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Immuno-analyse et biologie spécialisée (2009) 24, 24—31 STRATÉGIE D’EXPLORATION FONCTIONNELLE ET DE SUIVI THÉRAPEUTIQUE Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : quels autoanticorps choisir ? Chronic inflammatory bowel diseases: Which choice for the autoantibodies? A. Chauveau a , N. Delaperrière b , F. Cholet c , A. Binard a , P. Youinou a,, Y. Renaudineau a a Laboratoire d’immunologie, CHU de Brest, BP 824, 10, avenue Foch, 29609 Brest cedex, France b Service de pédiatrie, CHU de Brest, Brest, France c Service d’hépatogastroentérologie, CHU de Brest, Brest, France Rec ¸u le 27 juillet 2008 ; accepté le 12 novembre 2008 Disponible sur Internet le 23 janvier 2009 KEYWORDS Chronic inflammatory bowel disease; Autoantibodies; Crohn’s disease; Ulcerative colitis Summary The diagnosis of inflammatory bowel disease (IBD) based on a cluster of clinical and biological arguments includes two steps. First, IBD have to be distinguished from other digestive diseases, and then, it is important to separate among the major forms of IBD: Crohn’s disease (CD) from ulcerative colitis (UC). The aim of this study was to compare different autoantibodies (Ab) in an unselected population of 38 undeterminated colitis diagnosis including CD patients (N = 10) and UC patients (N = 13) for whom the diagnosis was established a posteriori. According to our results, antilactoferrin (LF) Abs exist in 56.5% of the maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) but the specificity of such a test is moderate (66.7%). When IBD is established, anti-Saccharomyce cerevisiae Abs, on one hand, and anti-perinuclear neutrophil cytoplasmic Abs (p-ANCA), on the other hand, allowed to discriminate between CD and UC, respectively, but sensibility for both tests are moderate (30%). On the whole, anti-LF, ASCA and p-ANCA may help to make earlier diagnosis of CD or UC. © 2008 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. MOTS CLÉS Maladie inflammatoire chronique de l’intestin ; Résumé Le diagnostic de maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) qui repose sur un faisceau d’arguments clinicobiologiques se décompose en deux étapes. Dans un premier temps, il est nécessaire de distinguer une MICI d’une autre pathologie digestive puis, dans un second temps, il est important, au sein des MICI, de différencier une maladie de Crohn (MC) d’une rectocolite hémorragique (RCH). Nous avons ainsi comparé différents autoanticorps (Ac) dans une population de 38 patients présentant une colite indéterminée, le diagnostic de MC (n = 10) et RCH (n = 13) étant réalisé a posteriori. Pour distinguer une MICI d’une colite Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Youinou). 0923-2532/$ – see front matter © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.immbio.2008.11.001

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : quels autoanticorps choisir ?

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mmuno-analyse et biologie spécialisée (2009) 24, 24—31

TRATÉGIE D’EXPLORATION FONCTIONNELLE ET DE SUIVI THÉRAPEUTIQUE

es maladies inflammatoires chroniques de’intestin : quels autoanticorps choisir ?hronic inflammatory bowel diseases: Whichhoice for the autoantibodies?. Chauveaua, N. Delaperrièreb, F. Choletc, A. Binarda,. Youinoua,∗, Y. Renaudineaua

Laboratoire d’immunologie, CHU de Brest, BP 824, 10, avenue Foch, 29609 Brest cedex, FranceService de pédiatrie, CHU de Brest, Brest, FranceService d’hépatogastroentérologie, CHU de Brest, Brest, France

ecu le 27 juillet 2008 ; accepté le 12 novembre 2008isponible sur Internet le 23 janvier 2009

KEYWORDSChronic inflammatorybowel disease;Autoantibodies;Crohn’s disease;Ulcerative colitis

