14
Les relations de pouvoir dans la construction d’un monde commun Phase 1: le rêve... Phase 2: ... la vie Phase 3: notre vie Los encargados La porte Nous Nos rêves La vie et les rêves Questions à Marina Garcés références

Les relations de pouvoir dans la construction d’un monde commun

Embed Size (px)

DESCRIPTION

A l'occasion de la troisième édition du festival Mode d'emploi, une classe du Lycée Louis Aragon (Givors) a suivi un atelier à partir des travaux de Marina Garcès, professeure de philosophie à l'Université de Saragosse et invitée du festival. Accompagnés par leur enseignant d'espagnol et en présence de Marina Garcès, voici la démarche qu'ils ont suivi.

Citation preview

Les relations de pouvoir dans la construction d’un monde

communPhase 1: le rêve...

Phase 2: ... la vie

Phase 3: notre vie

Los encargados

La porte

Nous

Nos rêves

La vie et les rêves Questions à Marina Garcés

références

Les relations de pouvoir dans la construction d’un monde commun

Atelier à partir des travaux de Marina Garcés, professeure de philosophie à l’Université de Zaragoza et auteure de “Un mundo común” (Edicions Bellaterra, 2013) dans le cadre de l’apprentissage d’Espagnol lv2 en Terminale LES pour la notion: “Lieux et formes de pouvoir”. Lycée Louis Aragon, Givors. Marina Garcés participe à l’atelier. La démarche pédagogique adoptée dans cet atelier s’inspire des activités et des recherches menées par les membres du secteur langues de Lyon du Gfen (Groupe français d’éducation nouvelle).

Phase 1: le rêve… (40 min.) L’atelier commence par un exercice d’écriture d’invention. C’est une introduction à la pensée de Marina Garcés concernant “Le monde commun”, c’est aussi une manière de la rencontrer car cela part d’une expérience personnelle qu’elle raconte dans un article et c’est enfin une tâche qui vise à briser la glace par une mise en activité de l’ensemble des participants. Tous les participants sont distribués en groupes de quatre et placés par une étiquette qui leur attribue un lieu dans la salle. Consigna 1: continuez ce texte. Vous avez dix minutes. (La contrainte temporelle vise à empêcher les participants de se perdre dans la réfléxion ou dans l’incompréhension) (10 min.) Gr. 1: Toda la vida es sueño… Gr.2: Cuando se despertó, el dinosaurio… . Gr.3: Cuando Gregorio Samsa se despertó una mañana después de un sueño intranquilo… Gr.4: ¿Qué es el mundo real sino el sueño que… Gr. 5: Somos del mismo material con que se tejen los sueños,… Gr. 6: Si es bueno vivir, todavía es mejor soñar, y lo mejor de todo… (Au bout de dix minutes:) Consigna 2 : enrichissez maintenant votre texte à partir de cette nouvelle information (15 min.) Je ne donne pas de contrainte temporelle cette fois-ci. Le voci di dentro est une pièce de théâtre qui raconte l’histoire d’un homme, Alberto, qui rêve de manière tellement réaliste du meurtre de l’un de ses amis qu’il se réveille convaincu que ses voisins l’ont réellement tué. (Au bout de cinq minutes): Je vous distribue un dernier élément (des dessins produits par les élèves pendant le cours d’Espagnol afin de representer « les apparences » et « le pouvoir de la hierarchie » en lien avec un travail sur la pièce de Théâtre de Federico García Lorca « La casa de Bernarda Alba »).

