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EHESS Les Livres secrets des Gnostiques d'Egypte. I. Introduction aux écrits gnostiques de Khénoboskion by Jean Doresse Review by: M. M. Archives de sociologie des religions, 4e Année, No. 7 (Jan. - Jun., 1959), pp. 171-172 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30120067 . Accessed: 18/06/2014 08:24 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sociologie des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.78.144 on Wed, 18 Jun 2014 08:24:45 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Les Livres secrets des Gnostiques d'Egypte. I. Introduction aux écrits gnostiques de Khénoboskionby Jean Doresse

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EHESS

Les Livres secrets des Gnostiques d'Egypte. I. Introduction aux écrits gnostiques deKhénoboskion by Jean DoresseReview by: M. M.Archives de sociologie des religions, 4e Année, No. 7 (Jan. - Jun., 1959), pp. 171-172Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30120067 .

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Die Religion in Geschichte und Gegen- wart. HandwOrterbuch fiir Theologie und Religionswissenschaft. (La Religion dans l'his- toire et dans le present. Dictionnaire de Thdologie et de sciences religieuses). Troisibme ddition, complbtement refondue. Tiibingen, JT.C.B. Mohr, ier vol., 1957, XXXI p.- 1898 col. ; 2e vol., 1958, XXXI p. - 1924 col.

Cet important ouvrage collectif est depuis longtemps connu des sp+cialistes des sciences religieuses; bien que mis en oeuvre par un groupe protestant, il est utilis6 largement au-del? de ce cercle confessionnel, grAce A la largeur de vue des promoteurs et A l'6ventail des spdcialistes qui y contribuent (nous y retrouvons d'ailleurs des collaborateurs du G.S.R., comme N. Birnbaum de Londres et F. Fiurstenberg de Tiibingen). Particulibrement riche sur le plan biographique et historique et assortissant chaque article d'une bibliographic r~cente, ce dictionnaire se situe dans une solide tradition allemande, qui n'ignore d'ail- leurs pas la situation ni les apports des pays 6trangers.

On ne peut 6videmment ni rendre compte de l'ensemble des articles -- ? cause de leur nombre - ni 6valuer ddfinitivement la part faite ? chaque branche des sciences religieuses, car le premier volume va de A A C et le second de D A G, de sorte que beaucoup des notions qui nous intdressent le plus seront 6tudi6es dans les volumes suivants. Il apparait toute- fois que la part considerable des sciences so- ciales est mise plus en rapport avec la doctrine sociale qu'avec la vie religieuse, et que celle-ci reste traitbe surtout soit sous l'angle dogma- tique, soit par le biais de l'anthropologie cultu- relle. Cette riserve porte d'ailleurs principale- ment sur les ph~nombnes ( rbvolutionnaires , (ath6isme, mill6narisme, etc.) plus que sur les cultes agraires, la superstition, et les autres formes ( infCrieures ,.

Au total, cette r~dition fournit un instrument de travail pr6cieux et jour (la 2e ddition est de 1927-1932), qui reflRte bien, dans l'ensemble, I'6tat present de la science de la religion dans la tradition chrdtienne. La critique que nous formulons traduit surtout le souhait de voir s'blargir

encore la collaboration interdisciplinaire et interreligieuse en ce domaine.

J. M.

BULLETIN DES OUVRAGES

cette longue p&riode en plusieurs 6tapes histo- riques, en en montrant les cons6quences sur I'6volution des faits sociologiques, comme l'a fait J. Pirenne dans ses travaux sur le m~me sujet. Malgr6 cette rbserve, I'ouvrage constitue une trs belle synthbse, qui fait d6sirer la paru- tion du second volume.

J. H.

104 DORESSE (Jean). Les Livres secrets des Gnostiques d'Egyp- te. I. Introduction aux ecrits gnostiques de Khinoboskion. Paris, Plon, 1958, 374 p.