Summary The diagnosis of inflammatory bowel disease (IBD) based on a cluster of clinical andbiological arguments includes two steps. First, IBD have to be distinguished from other digestivediseases, and then, it is important to separate among the major forms of IBD: Crohn’s disease(CD) from ulcerative colitis (UC). The aim of this study was to compare different autoantibodies(Ab) in an unselected population of 38 undeterminated colitis diagnosis including CD patients(N = 10) and UC patients (N = 13) for whom the diagnosis was established a posteriori. Accordingto our results, antilactoferrin (LF) Abs exist in 56.5% of the maladie inflammatoire chronique del’intestin (MICI) but the specificity of such a test is moderate (66.7%). When IBD is established,anti-Saccharomyce cerevisiae Abs, on one hand, and anti-perinuclear neutrophil cytoplasmicAbs (p-ANCA), on the other hand, allowed to discriminate between CD and UC, respectively,but sensibility for both tests are moderate (≤30%). On the whole, anti-LF, ASCA and p-ANCAmay help to make earlier diagnosis of CD or UC.© 2008 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

MOTS CLÉSMaladie

Résumé Le diagnostic de maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) qui repose surun faisceau d’arguments clinicobiologiques se décompose en deux étapes. Dans un premiertemps, il est nécessaire de distinguer une MICI d’une autre pathologie digestive puis, dans

inflammatoirechronique del’intestin ;

un second temps, il est important, au sein des MICI, de différencier une maladie de Crohn(MC) d’une rectocolite hémorragique (RCH). Nous avons ainsi comparé différents autoanticorps(Ac) dans une population de 38 patients présentant une colite indéterminée, le diagnostic deMC (n = 10) et RCH (n = 13) étant réalisé a posteriori. Pour distinguer une MICI d’une colite

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (P. Youinou).

923-2532/$ – see front matter © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.oi:10.1016/j.immbio.2008.11.001

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Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : quels autoanticorps choisir ? 25

Autoanticorps ;Maladie de Crohn ;Rectocolitehémorragique

non immunologique, la recherche des Ac antilactoferrines (LF) est l’examen le plus sensible(56,5 %) mais peu spécifique (66,7 %). Puis une fois le diagnostic de MICI posé, les Ac anti-Saccharomyces cerevisiae (ASCA), d’une part, et les Ac anticytoplasmes des polynucléaires detype périnucléaire (p-ANCA), d’autre part, permettent d’orienter respectivement soit vers uneMC, soit vers une RCH. Toutefois, bien qu’étant spécifiques la sensibilité de ces deux examensdemeure modérée (≤30 %). Au total, associer anti-LF, ASCA et ANCA contribue à faciliter lediagnostic précoce de MC ou RCH.© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

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Introduction

Regroupant la maladie de Crohn (MC) et la rectocolitehémorragique (RCH), les maladies inflammatoires chro-niques de l’intestin (MICI) concernent entre 100 et 200personnes pour 100 000 habitants. Toutefois, la réparti-tion n’est pas homogène puisque l’on observe un gradientNord—Sud avec une prédominance dans les pays occiden-taux. On observe également deux pics de fréquence enfonction de l’âge, le premier entre 15 et 30 ans et lesecond entre 60 et 80 ans. Enfin, des facteurs génétiques,environnementaux et psychosociaux sont associés avec ledéveloppement d’une MICI.

Le diagnostic des MICI est souvent difficile [1] car il fauttout d’abord les distinguer des autres pathologies diges-tives qu’elles soient infectieuses ou non. Puis, une fois poséle diagnostic de MICI, il est alors important de différen-cier la MC de la RCH dont l’évolution et la thérapeutiquevont différer. Cette dichotomie se fait sur un faisceaud’arguments cliniques, endoscopiques, histologiques et bio-logiques (Tableau 1). Pour un petit nombre de patients, la

distinction entre MC et RCH reste impossible. Ces formessont regroupées sous la dénomination « MICI indétermi-nées ».

Tableau 1 Diagnostic différentiel entre rectocolite hémor-ragique (RCH) et maladie de Crohn (MC).

RCH MC

CliniqueLocalisation Rectocôlon Tout le tube

digestifRectorragies 95 % Rares

HistologieAbcès cryptiques Fréquents RaresGranulomes tuberculoïdes Jamais 20—30 %

ÉvolutionRechute après colectomie Jamais FréquenteCancérisation Possible Rare

Biologiea-ANCA/NANA Positifs NégatifsASCA Négatifs Positif

ANCA : anticorps (Ac) anticytoplasme des polynucléaires neutro-philes ; NANA : nuclear-associated neutrophil antibodies ; ASCA :anticorps anti-Saccharomyces cervisiae.

