JOURNAL OF SOCIAL ISSUES VOLUME XXIV, NUMBER 2, 1968

Les motivations nkcessaires a un d kv elo p p em en t a cc el kr i3

Udai Pareek

L’article a pour objet d’indentifier les motivations suscep- tibles d’accklkrer ou de freiner le dkveloppement d’une nation dkterminke. Cette identification repose sur une analyse prkalable des interactions entre structures sociales, motivations et systkmes de valeurs, comportements individuels et collectifs. Inflkchies tant par les structures sociales que par les comportements, les motiva- tions et systkmes de valeurs sont, A leur tour, susceptibles soit de modifier l’organisation d’une sociktk dtterminke, soit de produire certains types de comportement. Le r61e des motivations est donc analogue A celui d’un catalyseur; elles n’activent certaines sk- quences de changements que sous certaines conditions dont la nature reste A dkfinir. Les motivations ktudikes ici sont les sui- vantes: motivation de rkussite, motivation de mobilisation, motivation de dkpendance.

Motzuatzon de r i w r z t e . McClelland a dkmontrk, dans des analyses tant synchroniques que diachroniques, qu’une hausse de l’activitt kconomique d’une nation donnke est toujours prk- ctdke par une hausse des motivations de rtussite. De 1A 1’idCe de manipuler de telles motivations afin d’accklkrer la croissance kconomique.

Une expkrience conduite aux Indes a permis de dkmontrer qu’une telle manipulation ktait possible. Stimulant l’imagination des sujets (60 chefs de petites et moyennes entreprises, originaires

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de villes de 100.000 habitants) B I’aide dimages exaltant la notion de rkussite, les expkrimentateurs ont not6 que le niveau d’activitk des sujets a@ la conclusion de l’expkrience ktait supk- rieur au niveau avant, et que le niveau des groupes expkrimentaux ktait supkrieur B celui des groupes tkmoins.

De la m&me manitre, on a dkmontrk que les motivations de rkussite ktaient maxima chez les enfants dont les parents occupent des positions situkes aux deux extrkmitks de la hikrar- chie socio-kconomique. Les fils de professionnels et d’ouvriers ont des besoins de rkussir plus grands que les fils d’employks de bureau. Les fils d’universitaires et de personnes n’ayant entrepris que des ktudes primaires ont kgalement des besoins de rkussir supkrieurs B ceux des enfants de personnes ayant atteint le niveau des ktudes secondaires. Des programmes ayant pour objet le diveloppement du besoin de riussir chez les kltves indiens (durke: quatre mois) ont k tk rkcemment mis au point.

Motzuation de rnobzlzsation. Cette motivation a trait aux rela- tions que I’individu ktablit avec son environnement social et plus particuli6rement avec les objectifs du ou des groupes auxquels il appartient. Cette motivation dttermine l’intensiti de la cohision d’une sociktk donnke; elle dktermine kgalement B quel point buts individuels et collectifs co-incident. Le r81e et la nature exacte de cette motivation, dont la contribution au dkveloppement politique semble indkniable (mouvements sociaux rtformistes, etc.) sont encore ma1 connus.

Motiuatzon de dipendance. Elle freine le dkveloppement tcono- mique. Elle se manifeste sous une forme positive (besoin d’ap- probation) ou nkgative (rejet de toute forme d’autoritk). Laskar a dimontr t que cette motivation comprend un certain nombre de dimensions psychologiques (tendance B kviter les situations conflictuelles, tendance B kviter des suggestions ou solutions spkcifiques, tendance B adopter systkmatiquement des reactions dkfensives). L’auteur suggtre que cette motivation est le produit d’un syst6mr social fkodal et qu’elle rksulte des conskquences dksastreuses que toute forme d’kchec entraine dans un tel con- texte. I1 conclut qu’une manipulation effective du besoin de rkussir demande une neutralisation prkalable des motivations de dkpendance.