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LE PROBLÈME CORPS-ESPRIT État des lieux' 1_ EsT Posslsuz DE FAIRE: REMQNTER 1'origine des discussions actuelles I sur le problème corps-esprit au tournant des années 1950-1960. Plus précisément, on peut avancer l'hypothèse que le problème corps- esprit, tel que nous le connaissons, tire son origine de deux articles devenus classiques, publiés avec un an d'écart : «The “Mental” and the “Physical” ›› Le “mental” et le “physique” ››] par Herbert Feigl [1958] et « Sensations and Brain Processes» Sensations et processus cérébraux ››] par J. J. C. Smart [1959]. Dans ces textes, Smart et Feigl proposaient indépendamment l'un de l'autre une approche de la nature de l'esprit qui a ensuite reçu le nom de théorie de l'identité corps-esprit, matérialisme des états centraux, théorie des états cérébraux, ou physicalisme des types. Même si l'artic1e de U.T. Place [1956] «Is Consciousness a Brain Process ?›› La conscience est-elle un processus cérébral ?››], prégurait Smart et Feigl, ce furent les articles de Smart et de Feigl qui réintroduisirent le problème corps-esprit comme une problématique (Problematik) métaphysique majeure dans la philosophie analytique, et lancèrent le débat qui s'est prolongé jusqu'à aujourd'hui. Certes, l'oeuvre de Ryle, La Notion d'esprit, a été publiée en 1949, et l'on pense évidemment aux remarques très débattues de Wittgenstein [1953] sur le mentalm et le langage mental, sans mentionner une oeuvre bien plus ancienne de C. D Broad [1925], The Mind and its Place in Nature [L'Esprit et sa place dans la nature]. Mais l'attention de Ryle et de Wittgenstein se portait bien plus vers la « logique ›› du discours mental que sur le problème métaphysique consistant à expliquer comment notre être mental est relié à notre être physique ; et, qui plus est, Ryle et Wittgenstein, chacun pour

L'esprit dans un monde physique Kim ch. 1

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Un livre sur la relation corps-esprit dans la philosophie contemporaine

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Page 1: L'esprit dans un monde physique Kim ch. 1

LE PROBLÈME CORPS-ESPRIT

État des lieux'

1_ EsT Posslsuz DE FAIRE: REMQNTER 1'origine des discussions actuellesI sur le problème corps-esprit au tournant des années 1950-1960. Plus

précisément, on peut avancer l'hypothèse que le problème corps-esprit, tel que nous le connaissons, tire son origine de deux articlesdevenus classiques, publiés avec un an d'écart : «The “Mental” and the

“Physical” ›› [« Le “mental” et le “physique” ››] par Herbert Feigl [1958] et

« Sensations and Brain Processes» [« Sensations et processus cérébraux ››]

par J. J. C. Smart [1959]. Dans ces textes, Smart et Feigl proposaientindépendamment l'un de l'autre une approche de la nature de l'esprit quia ensuite reçu le nom de théorie de l'identité corps-esprit, matérialismedes états centraux, théorie des états cérébraux, ou physicalisme des types.

Même si l'artic1e de U.T. Place [1956] «Is Consciousness a Brain Process ?››

l« La conscience est-elle un processus cérébral ?››], prégurait Smart et

Feigl, ce furent les articles de Smart et de Feigl qui réintroduisirentle problème corps-esprit comme une problématique (Problematik)métaphysique majeure dans la philosophie analytique, et lancèrent le

débat qui s'est prolongé jusqu'à aujourd'hui. Certes, l'œuvre de Ryle,La Notion d'esprit, a été publiée en 1949, et l'on pense évidemmentaux remarques très débattues de Wittgenstein [1953] sur le mentalm et

le langage mental, sans mentionner une œuvre bien plus ancienne de

C. D Broad [1925], The Mind and its Place in Nature [L'Esprit et sa place

dans la nature]. Mais l'attention de Ryle et de Wittgenstein se portaitbien plus vers la « logique ›› du discours mental que sur le problèmemétaphysique consistant à expliquer comment notre être mental est reliéà notre être physique ; et, qui plus est, Ryle et Wittgenstein, chacun pour

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JAEGWON KIM L'ESPRIT DANS UN MONDE PHYSIQUE ESSAI SUR LE PROBLEME CORPS-ESPRIT ET LA CAUSALITE MENTALE Préface de Max Kistler Traduit de l'américain par François Athané et Edouard Guinet Ithaque, 2014
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..: y

2 L'EsPR|1' D/\Ns UNMONDE PHYSWUE LE PROBLEM:-: coRPs-EsPR|T 3

ses propres raisons, auraient disqualié le problème métaphysique corps_ 5113 désaffection de la théorie de 1'identité corps-esprit fut si rapide et,esprit comme un cas de non-sens philosophique. Par contraste, l'œ-uvre semble-t-il, si peu déchirante, suscitant si peu de regrets et de remordsde Broad etait fortement metaphysique, mais elle resta malheureusement armi les philosophes, c'est que les deux principales objections qui lasans effet sur la discussion corps-esprit de la seconde moitié de ce siècle ïenversèrent, la réalisation multiple avancée par Hilary Putnaml etnotamment dans ses premières phases importantes. , P

yargument anomiste de Donald Davidson [1980b], contenaient en germe

Èour beaucoup de ceux qui' comme m°i› ont fait 1€111`S études des images séduisantes du mental, nommément le fonctionnalismem et le

universitaires au tournant des années 1950-1960, le matérialisme de Smart monisme anomalm. La thèse centrale du fonctionnalisme, selon laquelleet de Feigl fut l'occasion de notre première rencontre avec le problèm les espèces et les propriétés mentales sont des espèces fonctionnelles à

' ' ' ' e «U vu- z 1 \

corps-esprit considere comme un problème philosophique Systémati ue M' un niveau d'abstraction plus eleve que les especes physico-chimiques- - . .,. q ' ' fè. , . . , . . .

Leur apprœhe Pafalssalt Oplnlatre et d'une audace rafraîchissante et Qu biologiquesm, etait une idee suggestive et dessillante, et semblaitsemblait s'accorder parfaitement à l'esprit d'0ptimisme scientique,de 110118 aider à donner un Sens aux Sclenœs C08I11t1V€S› C1111 débutaïent à

l'époque. Il y avait quelque chose d'intrigant et d'excitant ã penser que les13 même époque. L'approche fonctionnaliste du mental semblait faite

événements mentaux pouvaient simplement être des processus cérébraux ÎA' sur mesure pour la nouvelle Science du mental et de la cognition' car sad 0 It I

et que la 1`eCh€1`Che Scientique était en mesure de 1€ montr d 1 ' doctrine centrale semblait postuler un domaine distinct e proprie esA er, e a

meme ÎHÇOH que la Science nous montre que 1a mmière est un faisceau mentales-cognitives pouvant faire l'ob]et d'investigations scientiques,

de 1`adÎaÎí0I1S ëleetromagnétiques, ou que 195 gènes sont des molécules indépendamment de leurs supports physiques-biologiques - une idee

d'ADN. Mais la théorie de l'identité fut victime, contre toute attente qui promettait à la psychologie à la fois une légitimité et une autonomied'UI1e mort prématurée _ sa n prégipítée commença Seulement quelques' scientiques. Le fonctionnalisme fournissait ainsi à la nouvelle science

années *après son apparition. Cependant, d'une manière rétrospective il de la cognition à la fois une métãfphysique et une nléthodglogíe' il t

apparait clairement que, en dépit de sa courte existence, cette théorie Le momsme anomal de Davldson nous offralt aussl un ensembleséduisant même si ses attraits spécifiques différaient de ceux duapporta à coup sûr une contribution cruciale ' ' * * * i 'qui a survecu a son re ne et . . . , . _ . _ .

' g *'** fonctionnalisme D'un cote il nous disait que le domaine mental, du fait deen tant que théorie de l'es ' * * - “ -prit. Je pense au fait ue la theor ' if: ' . . ,

q le des etats son caractère essentiellement anomal et de sa normativiteläl, ne peut pascérébraux a aidé à installer les ` -parametres de base et les contrain . . . . . _ . , .

tes des etre l'ob]et d'investigations scientiques serieusesz plaçant le mental surdébats à venir - un ensemble d'h th` t ' * - -

1 h . . _ ypo eses e _d aspîratfons mt_e11e°t'feHeS un plan totalement différent du physique. En particulier, son caractèreargement p ysicalistes qui donne encore au ourd hui son il . i . _ .

~ ' J ' Onentatlon et .if anomal vis-a-vis du domaine physique - c'est-a-dire l'impossibilite deses regles à notre réexion En atteste le fait ` ' ' "

- ue a 1 ' ' *. _ i i . , . ,

q ' Occaslon du dechn lois reliant les especes mentales aux especes physiques - etait supposede la théorie des états cé 'b t ' .

re raux au Oumant des annees 1960'1970› rares Á* établir Pirréductibilité des espèces mentales aux espèces physiques. Celafurent ceux qui retou ` t ' * - ~ ,corps_esšîîfeãuîïiãaãšîsãaniîme ou a d autres formes fortes signifiait que les espèces mentales sont distinctes des espèces Physiques

. ° OLIS es protagonistes du debat ont › et biologiques, contredisant la thèse de Smart et Feigl sur 1'identitémaintenu leur physicalisme et même ceu ' ^X ' ' I . . ` . .

dans la dés *, C1111 Ont eu Un 1`01e P1“€d0m1I1&n'¢ « corps-esprit. De cette maniere, le monisme anomal de Davidson nousa ec ion du matérialisme de Smart et Feigl ont perpétué leur il

allégeance à une vision h ` 'p ysicaliste du monde. Au cours des années 1970 PG13 1980, et jusqu'à 1105 jgurs, le problème cOrpS_eSprit notre robr K 1. In «Psychological Predicates›› [1968], repris sous le titre «The Nature of Men-

*p eme tal States ››, PUTNAM [1975c] Pour résumer, 1'argument consiste à dire que les états

corps-esprit - a consisté à trouver une l ' ' i 'fondamentalement P ace P0111: 1 espnt dans un m01'1d9 mentaux peuvent avoir, et ont, des réalisations Physiques-biologiques très diverses

P Y Q - G prO]€1; Commun a la plupart de Ceux qui dans des espèces et des structures différentes (par exemple, le réaliseur neural de

Val e sur cette queSt1011 durant les dernières dégennies fut de ` la douleur chez les humains est sans doute assez différent de son réaliseur chez

trouver une manière d'inscrire le mental dans un cadre physicaliste tout les mollusques) et' par °°nSéq“ent* q“,a“°un état mental ne peut être ídentíé à unen PI`éS€I'V8n11 Son caragtère distinctif c›eSt_à_d- ' _ (Seul) état physique-biologique. Pour plus de détails, voir KIM [1993d].

ire, Sans perdre Ce qui 2. L'un des premiers articles de DAVIDSON [1980a/1993] sur le monisme anomalnous semble articulie *got 1', Oli Ce que n0uS eS't1m0nS tel, dans notre nature = P0rte le titre de «Psychology as Philosophy» [« La psychologie comme philosophie ››],

ees espnt' probablement pour faire contraste avec «la psychologie comme science ››.

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, La PROBLÈME coRPs-EsPR|T 54 L'EsPR|T DANS uN MONDE PHYSIQUE›,.

*N. A.

I.. .

._¿_ . Agarantissait l'autonomie du mental, bien que pour des raisons différentes espëfle PnY5lque ou mfîfltalel' L,e Womsme (ie Pavldson peut doîc etrî

de celles fournies par le fonctionnalisme. De l'autre côté, la composante . ramené à cette P1`0P°sltl_°n 5 ll n exlste Pas fl evenement ayant sen emenlmoniste du monisme anomal insistait sur le fait que tous les événements des p1“0P1`letes (deseflptlenf) men-tales› blen C111 ll Plnsse exlstelï etindividuels (les «événements-tokens››) sont des événements physiques l existe P1"0bablement› des evenementsaÿant seulement cles propne efsoumis aux lois de la physique, accordant ainsi à la physique une place , (descriptlens) Pnyslques- Cela ne requlerf pas de cfmnexmns C1; type adans notre ontologie, de manière à satisfaire nos aspirations physicalistes. type entre les espèces mentales et les espeees Pn§_'s1ClueS_› et la OcïrånePar conséquent, le monisme anomal et le fonctionnalisme, chacun selon '¿ davidsonienne de l'anomisme du mental interdlt Speelquemen essa propre voie, nous permirent de nous dépouiller des règles restrictives liens nomologíques (eu tente autre e0I`1`elat10n Plus Îefte) entre les tïlíesdu réductionnisme monolithique, sans pour autant perdre notre identité mentaux et les types Physlquesm* Mëfsffne docîrlfle qm ïroscri leîphysicalista Du m0inS en am-,aren¢e_ connexions de type a type, ou de propriete a .propr_1et_e, entre e men a' e

H/ 1e physique est une doctrine qui, dans les faits, elimine toute connexionI.1 . SuRvE.NANcr-:, RÉALISATION ET ÉMERGENCE entre n0tI`e nature mentale et notre nature Pnyslque Ceflul algnle que

1e monisme du monisme anomal n'est pas moins une these negative queQu'est-ce que ces deux doctrines, le monisme anomal et le fonction- i 1'anomisme du monisme anomal.nalisme, nous apprennent sur le problème corps-esprit, le problème de Une Simple analegle Permet de V011` a fluel Pelnt le momsme aneîlala liaison entre le mental et le physique ? Le monisme anomal est un DOUS en dit Peu sul' la Telatlen e0l`Ps'esIn`1t- Censlderens la Pfepfísl 1011,

monisme physicaliste qui soutient que tout événement mental individuel pmbablement V1`ale› selon laquelle tent Oblet tlm a une e0Ule111` a ega emeãest un événement physique, tout en afrmant que le mental est anomal, l une forme - ou, P011? le <l11`e dans Un langage semblable au_m°mSn1Îe ec'est-à-dire non gouverné par des lois (ou des «lois strictes ››, comme le DaVlds0n› tent Objet ayant une ceuleul est ldenÿlqe a un Oblî Îyan lineformule parfois Davidson). En particulier, il afrme, dans sa célèbre Î01`me- De tente eV1denee› cette P1"0P0s1tl°n ne rfen sur la re a lon ell reassertion, qu'il n'y a pas de lois connectant les espèces ou les propriétés ¿- Couleurs et formes ; et de fait nous savons quil n y a pas de conn;-ziïionsmentales aux espèces ou propriétés physiques. Cette composante de intéressantes ent1`el,n_ne et l'aut1"e_- l°a1` anal081e› dlanî letcasldes rînî äîïšla doctrine, le caractère anomal du mental relativement au physique, , entre le e01`Ps et l'esP1`1t› la Pmpesltlen Selon lafiuî e ou evçfïtîmhest une thèse négative : elle nous dit comment le mental n'est pas relié * (Tune P1`0P1`lete mentale est Un et/enement dete fl une P1`_0P1`le_ e P Yslqlau physique, mais ne nous dit en rien comment les deux sont reliés. ne dit rien - et a été conçue par Davidson pour ne rien dire - aun laPar conséquent, c'est à la première composante de la doctrine - selon J PI`ëSeI1C€ 011 1'abSenCe de C0nneX1ons de type a type entre le mentãote elaquelle tout événement mental individuel est un événement physique Physique- Cela slšnle que le momsme an°m_a1 de Davfdsûn ne_n 1 ïas- qu'échoit la lourde tâche de nous proposer une version positive de la Plus S11? la Telatíen entre le mental et le Pnyslqne que lalnnlatlen se înrelation entre le mental et le nnysiono laquelle tous les objets ayant une couleur ont une forme n en dittsur, a