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L’implication du système immunitaire dans les MICIepose sur plusieurs observations : une infiltration lympho-lasmocytaire de la muqueuse digestive, l’apparition deomplications systémiques extradigestives telles que desrthrites, une réponse aux traitements immunosuppres-eurs et l’apparition, dans le sérum, d’autoanticorps (Ac).’implication d’anomalies de l’immunité humorale a donconduit à proposer des examens sérologiques pour distin-uer la MC de la RCH. En pratique, la RCH est associéevec la présence d’Ac anticytoplasmes des polynucléairesANCA) donnant une image périnucléaire, la MC étantssociée à la présence d’Ac anti-Saccharomyces cerivisiaeASCA).

Au cours de ce travail, il nous est apparu important deedéfinir les différentes étapes du diagnostic biologique,u’il s’agisse d’orienter vers une MICI ou de distinguer uneC d’une RCH. Trois marqueurs biologiques ont ainsi mis à

’épreuve les ASCA, les ANCA et les antilactoferrines (LF).

es marqueurs immunologiques des MICI

es ASCA

es ASCA sont des auto-Ac dirigés contre la levure de bou-anger et la levure de bière S. cerevisiae dont la ciblentigénique est portée par les phosphopeptidoglycanes dea paroi. Cet épitope est un mannotétraose spécifique de’espèce de Saccharomyces dont les mannoses sont reliésar des liaisons �(1-3) et �(1-2).

La recherche des ASCA peut être effectuée à partir’un extrait antigénique (Ag) de mannane purifié à partire la paroi de la levure. Dans ce cas, de nombreux sup-orts peuvent être utilisés, ce qui autorise un large choixechnologique (Elisa, dot blot, analyse cytofluorométriquear technologie luminexTM. . .). Il est également possible’effectuer cette recherche sur un frottis de levures parmmunofluorescence indirecte (IFI). Pour ces différentesechniques, les ASCA de classe IgA et/ou IgG sont révélésu moyen d’Ac spécifiques.

es ANCA

istorique

n 1985, Van der Woude et al. [2] associèrent la recon-aissance du cytoplasme des polynucléaires neutrophilesPNN) par des auto-Ac avec une vascularite systémique :a granulomatose de Wegener. La cible principale dees auto-Ac cytoplasmiques (c-ANCA) a été par la suite
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2 A. Chauveau et al.

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En 1989, Rasmussen et Wiik [3] observèrent une nouvelleuorescence qui n’était pas cytoplasmique mais pouvaitpparaître concentrée autour du noyau, c’est-à-dire àocalisation périnucléaire (p-ANCA). Ces Ac présentent unntérêt dans d’autres vascularites systémiques : le syndromee Churg et Strauss, la polyangéite microscopique et leslomérulonéphrites nécrosantes focales pauci-immunes. Larincipale cible des p-ANCA a également été précisée et il’agit de la myéloperoxydase (MPO) présente dans les gra-ules � du PNN (revue in [4]).

En 1993, Hauschild et al. [5] regroupèrent les fluo-escences non c-ANCA/PR3+, non p-ANCA/MPO+ sous laerminologie x- ou atypiques a-ANCA. Parmi ces fluores-ences atypiques, celle dont la fluorescence se concentree facon spécifique au niveau de la membrane nucléaire duNN a été individualisée dans les MICI. Cette fluorescencest désignée par l’acronyme NANA (nuclear-associatedeutrophil antibodies) ou GS-ANA (granulocyte-specificntinuclear antibody). Les a-ANCA/NANA prédominent dansa RCH (30 à 85 %), mais ils sont également retrouvés dansa cholangite sclérosante primitive (25—50 %), les hépatitesuto-immunes (30 %), et la MC (10—20 %). Parmi les ciblesroposées pour les a-ANCA/NANA, on retrouve les protéinesigh mobility group 1 et 2 (HMG1 et HMG2) localisées à laois dans le noyau et le cytoplasme des PNN ainsi que laathepsine G et la LF qui sont cytoplasmiques.

FI’IFI constitue la méthode de référence pour la mise en évi-ence des ANCA. Le substrat de cette réaction est un frottisu une cytocentrifugation de PNN humains sains de groupeanguin O fixés par l’alcool éthylique ou par un mélangeormol—acétone.

