Les serranos et le pont de Capilla au XVème siècle

Les s e r r a n o s et le pont de Capilla XV me sitecle*

a n

M.-C. Gerbet

Despite a f ew pioneering studies into transhumant raising in the kingdom of Castile much work in this f ield has yet to be done. We are acquainted with its general organisation but more rarely with its local manifestations. On the whole we know of the revenues it yielded to the Crown but less of those it delivered to the lords. It was during a lawsuit brought by the Mesta at the end of the fifteenth century against the lord of Capilla, whom it accu- sed of imposing illegal taxes upon the migration of the winter herds across the Capilla bridge on their way to the Extramadura of the south, that a rich documentation was collected by the incriminated party. This documentation holds a twofold interest for us:first it informs us about the region of origin of the animals which followed this migration, the number of herds involved, their composition and their owners" and shepherds; second it gives us knowledge of the revenues which a lord could ex- tract from the collection of taxes imposed on the migration, or transhumance, itself.

* Lcs car tes et d i a g r a m m e s son t placds "l la fin.

La pdriode postdrieure aux Cortes" de Tol~de (1480), of 1 de sdvbres mesures furent prises pour interdire route perception injustifide, en part icul ier sur le b&ail t r anshumant , se caractdrisa par une offensive en force de la Mesta, l 'organisme officiel de la t ranshumance, pour tenter de se lib~rer de tome taxe estimde par elle arbitraire. A cet eft~l, elle en tama de multiples et in terminables procbs mais ne parvint que part iel lement i~ at te indre son objectif. Remarquons qu'elle fit parfois preuve de mauvaise foi dans ses revendications.

La Mesta contesta ainsi le pdage 5 acquit- ter au pont de Capilla. Situ~ en Estrdma- dure du sud, sur le Gu a d i a n a menor, il const i tuai t une des nombreuses voies d'ac- cbs aux excellents pfiturages d 'hiver de La Serena. Le 9 avril 1382, Diego Ldpez de Zfifiiga, g rand jus t i c i e r de roi, avait fair l 'ac- quisit ion de la seigneurie de Capilla, situde de part et d ' au t re du fleuve, comprenan t la bourgade de Capil la et les villages de Pefia del Sordo, Garlitos, Zarza et Pobladdvela (voir carte I I I ) . 1 En 1397, il fbnda le majorat dit 'de Bdjar', comprenan t entre autres seigneuries celle de Capilla. En 1399, le roi Enr ique I I I confirma ~ Diego Ldpez de Zt'l- fiiga l 'exemption, pour ses sujets de Capilla, de tous les impgts directs ordinaires royaux, en se r&ervant toutefois le revenu des alcabalas (taxes pesant sur toutes les transac- tions), mais sans rien pr~ciser quan t fi un dventuel droit de percevoir un pdage pour le passage du pont. Ces dispositions furent confirm~es fi diff6rentes reprises: 1420, 1457 et 1477. 2

Ddsireux d 'accrol tre le trafic sur le pont, alors en bois donc d 'une certaine fragilitd., et par lfi m~me les revenus que, de manibre trbs vraisemblable, il tirait d ' un pdage pro-

Journal of Medieval History 17(1991) 353-384 0304-4181/91/$03.50 © 1991--Elsevier Science Publishers B.V. All rights reserved 3 5 3

bable, Don Pedro, ills de Diego Ldpez et futur comte de Plasencia, passa en 1423 un accord avec la 3lesta, aux termes duquel le premier s'engageait ~ ddifier ~ ses ffais un pont de pierre ~ Capilla et la seconde ~ ac- quitter trois t&es de bdtail pour mille, deux

titre de montazgo, redevance pour l'utili- sation des communaux et une troisibme comine pdage proprement dit. :~ En 1492, la Mesta intenta un procbs au ills de Don Pe- dro, Don Alvaro de Z6fiiga, seigneur de Ca- pilla, accust x de percevoir un 'imp& nou- vcau', sans titre justificatif. A propos de ce litige, qui dura bien au-delg du Moyen-Age, aucune partie ne parvenant g tburnir une prcuve de soil bon droit, les Z6fiiga rduni- rent toute une documentation qui nous est parvenue, constitude tout d 'abord de copies des comptes royaux dtablissant que sous Juan II (1406-1454), puis en 1492, 1507, 1508 et 1510, le mon/azgo de Capilla n'avait pas dtd bailld fi ferme par les comptablcs du roi, ce que confirme la consultation des archives de Simancas, mais ne prouve pas que les Z6fiiga aient d~tenu le droit de pr61ever un montazgo seigneurial pour leur compte. 4 Une pi/ece maitresse, une sentence du Conseil Royal, du 8 juin 1492, drigd ell tri- bunal supreme, ~a la suite d 'une enquire me- use 5_ Capilla, reconnut que le pr~lbvement de trois t&es par millier dtait ancien ct en autorisa la perception provisoire (apr6s sus- pension) jusqu"a la conclusion du proces." 7' Mais, surtout, l'dnorine dossier comprenait des documents comptables trbs intdressants, consistant en diffdrentes copies des comptes du majordome de la seigneurie de Capilla de 1428 "a 1462, date du ddtachemcnt de la seigneurie de Capilla du majorat de Bdjar) Les cahiers conservds pour les anndes 1428- 29, 1451-52, 1452-53, 1453-34 et 1460-61

se r&'~lent d 'un intdr& considdrable pour l'dtude des modalitds de la grande transhumance, indiquant le hombre de troupeaux franchissant de pont de Capilla, leur taille, leur origine, la date de leur passage, le nombre de t&es pr~levdes, tout en mentionnant assez frdquemment d'autres revenus seigneuriaux sur le bdtail t ranshumant, tels que l'affermage des dehesas ou pfiturages, la demi-dime prdlevde sur les agneaux, ainsi que d'autres prdlbvelnents. Une comparai- son cst ainsi rendue possible.

1. La provenance des trozq)eaux Iranshumants oa serranos &,enus d~u-delh de la sierra)

1.1 La rdgion d'orgine (voir carte I) I.es troupeaux qui empruntaient le pont de Capilla pour aller hiverner en Estr&nadure du sud provenaient quasiment tous d'un territoire de 120kin sur 100, situd en Vieille Castille, mais ressortissant 5~ deux domaines g~ographiques distincts: au sud la haute vallde du Duero, principalement sa rive droite, tandis qu'au nord, au-del~t des Monts Ibdriques, la rdgion appel~e Rioja est draln~e par des fleuves orient& sud-nord, appartenant au bassin de l'Ebre. M~me dualitd en ce qui concerne l'histoire: le territoire qui nous int~resse est constitu~, au nord. des confins mdridionaux des merindades (circonscriptions administrative) de Lo- grofio et Santo Domingo de Silos, appartenant 5, la merindad mawr de Cas/illa, compos~e de tortes prdcocement repeupl~Ses, dbs les IXbme et X~-me si~cles, ayant rdsist~ victo- rieuscment aux campagnes d'A1-Mansur (976-1002). Tandis qu'au sud se situent des doInaines rcconquis aux XIbme et XII~.:me si~cles, ddnommds Extremadura de Ols/i/la et divis~s administrativement en quarante-

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deux comunidades de villa y tierra (agglom6ra- tions avec leur finage), relevant du roi sauf de rares exceptions et trbs autonomes. La ligne de d6marcation entre ces deux domaines suivait assez fid~lement le cours du Duero, de Tordesillas 5, Pefiafiel puis s'en dcartait, d 'Agreda 5, Aranda, pour inclure, au nord, les quatre petites communidades de Yanguas, San Pedro Manrique, Magafia et Agreda qui, g~ographiquement ne regar- dent pas vers le bassin du haut Duero, ainsi que la grosse communautd de Soria, aux 240 villages, en pleine Extremadura (Mart/- nez, 1983:9). Ce sont ces cinq dernibres qui retiendront notre attention. Sur le plan reli- gieux, ces confins, proches de la Couronne d 'Aragon et de la Navarre, ressortissaient aux ~v~chds de Burgos (exempt), Calahorra (pour la r6gion des merindades) et Osma (pour la comunidad de Soria).

En ddpit de ces disparit~s, cette r~gion possbde une incontestable unitd qui lui est conf6r6e par son relief accident~ de moyenne montagne o~ les sierras se succbdent, in- dividualis~es par de multiples cours d'eau, (comme La Demanda, Urbidn, Camero) son climat rigoureux l'hiver, humide et frais l'dtd, trbs propice 5, l'~levage, 5, condition de pratiquer l'hiver une transhumance 'inver- se' vers des rdgions plus cldmentes. Les trois diocbses susdits 6taient rattachds, en ce qui concernait la transhumance, fi la cuadrilla, puis partido de Soria, une des quatre capita- les de la 31esta (Klein 1920:65).

Bien que t o u s l e s troupeaux transhumants du royaume aient 6t6 places sous l 'autoritd et la protection de la ~Iesta, nous discernons mal l 'intervention de cette dernibre dans l 'organisation mat&id le de la transhumance. Or les comptes du pont de Capilla nous fournissent 5, ce propos des

pr~cisions trbs intdressantes. D'auprbs Pe- dro Garcia Martin (1985:146), les ~leveurs transhumants, appelds serranos, membres de la Mesta dtaient, soit group6s en cuadrillas (avec leurs propres b&es), soit employds comme mayorales (chefs bergers) ou pastores pour garder les tr~s grands troupeaux (eaba- gas). L'employ6 du p6age (fiel), charg~ de tenir les comptes, indiquait pour chaque troupeau le jour de passage, le nombre de b~tes (surtout brebis, avec quelques moutons et vaches), le nom du propridtaire et son domicile (segor de ganado ou due~o), parfois le prdnom et le nom du berger qui faisait la d~claration et acquittait le p6age (en hombre de ...), mais jamais son origine gdographique. Nous avons considdrd comme formant un tout ce groupe social de pro- pridtaires sddentaires, d~tenant sumsam- ment de b&es pour louer les services d 'un ou plusieurs pasteurs, qui avaient vraisemblablement le droit d 'adjoindre au troupeau quelques b~tes 5, eux. De ce premier groupe, se d&narquait nettement celui des petits propri&aires prat iquant eux-m~mes l'61eva- ge, des bergers ayant pris 5, bail du b~tail appartenant 5, diffdrentes personnes, voire tout un village mais qui acquittaient le pdage en leur propre n o m e t pr6cisaient leur lieu d'origine. Notons simplement que chaque troupeau semble autonome, tant dans sa formation que dans ses d@lacements.

