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La Lettre aux amis Association C.L.A.J. de Franche-Comté F ERME DE LA B ATAILLEUSE PARUTION: AVRIL 2015 de la batailleuse

Lettre aux amis 2015 mail

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La gazette annuelle de l'association vous donne des nouvelles du CLAJ , des projets, des évènements mais aussi des thèmes d'actualité.

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Page 1: Lettre aux amis 2015 mail

La Lettre aux amisAssociation C.L.A.J. de Franche-ComtéF e r m e d e l a B a t a i l l e u s e

P A r u t i o n : A v r i L 2 0 1 5de la batailleuse

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EDITO oh oh oh

Rien ne se perd, tout se transforme, Plus qu’un phénomène chimique, on dirait que le mes-sage de l’irremplaçable bouille à lait de la salle d’accueil de la ferme réflète l’engagement du CLAJ à garder son fil rouge, son ambition pour l’éducation populaire et ses valeurs collec-tives malgré les mouvements importants dans l’équipe auto-gestionnaire. En deux ans, l’association a connu près d’une vingtaine de mouvements d’équipe. il faut voir que la structure connaît une évolution perma-nente avec les regards neufs et de plus en plus avertis sur certaines pratiques paysannes et solidaires. Par ailleurs, la vocation éducative du CLAJ se trouve peut-être aussi dans sa qualité d’être une sorte de terrain de formation pour la plupart des copains qui finissent par s’envoler à construire d’autres belles choses.on en parle, on apprend des uns et des autres, et on oeuvre ensemble pour garder ce terrain d’initiatives et d’écoute ouvert.Dans ce bouillon de découverte de début d’année 2015, la lettre aux amis n’a pas pu trouver sa place de rédaction au-près de la plupart des personnes de l’équipe très prises. Ce sont plutôt les anciens et ceux qui nous regardent et nous soutiennent de plus loin qui la diversifient cette année . En fait on dirait bien que la lettre aux amis s’écrit par les amis pour cette fois! Merci pour vos petits mots!

Marion G.

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SOMMAIRE

SébaStien

Chevrier / Comptable

Jean Rémi

Chevrier / Fromager

PaSacaline

Fromagère

PatRick

vaCher

lauRent

Chargé de maintenanCe

FRançoiS

vaCher/animateur

JuStine

animatriCe

maRion G.

Chargée de CommuniCation / boulangère

thomaS

boulanger

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l’équipe 2015.....................p.4

le Voyage du Bateau ClaJMessage d’un carnet de bord......... p.6Penser le changement.................. p.7Quinzaine de bilan 2014 .............. p.8Assemblée générale 2015 ............ p.9

les temps Forts de l’aCCueil

Les colos de l ’été en images.......... p.10Kamishibaï, une découverte pour les animations au CLAJ.................... p.11la Vie à la Ferme

En images................................ p.12Le passage d’une artiste, Anne-Sophie Girault p.13

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PatRick

vaCher

lauRent

Chargé de maintenanCe

FRançoiS

vaCher/animateur

PeRRine

gestionnaire du Centre d’aCCueil

nathalie

gestionnaire du

Centre d’aCCueil

matthieu

gestionnaire du

Centre d’aCCueil

maRion S.

animatriCe

JuStine

animatriCe

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l’équipe 2015

le réseau repasretour sur 2014, l’oeuvre du groupe action p.142014, place au nouveau compagnonnage p.14

les éVènements

La fête de la Batailleuse.......................... p.15Le chantier de l’ascension.................... p.15

aCtu - qu’est-Ce qu’on regarde?Avec tafta, on sera dans de beaux draps... p.16Syrisa:une victoire dans la guerre contre le capitalisme.......................................p.18Reclaim the fields! Le réseau de compagnonnage Fourche et champ libre.................p.20

le Courrier des anCiens ........p.22agenda........................ p.26

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le voyage du bateau CLAJ

message d’un Carnet de Bord

2014 aura était une année de compréhension, d’at-tention et de résolution. Au fur et à mesure du voyage, les capitaines du bateau CLAJ savent que leur vaisseau ne connaît pas vraiment de rythme de croisière. Si certains tiennent la barre de-puis un paquet d’années, d’autres ont dû vite se dégourdir à savoir tenir le cap.Cette année encore, plusieurs matelots ont quitté le navire et d’autres sont montés à bord. Des mouvements très forts pour l’équipage parfois... de belles le-çons aussi. Hop! on réajuste le gouvernail. Bienvenue aux nouveaux mous-saillons, prenez vos commandes et guidez la coque. Pas une per-sonne n’a de longue vue... mais on a tous nos regards! on se ren-contre, on change de latitude, on peut aller vers d’autres horizons avec le pavillon de l’autogestion toujours hissé au mât. Pour ma part, il y 2 ans que j’ai pris place aux commandes collec-tives de ce sacré rafio, à l’époque comme une enfant qui apprend à faire du vélo... aujourd’hui je