Après fixation à l’éthanol, deux types de fluorescenceeuvent être observés, l’un cytoplasmique (c-ANCA), l’autreérinucléaire (p-ANCA). Le premier aspect est défini par uneuorescence diffuse et finement granuleuse du cytoplasmevec accentuation entre les lobes du noyau. Cet aspect estévélateur d’une granulomatose de Wegener s’il s’associe

des Ac anti-PR3. Le second aspect p-ANCA est caracté-isé par une fluorescence autour du noyau sans marquageytoplasmique. Cependant cet aspect p-ANCA regroupe troisntités qui doivent être caractérisées. La première est laonséquence d’un artéfact de répartition des antigènes (Ag)ortement cationiques comme la MPO (point isoélectriqueupérieur à 11) au moment de la fixation par l’éthanoles PNN vers des zones anioniques comme la membraneucléaire. La deuxième résulte d’un marquage de la mem-rane nucléaire par les a-ANCA/NANA et la troisième par desAN non spécifiques du PNN.

Il est donc indispensable de poursuivre la caractérisa-ion des p-ANCA. Tout d’abord, les sérums p-ANCA doiventtre retestés sur des PNN fixés par une solution qui pré-erve la répartition des granules du PNN comme le mélange

ormol—acétone. Dans ces conditions, une fluorescenceytoplasmique validera un aspect p-ANCA « typique » (cases anti-MPO). Le plus souvent, les a-ANCA/NANA et lesc antinucléaires ne réagissent pas sur les cellules fixéesvec ce mélange formol—acétone, ce qui impose d’effectuer

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igure 1 Stratégie de recherche des anticorps (Ac) anticyto-lasme des polynucléaires neutrophiles (PNN).

e titrage sur cellules fixées à l’éthanol. Ensuite, il fautistinguer les a-ANCA/NANA spécifiques des PNN des Ac anti-ucléaires (AAN) non spécifiques des PNN en procédant àne recherche d’AAN sur cellules HEp-2. Notons que lesspects caractéristiques des Ac anticentromères, des antiri-osomes et des auto-Ac qui donnent des dots nucléaires surellules HEp-2 sont également retrouvés sur les PNN. Enfin,e recours à un panel d’Ag mineurs des PNN peut se révélertile [6]. La stratégie de détection des ANCA est résuméeur la Fig. 1.

nti-PR3, anti-MPO et autres auto-Ac mineurs des PNNes principales cibles Ag des ANCA sont isolées à partir desranules � de PNN humains. La première étape de purifica-ion consiste à réaliser une chromatographie d’affinité suratrice d’orange A, ce qui permet de séparer un effluent

ontenant la MPO et la LF, un éluat de faible affinité enrichin bacterial permeability increasing protein (BPI), élastase,athepsine G et LF puis un éluat de forte affinité riche enR3 et contenant des traces de LF. Les fractions n’étant pasures, une seconde étape de purification est nécessaire poursoler les différents Ag de ces fractions. Toutefois, des conta-inations par la LF, en particulier, ont été rapportées dans

es tests commerciaux. Notons que la LF utilisée dans lesests immunologiques est purifiée non pas à partir des PNNais à partir du lait, ce qui présente l’avantage d’obtenir

ne protéine équivalente à celle des PNN sans que cetteernière ne soit contaminée par les autres composants desranules du PNN.

Les épitopes reconnus par les anti-PR3 sont limités,onformationnels, indépendants de la glycosylation, main-

enus par des ponts disulfures et, pour certains, localisésu niveau de la forme native ou proséquence de la PR3. Larotéine recombinante bactérienne n’est donc pas recon-ue par les anti-PR3. En conséquence, la PR3 utilisée danses tests immunologiques est une protéine humaine purifiée,
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Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : quels

donc partiellement impure et appauvrie en forme native. Deplus, certains épitopes mineurs peuvent être masqués lorsde la fixation de la PR3 sur le support, d’où l’idée d’utiliserune PR3 dissociée de ce dernier soit au moyen d’un adapta-teur ou soit à l’aide d’un Ac ciblant un épitope non reconnupar les ANCA [7].

D’un point de vue plus physiologique, les anti-PR3 et lesanti-MPO contribuent à prolonger la demi-vie de la PR3 etde la MPO en empêchant l’action de leurs inhibiteurs res-pectifs : l’alpha-1-antitrypsine et la céruléoplasmine. Pourles anti-PR3, mais pas pour les anti-MPO, une réductionde l’activité protéolytique de l’enzyme est observée enprésence des auto-Ac. L’impact des ANCA sur les autresconstituants du PNN (LF, BFI. . .) n’est pas connu.