Mais qu'est-ce que le physicalisme moniste de Davidson nous apprend 1"elatlen entre les Couleurs et les folîmes' Par consequent' poin auian qutonau juste sur la relation corps-esprit ? La réponse est : beaucoup moins l'ad0p'e, le m0níSme anomal n'exiga aucune relation systematique enlreone oo one nous aurions nn osnéron Pour Davidson, le contenu de Ê les propriétés mentales et lesnproprietes physiques -pas plns qu entre es

l'afrmation selon laquelle tout événement mental individuel est un C0u1eurS et les formes des obgets qni nous entourent. La meme remarqueévénement physique se résume en n de compte à cette seule assertion : Vaut P011I` t0\1t€S 19$ Ve1'Sí0H§ de pretendus pnysicalismes des occurrencesde tout événement dont on peut donner une description mentale, on peut * Similaires au monisme physique de Davidson . Je crois que nous atten ODS

également donner une description physique ; pour le dire autrement, «

tout événement qui possède une propriété mentale (se range sous une. 1. Ce que certains philosophes entendent par physicalisme des 0CCurrenC€Sespece mentale) possede egalement une propriete h si ue (s . . . . , . .p y q e range semble devoir etre distingue du monisme de Davidson. Leur physicalisme des occur-

sous une es èce h si ue . En effet selon les conce tions de Davidson rennes identifie ies instances des propriétés mentales aux instances des propriétés7 I

un événement est physique ou mental à la seule condition qu'il puisse physiques, Où une «instane» de la Pfpfléte Ê elst åîfllnfeãln Îrepe denïS(°š'nÎ;Ê. , . . . . , - * ' ' rie es eveneme cetre decrit dans le vocabulaire physique ou mental (il se range sous une exempllcatlm de F en evenement' sur le mode e a eo›~'

*L1L,«a

~›

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\6 L'Es|=R|T D/\Ns uN MQNDE PHYSIQUE

@fj LE PROBLÈME coRPs-EsPR|T 7lqi

de nos thé ` d b ` - › _

Ones u pm leme eerps esprll QU elles nous en dlsenl P1115, définitive quelque chose de positif sur la relation entre les propriétésu'elles t ' ' * * - _, ,

glentaleîrãfîegrrîïãfåarî p_0smf exphquefll eemment les P1`0P1`1eleS ..¿1 * mentales et les propriétés physiques.P P YS1<lUeS 80m I`e11e€S, dans 1€Sp01r qu'e1les plus encore, la thèse de la survenance est séduisante d'un point de

nous isent aussi our uoi elles so ' ' " . . , , _ . ,

p q nt amsl rehees' Il se ll`°UVe que 1€ *'*' ue physicaliste : une dependance asymétrique du mental a l'egard dumonisme anomal ne nous fournit rie V - . - » - ,

n de tel' l hysique est clairement impliquee, si ce n'est franchement afrmee.C'est eut-^t tt ' ' - , P

p e re ce e ralsen qul Pousse DaV1dS0H, dans ses «Évenements Cette relation de dépendance corps-esprit était considérée - et expli-mentaux ›› à invo uer la survenance o - ' ` * * 1* -

' q C rps espnt' Apres avon' eXP0Se S011 citement presentee, par Davidson et d'autres - comme compatible avecar ument 1" - . . , _

. _ajšute, d,uÎ1ièrmåi1ïií}š<Ii:s(i1b1iät1Îlge lîisdrãsipnnecltant le mental au physique, il j; pirréductibilité du mental au Physique. Il me semble juste de dire que

p vo e ' cette idée de survenance -jetée par Davidson sur le papier comme une

. . _ _

' d'après-coup et qu'il t si peu pour expliquer élaborer et encore« Bleu que la t , . _ ,_ pensee , , ,

pCS1 lon que le decnve me qu Il y all des lels PSYel'1°PhyS1qUeS› moins défendre - a ni par éclipser les doctrines centrales du monismeelle est compatible avec la th` * - -

eee Selen laquelle 1eS Caracteristiques ll anomal, suscitant un nouvel objectif et une nouvelle orientation pourmentales sont en un certain sens ' * - -

h . dependent” des eal`aele1`lSl1<l\1eS le programme physicaliste. Que la survenance corps-esprit doive, oup ysiques ou survenantes ar ra o t ` ' ' . , . _. .

Survenanåe p plp r a elles. On peut interpreter cette ¿¿ non, etre pensee comme une composante a part entiere du monisme ano-an u ' ' * - *

. . . . , . .

. q 1 ne peut y avon' deux evenements QUI M mal de Davidson n'est pas une question qui nous interesse icil. Quellesoient semblables sous tous leurs aspects physiques mais ui d`ff` Îl * ° * * ' *

Q 1 e1`<-21112 1 que soit notre position sur ce point, le fait est que les philosophes ontsous un as e t t l › - , ,p c men a quelconque, ou encore qu un objet ne peut s alterer @_ trouve une métaphysique physicaliste prometteuse dans la these de lasous quel ue a t t 1 ' ' . ~, `

q Spec men a sans S alleref SWS quelque espeel Physlqlle-» ¿\ survenance corps-esprit, plutot que dans les deux theses du monismeDavidson [1980a, p. 214/1993, p. 286-287] anomal, à savoir : le monisme des événements physiques et l'anomisme du

5;, mental. C'est ce qui explique 1'essor de l'idée de survenance à la n desIl sembl 1 ' * - - , ._ _ Y

e que es emefãenllsles bfllannlques du debut du S1€C18 alent années 1970, menant une existence propre dans le débat sur le problèmeété les ' ` ' ' - .premiers a utiliser l'expression de « survenance» a propos du cOrps_eSpritproblème _ ' * - -

'_e°l`P§ eSP1`1l› el len Tefïeenlfalt depuls Quelque temPS Ce V. Les fonctionnalistes, en gros, n'étaient pas des métaphysiciens ; rares

concep ici ou la dans les theories ' - 4. , __ . .

cité à Hnstant Fdelhlqlães › Cependant, C'€S'¢ 1€ passage etaient ceux d'entre eux qui nourrissaient quelque scrupule quant auxisi i .ft . _ . . . . _

contemporain le mblè mme e la survenance dans le debat implications de leur position sur le probleme corps-esprit? Le mot-clefme cor - ' ' I* . . . . _ , . _

p ps esprll* En lolll Cas, S1 la Sllrvenance que le fonctionnalisme dominant utilisa pour decrire la relation entre lescorps-es rit ente d d * . _ , , _ , _ , , _

.d p ' n _ue Îm_S le Sens de DaV1ClS0n, eut 1111€ fûrtune aussi proprietes mentales (especes, etats, etc.) et les proprietes physiques futrepl e› ee lul› Je e1`01S, precisement parce qu'elle disait ou du moins promettait de dire, comment le mental et le h ' l " ' * _ il ___"-NOÎGZ en articuli 1 p yslque sont hes ll llautre' 1. En fait, il est possible de se demander si l'anomisme du mental est compatible

P er ue a survenan. l ' q ce concerne les proprletes et 19$ *' avec la survenance corps-esprit. On peut arguer que toute relation de survenance

especes ou les caract ' ' ' . I

( « enstlques » et les << 3SP€C'£S >›, dans le VOCabL1la1I'e . susceptible de fonder une afrmatíon de dépendance du survenant par rapport

de Igaÿld-Son) du Illental et du physique, et I10n pas les 0CCI1I'I'enCeS Ou au subvenant doit être une forme de «survenance forte» (voir plus loin dans ce

le? evenements PÎIS, 311 Sens de Davidsgn, comme des cas particuliers › chapitre), et que la survenance forte du mental par rapport au physique est incom-

denués de StI`1lC'£l1I'e. Par conséquent, à 1a différence des deu th. patible avec le fait de refuser des connexions assimilables à des lois entre les deux

Centrales du monisme anomal la thèse de la X eses domaines. Pour plus de détails, voir KIM [1993c]. DAVIDSON [1993, p. 4, note 4] lui-› rvenance afrme en '› même opta ultérieurement pour la «survenance faible ››_ Ce qui rend son afrmation

› de survenance compatible avec son anomisme - tout en jetant un doute sur sa thèse

_ de la dépendance du mental par rapport au physique.

exem jication . , , _ I 2. Sur Pambiguïté métaphysique de la position fonctionnaliste concernant le pro-

qui pgssède isn(slÎapr9pI;eše5)› Plutot que quelque el'10Se (Un eVenemenl› un ebletl blème corps-esprit, voir BLOCK [1980]. Il est intéressant de remarquer que certainsnele - 1`t ' ' *

. _ . , .

S . n ee 1 e* cette fomfle de PhyS1Ca11Sm€ des Occurrences , fonctionnalistes (tels David Armstrong et David Lewis) pensaient qu'ils defendaiente rapproche plutot de ce ' - .

[1993a, p. 364 sq_/2003 ålåe J al appele «physicalisme des types mull1PleS», KIM le physicalisme des types, alors que d'autres (tels Putnam et Fodor) pensaient qu'ils

l p sql ë le réfutaient.

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8 L'EsPR|1' DANS uN Mo *NDE PHYSWUE ' LE PRoa|_ÈME coRPs-EsPRiT 9

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ie terme fle freallsallon» (Parlpls <<,lmplementatlen>>› <<eXeCutl0n>>› etC-) I j 1es lois et les explications de ces sciences sont formulées - surviennent sures proprieteementales sont «realisees›› ou «implementees›› par (ou dans) et les proprietes de base de 13 physique, sans y être reduetib1es_ En ee sens,

des preprletes pnys1ques› sans etre n1_1dent1ques› T11 reduetlbles a Ces les sciences spéciales sont indépendantes de la physique fondamentale.dernieres. Mais si le terme de «realisation ›› fut introduitl, et se répandit i si Vous etes un seientique trav;-,u11ant hors de 1a physique fondamentale,S1 V1l¿e› CÊ fut Surtout en Vertu Cl'anal0gles Cemputatlennelles (aVec› en il doit vous sembler réconfortant de savoir que vous pouvez mener votreparticulier, l'idee que des systèmes de computation caractérisés par leur “ trava seientjque sans dépendre de ee qui se joue en physique theorique,

Êlîsïîocriãî mathemaîlîluš _S°nt 1"eaälsefs uašls des ldlspesltlfs pnyslques' et que vous pouvez formuler des lois et des explications dans un lexiquees concre s . ien peu e onc ionna istes, notamment au rf ` t d' ' 1' "1 't b ' d nd ` 1 1 de

1« propre a vo re iscip ine, sans qu i ai esoin e correspo re a ce u, ' ' ' ' ' ' . _ s 1 1debut, firent clairement .1 effort d'expliciter en quoi consiste cette relation ` la physique De toute façon, o'est eunsl que prooedent generalement les

de reallsetlen ' en part1Cul1er› Ce que Cette relatlen lmpllque a l'endr0lt scientiques hors de la physique fondamentale, mais il est bien agréableduIl1)rI:îl:1ãll:åÎ`IÊlS'eSPrït_åt, dedses eptlens traîltëenãlelles- d'en avoir une rationalisation philosophique.

ue si 1 ee e survenance u a optée par certains ` Quoi "1 ' 1 1'd t' d t' 'd t' ' tqui en soit a conso i a ion u consensus an ire uc ionnis e

fenetlennallstes, netamment Ceux qul furent lnlluenees par llargument eut pour conséquence directe le retour de Pémergentismelll - sinon lesde la reahsablllte multlple› C'est en partle paree qulelle premettalt de A doctrines euries de Pémergentisme classique des décennies 1920 et 1930,

combler Ce Vlfle metapnyslque- La tnese selon laquelle les prOprletes et du moins son vocabulaire spécique et ses slogans. Pendant l'âge d'or dulfllflntales Survlennent sur les preprletes pnyslques semblait s'aCC0rCler *' positivisme et de «l'unité de la science ››, Pémergentisme avait été mis aue egammentaux requlslts du fenetlennallsme 5 elle premettalt Cle Clenner Î rebut, en compagnie de doctrines pseudo-scientiques peu reluisantes.un sens preC1s au prlmat du demalne physique et de ses l0ls› rendant alnsl C)n ne le tenait pas tout à fait pour une doctrine aussi déshonorante que,lustlee aux engagements pnysleallstes ele la plupart des fenetlennallstes * disons le néovitalisme avec ses entéléchies et son élan vitalll, mais on

' ' ' ' ' ' ' - - , . . z

`1_:Î1tc§åî§1Î:Îiï1n;Iî:1Î:Îr]šl: ;οlSuïï°:ï1ÎÎrn:îs1qg1e› prãsewant alnsl C le jugeait presque aussi obscur et incohérent. Avec la disparition du

' * es ases e survenanee h sicalisme réductionniste Pémergentisme a paru revenir sur le devantmultlples peur les preprletes surVenantes› elle Oflralt Un Cadre parfait ; Idešla scènel. Nous assistons ,actuellement à une surenchère dans l'usagepeur satlslalre la reallsablllte multlple des prOprletes mentales- É relâché d'expressions telles que : « émergent ››, «propriété émergente››,

