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8 actualités Actualités pharmaceutiques n° 491 Décembre 2009 L a Haute autorité de santé (HAS) vient d’achever un rapport sur les modalités du dépistage du VIH en France remis à Roselyne Bachelot le 27 octobre dernier et préconisant un dépistage généralisé sur la base du volontariat pour la popu- lation âgée de 15 à 70 ans 1 . Un nombre important d’insuffisances sont pointées dans ce rapport. Ainsi, entre 1997 et 2005, 47 % des malades ont découvert leur séropositivité alors que l’infection était déjà avancée. Par ailleurs, si des centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) ont permis de lever un des freins – le besoin de garder le secret pour limiter les risques de stigmatisation et de discrimination –, on dépiste mal certains groupes à risque : usagers de drogues injectables, homosexuels, hétérosexuels aux partenaires multiples et person- nes issues de régions où le VIH est endémique (Caraïbes, Afri- que subsaharienne et Guyane). Par ailleurs, plus de 40 000 per- sonnes ignoreraient leur séro- positivité, et on compte 6 000 à 7 000 nouvelles contaminations par an alors qu’un dépistage précoce permet l’instauration d’un traitement antirétroviral dont l’efficacité sur la réduction de la morbidité et de la mortalité a été démontrée. La HAS propose de mobiliser fortement les acteurs de santé, en particulier les médecins géné- ralistes, pour proposer un test à leurs patients, notamment à ceux appartenant aux groupes à ris- que. Elle suggère aussi que cha- cun puisse se faire tester dans un laboratoire d’analyses médicales sans prescription. Pour mémoire, ces points avaient été développés dans le premier volet du rapport de la HAS, il y a tout juste un an. Noémie Legendre © emploisante.com Sources 1. www.has-sante.fr/portail/ jcms/c_866949/depistage-de- linfection-par-le-vih-en-france- strategies-et-dispositif-de-depistage Sida info service : www.sida-info- service.org/spip.php?article2873 D epuis cinq ans, le labo- ratoire GlaxoSmithKline organise chaque année, en partenariat avec l’institut de sondage Ifop, une Confé- rence de citoyens. Il s’agit d’aborder un thème santé lors de sessions de forma- tion suivies d’un débat public. C’est sur le thème “Dessine- moi l’hôpital de demain” que la 5 e édition a été organisée, les citoyens étant amenés à s’exprimer par le biais d’une charte de recommandations rendue publique le 18 novembre. À cette occasion, l’Ifop a réalisé une enquête, “Quelle perception les Français ont-ils de l’hôpital”, dont il est possible de tirer quel- ques enseignements, pour la plupart encourageants. Un constat positif L’hôpital a une assez bonne réputation auprès des usagers puisque 64 % des Français disent ne pas en avoir peur, 64 % d’entre eux choisissant de s’y rendre pour, disent-ils, bénéficier des équipements médicaux. Leur hospitalisation a été jugée satisfaisante par 82 % et très satisfaisante par 32 % des per- sonnes l’ayant fréquenté. De plus, 90 % reconnaissent la compé- tence des personnels médicaux comme la qualité des soins. L’information de l’usager sur les risques encourus à l’hôpital, la qualité et le niveau de performance des éta- blissements, sur ses droits et les frais restant à sa charge semble, en revanche, insuf- fisante puisque seul un Français sur deux s’estime bien informé. Des attentes divergentes Les Français, interrogés quant à leurs attentes vis-à-vis de l’hôpital, expriment globalement des opinions convergentes, les divergences les plus marquées étant fonction de l’âge et des sympathies partisanes. Concernant le poste de directeur de l’hôpital, 52 % des personnes estiment qu’il doit être occupé par un bon gestionnaire alors que 48 % privilégieraient plutôt les compétences médi- cales. Plus les interviewés sont âgés et se déclarent sympathi- sants de droite, plus ils privilégient une saine gestion : 64 % chez les 65 ans et plus ; 69 % parmi les sympathisants de droite. En revanche, 56 % des sympathi- sants de gauche mettent l’accent sur les compétences médicales. La nécessité de renforcer les effectifs des personnels soi- gnants est, en revanche, énon- cée par la majorité des person- nes interrogées (56 %) pour lesquelles c’est une priorité. Plus de transparence dans la communication sur les réalités de l’hôpital et une meilleure informa- tion du patient ne sont réclamées que par une minorité (3 %) alors même que le niveau d’informa- tion des Français semble faible. Élisa Derrien Source Communiqué de presse de GlaxoSmithKline du 15 octobre 2009. VIH La HAS préconise un dépistage généralisé du VIH Enquête Les Français jugent leur hôpital La contrefaçon, une préoccupation majeure 1 médicament sur 4 utilisés dans les pays en voie de développement est un faux. 45 milliards d’euros (10 % du marché pharmaceutique mondial), c’est la somme que représente, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le trafic de faux médicaments. Source : Conférence internationale des ordres des pharmaciens francophones (CIOPF). Cette conférence regroupe, chaque année, les conseils de l’Ordre des pharmaciens des pays francophones. Réunie cette année à Paris, dans les locaux de l’Ordre des pharmaciens, le mercredi 4 novembre, elle a affirmé vouloir se mobiliser contre les médicaments contrefaits. Zoom © Fotolia.com/Picsfive © Craig Smallish

Les Français jugent leur hôpital

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Actualités pharmaceutiques n° 491 Décembre 2009

La Haute autorité de santé (HAS) vient d’achever un rapport sur les modalités

du dépistage du VIH en France remis à Roselyne Bachelot le 27 octobre dernier et préconisant un dépistage généralisé sur la base du volontariat pour la popu-lation âgée de 15 à 70 ans1.