Le report sur une carte des agglom6ra- tions figurant dans les comptes du p6age, dans la mesure off elles ont pu &re locali- sdes, permet non seulement de ddlimiter la r6gion ci-dessus ddcrite, mais aussi d'obser- ver quelques diff6rences: dans le sud des merindades, les villages qui envoient des b~tes transhumer, souvent mitoyens, forment une trame 5. maille serr~. En revanche, cela est

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moins net pour la comunidad de Yanguas (seigneuriale), dont trois seulement des vingt-cinq hameaux sont citds, celle de San Pedro Manrique aux vingt-cinq villages non dvoquds, celle de Magafia dont une seule aldea sur cinq figure sur les listes et, enfin, celle d 'Agreda dont deux villages sur dix- sept sont recens~s. Mais le plus remarquable est que la vaste comunidad de Soria, aux 240 aldeas, n'en compte que seize, principalement dans le nord du finage, pour envoyer des b~tes 5. Capilla (Martlnez, 1983:53). Mais il n'y a pas lieu de s'en dtonner car la r~gion sorienne, trbs pastorale, disposait de cagadas, routes de transhumance, plus orien- tales, qui la mettaient en relations plus rapi- des avec les hivernages. I1 est vraisemblable que seule une petite partie du b&ail sorien transhumait vers la Serena par le pont de Capilla.

Examinons maintenant la provenance des troupeaux lors des passages successifs 5. Capilla (voir carte II).

1428: les comptes du pdage dnum~rent vingt-six localit~s et en omettent une, ce qui n'est pas exceptionnel. L 'or thographe est souvent fantaisiste: Anguas ou Yanguas, Chamilla ou San Lara pour San Millan de Lara. Tout a pu ~tre localis~, 5. l 'exception de Valdetorres, village ddpendant de Soria. Toutes les agglom&ations sont considdr~.es comme des entitds autonomes, m~me si elles se trouvent dans la d@endance administrative d 'une villa royale ou seigneuriale. Ces vingt-six agglom6rations recensdes ainsi 5. l 'automne 1428, pourvoyeuses de troupeaux franchissant le pont de Capilla, se retrou- vent en 1454 et presque routes en 1460. Sept d'entre elles figurent sur toutes les listes: Yanguas, Poyales, Mansilla, Viniegra, Vi- niegra de suso, Villoslada et Lumbreras.

Nous les avons reportdes sur la carte II, en les soulignant de deux traits = = ) . En outre, chaque localit~ port~e sur la carte a dtd assortie d 'un chiffre indiquant le nombre de troupeaux envoyds (lorsqu'il y e n a plus d'un). Trois domaines apparaissent avec nettetd: tout d 'abord, dans la partie nord- ouest, nous remarquons une sorte de 'crois- sant', s'dtirant de l 'Oja au Leza en contour- nant la sierra de la Demanda, formant dans la zone m6ridionale des merindades un dense rdseau villageois entre lesquels les troupeaux se rdpartissent de mani~re assez r6gu- libre. Ensuite, 5. l'est, Yanguas, ~t la t&e d 'un petit finage, constitue un p61e tr~s important, ind@endamment de ses villages (comme les Aldehuelas par exemple). En- fin, au sud-est, quelques agglom6rations isol6es et peu pourvoyeuses de troupeaux gravitent autour de Soria, la plus m~ridionale des localitds.

1451: apr~s vingt-trois anndes non docu- mentdes, la liste des passages de l 'automne 1451 n'dnumbre que vingt localitds, donc moins qu'en 1428. L'une, Palomares n'a pu atre localisde tandis que l'autre, Escobosa, est pr&ente ~t la lois au sud-ouest et au sud- est de Soria (cette derni~re localisation sem- blant plus probable). Outre les sept agglomdrations pr~cddentes, soulign~es d 'un double trait, nous remarquons quelques noms nouveaux qui seront par la suite, eux aussi, citds presque chaque annie: Ventro- sa, Enciso, Gallinero et Molinos (soulignds d 'un trait). La r@artition g~n&ale n'accuse gubre de variation, 5. l 'exception toutefois d 'une l~g&re progression vers le sud et l 'ouest de Sofia.

1452: Trente agglomdrations figurent sur les listes. Deux, E1 Codoso ou Cardoso et Condemios ont dchappd 5. toute tentative de

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localisation. A ceci il convient d'ajouter que dans onze cas l'origine des troupeaux n'a pas ~t~ consignee. Quoiqu'il en soit il s'est produit une nette augmentation du nombre de localit~s dont les troupeaux empruntent le pont de Capilla, par rapport fi 1451 et 1428. Nous notons sur la carte outre la pr& sence des sept localit~s habituelles ( = = ) , des quatre apparues en 1451 ( - - - - ) , de quatre nouvelles: Agreda, San Pedro, Val- dejefia et Zamardn, citdes ~t nouveau par la suite et soulign~es d 'un pointilld ( - - ) , mais aussi de Almarza, Castilfr/o, la Losilla, Nar- ros et Miranda qui ne rdapparaltront plus gu~re par la suite. Carrascosa, citde en 1428, l'est tt nouveau, apr& une ~clipse. Dans l'ensemble, la densitd s'accrolt dans la r~gion sorienne.

1453: ~ nouveau, le nombre des agglom& rations accuse une chute, ne s'~levant plus qu'5~ dix-sept, mais il faut tenir compte de treize absences de localisation. Nous retrou- vons les groupes pr~c~demment cites, at/x- quels il convient d'ajouter trois localit~s citdes en 1428 et qui font leur rdapparition: San Romfin, Ajamil et Brieva (noms entou- r~s sur la carte). Ces villages et bourgades apparaissent masses dans le nord et l'est.

1454: vingt-neuf localitds ont pu &re re- potties sur la carte, mais trois n 'ont pu l'~tre. Notons, outre la pr&ence des groupes d'agglom~rations habituels, des mentions nouvelles de Nieva, Pobar, Ortigosa et So- fia (noms entourds), la premi6re apparition de Fuentes de Magafia, Matalebreras, Bor- jabad, San Andr& et Vellosilla.

1460: le nombre des agglomerations demeure stable par rapport fi 1453 et 1454. I1 n'y a guEre de nouveautds (Neyla, Monte- negro) et quelques rdapparitions apr~s une dclipse. La progression dans la r~gion so-

rienne semble ralentie. Remarquons, en mani~re de conclusion,

une certaine stabilitd: ce sont les villages et bourgades du nord, appartenant aux merindades, qui envoient le plus rdguli~rement des troupeaux transhumer en Estrdmadure, ainsi que la ville de Yanguas. La r~gion sorienne est moins bien repr~sentde, fait preuve de moins de stabilitd. Soria est loin d'etre citde fi chaque lois.

1.2 Les tmupeaux, taille et provenance Comme nous l'avons ddj~ remarqud, si un nombre ~lev6 d'agglom6rations envoyait chaque annde hiverner ~t La Serena un troupeau de brebis, accessoirement de moutons, rarement de bovins, d'autres n'avaient recours ~ cette pratique que de mani~re dpiso- dique, se contentant parfois de regrouper toutes leurs b&es, sous la houlette d 'un seul berger. Les comptes du pdage de Capilla permettent une reconstitution des troupeaux (voir graphique I).

1428-1429: les 90 troupeaux recens& tota- lisent 200 585 t~tes de b&ail. Le tableau 1 ne tient compte que des localit& qui fournissent plus d 'un troupeau.

Le troupeau moyen, pour l 'ensemble des vingt-cinq localit& (envoyant plusieurs troupeaux ou se contentant d 'un seul) est de 2 228 t&es, mais ce chiffre cache une grande vari6td. D'une part les troupeaux 'uniques' sont plus dtoffds (2 637) que les troupeaux muhiples (2 159). D'autre part les chiffres vont de 411 t&es fi 10 886. Qua- tre caba~as comptent plus de 5 000 t~tes et mdritent bien ce nom r~serv~ aux trbs grands troupeaux: cmen trouve deux "a Yan- guas (10886 et 5 183), une fi Povales (8 005) et une fi Briexa (7 416). Six halos ou petits troupeaux ne rdunissent pas 1000

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Tableau 1

localit& cnvovant nombrc de hombre de plus d 'un troupcau troupcaux ])~tes

E: Evlremadura

E. Yanguas 27 58 087

Povalcs 12 25 287

E. San Pedro 7 14 560

Ort igosa 7 10 932

N i e v a 6 11 069

E. Sof ia 3 10 705

E. M o l i n o s 3 7 416

Brieva 2 9 216

V i n i c g r a de suso 1 3 711

V in i egra 1 5 710

Villoslada 2 3 995

Tori'ccilla cn Camcros 2 5 606

77 dont 42 d'E. 166 294

% l)ar rapport au chitt?'c mille mox cnnc tolal ctcs t)~tcs ct des troupeaux

troupcaux t ranshumant (I~tes)

29% des tdtcs 30% des troupcaux 2 151

12,5% 2 107 d e s t~tCS 13,5% des trouI)caux

7.2% des t~tes 7,7% des troui)caux 2 120

'},5% des t(~tcs 7,7% des tr(}ul)CaUX ] 561

5,3% (h's t~tt's (5,6(~/o d e s l l ' O l d p c a u x ] 844

t 5.3% des tt~tes 9 141 5,5% des troup{ql.ux

t 3,7% des t&cs '2 479 3,3% des tr(}ul)caux

{4,6% des tt~tt's 2,2% des Iroul)eaux 4 6()8

1,,()% des t&{'s 1 82)') 2,2% des tl'Otll)('atlX

{9 0(}/ _,{}/o des t{~lcs 9 870 2,2% des troupcaux

{ 2% des t,~tes 2,2% des troupeaux I 997

2,8% des 16tes 9 803 2.2% des u'Oul)eaux

82.9% des tdtcs '2 159 = : (1 8,),,)/o (los trouI)caux

t~tes. 972 5. Ortigosa, 920 et 816 "a Yanguas , 411 5. Mol inos , 976 5. San Mil lan et 870 Viniegra de suso. Soul ignons la part 6c- rasante prise par Yanguas et Poyales, avec 83 374 t6tes soit 42% des transhumants , et 39 troupeaux, soit 43% d'entre eux. Ceci r&:ble une bonne ad{:quation entre le nombre de b&es et le hombre de troupeaux dont la taille est proche de la movenne

g&%rale. Cette derni~re n'est d'aillcurs largcment ddpassde que lorsque le hombre de troupeaux est it la f<)is faible et, surtout, peu homog~ne , comprenant un gros rebafio par exemple, co inme 5. Brieva, Mol inos , Torrecil la en Cameros et Viniegra (voir graphique I).