Gr. 1: Toda la vida es sueño… Porque no hay límites entre los sueños y la realidad. ¿Dónde empieza y dónde acaba la ilusión? ¿Estamos viviendo en una mentira constante? On dort tout le temps et on ne vit pas vraiment. On a toujours l’impression que le rêve est réel, comme dans « Le voci di dentro ». Le rêve a un impact sur la réalité et la réalité a un impact sur le rêve. Gr.2: Cuando se despertó, el dinosaurio… Quand les dinosaures disparurent, le monde changea. Les homme sont apparus bien après, telle Lucie. Ils ont développé une conscience proprement humaine qui a permis de créer une société basée sur les liens entre chaque individu. Lorsqu’un homme rêva que son voisin tua son ami, cela brisa les liens créés au fil du temps par les hommes. Gr.3: Cuando Gregorio Samsa se despertó una mañana después de un sueño intranquilo… Como todas las noches Gregorio Samsa soñaba su muerte pero esta noche soñaba la muerte de su amigo. De una manera tan realista que pensaba que sus vecinos habían matado a su amigo. Alberto tomó un zapato porque era la primera cosa que había visto. Fue a casa de sus vecinos para defender a su amigo y entró en la casa con la intención de estrangular con los lazos de sus zapatos. Gr.4: ¿Qué es el mundo real sino el sueño que… … No podemos controlar? No lo podemos controlar porque en el sueño no podemos mentirnos a nosotros mismos. - Le rêve peut être contrôlé. - La réalité ne peut pas l’être. - Nous ne pouvons pas nous mentir dans nos rêves. - Nous le pouvons dans la réalité. - Le rêve ne peut cependant nous mentir. Gr. 5: Somos del mismo material con que se tejen los sueños,… Nous sommes faits de la même matière que les rêves, nous sommes esprits, évasion, nous finissons par disparaître mais le souvenir demeure. Nos rêves relèvent le voile du réel. Que disent-ils ? Que tissent-ils ? Le rêve reflète nos pensées refoulées qu’on cherche à cacher dans la vie présente. On sait qu’on ne rêve pas en se posant la question : « est-ce que je suis éveillé » ? L’inconscient confond le rêve avec la réalité. L’imaginaire construit le rêve. Le rêve nous libère-t-il des contraintes du réel ? La réalité, rêve ou cauchemar. Gr. 6: Si es bueno vivir, todavía es mejor soñar, y lo mejor de todo,… S’il est bon de vivre, il est encore mieux de rêver et de profiter de l’infinité des possibilités qu’offre le rêve, du plaisir de l’imagination. Cependant, la frontière entre rêve et réalité est fragile. On vit dans une société qui absorbe l’imagination au profit du concret.

Nos rêves:

Phase 2: … la vie (80 min.) La première activité a permis de s’approprier les lieux et d’avoir un échange entre tous les participants. Nous avons maintenant nos productions communes affichées sur le mur qui devient ainsi un espace commun à nous tous. Il est donc possible de s’interroger sur ce qui se passe dans cet espace. Marina Garcés a fait cela lorsqu’elle a écrit un article à partir d’une pièce de théâtre qu’elle est allée voir, elle le fait aussi dans son ouvrage lorsqu’elle raconte une anecdote comme point de départ de sa réfléxion. Nous aussi nous allons essayer de relier le rêve et l’imagination (notre première phase) avec la réalité de notre espace commun. Consigna 1 : réalisez cette tâche (30 min + 15 min.) Gr. 1 : Marina Garcés est allée voir cette pièce de théâtre (Le voci di dentro) et en a écrit l’article suivant (doc.1). Faites-en un résumé à la classe et mettez-vous d’accord sur une question que vous voulez lui adresser. Vous la noterez sur une feuille que je vous donnerai. Gr. 2 : Dans un ouvrage, Marina Garcés raconte l’anecdote suivante (doc.2): représentez-la à la classe mais en changeant un élément. Gr. 3 : Marina Garcés est allée voir cette pièce et en a écrit l’article suivant (doc.1). Présentez ses conclusions, donnez votre avis sur ce qu’elle dit et adressez-lui une question. On la notera sur une feuille que je vous donnerai. Gr. 4 : Dans un ouvrage, Marina Garcés raconte l’anecdote suivante (doc.2): expliquez-la et relevez les questions que cette anecdote soulève en vous. Ces questions vous les notterez sur un feuille que je vous donnerai. Gr. 5 : Marina Garcés est allée voir cette pièce de théâtre (Le voci di dentro) et en a écrit l’article suivant (doc.1). Faites-en un résumé à la classe et mettez-vous d’accord sur une question que vous voulez lui adresser. Vous la noterez sur une feuille que je vous donnerai. Groupe avec Marina Gracés : Marina Garcés est allée voir cette pièce de théâtre il y a quelque temps. Je vous demande de nous en faire un résumé afin qu’on puisse comprendre la pièce. Consigna 2 : Venez voir la feuille avec toutes les questions qui ont émergé. Vous pouvez y rajouter tout ce que vous voulez (15 min.) (Échangez, parlez, faites ce que vous voulez…) Les murs s’enrichissent, l’ensemble des participants s’approprie les lieux autrement que par la parole et par la place qui leur avait été assignée au début. C’est à la fois un temps de découverte du travail des autres, d’échange et de détente sans sortir de l’atelier. Une musique de fond accompagne et délimite ce temps.

