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Journe ´e du pre ´ sident de ´ cembre 2011 Les marqueurs de la maladie d’Alzheimer prodromale Markers of prodromal Alzheimer’s disease L.C. de Souza a,b,c,d , M. Sarazin a,b,c,d , O. Uspenskaya a,b,c,d , M.-O. Habert e,f , F. Lamari g , S. Lehe ´ricy c,d,h , B. Dubois a,b,c,d, * a Ho ˆ pital de la Pitie ´-Salpe ˆtrie `re, institut de la me ´moire et de la maladie d’Alzheimer, AP–HP, 47–83, boulevard de l’Ho ˆ pital, 75013 Paris, France b UMR-S975, centre de recherche de l’institut du cerveau et de la moelle e ´pinie `re (ICM), universite ´ Pierre-et-Marie-Curie Paris-6, 47–83, boulevard de l’Ho ˆ pital, 75013 Paris, France c CNRS, UMR 7225, 47–83, boulevard de l’Ho ˆ pital, 75013 Paris, France d Institut du cerveau et de la moelle e ´pinie `re (ICM), 47–83, boulevard de l’Ho ˆ pital, 75013 Paris, France e Service de me ´decine nucle ´aire, groupe hospitalier Pitie ´-Salpe ˆtrie `re, AP–HP, Paris, France f Universite ´ Pierre-et-Marie-Curie Paris-6, Inserm, 75013 Paris, France g Service de biochimie me ´tabolique, ho ˆ pital de la Pitie ´-Salpe ˆtrie `re, AP–HP, Paris, France h Service de neuroradiologie, centre de neuro-imagerie de recherche (CENIR), ho ˆ pital de la Pitie ´-Salpe ˆtrie `re, AP–HP, Paris, France r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 8 ( 2 0 1 2 ) 8 1 5 8 2 4 i n f o a r t i c l e Historique de l’article : Disponible sur Internet le 1 er septembre 2012 Mots cle ´s : Maladie d’Alzheimer Biomarqueurs du LCR TEP-PIB TEP-FDG IRM Keywords : Alzheimer’s disease CSF biomarkers PET-PIB FDG-PET MRI r e ´s u m e ´ Le diagnostic de maladie d’Alzheimer a longtemps e ´te ´ conside ´re ´ comme un diagnostic de probabilite ´, la certitude ne pouvant e ˆtre e ´ tablie que par la preuve histologique. L’acce `s aux biomarqueurs du vivant du patient, conside ´re ´s comme le reflet de la pathologie sous- jacente, a fondamentalement modifie ´ la vision de la maladie. De nouveaux crite `res ont e ´te ´ propose ´s qui inte ` grent ces outils issus de l’e ´ tude du liquide ce ´ phalo-rachidien, de l’IRM, de la scintigraphie ou de la TEP avec FDG ou ligand amyloı¨de. L’inte ´re ˆt de ces nouveaux crite `res dans le diagnostic de la maladie au stade prodromal et dans le de ´ veloppement des me ´ dicaments disease-modifiying est discute ´. # 2012 Publie ´ par Elsevier Masson SAS. a b s t r a c t The diagnosis of Alzheimer’s disease has long been considered a diagnosis of probability, as the definitive diagnosis can only be established by histopathological examination. However, the development of in-vivo biomarkers, considered a reflection of physiopathological processes, has changed our view of the disease. New criteria have recently been proposed that integrate such biomarkers as found in the cerebrospinal fluid (CSF) using new diag- nostic tools such as magnetic resonance imaging (MRI), brain scintigraphy, FDG-positron emission tomography (PET) and PET amyloid ligand uptake studies. The value of these new criteria for the diagnosis of prodromal Alzheimer’s disease and the prospect of disease- modifying drugs are also discussed. # 2012 Published by Elsevier Masson SAS. * Auteur correspondant. Unite ´ Inserm U610, centre des maladies cognitives et comportementales, ho ˆ pital de la Salpe ˆ trie `re, 47, boulevard de l’ho ˆ pital, 75013 Paris, France. Adresse e-mail : [email protected] (B. Dubois). Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com 0035-3787/$ see front matter # 2012 Publie ´ par Elsevier Masson SAS. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2012.07.005

Les marqueurs de la maladie d’Alzheimer prodromale

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Page 1: Les marqueurs de la maladie d’Alzheimer prodromale

Journee du president – decembre 2011

Les marqueurs de la maladie d’Alzheimer prodromale

Markers of prodromal Alzheimer’s disease

L.C. de Souza a,b,c,d, M. Sarazin a,b,c,d, O. Uspenskaya a,b,c,d, M.-O. Habert e,f, F. Lamari g,S. Lehericy c,d,h, B. Dubois a,b,c,d,*aHopital de la Pitie-Salpetriere, institut de la memoire et de la maladie d’Alzheimer, AP–HP, 47–83, boulevard de l’Hopital, 75013 Paris, FrancebUMR-S975, centre de recherche de l’institut du cerveau et de la moelle epiniere (ICM), universite Pierre-et-Marie-Curie Paris-6,

