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| actualités 5 OptionBio | Lundi 18 octobre 2010 | n° 443 L es gastroentérites liées aux rotavirus contribuent de manière importante à la mortalité liée aux pathologies diarrhéiques dans le continent africain. Environ 40 % des admis- sions à l’hôpital pour cause de diarrhée chez les enfants âgés de moins de 5 ans sont attribuables aux rotavirus. Six des sept pays avec le plus fort taux de morta- lité lié aux rotavirus se situent en Afrique sub-saharienne où près de 240 000 décès surviennent chaque année pour une totalité de décès estimés à 527 000. Mais les efforts pour encourager un traitement par réhydratation par voie orale et une supplémentation en zinc, qui permettent de réduire la mortalité liée à la diarrhée, restent encore insuffisants dans la plupart de ces régions. Une immunisation efficace contre le rotavirus permettrait de résoudre cette situation. Le vaccin pentavalent antirotavirus testé en Afrique C’est pourquoi une étude réalisée par une équipe de chercheurs internationaux a voulu tester l’ef- ficacité d’un vaccin antirotavirus pentavalent au Ghana, au Kenya, et au Mali entre les mois d’avril 2007 et mars 2009. Dans cette étude en double aveugle contre placebo, des enfants âgés entre 4 et 12 semaines n’ayant aucun symptôme gastro-intestinal ont été randomisés. Ils ont reçu pour moi- tié soit trois doses orales de vaccin pentavalent antirotavirus soit un placebo à 6 semaines, 10 semai- nes et 14 semaines. L’apparition éventuelle d’une gastroentérite à rotavirus a ensuite été notée. Au total, près de 5 500 enfants ont été inclus dans cette étude. Une efficacité démontrée Les résultats montrent l’apparition d’une gastro-entérite à rotavirus chez 79 enfants du groupe vacciné, contre 129 enfants du groupe pla- cebo, ce qui confère une efficacité vaccinale contre les épisodes de gastroentérites sévères de 39,3 %. Les auteurs de cette étude préco- nisent l’adoption de la vaccination antirotavirus dans les programmes d’immunisation en Afrique. | OPHÉLIE MARAIS médecin biologiste, Paris [email protected] A u mois de mars 2010, un homme âgé de 67 ans, sans antécédents particuliers, se présente au service des urgences d’un hôpital au Royaume-Uni pour de la fièvre avec des frissons, une confusion, une asthénie et un pro- blème respiratoire. Un bilan biologique perturbé À l’admission, il est fébrile avec une température à 39 °C et présente des signes de pneumonie du côté gauche avec des signes abdominaux géné- raux. Le bilan sanguin montre un taux de leucocytes à 14,8 x 10 9 /L avec un taux de neutrophiles à 11,3 x 10 9 /L, une CRP augmentée à 475 mg/L. Les fonctions rénales et hépatiques ne sont pas normales : la concentra- tion en urée est de 21,6 mmol/L, la créatinine à 257 μmol/L, le sodium à 135 mmol/L, le potassium à 4 mmol/L, l’ASAT à 115 UI/L, l’ALAT à 80 UI/L et la bilirubine à 56 μmol/L. Des analyses bactériologiques négatives La radiographie pulmonaire montre une opacification complète du pou- mon gauche. Une pneumonie atypi- que ou virale est alors suspectée. Les antigènes urinaires pneumococ- ciques et de la legionellose sont res- tés négatifs, ainsi que l’examen PCR à la recherche des virus influenza A et B. Les cultures bactériologiques des aspirations endotrachéales res- tent négatives elles aussi. Un traitement par antibiotiques de type amoxicilline, acide clavulanique et clarithromycine est alors institué mais l’état du patient se dégrade. Un lavage bronchoalvéolaire est réalisé et des cultures bactériolo- giques sont retrouvées positives à Legionella longbeachae. L’origine de l’infection est retrouvée : ce patient exerce la profession de jardinier et s’est blessé un doigt alors qu’il fai- sait du compost. La maladie du Légionnaire La maladie du Légionnaire est une pneumopathie commune qui est habituellement causée par Legio- nella pneumophila dans 90 % des cas. Les pathologies causées par Legionella longbeachae sont moins fréquentes et les épidémies surve- nant aux États-Unis ou en Grande- Bretagne restent sporadiques. Aux États-Unis, la majorité des cas rapportés le sont chez des patients immunodéprimés. Legionella long- beachae a une incidence plus élevée en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Japon où ce germe est à l’origine d’un tiers des cas de pathologies dues aux legionelles. | OPHÉLIE MARAIS médecin biologiste, Paris [email protected] prophylaxie Le vaccin antirotavirus pentavalent est efficace contre les gastroentérites sévères en Afrique infectiologie Une pneumonie à Legionella longbeachae 5 XI XI th th Symposium on Platelet Symposium on Platelet European S European S te Immunobiology te Immunobiology and Granulocyt and Granulocyt Renseignements Renseignements : : IV IV th th V V V V al Congress al Congress Internationa Internationa on on T oxoplasmosis (ICOCT) Toxoplasmosis (ICOCT) Congenital T Congenital T 14 14 e e nnuel de cytométrie nnuel de cytométrie Congrès an Congrès an Renseignements Renseignements : : 55 55 es es o lo g ie ologie Journées internationales de bio Journées internationales de bio s s Renseignements Renseignements : : dies dies Diplôme universitaire des mala Diplôme universitaire des mala parasitaires et tropicales parasitaires et tropicales Renseignements Renseignements Source Armah GE, Sow SO, Breiman RF, et al. Efficacy of pentavalent rotavirus vaccine against severe rotavirus gastroenteritis in infants in developing countries in sub-Saharan Africa: a randomised, double-blind, placebo-controlled trial. Lancet. 2010 ; 376 (9741) : 606-14. Source Patten SM, Sur E, Sundaram R, Weinhardt B. Dan- gers in the garden. Lancet. 2010 ; 376 : 844. Nous serons présent lors de ces manifestations