Gr. 1 : Marina Garcés est allée voir cette pièce de théâtre (Le voci di dentro) et en a écrit l’article suivant (doc.1). Faites-en un résumé à la classe et mettez-vous d’accord sur une question que vous voulez lui adresser. Vous la noterez sur une feuille que je vous donnerai. Cette pièce nous interroge sur l’utilité du rêve dans la société. L’auteur pense que dormir est un acte de résistance contre le capitalisme qui accapare notre attention de manière permanente. Dormir serait « une interruption et un acte de sabotage » envers la machine productrice de bénéfices. L’homme n’est pas productif lorsqu’il dort. Gr. 3 : Marina Garcés est allée voir cette pièce (Le voci di dentro) et en a écrit l’article suivant (doc.1). Présentez ses conclusions, donnez votre avis sur ce qu’elle dit et adressez-lui une question. On la notera sur une feuille que je vous donnerai. Je préfère dormir plutôt que produire. Pour moi, rêver permet d’affirmer notre humanité constamment remise en question par la demande de productivité requise par le capitalisme. Pour moi rêver restera toujours quelque chose d’utopique Gr. 4 : Dans un ouvrage, Marina Garcés raconte l’anecdote suivante (doc.2): expliquez-la et relevez les questions que cette anecdote soulève en vous. Ces questions vous les noterez sur une feuille que je vous donnerai. Marina Garcés est avec un de ses enfants dans la rue, un homme l’approche et lui dit : j’ai faim. Elle lui tend la baguette qu’ils venaient d’acheter, l’homme la regarde et répète en haussant le ton : « j’ai faim ». Marina Garcés raconte cette sensation d’impuissance et de gêne mêlée de rage de sa part, le fossé qui s’est creusé entre les deux et la dignité dans la parole que le mendiant lui adresse. Groupe avec Marina Gracés : Marina Garcés est allée voir cette pièce de théâtre il y a quelque temps. Je vous demande de nous en faire un résumé afin qu’on puisse comprendre la pièce. Cette histoire se déroule en Italie, Alberto est un homme pauvre qui a rêvé le meurtre de l’un de ses amis. Ce rêve fut si réaliste qu’il y cru au réveil et, convaincu de la culpabilité de ses riches voisins, il se rendit au pas de leur porte. Les membres de cette famille se mirent à se suspecter les uns les autres. Ils firent part de leurs soupçons au pauvre Alberto sans remettre en cause un seul instant l’authenticité de ses dires. Il s’averra que le pauvre Alberto avait fait un mauvais rêve. S’en rendant compte, il en fait part aux membres de la famille, qui refusent d’y croire… « Une vérité est possible à tuer, mais un mensonge bien dit est immortel ».

La vie et les rêves:

Questions pour Marina Garcés : Que vaut l’idée du sommeil qui créé un monde commun ? Quelle place prennent vos rêves dans votre vie ? Pourquoi est-ce que c’est par le sommeil qu’on peut conserver une relation aux autres alors que le sommeil est solitaire ? Qu’est-ce qui nous rend responsables du monde ? Jusqu’où peut aller l’indifférence de l’être humain ? Peut-on aimer l’humanité abstraite universelle sans aimer l’humanité concrète du mendiant qui nous tend la main ? Est-ce que les gestes ordinaires de charité peuvent changer le monde ?

Les relations de pouvoir dans la construction d’un monde

communPhase 1: le rêve...