Cela me semble etre la ralsen peur laquelle tant Cle pnll0s0pnes› au ou «phénomène émergent ››, apparemment dans 1'acception visée parnombre desquels les tenants de la conception fonctionnaliste, accueillirent fïj 1es emergentistes o1ess1ques, et ee, non seulement dans la littératurela survenance c°rpS`eSprit comme Pafrmatlen metapnyslque satlsfal- '1 philosophique sérieusez, mais aussi dans les publications de psychologie,sante d'un physicalisme sans caractère réductionniste. Cela contribua ' de seienoes cognitives de théorie des systèmes et ce qui s'y apparente3\ z 7 'a Creer, flans la SeC0T1<le m0ítíe CleS annees 1970, Ce que Ned Bl0Ck [1997] Pour résumer, trois idées ont été et demeurent prédominantes dansa appele le << Censensus antíre<lUCtl0nniSte>>, aVeC ses lignes de défense les discussions du problème corps-esprit depuis le déclin de la théorieultérieures- cette p0sltl0n› plus Cennue de nes leurs s0us l'appellatl0H \ réductionniste des états cérébraux : l'idée selon laquelle le mentalconsacrée de «physicalisme non réductionniste›› (ou «matérialisme l

non reductionniste››) a été et demeure la position métaphysique la plus A mi"influente, non seulement sur le probleme e0rpS_eSpI.ít mais d›une manière 1. Ailleurs, j'ai fait valoir que Pémergentisme classique est à juste titre considéré

v › .. . . . , . . .generale sur la relation entre le . , , . comme la premiere formulation du physicalisme non reductionniste. Voir KIM [1993e]., , ' S propnetes de haut nlveau et les pro 2 Voir, par exemple, SEARLE [1992]. Un autre signe du regain d'intérêt pour

príetes ,de bas niveau' et ce' dans tous les domaines' Tel fut le bénéfice Pémergence est le récent volume d'essais sur l'émergence, Emergence or Reduction ?,apporte par cette explication philosophique générale du lien entre les Br-zcmmmxuu From: & Knvi [1992].Sciences Speclales et la physique fOI1d8.me1'1tale 2 les propriétés dans les ' 3. Par exemple, VARELA, THOMPSON & Roscn [1993, particulièrement la partie IV].Cl0mai1'1€S des Sciences spéciales -_ propriétés dans 1es termes desquelles Au moment où j'écris ces lignes [Ndé. 1997], je prends connaissance de deux nouveaux

' volumes d'articles sur Pémergence, pour la plupart rédigés par des scientifiques de

1. A connaissance le ' diverses disciplines, en France et au Danemark. [Ndé. Il s'agit de Ai×iDEnsEN (dir.)chose * g P p lque e Ce terme (pr1s› a peu Cle [2000] et de VAN DE VIJVER [1997].] Le thème du colloque du Oberlm Philosophy Collo-

p , ans son sens courant) se trouve m PUTNAM [1960]. quium de 1997 était «Émergence et réductionnisme››.

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IO L'EsPmT DANS UN MONDE PHvs “l'QUE * LE PRoB|_ÈME coRPs-EsPR|T 1 I

1t ›

“ survient” sur le PnYslque› llluee selon laquelle le mental est << 1"ealíse >> Pal' Les propriétés mentales surviennent sur les propriétés physiques, en cecile PnYs1Clue› et llldee selen laquelle le mental est « enlergent » Pal' I`3PP0rt que nécessairement deux choses (dans le même monde ou dans différents

au physique' Llun de mes Objectifs dans ces conférences est u,eXPl0l`el` l mondes possibles) indiscernables par leurs propriétés physiques sontces trois idées, et le rôle qu'elles jouent dans les débats À présent je me *ndiS¢ernab1eS par1¿-Urs aspegts mentaux' 2 *^ 1 .

concentrerai sur la survenance et la réalisation. Je parlerai de Pémergence *au fil de m ' ' ' - - . . . _ , _ .des eXlãl1eÊt10ns›dn0tamment en llen aVeC ma CÎISCUSSIOII t_t Ce qui peut aussi se dire : deux choses qui sont des repliques physiques

ieure e a r ' ' ' * - 1 , , . . .

e uc lon et u reductlonmsme (mfm› enapltfe lV)1- exactes sont egalement des repliques psychologiques exactes - ce quiil signie que des répliques physiques sont des répliques tout courtlllll.

I, _ › 5. . . . _ . _ ,2 LA SURVENANCE N EST P^s UNE T“É°R'E ,; Ou bien, ainsi que certains l'ont dit : pas de difference mentale sans

DE "A RE"^T'°" °°RPs`E5'°R"" Ê, une différence physique [Lewis, 1983]. Nous allons considérer que ces

deux formulations de la survenance corps-esprit sont équivalentesl etCommençons par la survenance. Généralement, on considère que ~¿ emp10ye1-rune Qu 1'aut1-e Selgn 1e ¢0nteXte_

la survenance est une relation entre deux ensembles de propriétés les Î Selon la survenance corps esprit une propriété physique P base de- 1 1 , '-ll _ 7 7

ro rietes sur " ' » - l if ., , . , .P_ P Vensntes et leurs proprietes de base. Comme c'est desormais la propriete mentale M, garantit comme necessaire l'occurrence de M :

blen e0nnu› Plusleufs Vefsíens des feletíens de s11I`Vene1'1Ce SOI1t en ll nécessairement si une chose instancie P elle instancie aussi M La forcecirculation * our l

', . , _ . _ . , ' t .' . .appeue› 112 «S¿<ïtã:ã:0P<;s› Î0us(l:30uV_0ns neus C0nCent1`_e1` sur Ce que Î modale de la necessite ainsi impliquee est un parametre qui doit etreCe or e ››. onsiderez la these suivante sur la . arrêté en fonction de la relation corps-esprit adoptée ; certains parleront

survenance corps-esprit : d › -t» »t h - ~ 1 - t 11 d t_, e necessi e me ap ysique ou meme ogico-concep lue e, pen an que,.

.› d'autres o teront our la nécessité nomolo i ue 11 _ Nous ne devonsLes P1`0PI`îetes mentales surviennent sur les P1'Opfletes Physiques en l pas oublieî que la îorce modale de la surverîallice peut varier selon leseeel que, Peur tente Pfepfîete mentale M» sl quelque ehese POSSÈCÎG M ll différents groupes de propriétés mentales ; par exemple, il est possibleatïltemps t› il existe une Pfepfïete de base Physique (On snbvenante) P que des propriétés intentionnelles surviennent avec une nécessité logico-te e uec tt h ` ' - ,. , , _fl e e C 05€ Pessede P au temps t, et neeessalrement une Chose ,ç conceptuelle, alors que les proprietes phenomenales surviennent seulementpossedant P en un temps Pessede M en ee même temps- ll par nécessité nomologique ) Comme on l'a déjà remarqué une mêmes - ›

par exemple si fait Pexpé _ d ' Propriété mentale peut avoir plusieurs bases physiques : une occurrence

' nenœ e a Ou eur l aut que *Y de la douleur chez un humain eut avoir our base une ro riété neuralecette personne lnstanele une P1`0Pl`lete Physique (V1`alsembleblement› une et une autre occurrence de la Iclouleur diîons chez un rîptïle peut avoir,propriété neurale complexe) telle que si une autre personne instancie un autre Substrat , lcette propriété physique, elle éprouvera aussi de la do ' il luleur. En d autres ' Comme nous l'avons vu chez Davidson on a coutume d'associer latermes, t0ute Propriete mentale a une base Physique qui garantit S011 Ê survenance avec l'idée de dépendance ou de détermination * si le mentallnstanclatlen- Blen Plus, sans une telle base PnYsl01ue› aueune pI`0PI`íëfê survient sur le physique le mental est dépendant du physique c'est-mentale ne peut être instanciée. Selon certaines hypothèses sur la à dire ue 1e h si ue dlétel-mine 19 mental au Sens Qù @ur 1:; direcomposition des propriétés une thèse de survenance établi d tt f il p y q ' , " , p '( *I 9 e Ce e açon f-s sommairement, la nature mentale d une chose est entierement xee par

e ' ~ » . . . ,p pp e “ a Ormu allen de l0Pe1`eteu1` m0del>>) peut etre tenue , sa nature physique. Cela est parfois exprime en termes de « mondes ›› :

our é uivalente à ' ' '* l , . . . .tP _Cl une autre formulation familiere de la survenance 1 les caracteristiques psychologiques d'un monde sont entierement(par ois appelee «monde possible ›› ou « denition d'indiscernabilité››)I91 ;

*ffIf"

l

1. Ou, si vous avez des inquiétudes à propos de cette équivalence, il suft de sup-

1_ J d- ,, , ' poser que quiconque accepte l'une accepterait également l'autre. Pour plus de détails3 3 e “cute 1 emefseme fl “ne mamere plus apprvfvndle m KIM [1999, sur ce problème, van* Km [1993f1 et M¢LAU<;m.m [1995]. Lessai de Mcmughim pro-

. - 6/2 , . _. .p 014, chap. 2]. [Nde. VOII' aussi KISTLER [2005] , KIM [2000], Cl1SP0n1b1€ SUI' I pose une analyse et un tour d'horizon, exhaustifs et précieux, sur les divers concepts

<w . d`t. / ' ,ww eru 1 org revue/philoso/2000/v27/n1/004937ar.html>.] -À! de survenance un guide indispensable pour la Sm.Venanœ_« ,

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i

LE PROBLEME coRPs-ESPRIT 1312 L'EsPR|T DANS UN MQNDE PHYSIQUE

déterminées par ses caractéristiques physiques - comme on le dit souvent, Une brève réexion montre que la réppnse est non, que la slurveíialncedes mondes qui sont physiquement indiscernables sont psychologiquement Îf corpS-esPr1t ne donne PaS› par ene'meme* une theone de a re a lonindiscernables. La relation de dépendance, ou de détermination, est

'›*.»-,L

corps-esprit. Il y a à cela au moins deux raisons, qui sont liées.asymétrique : si ac dépend de, ou est déterminé par y, il ne se peut pas Premièrement, la survenance corps-esprit est compatible avec .unequ'à son tour y dépende de, ou soit déterminé par x. Le déterminant doit ' foule de P0sltl0ns elasslques sur le Prebleme eerlfs-esprlt š en falt laêtre considéré comme étant, en quelque sorte, ontologiquement premier, survenance est impliquée dans de nombreuses theories mutuellementou plus fondamental que ce qu'il détermine. Mais la survenance corps- f exclusives du Prebleme °°rPS'e§pr1t* comme nous allons le Von) aîlsslesprit ainsi établie n'est pas asymétrique ; en général, la survenance de . bien Pémergentisme que la these selon laquelle le mental doit.etreA sur B n'exclut pas la survenance de B sur A. La notion de survenance physiquement realise _ en dlautres termes› qu'1l ne Peut Y aV01r deque nous avons introduite établit seulement un modèle de covariance réalisations non physiques des propriétés mentales (ce que nous pouvonsentre les deux familles de propriétés, et une telle covariance peut appeler le réalisationnisme phÿsleallstel-lmpllquent la surYenan_°e`°°rPS'exister en l'absence d'une dépendance métaphysique ou d'une relation * esprit. Mais l'émergentisme est une forme de dualisme qui considere lesde détermination. Par exemple, deux ensembles de propriétés peuvent propriétés mentales comme des puissances non Pl1Yslques_1ntrlnsequementprésenter une telle covariance parce que tous deux dépendent d'un CauSã1es ; al0rs que le reallsatlennlsme PnYs1que› eemme Je Vals le_m0ntrer›troisième ensemble, un peu comme deux effets collatéraux d'une même €St un Pnysleallsme menlste- De Îaçen Plus eV1_<lente› le Pnysleallsrnecause présentent un motif de corrélations nomiques. Quant à savoir ce qui des types, qui identie par réduction les proprietes mentales avec 16$doit être ajouté àla covariance des propriétés pour obtenir la dépendance p1`0Príetes Pl1Yslques› lmpllque la surVenanee eerns-esprlt-_ Plus ene0re›ou la détermination, ou bien si la dépendance-détermination doit être Î lleplpnenemenlsmemh qul est regarde Par eertalns PnYs1eal1stes› telconsidérée comme primitive et indépendante, ce sont des questions * J. J. C. Smart, comme leur Prlnclpal rlVal <lual1ste› lmpllque selen toutedifciles qui n'ont probablement pas de réponses claires. Nous suivrons » apparence la surVenanee e0rPs-esprit ï sl _deuX erganlsrnes dlffffrentsimplement l'usage et comprendrons la survenance comme dotée d'une Par quelque earaeterlstlque mentale› ee delt etre Paree qu lls dlfferentcomposante de dépendance-détermination. Mais en fait, des expressions par quelque earaeterlstlque Physique _ Paree que la eause Pnyslque decourantes telles que «base de survenance» et «propriété de base ›› ne l* ladite Caraeterlstlque mentale est Présente chez run Îflals absente chezsuggèrent pas explicitement la dépendance asymétrique. , l'autre. Autrement dit, Pépiphénoméniste accorderait surement que deux

Supposons que le mental survient sur le physique. Cela nous fournit-il Organismes lndlseernables physiquement ¢l01Vent Presenter les mffmîsquelque explication de la façon dont notre vie mentale est reliée à la ' earaeterlstlques mentales- Si la surVenanee e0rPs_'esPr1t est lmpllqueenature physique de notre être ? Pouvons-nous employer la survenance Par ehaeune de ees appreenes mutuellement eenletuelles du Problemeelle-même pour fonder une théorie philosophique de la façon dont les l e0rPs-esPrlt› elle ne Peut Pas elle'meme sîal0uter› eemme une Pesltlenesprits sont reliés aux corps ? On a parfois pensé - comme ce fut mon supplementaire a l'eVentall de ees alternat1Ves elasslquesl-cas à un certain moment - que la réponse est positive, et que ce que l'on l Cela montre que la slmple Pestulatlen de surVenane_e ,eerps-esPr1`tpourrait appeler le physicalisme de la survenance est une position possible ne tralte Pas la questlen de Ce qul la Îende Ou de ee qu,1 lexllllque “ asur le problème corps-esprit. Une controverse a eu lieu pour savoir si ' saV0lr, Peurquel la relatlen de surVenanee <leVra1t s_aPPl1quer auxla survenance forte est compatible avec Pirréductibilité des propriétés raPP0rts du Physlque et du mentalz- Pour PereeV01r le Problemet , , ,survenantes a leurs bases subvenantes. Mais la discussion n a pas eteconcluantel, et désormais je crois que le débat s'est construit sur unenotion de la reduction serieusement defectueuse (voir, znfra, chapitre IV). 5 1. Meme le duahsme des substances n exclut pas la survenance corps espri

. . . . . ' 2. S l ' `té d'ex li uer les relations de survenance, voir HORGAN [1984 etNous allons nous concentrer ici sur la question de savoir si la survenance “T a neœssl P C1992 P t t . sach Horgan fut le premier. A_ _ 1993] et HORGAN & TiMMoNs [1 ]. our au an que Je e.corps-esprit, en tant que telle, peut etre tenue pour une explication de la ` à insister sur Pimportance pour le physicaliste de donner une expmatíon phyS1¢a_

relation corps-esprit., - * ' ' ` ëfef ue_.._àÎ.i__ liste de la survenance corps-esprit. Horgan fut egalement le Premler a sugã q

la dimension fonctionnelle des propriétés mentales pouvait expliquer leur surve-1. vcir, par exemple, Pose [19 871 et KIM [19 93g]. , nance ; voir 1'arti¢1e de Hvrgan et Timm°nS~

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14 L'EsPR|T DANS UN MoND E PHvs| \QUE LE PRQBLÈME coRPs-ESPRIT 15

.