crois que je pourrais fabriquer ma bécane avec toutes les clés qu’on s’est échangées. D’abord l’association, son his-toire, ses valeurs et ses enjeux; les savoirs-faire, avec les outils de communication; la confiance avec la connaissance intensive des équipiers; et le coeur à voir la réussite du travail coopératif: être fière de nous, de soi, des autres devant le sourire des gamins. Et puis s’ancrer petit à petit dans le territoire comme la Batailleuse avec ses 35 hivers. on échange des trucs au village, dans le Doubs, sacrée Franche-comté! Allo la Suisse et les réseaux? on peut venir voir vos bateaux?

Le nôtre est lourd, vieux et impress i o -nant de rafis-tolage, mais si sa carlin-gue semble rouillée, la mécanique est

entretenue et le pilotage de plus en plus sophistiqué.Bricolé en petits bouts, et en plus trop grand...d’accord mais il faut de la place pour grandir à plusieurs! Et aussi un vaste pont pour regarder le paysage avec tous nos invités: les enfants, lesfamilles, les groupes spéciaux, les curieux, les copains, les woo-fers, les stagiaires, les instits, les motivés de l’altern’atif, paysans, artistes, créateurs et voyageurs.

Pour l’année avenir, j’espère que le bateau voguera encore vers la

découverte d’initiatives, et la projection de nou-

veautés culturelles et associatives riches

de belles ren-contres.

Marion Godiard

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l’ auteur Francis Blanche avait avancé que « face au monde qui bouge, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement ». il avait là saisi toute la problé-matique à laquelle est confron-tée notre situation actuelle: le monde dans lequel on vit est en perpétuelle mutation. Et ceci est vrai sur de longues échelles temporelles pour le monde en-tendu comme le système terre, où se succèdent depuis sa créa-tion variations climatiques, suc-cession d’espèces ou bien en-core évolutions génétiques et des écosystèmes. Mais ceci se vérifie également à une échelle plus courte et plus anthropocen-trée, lorsque l’on entend le mot « monde » comme le contexte contemporain à l’homme: évo-lution des modes de transports, modification des habitudes ali-mentaires, nouveau rapport au temps, etc... Ainsi, l’évolution est le propre de la terre et de l’Homme. Et si ce dernier influence certains chan-gements naturels, il ne peut néanmoins pas les contrôler. En revanche, l’homme peut maî-triser son mode de fonctionne-ment. Et quel est-il? le modèle d’une société de consommation, individualiste, dans un système

le voyage du bateau CLAJ p e n s e r l e C h a n g e m e n t

économique fondé sur la crois-sance systématique, est en phase d’expansion. or, il implique des menaces pour l’environnement, mais aussi pour l’homme, et ce d’autant plus que ce modèle s’étendra spatialement et tempo-rellement. Si le mode de (dys)fonction-nement occidental actuel est source de catastrophes, l’homme a tendance à se voiler la face en tentant de limiter ou de réparer a posteriori les effets néfastes de ses inventions. on en vient donc à la métaphore de changer le pan-sement. L’engagement historique des CLAJ et celui de la Batailleuse s’inscrit dans ce courant là, en proposant des séjours pour tous, et notamment pour les lésés du système : enfants des quartiers, handicapés, personnes en situa-tion précaire.S’il semble aujourd’hui indispen-sable d’offrir une soupape à ce système oppressant, s’attaquer aux conséquences peut néan-moins paraître être une goutte d’eau dans la mer. il semble plus judicieux – et plus ambitieux – de se pencher sur les causes des bouleversements environnemen-taux et sociaux. Et c’est dans ce contexte de nécessaire réflexion sur un modèle alternatif que nous, batailleurs-ses, cherchons à trou-

ver notre propre voie pour propo-ser, à notre échelle, un autre fonc-tionnement pour un autre monde : abandon du système hiérarchique, engagement dans une agriculture paysanne, accueil d’acteurs plutôt que de consommateurs, convivia-lité, partage, projet pédagogique tourné vers l’épanouissement des personnes accueillies, etc…L’association se trouve donc enga-gée sur les deux tableaux, chan-geant le pansement tout en pen-sant le changement. Ce vaste et ambitieux projet demande donc une énergie énorme et comme l’a très bien écrit romain Gary, « les chemins qui mènent à la liberté et la dignité humaine passent par des abîmes et ne sauraient donc d’un seul coup mener aux som-mets ». Alors avec vous, amis de la structure, on sait ce qu’il nous reste à faire : BAtAiLLonS !