Seul survivant des tdmoins directs de la d+couverte de Khbnoboskion, M. Doresse btait tout qualifi6 pour nous prbsenter ces 44 traitbs gnostiques inbdits. Il narre les p~ripdties de la d~couverte, les vicissitudes de l'achat par le Musie Copte et explique les retards malencon- treux apportds B la publication de ces textes, avec une certaine naivete teint6e d'amertume : les revolutions et les guerres ne sont pas, il est vrai, des pbriodes favorables aux archbolo- gues! Avec raison, I'A. a voulu exposer ce qu'on connaissait de la Gnose avant cette ddcouverte sensationnelle, afin d'6tablir des points de comparaison. Le chapitre qu'il con- sacre ainsi au < Problme de la Gnose, est solide, bien informb, utilisant les beaux tra- vaux de Hans Jonas, du R. P. Sagnard et la toujours excellente mise au point de Ch. HII. Puech. Aprbs avoir rassembl6 dans ce chapitre tous les renseignements fournis par les hdr&- siologues, I'A. indique rapidement l'essentiel des traitbs gnostiques ddjd connus: la Pistis- Sophia, les Livres du Sauveur, etc. Il peut ainsi esquisser les grands traits d'une doctrine gnostique, B partir de I'6tude suggestive de Ch.IH. Puech sur la Gnose et le Temps.

Il en vient ensuite (p. 160 !) ? I'analyse des 44 inddits. II les classe - provisoirement - en quatre catdgories: revdlations proph~ti- ques; 6crits pseuddpigraphes prenant I'aspect d'6crits chrdtiens; 6vangiles d'une gnose christianis&e; enfin traitds plus ou moins proches des 6crits hermdtiques. I1 donne I'essen- tiel du contenu de chacun, essayant de les identifier, souvent avec bonheur, avec les renseignements fournis par Ir~nde, Epiphane et les Philosophoumina. M. Doresse croit pouvoir affirmer que cette bibliothbque retrouv6e devait appartenir B la secte des Sbthiens. Il tente done de caractdriser ces gnostiques par leur litti- rature. Le passage est dblicat, de I'analyse de ces thdologies et de ces th6ogonies B une sen- sibilit6 religieuse: c'est sans doute la partie la moins heureuse de l'ouvrage. Pourtant l'on saisit assez bien comment ce sentiment de l'angoisse devant le monde cr66 qui se mani- feste avec tant de force dans ces dcrits ne peut Atre, au fond, que le t~moignage d'indivi- dus inquiets de leur destinde. On se prend ? r~ver d'une psychologie existentielle du gnostique! Mais cet ouvrage ne peut ~tre

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

qu'une cc Introduction,. II offre, devant les retards apportbs A la publication des textes, le trcs grand avantage de nous donner d~jA une large idle de la d~couverte de Naga-Hammadi : celle-ci corrobore les r~sultats ant~rieurs de Bousset, de Puech et d'autres savants; elle enrichit consid~rablement notre vision du monde religieux antique et les rapproche- ments qu'en fin de volume M. Doresse esquisse entre la gnose des S6thiens et les 6crits herm6- tiques, judaiques, astrologiques, sont A cet 4gard bien significatifs. On ne peut que sou- halter la parution rapide des trois autres tomes annoncs.

M. M.

105 ELIADE (Mirc6a). Naissances mystiques, essai sur quelques types d'initiation. Paris, Gallimard, 1959, 276 p. (Coll. Les Essais, XCII).

Sous ce titre nous est pr2sent~e la version franqaise des Maskell Lectures donn~es par l'auteur sous le titre de Patterns of Initiation A l'Universit6 de Chicago en 1956. Le texte anglais avait +tC publi6 sous le titre de Birth and Rebirth (Naissance et renaissance), New- York, Harper, 1958.