ãîîtéral que cela iãnplique, considérez la survenance normative, la “ muette sur la nature de la relation de dépendance susceptible d'explíquerrine argemen acceptée selon laquelle les " ' ' ' - * ' ' ' °*proprietes evaluatives l t ue le mental survient sur le h si ue. Voici une autre maniere de

ou normatives surviennent sur des propriétés non évaluatives et non " le fîtlreqce oint en lumière - la survînîinîe n'est pas un type de relationnormatives. Diverses positions méta-éthiques acceptent la survenance ãled' ndîince comme le sont la dé endance causale la dé endance

_v e e

normative tout en fournissant différentes ex 1' t' d * Ê p' ' , ' ' ' p ' ' ,P 1Ca 10115 e ses causes. reductionniste, la dependance mereologique (partie-tout), la dependance

I1::;r.1Êt flaturallîte ethlquef la survenance S,aPP1ïqUe parce que les fondée sur la dénition ou sur l'implication, ou d'autres. Il faut mêmeie es norma ives peuvent être dénies en termes de r " ' ' ' 'o rietes non uer ue chacune de ces relations de de endance eut roduire

normatives, naturelles. Un intuitionniste éthique tel quî GpE Moor remîtrlll q ` t' des ro riétés et ar là pse ualifiîr corlnme une_ - . e ~/ e e covaria ion

verrait la survenance nor t' - , . . une _ p p , ' p ' . qet prior. _ t_ _ bïnadlvelcomme un fan f°ndamenta1› Synîhetlque _, relation de survenance. Par consequent, la relation de survenance n'est

i, non Jus icia e e p us amples ex l' ' - - * *p ications uel ue chose ne relation meta h si uement rofonde› * elle est seulementque nous appréhendons directement à travers notre setîis ncioral Un piaiîz lrlelation « hénomãnoålogcique» au«sîijet de modèles de covariationnon-cognitiviste tel que R M Hare tenterait de l'astreindre à certai Ê ' t p d`l ` t t ntiell ent des manifestations de

. , ' ° nes " rie es mo e es ui son o e emcontraintes regulatrices sur le langage de la prescription D'autres enc elptnop d d,' d q l Ifo des S' cela est exact la survenance

. . ore i e e en ance us ro n . 1

pourraient essayer de la fonder dans l'idée m^ d" 1 ' - f* re a mns . p pi p . . ' . -eme eva uation normative : 1 corps-esprit pose le probleme corps-esprit - sans lui offrir de solution.n , ' ' ' . . - - 1 › . . ›daås îles raíîorïšrîiaã s Êt leis evaluations doivent ultimement s'ancrer Cela signie que le physicalisme non reductionniste doit chercher ailleurs

u es on emen s eux-mêmes non normatifs et n ' ' ' " ", _ on ›, eta h si ues la survenance elle-meme n etant asevaluatifs, ce qui signie que les propriétés non normatives doiv t li ses fglldãlentfs m ' PTY tq l' t`on otentielle de la relation coil? s

. _ ` en fx» r. ou e ex ica i -avoir des criteres non normatifs d'application Dans le cas du robl` "î capat e e ÎS 'îllrm p Pt d 't ' `e une relationrde

. - eme * r en nce cor s-es ri oi s eci rcorps-esprit, nous pouvons également penser que des théor' p ' 1 enpn acœp an a Su V a 1 hp ' P ` ^ ã f d 1; d' 1'du pmblème ies riva es l dependance entre le mental et e p ysique a meme e on er e exp iquer

- en es exp ica ions concurrentes de la - ri V

survenance corps-esprit. L'explication offerte par la réduction au moyen L la ÊQuiÎc`›]ieniÎ'Ii1lc›i-ÎrÎ::›.iItSilîïîuttconclure de ces considérations qu'e1les mènentdu physicalisme des types est analogue à l'ex lic t' ' f* * ' , ' ' 'la P a ion naturaliste de 5 a une deflation notable des services que lon pouvait attendre de la sur-le fait 1 nmgnîa Te `d1a survenance C01`PS*<'-`SPI`í15 S'€Xp1ique par Î venance en philosophie de l'esprit. C'est certain en ce qui concerne l'espoir

e e men a es ré uctible au physi * - ` Î - - * * * 'que. Dans le h sicalisme ° ' enance une ex lication de la relation cor s-es rit. Maisdes types, les propriétés mentales sont des propriétés phîfsiy ues t t çlobtemr de1atsurV`t'f P es indi uent ue la surlîrenaiîce cor s0 :nos remar u -comme dans le naturalisme éthique les propriétés éthi uesls ,t du ` 1 y ntun 'asfec pom 1 t q ` toutq les tlcièses fondamentalemãit_, , on m n a esproprietes naturelles. Uémergentisme, comme Pintuitionnlisme éthi iî: eïrsicsîfiîteînsîiîîigiîlîtîîrecåu nrnléntal car elle représente l'idée que levoit la survenance corps-esprit comme quelque chose qui n'admet Îias, ïneîital trouve sa base dans le physique et qu'il ne otte pas dépourvud'@Xp1i¢a1:i0n ; «fest un fait brut ui doit ^1; * -« › › ~ ' - * * 'q e re accepte avec une «piete il, d ancrage dans la nature physique des ob]ets et des evenements en

>>, me y ex or a amuel Alexander l'un des rin ' ' ' ' ' ^ ` ', . ci * . e ut etre commune a lusieursemergentistes. Par contraste, Pépiphénoménisme,pourrait ilnv patlx 'L lesqnels matmfestî Cetlîî Ide pe 't d ` l h îicalisme

. o .ff - e uis erelatlon causale (le principe «même quer a positions eren es sur epro “eine corps espri , p. p yla Se, même eff€'») pour expliquer reductionniste des types ]usqu a Pemergentisme dualiste. Par contraste,

, e e rea isa ionnisme physi ue ourrait af il - ` ' a ` le avec d'autres formes lusque la fl _P _rmer ,pr la survenance corps eSPl`it est inc0_mP tib › P

les propriété 0nSe<lU€I1Ce directe du fait que ä* extremes, de dualisme - ainsi le dualisme cartesien, qui autorise le mentals men a es sont, comme nous allons le voir de " ' ` ' ' ' ' 1 ' '

_ s ro `**h e .Cest our uoifonctlonnenes de Second ,_ p prietes a flotter librement, non contraint par le domaine p ysiqu p q

e mes a partir de proprietes physiques 1e premier ordre, et ainsi de suite. l

È 1 Certaines formes de dualisme, par exemple la théorie spinoziste du doubleNous devons en conclure que la survenance corps-esprit n'est pas par à *

' " aspect ainsi que la doctrine leibnizienne de l'harmonie préétablie, sont compa-elle-même, une théorie ex ' ' * 'PUCGÉZUG ; elle pose simplement un modèle d '. . e i - . - - -I › -

COVaI'1at10n des pf-Qpnetes du mental et du ph si et . 1 1, ( tibles avec la survenance prise comme covariation des proprietes, mais pas avec lad,une relation de Y q › Slgnâ 8 eX1S'tenCe survenance pleine, qui inclut la dépendance asymétrique. Bien que Pémergentisme

P Il aIiC€ entre les deux. Mais la Sllrvenance est Y paraisse impliquer la survenance corps-esprit, il n'est pas du tout certain qu'un

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f LE PRoBi_ÈME coRPs-i›:sPR|'r 'I716 L'EsPR|'r DANS uN MQNDE PHYSIQUE

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«

la survenance corps-esprit peut servir comme une ligne de partage fort a formé l'ar1`íÈ1`e-Plan eoustant _ taeltemeut suppose quand il Îtïîgepããutile : on peut considérer qu'elle dénit un physicalisme minimal. *gf explicitement formule - pour les debats concernant une mu

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1

1

'« problèmes en métaphysique et en philosophie des sciences - par exemple,, - * * * ` - s rit l'émer enceI.3. LE. Moi:›È|_E FEu|i_LE1'É ET LA suRvENANcE MÉRÉo|_oG|QuE 1a reduction et le reductionnisme, le probleme corps e p › 8 ›

Le dualisme cartésien des substances dépeint le monde comme constitué1€ statut des sciences particulières, et la possibilité d'une science unifiée.En fait cette image a eu une inuence forte et etendue sur la façon

7

de deux domaines indépendants, le mental et le matériel, chacun doté , dont nous formulons les problèmeset leurs soilutionspossibles dans gede ses propriétés distinctives (la conscience et 1'extension dans l'espace, nombreux domaines. Parfois, le modele feuilleté est presente enlternäes erespectivement). Il existe des interactions causales entre les domaines, Î concepts et de langage, P1u'fÔtqu'eutermeS,d entlles e_t de propne Êsè. n 23mais les entités de chaque domaine, étant des « substances ››, sont compte plus les discours sur les niveauxd organisation, de (lit-2S'CI'1_p ÎOÂIontologiquement indépendantes de celles de l'autre, et il est métaphysi- de langage, les niveaux d'analyse, d'explicat1on - cela s est dissemine insquement possible qu'un domaine existe en l'absence complète de l'autre. 1a littérature scientique primaire de nombreux champs, partlell lîlïCette image d'un monde dichotomique a été remplacée par le modèle dans divers domaines de la psychologie et des scieneeS C08n1t1VeS› flans afeuilleté qui voit le monde comme stratié en différents «niveaux ››, théorie des systèmes, et dans les sciences cybernetiques - aussi bien que« ordres ››, ou « étages ››, organisés en une structure hiérarchique. Le niveau dans 1eS eCI`í'S Phí10S0PhïqueS sur la S°1enœ1'_ 1de base est habituellement considéré comme constitué par les particules Et maintenant n0uS e1`I`iV0I1S a une questlenleruclale 1 comÿent esélémentaires, ou par ce que notre science physique la plus avancée nous Î propriétés caractéristiques d'un niveau donne sont-elles reliees iaišxdésignera comme étant les parties fondamentales de la matière, dont « propriétés des niveaux adjacents _ en Pa1`t1eu11e1`›_ a celles des mveaux IH e'sont composées toutes les choses matériellesl. En gravissant les échelons, f rieurS ? C0mme1'1t 1eS PTOPTÎÊÎÉS bí01081C1ueS (“V1ta1eS») Sentœnes 1:_e_heesnous comptons successivement les atomes, les molécules, les cellules, les aux propriétés physico-chimiques ? Comment la conscience et linten?-organismes vivants plus grands, et ainsi de suite. La relation d'ordre qui , tionnalitéu31 sont-elles reliées aux proprietes biologiq11eS Ou _Ph_yS1quÎ1S *engendre la structure hiérarchique est la relation méréologique (partie- _ Comment les phénomènes sociaux, les phenoinenes caracteristiquesd. eetout) : les entités relevant d'un niveau donné, exceptées celles du niveau F groupes SOCia\1X, SOHÎ-US relies aux Phenemenes lmpllquent des m 11V1_de base, peuvent être exhaustivement décomposées, sans reste, en entités dus ? Vous en conviendrez, ce sont que1queS'uueS des questlelals cenšïîa ãsrelevant des niveaux inférieurs. Les entités du niveau de base n'ont pas il de la phi10S0Phíe des SeÎeneeS› de la metapuyslque el de la Phl OÎÊP le hide parties propres physiquement signicatives. l'esprit. Les réponses possibles a ces questions definissent1eS 0P_10uSP1

Cette structure feuilletée se distingue en ce que chaque niveau comporte 10S0PhïqueS Suï`1eS P1'0b1emeS qui Y ,Sen-Î 1_mPh_queS' I:am_n,1eS prfnclpa esdes propriétés, activités et fonctions qui font leur première apparition, È options, on compte notamment le reductionnisme, lantireduct10I1n1S1iï1e,ou qui « émergent ››, à ce niveau (nous pouvons les appeler les propriétés jj 1'índíViC1ue1íSme 1`f1eÎh0d0108ïC1ue› 1,eu1e1`8eut1Îme› le ne°V1tahSîÎe' Ê? rf]caractéristiques de ce niveau). Ainsi, parmi les propriétés caractéristiques autres. Vous pouvez espérer fournir une meme reponse app leaf e 8du niveau moléculaire, on trouve la conductivité électrique, l'inam- Chaque paire de I1íVeauX adlaee1'1tS› au V0uS P°uVeZ Prendre des P051 mnsmabilité, la densité, la viscosité, etc. ; des activités et fonctions telles que le díffeI`enteS au Sujet de 11ÎVeauX differents- P,a1ÎeXemP1e› Vous Poãwez Sïul'métabolisme et la reproduction font partie des propriétés caractéristiques tenir que 1eS P1`0P1`ÎeteS a Chaque niveau SuPe_1"1eu1` au nlveaff ffm am_en ade la cellule et des niveaux biologiques supérieurs ; la conscience et autres S0nî rëd11Cîib1eS, en un Sens Clair et SubSta11t1e1› aux P1`0P1`1eteS du mveaupropriétés mentales apparaissent au niveau des organismes supérieurs.Durant une bonne partie de ce siècle, une telle image feuilletée du monde

tp

mm.. . - - 'l`bre1. Dans son travail sur la vision, David MARE [1932] l>1'0P0Se uue Ce el

distinction entre trois niveaux d'ana1yse : le niveau computationnel, le niveau a go-autre de ses principes de base, à savoir la causalité descendante, soit compatible avec I 1”íthmíque et le niveau d,ÎmP1emeuÎatÎ01_1`- Les emefgentlstes Sembllenÿtavãîrnîãîiïíîla thèse de la survenance. Voir KIM [1992].

' premiers à proposer, au début du xxe siecle, une formulation e>tš_P lïílèîement1. Le modèle feuilleté comme tel ne requiert assurément pas que l'on pose un l feuilleté ; V0í1`› Paf eXemP1e› MORGAN [1923]' Pour un expose par muniveau de base ; il est compatible avec une série descendante innie de niveaux. ¿. et utile de Ce m0de1e, V0iI` ÔPPENHEIM & PUTNAM [1953]-

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18 L'i-:sPR|T DANS UN “

MONDE P"'Y5'°UELE PRoBLEME coR|=s-EsPR|T 19

Yi.