1451-1452." soixante-trois troupeaux comptant 97 348 tares, dont 109 vaches ont

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Tableau 2

localitds envovant nombre de nombre de plus d'un troupeau troupeaux b~tes

E: Evtremadum


\:iniegra de suso 6 9 512

Lumbresas 4 7 968

Vcntrosa 4 6 158

Povales 3 8 805

Enciso 3 3 756

\:illoslada 2 3 160

Nieva 2 3 481

E. Molinos 2 11 184

Laguna 2 2 105

40 dont 17 d'E. 72 001

% par rapport au chiffve taille moyenne tolal des b~3tes et des troupeaux

troupeaux transhumant (t&es)

16,3% des rates 19% des troupeaux 1 322

9,8% des t&es 9,5% des troupeaux 1 585

8,2% des tates 6,3% des troupeaux 1 992

6,3% des totes 1 539 6,3% des troupeaux

9% des t&es 4,7% des troupeaux 2 668

3,8% des t~tes 1 252 4,7% des troupeaux

3,2% des t~tes 1 580 312% des troupeaux

3,6% des t~tcs 1 740 3,2% des troupeaux

11,5% des t~tes 5 592 3,2% des troupeaux

2,2% des t~tcs 1 052 3,2% des troupeaux

74% des t~tes 1 800 63,4% des troupeaux

f ranchi le pon t de Cap i l l a ~t l ' a u t o m n e 1451, mais onze n ' o n t 6t6 recens~s q u ' u n e fois ins- tall6s dans les dehesas (pfi turages) avec une g r a n d e imprdc is ion sur leur origine g6ogra- ph ique . Nous s o m m e s toutefois stirs, d ' ap rb s le m o n t a n t du medio diezmo (demi- d~me) qu ' i l s ' ag i t b ien de serranos (voir plus loin). Dix localit6s, soit la moiti~, n ' o n t en- voy~ q u ' u n t roupeau , en m o y e n n e de 2 534 t&es ( t ab leau 2).

C ' e s t le t ab leau le plus homog~ne que nous poss6dions car la p r d p o n d d r a n c e de Y a n g u a s est b e a u c o u p moins 6crasante . I1

s ' ag i t v r a i s e m b l a b l e m e n t d ' u n e annde m & diocre pou r l '61evage de la rdgion, ce qui a l a r g e m e n t cont r ibu~ ~t ' r a b o t e r ' les di f f&ences. No tons c e p e n d a n t deux t r o u p e a u x de plus de 5 000 tetes (Molinos: 6 044 et M a n - silla: 6 900), tandis que la caba~a la plus fournie de Y a n g u a s ne d @ a s s e pas 4 198 b&es. H u i t hatos sont inf~r ieurs / t 1 000: En- ciso (940, 860 et 950), Y a n g u a s (960, 600, 567), H e r r e r a (500), Aldeyue las (574).

L a ' m o y e n n e ' totale ( t r o u p e a u x un iques et mul t ip les rdunis) est de 1 545, ce qui est tr~s in f&ieur /~ celle de 1 428. Mais l '6car t

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s'est accru entre la taille moyenne des reba- ~os 'uniques' (2 534 t~tes) et celle des 'multiples' (1 800), ce qui tendrait 5. prouver que certaines petites localitds rassemblaient toutes leurs b~tes en un seul troupeau. La part de l'Extremadura, par rapport aux merindades accuse un net d6clin.

En 1452-1453: cent troupeaux, comptant 158 889 t~tes, transhum~rent (tableau 3).

La moyenne totale (1 588) est tr~s ldg~rement supdrieure fi celle de l'ann6e pr6cdden- te. Celle des reba~os multiples ne lui est que de tr~s peu inf6rieure (1 523), mais demeure toujours nettement ddpassde par celle des troupeaux uniques (1 733). Trois cabagas comptent plus de 5 000 t&es: 5. Yanguas (5900), 5. Mansilla (5900), 5. Molinos (6 250), tandis que vingt-quatre hatos comp-

Tableau 3

localitds envovant hombre de hombre de plus d'un troupeau t roupeaux I)0tcs

E: E,xlrema&zra


Vent rosa 7 8 472

Lumbrcras 5 6 296

E. Enciso 5 6 036

E. Vil lar de Maya 4 2 446

Mansilla 3 5 900

Viniegra 3 4 798

E. Gallinero 3 5 100

Pinilla de Barruecos 3 2 000

E. Almarza 3 4 732

E. Agreda 2 3 423

E. Molinos 2 9 365

69 dont 43 d'E. 105 147

% par rapport au chiffre taille moycnne lola! des b0tes et des t roupeaux

t roupeaux t r a n s h u m a n t (totes)

29,3% des totes 29% des t roupeaux 1 606

- ~ o ^ /:),. Yo des tetes [7% dcs t roupeaux 1 210

{4% des totes 5% des t roupcaux I 259


1.5% des totes 4°/0 des t roupcaux 611

3,7% des t&es 3% des t roupeaux '2 9'29

3% des totes 1 599 3% des t roupeaux

3,2% des t&cs 3% des tl 'oupeaux 1 700


I 3% des totes 1 577 3% des t roupeaux



66% des totes I 52',3

(39% des t roupeaux

360

tent moins de 1 000 b~tes: 5. Enciso (954 et 850), ~t Ventrosa (859, 835, 700, 978), 5. Gallinero (640), ~t Lumbreras (900, 818), 5. Yanguas (650, 959, 800, 855 ,935 , 780, 920, 967, 680), Villar de Maya (540, 683, 540, 683), Toltafios (912) et Viniegra (965). Le cas de Yanguas exceptd, qui domine 5. nouveau massivement, on note une relative uni- formisation entre les centres ~leveurs ainsi

qu'une suprdmatie nouvelle de l'Extremadu- r a .

1453-1454: quatre-vingt trois troupeaux ont dt6 compt& au passage du pont aux- quels il convient d'ajouter quatre autres si- gnal& dans les dehesas, sans indication d'origine mais vraisemblablement transhumants, soit 145 954 t~tes et vingt-et-un dans les pfiturages (tableau 4).

Tableau 4

localitds enx oyant nombrc de nombrc de plus d 'un t roupeau t roupeaux b~tes

E: E',tremadura


Vcnt rosa 8 14 597

Enciso 5 6 704

Lumbreras 4 7 816

Villoslada 4 5 322

Mansi l la 3 7 169

E. Agreda 3 6 441

E. Valdejefia 3 3 982

: \ jamil 2 4 360

E. Ahnarza 2 2 950

Povales 2 4 895

64 dont 36 d 'E. 108 563

{}/0 par rapport au chili're lola/des b~tes ct

trotlpeatlx t r a n s h u m a n t

30,3% des t~tes 32% des t roupeaux

10% dcs t~tes 9,2% des t roupeaux

4,6% des t~tes 5,7% des t roupeaux

5,3% des t~tes 4,6% des t roupcaux

{ 3,6% des t&es 4,1% des t roupeaux

5% des t~tes 3.4% des t roupeaux

4,4% des t~tcs 3,4% des t roupeaux


3% des t(;tes 2,3% des t roupcaux

2% des t~tes 2,3% des t roupcaux

3,3% des t~tcs 2,3% des t roupeaux

74,4% des t~tes 73.5% des troupeaux

taillc movcnn(, des t rotlpe:.ttl x

{t~tcs)

583

1 894

1340

1 954

1330

2 389

2 147

1 ',327

2 180

I I73

2 447

1 696

361

362

La moyenne totale des troupeaux est trbs proche de celle des anndes pass~es, 1 677, de m&ne que de celle des troupeaux 'multiples' (1 696) et 'uniques' (1 626). Yanguas domine toujours d 'une maniare dcrasante et l 'Extr~madure fournit plus de la moiti~ des animaux. Aucun troupeau ne compte 5 000 tates, les plus importants ne d@assant pas 4 132 (Mansilla), 3 868 (Yanguas) (Ajamil) et 3 060 (Viniegra de suso). Neuf hatos comptent moins de 1 000 tares: 910, 952 et 900 ~ Yanguas, 966 et 950 ~t Villoslada, 250 /~ Poyales, 840 ~ Almarza, 920 fi Agreda et 950 ~ Carrascosa.

1454-1455:163 769 t~tes d'ovins et quatorze vaches, r@arties entre 108 troupeaux franchirent le pont de Capilla. Dix-sept localitds sur vingt-neuffirent t ranshumer plus d 'un reba~o (tableau 5).