47–83, boulevard de l’Hopital, 75013 Paris, FrancecCNRS, UMR 7225, 47–83, boulevard de l’Hopital, 75013 Paris, Franced Institut du cerveau et de la moelle epiniere (ICM), 47–83, boulevard de l’Hopital, 75013 Paris, FranceeService de medecine nucleaire, groupe hospitalier Pitie-Salpetriere, AP–HP, Paris, FrancefUniversite Pierre-et-Marie-Curie Paris-6, Inserm, 75013 Paris, FrancegService de biochimie metabolique, hopital de la Pitie-Salpetriere, AP–HP, Paris, Franceh Service de neuroradiologie, centre de neuro-imagerie de recherche (CENIR), hopital de la Pitie-Salpetriere, AP–HP, Paris, France

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 8 ( 2 0 1 2 ) 8 1 5 – 8 2 4

i n f o a r t i c l e

Historique de l’article :

Disponible sur Internet le

1er septembre 2012

Mots cles :

Maladie d’Alzheimer

Biomarqueurs du LCR

TEP-PIB

TEP-FDG

IRM

Keywords :

Alzheimer’s disease

CSF biomarkers

PET-PIB

FDG-PET

MRI

r e s u m e

Le diagnostic de maladie d’Alzheimer a longtemps ete considere comme un diagnostic de

probabilite, la certitude ne pouvant etre etablie que par la preuve histologique. L’acces aux

biomarqueurs du vivant du patient, consideres comme le reflet de la pathologie sous-

jacente, a fondamentalement modifie la vision de la maladie. De nouveaux criteres ont

ete proposes qui integrent ces outils issus de l’etude du liquide cephalo-rachidien, de l’IRM,

de la scintigraphie ou de la TEP avec FDG ou ligand amyloıde. L’interet de ces nouveaux

criteres dans le diagnostic de la maladie au stade prodromal et dans le developpement des

medicaments disease-modifiying est discute.

# 2012 Publie par Elsevier Masson SAS.

a b s t r a c t

The diagnosis of Alzheimer’s disease has long been considered a diagnosis of probability, as

the definitive diagnosis can only be established by histopathological examination. However,

the development of in-vivo biomarkers, considered a reflection of physiopathological

processes, has changed our view of the disease. New criteria have recently been proposed

that integrate such biomarkers as found in the cerebrospinal fluid (CSF) using new diag-

nostic tools such as magnetic resonance imaging (MRI), brain scintigraphy, FDG-positron

emission tomography (PET) and PET amyloid ligand uptake studies. The value of these new

criteria for the diagnosis of prodromal Alzheimer’s disease and the prospect of disease-

modifying drugs are also discussed.

# 2012 Published by Elsevier Masson SAS.

* Auteur correspondant. Unite Inserm U610, centre des maladies cognitives et comportementales, ho pital de la Salpetriere,47, boulevard de l’ho pital, 75013 Paris, France.

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

Adresse e-mail : [email protected] (B. Dubois).

0035-3787/$ – see front matter # 2012 Publie par Elsevier Masson SAS.http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2012.07.005

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r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 8 ( 2 0 1 2 ) 8 1 5 – 8 2 4816

Dans la maladie d’Alzheimer (MA), l’identification du

processus lesionnel sous-jacent est restee longtemps inac-

cessible au clinicien. Les premiers criteres diagnostiques de

la MA, proposes par le Diagnostic and Statistical Manual of

Mental Disorders (DSM-IV) et par le National Institute of

Neurological and Communication Disorders and Stroke–

Alzheimer Disease and Related Disorders Association

(NINCDS–ADRDA) s’appuyaient donc sur une description

phenotypique de la maladie, definie principalement par la

presence de troubles de la memoire associes a une

demence. Selon ces criteres, le diagnostic clinique de MA

ne pouvait e tre etabli que si le deficit mnesique etait associe

a une autre atteinte cognitive et a une perte d’autonomie

(McKhann et al., 1984).

Ces criteres ont ete rediscutes recemment a la lecture d’une

meilleure connaissance de la maladie :

� le stade dementiel est precede de plusieurs annees par une

phase predementielle et presymptomatique ;

� cette phase prodromale se manifeste par l’atteinte de la

memoire episodique sans repercussion majeure sur

l’autonomie ;

� l’accumulation de proteine Tau precede les premiers

sympto mes de dix a 15 ans (phase asymptomatique) ;

� des biomarqueurs sont accessibles du vivant du patient qui

peuvent temoigner de la pathologie Alzheimer (Dubois et al.,

2010 ; Jack et al., 2011 ; McKhann et al., 2011 ; Sperling et al.,

2011 ; Godbolt et al., 2004 ; Perrin et al., 2009 ; Blennow et al.,

2010).

L’enjeu actuel du diagnostic de MA se situe a ce stade

predementiel de la maladie, dans la perspective du

developpement des medicaments susceptibles d’agir sur

l’etiologie de la maladie (disease-modifying) (Cummings et al.,

2007).

Les criteres NINCDS-ADRDA ne permettant pas le diag-

nostic a un stade predementiel, le concept de « deficit cognitif

leger » (mild cognitive impairment [MCI]) a ete introduit, mais le

MCI ne presuppose pas un mecanisme etiologique sous-jacent

(Petersen et al., 2001).