N

inférieur et donc, ultimement, aux propriétés de base de la physique ; ou de survenance micro-macro devient alors une sorte de doctrine atomiste

vous pouvez restreindre la thèse réductionniste à certains niveaux choisis démocritéenne, dans laquelle le monde n'est ce qu'il est que parce que

ípar íxemple, les proprietes 'biologiques dans leur relation aux proprié- '¿ 1e micromonde est ce qu'il estl.Sels 1: dysicoîtchimiques) et defendre une position antiréductionniste au Revenons maintenant aux propriétés mentales. Vraisemblablement, les

Etlïl nîsÈ1:lš:Îen;\;€Sa:šc(š›Sz:iå ielxeiãiplie, la conscience et l'intentionnalité). propriétés mentales se manifestent comme des propriétés caractéristiques

caractéríãti e onner une reponse uniforme pour À- du niveau des organismes superieurs, et comme toutes les autres

ques d un niveau donne ; au su]et des proprietes de haut niveau, elles sont survenantes, au sens qui vient d'etre

proprietes mentales, par exemple, on peut considérer que les propriétés expliqué, sur les propriétés du niveau inférieur qui caractérisent leurs

Phenonienales, les qualia Î141, sont irréductibles, tout en estimant que les parties propres. Pour le dire autrement, si M est une propriété mentaleproprietes intentionnelles, en incluant les attitudes propositionnelles, sont ` possédée par ac, alors tout y qui est micro-indiscernable de ac possédera

recèuíïîlíîoîqsiiš Êelšgêtnecnlšeåigããšašisaiñz-fonftionnels ou biologiques). _› également M. Les propriétés mentales, dès lors, sont des macro-propriétés

eui e e,, out en gardant a lesprit survenant sur desmicroproprietes.- enance s ajoute au modele feuilleté, Il nous faut resister a la tentation de deceler plus en ce resultat que

on assiste a lîapparition de quelque chose comme ce qui suit, en tant ce qui s'y trouve effectivement. Dans le modèle feuilleté, la survenance

311€ Sclïema generfil de la these de la survenance à propos des propriétés corps-esprit est une occurrence de la survenance méréologique..un niveau ,donne (autre que le niveau le plus bas) en relation à ceux des ` Ceci peut paraître une avancée, nous conduisant à croire qu'il est possible

mveaux mfeneurs Z

d'expliquer la survenance corps-esprit en parallèle avec la façon dont

\'\

l*ix

U.

l les propriétés macrophysiques sont déterminées et expliquées par les

îîšr špïteïãtsgåîpšãiilîîîîäîu niveau N (autre que le niveau le plus propriétés microphysiques. Mais la survenance ou détermination est une

táus `eS P011I` Ce qui concerne leurs proprietes chose, et 1 explication une autre. Nous pouvions savoir que B determine A

a N (ou, comme nous pourrions dire, si x «f`* (ou que A survient sur B) sans avoir aucune idee de la raison pour laquelle

et sont micro-indiscernables), alors x et y sont indiscernables pour ce il en est ainsi- pourquoi A résulte de B, non de C, et pourquoi A, plutôt

QUI COHCGTHG ÎOUÎGS leurs P1"0P1"îëîëS de niveau N. 72, que D, résulte de B. La survenance méréologique du mental sur le physique

É:*» ne nous promet pas automatiquement une explication intelligible du fait

uelle ` ` ' ' * * - - » . *T . .. . . ,Q explication fournir de la micro-indiscernabilite ? La suivante 5, que cette survenance particulière corps-esprit a lieu. Étant donne que la

arai a * 1 ._, , . . . , , .

p ssez naturelle et dlrecte - ¿.@¿' propriete mentale M survient sur une certaine conguration mereologique

-›-la-<-è.

P du physique, la question reste encore : M est-elle réductible à P en un:B et ` ' ' ' -

. . . ty, appartenant au niveau N, sont micro-indiscernables si et seulement i* sens pertinent ? Pouvons-nous expliquer pourquoi une chose possede M

S1› P0111" '¢0\1te deC0mP0S1'¢10H D de x en parties signicatives appartenant il dans les termes par lesquels on exprime le fait que cette chose possède P ?

aux niveaux inférieurs, y possede une decomposition isomorphe C au Sens

1?_«-@_

Des relations de survenances telles que P-M sont-elles davantage

ou 11 efflsite une f°n°tΰn bÎ'UnÎV0qUe 1 de D à C telle que pour toute nième explicables (et que veut dire « explication» ici ?), ou faut-il les prendrepropriete ou relation P aux niveaux inférieurs à N, P (dn) si et seulement pour brutes et fondamentales ? Ces questions sont indépendantes de celle

P (I (dn)), ou dn est un quelconque n-uplet d'éléments de D et I (dn) est de savoir si P est une propriété microphysiquement caractérisée.

lmage de dn Paf I, et feC1P1"0qUem€nt de y V@I`S UC- Ce sont là, je crois, des questions légitimes. Le modèle feuilleté nousi fournit un schème ontologique utile à l'intérieur duquel nous pouvons

Les thèses de la survenance, appliquées au modèle feuilleté, deviennent A, situer le problème corps-esprit. En plaçant le problème dans le contexteÈil .- et cela n'a rien d'étonnant - les thèses de la survenance méréolo i ue

doctrine selon laquelle les propriétés des touts sont xées prîrqles

f*-_`:

I`0 rlétés t 1 t' 1. Si nous supposons qu'il existe un niveau de base, tout a une décompositionp p e re a ions qui caractérisent leurs parties. Une thèse générale

1. Bien qu'un peu trop restrictive : ' K 9

:#4f'

unique en entités du niveau de base, et la proposition suivante peut être prouvée : si

ar: et y sont micro-indiscernables du point de vue de leur décomposition en entités du

Vmr IM [1 93111- , niveau de base, ils sont micro-indiscernables.iR

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7

0

20 L'|-:sPR|'r D/\Ns uN MONDE PHYs|QuE *LE PRoB|_EME coRPs-ESPRIT 21

Î:

plus large de ce modèle, nous lui donnons à la fois sa généralité et sa Q Nous pouvons plus généralement expliquer l'idée d'une propriété de

structure ; et ceci laisse espérer que nous serons à même d'établir quelques Second ordre de la façon suivantel. Soit B un ensemble de propriétés ; ce

paramètres et contraintes non arbitraires pour sa résolution, ainsi que sont nos propriétés de premier ordre (ou propriétés « de base››). Elles ne

d,apprécier› dune PaÎ`t› Ce qU,ï1 a en COITIUIUD aVee d'8L1tI'eS pr0b1èmes sont pas de premier ordre en un sens absolu ; elles peuvent très bien êtredans dautres champs et, dautre part, ee qui lui éehoit en propre. Mais les "` de second Ordre relativement à un autre ensemble de propriétés? Quandquestions dures restent intactes. Tournons-nous maintenant vers 1'idée de des propriêtês mentales sont supposées être produites par B en tant queréalisation physique comme vers un possible accès à ces questions. ` propriétés de second ordre, il nous faut bien sûr considérer que B est

' constitué de propriétés non mentales (ce qui inclut des propriétés physico-I.4. RÉA|_1sA1-|oNN|sME Pnvsnoue 5 chimiques, biologiques et comportementales3). Nous obtenons ainsi :

Vous vous en souvenez, j'appelle réalisationnisme physique la thèse , F est une propriété de second ordre par rapport à 1'ensemble B de

selon laquelle il faut que les propriétés mentales, si elles sont réalisées, Preprïetes de base (OU de Premier Ordre) Si et Seulement Si F est lesoient réalisées physiquement ~ il ne peut y avoir de propriété mentale 'f propriété d'avoir une propriété P en B telle que D (P), où D spécie uneayant une réalisation non physiquel. Thèse qui est donc équivalente à ' condition pour les membres de B.la conjonction du physicalisme avec la conception fonctionnaliste des X

propriétés mentales, et cette position pourrait tout aussi bien être ap- , Par conséquent, les propriétés de second ordre sont de second ordrepelée le «fonctionnalisme physique ››. Le fonctionnalisme considère les en ceci qu'elles sont produites par une quantication - quanticationpropriétés et les espèces mentales comme des propriétés fonctionnelles, , existentielle dans le présent cas - des propriétés de base. Nous pouvonspropriétés qui sont spéciées selon leur rôle en tant qu'intermédiaires « nommer «réaliseurs de la propriété F de second ordre ›› les propriétés de

causaux entre les inputs sensoriels et les outputs comportementaux ; i base qui satisfont la condition D. Par exemple, si l'ensemble de base Bet la version physicaliste du fonctionnalisme considère les propriétés › inclut des couleurs, alors la propriété d'avoir une couleur primaire peutphysiques comme les seuls occupants potentiels, ou «réaliseurs ››, de › être conçue comme une propriété de second ordre : avoir une propriétéleurs rôles causauxz. Prenons un exemple coutumier : 1orsqu'un orga- « P en B, telle que P = rouge ou P = bleu ou P = vert4. Ainsi être rouge, êtrenisme éprouve une douleur, il est dans un état interne qui, typiquement, l

est causé par Pendommagement de ses tissus et qui, typiquement, est - *_-_*Cã1lSe de tI`eSSaillements, gémissements et tgut autre Comportement 1. Hilary Putnam est l'initiateur à la fois de la conception fonctionnaliste et de

Caractéristique de 1a douleun Qn dit en ce Sens que ressentir une d0u_ .. l'idée générale de propriété de second ordre. Sur cette dernière, voir_PUTNAM [197.db],.

É le d f ti lisme a aussi introduit la notion de proprieteleur est une ro 1.- - » . , . , , tant donne que pere u onc onnap` p 1ete^ de Second Ordre - etre d0te de Cette pI'OpI'1ete, C'eSt,

. de second ordre, il y a quelque ironie au fait que cette notion ne soit entrée dans lapour un Systeme -'13 etre doté (Tune propriété de premier Ordre P qui * discussion du fonctionnalisme que lorsque Ned BLOCK [1990] commença d'en faireSatisfait ã une certaine C0nditi0n D, Où, dans le pI'éSent CaS, D Spêcie usage à ce propos. Quoi qu'il en soit, dans Particle de 1975, «On Properties ››, Putnam

que P 8 16$ CaLlSeS et 1eS effets typiques de la dguleul-_ ne relie pas explicitement la notion de réalisation à celle de propriété de second ordre.

2. On pourrait bien sûr développer une sorte d'argument fonctionnalíste pourmontrer que s'il existe des propriétés de second ordre, il faut qu'existent des pro-priétés de premier ordre en un sens absolu.N? 3. Savoir s'il faut y inclure les propriétés relationnelles-historiques peut devenir

1. Je ne précise pas la force modale de cette thèse. Différentes versions du réali- ` un problème, si les propriétés à contenu large doivent être comprises comme dessationnisme physique apparaissent selon la modalité (nomologique, métaphysique, propriétés fonctionnelles de second ordre. Aussi n'avons-nous pas besoin d'exclureconceptuelle, etc.) que l'on choisit. La discussion qui suit est complètement indépen- du domaine de base les propriétés non physiques : si le réalisationnisme physique est

dame de ce prÿbleme- correct, aucune propriété non physique ne sera le réaliseur des propriétés mentales.2. Les versions standard du fonctionnalisme pourraient aussi inclure des états ' 4. D'une autre façon, avoir une couleur primaire peut être déni de la façon

mentaux dans les outputs ; par exemple, dans le cas de la douleur, des états mentaux suivante : avoir une propriété P dans l'ensemble des couleurs tel que P est élémenttels qu'un sentiment de désarroi, et le désir d'en être délivré. Nous ignorerons cette ` de l'ensemble minimal de couleurs tel que toute couleur peut être produite par le

C0mP1ÎeaÎí°11îei› POU? la Simplïeíte de 1'eXP0Se~ ;. mélange d'éléments de cet ensemble. Il s'avère que la propriété de second ordre dé-

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l

22 L'Es|=R|T DANS UN MQNDE PHvs|c›uE il LE PROBLEME coRPs-ESPRIT 23

S

bleu, être vert sont les trois réaliseurs du fait d'avoir une couleur primaire. Oœupant d'un rôle Spégjé _ autrement dit, qu'e11e Soit Qu non un réa11_

Si B est Un ensemble de n1lne1`enX1› ene de lede peut en"e eençn eelnlne le . seur d'une propriété fonctionnelle - cela dépend essentiellement de ses

Propriete de Seeend 01`Cl1”e du fait d'eÎ1`e un mineral de eenlenf Vert pâle ll relations causales-nomologiques aux autres propriétés, non pas de sonou blanche et dont on peut user comme d'une gemme, ou d'une pierre , earactère intrinsèque. Ainsi, nous pouvons envisager que les caractères

à tailler- cette Pfeprlete de Seeend Ordre a deux réaliseurs C°nn“S› le intrinsèques représentent les pouvoirs causaux de leurs porteurs (relatifslefleïte et le nepnfíte- aux lois qui prévalent) aidant à déterminer si leurs porteurs instancient

Il nous faut dire quelque chose du vocabulaire autorisé pour formu- Îl une propriété fonctionnelle donnée. En outre, les réseaux de relationsler le eendïen D ã P0111' le Present Pl`0P0S› neue SnPP0Se1`0nS que l'0n causales-nomologiques sont constitutifs des propriétés fonctionnellesl.peut employer la relation eausale-nomologique (effectuée par des pro- si les propriétés mentales sont des proprietes fonctionnelles, ellespriétés - ou plutôt des instances de propriétés), ajoutée aux formules Î sont par conséquent dépourvues de liaison, dénitionnellement oulogiques habituelles, et aux termes descriptifs appropriés (par exemple, il eonstitutivement, avec les détails compositionnels-structuraux de leursCeux qui fent Teferenee WX Inembfee de 3)- NOUS P0UV0nS lnelntenent réaliseurs. Qu'une propriété donnée réalise une propriété fonctionnelleexpliquer les propriétés fonctionnelles de B comme étant les proprié- donnée est une question contingente, empirique ; une quelconque propriété'CÉS Cle Seeend Ordre Cle B CÎOHÎ la SPeCíCatí0I1 D implique la I`e1ati0I1 ` de base avec les relations causales-nomologiques correctes aux autrescausale-nomique. En d'autres termes, les propriétés fonctionnelles sont propriétés peut lui tenir lieu de réaliseur. Et un quelconque mécanismedes propriétés de second ordre dénies en termes de relations causales- : activé par 1'input correct et qui, une fois activé, déclenche la réponsenomiques parmi les propriétés de premier ordre. Un exemple de propriété . correcte tient lieu de réaliseur d'une capacité ou fonction psychologique.fonctionnelle est la vertu dormitivez : une substance a cette propriété l, Ce fut longtemps une platitude en philosophie de la psychologie et deseulement dans le cas où elle a la propriété chimique de faire dormir * 1'esprit, et dans les discussions philosophiques sur les sciences spéciales,les gens. Le Valium et le Seconal ont une vertu dormitive, mais grâce ' de dire que les propriétés mentales et d'autres propriétés des sciences