Jean rémi Collot

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q u i n z a i n e d e B i l a n 2014

en novembre dernier, la Quinzaine de bilan 2014 était placée sous le signe de la bien-veillance. Déjà sensibilisés en 2013 aux techniques de la Cnv (Commu-nication non-violente), aux mé-thodes et outils de prises de dé-cisions que nous avez apporté isabelle Follain (intervenante en Cnv) et nicolas Debray (notre agitateur de particules démocra-tiques), nous en avons renforcé notre pratique de l’autogestion. Avec, pour toutes les personnes présentes, l’expérience d’au moins une année de fonctionne-ment ensemble à la Batailleuse lors de cette session 2014, nous nous sommes trouvés très soli-daires dans la manière d’appré-hender et de dérouler le fil de ces 15 jours d’échanges. nous les voulions constructifs. Le programme était riche:D’abord, trois jours d’exposés de bilans personnels et de sec-teurs. Dans un cadre confortable canapés/chocolats, nous avons pris le temps de nous exprimer, à tour de rôle, sur l’année écou-lée en soulevant une anecdote positive, une anecdote négative de l’année, en expliquant com-ment nous nous sentions dans notre travail, dans le collectif, pourquoi nous sommes à la Ba-tailleuse, ce qui nous fait rester ou ce qui nous ferait partir, et enfin quels sont nos projets pour l’avenir.Par ailleurs, guidé par nicolas, nous avons mis en application nos méthodes d’échange et de prise de décision pour consoli-der et actualiser le réglement intérieur. Guidée par isabelle, nous avons mis en application la «co-vision» (principe de déci-sion unanime à force d’échanges dans un groupe) avec le choix urgent à ce moment du futur boulanger.

Beaucoup de discussions donc. il était essentiel de les alléger par une petite «sortie scolaire»! Alors nous sommes partis en voyage à Morens, en Suisse, retrouver une petite classe que nous avions accueilli au CLAJ et leurs instituteurs: Bernard, Cé-line , Simone et Jean. une belle journée lors de laquelle nous avons visité le village , retrouvé les enfants au fournil de Morens autour de la garniture de piz-zas que nous avons dégustées avant de visiter leur impression-nante école. L’après-midi, nous sommes allés à Lausanne visiter le musée de l’art brut. Pour conclure, le bilan 2014 était très interessant dans la conti-nuité des réflexions qui avaient été amorcé lors des précédentes quinzaines.Par exemple, beaucoup de ques-tionnement soulevés en 2013, qui étaient le thème d’agoras prévues, se sont finalement ré-solus sans même que ces ago-ras aient lieu. Evidemment, il restent des interrogations te-naces sur la stabilité de la Ba-

tailleuse, comme les change-ments d’équipe récurrents qui peuvent fragiliser la structure. Mais l’équipe se rassure: ce phé-nomène donne aussi la qualité à la Batailleuse d’être un grand laboratoire d’expériences et de formations pour ses membres. Enfin il y a ces moments forts de solidarité: ceux détachés du rythme effreiné de nos secteurs respectifs comme les chantiers participatifs, le marché paysan et d’autres évènements convi-viaux d’accueil de bénévoles, d’enfants et de curieux.

Marion G.

Elena Perez-Siera - A1-A2. Exposé au musée de l’art brut à Lausanne

«la Quinzaine de bilan», c’est 15 jours pour l’équipe du CLAJ pour faire le point sur l’année avec nos bilans personnels dans le collectif, bilans de chacun des secteurs et le dessin de nouvelles pers-pectives pour l’association.