La deuxieme limite des criteres diagnostiques NINCDS-

ADRDA concerne leur specificite. Ils stipulent que le

diagnostic de MA soit fait selon des degres de

probabilite : possible, probable ou certifie par la confirma-

tion neuropathologique. Ces criteres ont montre un recou-

vrement de diagnostic de 65 a 96 % dans des etudes avec

verification pathologique et une specificite insuffisante :

23 % par rapport a la demence fronto-temporale (Petrovitch

et al., 2001 ; Varma et al., 1999). Le developpement des

nouveaux traitements censes agir sur le processus physio-

pathologique a l’origine de la perte neuronale, comme

l’immunotherapie antiamyloıde et les inhibiteurs de secre-

tases, rend imperatif de disposer des criteres avec une

specificite optimale.

La recente mise en evidence de marqueurs cognitifs,

biologiques et en neuro-imagerie vient modifier

radicalement cette problematique et de proposer dans

une certaine mesure une nouvelle definition de la

maladie.

1. Les marqueurs du diagnostic precoce de lamaladie d’Alzheimer

1.1. Marqueur neuropsychologique : le syndromeamnesique du type hippocampique

Les troubles de la memoire episodique constituent le

sympto me majeur de la MA (tout au moins dans sa forme

typique que regroupe plus de 80 % des cas) et sont presents des

les premiers stades cliniques. Ils sont lies directement a

l’atteinte des structures temporales internes, qui jouent un

ro le essentiel dans la memoire a long terme.

Les difficultes de la memoire ne sont pas specifiques de la

MA et peuvent etre presentes dans d’autres pathologies,

neurologiques ou non. Pour identifier un deficit de la memoire

episodique lie a un dysfonctionnement des structures tempo-

rales internes, il est important d’evaluer les differentes etapes

du processus de memorisation. Meme si toutes les etapes du

processus de memorisation sont perturbees dans la MA, le

deficit de memoire episodique est principalement caracterise

par un trouble du stockage et de la consolidation de

l’information qui correspond a l’atteinte hippocampique.

La procedure proposee par Grober et al. (1988), fondee sur le

principe d’un contro le de l’encodage et d’une facilitation du

rappel par l’indicage semantique permet de mettre en

evidence le profil des troubles de memoire classiquement

observe dans la MA debutante :

� performances effondrees en rappel libre ;

� reactivite insuffisante aux indices semantiques ;

� performances reduites en rappel total (libre + indice) ;

� nombreuses intrusions ;

� fausses reconnaissances.

Ce profil neuropsychologique, decrit sous le nom de

« syndrome amnesique de type hippocampique » (Dubois

et albert, 2004), differe de celui observe lors du vieillissement

normal, de la depression (Fossati et al., 2002), des demences

fronto-temporales (Lavenu et al., 1998) ou sous-cortico-

frontale (Pillon et al., 1995), pour lesquels le rappel libre est

nettement moins deficitaire et le rappel total (apres l’apport de

l’indicage) est normal ou quasinormal.

La valeur diagnostique du test du RL/RI 16 a ete evaluee

dans le cadre d’une etude prospective longitudinale multi-

centrique, qui a suivi pendant trois ans 251 sujets (72 � 5,4 ans

en moyenne) repondants aux criteres de MCI. Le bilan

neuropsychologique initial comprenait une batterie de tests

incluant une evaluation de la memoire verbale (RL/RI 16), et

visuelle (test de Benton), du langage, de la memoire de travail,

des capacites d’elaboration conceptuelle et des fonctions

executives (Sarazin et al., 2007). Pendant le suivi, 59 ont evolue

vers une demence d’Alzheimer. L’analyse statistique a montre

que, parmi les tests employes dans cette etude, le test du RL/RI

16 etait le test le plus sensible et le plus specifique pour evaluer

le risque d’evolution vers la demence de type Alzheimer. Pour

un score de rappel libre inferieur ou egal a 17 sur 48 et de rappel

total inferieur ou egal a 40 sur 48, la probabilite de conversion a

trois ans etait de 95 %, alors que le risque n’etait que de 5,6 %

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chez les sujets ne repondant a aucun de ces deux criteres. De

plus, les scores etaient correles aux mesures volumetriques

des regions temporales internes (y compris l’hippocampe) par

trois methodes complementaires en IRM, confortant donc

l’idee que le RL/RI 16 explore le deficit mnesique associe a

l’atteinte hippocampique dans la MA (Sarazin et al., 2010). Il

convient de rappeler que le « syndrome amnesique

hippocampique » n’est pas pathognomonique de la MA

debutante, car ce syndrome est aussi observe dans d’autres

pathologies affectant les structures temporales internes, telle

que l’encephalite limbique, la sclerose hippocampique, et

meme certaines demences fronto-temporales.

1.2. Marqueur d’IRM volumetrique : l’atrophie temporaleinterne

La neuro-imagerie structurelle dans la demarche diagnos-

tique de la MA a longtemps ete indiquee pour eliminer d’autres

etiologies : de lesions neurochirurgicales, hydrocephalie a

pression normale ou lesions vasculaires. Elle est devenue

aujourd’hui un outil essentiel au diagnostic.

