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La croissance des exploitations agricolesReview by: Guy FourquinÉtudes rurales, No. 43/44, Les régions agricoles (Jul. - Dec., 1971), pp. 237-239Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/20120170 .

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COMPTES RENDUS 237

d'hectares. Les mod?les pr?sent?s sont exclusivement des mod?les laitiers (syst?me lait-viande-c?r?ales-fourrages). Trois hypoth?ses ont ?t? envisag?es : sans porc, avec porcs, z?ro p?turage pour les S.A.U. plus importantes.

Comme toujours la cl?ture des mod?les oblige ? des sacrifices : il n'a ?t? tenu

compte ici ni des contraintes de capitaux, ni des risques inh?rents aux diverses

sp?culations (prix, rendements), ni des diff?rences dans les qualit?s du sol. La prin cipale difficult? dans un programme de ce type est de tenir compte des ?conomies d'?chelle : pour les ?quipements (qui interviennent comme une contrainte quand l'?tude est faite au niveau d'une seule exploitation) quelques grandes hypoth?ses distinctes ont ?t? formul?es ; pour la main-d' uvre le ph?nom?ne d'?chelle ne pou vait gu?re ?tre pris en consid?ration que pour le nombre de vaches, et encore d'une

fa?on approximative. Un mod?le r?gional se heurte de toute fa?on ? une multitude

d'obstacles, dont beaucoup r?sident dans la faiblesse de la documentation disponible. Parmi les r?sultats on retiendra surtout que la superficie optimale, pour 2 U.T.H.

(unit? de travailleur-homme), se situe dans le bassin de Rennes aux alentours de 42 ha et que les syst?mes les plus r?mun?rateurs quand la main-d' uvre est abon

dante sur de petites surfaces (moins de 13 ha/U.T.H.) comportent un ?levage de

porcelets produits sur l'exploitation (l'aviculture n'a pas ?t? incluse dans le pro gramme). Dans l'hypoth?se d'un accroissement des surfaces, la contrainte la plus limitante est la fenaison (il n'y a, entre le 15 mai et le 15 juin, que 37 % de chances d'avoir 5 jours secs cons?cutifs ? Rennes), et cela d'autant plus qu'il se r?v?le qu'au cun mod?le n'introduit l'achat de c?r?ales, dont la valorisation par les animaux est toujours inf?rieure au prix de ces c?r?ales sur le march?.

Les ?tudes de ce genre peuvent ?tre ais?ment utilis?es par les services de vulga risation pour calculer, par interpolation lin?aire ? partir des 83 mod?les obtenus, les programmes convenant ? des S.A.U. interm?diaires, mais on doit surtout souli

gner l'int?r?t de cette mod?lisation pour les diff?rents chercheurs en sciences humaines. Il devient possible de pr?voir les incidences sur les exploitations repr?sent?es de tel ou tel changement d'une ou

plusieurs variables exog?nes (rendements, prix, res

sources, innovations, etc.). Dans la mesure o? l'on disposerait d'une ?tude semblable

pour chaque r?gion et pour chaque type d'exploitation, on aurait des ? s?ries norma

lis?es de mod?les d'exploitations caract?ristiques ?. Si la programmation lin?aire est effectivement un outil beaucoup trop lourd et inadapt? ? la plupart des exploi tations individuelles, il est fructueux au contraire de d?velopper son application pour d?finir des ? mod?les d'exploitations types, correspondant aux structures et aux conditions qui sont celles d'un grand nombre d'exploitations d'une m?me

r?gion ?.

Y. Guermond.

L'introduction, tr?s judicieuse, dans toute l'Europe, qu'elle soit (

ce La croissance des exploitations

agricoles ?, ?conomie et sociologie rurales. Paris, I.N.R.A., 1968 et

1969, 3 vol., 35, 39 et 26 p., ron?o*.

signale l'immobilisme des structures agraires apitaliste ou socialiste. En bien des endroits,

* I : M?thodologie (par C. Arnaud et P. Maini?) ; II : Typologie des modes de croissance

des exploitations agricoles; r?sultats d'une enqu?te exp?rimentale dans les vall?es du Lot-et

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238 COMPTES RENDUS

la grande exploitation est l'h?riti?re des r?serves seigneuriales du Moyen Age et des

Temps Modernes, la petite pouvant, elle aussi, remonter loin dans le pass?. Mais les structures de production ne finissent-elles pas par ?voluer plus sensiblement ?