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as s e m B l é e g é n é r a l e 2015

l’assemblée générale eu lieu fin Janvier cette année. Elle s’est précédée, la veille, d’un moment particulier pour les membres de l’équipe du CLAJ: une rencontre entre l’équipe active et Conseil d’Administra-tion. une rencontre qui visait à clarifier les liens entre nous pour l’association, le rôle du CA et son pouvoir d’intervention, les modalités pour l’équipe à lui faire appel, les actions à entre-tenir pour l’asso, au quotidien et/ou à distance. un temps par-ticulièrement important pour les personnes arrivées récemment à la Batailleuse. Guidé et or-ganisé par nicolas Debray, il a d’abord consisté à exposer l’his-torique de la définition du CA à la Batailleuse et de la mise en place de ses interventions (par exemple, les entretiens réguliers avec les personnes de l’équipe, les retrouvailles trimestrielles, les validations de décisions qui n’arrivent pas à se prendre seu-lement au sein de l’équipe active ou qui nécessitent des regards extérieurs avertis), ensuite cha-cun, à tour de rôle s’est exprimé sur ces thèmes, en évoquant sa vision des liens équipe/CA, ses expériences, ses doutes par-fois des incompréhensions ou à l’inverse une meilleure com-préhension. Enfin nous nous sommes partagés en différents groupes de discussion, répartis par thèmes: comme les moda-lités d’embauche et d’accueil d’un nouveau salarié, la gestion de conflits internes, etc... et ce temps de travail se finalisa par l’apport d’idées, de solutions.

Le déroulement de l’as-semblée Générale, le lendemain, était aussi cadré par nicolas Debray. Cette année, quelques personnes du village nous ont rejoint la matinée pour écouter

les comptes rendus d’activités rédigés par secteurs. Après un bon repas autour de notre grande tablée, nous nous sommes remis en discussion. L’objectif étant de débattre sur des problèmes et questionne-ments soulevés:Au Souleret: Par exemple comment prévoir la mise au norme du centre pour l’accueil d’handicapés moteurs, ou attirer des groupes désireux d’espaces plus intimes que des chambres collectives,etc..A l’animation: Par exemple, comment pourrait-on amener plus de personnes à venir à la Batailleuse en sai-son creuse (automne et hiver en période scolaire)? Comment pourrait-on proposer des pro-grammes d’animations (ponc-tuels ou à thème) adaptés aux baisses de financement des écoles et groupes, etc...A la ferme:Par exemple, comment pourrait-on soulager la charge de travail et de précautions au secteur des vaches ou comment imaginerait-on l’évolution du fournil pour plus le raccorder à la dimension pédagogique de l’association et pour remédier au problème ré-current du bois inadaptés pour la chauffe en hiver, etc..Je cite ces exemples de mémoire, les points soulevés étaient nom-breux... . Pour ce moment de réflexion, nous nous sommes répartis en «groupes de travail tournants». C’est à dire que trois espaces étaient aménagés pour débattre, du souleret, de la ferme, et de l’animation, avec trois personnes fixes attachées à ces secteurs à chaque espace; et le reste des participants gravi-taient pour intervenir sur chaque espace de travail. Ce temps s’est clotûré par un compte rendu pour le souleret, l’animation et

la ferme de solutions imaginées à l’assemblée réunie. Enfin nous avons priorisé les applications à réfléchir en les notant individuel-lement sur un post-it. Ces petits documents seront des supports pour organiser les ordres du jour de nos futurs réunions et Conseil d’administration. Enfin nous avons procédé à l’éléction du Conseil d’Adminis-tration: le bureau reste inchan-gé: la présidente de l’association est toujours Annie Sautereau; secrétaire, Caroline Arnould et trésorier, Manu vignon. Le CA compte 11 membres dont deux nouvelles personnes de l’équipe: François Desnos et moi même. Cette journée spéciale est tou-jours l’occasion de faire le point concret sur l’activité et la santé de l’association. Globalement, elle va bien aujourd’hui. Elle est aussi l’occasion de definir les perspectives d’avenir: exposer le prévisionnel pour anticiper les soucis voués à se poser, no-tamment financier (renouvelle-ment des contrats salariés, prêt et projet d’aménagement et d’achat de matériel).Enfin, c’est surtout l’occasion de retrouver tous les Batailleurs/ses et encore cette année, de partager les actions de l’asso avec des gens du village.

Marion G.

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les temps forts de l'accueil

les Colos de l’été en images

d e s e n F a n t s

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K a m i s h i B a ï

Graphisme : Marion Godiard

u n e d é C o u V e r t e p o u r l e s a n i m a t i o n s d u C la J

lors de rencontres sur le thème de l’éducation à l’en-vironnement organisées par la plateforme EEDD l’année dernière. Marion S., Justine et moi-même avons découvert un art du conte très ludique et ar-tistique: le Kamishibaï.Kamishibaï signifie «théâtre de papier» en japonais. C’est un atelier de lecture qui utilise un butaï: un théâtre en bois mobile dans lequel se cadrent des des-sins. Le conteur fait défiler les images une par une au rythme de l’histoire qu’il raconte. Ce genre narratif était populaire dans les années 50 au Japon. Les conteurs ambulants capti-vaient les enfants dans les rues avec des histoires et des frian-dises.