Lactoferrine (LF) et antilactoferrine

La LF est une glycoprotéine présente dans le lait, la salive,les larmes, la sueur et dans les granules secondaires desPNN. Au cours des MICI, la LF fécale traduit le recrutementet l’activation des PNN au niveau du tractus digestif. Le tauxde LF est corrélé avec l’activité et le score de la maladie.Ce paramètre présente également l’avantage d’être un bonindicateur de réponse au traitement ou à la chirurgie.

Les anti-LF sont également retrouvés dans les MICI avecune forte prévalence dans les pancréatites auto-immunes(50 %), les hépatites auto-immunes (25 %) et de facon plusrare dans les connectivites telles que le lupus et la polyar-thrite rhumatoïde [8].

En pratique

Les patients

Nous avons donc mis ces examens à l’épreuve. Pour cela, ila fallu recruter 38 malades auprès des services de pédia-trie (Pr de Parscau, Brest) et d’hépato-gastroentérologie(Pr Nousbaum, Brest) dans le cadre d’un bilan initial decolite indéterminée. Pour ces malades, le diagnostic de RCH(n = 10), de MC (n = 13) a été confirmé a posteriori sur la basede la confrontation des critères cliniques, endoscopiques ethistologiques. Pour 15 patients, le diagnostic a été écarté,ce groupe a été regroupé sous la dénomination : « colitenon-MICI ».

Des témoins malades (n = 17) qui souffraient de diversespathologies (rhumatisme, n = 11 ; cancer, n = 2 ; infections,n = 2) ainsi que des donneurs de sang (n = 18) ont égalementété inclus dans cette étude.

Les ASCA

Le dosage des ASCA a été réalisé pour l’ensemble de lacohorte par Elisa. Pour la technique d’IFI et de dot blot larecherche a été réalisée sur le sous-groupe de malades quiprésentaient une MC.

Parmi les réactifs commercialisés, nous avons utilisé lestechniques suivantes : Elisa ASCA IgA + IgG (Aeskulisa), ElisaASCA IgA et IgG (Orgentec), dot blot ASCA IgA + IgG (Orgen-tec) et IFI ASCA IgA et IgG (Euroimmun). Les dilutionsretenues étaient respectivement de 1/101 pour les Elisa,

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anticorps choisir ? 27

e 1/150 pour le dot blot, de 1/100 pour les ASCA IgA parFI et de 1/1000 pour les ASCA IgG par IFI en accord avec lesecommandations des différents fournisseurs.

es ANCA

FI’IFI est réalisée sur des PNN préalablement cytocentrifu-és puis fixés à l’éthanol. Les sérums à tester sont diluésu 1/20e dans le tampon phosphate-buffer saline (PBS).’incubation est faite à température ambiante (TA) pen-ant 30 minutes en chambre humide. Après un lavage derois fois cinq minutes minutes dans le PBS, la fixation’éventuels ANCA est révélée par une antiglobuline F(ab′)2-nti-IgG humaine couplée à la fluorescéine. Après 30 minutes’incubation à TA, les lames sont lavées trois fois cinqinutes dans le PBS puis observées au grossissement × 500immersion. En cas de positivité p-ANCA, les sérums sont

etestés dans les mêmes conditions sur des PNN fixés par uneolution de formol (9 %)—acétone (45 %)—PBS (46 %).

lisa combi-ANCAur tous les sérums dont l’IFI était positive, nous avonsecherché les principales cibles reconnues par les ANCA àavoir la PR3, la MPO, la cathepsine G, la LF, la BPI, l’élastaset le lysozyme au moyen du coffret ANCAcombiTM selon lesecommandations du fournisseur (Orgentec).

lisa anti-PR3 et anti-LFa recherche des anti-PR3, des anti-MPO (Euroimmun) et desnti-LF (Orgentec) a été étendue à l’ensemble de la cohorte.our les anti-PR3, trois coffrets ont été utilisés : anti-PR3-n Elisa (Euroimmun), anti-PR3-hn-hr-Elisa (Euroimmun),nti-PR3-hs Elisa (Orgentec). Ces trois tests anti-PR3 se dis-inguent par la nature de la PR3 utilisée ou par son modee fixation sur la plaque : forme native humaine (hn) danse premier kit, mélange d’une forme hn et d’une proformeumaine recombinante (hr) dans le deuxième kit et pour leroisième kit l’utilisation d’une forme hn reliée au supportar un adaptateur afin de permettre la présentation de touses épitopes.