Pour le moment, les capacit?s de production augmentent, mais la situation

?conomique des agriculteurs n'en est pas pour autant meilleure (ils ? constituent une importante fraction de pauvres dans la soci?t? industrielle ?). Les auteurs de ces excellents fascicules ron?otyp?s ont donc voulu ?clairer les m?canismes de la croissance et les raisons de la stagnation des exploitations.

Le premier fascicule pose les questions suivantes : peut-on analyser le comporte ment des agriculteurs ; conna?tre l'influence de la consommation et de l'?pargne familiales sur la production et les investissements ; d?celer les facteurs de croissance

(internes : le patrimoine, la famille, l'avenir des enfants ; externes : ceux li?s au milieu

environnant, ? savoir les habitudes sociologiques de la soci?t? rurale et ceux dus ? l'influence de l'?tat) ; d?celer enfin les divers modes de croissance ?

Voil? un travail de premier ordre qui s'adresse autant ? l'historien qu'? l'agro nome ou ? l'?conomiste, et qui pose bien le probl?me du poids du pass? sur la situation

pr?sente. Faute de pouvoir tout signaler, on notera deux points : Les auteurs s'appuient sur les travaux de Chayanov qui, le premier, ? partir

de 1925, a analys? en profondeur la soci?t? paysanne consid?r?e comme un secteur

autonome, ob?issant ? ses propres lois, par suite de Y ? imbrication entre famille et

entreprise ?. L'essentiel de cette th?orie met en valeur ? l'arbitrage direct, r?alis?

par la famille, entre les possibilit?s de consommation et celles d'autofinancement ?. Th?orie qui permet de ? r?sister ? la fascination dont paraissent avoir ?t? victimes les ?conomistes du xixe si?cle... [tent?s] de transposer ? l'agriculture les sch?mas observ?s dans l'industrie ?. Ce que fit Marx lorsqu'il appliqua ses raisonnements ? l'agriculture anglaise du xvnie si?cle, elle-m?me tr?s diff?rente de celle de l'Europe continentale. Pour les marxistes, le paysan ne peut que devenir petit capitaliste ou salari?, or cela n'est pas exact. Le monde rural est un monde ? part, qu'il faut

?tudier sans id?e pr?con?ue, puisqu'il s'agit d'un cas particulier, sinon les ?checs

menacent, l'exemple de la Russie sovi?tique le montre.

Il y a des contraintes propres ? la croissance et ? la diff?renciation du secteur

agricole. Deux sous-secteurs sont bien distincts : en face d'un sous-secteur artisanal

et traditionnel se d?veloppe

un sous-secteur artisanal et moderne. Or la croissance

du second se heurte ? sa ? rencontre ? sur le march? avec le premier, rencontre qui

peut aller jusqu'? l'affrontement. Le ? d?veloppement anarchique et exc?dentaire ? des productions offertes par ce dernier d?termine ? des effets de brouillage commer cial ? nocifs pour la s?curit? du sous-secteur moderne et la poursuite d'une politique d'investissements.

Cette recherche m?thodique, solidement ?tay?e, intelligente, fut suivie de deux autres fascicules. Dans ce deuxi?me fascicule les auteurs ont cherch? ? d?celer les divers modes et les causes de croissance des exploitations agricoles des vall?es du Lot-et-Garonne. Il s'agit d'une r?gion particuli?rement touch?e par la d?population depuis plus d'un si?cle, par le phyllox?ra et la crise c?r?ali?re ? la fin du xixe si?cle. Un espoir s'y fait jour actuellement avec l'introduction des cultures mara?ch?res puis fruiti?res, encore que les chances de ? d?collage ? ne soient pas ? pleinement saisies ?.