L’atrophie corticale globale, visible sur l’IRM par un

elargissement des sillons et des ventricules cerebraux,

s’observe dans des pathologies neurologiques extremement

variees (y compris la MA), et au cours du vieillissement

normal. Cette donnee ne sera donc pas contributive au

diagnostic de MA. Ainsi, l’exploration par l’IRM vise pluto t a

objectiver l’atrophie d’une structure-cible specifique, par

exemple, les hippocampes, car il est etabli que ces structures

sont precocement atteintes par la pathologie Alzheimer

(Gosche et al., 2002 ; Jagust et al., 2008) et que leur volumes

sont reduits de facon significative chez des patients MA, meme

a un stade precoce, par rapport a des temoins ages (Lehericy

et al., 2007).

Ainsi, la mesure du volume de l’hippocampe et du cortex

entorhinal permet de differencier les malades MA des temoins

apparies en a ge avec une sensibilite et une specificite

respectives de 80–100 % et 80–95 % (Lehericy et al., 2007). De

plus, chez les sujets MCI, l’atrophie des hippocampes et du

cortex entorhinal est associee a une augmentation du risque

de « conversion » vers une MA (Apostolova et al., 2006 ; Tapiola

et al., 2008). La volumetrie hippocampique permet de

distinguer les patients MCI « converteurs » et « non-

converteurs » (Apostolova et al., 2006 ; De Leon et al., 2007).

Une etude recente a montre que la morphologie hippocam-

pique en trois dimensions est capable d’identifier les patients

MCI « converteurs » un an avant le diagnostic clinique de MA

avec 80 % de recouvrement diagnostique (sensibilite de 77 % et

specificite de 80 %) (Costafreda et al., 2011).

1.3. Marqueurs en medecine nucleaire : l’hypoperfusion etl’hypometabolisme regional

Bien que, la-encore, non specifiques, les donnees d’imagerie

fonctionnelle contribuent significativement a ameliorer la

performance diagnostique.

Dans la MA, l’etude en tomographie d’emission mono-

photonique (TEMP) montre une hypoperfusion temporo-

parietale (notamment une hypoperfusion dans le cortex

associatif posterieur), associee a une preservation de la

perfusion des aires primaires, du cervelet et des ganglions

de la base. Ce pattern permet une bonne distinction entre

patients MA et sujets temoins, avec des indices de sensibilite

et de specificite qui varient entre 85 et 90 % (Jagust, 2004).

L’observation d’une hypoperfusion temporo-mediale aug-

mente la specificite du diagnostic de MA.

La presence d’une hypoperfusion dans le cortex cingulaire

posterieur et les aires associatives temporo-parietales chez les

patients MCI est associee a un risque d’evolution vers une MA

(Farid et Habert, 2007 ; Jagust, 2004). La combinaison d’un deficit

mnesique avec une hypoperfusion dans les hippocampes et

dans le cortex parietal permet de distinguer les sujets MCI

« converteurs » de « non converteurs » avec une sensibilitede 77–

82 % et une specificite de 77–93 % (Borroni et al., 2006 ; Habert

et al., 2011). Ainsi, la combinaison de deux marqueurs —

neuropsychologie et TEMP — ameliore la qualite du diagnostic

de MA au stade de MCI, avant le stade de demence.

En ce qui concerne la tomographie par emission de

positrons au FDG (TEP-FDG), l’alteration la plus frequemment

observee dans la MA est une reduction du metabolisme dans

les aires associatives neocorticales (cortex cingulaire poste-

rieur et cortex temporoparietal) (Noble et Scarmeas, 2009 ;

Nordberg et al., 2010), associee a une relative preservation du

metabolisme des regions visuelles et sensorimotrices et du

cervelet. La sensibilite de l’examen TEP-FDG pour differencier

les sujets temoins et MA est de 89–99 % et la specificite de 60–

87 % lorsque le diagnostic est confronte a l’examen post-

mortem (Noble et Scarmeas, 2009).

Un hypometabolisme en TEP-FDG peut etre aussi observe a

un stade presymptomatique. Cela a ete montre chez six sujets

porteurs d’une mutation du gene de la PSEN1 (Scholl et al.,

2009), chez des sujets jeunes (20–39 ans), porteurs de l’allele

e4 de l’ApoE (Reiman et al., 2004) et meme chez des sujets

cognitivement normaux ayant un parent atteint de MA a debut

tardif (Mosconi et al., 2009). Un hypometabolisme du cortex

temporal medial chez les sujets asymptomatiques est associe

a un risque d’evolution vers un MCI (Mosconi, 2005). Dans la

population MCI, l’hypometabolisme du cortex cingulaire

posterieur et des regions temporo-parietales est un marqueur

de risque d’evolution vers une MA (Noble et Scarmeas, 2009 ;

Nordberg et al., 2010).

1.4. Marqueurs du LCR : le dosage des proteines Ab42, Tauet P-Tau

Les principaux marqueurs biologiques actuellement disponi-

bles pour le diagnostic de la MA sont la proteine Tau totale

(Tau), les isoformes de la proteine Tau hyperphosphorylee

(P-Tau181 et P-Tau231) et les peptides b-amyloıdes Ab40 et Ab42.

La reduction d’Ab42 et l’augmentation des concentrations

des proteines Tau et de P-Tau dans le LCR sont les anormalites

les plus caracteristiques de la MA (Blennow et al., 2010 ;

Hampel et al., 2008 ; Koric et al., 2011). Les etudes menees ces

15 dernieres annees montrent que chacun de ces biomar-

queurs differencie les patients MA des sujets temoins ages

avec une sensibilite et une specificite entre 80 et 90 % (Blennow

et al., 2010 ; Hampel et al., 2008).