Phase 2: ... la vie

Phase 3: notre vie

Los encargados

La porte

Nous

Nos rêves

La vie et les rêves Questions à Marina Garcés

références

Phase 3: notre vie Nous sommes partis du rêve pour construire un espace commun. Cet espace est maintenant rempli de mots. C’est donc une partie de notre vie ensemble que nous allons essayer de transformer en article. Consigna 1 : je vous ai dit qu’il fallait que nous écrivions un texte de manière collective. Allons-y : Gr.1 : pensez à trois titres possibles, avec leurs sous-titres, de manière à ce que l’on puisse choisir celui qui nous convient le mieux. Gr.2 : il faudra rajouter des liens hypertexte à notre article. Pensez-en au moins quatre. Lesquels, pour quelles raisons, comment les insérerons-nous (avec quelle phrase) ? Gr.3 : nous devons aussi y mettre au moins une image. Proposez-nous trois images possibles et leurs légendes. Gr.4 : écrivez l’introduction de notre texte. Elle doit se finir par une question. Gr.5 : proposez le développement du texte, sous forme de réponse à une question. Gr.6 : écrivez notre conclusion. À chaque fois qu’une tâche est finie elle est affichée et le groupe reçoit une des consignes qui n’ont pas encore été terminées. Consigna 2: nous voilà avec un certain nombre de propositions. Il faut maintenant se mettre d’accord, faire des choix et terminer notre tâche. Les participants choisissent et moi j’écris sur l’ordinateur de manière à ce que notre production prenne forme (et vie) sur un écran.

Un monde commun est-il possible ? Le monde commun est une notion philosophique qui se base sur les réalités que l’on partage avec les autres. Mais pour que celui-ci soit possible, il doit prendre en compte les notions de réalité et de pouvoir afin qu’elles soient sur un même pied d’égalité. La question que l’on peut se poser alors est comment organiser un monde commun ? Le monde commun nous contient, nous relie à autrui et nous engage à la relation. Le monde commun c’est celui que nous n’avons pas choisi, c’est le mendiant qui nous surprend ou le voisin qui nous fatigue. Ce monde a ses limites, son lieu, son époque. Il contient sa part de danger mais le danger libère. Le monde commun a ses règles mais notre dignité lui échappe. Nos différences nous distinguent et nous relient. La tour de Babel fonde notre monde commun. Ce monde nous appelle à la responsabilité, comme le mendiant, comme l’élève, comme l’enfant. Le monde commun serait un concept ? Une réalité ? Ou une prison ? La réponse est dans le développement. Comment juger et conclure une œuvre qui nous dépasse…

Notre texte collectif:

Consigna 3 : mais, qu’en est-il du pouvoir ? Voici une grille que je vous propose de remplir à partir de ce que nous avons vécu ensemble. Un temps d’analyse doit nous permettre enfin d’interroger le rôle de chacun lors de l’atelier, son rapport au lieu dans lequel celui-ci s’est produit et les formes de relation qu’ont été mises en place. Ce retour sur la pratique viendra clore l’atelier dont le rideau sera tirée par « Los encargados » (les responsables de magasin).

Les relations de pouvoir dans la construction d’un monde

communPhase 1: le rêve...

Phase 2: ... la vie

Phase 3: notre vie

Los encargados

La porte

Nous

Nos rêves

La vie et les rêves Questions à Marina Garcés

références

Doc. 1 : www.lanativa.cat , Marina Garcés, consulté le 8/09/2014

Hay días largos, de noches cortas, que acaban por parecer un sueño (…) Hace dos días vi una obra de teatro impresionante, Le voci di dentro, del dramaturgo napolitano Eduardo de Filippo. Fuera, en las calles de Girona, había llegado el frío de golpe y llovía, como en un inesperado sueño invernal. Dentro del teatro, dos familias vecinas veían su vida convertida en una pesadilla debido a un sueño, confundido con la realidad, de uno de sus protagonistas.

Si buscáis la obra en la wikipedia, encontraréis la trama, el análisis de los personajes y fotografías que no os podéis perder de su autor, sabréis qué soñó el protagonista y qué consecuencias tiene este sueño sobre sus vecinos. Podréis relacionar esta pieza con toda la tradición literaria y filosófica sobre las fronteras borrosas entre el sueño y la vigilia, el sueño y la realidad. Pero lo que es más inquietante de Le voci di dentro es que este sueño viene a poner en crisis la vida de una comunidad de personas -familiares, vecinos- que declaran insistentemente no poder dormir. Uno tras otro, de buena mañana, afirman no haber dormido, no poder conciliar el sueño, dormir cada vez menos y peor. Y expresan el deseo del sueño como un lujo perdido, como un privilegio de pocos. (…)

En la Italia surgida de la segunda guerra mundial, estos personajes representan el inicio de la sociedad del malestar. (…) “Muertos, todo está lleno de muertos”, dice el protagonista, y el teatro estalla a reír, porque los italianos tienen la gracia de hacer comedia sin perder la profundidad ni la radicalidad. Todo está lleno de muertos que baten puertas cuando es oscuro y de gusanos que acosan a los pocos sueños que podremos arrancar a la noche. Ya no podremos dormir.

