Disco

thèque de France\ d'abord au Théâtre Marigny, puis en plein coeur de Paris, derrière

l'Hôtel de Ville (la Discothèque Couperin). Le mouvement était lancé; il devait se déve

lopper rapidement au rythme accéléré de la construction de nouvelles bibliothèques,

plus modernes, plus spacieuses, qui devaient progressivement se substituer à l'ancien

réseau datant du début du siècle, implanté dans les mairies d'arrondissement et les

écoles de quartier.

Aujourd'hui, sur les 50 bibliothèques qui constituent le réseau parisien de lecture

publique, 26 sont équipées d'une discothèque, dont les collections oscillent entre 6000 et 12000 documents sonores, selon leur importance. Ces collections, qui présentent un

échantillon représentatif de la production phonographique courante, tous genres

confondus, sont en permanence renouvelées, pour tenir compte à la fois de l'usure phy

sique des documents, mais aussi de leur usure intellectuelle. Près de 400.000 docu

ments sonores se trouvent ainsi répartis aujourd'hui dans les discothèques du réseau,

Michel Sineux est Conservateur en chef de la Discnthèmie des Hallps Paris 1 Association de la Loi de 1901, fondée en I960, dissoute en 1987. Elle a joué un rôle primordial dans la création et la généralisation, en France, d'une nouvelle pratique culturelle: la consommation du patrimoine sonore enregistré, par le truchement du prêt de phonogrammes dans les bibliothèques publiques, les maisons de la culture et les comités d'entreprise. Lire: La Discothèque de France, une aventure culturelle, par Jean Marie Daudrix (numéro spécial du Bulletin de la Discothèque de France, juillet 1985, diffusé par l'Agence Culturelle de Paris, 6, rue François Miron, 75004 Paris).

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M. Sineux: La Musique dans les bibliothèques de lecture publique de la Ville de Paris 213

que les acquisitions annuelles (bon an mal an environ 50.000 nouveaux documents) viennent enrichir et renouveler.

Le développement de ces collections n'est pas seulement quantitatif; il est également

qualitatif. La diversification des supports, résultat des mutations technologiques, est

particulièrement sensible depuis deux ans. Aux disques noirs, aux audiocassettes se

sont ajoutés les disques compacts, qui seront présents dans toutes les dessertes du ré

seau d'ici la fin 1990. En outre, plusieurs discothèques ont développé, en marge des

documents sonores, des collections d'imprimés, petites bibliothèques musicales propo sant à leurs utilisateurs monographies, usuels, revues spécialisées et, le cas échéant,

partitions (notamment Picpus, dans le 12ème arrondissement). Si cette évolution peut s'accomplir harmonieusement, c'est en raison d'une organi

sation originale, assurant une gestion efficace et rentable, sans que le service public ainsi dispensé perde pour autant ses vertus cardinales: accessibilité la plus large contre

une participation financière si modique qu'elle relève du symbole. Contre un droit

d'inscription annuel de 95 F ou de 165 F, selon qu'il écoute des phonogrammes tradi

tionnels (disques noirs, audiocassettes) ou, en plus, des disques compacts, l'utilisateur

peut emprunter autant de documents qu'il le désire, dans toutes les dessertes du réseau, si sa boulimie le réclame. En 1990, pour une cotisation un peu plus élevée (autour de

300 F), il pourra ajouter à cet ensemble documentaire les vidéocassettes, dont le prêt sera progressivement généralisé. Conformément au règlement intérieur des biblio

thèques parisiennes, les documents imprimés, diffusés dans les discothèques, sont en

revanche gratuits. Toute collection nouvelle de documents sonores ou audiovisuels créée ex nihilo fait

l'objet d'une dotation sur le budget municipal d'investissement. Mais l'accroissement

et le renouvellement de ces fonds s'effectuent par autofinancement, puisque les recet

tes, produit des droits forfaitaires d'inscription, avoisinent les trois millions annuels de francs lourds. Le réinvestissement de ces recettes dans l'achat de documents est

d'autant plus fructueux que les acquisitions, groupées pour l'ensemble des discothè

ques du réseau, sont réalisées directement chez les éditeurs phonographiques, au prix de gros, par un service central qui assure également une partie du traitement documen

taire et matériel des documents (catalogage et fourniture des équipements nécessaires

à leur diffusion). En amont, ce même service, en liaison permanente avec les discothé

caires constitués en commissions d'écoute et de sélection, rassemble et sélectionne

l'information phonographique, garantissant ainsi aux équipements locaux une constan

te liberté de choix.