Le dosage de l’Ab42 chez les patients atteints de MA est

environ 50 % plus bas que celui des temoins sains de meme a ge

(Hampel et al., 2008). Mais une reduction d’Ab42 peut aussi

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s’observer dans d’autres pathologies, comme la demence a

Corps de Lewy ou les demences vasculaires (Blennow et al.,

2010 ; Hampel et al., 2008).

Le dosage de la proteine Tau est eleve jusqu’a trois fois plus

chez les patients MA compares a des temoins apparies de

meme a ge (Hampel et al., 2008). Une augmentation du dosage

de la proteine Tau est egalement observee dans d’autres

maladies neurodegeneratives et dans les agressions cerebra-

les aigues, telles que les traumatismes craniens et les

accidents vasculaires cerebraux (AVC) (Blennow et al., 2010).

C’est la raison pour laquelle une elevation de la proteine Tau

est consideree comme un marqueur non specifique de

souffrance neuronale (Blennow et al., 2010). Le dosage de la

proteine Tau phosphorylee (notamment les sous-types

P-Tau181 et P-Tau231) est, quant a lui, un marqueur plus

specifique de la MA et n’est pas modifie dans des autres

pathologies ou la concentration de proteine Tau peut etre, elle,

augmentee, comme dans la maladie de Creutzfeldt-Jacob et

dans les AVC (Blennow et al., 2010).

C’est donc l’approche combinee des trois biomarqueurs qui

s’avere le plus efficace pour differencier les patients MA des

temoins (Blennow et al., 2010 ; De Meyer et al., 2010 ; Hampel

et al., 2008). La combinaison d’Ab42 avec Tau ou P-Tau

augmente la sensibilite et la specificite du diagnostic de MA

par rapport a chacun de ces marqueurs pris isolement, avec

une sensibilite qui varie entre 86–96 % et une specificite qui

varie entre 97–100 % (Hu et al., 2002 ; Maddalena et al., 2003).

Pour tenir compte de l’analyse couplee des biomarqueurs,

des ratios ont ete proposes : le IATI, defini par le ratio

Ab42/(240 + 1,18 � Tau) (Hulstaert et al., 1999) et les ratios Tau/

Ab42 et P-Tau/Ab42. L’interet du dosage combine des biomar-

queurs dans le LCR a ete confirme par une etude avec

verification pathologique (Tapiola et al., 2009) montrant que le

rapport P-Tau/Ab42 a une sensibilite de 91,6 % et une specificite

de 85,7 % pour le diagnostic de MA.

De plus, plusieurs etudes ont demontre que la mesure

combinee des biomarqueurs du LCR permettait d’identifier les

patients presentant des troubles cognitifs legers (MCI) qui vont

evoluer vers une MA quelques annees plus tard (Blennow

et al., 2010 ; Hansson et al., 2006). L’index IATI differentie les

patients MCI « converteurs » des patients MCI « stables » avec

une sensibilite de 88–91 % et une specificite de 52–90 %

(Andreasen et al., 1999 ; Herukka et al., 2005 ; Riemenschneider

et al., 2002).

1.5. Ligand amyloıde en medecine nucleaire

La visualisation in vivo des depo ts amyloıdes en TEP-PiB a

represente une avancee majeure dans l’approche diagnos-

tique de la MA. Le 11C-PiB (Pittsburg Compound B) est le

marqueur qui a ete le plus employe dans la recherche dans la

MA. Il s’agit d’un derive neutre de la thioflavine-T qui presente

une affinite nanomolaire pour la forme fibrillaire insoluble du

peptide amyloıde (Ikonomovic et al., 2008).

La premiere etude clinique avait montre que les patients

MA ont une retention corticale du marqueur 11C-PiB signifi-

cativement superieure a celle des sujets normaux (Klunk et al.,

2004). La fixation du traceur dans le cervelet etait en revanche

comparable a celle des sujets temoins (Klunk et al., 2004).

Ainsi, les resultats des examens TEP-PiB sont proposes sous

forme de ratio en utilisant le cervelet comme region de

reference. Ce ratio permet l’obtention d’un index global de

fixation cortical du ligand. Un index global a 1,5 signifie que la

retention du ligand dans le cortex est 1,5 fois superieure a celle

du cervelet.

Les resultats pionniers rapportes par Klunk et al. ont ete

confirmes dans plusieurs series ulterieures (Engler et al., 2006 ;

Kemppainen et al., 2006 ; Nordberg, 2007 ; Rabinovici et al.,

2010), montrant une fixation du 11C-PiB deux a trois fois plus

intense chez les patients MA que chez les temoins. Ces etudes

ont egalement confirme que les regions les plus discriminan-

tes pour distinguer les patients MA des temoins sont le cortex

frontal, parietal, temporal et le cingulaire posterieur, alors que

le cortex sensorimoteur primaire, le cortex visuel primaire, le

cortex temporal interne et le thalamus sont peu discriminants

(Kemppainen et al., 2006 ; Noble et Scarmeas, 2009). La

sensibilite de l’examen en TEP-PiB pour differencier les

patients MA des sujets temoins varie de 89 % a 100 % (Edison

et al., 2007 ; Ng et al., 2007). La specificite du TEP-PiB pour le

diagnostic de la MA est de 73–96 % (Noble et Scarmeas, 2009).