Esta dificultad para dormir (…) es el nuevo recurso, el último resquicio por donde el capitalismo actual se inflitra hasta el último rincón de nuestras vidas. Al menos eso es lo que afirma Jonathan Crary en uno de sus últimos libros, titulado 24/7 (Verso, 2013), es decir, 24 horas, 7 días a la semana. Casualmente, este libro me cayó en las manos esa misma noche gerundense y lo he devorado en menos de 24 horas. Crary es contundente: el sueño era el último bastión que le quedaba al capitalismo para colonizar nuestras vidas e incorporar cada uno de los rincones, y cada uno de los momentos, al tiempo continuo de la producción, del consumo y de la comunicación. Dormir es un obstáculo porqué descansar es desconectar, retirarse es interrumpir y aplazar la exposición continua a una movilización sin reposo, a una visibilidad sin sombra y al flujo continuo de la interactividad. Esto está claro, y por eso los aparatos han conseguido entrar desde hace tiempo en nuestras habitaciones, primero los televisores, ahora los dispositivos móviles que, escondidos entre las sábanas, nos recuerdan que nuestro sueño es sólo un simulacro y que, aunque no lo parezca, seguimos allí, siempre a punto, dispuestos.

En el capitalismo actual no se puede no estar disponible. (…) Aprender de nuevo a dormir sería, pues, en primer lugar, un acto de resistencia a la captura de la atención y a la explotación integral de la vida por parte del capitalismo actual: dormir para interrumpir, dormir para poder soñar, dormir para dejar de ser y para perder los contornos del yo, dormir, en definitiva, para sabotear la máquina de producir beneficio a partir no sólo de nuestro trabajo, cada vez más escaso e innecesario, sino del conjunto de nuestra actividad.

Pero Crary va aún más allá y nos da otra explicación de la peligrosidad de los cuerpos que duermen para el sistema actual: “Dormir es una de las pocas experiencias que quedan donde, conscientemente o no, nos abandonamos al cuidado de los demás. Por muy solitario y privado que pueda parecer alguien que duerme, todavía no está del todo separado de las tramas del apoyo mutuo y de la confianza, por muy estropeados que puedan estar estos vínculos.” (P.125) Así, añade Crary, “en la despersonalización del sueño, el que duerme habita un mundo común” (p.126). (…) La imposibilidad del sueño es, por tanto, la imposibilidad de un mundo común donde poder descansar y abandonarse. Cuando cada uno se juega solo su conexión con el mundo, cuando cada uno se juega solo su éxito y su fracaso, cuando la vida es un juego de oportunidades en el que cada uno de nosotros gana o pierde la partida de su vida contra los otros, no puede haber reposo.

La imposibilidad del sueño es, por tanto, la imposibilidad de un mundo común donde poder descansar y abandonarse

Dernières précisions bibliographiques:

Citations du début d’atelier:

Gr. 1: … Que toda la vida es sueño y los sueños, sueños son. (CALDERON de la Barca: La vida es sueño)

Gr.2: Cuando se despertó, el dinosaurio todavía estaba allí, de Augusto MONTERROSO, es considerado como el cuento más corto de la literatura hispánica.

Gr.3: Cuando Gregorio Samsa se despertó una mañana después de un sueño intranquilo se encontró sobre su cama convertido en un monstruoso insecto. (KAFKA, F: La métamorphose)

Gr.4: ¿Qué es el mundo real sino el sueño que soñamos todos; el sueño común? (UNAMUNO, M; philosophe espagnol)

Gr. 5: Somos del mismo material con que se tejen los sueños, nuestra pequeña vida está rodeada de sueño… (SHAKESPEARE, W)

Gr. 6: Si es bueno vivir, todavía es mejor soñar, y lo mejor de todo, despertar. (MACHADO, A; poète espagnol)

Autres ressources utilisées pendant l’atelier:

Tableau projeté: La masia de Joan MIRO (Huile sur toile, National Gallery, Washington, USA)

Musique : J.S BACH, Brandenburg concertos, interprété par Jordi SAVALL.