II. La Discothèque des Halles

C'est sur cette assise, aujourd'hui solide et toujours en expansion (de nouveaux équipe ments ouvriront encore d'ici 1992 dans les secteurs insuffisamment desservis) que s'est

élaboré le programme de la Discothèque des Halles, ouverte en 1986, qui joue d'ores

et déjà un rôle moteur dans la diffusion du patrimoine musical sonore enregistré et

imprimé, à Paris, mais aussi, sans doute, au-delà de ces limites géographiques et administratives. Son histoire vaut la peine d'être contée, car le projet a connu des

avatars depuis ses premières esquisses (en 1973!) jusqu'à sa réalisation dans le cadre

du programme qui est aujourd'hui le sien. Les années 1970 sont celles de la conception et de la construction du Centre Georges

Pompidou (Beaubourg) et donc de la Bibliothèque Publique d'Information. Si cette dernière ne pratique pas le prêt, n'offrant ses riches collections à ses utilisateurs qu'en

consultation sur place, c'est que la concertation entre l'Etat et la Ville de Paris avait

abouti, à l'époque, à un accord sur un partage des compétences, Paris projetant alors

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de combler le fameux trou des Halles avec une vaste Médiathèque Publique, douée

d'une double vocation: celle d'un important équipement de lecture publique au profit

des quatre arrondissements centraux, fort démunis en la matière, et celle d'un établis

sement pilote, où l'on aurait testé les nouveaux supports et les nouvelles pratiques

avant de les banaliser dans les autres équipements du réseau, en quelque sorte pour faciliter le passage de la bibliothèque à la médiathèque. Le changement de régime

juridique de la Ville de Paris, intervenu en 1977, les nouvelles orientations qui s'en

suivirent en matière de politique culturelle et les options prises, en particulier, sur le

secteur des Halles ont abouti à l'annulation du projet initial auquel a été substitué celui

d'un ensemble socio-culturel et sportif (centre d'animation, maison des conservatoires,

auditorium, vidéothèque, espace photo, piscine, centre océanique, pavillon des arts,

maison de la poésie, maison des associations, maison des ateliers ...). La Bibliothèque pour la Jeunesse La Fontaine et la Discothèque des Halles, topographiquement sépa

rées, ne sont donc que les vestiges isolés du projet initial intégré de médiathèque

publique. Confrontée au concept de médiathèque, regroupant par définition des médias divers,

supports d'une documentation une et indivisible, l'idée d'une discothèque isolée a, de

prime abord, quelque chose d'hérétique. La notion de maison de la culture qui a présidé

pour beaucoup à l'évolution du contenu des bibliothèques publiques, de leurs missions,

qui s'y faisaient l'écho d'une transformation profonde des pratiques culturelles, y

regimbe quelque peu. Aussi les responsables du programme ont-ils eu à coeur de faire

évoluer le projet vers une bibliothèque musicale multimédia, encore largement en

devenir aujourd'hui, puisqu'aussi bien toutes les composantes ne sauraient être déve

loppées, faute de moyens ou d'opportunités, avec une égale dynamique. Selon le partage que l'on choisit d'adopter, on divisera les activités de la Disco

thèque des Halles en traditionnelles et originales, ou l'on choisira d'opérer un clivage entre le prêt et la consultation sur place.

Le Prêt

La Discothèque des Halles est d'abord un équipement de prêt multimédia. Conformé

ment au programme initial de médiathèque publique, elle offre au public parisien, et

particulièrement des arrondissements du centre (mais les banlieusards y sont accueillis

chaleureusement et au même tarif !), un ensemble documentaire multimédia, à la seule

différence que ses collections n'ont plus un caractère encyclopédique, mais qu'elles sont dédiées à la musique.