es auto-Ac antinucléaires (AAN)

ur les sérums ANCA IFI+ la recherche d’AAN a été réali-ée sur cellules HEp-2. En pratique, les sérums dilués au/160e dans du PBS sont incubés pendant 30 minutes à TAt en chambre humide. Après un lavage de trois fois cinqinutes dans le PBS, la fixation d’éventuels AAN est révéléear une antiglobuline polyvalente couplée à la fluorescéine.près 30 minutes d’incubation à TA les lames sont lavées et

a fluorescence nucléaire est évaluée au grossissement × 500immersion.

ésultats

es ASCA

es ASCA IgA et/ou IgG sont détectés chez seulement 23 %es patients atteints de MC contre 8 % dans le groupe RCH et

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2 A. Chauveau et al.

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olites autres (Tableau 2). Cette faible prévalence se rap-roche des résultats obtenus pour le sous-groupe des MCprévalence 28,5 %) isolée au sein d’une cohorte non sélec-ionnée de patients présentant une MICI débutante [9].

Nous avons ensuite comparé pour le sous-groupe des MCe dosage des ASCA réalisé par Elisa IgG + IgA à un Elisa quiistingue les IgG des IgA, à un dot blot ainsi qu’à la tech-ique d’IFI (Tableau 3, Fig. 2A). Cette comparaison amène àonstater premièrement que les Elisa sont superposables.euxièmement que le dot blot souffre d’un manque deensibilité par rapport à l’Elisa, ce qui pourrait dans leas particulier d’un ASCA, dont le titre est faible, amenerrendre, à tort, un résultat douteux ou négatif. Troisiè-ement, l’IFI et l’Elisa ne sont pas identiques car nous

vons observé des sérums qui étaient soit IFI+/Elisa—, soitFI—/Elisa+ d’où la nécessité dans certains cas d’associer leseux techniques. Notons que la recherche combinée des IgGt IgA présente un avantage à la fois technique et écono-ique sur la recherche séparée de ces immunoglobulines.

a justification pour distinguer les ASCA IgG des ASCA IgAst clinique car seule la combinaison des deux signerait uneC. Cependant, cette assertion semble infirmée par les faitsar nous retrouvons, pour les deux patients ASCA+ dans leroupe des colites non étiquetées MC, l’association IgG etgA.

es ANCA

armi les 55 patients testés, 13 (23,6 %) possèdent des ANCAans leur sérum contre un dans le groupe témoin (5,5 %).es ANCA sont soit de spécificité a-ANCA/NANA pour huit’entre eux (14,5 %), soit de spécificité c-ANCA pour lesinq autres (9 %) (Tableau 3, Fig. 2B). Aucun des patients de’étude ne possédait de p-ANCA ‘‘typiques’’. Ces donnéesont détaillées dans les Tableaux 2 et 4.

Pour ces 13 ANCA positifs, la spécificité des ANCA a étéestée sur un panel de sept Ag. La LF constitue la principaleible retrouvée (46,1 %). Cependant, la mise en évidencees anti-LF n’est pas associée avec un aspect particulier desNCA puisque celui-ci est de type a-ANCA/NANA dans quatreas ou de type c-ANCA dans deux cas. De facon inattendue,es Ac anti-PR3 associés avec des c-ANCA (2/5), des p-ANCA2/5) et même avec des anti-LF (4/5) ont été mis en évi-ence pour cinq patients sans que ces patients ne présentente vascularite associée. Aucun des patients ANCA positifse possédait des Ac anti-MPO, anti-BPI, anticathepsine G,ntilysozymes et antiélastase.

es anti-PR3

fin d’expliquer la positivité observée vis-à-vis de la PR3ous avons émis trois hypothèses :

il s’agit, premièrement, de faux positifs à une contami-

nation de la PR3 utilisée dans le test Elisa par la LF ;deuxièmement, d’une réactivité croisée entre les anti-PR3 et certains anti-LF ;enfin, d’une reconnaissance spécifique de la PR3 par lesauto-Ac de ces patients. Ta

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Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : quels autoanticorps choisir ? 29

Figure 2 Immunofluorescence indirecte (IFI) sur (A) Saccharomyl’éthanol. Différents aspects observés selon la spécificité des sérum

Tableau 3 Détails des résultats obtenus pour les anticorpsanti-Saccharomyces cerevisiae (ASCA).