La moyenne g~ndrale (l 516) reste assez stable, tandis que l'dcart se creuse ~t nouveau entre la moyenne des troupeaux multiples par agglomdration (1 412) et celle des troupeaux uniques (1 948). La pr@ond& rance de Yanguas accuse un fldchissement. Seul Molinos compte une caba~a de 5 000 t&es, Mansilla n 'en ayant qu 'une de 4 044 et Poyales de 3 450. Cette derniare localit~ qui, jusque-l~, envoyait presque toujours le plus gros troupeau, se voit ddsormais sup- plant~e. On ne recense pas moins de vingt- six hatos de moins de 1 000 t~tes: douze ~t Yanguas (730, 333,885,960, 790, 900, 950, 63, 880, 790, 743, 14 vaches), deux fi Ven- trosa (861 et 872), un fi Lumbreras (360), trois 5~ Nieva (950, 940 et 700), deux dans la tierra (finage) de Sofia (850 et 898), un/ t Agreda (770), Villoslada (890), Ortigosa (526) et Zamardn (882).

1460-1461: 122 troupeaux rassemblant 210 800 t~tes se prdsentarent au p~age de

Capilla, parmi lesquels 107 provenaient de 21 localitds et quinze seulement dtaient issus d'agglomdrations '~t troupeau unique', (tableau 6).

Le nombre des troupeaux, tout comme leur importance accusent une nette augmentation, ce qui se reflate dans la moyenne g~n~rale (1 727). Yanguas r~cu- pare le terrain perdu et la part de l'Extrema- dura ne cesse de croitre. Seul diminue l~garement l'~cart entre la moyenne des agglomdrations ~t multiples troupeaux (1 695) et celles ~t troupeaux uniques (1 961). Quatre localitds envoient une cabaga d@assant 5 000 t~tes: San Romfin (8 806), Yanguas (5 751), San Andrds (5536), Gallinero (5 000). Mansilla est d@assde, en d@it d 'une moyenne tras dlevde. Enfin en recense vingt-quatre hatos de moins de 1 000 b~tes: Ventrosa (830), Villoslada (614 et 815), San Pedro (635), Lumbreras (615), Ortigosa (612), Yanguas (616, 947, 826, 730, 744), Enciso (666,978), Gallinero (677, 793), San AndrOs (980), Agreda (500), Carrascosa (680, 950), Soria (882), Valdejefia (850, 697 et 890), Molinos (792).

De l 'examen de ces listes nous pouvons tirer un certain nombre de remarques. Yan- guas pr~domine de maniare ~crasante, sauf en 1451. Tras remarquable appara~t le v~ri- table foss~ s~parant Yanguas de la seconde agglomeration (par le nombre de troupeaux et de t~tes de b~tail). Si, en 1428, le rapport est l~garement sup~rieur au double, en 1451 ~gal au double, en 1452, 1453, 1454 et 1460, il est immuablement de quatre ~ un. Ceci justifie bien de faire de Yanguas un cas part, un centre tras important d'~levage transhumant. Ne nous dtonnons pas outre mesure de la faible presence de Soria et des

363

Tableau 6

Iocalitds envoyant plus d 'un t roupeau

E: Evtremadura

E. Yanguas

Ventrosa

Villoslada

Lumbrcras

E. Gallinero

E. Carrascosa

Viniegra de suso

Viniegra

E. Agrcda

E. Molinos

E. Valdejefia

E. San Pedro

Ort igosa

Enciso

E. San Andr6s

E. Soria

Mansil la

Nevla

Laguna

E. Pobar

Povales

364

hombre de troupeaux

28

7

7

7

6

6

5

4

4

4

4

3

3

3

3

3

2

2

2

2

2

107 dont 63 E.

nombre de b&es

50 930

10 1 1 4

8 154

7 258

14216

6914

8 994

6 361

6 245

8 558

3 543

6 460

3 390

3 598

7 651

4 397

6 542

4 481

4 953

3 300

5 32O

181 379

% par rapport au chiffre total des b~tes et

t roupeaux t r an shuman t

24,1% des t&es 23% des t roupeaux

4,8% des t~tes 5,7% des troupeaux

3,8% des tg~tes 517% des t roupeaux


6,7% des t&es 4,9% des t roupeaux



3% des t&es 3,2% des troupeaux

3% des t~tes 3,2% des t roupeaux


1,6% des t~tes 312% des troupeaux





2% des t~tes 2,4% des troupeaux


2,1% des t~'tes 116% des troupeaux



2,5% des t~tes 1,6% des t roupeaux

86% des totes 87,7% des t roupeaux

taille moyenne des troupeaux

(t~tes)

1 818

1 444

1 164

1 036

2 369

1 152

1 798

1 590

1 561

2 139

885

2 153

1 130

1 199

2 550

1 465

3 271

2 240

2 476

1 650

2 660

1 695

n o m b r e u x villages de son finage. Soria, ca- pitale de cuadrilla de la :fiesta, rdgion d ' in- tense activitd pastorale , ne faisait de route dvidence pas e m p r u n t e r ~ ses t r oupeaux le m~me chemin.

D ' au t r e par t , en ce qui concerne la taille des t roupeaux , r e m a r q u o n s que ceux de Yanguas ~taient assez souvent inf~rieurs 5. la moyenne , tandis que les caba~as les plus fournies ~taient issues de localitds ne four- nissant que quelques rares, voire un seul, t roupeau .

De 1428 fi 1460 on observe une pet i te croissance ou, plus exac tement , un ddclin bru ta l de moitid des bates et du tiers du n o m b r e des t roupeaux , p r o b a b l e m e n t fi la suite d ' une @izoot ie ou d ' une dcheresse, entre 1428 el 1451, suivi dbs 1452 d ' une reprise lente et assez rdguli~'re.

Notons enfin que l'Extremadura l ' empor te ldg~rement par le no inbre des t r oupeaux et des b&es, mais grace 5. Yanguas qui domine de manit ' re ~crasante les autres comunidades, et ceci sans faire appel 5. son finage.

1.3 Pn)priglaires el bergers Ainsi que nous l 'avons ddj5. signald au dd- but, il convient de bien dis t inguer ent re le g roupe des selVores de ganados, propr i&ai res sddentaires, souvent laboureurs , qui louent les services d ' un ou plusieurs bergers et celui, soc ia lement moins homogbne, de ceux qui voyagent avec les b~tes, que ce soit comme peti t propr idta i re , berger loud ou p r eneu r 'a bail de quelques b~tes. Par com- moditd nous ddsignerons sous le t e rme de 'berger ' les hommes a p p a r t e n a n t /~ ce second groupe, nous fondant sur l 'opposi t ion de 'genre de vie' entre dueiio sddentaire et berger i t indrant. M a l h e u r e u s e m e n t , deux listes sur six lie nous fournissent aucun dld-

men t pour recons t i tuer les deux milieux. 1428-1429: outre le nom de bapt~me, le

nora et l 'or igine gdographique , aucun aut re dldment ne nous est fourni sur les h o m m es qui se prdsentent au pdage et dont nous ignorons s'ils l ' acqu i t t en t pour leur p ropre compte ou elz hombre de. Toutefois la liste suivante, celle de 1451, malgrd une inter- rupt ion de vingt-trois ans, pe rmet ndan- moins d ' ident i f ier qua to rze des qua t re- vingt-dix personnes citdes en 1428. N e u f d ' en t r e elles appa r t i ennen t au p remier groupe, celui des duegos dont huit sont domicilids ~ Yanguas . Ils d&iennen t des troupeaux dont la taille m o y en n e a t te int 3 396 t&es ce qui d@asse de beaucoup la moyenne de l 'annde (2 228). Q u a n t aux cinq 'bergers' identifids, ils conduisen t des t roupeaux plus modestes dont la m o y en n e est de 1 628.

1451-1452: la liste est cette lois trbs prd- cise, sauf en ce qui concerne les onze troupeaux recensds dans les dehesas mais qui semblent appa r t en i r 5. des 'bergers ' car ils sont citds co m m e tels dans les listes suivantes.

Les soixante-trois t roupeaux se rdpartissent entre:

di x &~ei~os possddant 26 338 brebis

groupdes cn dix troupcaux

27% des b~tes 16% des t roupeaux

t roupeau moven: 2 633 fetes

c inquante- t rois 'bergers ' d~tenant 65 456 t~tes, plus 5 554 dans los dehesas groupdes en c inquante- trois t roupeaux

73% des t~'tcs 84% des t roupeaux

troupeaux moyen: 1 359 t~tes

Seize 'bergers ' et cinq dueiios au moins figurent sur les listes des anndes suivantes. Trois 'bergers ' de 1451 se rom par la suite ci t& co m m e duegos. Les dix due~os sont pour

365

quatre d'entre eux originaires de Yanguas, tandis que les cinquante-trois 'bergers' sont domicili6s 5̀ Yanguas (12), fi Viniegra de suso (6), fi Ventrosa (4), Lumbreras, Enciso et Poyales.

1452-1453." le recensement est prdcis:

quarante-deux due/los possddant 60 324 tdtes groupdes en quarante- deux troupeaux

38% des t&es 42% des troupeaux

noupeau moycn: 1 436 t~tes

cinquante-huit '])ergers' ddtenant 98 565 tdles groupdes cn cinquantc- huit troupeaux

62% des t/~tcs 58% des troupeaux

t l ' oupeaLI II]O\-Cl]: 1 699 t~tes

Le groupe des dueiios, trbs affaiss~ cn 1451, accuse une trbs nette reprise. Ceux-ci sont domicili~s, pour quatorze d'entre eux, 5̀ Yanguas, pour trois 5, Enciso, pour deux Ventrosa, Mansilla et Molinos. Quant aux autres, ils sont seuls reprdsentatifs de leur agglom&ation.

Les 'bergers' font preuve d 'une assez grande stabilit(: quinze proviennent de Yanguas, cinq de Ventrosa, trois de Pinilla de Barruecos et Villar de Maya, deux de Ahnarza, Enciso et Gallinero et les autres seuls de leur agglom&'ation.

Sur les quarante-deux dudios, trente seront 5̀ nouveau mentionnds en 1453 et en 1454, ce qui est la prcuve d'une certaine stabilitd. Seuls dix-huit 'bergers' seront ~ nouveau mentionn6s, ce qui indique un groupe nettement plus tluctuant.