à díffeI`entS I`ee1íSe111`S (Chímíq11eS) de premier Ordre - I'eSpeC'$íV€m€nt, Y spéciales peuvent avoir des réaliseurs extrêmement variés dans desle diazépam et le secobarbital. Qu encore, la solubilité dans l'eau : une struetures et espèces biologiques différentes. Cette observation achose a cette propriété seulement au cas où elle a une propriété P, telle promu une certaine vision de la psychologie et des sciences cognitives,que, l0I`Sqn'el1e eS'C immergée (13118 Peau, P CHUSG Sa diSS01L1'í0n. Cette ÎJ récisément cette idée que le caractère formel-abstrait des propriétésconception de la propriété fonctionnelle s'accorde bien avec l'usage stan- » åentales, couramment pris pour une conséquence de leur réalisabilítédard qui en est fait dans la littérature fonctionnaliste. Dans la conception multiple, est cela même qui rend possible les sciences cognitives - enfonctionnaliste, les propriétés mentales sont spéciées par leur rôle causal, ' tant qu'investigation scientifique des propriétés cognitives commec'est-à-dire en termes de relations causales exécutées par des propriétés * telles, à travers les diverses espèces biologiques et peut-être même lesphysiques de premier ordre (incluant des propriétés biologiques et com- Á systèmes cognitifs non biologiques, indépendamment des particularitésportementales). En ce sens, les propriétés mentales paraissent être des , de leur réalisation physique. En fait, l'on a même spéculé à propos depropriétés extrinsèques, ou relationnelles, des individus qui les possèdent. la possibilité de psychismes aux réalisations non physiques ; c'est uneÊtre dans un état mental, c'est être dans un état avec telles et telles causes * pensée séduisante qu'il puisse exister des lois empiriques contingentestypiques, et tels et tels effets typiques. Qu'une propriété donnée soit un de la cognition, ou de la psychologie, valides pour des systèmes cognitifs

-›-i29.€

*amnie de cette manière a les mêmes réaliseurs que la propriété dénie dans le texte. 1 1. Ici, nous devons délimiter plusieurs problèmes complexes au sujet des proprié-Est-ce que cela signie que les deux propriétés n'en font en fait qu'une seule ? l tés : Que signient «intrinsèque» et «extrinsèque››, appliqués à des propriétés ? LaLa discussion qui suit a des conséquences précises sur cette question. distinction entre intrinsèque et extrinsèque est-elle absolue ou relative ? Les réa-

1. Plus précisément, toutes les propriétés P telles que P est la propriété d'être le 1 liseurs d'une propriété fonctionnelle peuvent-ils eux-mêmes être de second ordreminéral M, pour toute espèce minérale M. Pour éviter la surcharge verbale, nous A (relatifs à un autre domaine) ? Et ainsi de suite. Nous misons sur l'espoir de n'avoiren1Pl0lel`0nS Senvent le teflnlnelegle la Plus Simple- J pas à résoudre toutes ces questions avant de pouvoir employer les concepts néces-

2. Pour emprunter un exemple de BLOCK [1990]. sai;-es à ngtre p;-Qp¢S_

Á

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- 524 L'|~:sPR|'r DANS UN MONDE PHYSIQUE l-E PR°B'*ÈME CORPS ESPR'-r 2

comme tels, qu'il s'agisse d'organismes biologiques à base de protéines, Simaires ; quoi qu'i1 en S0it, dans des ïnendes °ù_ des lois dlffefentescomme nous et les autres créatures terrestres, ou encore de robots régissent le niveau du domaine de base de M, produisant par consequentélectromécaniques, d'intelligences extraterrestres dépourvues de base ; des Structures causales différentes dans ces mondes, P peut manquerCa1`b0nÉ€, d'ã1nes eartesíennes nn1nate1`lelles› dianges du PaI`aClls› Ou à satisfaire la spécication fonctionnelle décisive pour M. Dans de telsmême de l'omniscient en personne! (Ce qui tire certainement trop loin mondes, M peut avoir des I'êa1iS€11I`S C0ïnPleten1ent différents de sesl'idée de «psychologie rationnelle ››.) Même si nous importons la contrainte A, réahseurs dans ce monde-Ci, 011 peut n'aV0í1` aueun reallseurl-matérialiste du réalisationnisme physique, l'idée de lois universelles de la . Bien que la relation de réalisation puisse varier de ces diverseseegnltlen et de la PsYen0l08le› anplleables a tOus les systemes Physiques ' manières, il est également important de remarquer sa constance.,Une fois

Pesslbles dates de eapaeltes e0gnltlVes› Pefslste teuleursl- que la constitution physique du système et les lois de la nature prevalentesLe fait qu'une propriété physique P donnée soit un réaliseur d'une 50111; xées, est du même c0up Xë 1€ fait que P Teallse Ou non M dans ce

P1`0P1`lete lnentale M depend de la natufe du systeme dans lequel P est Système. Pour le dire autrement, si P réalise M dans le système s, alors

lnte81`e2› Puisque la Psyenelegle s'lnte1`esse a l'enseïnble des input-9 et des ~P réalisera M dans tous les systèmes qui sont assujettis aux memes lots,

outputs de tout le système ; et le rôle causal dépendra de Pagencement et qui sont indiscernables de s sous tous les aspects pertinents - a savoir,(« le câblage causal››) du système dans sa totalité. Par exemple, le fait pour ne qui concerne les propriétés nomiques. Si, comme la plupartClulune leslen des tissus exelte les neurenes neeleeptlfs diun Organisme d'entre nous Padmettent, la microstructure d'un système determine ses

donné dépend évidemment de Porganisation neurale de cet organisme, et prgpriétés causales-n0miqu€S, il S'enSult elu'aVee des lols Cim reÿtentque l'excitation de ces bres neurales déclenche le comportement de fuite gongtantes, la relation de rêa1iSatí0D est lnVa1`lante Peur les Systemesapproprié dépendra à son tour des systèmes neural et moteur de l'orga- ,_ dont les microstructures S0nt Similaires-nisme. Ainsi, la même propriété P, intégrée dans un système différent,peut ne pas réaliser M. À 1'inverse, il peut fort bien exister des substituts L5. LE RÉA|_|sA'r|oNN|sME PHYs|QuE ExP|_|QuE

fonctionnels de P dans le sens suivant : si, pour une raison quelconque, le ÎÎ LA sunvammci-: coR|=›s-r-:sPm1-mécanisme normal d'instanciation de P se met à dysfonctionner dans unorganisme, un autre mécanisme doté de capacités causales appropriées il Considérez une classe S de systèmes partageant une microstructurepeut être en mesure de le remplacer, et de fournir un réaliseur approchant signicativement similaire. Des individus biologiques conspeciquesde M pour cet organisme.

il peuvent constituer une telle classe. Supposez que P réalise M dans desLe statut de P en tant que réaliseur de M varie également selon un autre A systèmes de type S. D'après la dénition de la réalisation, il s'ensu1t que

paramètre. L'accréditation de P en tant que réaliseur de M dépend de ses il P est sufsant pour M (c'est-à-dire, si un système du genre S instan-relations causales-nomiques aux autres propriétés. De ce fait, si les lois cie P à l'instant t, il instancie M à l'instant t) - en fait, étant d01iHë lade la nature venaient à changer, modiant ainsi les pouvoirs causaux de P, constance nomologique que nous venons de relever à propos de la rela-cela pourrait affecter le statut de P en tant que réaliseur de M. P réalise i tion de réalisation, il s'ensuit que P est nomologiquement sufsant pourM dans ce monde, et dans tous les autres qui lui sont nomologiquement à M. Par conséquent, si (P1, ..., Pn) est une réalisation de (Mt, ..., Mn), au

' sens où chaque Pt est un réaliseur de Mt, il s'ens-uit que les M sont s`ur-

1_ Voir également KIM [1993d]_ « venants sur les P. Le réalisatipnnisme physique implique donc la lthese2_ A mains que nous ne pensions aux «réahseurs totaux, entendus au Sens de `. de la survenance. Étant donne que la relation de realisatton est re ative

Sydney SHOEMAKER [1984a]. Voir sa précieuse distinction entre «réalisation cen- 3\lX 1OiS pI`éVai€nteS, la thèse de survenance ici lmphquee a seulemšnttrale›› et «réalisation totale ››. Voir aussi ENDICOTT [1994]. La discussion suppose ici L la forge de 13 nécessité n0mOlOgiq11€, et 11011 Pas Celle de la nécesslteque les spécifications d'inputs et d'outputs sont supposées constantes pour tous lessystèmes, ce qui est un présupposé hautement idéalisé (en fait, évidemment faux). «Î-À coup sûr, ce qui sert d'input ou d'output pour la douleur, d'un point de vue pure- 1. Cette discussion suppose que Pindividuatíon des propriétés soit indépendantement physique, diffère grandement suivant les espèces (par exemple, entre les I des lois dans lesquelles elles apparaissent. Ce présupposé est pour le moins discu-hommes et les pieuvres), et peut même, vraisemblablement, différer de façon signi- table, mais une vraie discussion des questions impliquées est hautement complexe etcative d'un homme à l'autre.

*t*_*Î**s'¿åο*Î-

doit être mise de côté.f

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PROBLÈME coRPs-Es|=R|T 2726 L'EsPR|'r DANS uN MQNDE PHYSIQUE, LE

pleinement métaphysique Qu 10gje()-e0neeptue11e_ Par egnsequent, des 1 fedénll' COITIIDG une pI`0pI`lété eXl2I`l1'1SèqUe, CaI'3CtéI`lSée I`ela1Z1OI1I'1€lle1'ï1e1'112

systèmes physiquement indiscernables dans des mondes obéissant à des ,Ê en termes de reiatiens eausa1es'n0ini(lue_s› elueiqueàenese eeininef ialois différentes pourraient bien ne pas instancier la même psychologie. i temperature est Cette magnitude diun Oblet elui ereit (Ou est Pertee a

Cela signie que le réalisationnisme physique nous donnerait une expli- i croître) quand iieblet est en eentaet aVee un autre eblet ti un degre Piuscation de la thèse de la survenance : le mental survient sur le physique À élevé de cette même magnitude ; qui, quand elle est haute, cause la fusionparce que les propriétés mentales sont des propriétés fonctionnelles de  d'une boule de neige placée à proximite ; qui Cause les sensatiens desecond ordre dotées de réaliseurs physiques (et d'aucun réaliseur non i chaud Ou de freid Chez les humains ; qui rend iiaeier eassant iofsqu eiiephysique). Nous obtenons ainsi une explication des corrélations entre eS' extreniernent basse› et Peut ie faire fendre iersquieiie est extremeineiiile mental et le physique, Comment se fait-il qu'à ehaque realisation haute. Vous voyez l'idée générale. En voici un autre exemple : le genede P dans un système s, celui-ci instancie la propriété mentale M ? A est ce mécanisme qui, dans un organisme biologique, estícausalementLa réponse est que, par dénition, posséder M, c'est posséder une propriété i reSP0nsab1e de ia transinissien des Caracteristiques nereditaires desavec une spécication causale D, et dans des systèmes tels que s, P est la Ê parents a leur deseendanee- Être transParent› eiest aV0ir ie genre depropriété (ou l'une des propriétés) donnant lieu à la spécication D. Pour structure moléculaire qui permet à la lumière de passer au travers endes systèmes tels que s, par conséquent, posséder M consiste à posséder P. I`eSta11t intaete- Et ainsi de suite- Nous tr°uV0ns tiene des Preprietes OuCe qui ne signie pas que lorsque certains systèmes instancient P, la des mécanismes, souvent à un microniveau, qui satisfont ces specicationspropriété mentale M émerge comme par magie, ou survient au sens que causales-nomiques, et remplissent par là même les roles causaux species.le dietionnaire denne à ee verbe, Disens plutôt que pgsséder M, peur ees il La réalisabilité multiple et la relativité nomique valent aussi pour ces cas.systèmes, est simplement la même chose que posséder P. Nous pourrions 1 La temperature Peut etre une enese Pour les gaz et une tout autile °_ii°semême dire, en nous exprimant dans un idiome réductionniste familier, si \fi P0ur1es s01ides› les Piasinas› et ie Vide* La m°ié°uie ÎYADN eSi1eÎre,ah,Seuree n'est périmé, que posséder M, pour ees systèmes, n'est «rien awdessus, du gène, mais dans des mondes où prévalent des lois de base differentes,rien au-delà» du fait de posséder P. Remarquez que toutes ces explications ~ deS m01eeu1es diun autre genre PeuVent assurer ies ioiiciions causaiessont des explications nomologiques - elles dépendent du fait qu'un certain i denissant ie gene- Par e0nsequent› les réductions sont d°}ibie_meniensemble de lgis prévale dans netre mende, ear ees lois déterminent `* relatives : dans des systèmes aux structures différentes, les mecanismesen dernier ressert quelles propriétés physiques sent les realiseurs de sous-jacents réalisant la propriété réduite peuvent varier, et les reductionsprepriétés mentales dennées D'un peint de vue métaphysique, yidee ne restent valides que lorsque les lois fondamentales de la nature restentque les propriétés mentales sont réalisées par des propriétés physiques Censtantes '* eiest-a"dire› dans des rnendes neinniegiquenient Pessibiesva donc bien au-delà de l'idée qu'elles ont des «corrélats physiques» (relativement au mende de referefleeÿ-ou des «substrats neuraux››, ou de l'idée qu'elles ont des «bases de Ce qui Vient dietre decrit dittere dans une large mesure du instieiesurvenance physique ››, et autres formules similaires ; à la différence de standard de la reduetien qui a dominé ia discussion de ia reiiuciflon' e_nla «I'ëa1iSatí0n››, Ces idées ne sont pas à même d'expliquer pourquoi une '* particulier concernant la possibilité de la réduction corps-esprit : a savoirpropriété mentale donnée émane de, ou est corrélée à, certaines propriétés ie rnedeie de reduetien intertneerique Pr0P0se Par Ernest Nagei [i96i›physiques, et n'apportent aucune caution à un langage réductionniste du Chap- 111, qui se feeaiise Prineipaienient sur ia dérivation ties iois' Seiontype ; «pesseder M, pour les systemes appropriés, eoymsre à ou revient Nagel, la réduction est essentiellement une procédure demonstrative,à posséder P. ›› consistant en la dérivation logico-mathématique des lois de la theorie