Les dessins ci-contre sont les premières scènes qui illus-treraient le conte de la petite graine d’épicéa, inventé lors des chantiers de l’ascension 2013. Cette histoire raconte l’épopée d’une petite graine à travers les paysages du Haut-Doubs, son aventure depuis le jour où elle est tombée entre les mains d’un savant fou!

Marion Godiard

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La vie de la ferme

on

a pl

umé

nos

poul

ets

tout

cru

à

l’aut

omne

Django,notre nouveau bouc et les p’tites biquettes de cet hiver

1,50 m de neige cet hiver

Merci pour les filets mignons 2014

La famille ne s’arrète pas de grandir

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l e p a s s a g e d ’ u n e a r t i s t e a l a F e r m ea n n e s o p h i e g i r a u l t

L’écurie des vaches Le magasin

La traite des chèvres La fromagerie

La serre de la ferme

La vie des comestibles sous la serreLa famille ne s’arrète pas de grandir

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Le Reseau r.E.P.A.S.

retour sur 2014

2015, plaCe au nouVeau Compagnonnage

l’oeuVre du groupe aCt ion

réseau d ’éChanges et de prat iques alternat iVes et sol ida ires

Pour cette Promo, il y a cinq nouvelles structures qui entrent dans le compagnonnage alternatif et solidaire.nous avons Garza Loca en Avey-ron, la ferme de chalonne en isère, Champs commun dans le Morbihan, la conquête du pain à paris, et le collectif de la Mijote en Savoie.

Ambiance Bois, le Battement d’ailes, le GAEC de Champs Libres, le monde allant vers, la Frainaie, Court-circuit, le Ba-teleur, le Gaec radis and Co et bien sur le CLAJ la Batailleuse sont toujours au rendez-vous.

nous avons donc quatorze struc-tures participantes à ce compa-gnonnage. Le comité de pilotage s’est déjà réuni plusieurs fois pour organiser et sélectionner les compagnons 2015. Cette année il y a eu vingt deux per-sonnes retenues.

En ce qui concerne le CLAJ La Batailleuse, nous avons Marie notre compagnonne immergée dans notre équipe pendant cinq semaines. Deux groupes actions de deux semaines et demi se succederons pour réaliser leurs chantiers coopératifs. Ce chan-tier concerne le poulailler : ins-taller une clôture fixe adaptée aux enfants, agrandir pour ac-cueillir plus de poules et surtout avoir un atelier ludique et peda-gogique.

Au bout de ces dix semaines les deux regroupements, où les compagnons se positionnerons pour la suite de leur parcours. C’est à ce moment que nous sau-rons si la Batailleuse accueille un nouveau groupe action ou une immersion.

Par ailleurs, une nouvelle équipe s’est formée pour représenter le CLAJ . Cette équipe est consti-tuée de Perrine, Manu vignon et

moi même Pancho. A trois, nous pouvons nous organiser pour al-ler aux rencontres du réseau, participer au compagnonnage et bien accueillir nos compagnons.

Le compagnonnage enrichi énormément les structures et les compagnons. Cette formation fournit tous les outils de base que tout individu devrait posséder au début de sa vie professionnelle : savoir échanger, travailler en équipe, construire de ses mains, se connaître au contact des autres, se constituer un réseau de struc-tures au cœur de la pratique.

Le réseau r.E.P.A.S a de mul-tiples facettes. Si vous voulez en savoir plus, rendez-vous sur www.reseaurepas.free.fr

François Desnos

Le groupe action composé de huit compagnons a passé cinq semaines à élaborer un projet d’aménagement pour les abords de la ferme . Entre la repeinte de la façade de la ferme, la créa-tion d’une mosaïque sur le muret des cochons, l’arrangement des abords plantés, le réaménage-ment du parvis de la cabane à lapins et la révision de la signa-létique principale d’accueil à la ferme, les compagnons ont usé

d’huile de coude. Ce projet était en amont réfléchi entre eux et conseillé par nous tout au long des cinq semaines de leur séjour à rochejean.

Marion G.