Les etudes realisees dans le MCI ont montre un profil

bimodal de retention du ligand (Jack et al., 2008 ; Nordberg

et al., 2010), distinguant un sous-groupe « PiB positif » (fixation

similaire a celle observee chez les patients avec MA) et un

autre « PiB negatif » (fixation similaire a celle observee chez les

sujets temoins). Cela n’est pas surprenant et reflete l’hetero-

geneite fondamentale du concept de MCI. Dans une des plus

grandes series publiees (218 sujets MCI issus de la base ADNI),

165 sujets MCI (76 %) avaient un profil « PiB positif », avec un

index global de fixation du ligand superieur a 1,5 (Jack et al.,

2010a,b).

Les etudes longitudinales apportent des renseignements

essentiels pour mieux interpreter ces donnees au sein des

sujets MCI. Elles montrent que les patients MCI qui vont

developper une MA se differencient des patients MCI

« stables » par une fixation plus importante du 11C-PiB (Jack

et al., 2010a,b ; Visser et Knopman, 2009). Les regions les plus

discriminantes semblent etre le cortex cingulaire posterieur,

le cortex frontal dorsolateral et le cortex temporal (Forsberg

et al., 2008 ; Koivunen et al., 2011 ; Okello et al., 2009).

Les limites de la specificite du TEP-PiB sont liees aux

nombreux faux-positifs de sujets temoins sans atteinte

cognitive. En employant le cut-off de 1,5 pour l’index global

de fixation corticale du 11C-PiB, environ 30 % des temoins

cognitivement normaux avaient un marquage amyloıde

positif (Jack et al., 2008, 2009). Pour un cut-off de 1,6, Pike

et al. (2007) ont observe que sept sur 32 (22 %) des sujets ages

normaux etaient PiB positifs. La meme proportion (21 %) a ete

trouvee par Aizenstein et al. (2008), alors que 29 sujets sur 43

(67 %) etaient consideres negatifs et 5 sur 43 (12 %)

« intermediaires ».

Cependant, cette fixation du 11C-PiB chez les temoins

normaux peut exprimer une fixation non-specifique du ligand

sur les plaques amyloıdes. Les etudes de correlations entre le11C-PiB et les lesions neuropathologiques ont montre que la

fixation du 11C-PiB in vivo est fortement correlee a la quantite

des plaques seniles (Ikonomovic et al., 2008 ; Sojkova et al.,

2011), ainsi qu’aux depo ts amyloıdes diffus et a l’angiopathie

amyloıde cerebrale (AAC) (Ikonomovic et al., 2008 ; Lockhart

et al., 2007). Ainsi, la faible specificite du TEP-PiB pour

Page 5: Les marqueurs de la maladie d’Alzheimer prodromale

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 8 ( 2 0 1 2 ) 8 1 5 – 8 2 4 819

diagnostiquer la MA pourrait resulter en partie de la frequence

elevee des plaques diffuses chez les sujets a ges sans deficit

cognitif (Duyckaerts et al., 2009 ; Noble et Scarmeas, 2009).

De plus, quelques etudes longitudinales suggerent que la

fixation du ligand amyloıde pourrait identifier des patients

encore asymptomatiques. Lors d’un suivi de 159 sujets

normaux (a ge = 71,5 � 8,6 ans) pendant 2,4 ans, Morris et al.

(2009) montrent qu’une fixation augmentee du ligand amy-

loıde constituait un facteur predictif de progression vers la MA.

Des etudes recentes confortent ces resultats en montrant

qu’une retention augmentee du ligand amyloıde chez des

sujets normaux prelude un declin cognitif (perte de per-

formance cognitive evaluee par le MMSE et par des tests de

memoire episodique verbale) (Resnick et al., 2010).

2. Tentative d’integration des biomarqueursdans l’histoire naturelle et le continuum de lamaladie d’Alzheimer

Les developpements recents dans le domaine des biomar-

queurs ont eu des consequences importantes concernant

notamment le concept de continuum de la maladie. Les outils

de la neuro-imagerie moleculaire (ligand amyloıde 11C-PiB) et

de la biologie (Ab42, Tau et P-Tau dans le LCR) ont permis

d’identifier une sous-population de patients MCI avec un profil

similaire a celui de patients atteints de MA (Hansson et al.,

2006 ; Koivunen et al., 2011). De plus, les observations

neuropathologiques de Morris et al., retrouvant des lesions

de MA chez des patients qui avaient un deficit mnesique sans

atteinte de l’autonomie, suggerent que le syndrome dementiel

n’est pas un critere necessaire au diagnostic de MA (Morris

et al., 1996, 2001 ; Morris, 2006). L’ensemble de ces donnees a

conduit a reconsiderer la definition de la MA et a proposer de

nouveaux criteres diagnostiques (Dubois et al., 2007, 2010 ;

Jack et al., 2011 ; McKhann et al., 2011 ; Sperling et al., 2011).

Chacun de ces nouveaux criteres s’appuie sur la presence de

biomarqueurs qui sont cependant regroupes de facon diffe-

rente selon les cas (Tableau 1).