Ces considérations, me semble-t-il, militent en faveur d'une conceptionde la réduction qui s'accorde bien au paradigme de réduction qui a cours `í""'. , . ., , , i* ' ` ' ' " om de Saul Kmpiu-:dans les sciences. Pour reduire une propriete ou un phenomène nous « 1' Cela est donc en Opposition aves la pssmoii associee au n › -

' ' ' ' ta h siquement, . , . . [l980], selon laquelle de telles identites reductionnistes sont me p ycommençons par le denlr _ ou le redenlr _ fonctlonnenement' en termes nécessaires La différence provient de ce que je comprends «température» et lesde reiatioiis causaies'n0mique5 à diautres Piïipriétés et Phénomènes- concepts similaires comme des désignateurs non rigides (au sens de Kripke). CesPOur appliquer Cette réduction au phén0mene de la température, I10U.S termes ne sont référentiellement stables qu'au sein de mondes nomologiquementdevons d'abord cesser de la penser comme une propriété intrinsèque, et la ; P0SSib1eS ; 110115 P0uV0HS1eS 8PPe1e1` «Semi-fi8i<1eS>> Ou <<n°m°i°gi°1“°meiii rigides ”*

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* LE PROBLÈME coRPs-ESPRIT 2928 L'EsPR1T DANS UN MQNDE PHYSIQUE

\

. , r . . , . . . _ _

* ' ' ' nre de modèle es uissé lusvisee a partir des lois de la theorie de base, conjointes a des «lois-ponts›› * cas des microreductions. Par conseelueHΛ le ge Q P, . _ - _ _ _ _ _ ^ ' ' mais é alement commeconnectant les predicats des deux theories. Generalement, on considere ' haut ne me parait pas seulement plus realiste, 8 ›_ _ _ _ _ - - - ' ' ' re lus adé uat d'un ointque ces lois-ponts correlatives doivent avoir une forme biconditionnelle D51, nous le verrons dans une conference ulterieu › P C1 P

I \ 1 3 ' ,permettant à chaque propriete, dans le domaine de la theorie a reduire, de vue metaphysique. S il en eSt bien ê1lI1Sî›le feduetlblllte (Tune P1`0P1`1eÎe. _ _ _ -» _ - - ' » " ' titude à être fonctionnalisée -d'etre reduite a une propriete nomologiquement coextensive dans la base , depend d'une maniere Cruelale de Sen ap_ _ _ _ - _ _ - ^ ' ' ne ro riété fonctionnelle dede reduction. En ce qui concerne la reduction corps-esprit, le modele de . qu”e11e PU1SSe› OU n0H› elfe denle eemme U P P

Nagel requiert que chaque propriété du mental soit pourvue d'une pro_ Ã second ordre par rapport aux propriétés du domaine de base - et non paspriété physique nomologiquement coextensive, à travers tous les types I de la disP°nibihté

def l0lS-_P0l1lS- Les l0lS'P01lÎS ne sont nl neœssalres nlde structures et toutes les espèces biologiques. Cela faisait du réduction- ,. suffisantes pour la redL1Cî10I1-

. _ _ _ _ _ _ _ ' ' estion et d'autres ui luinisme corps-esprit - en fait, de tout reductionnisme - une cible facile. * NOUS 1"eP1`endï`0l15 Ultefleurement cette QU _ C1_ . , . . . _ -* ' ' ' ionnisme cor s-es ritComme chacun sait, l'argument antireductionniste le plus inuent, qui , sont liees, en rapport avec la reduction et le reduct P P

ne fut pas pour peu dans 1'essor du mouvement antiréductionniste, tou- I- (mfm, Chapitre l\ï)- AUl0U1`d'hUl› l'el essayé de flresser hf decolf lzolllr unejours puissant à l'heure actuelle repose sur l'objection selon laquelle en * diSCUSSí0n Plus delelllee de Ceftalnes dlfeultes en quel Cenele e e Pre'

. ' . , , .' _ - ' ' ` t 1raison de la réalisabilité multiple des proprietes mentales, celles-ci ne bleme C01`PS-eSP1`1Λ en Partleullef les Pfeblemes de la causahte men a e. _ . . . . . » - * * ' ' ` t tpeuvent pas avoir de coextension dans le domaine physique, otant ainsi > et de la reduction corps-esprit. Mais d ores et de]a plusieurs poin S onla possibilité de lois-ponts corps-esprit pour une réduction nagelienne. ele 'Elfes au Clair-Cet argument fut à l'epoque généralisé pour défendre une position antiré- ,f

l S' lons com rendre la relation entre le corps et l esprit, nousductíonniste globale à l'égard de l'ensemble des sciences spéciales [Fodor, J (1) 1 110115 VOU P. , . . , _ . , - › ' ' ' 1'1974]. Pendant trois décennies, la bataille du reductionnisme a porte , «HVOHS beS01H Cl une eXPl1eet10n rendant reellement e0mPÎe du len

sur la possibilité de trouver, ou non, des lois-ponts pour les domaines ` entre les pfeprlélés mentales et les P1`0P1`le'¢eS PhYS1q\1eS_-imphqués (2) Ni le monisme anomal de Davidson, ni aucune forme similaire de

Mais ce n'est pas sur ce champ de bataille que doit se décider le pro- _ «physleellsme des °°°“rrenœS”* ne remplit œtîœ exlgînœ' 1 , tblème de la réduction. On a largement sous-estimé le fait que le modèle ” (3) Meme l01`S<111e la Sufvenenee COTPS-espflt eSl_1nV_0el11ee, ele 8 U ei. , . , . , \ . › ' I' _nagelien de la reduction n est rien d autre que le modele hempelien de d aucun secours p0\11` Pfodulfe une telle eXPl1Cat10n› ear a SU

l'explication scientique nomologique-déductive appliqué aux contextes nance elle-même est en attente d'une explleatlen-. , . . .t . . . î ' ' ' ' ' " ` correct enintertheoriques. De la meme maniere que l'exp1ication hempelienne (4)EI111› le feallsetlenmsme PhYS1ql1e› QU ll S011? Ou non. , . _ , , , . , _ ` . -~ ' ` ' ll l'cation - duconsiste en la derivation de l'enonce decrivant le phenomene a expliquer derniere analySe› Pfemet blem quent e 1111, une le e eXP 1i . . . . , . . . . , . . ' ' _' ' t . En articuliera partir des lois, Jointes aux premisses auxiliaires decrivant les condi- moins P1`eSente't Il la forme et le eentenu edeque S P ›

. . , . , . . ,- ' ' ' 1 enance cor s-tions pertinentes de depart, de meme la reduction nagelienne s'execute , il est en mesure de P1`°du“`e une eXPl1eet1°n de a Sun' P

par la dérivation de la théorie visée à partir de la théorie de base, jointe eSP1`ît, et il lnfllqlle Un medele de feduellen Plus 1`eal1St_e› danîlesaux lois-ponts comme prémisses auxiliaires. Il est dès lors fort surpre- ' termes duquel la quesllen du reduetlenlsme e01`PS-eSP1”1tPeUt etrenant de constater que le modèle nagelien de réduction soit encore l'étalon débattue de manière Plus fructueuse-des discussions portant sur la réduction et le reductionnisme, tandis que l

le modèle d'explication nomologique-déductive a eu un faible nombred'adhérents convaincus sur plus de trois décennies (en particulier, endehors des discussions techni ues en hiloso hie des sciences). Il me

Y

_ _ , _ . »semble que les réductions unifgrmes naîgelienrlès reposant sur des lois- Îonsister simplement' ou principalement' en defwatmnsïparÊxemplellaizîlîlîuån' tion» des lois de Kepler du mouvement des planetes en mecanique new 0ponts universelles et biconditionnelles, sont extrêmement rares dans les en 10, de la gravitaûn ; 0u1a «rë¢1u¢ti0n›› dela physique newtonienne en physiqueSclences là supposer qulelles exlstentÿ _ et Ce› ÎÖUÎ Spécialement dans le de la relativité, en supposant que certains paramètres peuvent prendre la place de

- ›. _ - cun de ces caslà- certaines valeurs limites, ou s'en approcher. Notez, toutefois, qu au. , . , . . .

' ' ' ` ' ns non trivial.1. Il existe des procedures dites de « reduction ›› dans les sciences qui semblent _, n'1mPl1el11ele5l015'P0Y1ÎS negellennes Prlses en un se

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NoTEs ol-:s TRAoucTEuRs

CHAPITRE PRENHER

[1] Nous traduisons mentality par «le mental››, le terme de « mentalité»étant gros de connotations étrangères au contexte des discussions surle problème corps-esprit.

Sur la théorie de l'identité corps-esprit et le physicalisme des types,voir Ndt. [6].

[2] Le fonctionnalisme est la théorie qui dénít les états mentaux commedes états fonctionnels d'un organisme, au sens où ces états peuvent êtrecaractérisés causalement (c'est-à-dire selon ce qui les produit et selonce qu'ils produisent), en incluant, dans les causes comme dans les effetsd'un état mental, des stimulations sensorielles et des comportementsaussi bien que d'autres états mentaux (ce qui différencie le fonction-nalisme du béhaviorisme). L'exemple canonique est la caractérisationfonctionnelle de la douleur : un état typiquement causé par des lésionsorganiques et qui, typiquement, cause des craintes, des tressaillementset des gémissements.

[3] Davidson défend une thèse moniste, c'est-à-dire non dualiste : il sou-tient que chaque événement mental est un événement physique. En effet,«les événements ne sont mentaux qu'en tant que décrits comme tels ››

[Davidson, 1980a/1993a, p. 2881. Tout événement décrit en termes men-talistes peut donc (dans un état idéalement achevé de la neurobiologie)être décrit aussi en termes physiques. En revanche, il y a bien sûr des

événements qui, pouvant être décrits en termes physiques, n'acceptentaucune description en termes mentalistes (par exemple, la chute d'unepierre ou l'explosion d'une nova). Ce monisme est anomal (de nomos,«loi ›› en grec) car il pose que la description d'un événement en termesmentalistes (désirs, craintes, croyances, etc.) empêche de subsumer cetévénement sous des lois scientiques.

On parle d'anomie du mental, premièrement, pour dire qu'il n'existepas de lois de corrélation stricte, telles que de la description mentalisted'un événement on puisse inférer quelle en est la description neurologique(pas de connexions de type à type, voir Ndt. [6]).

Deuxièmement, pour indiquer qu'il n'existe pas de lois causales psycho-physiques, bien qu'on admette que certains événements susceptibles d'êtredécrits en termes mentalistes (et donc aussi en termes physiques) sont

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“ E Rs 127126 L'EsPR|T DANS UN MONDE PHYSIQUE j N°TE5 DES TRADUCT U

causes de certains événements physiques, comme c'est le cas lors d'unl peut ínrmef Cette Première ínte1`P1`étatΰn› qui est dolfc sujette à

mouvement volontaire, ou effets de certains événements physiques, ainsi I`ëVíSi01'l 2 Si 1€ COHÖUCÎGUI' Contïnue Sa 1`0Ute sans P1`en_d1`§ a` Sauîe alllors des perceptions. carrefour, je suppose alors, par exemple, que son geste visait a rafraichir

Et, troisièmement, pour dire qu'il ne peut y avoir en psychologie que “ï -9 S011 bI'ï=1S- V0ÎI` ES΀1d [2005› P- 112-114] ; DaVídS0H [1930a/1993› P- 25 etdes généralisations approximatives, et jamais des explications déduitesde lois strictes. Pour plus de détails, voir Ndt. [17].

Nous traduisons anomalous par «anoma1››, anomalism par «ano-misme››, et anomalist par « anomiste››.

[4] Nous traduisons généralement kind par « espèce ››. Il importe designaler que ce terme ne désigne pas uniquement les espèces végétaleset animales (signiées en anglais plus particulièrement par species,que nous traduisons par «espèce biologique ››), mais peut renvoyer àn'importe quelle classication : physique, chimique, biologique, psycho-logique, etc. Par exemple, les alcalins constituent une espèce chimique.Nous traduisons mental kinds par «espèces mentales ››, ce qui désigneles classes d'objets, entités ou événements mentaux. Par exemple, lesdésirs, s'ils existent, forment une espèce mentale.

[5] Par l'expression « normativité des états mentaux ››, Davidson désignele fait que les états mentaux d'un individu ne sont pas constatés objec-tivement, comme peuvent l'être les états physiques du monde, mais luisont imputés sur la base d'une interprétation de ses déclarations et deses actes. D'après Davidson, 1'attribution d'états mentaux à quelqu'und'autre que soi se fait en suivant plusieurs règles tacites, explicitablescomme suit. Premièrement, nous attribuons un état mental à autrui enfonction des autres états mentaux que nous lui supposons par ailleurs(holisme sémantique). Deuxièmement, nous postulons une rationalitéoptimale chez autrui (principe de charité). Et, troisièmement, nouspouvons être amenés à réviser notre interprétation initiale, dès lorsque ses déclarations ou ses actes entrent en contradiction avec lesétats mentaux que nous lui avons précédemment attribués (principede révocabilité). Cette détermination des états mentaux d'autrui est

p. 297-299] et Davidson [1984].

[6] Diverses tentatives ont été faites pour établir des connexions entreles types d'états mentaux, d'une part, et les types d'états physiques,d'autre part.

Le béhaviorisme logique (ou dénitionnel) a proposé des connexionsa priori, logico-conceptuelles, visant à traduire tous les termes de notrevocabulaire mental en termes de comportements publiquement obser-vables, ou de dispositions au comportement [Ryle, 1949]. Par exemple,aimer le chocolat consiste à avoir tendance à en manger, à en acheter,à en avoir dans ses poches, etc. Cette perspective a été abandonnée,dans la mesure où il s'est révélé impossible de spécifier complétementles termes mentalistes en termes comportementaux, sans y ajouter des

clauses incluant elles-mêmes des termes mentalistes. Par exemple, celuiqui aime le chocolat sera enclin à en acheter, sauf s'il croit qu'il n'›a pas

assez d'argent pour cela. '

De leur côté, les théoriciens de l'identité des types ont proposé l'ídéeque chaque type d'état mental est identique à un type d'état cérébral ;

voir Place [1956] ; Feigl [1958] ; Smart [1959]. Une telle identité ne peutêtre établie, si elle peut l'être, qu'a posteriori, à l'issue d'une rechercheempirique, notamment celle des neurosciences. La connexion entre le

mental et le physique est alors d'ordre nomologique. On a pu dire en ce

sens que c'est une loi que chaque douleur est identique à une stimulationde bres C. Il fut notamment objecté à cette approche que des étatsmentaux semblables pouvaient fort bien être instanciés dans diversescongurations neurales (ce que l'on observe empiriquement lorsque, à

la suite de lésions cérébrales, de nouvelles bases neurales sont affectéesà une activité mentale précédemment effectuée par les régions lésées).