Crohn RCH et autres colites

ASCA (IgG + A) − + − +n = 10 n = 3 n = 19 n = 2

ASCA IgG 0/10 3/3 0/19 2/2IgA 0/10 2/3 0/19 2/2Dot blot 0/5 2/3 0/9 2/2IFI IgG 1/10 2/3 NT 2/2IgA 0/10 2/3 NT 2/2

IFI : immunofluorescence indirecte ; NT : non testé.

aepIressdtlsg

ces cerevisiae. B. Polynucléaires neutrophiles (PNN) fixés às. Abréviations : voir texte.

Les deux premières hypothèses ont été rejetées sur desrguments indirects. En effet, il n’existe pas de corrélationntre la positivité des anti-LF et celle des anti-PR3 et cetteositivité est retrouvée quel que soit le fournisseur retenu.l apparaît donc peu probable que la positivité des anti-PR3eflète une contamination de la PR3 par de la LF ou qu’ilxiste une réaction croisée entre ces deux auto-Ac. La troi-ième hypothèse mérite donc d’être formulée puisqu’elleuggère la reconnaissance d’un épitope mineur ou masqué

e la PR3 au cours des MCI (Tableaux 5 et 6). Cette hypo-hèse est renforcée par la forte réactivité observée avece coffret anti-PR3-hs. En effet, lorsque la PR3 est pré-entée à l’aide d’un adaptateur la prévalence des anti-PR3rimpe de 15,3 à 58 % dans la MC, de 20 à 50 % dans la RCH
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30 A. Chauveau et al.

Tableau 4 Données clinicobiologiques des ANCA positifs.

IFI Titre ANCA AAN Spécificité antigénique ANCAcombiTM Sexe Âge Clinique

a-ANCA/NANA 1/20 Neg Non M 52 Colite non-MICI1/20 Neg Non M 32 RCH1/20 Neg Non M 53 TM1/40 Neg PR3 M 26 Crohn1/40 Neg LF M 49 RCH1/80 Neg LF F 37 TM1/80 Neg LF F 89 TM1/160 Neg LF, PR3 F 21 Colite non-MICI

c-ANCA 1/20 Neg Non M 26 Crohn1/20 Neg Non F 17 Crohn1/160 Neg LF, PR3 M 49 RCH1/320 Neg Non M 20 RCH1/320 Neg LF, PR3 M 12 Crohn

TM : témoin malade ; PR3 : protéinase 3 ; LF : lactoferrine. Voir la légende des tableaux précédents pour les abréviations.

Tableau 5 Prévalence des autoanticorps (Ac) antilactoferrine (LF) et des Ac anti-PR3 dans les maladies inflammatoires chro-niques de l’intestin (MICI).

Positifs (%)

Anti-LF Anti-PR3 hn Anti-PR3 hn + hr Anti-PR3 hn

MC (n = 13) 10 (76,9) 2 (15,4) 2 (15,4) 7 (53,8)RCH (n = 10) 6 (60) 2 (20) 2 (20) 5 (50)Autres colites (n = 15) 5 (33,3) 1 (6,7) 0 1 (6,7)Témoins malades (n = 17) 4 (23,5) 0 0 0

0

e. Vo

aÀr(lc

L

Ud

••••

l

Donneurs sang (n = 18) 1 (5,5)

hn : protéine humaine native ; hr : protéine humaine recombinant

lors qu’elle demeure identique dans les groupes témoins.nouveau, cette reconnaissance ne semble pas liée à une

éaction croisée avec la LF dans le cas du coffret anti-PR3-hstest Chi2 non significatif). Une reconnaissance vis-à-vis de’adaptateur n’est pas non plus à exclure mais la nature dee dernier demeure un secret non révélé par le fournisseur.

es anti-LF

ne fois étendue à l’ensemble de la cohorte, la recherchees anti-LF est positive pour 23 sérums (Tableaux 5 et 6) :

10/13 (76,9 %) MC ;

nddl[

Tableau 6 Corrélations entre les ASCA, les ANCA, les antilactofchroniques de l’intestin (MICI).