1453-1454." la listc (dehesas exceptdcs) &m- mbre les noms de:

quarante-deux dueFtos

poss6dant 75 635 t~3tes groupdes en quarante- deux troupeaux

51,8% des t&es 50,6% des troupeaux

troupeau moven: 1 800 tfites

quarantc-ct-un 'bet- gets' ddtenant 70 319 t~tes groupdcs en quarante- et-un troupeaux

48,9% des t&es 49,4% des troupeaux

troupeau moyen: 1 715 t~tes

Le groupe des dueBos se trouve maintenant 5̀ 6galitd avec celui des 'bergers' et, g~ographiquement, plus regroup& vingt sur quarante-deux, soit pros de la moitiQ vivent 5̀ Yanguas, quatre 5̀ Enciso, trois 5̀ Poyales, Ventrosa et Mansilla, deux 5̀ Ajamil. Les 'bergers' sont pour huit d'entre eux de Yan- guas, cinq de Ventrosa, trois de Lumbreras, Villoslada et Agreda, deux de Almarza et Valdejefia, les autres seuls reprdsentatifs de leur village, ce qui donne une impression de plus grande dispersion.

Sur les quarante-deux due~os, vingt-quatre sont citds /i nouveau en 1454 et six l 'avaient d~js` 6t~ en 1452. Comme toujours, le groupe des 'bergers' est plus fluctuant: sur quarante-et-un, neufavaient ddj5` 6td si- gnalds en 1452, quatre seulement le seront encore en 1454. Toutes les remarques prd- cddentes confirment bien la plus grande mo- bilitd des 'bergers', ainsi que leur rdsidence moins urbaine.

1454-1455: 5 ̀nouveau les listes ne font pas de distinction entre duegos et 'bergers', aussi en sommes-nous r6duits aux comparaisons avec d'autres ann~es. Sur les 108 noms 6nu- mdrds, soixante-cinq au minimum peuvent atre identifids, soit: cinquante-six duegos d6js` citds en 1451, 1452 ou 1460, citoyens de Yanguas (pour vingt-trois d'entre eux), Vi- niegra de suso (pour cinq), Agreda, Ajamil et Lumbreras (pour trois), Villoslada, Nie- va, Enciso, Poyales (pour deux); mais seulement neuf 'bergers', dont un seul domicilid 5̀ Yanguas, ce qui semble trbs inf&ieur 5̀ la rdalitd.

Enfin, en 1460--1461, sont dnumdrds les noms de:

366

quat re -v ingt -un duefios

poss6dant 151 144 t~tes group6es en quatre- v ingt-un t roupeaux

71.7% des totes 66,4% des t roupeaux

t roupeau moven: 1 865 totes

quaran te -e t -un 'bergers' ddtenant 59 659 t~tes groupies en quarante- et-un t roupeaux

28,3% des tetes 33,6% des t roupeaux

t roupeau moyen: 1 455 t~tes

Lc nombre des dueiios devient dcrasant, soit le double de celui des %ergers' et continue 5_ &re gdographiquement plus concentrd (vingt-cinq domicilids "a Yanguas, cinq 5.

Carrascosa, quatre 5. Gallinero et Lumbre- ras, trois 5_ Viniegra, Viniegra de suso, San Pedro, Soria, Enciso, Villoslada, Molinos, deux 5_ Ventrosa, Mansilla, Ortigosa, San AndrOs, Agreda et Valdejefia) consacrant la pr@ondOrance de l'Extremadura et de Yan- guas. Les 'bergers' continuent ~ &re plus dispers&: cinq 5_ Ventrosa, quatre 5. Vil- loslada et Yanguas, trois 5. Lumbreras, deux 5_ Viniegra de suso et Gallinero, et domicilids de prdfdrence dans les merindades (tableau 7).

Tableau 7 Tab leau r~capitulat if

date nombre ln_onn.brc de taille de totes t roupeaux movenne

1 428 200 585 90 2 228

1 451 97 348 63 1 545

1 452 158 889 100 1 588

1 453 145 975 87 1 677

1 454 169 769 108 1 516

1 460 210 800 122 1 727

t roupeaux t roupeaux inf. ~'t 1 000 sup. 5. 4 000 ou

totes 5 000 totes

6 Yanguas Poyales Brieva

8 Mansi l la Molinos Yanguas Gall inero

24 Molinos Mansi l la Yanguas Pox ales

9 Mansi l la Yanguas Ajamil

V. de suso

t lOtlpeatlX troupeaux des dueiios des %ergers '

non distinguds sur les listes:

au moins 9 au moins 5

10 52 26 338 totes 71 010 totes mov. 2 633 lnOV. 1 339 27% totes 73% totes 16% totes 84% totes

42 58 60 324 totes 98 565 totes m o v . 1 436 mov. 1 699 38% totes 62% totes 42% totes 58% totes

42 41 7:5 635 totes 70 319 totes mov. 1 800 mov. 1 715 51,8% totes 48,2% totes 50,6% totes 49,4% totes

26 Molinos non distingu0s sur Mansi l la les listes: Po~ ales au moins 56 au moins 9

24 San Roman 81 41 Yanguas 151 144 totes 59 659 totes

San Andres mov. 1 865 mov. 1 455 Gall inero 71,'7% totes 28,3% totes

66.4% totes 33,6% totes

367

Les plus gros troupeaux appartiennent-ils toujours 5, des due~os?

En 1428, la grosse caba~a de 10 886 tales est la propridt6 d 'un due~o de Yanguas. Nous ignorons ce qu'il e n e s t pour les deux autres.

En 1451, sur les quatre cabagas ddpassant 4 000 tates, la plus importante est possdd6e par un duego de Mansilla (6 900), la seconde h un 'berger' de Molinos (6 044), la troi- si~me 5, un due~o de Yanguas (4 198) e t l a quatribme ~t un due~7o de Gallinero (4 090).

En 1452, les deux cabagas d@assant 5 000 rates appartiennent, l 'une h un dueBo (6 250 h Molinos), l 'autre 5, un 'berger' (5 900 h Mansilla). Celles comprises entre 4 000 et 5 000 t&es sont la propri~t~ d'un dueiio Yanguas (4 092) et d 'un 'berger' ~ Poyales (4 060).

En 1454, ann6e pour laquelle nous sore- rues rdduits aux hypotheses, la plus grosse caba~a (5 000) est vraisemblablement d6te- nue par un 'berger' de Molinos, celle de 4 044 tates 5_ un dueBo de Mansilla et celles de 3 566 et 3 450 tales 5. des 'bergers' de Poyales.

En 1460, l '~norme cabaiia de San Romfin (8 806) est aux mains d 'un 'berger', tandis que les trois suivantes (5 751, 5 536, 5 000) appartiennent ~ des dueiios de Yanguas, San Andrds et Gallinero. Dans l 'ensemble, les troupeaux les plus cons~quents sont poss& dds par des due~os, mais sans exclusivit&

Si nous n'envisageons, parmi les caba~'ias les plus fournies, que celles qui sont uniques (par localit~s), nous constatons qu'il y e n a au moins une chaque annde, aux mains d 'un duego ou d 'un 'berger'. Lc fait que ces vastes troupeaux soient seuls de leur espbce indique qu'ils rdunissaient probablement

toutes les bates du village. Ce sont les agglomdrations les plus modestes qui envoyaient le plus de tates de b~tail mais en les r@artis- sant entre le moins de troupeaux possibles. Enfin, pour en finir avec l '&ude de ces deux grands groupes, soulignons que les due~os sont plus nombreux 5. &re originaires de l'Extremadura que les 'bergers'.

2. La transhumance

Nous connaissons peu de choses sur l'organisation matdrielle de la t ranshumance vers La Serena. Nous supposons qu'5, la tate des grandes cabagas devait se trouver un mayoral, chef-berger, aidd par de simples pasteurs. Les reba~os (plus de mille tates) dtaient moins encadrds. Quant aux halos, un simple berger devait suflie. De ce personnel, nous ne connaissons souvent que le nora de bap- tame, ce qui rend difficile d'en apprdcier la stabilit&

Nous ignorons de mame les dates de d~- part, ~chelonn~es, ainsi que le chemin emprunt& D'apras le tracd des ca~adas (drail- les), qu 'un proces un peu plus tardif entre Sofia et la Mesla permet de reconstituer (volt carte I), 7 plusieurs chemins dtaient possibles: tout d 'abord, 5. l'ouest; deux: l 'un descendait de la sierra de La Demanda par Pineda, Cuevas et Lerma puis rejoignait l'autre, en provenance de la r~gion de Ca- mero, Pinilla et Aranda, ~ Rfibano. Le canada dite 's~govienne' &ait ensuite emprunt~e avec sans doute une preference pour la branche la plus orientale. Pour les troupeaux qui partaient de la rdgion de Soria pour transhumer vers l 'Estrdmadure, trois possibilitds s'offraient: une canada se diri- geant vers Pefiaranda et Aranda, une autre

368

vers Osma et Aylldn, enfin une dernibre, plus orientale et m6ridionale, per Andaluz et Aylldn.

En revanche, nous connaissons les jours o~ les diffdrents troupeaux franchirent le pont de Capilla (voir graphique II):

en 1428: le d~fild d6buta le 30 octobre et dura jusqu 'au 28 novembre, les journdes les plus charg~es, avec le passage des bates de Yanguas, se situant entre le 14 et le 20 novembre.

en 1451: les troupeaux, moins nombreux, s'dcouRrent de mani~re fi la fois plus r6gu- li~re et plus 6tal~e, du 18 octobre au 29 novembre. Ceux de Yanguas s'6chelonn~rent du 8 au 29 novembre. Tout comme en 1428, les localit~s les plus occidentales eurent ten- dance 5. donner le branle ~ leurs troupeaux les premRres.

en 1452: les cent troupeaux franchirent ra- pidement le pont, en vingt jours, entre le 22 octobre et le 3 d6cembre, avec deux p~rio- des de 'pointe' au d~but et 5. la fin, corres- pondant auxjours de passage des troupeaux de Yanguas.

en 1453: l '6talement fut moindre, les quatre-vingt-sept troupeaux s'6coulant en vingt-et-un jours, du 23 octobre au 3 ddcem- bre, avec un retardataire le 22 d~cembre. Le passage des bates de Yanguas se concentra entre le 29 octobre et le 9 novembre.

en 1454: les 108 troupeaux franchissant le pont en trente-et-unjours, du 17 octobre au ler d~cembre. Ceux de Yanguas se concen- tr~rent entre le 18 octobre et le 4 novembre et ceux de la r6gion de Soria et d 'Agreda entre le 14 et 24 novembre.

enJTn, en 1460: la grande affluence des 120 troupeaux d6marra doucement avant de croltre brutalement du 26 octobre au 26 novembre, avec le passage des troupeaux de

Soria et son finage et de la r6gion entre Yan- guas et Sofia. Les troupeaux des localit6s les plus occidentales passbrent les premiers jours.