Cette objection est connue sous le nom de réalisabilite' multiple des étatsdonc normative en ceci qu'elle pose en principe la rationalité des agents. mentaux (voir la note 1 du chapitre premier).Par exemple, si le conducteur de la voiture qui me précède sort son braspar la vitre de gauche, j'interpréterai ce geste en fonction des croyancesdu conducteur relatives à son environnement physique (il approche d'uncarrefour), et de sa connaissance des règles de conduite (il faut prévenirle conducteur suivant avant de tourner). Cette interprétation postulebien la rationalité de l'agent : s'il voulait tourner à droite, sans doute nesortirait-il pas son bras du côté gauche. Mais la suite des événements

Les difcultés pour établir des connexions de type à type n'empêchentcependant pas de soutenir que l'occurrence singulière d'un etat mental est

identique à Poccurrence singulière d'un état physique (neural ou autre).

On parle alors d'identité des occurrences, ou identité des toleens. Telle est

plus ou moins la position de Davidson, critiquée dans le present passage,

au motif qu'elle est moins explicative que l'identité des typ€S (V011' 811851,

pour des nuances, la note 3 du chapitre premier).

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Î* F

!128 L EsPR|T DANS UN Mouna PHYSIQUE NOTES DES TRADUCTEUR5 129

_Rema1`qu0us teulefeis que l'idee de eerrelatlerls de type a type r1'im- soutient qu'il existe, dans le monde, des propriétés émergentes au sens (3).

phque pas nécessairement le matérialisme : ainsi, dans la philosophie Ces questions sont discutées par Kim dans le chapitre IV, sections 2 et 5.

occasionnaliste de Malebranche, comme dans le système de 1'harmonie 0n recourt à la notion d'émergence dans le problème corps-esprit,preetablie de Leibniz, Dieu garantit la connexion entre mes états mentaux * d'abord pour traiter du rapport entre 1e système cérébral comme tout,

et mes etats e0rP0rels (sur ees deux derniers auteurs, V0ir Ndî- [l5l)~ I d'une part, et ses composantes, d'autre part (les états mentaux paraissant

, être des propriétés du cerveau et d'aucun neurone en particulier) ; mais[7_] Quelque la netlou Cl eluergenee s01t l'0bJet dilnllerpretaliens ferî encore pour traiter des rapports entre la connaissance de la neurobiologiediverses, 011 distingue frequemmeut lemerÿenee diaehrenîque (qui et celle du psychisme, an de savoir, notamment, si une connaissance

äonœrne les llreprieies eV0lutl0uuaires d'uil systerr1e› la 1r10CliCa'i0I1 parfaite de la neurobiologie d'un individu permettrait d'inférer quelsre ses pouvoirs causaux dans le temps selon ses interactions avec sont ses états mentaux. Sur Pémergentisme britannique des années 1920,

envlfeãnïšrueiçt) de lemergenee synehremque (seule e0ueer1iee Par le * voir Alexander [1920] et Broad [1925]. Sur des versions modernes de

P1`°P°S G Im - rémer emisme voir searie [1992] et Bun e (1981 et 2001] ainsi 1I, , , que eursLes debats afférents à l'émergence synchronique se fondent sur l'idée 4 oritiqšes par Kim [1999/2014, chap. preršie.

largement acceptée que certains systèmes possèdent des propriétés que ›

ne possede aucune de leurs parties. On parle fréquemment de «propriétés [3] En français dans 1e texteémergentes ›› pour qualier des propriétés qui n'apparaissent dans des sys_

äîlnèîlêlïrî îãlïlšiîïinãecerîlne Cemplexlle <l'Îr8,ani1satl0u- Vie, eerlseienee -I [9] L'opêrateur modal d'une proposition affecte le contenu de cette pro-S P eriemenes s0uVeu repu es emergelils- .1 position d'une idée d'impossibilité, de possibilité, de contingence ou de

d`f(f)Î1peut er1V1Sagerle rappert entre le leur et ses Parties de '¢r0is manières nécessité. Dans la philosophie contemporaine, on analyse la modalité

1 erentes. ' en termes de mondes possibles. Par «monde possible ››, on entend «une

ariante concevable du cours réel des choses Nadeau [1999, _ 424].(1) Telle Prepriele flu leur est Prerlieiîble a Partir de la eemiaissanee des t ,~ Il existe un monde possible dans lequel Jules Êésar ne franchi?pas le

Parties de ee tOut- Pour illustrer ce point, on peut renvoyer à un cas fi Rubicon ' un autre monde possible dans lequel la guerre de Troie n'a pasmentionné par Kim dans un autre contexte (infra chapitre III sec ' , ' * '' › ' ne 11. a L ' 1 l l l t ltion 5) : il donne l'exemple de sa table à café dont on peut connaître eu heu ' e.t encor? un autre mande posslb e. dans eq.ue. e Sys. emefo alre

d, ¿;,¿¿~A§ compte dix planètes. Dans cette formulation, est dit imp0ssible letat de

se es par les e ce e a e- choses décrit ar la ro osition uand n'est vraie dans aucun monde(2) Telle propriété du tout ne peut pas, en l'e'tat actuel des sciences, être p05S1b1e ; est äit posrsibïe 1'état ge Îhûsesïleerit Par P› quand P est Vraie

inférée à partir de la connaissance des parties de ce tout. dans certains mondes possibles(3) Telle Prepriete du leur ne Peut Pas›P<1"P"ineîPe, être iferee a Partir On peut distinguer diverses formes de nécessité. La nécessité logico-

de notre connaissance des parties de ce tout. Cette impossibilité eoneeptuelle est purement formelle ou a priori, Par exemple, des

abselue Persisieraíî dem, quand bien même H0uS <lisP0se1`i0ns d'une propositions telles que : «A = A››, ou : « Aucun célibataire n'est marié ››

connaissance parfaite des parties du tout. (Par exemple, on peut se sont nécessaires ; elles sont vraies dans tous les mondes possibles. «A == A»

demander si les Pr0Prietes maereseepiques de l'eau› telles que la est logiquement impossible ; cette proposition est fausse dans tous lesfluidité et la transparence, peuvent ou non être inférées de notre V mondes possibles

connaissance aetuelle des PrOprietes miereseepiques des meleeules La nécessité métaphysique a la même force que la nécessité logique :

fl'eau'; Ou leieu side telles Preprieles 1r1aer0se0Pi<-lues serit impessibles elle vaut dans tous les mondes possibles. La différence entre ces deuxa Ullfefer a Partir de la e0uua1ssauee› aussi eerrlplete seit-elle, des modalités est épistémique : la nécessité métaphysique n'est pas connue

mo ecules H2O') a priori (elle ne vient ni de la forme logique des énoncés, ni de l'analyse

Selon les conceptuelle), mais seulement a posteriori, lorsque la recherche empiriqueurs e es ex es, es qua i ée 'émer ente une r ` 't ' * * * ' ' * ' ' - ' 'vérifiant 8 p oprie e ,ji etablit une identite au moyen d une reduction , yoir Kripke_[19§0, chap. 3].

* - emergeu isrrle, au sens le Plus fert, ;. Par exem le la science nous a rend ue les eclairs sont indiscernablesvç ,_ P › PP Cl

1

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\V

130 L'EsPmT DANS UN MONDE PHYSIQUE Î. NOTES DES TRADUCTEURS 131

R17 › . . , . . ,des décharges électriques : ils ont en commun toutes leurs propriétés. [14] Un appelle Quale (au Plurlel qualm) 1€' VGCU Qualllïatlf d une Sensa'On en conclut que les éclairs sont identiques à des décharges électriques. k _:.

tion ou d'une expérience consciente quelconque : «l'effet que cela fait ››

S'il y a des éclairs dans d'autres mondes possibles, ce sont des déchargesélectriques.

La nécessité nomologique a cours pour tous les mondes possiblesoù valent les mêmes lois de la nature. Par exemple, «À l'intérieur d'unsystème isolé, l'entropie est toujours croissante» est vraie dans tous lesmondes qui ont les mêmes lois de la nature que le nôtre (en vertu de ladeuxième loi de la thermodynamique).

Sur nécessité et contingence, voir Ndt. [31], pour des compléments etdes nuances.

[10] En français dans le texte.

[11] Voir Ndt. [9].

[12] Un épiphénomène, au sens large, est un phénomène qui résulte d'unprocessus mais n'a pas d'effet sur la suite de ce processus. Un épiphé-nomène, au sens strict, est un phénomène qui n'a aucun effet, bien qu'ilait une cause.

En tant que position sur le problème corps-esprit, Pépiphénoménismestipule que les événements mentaux sont des épiphénomènes de change-ments intervenant dans le corps. En d'autres termes, les états mentauxont des causes physiques, mais ne peuvent par eux-mêmes rien causer, niétats physiques, ni états mentaux. Uépiphénoménisme a été initialementsoutenu par Huxley [1893]. Pour une présentation générale, voir Esfeld[2005, p. 35-371.[13] Dans l'acception courante du mot, Pintentionnalité désigne le faitd'avoir des intentions, projets, volitions, d'orienter délibérément son ac-tion en vue d'un but. Mais selon son acception technique en philosophie(seule pertinente dans le présent passage), Pintentionnalité est la pro-priété de certains états mentaux de porter sur des états de choses (réelsou imaginaires), ou d'être dirigés vers quelque chose ; ce que l'on exprimeparfois en disant que toute conscience est conscience de quelque chose.Par exemple, si je crois que mon vélo est dans la grange, cette croyanceest un état mental intentionnel, simplement au sens où elle porte sur unobjet du monde et le représente. De même, si je désire trouver mon vélodans la grange, ou crains de ne pas l'y trouver, mes états mentaux portentsur un état possible du monde et sont donc également intentionnels ausens technique de ce terme. Voir, par exemple, Jacob [2004].

de gouter une banane, de voir le bleu du ciel ou de se rememorer unpaysage. Kim parle également en ce sens de «propriétés phénoménales ››

des états mentaux.

[15] Les énoncés du type : p «si et seulement si» q sont dits de formebiconditionnelle, puisqu'ils équivalent à la conjonction de deux condi-tionnels : si p, alors q, et si q, alors p. On écrit : p <-› q.

CHAPITRE ll

[16] Dans les Méditations métaphysiques, VI, Descartes s'exprima ences termes sur l'interaction causale entre le corps et l'esprit :

« [...] par ma nature je n'entends autre chose que la complexion oul'assemblage de toutes les choses que Dieu m'a données.

Or il n'y a rien que cette nature m'enseigne plus expressément, ni plussensiblement, sinon que j'ai un corps qui est mal disposé quand je sens de

la douleur, qui a besoin de manger ou de boire, quand j'ai les sentimentsde la faim ou de la soif, etc. Et partant je ne dois aucunement douter qu'iln'y ait en cela quelque vérité.

La nature m'enseigne aussi par ces sentiments de douleur, de faim,de soif, etc., que je ne suis pas seulement logé dans mon corps, ainsiqu'un pilote en son navire, mais, outre cela, que je lui suis conjointtrès étroitement et tellement confondu et mêlé [conjunctum & quasipermixtum], que je compose comme un seul tout avec lui. Car si celan'était, lorsque mon corps est blessé, je ne sentirais pas pour cela de

la douleur, moi qui ne suis qu'une chose qui pense, mais j'apercevraiscette blessure par le seul entendement [puro intellectu], comme lepilote aperçoit par la vue si quelque chose se rompt dans son vaisseau ;

et lorsque mon corps a besoin de boire ou de manger, je connaîtraissimplement [expresse intelligerem] cela même, sans en être averti pardes sentiments confus de faim et de soif. Car en effet tous ces sentimentsde faim, de soif, de douleur, etc., ne sont autre chose que de certainesfaçons confuses de penser, qui proviennent et dépendent de l'unionet comme du mélange de l'esprit avec le corps [nihil aliud sunt quam

confusi quidam cogitandi modi ab unione & quasi permixtione mentiscum corpore eœorti]. ››

Descartes [1642, p. 228, pour le texte latin/1967,

p. 492, pour la traduction du duc de Luyn€S]

Page 20: L'esprit dans un monde physique Kim ch. 1

Î SOMMAIRE

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z Préface à Védition française :«Kim et le renouveau du problème corps-esprit›› de Max Kistler VII

' Remarques et remerciements des traducteurs XXIIIAvant-propos XXV

«,›

MINI) IN A PHYSICAL WORLD. AN EssAY oN THE MIND-BODY PROBLEM _ ' LE "“°“'-È"E °°'“'s'E5"“"' * ÉT^"' “Es '*“'“"* 1

AND MENTAL CAUSATIQN ;¿ I.1. Survenance, réalisation et émergence 4

© 2005, 1998 by Massachusetts Institute of Technology Á' 1-2- La Survenîmce “lest Pas Pme thé°ríe“ de la relation corps-esprit 10

, 1.3. Le modèle feuilleté et la survenance méréologique 16Première publication en français par les Editions Syllepse, 2006. 1_4_ Réahsaonnisme physique 20

1.5. Le réalisationnisme physique expliquela survenance corps-esprit 25

IllustrationM E t 1891-1976

ax .n.1S ( ) II.1. Trois problèmes de la causalité mentale 34Vox Mmzmax DadamaxII.2. L'argument de la survenance, ou la revanche de Descartes 41

© ADAGP/© Photo Archlves Ahnan* Florence* II.3. John Searle, Jerry Fodor et Pargument de la survenance 50D't.RMNG dP1'/ ' ` ' ~ *15 ' ran a als Ffateul Ahnafl II.4. Les soucis de Ned Block face aux proprietes de second ordre 53

Il LEs NoMnREux PRoBLÈ|v|Es PosÉs PAR |.A cAusA|.|1'É MENTALE 31

ISSN 2105-0287

ISBN 978'2'91612O'44`7 III.1. Le problème de Pexclusion,Dépôt légal 1” édition : octobre 2014 ou la métaphysique incontournable 64

\ III.2. Les contrefactuels peuvent-ils nous venir en aide ? 71© LES ÉDITIONS DÎTHAQUE 4' III.3. « L'explication-programme›› et la causalité survenante 76

4, rue Girard - 93100 Montreuil-sous-Bois , III .4 Le problème de la causalité mentale peut-il être généralisé ? 80wwwjthaque-editi0nS_fr ¿« III.5. Propriétés : les «niveaux» et les « ordres ›› 84

Ill CAusA|.|1'É MENTALE : REPAS À |.'cE||. E1' RE1'ouRs DE nÂ'roN 61