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Les evenements 2014

la Fête de la Batailleuse le dimanChe a la Ferme

le Chantier de l’asCension les chantiers de l’as-cension 2014 ont été un temps fort pour l’équipe. Ces quatre jours ont regroupé environ 60 personnes! Bénévoles curieux de connaître l’association, ha-bitués, les copains, d’anciens compagnons du réseau repas, familles, voyageurs de passage et le groupe action du réseau rEPAS en compagnonnage à ce même moment. Des personnes venues de diverses horizons, cotoyant plus ou moins le milieu associatif ou le milieu de l’édu-cation et de l’environnement nous ont rejoint pour pour plu-sieurs chantiers prévus. Au programme il y avait :- A la ferme: la réfaction de la barrière des chèvres, le range-ment et le nettoyage de la salle d’animation, la construction d’une terrasse pour la cabane d’été des colonies de vacances, l’enduit terre-paille de la cabane des lapins, la réparation et pro-tection des fenêtres de la ferme

et la rénovation du four.Au souleret: le débroussaillage des abords du centre, libre ex-pression des artistes pour égayer les portes des chambres.Et puis la couture pour réparer les tabliers de cuisine, un temps de réflexion pour programmer des évènements particuliers à la Batailleuse. Le soleil était avec nous et a bien motivé les troupes pour ce grand programme accompli avec brio. une très belle énergie ani-

mait la Batailleuse. En équipes solidaires sur les chantiers ryth-més par les chansonnettes spon-tanées et les blagues, nous nous souviendrons longtemps de ces moments; notre excursion en haut du Mont d’or, la fondue gi-gantesquement conviviale, la paëlla d’Alex, la soirée du bal folk... et surtout toutes ces ren-contres qui restent encore avec nous.

Marion G.

Le soleil était au rendez vous encore cette semaine du 31 Juillet 2014. Et voilà que le tradi-tionnel «marché paysan» est de-venu plus clairement la Fête de la Batailleuse. Avec notre joyeuse petite équipe de bénévoles bien motivés, nous avons mis 3 jours à transformer la ferme en place de rencontre des producteurs bio locaux pour le marché pay-san qui s’organisait l’après midi. Les producteurs, habitués pour la plupart maintenant, étaient au rendez-vous (maraîcher de Clerval et des Fourgs, la tisane-rie, mielerie, etc...). unis cette

année avec des artisans et mi-litants (une potière, rédacteurs de l’utopik,etc...). La journée, rythmée par des visites de la ferme, les animations pour les enfants, des airs de musique vagabonds et des tours de ca-lèche, s’est avancée vers une soirée très festive. Le comptoir de la buvette et de la restau-ration était abondamment peu-plés la nuit tombante, avec des visiteurs, touristes, villageois, copains et familles venus ap-préciés les concerts de la nuit. Encore un franc succès!

Marion G.

un challenge de l’évènementiel pour nous car 2 jours après la Fête de la Ba-tailleuse, nous remettons ça pour le Di-manche à la Ferme. une journée tout aussi festive et conviviale, cette fois à l’initiative de la chambre d’agriculture. Le Dimanche 3 août a réuni là encore plusieurs producteurs locaux à roche-jean mais aussi dans d’autres fermes qui ouvraient leurs portes. nous avons profité de l’installation d’abris et de toutes les préparations de la fête pour organiser cet évènement important pour l’ouverture au public du monde agricol. Au programme: marché pay-san, animations pour les enfants, vi-sites de la ferme et fondue géante pour terminer cette belle journée. Marion G.

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Page 16: Lettre aux amis 2015 mail

ACtu qu’est-Ce qu ’on regarde?

cela fait 2 ans que des négociations secrètes ont dé-marré entre l’Europe et les uSA pour créer un espace de libre échange , un Grand Marché transatlantique (GMt), qu’on appelle aussi tafta ( transatlan-tic Agreement of Free trade). Officiellement l’idée c’est de relancer nos économies occi-dentales vieillissantes en créant un grand flux d’échanges entre les 2 blocs ;et qui dit échange dit emplois . Mais là, méfiance : l’Alena, un traité du même genre entre Mexique , Canada et uSA , n’a pas créé d’emplois aux Etats unis, il en aurait au contraire supprimé au moins 700 000 . il a ruiné l’agriculture mexicaine, donc question emploi c’est raté. Même la commission eu-ropéenne ne croit pas trop dans le futures créations d’emplois , puisque une de ses études re-commande de provisionner le fond social européen en vue du tAFtA pour indemniser les ar-mées de chômeurs à venir . Quel est alors l’esprit de ce futur traité de libre échange ? C’est de supprimer les barrières tarifaires, c’est à dire les droits de douane qui restent encore en matière agricole , et surtout d’abaisser les barrières non tari-faires . Barrières non tarifaires, qu’est ce à dire ? Ce sont les lois, règlements que chaque conti-nent a édifié tant bien que mal pour préserver à sa manière les droits sociaux , l’environnement , la santé, la vie démocratique des habitants et qui gênent les mul-tinationales de l’autre continent