I1 va sans dire que les bates de notre rdgion n'~taient vraisemblablement pas les seules 5. franchir le pont, mais presque. En effet, l'offlcier p~ageur ne facturait gu~re de jours suppl~mentaires au seigneur de Capil- la. Chaque mayoral, chaque berger ou propridtaire faisait enregistrer ses bates et acquittait le pdage en nature. Les animaux prdlev~s dtaient parqu~s avant d'atre vendus aux ench~res.

3. Le pgage de Capilla, sa part clans les revenus seigneuriaux

Les taxes per~ues au pont de Capilla firent donc l'objet d 'un proc& retentissant et in- terminable entre la ,;kIesta et le seigneur de Capilla. Si le pontaje (p6age) 6tait difficile- ment contestable puisqu'il avait fair l'objet d 'un accord entre le constructeur du pont de pierre et la 3~lesta, en revanche le droit des seigneurs de Capilla 5. percevoir en marne temps un montazgo ~tait plus difficile 5. prouver. En effet, ~t la fin du XVbme sit- cle, peu de seigneurs jouissaient encore du droit de percevoir un montazgo ~ tel ou tel endroit, la plupart des montazgos ayant ~td r6cup~rds par la Couronne. Pour remddier 5. l '&at de chose lamentable 16gu~ par les r~gnes troubl& de Juan II et Enrique IV, leurs lib6ralitds ~ la haute noblesse et les usurpations de celle-ci, les Cortes de Tolbde (1480), impos~rent 5. tout d&enteur d 'un quelconque privilbge de perception, comme par exemple un montazgo, de le faire confir- mer par le souverain. Mais il n'~tait pas toujours ais6 d'en apporter la preuve. De

369

nombreux privileges originaux avaient dt6 6gar~s, ou tout s implement j amais concdd& explicitement, comme allant de soi, toldr6s. Les Zfifiiga eurent recours aux registres des comptables royaux, mais ils ne f iguraient pas sur la liste des d6tenteurs de montazgos salvados, pr6lev6s par des particuliers, ce qui est ais~ment vdrifiable, et pouvaient seulement prouver que le montazgo de Capil la n 'dtait pas afferm~ avec les autres montazgos royaux et qu'ils ddtenaient ce droit de ma- n i t re ' imm~moriale ' , sans contestat ion. D 'oh les innombrables copies de comptes qu'ils firent exdcuter pour prouver que, de- puis 1423 la 31esta, en la personne des duegos et 'berger 's , avait toujours acquit td cette taxe 5. Capilla.

Pour mieux comprendre l'fipret6 des seigneurs de Capi l la 5. d&endre leurs droits, il faut commencer par en chiffrer le revenu puis tenter d 'es t imer la place qu'i l occupai t dans le rappor t de la seigneurie. Cela nous est possible grfice aux comptes gdn6raux de l 'ensemble des seigneuries et rentes des Zfi- fiiga (m~me hors Estr~madure) , dressds en 1454, aprbs le ddc&s de Don Pedro de Ztifii- ga, seigneur de Capil la et comte de Plasen- cia. a

3.1 Le pont et le montazgo P~age et montazgo dtaient donc acquittals ensemble, 5. l ' au tomne par les bergers qui franchissaient le pont 5. la t&e de leurs troupeaux et se dir igeaient vers les pfiturages de La Serena, lou6s pour plusieurs ann6es, ce qui explique que nous les retrouvions d 'un compte 5. l 'autre. Au retour, en mars, ils n 'ava ien t rien 5. rdgler. Toutefois, quelques t roupeaux de notre r~gion (Extremadura et merindades du sud) hivernaient dans les petites dehesas appa r t enan t au seigneur de Ca-

pilla. I1 arrivait parfois en effet qu'ils s'ins- tallent di rectement en a t t endan t que le pdager se d@lace pour venir percevoir son dO. Quelques b&es de Capil la ou d 'une localit~ proche, se m~laient parfois aux serranos mais acqui t ta ient un montazgo beaucoup plus faible.

en 1422-1423: peaje et montazgo ont ~t~ donn~s /t ferme pour 6 000 maravedis (mrs), si bien que nous ne pouvons pas calculer le nornbre de b&es prdlev~es.

en 1423-1424: nous savons par un compte que 395 brebis ont dtd pr~levdes (5. raison de trois t&es par millier). Les t roupeaux fi 'anchissant le pont ont dO &re de 131 600 brebis. La vente aux enchbres des b&es pr~levdes a rapport~ 7 896 mrs (5. vingt mrs par t~te).

en 1424-1428: la premibre liste ddtaill~e des comptes du pdage que nous conservions indique que 601 t&es furent prdlevdes, sur 200 585, ce qui correspond exactement 5. nos propres calculs. Le prix de vente aux enchbres n 'est pas indiqud mais, supposd d'apr~s le coot d 'une brebis en ces anndes, du t osciller entre 18 052 mrs (pour une b&e de 30 mrs) et 24 040 mrs (pour une b&e de 40).

en 1451-1452: toujours d'apr~s la m~me source, 335 t&es sur 97 348 ont dtd pr~levdes et vendues aux enchbres 5. 60 mrs. A ceci il convient d 'a jouter quelques centaines de mrs pour prdlbvements infdrieurs au prix d 'une b~te, ainsi que 166 mrs de montazgo sur le b6tail de la r~gion. Remarquons une ldgbre difference entre le chiffre notd par le scribe du p~age: 335 t&es et celui qui l 'on peut facilement calculer en add i t ionnan t toutes les brebis pr~levdes, soit 308. Cette trbs l~g~re diffdrence, d 'une fi trois dizaines au ma x i mu m, entre le nombre r0el des b~tes

370

pr6lev6es ~ Capi l la en p rovenance de notre r6gion, et le chiffre enregistr~ par le p6ageur ou son scribe, diff6rence qui se re t rouve d ' ann6e en ann6e, signifie sans doute que les t r oupeaux du sud des merindades de Silos et Logrofio et de l'Extremadura de Castil le or ienta le cons t i tua ient l 'essentiel des effec- tifs t r aversan t le pont .

en 1452-14.53:488 b~tes (476 selon nos es- t imations) furent prdlev6es et vendues , se- Ion les comptes du p6age, ~ raison de 62 mrs par t~te, pour 30 256 mrs. Le montazgo sur le b6tail local ou rdgional r appor t a 240 mrs, soir 37 mrs 1/2 pour vingt vaches des envi- rons et 203 mrs sur 203 vaches et j u m e n t s de Gahe te qui ne faisaient que passer et acqui t ta ien t une taxe plus l~g~re (voir carte I I I ) . Enfin, il conviendra i t d 'y a jouter le montazgo prdlev6 sur les vaches de Cabeza del Buey don t nous ignorons le m o n t a n t mais que nous supposons trbs faible pu isque le t roupeau ne compta i t pas cent t~tes.

en 1453-1454: toujours selon le scribe du pont , 465 b~tes (437 selon nous), rappor tb- rent 29 760 mrs fi la vente aux enchbres (fi 64 mrs t~te). Ces chiffres sont cit6s dans l ' inventa i re aprbs ddc~s de 1454, p reuve que le scribe qui l 'a rddig~ a utilis6 les chiffres de l ' au tomne 1453, faute sans doute d ' avo i r encore ceux de 1454. Le montazgo local a dt~ par t i cu l ib rement faible: 24 mrs.

en 1454-1455: les comptes du pon t signa- lent le prdlbvement de 498 brebis (491 selon nos calculs), vendues ~ 60 mrs pa r t~te, pour un total de 29 880 mrs.

en 1458-1459: en l ' absence de la compta - bilit6 du pdager du pont , il nous faut nous r aba t t r e sur des ~ldments chiffrds moins d6- taill6s. Cet a u t o m n e 429 brebis pr~lev6es et vendues "a 64 mrs par t~te r appor tb ren t 27 456 mrs. Les montazgos locaux atteigni- rent 969 mrs.

en 1459-1460: d'apr~s les comptes du pont , 666 brebis furent pergues et vendues /a 80 mrs, ce qui r ap p o r t a 53 800. Les montazgos locaux s 'dlevbrent fi 1 760 mrs.

en 1460-1461: nous pouvons ~ nouveau co m p are r les comptes du pont , les derniers , tr~s pr6cis, dont nous disposons avec d 'autres comptes , post6rieurs au g rand inventaire de 1454 et moins ddtaill6s, po r t an t sur l ' ensemble de la seigneurie de Capil la. 9 D'apr~s ces deux sources, 654 brebis prdle- v6es furent vendues fi 80 mrs par t~te, pour une somme totale de 52 720 mrs. Les montazgos pergus sur des non serranos atteigni- rent 625 mrs.