2.1. Classification des biomarqueurs par rapport a leursignification

Le groupe d’experts international (International Working

Group [IWG]) distingue les marqueurs topographiques et les

marqueurs physiopathologiques (Dubois et al., 2010). Les

premiers incluent l’atrophie hippocampique a l’IRM et

Tableau 1 – Les differentes interpretations de biomarqueurs d

Marqueur Cl

IW

Deficit neuropsychologique To

Atrophie hippocampique (IRM) To

Hypometabolisme regional (TEP-FDG) To

Augmentation de Tau et de P-Tau (LCR) Ph

Reduction d’Ab42 (LCR) Ph

Retention du ligand amyloıde Ph

IWG: International Working Group.

l’hypoperfusion/hypometabolisme parieto-temporal en

neuro-imagerie nucleaire. On pourrait leur associer le syn-

drome amnesique du type hippocampique dans les formes

typiques ou la presence d’un phenotype specifique dans les

formes atypiques. Les marqueurs biologiques du LCR (Ab42,

Tau et P-Tau) et le marquage des plaques amyloıdes (11C-PiB)

apportent des informations sur le mecanisme physiopatho-

logique.

Ainsi, le diagnostic de MA prodromale (predementielle) est

etabli sur la base :

� d’un syndrome amnesique hippocampique isole ou associe

a d’autres troubles cognitifs ou comportementaux mais sans

atteinte de l’autonomie ;

� la presence d’un marqueur physiopathologique de la MA

(Dubois et al., 2010).

Des etudes preliminaires montrent que l’association d’un

syndrome amnesique hippocampique, de modifications du

LCR et d’une atrophie temporale mediale ou hippocampique a

l’IRM augmente la specificite du diagnostic de MA, en

comparaison des criteres NINCDS-ADRDA (Bouwman et al.,

2010 ; De Jager et al., 2010 ; Schoonenboom et al., 2008).

Le Workgroup du NIA (Albert et al., 2011), quant a lui,

distingue marqueurs « du depo t amyloıde » (reduction

d’Ab42 dans le LCR et retention d’un ligand amyloıde en

PET) et marqueurs « d’agression neuronale » (atrophie

hippocampique en IRM, hypometabolisme/hypoperfusion en

TEP-FDG/TEMP et augmentation des proteines Tau et P-Tau

dans le LCR). La proposition du NIA garde la definition du MCI

comme une entite clinique heterogene du point de vue

etiologique. Dans cette classification, l’apport des biomar-

queurs permet de preciser le mecanisme etiologique du MCI

(« MCI du a une MA »), avec des differents degres de probabilite

diagnostique (Tableau 2).

2.2. Integration des biomarqueurs dans l’histoirenaturelle de la maladie

L’etude fine des biomarqueurs a permis d’etablir que leur

presence n’etait pas superposable au cours de l’evolution de la

maladie, ce qui est en accord avec le fait qu’ils representent

differents aspects de l’affection (marqueurs d’etat, marqueurs

de stade de severite, marqueurs de lesions, marqueurs de

localisation. . .). Des tentatives de modelisation de leur

survenue dans l’evolution de la maladie ont ete proposees

dont la plus influente est celle presentee sur la Fig. 1.

ans la pratique clinique.

assification

G NIA/AA

pographique Agression neuronale

pographique Agression neuronale

pographique Agression neuronale

ysiopathologique Agression neuronale

ysiopathologique Depo t amyloıde

ysiopathologique Depo t amyloıde

Page 6: Les marqueurs de la maladie d’Alzheimer prodromale

Tableau 2 – Criteres de mild cognitive impairment.

Probabilite diagnostique Biomarqueurs

MCI du a MA Haute probabilite amyloıde-b (+) ET agression neuronale (+)

MCI du a MA Probabilite moyenne amyloıde-b (+) OU agression neuronale (+)

MCI Situation non informative BM : resultats ambigus, conflictuels ou non obtenus

MCI Probablement non lie a la MA Absence etablie de marqueur moleculaire de MA et presence, possible de

marqueur suggerant une pathologie non MA

Adapte d’Albert et al., 2011.

MCI : mild cognitive impairment ; MA : maladie d’Alzheimer ; BM : biomarqueur.

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 8 ( 2 0 1 2 ) 8 1 5 – 8 2 4820

Selon ce modele, l’apparition des sympto mes serait

precedee d’une phase initiale lente d’accumulation amyloıde

et qui pourrait atteindre un plateau avant meme la phase

clinique. L’accumulation d’amyloıde serait donc un evene-

ment precoce dans la physiopathologie de la MA ce qui

explique que la reduction d’Ab42 du LCR et la retention du

ligand amyloıde soient les premieres anomalies observees.

Cette charge amyloıde semble rester stable tout au long de la

maladie et, pour cette raison, le dosage d’Ab42 au LCR et la

fixation du ligand PiB ne semblent pas se modifier de facon

significative au cours de l’evolution de la maladie. En

revanche, la symptomatologie et la severite clinique seraient

plus liees aux modifications de la proteine Tau (Jack et al.,

2010a,b). L’apparition des alterations en imagerie fonction-

nelle (hypoperfusion/hypometabolisme), les troubles cognitifs

(notamment le syndrome amnesique hippocampique), les

alterations structurelles (atrophie des structures temporales

internes en IRM) apparaitraient de facon sequentielle et

seraient etroitement correles a la pathologie Tau.