dans leur désir d’aller investir en face. Par exemple en Amé-rique le « buy american act » oblige les collectivités à réserver une partie des marchés publics aux entreprises locales . Ca fait enrager les Bouygues , Eiffage et autres qui voudraient bien mordre dans ce gâteau. ils ont aussi un contrôle plus poussé que nous sur les activités spécu-latives des banques . Aux yeux des banquiers européens c’est une entrave inacceptable à l’in-vestissement. inversement les américains ne connaissent notre principe de précaution. Les in-dustriels de la chimie ou du mé-dicament sont tenus à moins de tests , ils n’ont pas le système rEACH sur le dos qui oblige les industriels de la chimie à décla-rer leurs composants. ils n’ont pas adhéré comme l’Europe aux conventions de l’oit qui obli-gent, au moins sur le papier , les patrons à respecter des formes envers les travailleurs (conven-tions collectives , procédures de licenciements) .

Alors faisons sauter ces vieilles législations malcom-modes , ou en tous cas «harmo-nisons les» , au plus petit déno-minateur commun, pour que le business tourne à plein régime. A ce point là vous avez bien compris qui a dicté le man-dat du représentant de la com-mission européenne comme de celui des Etats unis. Ce sont les grandes multinationales qui aspirent à avoir les coudées franches dans le continent d’en face , et dans leur propre conti-nent , pendant qu’on y est . vous me direz qu’ avec l’Europe et avec notre propre patronat on est déjà en pleine régression so-ciale et démocratique, alors un peu plus , un peu moins... Mais avec tAFtA ça sera beaucoup plus. Exemples : Encore moins de démo-cratie locale . une mairie ne pourra pas prescrire que les can-tines scolaires ou municipales utilisent des produits locaux . Ce serait une « entrave non néces-saire » à l’investissement . La loi Lang qui fixe un prix plancher des livres pour proté-ger les petites librairies , à la casserole, comme les velléités du gouvernement de prescrire une part de produits français dans les cantines Au travail, la concurrence

aVeC taFta, on sera dans de Beaux draps

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qu’est-Ce qu ’on regarde?

qui oppose déjà les législations sociales et les salaires des diffé-rents pays européens s’aggrave-ra quand entreront en scène les états américains qui ont adopté le « droit au travail », une lé-gislation qui casse les syndicats, les retraites et les salaires . Sans compter qu’une multinationale qui voudra s’installer dans un pays pourra remettre en cause les conventions collectives , sous prétexte qu’elles sont un obstacle à ses investissements L’hôpital de Mouthe, une maison de retraite publique , bénéficie d’une dotation de l’agence régionale de santé . Les sociétés privées qui gèrent des maisons de retraite pourront ré-clamer l’égalité de traitement , et comme l’ArS ne pourra pas subventionner tout le monde , c’est le principe même de la san-té publique qui disparaitra . une partie des oGM, des pesticides, des produits cosmé-tiques interdits en Europe et consommés aux Etats Unis fi-niront par arriver chez nous, et pourquoi pas le veau aux hor-mones . A l’usage de ceux qui vi-vent à la campagne : l’agricul-ture américaine, c’est 180 ha .

par travailleur, contre 13 ha. par travailleur en Europe . Même si en France certains s’imaginent résister (et encore : il y aura du dégât dans les secteurs de la volaille et de la viande) , sur l’ensemble de l’Europe ce sera une énorme casse économique et sociale . Les multinationales ont déjà le poids du capital et du chantage à l’emploi pour écraser les états ; le tAFtA leur donne-ra un outil supplémentaire : les tribunaux d’arbitrage. ils leur permettront de poursuivre des états qui auraient l’audace d’im-poser une législation contre la pollution , ou d’imposer par la loi une hausse du salaire mini-mum, ou d’ augmenter les places dans les hôpitaux ou les crèches publiques, autant d’obstacles à l’investissement . Ces tribu-naux d’arbitrage ne feront pas pas partie du système législatif national ou européen, composés d’experts ils seront l’émanation des multinationales .