Les comptes du pon t de Capil la , tels que nous les avons longuemen t 6tudi~s dans notre p remie r point , se borna ien t ~t ne citer que les t r oupeaux p ro v en an t de la r6gion entre Rioja et hau t Duero. O n aura i t pu supposer qu ' i l y avai t 1~ un part i -pris . En fait, le compara i son avec d ' au t res s&ies comptab les et, en part icul ier , avec l ' inventaire aprbs d6cbs de 1454 mon t r e qu ' i l n 'en est rien car les chiffres sont les m~mes. Pra- t iquement , le pon t de Capil la 6tait p re squ ' exc lus ivemen t franchi par des serranos de notre rdgion. Les peti tes diff&ences que nous observons entre les comptes du scribe et les ngtres t iennent sans doute ~ ce que celui-ci a d 'embl6e addi t ionn6 toutes les b~tes, sans donne r le d6tail des t roupeaux ~trangers fi la rdgion qui nous int6resse.

Pontaje et montazgo 4taient donc d ' u n bon rappor t qui ne cessait de s 'dlever avec le d~ve loppement de la g rande t r anshumance . L ' absence de comptes , aprhs les ann6es 1460-1461 s 'expl ique assez ais6ment par le d~ tachement (autoris6) de la seigneurie de Capi l la (et donc de ses archives) du majora t de Bdjar. Elle y fit re tour en 1492.

371

3.2 Lea" dehesas et le medio-d iezmo L 'a f fe rmage des dehesas du seigneur de Ca- pilla comprena i t , de fagon classique, une locat ion d 'h ive r (invernadero), le plus souvent pour plusieurs ann6es, 5. des serranos, de la Saint Luc au mois de mars, 5. acqui t t e r chaque annde en num6ra i re , et une locat ion d'6t6, trbs peu chbre car de pibtre va leur nutr i t ive, que se r~servait la municipal i td de Capi l la pour les besoins locaux. Les cinq dehesas du seigneur de Capil la , divisdes en grandes parcelles ou majadas, n ' ava ien t pas une g rande capacit6, compte - t enu de leur exploi ta t ion tr~s extensive. Leu r capacitd peut ~tre dvalu~e d 'aprbs le m o n t a n t du me-

dio-diezmo, vers~ 'aux sorties de mars ' . Quel - ques jours a u p a r a v a n t un comptab le venai t recenser les agneaux nouveaux-nds et pr61e- vait trois carneros (moutons) pour 1 000 cor-

deros (agneaux) sur les t roupeaux serranos

ayan t d6js. acquittal p6age et montazgo, mais un carnero pour c inquan te corderos sur les autres. C 'es t ainsi q u ' a u x salidas de 1429, le comptab le fit en deux jours le r ecensemen t suivant: ~0

- dans la dehesa de Castil lejo, 946 corderos,

ce qui suppose en gros au t an t de brebis, et prdleva dix-hui t carneros.

- d a n s la dehesa de Los Barrancos , 2 514 cor-

deros et prdleva so ixante-hui t carneros

- d a n s la dehesa de Garbayue las , 2 082 corde-

ros et prdleva q u a r a n t e carneros.

- dans la dehesa de Piedra Sante et le Berro- cal, 480 corderos et pr~leva neu f carneros.

- d a n s la dehesa de Las Yuntas , 3 650 corde-

ros et pr61eva so ixante-deux carneros.

Ces 9 672 agneaux enregistr6s, ces 198 moutons prdlevds, prbs d ' un millier de brebis suppos6es co r r e sponden t 5. une capacitO

d 'env i ron 2 0 0 0 0 t~tes, don t la moiti6 d 'adul tes , au m a x i m u m . C'~tai t 6videm- men t no to i r emen t insuffisant pour les serra-

nos de la rdgion entre Rioja et hau t Duero. Pour le seigneur de Capil la, les dehesas

n 'd ta ient pas d ' u n g rand rappor t . Nous ne connaissons les tarifs d ' a f fe rmage que pour les hivers 1451-1452 et 1458-1459 grace aux comptes du p6age, et 1454 grfice 5. l ' inventa i re aprbs ddcbs, moins pr6cis.

3.2.1 Le loyer des dehesas:

hirer 1451-1452: (d'apr6s les comptes du p6age) Castillejo 2 160 mrs "] Barrancos 6 880 mrs Garbayuelas 4 120 mrs Yuntas 5 100 mrs total Picdrasanta, Berrocal 2 350 mrs 21 210 mr:

dtd 1452." (d'apr~s les comptes du p~age) l'agostadero global 600 mrs

1454 (d'aprbs les comptes de l'inventaire, probablement pour l'hiver 1454-1455)

Castillejo 2 182 mrs ) Barrancos 6 880 mrs

J Garbayuelas 4 120 mrs total Yuntas 5 300 mrs 21 432 mr! Piedrasanta, Berrocal 2 350 mrs

dtd: l'agostadero rcste de 600 mrs

hirer 1458-1459 (d'aprbs d'autres comptes, figurant avec ceux du pdage)

Castillejo: 2400 2 400 mrs '1 Barrancos 7 200 mrs ) Garbayuelas 5 000 mrs total Yuntas 5 336 mrs 23 036 mr~ Piedrasanta, Berrocal 2 500 mrs

/td1459." l'agostadero est de 600 mrs

L 'a f fe rmage des dehesas pour l 'h ivernage des serranos dtait d ' un r appor t assez modique , ne ddpassant pas de beaucoup les 20 000 mrs. Conclu pour plusieurs anndes, il ne pouvai t ~tre rdajustd avant la fin du bail. Soit parce que ces pfi turages n '&a ien t pas pleins et pe rme t t a i en t au seigneur de Capi l la d 'en ti- r e r u n profit suppldmenta i re , soit pour cd-

372

der 5. la d e m a n d e insistante de ses sujets, m a n q u a n t de terres de culture, celui-ci leur permit de 'labourer' dans une partie des dehesas contre une redevance de 12 000 mrs par an. En 1458-1459 , on en &ait 5. la qua- tri~me anntse d'un affermage conclu pour quatre ans, vra i semblablement pas pour la premiere lois bien qu'il ne figure pas dans l ' inventaire apr& dtscks de 1454.

3.2.2 Le medio-diezmo." Le medio-diezmo, exig6 aux sorties de mars 6tait relat ivement plus lucratif. Verst5 en ha-

ture, il n'avait pas ~ craindre les effets de la d~valuat ion. II rapporta 11 340 mrs en mars 1453, 9 500 mrs en mars 1455 et 13 134 en mars 1459 oh furent prdlevt5s et vendus res- pect ivement: 189 carneros (~ 60 mrs), 159 carneros (~ 60 mrs), 189 carneros (~ 66 mrs). Les revenus des dehesas, en d@i t du medio-diezmo, ne contenta ient vra i semblablement pas le se igneur de Capil la car, en 1461, il bailla 5. cens emphytht5otique les dits p~.turages aux habitants des difftsrents vil lages de sa seigneurie, pour une somme inconnue , afin de les mettre en culture. Ll

3.3 La part du pont da~zs les dijfe'rents revenus de Capilla:

en 1451-1452: Pont: 20 100 mrs de vente des b~tes

166 mrs de montazgo local

Dehesas: 21 3 1 0 m r s d'im'ernadero 6 0 0 m r s d'agosfadero

e n v . 10 0 0 0 m r s d e medio-diec.mo

Autres droits se ignenriaux: d~mes sur les produits de l 'dlcvagc local: 31 0 5 0 m r s

dTmes sur le 'pain et le v i n ' : 29 0 0 0 m r s

alcaba/as ( redevances sur transact ions) : 33 0 0 0 m r s

autres revenus: 15 3 2 0 m r s

en 1452-1453: Pont: 30 2 5 6 m r s de la vcntc d e s b,3tes

;J d e monla,~,~o local

Dehesa~." 21 2 3 2 m r s d'im'erlmd,'ro 6 0 0 m r s d'agosladero

11 3 4 0 mrs de medio-diezmo Autrcs droits sc ignenriaux:

en 1454 1455: Pont: 29 8 8 0 m r s d c l a v e n t e d c s b 0 t c s

? de montazgo l o c a l

Dehesas: 20 8',32 m r s d'im'emadero 6 0 0 m r s d'agos:adero

9 5 4 0 mrs dc medio-diezmo

Autrcs droits se igncuriaux: d imes sur les produits de l'61evagc local: 42 0 1 2 m r s dhnes so.r le 'pain et le vin': 38 9 2 2 m r s alcabalas." 41 166 m r s

autres r e v e n u s : 19 150 m r s

} = 2 0 2 6 6 m r s

32 000 m r s e n v i r o n

108 3 7 0 m r s

31 0 0 0 m r s e n v i r o n

= 33 172 m r s

= 120 0 0 0 m r s

} = 3 0 0 0 0 m r s e n v i r o n

30 9 7 2 mrs

141 2 5 0 m r s

373

en 1458-1459: Pont: 27 456 mrs de ven te des b&es

956 mrs de monlazgo local

Dehesas: 22 436 mrs d'bwernadero 600 mrs d'agos/adero

12 000 mrs dc loca t ion p o u r cu l tm 'cs 13 134 mrs dc medio-diezmo

A u t r e s d ro i t s s e i g n c u r i a u x : d i m e s su r les p r o d u i t s de l ' d l evage local: 25 650 mrs d i m e s su r le ' p a i n et le vin ' : 29 500 mrs alcabalas: 51 500 mrs au t r e s revenus : 13 343 mrs

}

= 28 425 mrs

= 48 170 mrs

124 493 mrs

L ' & u d e compar~e des revenus de la seigneur ie de Capil la , r endue possible pour quelques anndes seulement , p rouve le rapport re la t ivement faible de l 'a f fermage des dehesas pour l '6levage qui oscille entre 20 000 et 22 000 mrs selon les baux, conclus pour plusieurs anndes mais dont le point de d @ a r t diffOre d ' un pfi turage "a l 'autre . Le medio-diezmo semble d 'un meil leur rappor t mais c 'est la ddcision du comte d'att;m'mer une par t ie de ses dehesas pour des cultures, contre une redevance de 12 000 mrs (ce que nous r~vble les comptes de 1458-1459, qua- tr ibme a n n i e du dit bail) qui gonfle soudai- nemen t les revenus. Cela n 'empOche pas, en 1461, le se igneur de se ddbarasser de ses dehesas en les bai l lant it ses manan t s contre un cens e m phy thdo t i que destind 'a s '&oder . Les dimes qu' i l percevra sur les cul tures et les b&es, eta pleine p&iode de croissance d6mograph ique , compenseront .