Un nombre important d’insuf fisances sont pointées dans ce rapport. Ainsi, entre 1997 et 2005, 47 % des malades ont découvert leur séro positivité alors que l’infection était déjà avancée. Par ailleurs, si des centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) ont permis de lever un des freins – le besoin de garder le secret pour limiter les risques de stigmatisation et de discrimination –, on dépiste mal certains groupes à risque : usagers de drogues injectables, homosexuels, hétérosexuels aux partenaires multiples et person-nes issues de régions où le VIH est endémique (Caraïbes, Afri-que subsaharienne et Guyane). Par ailleurs, plus de 40 000 per-sonnes ignoreraient leur séro-positivité, et on compte 6 000 à 7 000 nouvelles contaminations par an alors qu’un dépistage précoce permet l’instauration d’un traitement antirétroviral dont l’efficacité sur la réduction

de la morbidité et de la mortalité a été démontrée.

La HAS propose de mobiliser fortement les acteurs de santé, en particulier les médecins géné-ralistes, pour proposer un test à leurs patients, notamment à ceux appartenant aux groupes à ris-que. Elle suggère aussi que cha-cun puisse se faire tester dans un laboratoire d’analyses médicales sans prescription. Pour mémoire, ces points avaient été développés dans le premier volet du rapport de la HAS, il y a tout juste un an. �

Noémie Legendre

© emploisante.com

Sources1. www.has-sante.fr/portail/jcms/c_866949/depistage-de-linfection-par-le-vih-en-france-strategies-et-dispositif-de-depistage

Sida info service : www.sida-info-service.org/spip.php?article2873

Depuis cinq ans, le labo-ratoire GlaxoSmithKline organise chaque année,

en partenariat avec l’institut de sondage Ifop, une Confé-rence de citoyens. Il s’agit d’aborder un thème santé lors de sessions de forma-tion suivies d’un débat public. C’est sur le thème “Dessine-moi l’hôpital de demain” que la 5e édition a été organisée, les citoyens étant amenés à s’expri mer par le biais d’une charte de recommandations rendue publique le 18 novembre. À cette occasion, l’Ifop a réalisé une enquête, “Quelle perception les Français ont-ils de l’hôpital”, dont il est possible de tirer quel-ques enseignements, pour la plupart encourageants.

Un constat positifL’hôpital a une assez bonne

réputation auprès des usagers puisque 64 % des Français disent ne pas en avoir peur, 64 % d’entre eux choisissant de s’y rendre pour, disent-ils, bénéficier des équipements médicaux.

Leur hospitalisation a été jugée satisfaisante par 82 % et très satisfaisante par 32 % des per-sonnes l’ayant fréquenté. De plus, 90 % reconnaissent la compé-tence des personnels médicaux comme la qualité des soins.

L’information de l’usager sur les risques encourus à l’hôpital, la qualité et le niveau de performance des éta-blissements, sur ses droits et les frais restant à sa charge semble, en revanche,

insuf-

fisante puisque seul un Français sur deux s’estime bien informé.

Des attentes divergentesLes Français, interrogés quant à leurs attentes vis-à-vis de l’hôpi tal, expriment globalement des opinions convergentes, les divergences les plus marquées étant fonction de l’âge et des sympathies partisanes.

Concernant le poste de directeur de l’hôpital, 52 % des person nes estiment qu’il doit être occupé par un bon gestionnaire alors que 48 % privilégieraient plutôt les compétences médi-cales. Plus les interviewés sont âgés et se déclarent sympathi-sants de droite, plus ils privilégient une saine gestion : 64 % chez les 65 ans et plus ; 69 % parmi les sympathisants de droite. En revanche, 56 % des sympathi-sants de gauche mettent l’accent sur les compétences médicales.

La nécessité de renforcer les effectifs des personnels soi-gnants est, en revanche, énon-cée par la majorité des person-nes interrogées (56 %) pour lesquelles c’est une priorité.

Plus de transparence dans la communication sur les réalités de l’hôpital et une meilleure informa-tion du patient ne sont réclamées que par une minorité (3 %) alors même que le niveau d’informa-

tion des Français semble faible. �

Élisa Derrien

Source Communiqué de presse

de GlaxoSmithKline du 15 octobre 2009.

VIH

La HAS préconise un dépistage généralisé du VIH

Enquête

Les Français jugent leur hôpital

La contrefaçon, une préoccupation majeure1 médicament sur 4 utilisés dans les pays en voie de développement est un faux.

45 milliards d’euros (10 % du marché pharmaceutique mondial), c’est la

somme que représente, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le trafic

de faux médicaments.

Source : Conférence internationale des ordres des pharmaciens francophones (CIOPF). Cette conférence regroupe, chaque année, les conseils de l’Ordre des pharmaciens des pays francophones. Réunie cette année à Paris, dans les locaux de l’Ordre des pharmaciens, le mercredi 4 novembre, elle a affirmé vouloir se mobiliser contre les médicaments contrefaits.

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