2.3. Influence des biomarqueurs dans la nouvelleapproche conceptuelle de la maladie d’Alzheimer

Dans les nouveaux criteres proposes par le groupe d’experts

internationaux, le concept de maladie d’Alzheimer change

radicalement : a la definition clinico-pathologique de la

maladie, selon laquelle la preuve histologique est necessaire

pour la certitude diagnostique, fait place une definition

clinico-biologique dans laquelle le biomarqueur, considere

Fig. 1 – Chronologie des alterations cliniques et des biomarque

Adapte d’Aisen et al., 2010.

alors comme un substitut de la preuve histologique (ce qui est

bien sur a valider), permet d’acceder au diagnostic du vivant

du patient avec un haut degre de garantie (Fig. 2). Dans ces

conditions, les principes qui prevalaient dans les criteres

NINCDS-ADRDA (incertitude d’un diagnostic clinique qui ne

peut etre que probable et envisagee qu’au stade tardif de

demence) deviennent obsoletes. De plus, toute reference au

seuil de demence n’est plus utile, puisque le biomarqueur

identifie la maladie quel que soit son stade de severite.

Ainsi, les nouveaux criteres, en supprimant toute reference

a la demence pour le diagnostic, rendent possible l’identifica-

tion de la maladie au stade prodromal, predementiel (Dubois

et al., 2010). Cela a pour consequence de remettre en question

le concept de MCI dans la mesure ou l’on peut maintenant en

extraire les patients souffrants de MA prodromale. Cette

strategie presente l’immense avantage de pouvoir inclure des

patients MA au stade precoce dans les etudes cliniques de

traitements disease modifying tels que l’immunotherapie anti-

amyloıde ou les inhibiteurs de secretases. Enfin, le diagnostic

precoce de la MA peut permettre de proposer aux patients une

prise en charge adaptee et de debuter to t les nouvelles

modalites de traitement pharmacologiques ou non pharma-

cologiques dont on peut penser que les benefices sont d’autant

plus importants qu’ils sont debutes precocement.

2.4. Limites et perspectives d’avenir

Cette nouvelle approche diagnostique de la MA qui s’appuie

sur la presence de biomarqueurs et propose de ne plus faire

urs dans la maladie d’Alzheimer.

Page 7: Les marqueurs de la maladie d’Alzheimer prodromale

Fig. 2 – Maladie d’Alzheimer : le passage d’une entite clinico-pathologique a une entite clinico-biologique.

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 8 ( 2 0 1 2 ) 8 1 5 – 8 2 4 821

reference a la demence, peut etre consideree comme une

avancee. Elle presente cependant des limites car elle peut

ne pas e tre applicable en pratique clinique quand ces

biomarqueurs ne sont pas accessibles (zone rurale,

pays emergents notamment. . .). Reste aussi soulevee la

question du cout de ces marqueurs pour une maladie a

forte prevalence, ou les traitements actuels sont en fait

peu specifiques et ont une efficacite modeste. Les criteres

du NIA (McKhann et al., 2011) ont l’avantage de pouvoir

etre utilises aussi dans le soin courant, meme dans des

services qui n’ont pas a leur disposition la ressource des

biomarqueurs.

Les limites methodologiques doivent etre egalement

soulignees. L’heterogeneite des dosages dans les etudes

multicentriques (Mattsson et al., 2009) indique que toute

comparaison des resultats entre les differents centres est

aleatoire. D’ailleurs, il n’y a pas de cut-off international valide

pour le diagnostic ni pour les biomarqueurs du LCR ni pour la

mesure de retention du 11C-PiB en TEP.

La transition entre un concept clinico-pathologique de la

MA vers un concept clinico-biologique doit donc se faire avec

prudence. D’une part, l’etat actuel de nos connaissances sur

les biomarqueurs physiopathologiques (marqueurs du LCR et

ligand amyloıde) ne permet pas d’etablir un diagnostic in vivo

de MA avec certitude, compte tenu de faux-negatifs avec la

possibilite d’un examen normal en TEP-PiB chez des malades

avec confirmation neuropathologique de MA (Cairns et al.,

2009). Ainsi, un raisonnement diagnostique sans verification

neuropathologique post-mortem risque d’etre tautologique

(Giaccone et al., 2011).

D’autre part, l’applicabilite de ces criteres est sujette a

caution car leur validation est en cours : la sensibilite et la

specificite des criteres doivent etre demontrees dans des

etudes multicentriques et avec verification diagnostique par

l’examen neuropathologique post-mortem.

Quoiqu’il en soit, ces nouveaux criteres de MA ont

accompagne (ou induit) une nouvelle conception de la maladie

et il n’est pas douteux qu’ils s’imposeront dans les annees a

venir dans la pratique courante, tout au moins dans les pays

ou les ressources technologiques seront disponibles et pour les

patients chez qui une certitude diagnostique sera requise :

patients jeunes, formes atypiques, inclusions dans des

protocoles de recherche academiques ou industriels ou dans

des cohortes hautement phenotypees.

Declaration d’interets

L.C. de Souza : Conferences : invitations en qualite d’inter-

venant (Lundbeck).

B. Dubois : L’auteur declare ne pas avoir de conflits

d’interets concernant cet article.

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