L'auteur nous demande de rbserver pour plus tard I'attente d'un ouvrage syst6matique sur le theme Mort et initiation. C'est pourtant ce couple de termes qui sert ici de lien commun A l'1tude des diverses formes d'initiation en- visag~es, depuis l'initiation pubertaire jus- qu'aux initiations des grandes religions, en passant par les initiations aux confr&ries ou A I'6tat chamanique. La parent6 des diverses initiations a dejA et6 remarqube. On peut Atre tent+ de les ramener toutes A l'initiation pu- bertaire, jug~e plus primitive. En fait, celle-ci n'existe pas dans toutes les civilisations ar- chaiques et I'existence de sc6narios communs aux initiations pubertaires et aux autres indique seulement qu'elles ont quelque chose de commun. En definitive, toute initiation se- rait li~e A une tentative pour transcender la condition humaine et m~tamorphoser la mort elle-mime. La mort est le moyen de passage A un niveau d'existence transcendante, en sorte que le symbolisme de la mort se retrouve tou- jours plus ou moins implicitement dans le rite d'initiation. Mais ce symbolisme n'est tel A son tour que par la volont6 de donner A la mort une fonction de d~passement du temporel, done de la mort elle-mime.

Cette vue sch~matique ne rend compte que tris imparfaitement des multiples inflexions que subit la signification fondamentale dans les initiations particuli~res. Aussi ne peut-on

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reprocher A M. Eliade d'avoir unifi6 de fagon simpliste la matibre trbs riche qu'il cherche A coordonner, et est-ce dans son projet mime qu'il nous semble devoir 6tre questionn6. Y a-t-il un fait religieux univoque qui se nomme cc initiation c, le problkme vaut d'etre pose. Ce fait pr~sente-t-il une signification existentielle, tout philosophe est en droit de se le demander. Mais oif trouver cette univocit ? C'est ici que deux voies se dessinent. L'une, la plus simple, celle qu'esquisse Durldheim, consiste A prendre l'initiation en rapport avec le sacrd dans sa forme, ce qui peut conduire A une ph~nom~nologie du renouvellement, de la rupture. La recherche d'un symbolisme sinon universel, du moins A nombre de possibilitis limitbes, se justifie alors en toute logique. Mort, naissance, mutilations, mloignements, apparaissent alors comme les mots d'un lan- gage que viennent emplir des Weltanschauungen diverses.

Mais M. Eliade prend la voie inverse, celle qui consiste - la critique n'est pas nouvelle A postuler, au fond, une Weltanschauung fondamentale unique, au moins pour le monde primitif. Dans le cas present, il parait parti- culibrement difficile de donner une significa- tion univoque, dans un monde aussi vaste, A des expressions comme cc nouvelle naissance purement spirituelle c (p. 274).

II serait facile d'appuyer sur le caractbre c antisociologique

e de la mthode. lon exemple

frappant se trouve dans l'assimilation des ini- tiations de I'adolescent A l'6tat d'adulte et de l'adulte aux confrbries. G. Gurvitch, dans ses Essais de Sociologie montrait la signification radicalement nouvelle qu'apportaient avec elles les confrdries. Mais le qualificatif d'antiso- ciologique doit itre, selon nous, pris non dans le sens d'cc antiscientifique c,, mais dans celui de mise en question de la sociologie - qui A son tour met en question ce qui la contredit. L'int~rft des ouvrages de M. Eliade nous sem- ble i~tre en effet d'insister sur I'inaddquation de la correspondance terme A terme, de type durkheimien, entre les formes sociales et les representations. Le terme de (( m~taculturel , qu'il emploie pour designer ce monde des repr&- sentations non rattachables A telle ou telle forme sociale precise ne nous parait pas heu- reux. Mais si l'existence d'un niveau de signifi- cations non d6pendantes du social est peut-ftre I'une des ddcouvertes que la sociologie, sur les pas des ethnologues, est amenbe A faire, il nous semble imprudent de chosifier trop vite les objets qu'on y d~couvre. Concepts unifi- cateurs, significations unifiantes, ils constituent la grammaire et le vocabulaire de notre dis- cours sur le social. II semble un peu t6t pour en

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