Les tests biologiques courants peuvent-ils aider au diagnostic des maladies inflammatoires de l’intestin chez l’enfant ?

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5OptionBio | Lundi 18 octobre 2010 | n° 443

Les gastroentérites l iées aux rotavirus contribuent de manière importante à

la mortalité liée aux pathologies diarrhéiques dans le continent africain. Environ 40 % des admis-sions à l’hôpital pour cause de diarrhée chez les enfants âgés de moins de 5 ans sont attribuables aux rotavirus. Six des sept pays avec le plus fort taux de morta-lité lié aux rotavirus se situent en Afrique sub-saharienne où près de 240 000 décès surviennent chaque année pour une totalité de décès estimés à 527 000. Mais les efforts pour encourager un traitement par réhydratation par voie orale et

une supplémentation en zinc, qui permettent de réduire la mortalité liée à la diarrhée, restent encore insuffisants dans la plupart de ces régions. Une immunisation efficace contre le rotavirus permettrait de résoudre cette situation.

Le vaccin pentavalent antirotavirus testé en AfriqueC’est pourquoi une étude réalisée par une équipe de chercheurs internationaux a voulu tester l’ef-ficacité d’un vaccin antirotavirus pentavalent au Ghana, au Kenya, et au Mali entre les mois d’avril 2007 et mars 2009. Dans cette étude en double aveugle contre

placebo, des enfants âgés entre 4 et 12 semaines n’ayant aucun symptôme gastro-intestinal ont été randomisés. Ils ont reçu pour moi-tié soit trois doses orales de vaccin pentavalent antirotavirus soit un placebo à 6 semaines, 10 semai-nes et 14 semaines. L’apparition éventuelle d’une gastroentérite à rotavirus a ensuite été notée. Au total, près de 5 500 enfants ont été inclus dans cette étude.