50.000 documents, imprimés, sonores et bientôt audiovisuels tentent de cerner le

phénomène musical, sous toutes ses formes, passées et présentes. Disques noirs,

audiocassettes, disques compacts, monographies, partitions classiques et contemporai nes reflètent la production courante et l'actualité musicale, sans exclusive: traditions

nationales, jazz, pop-rock, classique, langages musicaux nouveaux, musiques fonction

nelles. Ne pouvant faire flèche de tout bois, au risque de se disperser, la Discothèque a récemment éliminé de ses collections les phonogrammes non musicaux (textes enre

gistrés) et les documents sonores destinés aux enfants, ces services spécifiques étant re

layés par d'autres dessertes du réseau.

Les statistiques du prêt donnent une idée du succès acquis dès l'ouverture de l'éta

blissement: 350.000 prêts annuels et 20.000 inscrits, dont la moitié très actifs.

Les Archives sonores et le centre de documentation

La disponibilité des documents sonores sur le marché est, on le sait, très éphémère. Contrairement à l'édition imprimée, l'édition phonographique n'a guère de politique de

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fonds. Aussi bien les chercheurs, ou simples amateurs, ne peuvent que très difficile

ment accéder au patrimoine musical enregistré, dès lors que les enregistrements ont

disparu du catalogue des éditeurs. Titulaire du dépôt légal, la Phonothèque Nationale

conserve la production déposée, mais n'a pas les moyens — si tant est qu'elle en ait la

mission — de la diffuser. D'où l'idée de créer à Paris une structure où le grand public, comme les chercheurs, pourraient consulter facilement et gratuitement les enregistre ments patrimoniaux, inaccessibles autrement. La préservation prévaut sur la conserva

tion stricte, les documents sonores, majoritairement des disques noirs, y étant écoutés, donc usés, même si cette usure est différée en raison des précautions prises et du maté

riel "haut de gamme" utilisé. De la même façon, la capacité limitée des magasins in

terdit l'exhaustivité. D'où l'ambition moyenne de créer, à mi-chemin entre le fonds

d'écoute moyen (du type BPI) et le fonds de conservation à développement illimité (du

type Phonothèque Nationale), une collection dont l'originalité serait d'offrir au curi

eux, à l'amateur ou au chercheur, un échantillonnage de ce que la production phono

graphique peut proposer de plus particulier ou de plus rare, tant du point de vue du

répertoire que de celui de l'interprétation. Le fonds de base (actuellement 50.000 documents) provient de trois sources prin

cipales:

1. L'acquisition d'un échantillon représentatif de la production phonographique depuis 1983, soit quelque 18.000 enregistrements, 2. Le dépôt par la Discothèque de France de sa collection de services de presse consen

tis par les éditeurs depuis 1970, soit environ 20.000 documents; 3. La récupération, par dons ou achats, de collections privées, soit quelque 12.000

phonogrammes.

Une enquête publique, réalisée après un an et demi de fonctionnement, fait appa raître que les Archives sonores rempliraient quatre fonctions essentielles: entendre des

raretés introuvables dans le commerce (61% des utilisateurs), écouter sur place des

enregistrements momentanément indisponibles au prêt (39%), comparer et choisir

avant d'emprunter ou d'acheter (28%); enfin, 28% recourent à ce service pour le seul

plaisir de passer un moment agréable.

Le Centre de documentation

La documentation imprimée, on l'a vu, est déjà présente à la discothèque de prêt, sous

la forme de monographies (environ 4000) et de partitions (environ 3000), qui con

stituent une sorte de bibliothèque essentielle courante, proposant au public les outils

indispensables pour en savoir plus sur les documents sonores qu'il emprunte, tous

genres confondus: information sur les compositeurs, les interprètes, les formes, les

écoles musicales, les instruments, etc.

L'autre partie de cette documentation, ouvrages plus spécifiques et parfois anciens,

usuels, sont réservés à la consultation sur place, de même que les 520 titres de périodi

ques, dont 150 vivants, qui couvrent eux aussi tous les aspects de l'expression musi

cale, non seulement dans le domaine francophone, mais également anglais, allemand,

italien et espagnol. Les usuels (encyclopédies, dictionnaires, répertoires discographiques) constituent,

avec les périodiques, la part la plus activement consultée des collections par un public

à la recherche d'informations précises et souvent "pointues", qui fréquente le centre

de documentation essentiellement pour lire des revues d'actualité (65%), chercher

des références ou des critiques discographiques (59%) et consulter des périodiques anciens.