Garonne (par J. Cortot, P. Maini?, M.-F. Rabout, J.-P. Rousseau) ; III : Les modalit?s de la croissance dans une r?gion d'?levage ; les plaines de VOrne (par C. Arnaud, J. Cortot, P. Maini?, M. Palau, M.-F. Rabout, J.-P. Rousseau).

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COMPTES RENDUS 239

Apr?s classification d'apr?s le mode de croissance (qui peut ?tre n?gative), il devient tr?s clair que celui des quatre modes possibles (stagnation

- croissance par simple r?organisation

- croissance en surface et sans r?organisation

- croissance en

surface avec r?organisation et innovation des produits) adopt? par une exploitation d?pend du milieu environnant lors de l'installation du chef d'entreprise et de l'im

portance des ressources h?rit?es de ses parents. On distingue deux cas, selon que le chef d'entreprise s'est install? avant ou apr?s

la guerre. S'il s'est install? avant 1939 et que ses ressources h?rit?es sont faibles, son exploitation est stagnante et il est pauvre ; en revanche celle-ci peut ?tre en croissance homoth?tique (en surface) s'il est fils d'exploitants moyens. L'installation

apr?s 1945 a mis plus souvent les agriculteurs ? en mesure d'int?grer le progr?s ?, tout au moins pour les fils d'exploitants moyens. Les autres, comme le montrent

fort bien les auteurs ont, soit ?chou? par manque de moyens dans leur essai de r?or

ganiser l'entreprise, soit report? la croissance ?ventuelle ? la prochaine g?n?ration, occup?s qu'ils ?taient ? acqu?rir de plus grandes surfaces. Un cas ? part, celui des cr?ations nouvelles, sp?cialis?es, utilisant le salariat et orient?es vers le march? des fruits ; mais l'ins?curit? caract?rise trop souvent ce dernier et peut remettre en cause

leur r?ussite du jour au lendemain, ce qui s'est d?j? produit. Le troisi?me fascicule envisage les modalit?s de la croissance des exploitations

agricoles dans une r?gion d'?levage, les plaines de l'Orne (il est ? noter que le texte est pr?c?d? d'un excellent r?sum?). Parmi les facteurs explicatifs de la croissance, la situation patrimoniale est d?terminante. Et les besoins en ?ducation des enfants

(nous sommes dans une contr?e de forte natalit?) suscitent aussi ? un d?sir potentiel de croissance ?. Nous ne sommes pas ici en pays de bocage (o? le syst?me d'?levage reste fig?) mais bien dans les plaines, celles d'Alen?on, de S?es et d'Argentan, o? l'association cultures-?levage, pratiqu?e depuis fort longtemps, a recul? depuis cent cinquante ans devant l'expansion des herbages qui ont fait de l'?levage la prin cipale activit?. Actuellement, se fait jour l'id?e d'une reconversion au profit de

sp?culations v?g?tales pratiqu?es sur de grandes surfaces.

Il n'y a encore que des r?ussites individuelles, les exploitations en d?veloppe ment (engraissement, ?levage de jeunes et production d'animaux maigres) demeurant

fragiles. Aussi les auteurs concluent-ils qu'? moyen terme une rapide reconversion

de cette r?gion vers des syst?mes extensifs ? base de production v?g?tale est

malheureusement peu probable.

Guy Fourquin.

J.-L. Brangeon et P. Rainelli,

ce Les comptes de production et

d'exploitation de la branche agri cole bretonne (1960 ? 1966) ?.

Rennes, E.N.S.A. -

Rennes, Centre

r?gional de Recherches de Sociologie et d'?conomie rurales, 1967, 57-58, 208 p. (?tudes d'?conomie rurale).

Cet ouvrage ron?otyp? fait suite ? celui de D. Astier et G. Jegouzo publi? en 1965

par l'E.N.S.A. de Rennes et dont nous avons rendu compte dans le num?ro 31 des ?tudes rurales (juil.-sept. 1968). Les auteurs ont repris, d?velopp? et pr?cis? les r?sul

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