Positifs (%)

Anti-LF Anti-PR

ASCA + (n = 6) 3 (37,5) 0ANCA total (n = 13) 6 (46,1) 5 (38,5

c-ANCA + (n = 5) 2 (40) 2 (40)p-ANCA/NANA (n = 8) 4 (50) 3 (37,5

Anti-LF (n = 23) — 4 (17,3

hn : protéine humaine native ; hr : protéine humaine recombinante.

0 0

ir la légende des tableaux précédents pour les abréviations.

6/10 (60 %) RCH ;5/15 (33,3 %) groupe colites autres ;4/17 (23,5 %) groupe des témoins malades ;seulement 1/18 (5,5 %) chez les donneurs de sang.

Il apparaît donc que la présence des anti-LF caractérisee groupe des MCI (p = 0,007).

Les anti-LF étant une cible possible des ANCA,

ous avons recherché une corrélation entre ceseux paramètres. Cependant, nous ne retrouvons pas’association entre les anti-LF et les a-ANCA/NANA danses MCI en accord avec les travaux de Sobajima et al.10].

errine (LF) et les anti-PR3 dans les maladies inflammatoires

3 hn Anti-PR3 hn + hr Anti-PR3 hn

0 3 (37,5)) 3 (23,1) 9 (69)

2 (40) 5 (100)) 1 (12,5) 4 (50)) 3 (13) 7 (30,4)

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Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : quels autoanticorps choisir ? 31

Tableau 7 Intérêt des antilactoferrines (LF), ASCA et ANCA dans le diagnostic des maladies inflammatoires chroniques del’intestin (MICI).

Sensibilité (%) Spécificité (%) Valeur prédictivepositive (%)

Valeur prédictivenégative (%)

MICI vs autres colitesASCA 13,0 86,7 60,0 39,4a-ANCA/NANA 17,4 86,7 66,6 40,6Anti-LF 56,5 66,7 72,2 50,0

Crohn vs RCH et autres colitesASCA 23,1 92,0 60, 69,7a-ANCA/NANA 7,7 80,0 16,7 62,5Anti-LF 53,8 56,0 38,9 70,0

RCH vs Crohn autres colitesASCA 0 82,1 0 69,7

R

[10] Sobajima J, Ozaki S, Uesugi H, Osakada F, Shirakawa H, Yoshida

a-ANCA/NANA 30,0 83,3Anti-LF 60,0 57,1

Voir la légende des tableaux précédents pour les abréviations.

Performances des examens

La spécificité varie selon la cohorte étudiée avec respec-tivement une plus forte prévalence des ASCA dans la MC(23,1 %), des a-ANCA/NANA dans la RCH (30 %) et des anti-LF dans les MICI indépendamment de la dichotomie MC/RCH(56,5 %) (Tableau 7). Pour ces trois paramètres la spécifi-cité évaluée par rapport à des sujets sains est excellente(94 %), cependant lorsque l’évaluation porte sur des patientsayant des colites non-MICI ou des pathologies autres, la spé-cificité diminue et en particulier pour les anti-LF (66,7 %).Enfin, si l’on étudie les performances de ces tests en termesde valeur prédictive positive (VPP) et de valeur prédictivenégative (VPN) on observe que ces examens sont peu per-formants.

Conclusions

L’apport des ASCA et des a-ANCA/NANA en situation de diag-nostic de MCI est limité, contrairement aux anti-LF qui sontplus sensibles mais moins spécifiques. Toutefois, devant uneMCI confirmée, les ASCA et les a-ANCA/NANA peuvent appor-ter une aide au diagnostic différentiel entre MC et RCH.

Pour les a-ANCA/NANA, l’absence de cible connue péna-lise cet examen. Cela est d’autant plus préjudiciable que ladéfinition des a-ANCA/NANA repose sur des artifices tech-niques.

Remerciements

Les auteurs remercient vivement Simone Forest et CindySéné lors de la rédaction de cet article. Nous remercionségalement les sociétés de diagnostic médical qui nous ontcédé gracieusement leurs réactifs.

50,0 78,133,3 80,0

éférences

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