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216 M. Sineux: La Musique dans les bibliothèques de lecture publique de la Ville de Paris

Les documents audiovisuels

La documentation est une et indivisible, les supports multiples, disait-on. Il va sans dire

aussi que l'audiovisuel peut apporter à la discothèque et à la bibliothèque musicale un "plus" indiscutable. Le consommateur de disques est un auditeur aveugle, disait à

peu près Armand Panigel. Indépendamment des nouveaux produits que le marché et les

pratiques culturelles n'ont pas encore fixés (lasers vidéo de brève, moyenne ou longue

durée), les vidéogrammes traditionnels diversifient la documentation musicale en

conservant les traces de mises en scène d'opéras, de concerts de rock ou de jazz, de

récitals de chanteurs, de démonstrations instrumentales pour l'exécution des musiques de traditions nationales dans leur biotopel

Ce supplément documentaire existe à l'état embryonnaire dans les collections de la

Discothèque des Halles. Mais son développement n'est pas facilité par la législation

française de l'audiovisuel. Il connaîtra néanmoins un épanouissement certain, courant

1991, où deux collections distinctes seront proposées au public: l'une, en consultation

sur place dans la salle d'écoute des Archives sonores, constituée de documentaires dont

les droits pour l'exploitation publique sont négociés par le Ministère de la culture

(Direction du livre et de la lecture); l'autre, consistant en films musicaux, opéras, ballets ou concerts enregistrés et faisant partie du fonds V.H.S. négocié auprès des

ayants-droit par l'association A.D.A.V. (Atelier Diffusion Audiovisuel) au profit des

bibliothèques publiques et strictement réservés au prêt, c'est-à-dire — aux termes de

la loi — à une consultation privée, réduite au cercle de famille.

Vers la médiathèque musicale

La Discothèque des Halles, avec ses ambitions, ses résultats déjà acquis et des carences

à combler progressivement, constitue d'ores et déjà le seul équipement en France où

soient réunies, intégrées, toutes les fonctions qui permettent de saisir et de mettre à la

disposition du plus grand nombre l'ensemble des collections et des supports aujour d'hui nécessaires pour cerner le phénomène musical dans sa diversité.

Il était certes provocant d'ouvrir, en 1986, un tel ensemble, sans bénéficier du

secours de l'informatique. La Discothèque des Halles est, en effet, partie intégrante du

réseau des bibliothèques de la Ville de Paris, dont l'automatisation, programmée sur

quatre ans, vient seulement d'aborder sa phase opérationnelle.

L'agrandissement prochain des magasins permettra d'accueillir un volume documen

taire qui fera passer le centre de documentation au stade de véritable bibliothèque musicale. Aujourd'hui séparées, les salles de consultation de la documentation impri mée et des archives sonores fusionneront en une structure unique de consultation

multimédia, où devraient pouvoir être satisfaites les exigences des chercheurs, comme

celles des simples amateurs.

Cette dynamique favorisera le rayonnement de l'institution qui, toutefois, n'a pas attendu cela pour animer son espace, éditer des publications, nouer des relations avec

les éditeurs graphiques et phonographiques, ainsi que tous les acteurs qui contribuent

à la diffusion du patrimoine musical. En septembre 1989 a paru le premier numéro de Ecouter Voir, revue des profession

nels de la diffusion musicale, fondée par la Discothèque des Halles et le Centre Natio nal de Coopération des Bibliothèques Publiques. En mettant en commun l'expérience

acquise dans le cadre de leurs missions respectives, les deux institutions ont ainsi

voulu créer un organe interprofessionnel de coopération au service des métiers qui oeuvrent à la promotion de la musique sous toutes ses formes: pour contribuer à

l'information et à la formation des gestionnaires privilégiés de la documentation

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M. Sineux: La Musique dans les bibliothèques de lecture publique de la Ville de Paris 217

musicale que sont les bibliothécaires et les discothécaires,- pour promouvoir aussi

auprès des producteurs graphiques et phonographiques l'action que mènent les conser

vatoires, les bibliothèques musicales, les discothèques, en faveur de la conservation et

de la diffusion du patrimoine musical.

PUBLICATIONS DE LA DISCOTHÈQUE DES HALLES

(En collaboration avec la Discothèque de France)

— Sangeet, la musique indienne 40 F — L'Opéra français 25 F — Berio, Xénakis, Kagel, Stockhausen 20 F — Jazz Indépendant, cinq labels d'aujourd'hui 45 F — Rock: catalogue raisonné et discographie sélective des musiques rock.