Les revenus tir~s de l 'exercice des droits se igneur iaux sont croissants mais variables dans la mesure o~ les dimes eta const i tuent une bonne part . On s 'expl ique faci lement l ' a t t achemen t du seigneur de Capil la attx revenus tirds du pont qui p r&en ten t l 'avan- rage d 'etre:

- en nature , donc d ' dchappe r ~ l '&osion n a o n ~ t a i r e

- en b~tail, ce qui pe rmet de profi ter de la croissance de la traiashuInance - en net te croissance

Cet te croissance est d 'a i l leurs trbs mesu- rable: de 1423 ~ 1451 elle est d ' un tiers environ, de i n , m e de 1452 ~t 1456, puis, ~ par- tir de 1459-1460, de prt~'s du double. Certcs, il se peru que ce l l cor responde 5 de t r& bonnes anndes, mais la croissance cont inue aprbs. En effet, si nous ne disposons plus des comptes du pont aprbs 1460-1461, nous pouvons nous tbnder sur le n o m b re de jour- ivSes o~t le p~ager a travaill&

- ~ l ' au tomne 1454, aux eu/radas, le p ( age r a t ravai l l ( 34 jours pour inscrire 165 769 b~tes, ce qui r epr ( sen te une 'moyenne ' par j o u r de 4 316 t~tes. -- aux t'~ltra(]gls de 1490, le p(}ager ne deineu- ra pas moins de 64 jours . Ire 'moyenne ' de 4 300 tates inscrites p a r j o u r n 'est sails doute qu ' indicat ive , mais refl~te de toutcs f~- ~ons une croissance consid&able des serra~zos qui passbrent le pont et dont le n o m b re dut tourner au to u r de 300 000 t~tes.

374

D'autre part, ces documents comptables dclairent d'une lumibre particulibre des points real connus comme la provenance r~gionale exacte et le volume des troupeaux serranos qui transhumaient vers l'Estr6ma- dure du sud, leur appartenance aussi. De plus, l'acquittement des droits de pontaje et montazgo au pont de Capilla fournit un exemple de la part prise par les imp6ts sur la transhumance dans les revenus seigneuriaux, part tr~s lucrative qui suscite bien des convoitises. Enfin, le proc?es entam~5 par la Mesla au seigneur de Capilla illustre bien les efforts d@loyds par l'organisme officiel de la transhumance pour lutter contre des per- ceptions jug(}es illicites, efforts rarement couronnds de r6sultats.

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ra de la Ex t rcmadura castellana. Madrid .

Notes 1 Archivo Histdrico Nacional (AHN), section O s u n a (Os.), legajo, liasse (leg.). AHN, Os., le~. 251, n. 14 e t 15.

AHN, Os., h'g. 216, 217 et 218. :5 V o i r n o t e n . 2. Nous reviendrons plus loin s u r

le montazgo. 4 Arehivo General de Simancas (AGS), Diversos de Cas- tilla, 4a 40, 117 et 118. 5 AGS, Registro General del Sello (RGS), f. 27, 8 j u i n 1492. 6 AHN, OS., le~. 351, n. 3, leg. 352, n. 2. 7 Proems entre la Mesta et Sofia: AGS, RGS, f. 42, 18 ddc. 1483; f. 41, 4 ddc. 1493; f. 203, 2 mars 1494;

janv. 1504 sans foliation. Nous renvoyons 5_ notre livre actuel lement sous presse 5, la Casa de Vehlzqnez, dans la collection E t u d e s e t documents: Les Rois Catho- liques el l'glevage?, environ 160 pages. ~ Comptcs g('ndraux ch'cssds cn 1454 apr~'s la mort de Don Pedro de Z(uSiga, comte de Plasencia ct seigneur de Capilla. AHN, Os.. leg. '215, n. lt). q

IIs se trouxent m~qds aux comptes du pont, i~, : \HN, Os., leg. 351, n. 3. it . \HN. Os., /eg. 352 n. 2.

375

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/ Ortioos~ • I -1 • A j o m H ~ / - "- ( / / ~ .~/ ,p \ Poyales

~oo,,,,o /®.8 , ,o ,o 1 ' / , ~ . k ~ L ) ~ ... •~•V,n~grocie (~ s , - - . . . . . .

VlnlecJro •

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) / N ievo Q _oguna . /

/ X e n f .... ~ (~ ( n ~ ( ~ ) i(~) POyoles Monsilla ~ ~in~e~'ro de suso (~ Yongu~s ~I/~2 1 ~ - ~~o~,~.~ ~ ~u~o ..... .v,,,o~-~

.v,o,,~o / \ °e~ 7

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• Herrero

[Sofia]

0 Escobos a 9 . ~ Escobosa ?

Car te I I . P rovenance el impor t ance n u m e r i q u e des t roupeaux pour six ann~es, chaque ann(~e co r r e sponda n t 5 une petite c~rte. 1 cm = 8 km. - - . Local i t ( cit(c dans ch~lque liste. - - , Local i t ( circe 5. par t i r de 1451. . . . . , LocalitO cit(c {l par t i r de 1459. 12, N u m b r c de t roupcaux , - - , Localit(: cit(~e en 1428 et ensuite irr~guli~'rcmcnt. 377

1452-3 ~:~ ~ ~,~ - - • "~ ~ SanEt~oli ° " C,6o c°

Nievo • Enci | f~_Vent .... / ( / f -~Ne P°yeles

SotIIIO ROZOn la -A~-re-d-a- °

.Snilla de los B ........ ~ j _d_e_j _e~a Ag_re_da?

C .L. Miranda • o_m_o r_6 n ~

o 1453-4 oo

C~ 6

Oalmarzo

Valdeje~a •

~ O3o Q

378 Carte II continu&

r oS ,o< .o/ / o ~-~ ® .~,~ I Monsilla ~ @Ventrosa ~ ' Yan g u ~ / y

~_______7~,.,~'~,~ .... ®&.~_._ vo,,o~,,,o. ( / ~, ) / y ( / ~ ~ . San-P-e-d r - ° = :ViI '°slacla" 12u mbre ras /

Vineegr° ~ : ~

k • Oollinero • Puente~eMago~a \ / (~o San A~d~s

\ - - R"x,~..~ ] / eL0 k/0sllla ..... ~ // • ~ ' • Matalebreras

/ • Borjabad

Y , / "~ Torrecilla I #~ocomo,o~.# ~

/ / ~ • Vent .... ~ l / ~ ~)~ Poyoles Mansilla (~I / ~L-J~-- (7"f I I A -- ~ I~_,/C&~l Viniegr a de suso ~ /Yanguas , / k ~ ~

v,n,or<,.® ~ ~ ~ . ~ ®~_~,_o / ~.~,o~. < ' \ ® ' i /._,i

\ ~ ~)lSanAndr~s~ Golline,o

gscobosa 9 • / • Escobosa 9

Carte II continu& 379

60000- - (a) 1428-1429

55 000

50 000

45 oo0

40 000 o

-~ 55 oo0

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I 0 000 ¢ 1

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(b) 1451-1452

o ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ o ~ ~, e o _~ o g .___o ~

xxv o ¢ 1 XX o_ m o

XV

X

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G r a p h i q u e I. C 0 m p r e n a n t six g r aph iques ( a - 0 pou r les six ann6es susdites.

380

50 000

45 000

40 0oo

55 000

5 30 oo0

25 000

20 000

15 000

o I 0 0 0 0 z

5 000

(c ) 1452-1453

o

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50000

45 000

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g 35 ooo

5 50 o00

@ 25 0oo

~_ 20 000

15 000 B 8 o [0 000 Z

5 000

(d) 1453-1454

< < < ~ =I { g ~ > > ¢

XXX

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G r a p h i q u e I c o n t i n u &

381

50000 -

4 5 0 0 0 -

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g 3 5 0 o o -

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~_ 2 0 0 0 0

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5 000

( e ) 1 4 5 4 - 1 4 5 5

- _~ ~ ~ ~ o ~ , ~ § ~ ~

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50 0 0 0

4-5 0 0 0

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oi ~_ 20000

2 15 ooo

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( f ) 1 9 6 0 - 1 9 6 1

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X X X

X X V × m a

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V

Graphique I continu&

3 8 2

1428-1429

I i J I I I I0 15 20 25 30 I 4 9 14 19 24 29 ] 4 ~ - - Oct. i ~ - - NOV. I ~ D e c .

;I ~ ro~,,~ I0 15 20 25 30 I 4 9 14 19 24 29 I 4

Oct. i ~ Nov. I ~ D e c . 1452-1453

I I I Cu IO 15 20 25 30 I 4 9 14 19 24 29 I 4 ~ Oct. I ~ ' N O V l ' ~ D e c .

F--

I I ; i i ; ; J I0 15 20 2.5 30 I 4 9 14 19 24 29 I 4 9 14 19 24 ~ - - - - O c t . t ~ - - N o v . - - t ~ Dec.

X i f I ~ 1 1454-14551

I0 15 20 25 29 I 4 9 14 19 24 29 I 4 Oct. r ~ Nov. ' ~ D e c .

I0 15 20 25 29 I 4 9 14 19 24 29 I 4 Oct. I~ NOV. ~ ~'--'-De c.

Graphique II. Nombre de troupeaux par jour au passage du pont de Capilla.

383

~'~/ / 0 GARBAYUELOS

~/ f O $1RUELA

S • SANTISPIRITUS ' ~ . ~ ? C~GA R L , TO.__~ S CA~LLA~u~ CHILLON PEI~A DEL SORD---D'O=i -0 )~ •

ZARZA CAPILLA O (~

CABEZA D E L l L A S E RE NA BUEY

/ .

C a r t e I I I . L a s e igneu r i e de Capi l la . 1 cm = 8 kin.

384

Documents

Les serranos et le pont de Capilla au XVème siècle