Une efficacité démontréeLes résultats montrent l’apparition d’une gastro-entérite à rotavirus chez 79 enfants du groupe vacciné, contre 129 enfants du groupe pla-

cebo, ce qui confère une efficacité vaccinale contre les épisodes de gastroentérites sévères de 39,3 %. Les auteurs de cette étude préco-nisent l’adoption de la vaccination antirotavirus dans les programmes d’immunisation en Afrique. |

OPHÉLIE MARAIS

médecin biologiste, Paris

[email protected]

Au mois de mars 2010, un homme âgé de 67 ans, sans antécédents particuliers, se

présente au service des urgences d’un hôpital au Royaume-Uni pour de la fièvre avec des frissons, une confusion, une asthénie et un pro-blème respiratoire.

Un bilan biologique perturbéÀ l’admission, il est fébrile avec une température à 39 °C et présente des signes de pneumonie du côté gauche avec des signes abdominaux géné-raux. Le bilan sanguin montre un taux de leucocytes à 14,8 x 109/L avec un taux de neutrophiles à 11,3 x 109/L, une CRP augmentée à 475 mg/L. Les fonctions rénales et hépatiques ne sont pas normales : la concentra-tion en urée est de 21,6 mmol/L, la créatinine à 257 μmol/L, le sodium à 135 mmol/L, le potassium à 4 mmol/L, l’ASAT à 115 UI/L, l’ALAT à 80 UI/L et la bilirubine à 56 μmol/L.

Des analyses bactériologiques négativesLa radiographie pulmonaire montre une opacification complète du pou-mon gauche. Une pneumonie atypi-que ou virale est alors suspectée. Les antigènes urinaires pneumococ-ciques et de la legionellose sont res-tés négatifs, ainsi que l’examen PCR à la recherche des virus influenza A et B. Les cultures bactériologiques des aspirations endotrachéales res-tent négatives elles aussi.Un traitement par antibiotiques de type amoxicilline, acide clavulanique et clarithromycine est alors institué mais l’état du patient se dégrade.Un lavage bronchoalvéolaire est réalisé et des cultures bactériolo-giques sont retrouvées positives à Legionella longbeachae. L’origine de l’infection est retrouvée : ce patient exerce la profession de jardinier et s’est blessé un doigt alors qu’il fai-sait du compost.

La maladie du LégionnaireLa maladie du Légionnaire est une pneumopathie commune qui est habituellement causée par Legio-nella pneumophila dans 90 % des cas. Les pathologies causées par Legionella longbeachae sont moins fréquentes et les épidémies surve-nant aux États-Unis ou en Grande-Bretagne restent sporadiques.Aux États-Unis, la majorité des cas rapportés le sont chez des patients immunodéprimés. Legionella long-beachae a une incidence plus élevée en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Japon où ce germe est à l’origine d’un tiers des cas de pathologies dues aux legionelles. |

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prophylaxie

Le vaccin antirotavirus pentavalent est efficace contre les gastroentérites sévères en Afrique

infectiologie

Une pneumonie à Legionella longbeachae

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XIXIthth Symposium on Platelet Symposium on Platelet European SEuropean Ste Immunobiology te Immunobiologyand Granulocytand Granulocyt

RenseignementsRenseignements ::

IVIVththVVVV al Congressal CongressInternationaInternationaonon Toxoplasmosis (ICOCT)Toxoplasmosis (ICOCT)Congenital TCongenital T

1414ee nnuel de cytométriennuel de cytométrie Congrès anCongrès an

RenseignementsRenseignements : :

5555eses ologieologie Journées internationales de bioJournées internationales de bioss

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diesdiesDiplôme universitaire des malaDiplôme universitaire des malaparasitaires et tropicalesparasitaires et tropicales

RenseignementsRenseignements

XIth S iS

SourceArmah GE, Sow SO, Breiman RF, et al. Efficacy of pentavalent rotavirus vaccine against severe rotavirus gastroenteritis in infants in developing countries in sub-Saharan Africa: a randomised, double-blind, placebo-controlled trial. Lancet. 2010 ; 376 (9741) : 606-14.

SourcePatten SM, Sur E, Sundaram R, Weinhardt B. Dan-gers in the garden. Lancet. 2010 ; 376 : 844.

Nous serons présent lors de ces manifestations