500 "must" pour la constitution d'une discothèque de base, (épuisé) — Tangographie (épuisé) — Autour de minuit/'Round Midnight: biblio-discographie autour

du film de Bertrand Tavernier (épuisé)

Pour toute commande ou paiement,

s'adresser à: Agence Culturelle de Paris

6, rue F. Miron

75004 PARIS Tel (1) 42718493

LA DISCOTHEQUE DES HALLES

Adresse: 8, Porte Saint-Eustache, 75001 Paris

Tél.: 42332050

Site: Nouveau Forum des Halles

Maître d'ouvrage délégué: S.E.M.A.H. (Société d'Economie Mixte pour l'Aménagement des Halles).

Architectes d'opération: Michel Jeanne, assisté de Gérard Cladière

Ouverture au public: 6 Mai 1986 Plan et disposition: les services sont répartis sur deux niveaux: • rez-de-chaussée: salle de prêt, salle de lecture, salle de consultation des archives

sonores, magasins et régie, services intérieurs. • mezzanine: services intérieurs, administration.

Surface totale utile: 1445 m2.

Personnel: 32 agents, dont: — 1 conservateur en chef; — 2 conservateurs; — 8 bibliothécaires-adjoints.

Droit d'inscription annuel: 95 F (microsillons, cassettes)

165 F (disques compacts en plus)

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218 Maria Nyeki: Les Documents musicaux au Centre Georges Pompidou

Modalités de prêt: Documents prêtés pour une durée maximale de 14 jours; 4 phonogrammes (dont 3 disques compacts); 4 documents imprimés. Consultation sur place aux Archives Sonores et au Centre de Documentation gratuite.

Collections: Prêt: 4000 livres, 3000 partitions, 19000 microsillons, 6000 cassettes, 15000 disques

compacts,

Archives sonores: 60000 phonogrammes;

Documentation: 1000 dictionnaires, encyclopédies, discographies, histoires de la musi

que ... 160 périodiques vivants, revues anciennes, dossiers documentaires .. .

ECOUTER VOIR

La Discothèque des Halles, établissement pilote du réseau parisien de lecture publique, et le Centre National de Coopération des Bibliothèques Publiques ont décidé de mettre en commun l'expérience acquise dans le cadre de leurs missions respectives pour créer

une revue professionnelle de coopération au service des métiers qui contribuent à la

promotion et à la diffusion du patrimoine musical.

Si Ecouter Voir s'adresse d'abord aux qestionnaires privilégiés de l'information et de la documentation musicale que sont les bibliothécaires et les discothécaires, on

espère qu'il intéressera aussi les partenaires, producteurs et diffuseurs, sans lesquels notre existence même et notre action seraient sans objet: les éditeurs de phonogram mes et de musique imprimée, les disquaires ...

Ecouter Voir est à la fois un trimestriel d'information, de réflexion, de liaison inter

professionnelle et un mensuel de sélection phonographique et bibliographique, dont le

projet ambitionne ainsi de prendre en compte la diversité des demandes et des propo sitions enregistrées parmi les acteurs de la diffusion musicale. Ecouter Voir est ouvert

au dialogue. Ses lecteurs sont des partenaires invités à faire entendre leur voix, qu'elle soit individuelle ou celle du groupe ou de l'institution qu'elle représente.

Les Documents musicaux au Centre Georges Pompidou

Maria Nyeki (Paris)1

La Bibliothèque publique d'information (BPI), située au Centre Georges Pompidou, est une vaste

bibliothèque encyclopédique en accès direct possédant une section musicale et une section

documents sonores. La salle d'actualité et la salle d'actualité jeunesse offrent, en outre, les der nières nouveautés de la production discographique. Le Centre abrite aussi deux bibliothèques spécialisées (le Centre d'information et de documentation "Recherche musicale" et la Bibliothè

que de l'Institut de Recherche et de Coordination acoustique/musique), toutes deux orientées vers la musique contemporaine. Le Centre héberge enfin depuis peu le Centre de documentation Claude Debussy ouvert aux chercheurs.

* Maria Nyeki est Conservateur, Bibliothèque publique d'information, Paris.

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