Enfin rassurez vous . tAFtA devra sortir du bois pour être ratifié par le parlement eu-ropéen , et, on l’espère, par les parlements nationaux . Ca sera

le moment de descendre dans la rue . Gaffe à tAFtA . un trAitE PEut En CACHEr un AutrE . Pendant que nous nous mobi-lisons contre tAFtA , un autre traité de libre échange , CEtA, entre l’Europe et le Canada, at-tend le moment de passer dans la foulée. Et encore plus fort : à Genève , dans les salons de l’ambassade d’Australie se mi-jote le tiSA , un traité qui porte en germe la privatisation des services publics au profit du pri-vé, et ceci à l’échelle de 48 pays, incluant l’Europe et les Etats unis . Bonne année 2015, on n’a pas fini de descendre dans la rue .

Mais me direz vous, tu parles bien , Manu, mais pour-quoi pas un mot sur les accords APE , les accords de partenariat économique entre l’Afrique et l’Europe, et qui sont dénoncés par des onG comme des accords inégaux, au point que plusieurs pays africains refusent encore de les siner ? Ma foi, c’est une bonne question , j’en parlera dans un prochain article.

Emmanuel vignon

Le collectif stoptafta s’organise localement> www.collectifstoptafta.org

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la révolution est-elle enfin arrivée en Grèce ? Les peuples d’Europe asservis par le capitalisme vont ils enfin suivre cette voie visionnaire et porter au pouvoir par les urnes « l’ex-trême gauche » ?

Ces questions, il me semble qu’elles sont dans beaucoup d’esprits en ce moment, que je les entends de toute part. En tant qu’amie de la Batailleuse ayant traîné mes basques chez les Hellènes et qui continue de suivre de près ce qui se passe en Grèce, je me propose d’ap-porter ma petite pierre à tous ces questionnements.

oui, je suis contente que le par-ti Syriza ait remporté de bons scores aux dernières élections législatives, oui, ça fait plaisir, et je ne vais pas le nier. Zoé Ma-vroudi, réalisatrice de documen-taires engagés a écrit le soir des élections un article intitulé « to-day, we hope » (« Aujourd’hui, nous espérons »), et je la suis dans cet espoir. La clique des capitalistes et des sociaux dé-mocrates s’est pris une bonne claque dans les dents, c’est si rare qu’on ne va pas bouder notre plaisir, réjouissons nous!

tsipras et ses équipes ont pro-mis beaucoup de choses, en bons politiques, ils ont su faire rêver. A peine arrivés au pou-voir, il ont annoncé toute une série de mesure phares très symboliques, qui ne peuvent que faire du bien au pays. Pour être plus précise, car c’est bien là que réside l’enjeu de l’analyse de la situation en Grèce, ils ont annoncé des mesures, et ont in-terrompu certaines politiques en cours. ils n’ont pas encore eu le temps bien sûr de construire autre chose à la place, et nous

leur en laisserons le temps, mais ne nous précipitons pas en cla-mant qu’ils construisent déjà une nouvelle Grèce. ils arrêtent celle qui était en marche depuis quelques années.

un vent de renouveau et de changement souffle donc : le ca-marade tsipras n’a pas fait bap-tisé ses enfants et n’a pas prêté serment sur la bible, une femme est à la tête du Parlement, l’opé-ration de persécution systéma-tique des migrants nommée « Zeus l’hospitalier » est en sus-pend, les grandes privatisations également.

et maintenant, on fait quoi ?

La contrainte intérieure Syriza, il est toujours bon de le rappeler, n’a pas obtenu la ma-jorité des siège au Parlement, et a dû faire alliance pour gou-verner. En d’autres termes, leur présence à la tête du pays dé-pend de comment ils sauront négocier avec d’autres partis, et de combien de compromis ils se-ront capables de faire. En tant que parti anti-système, Syriza ne gouvernera pas avec les so-ciaux démocrates traditionnels

de gauche et de droite (le PASoK et nouvelle Démocratie). En tant que parti de gauche radicale, ils ne s’allieront pas non plus avec l’Aube Dorée, et le parti commu-niste Grec, le fameux KKE (pro-noncer « koukoué) n’a jamais bouger d’un iota de sa position depuis la seconde guerre mon-diale : aucune alliance, avec personne, jamais. il reste donc la droite souverainiste, version pro ou anti Europe (to Potami ou les Grecs indépendants).

Bien coincés par ces quelques sièges manquants, Syriza a donc lié son destin aux Grecs in-dépendants, parti souverainiste dont les leaders sont connus pour ne pas trop aimer ni les juifs, ni les homosexuels, ni les personnes non blanches. Pour donner dans l’approximation, le pays est dirigé par Mélenchon et Philippe de villiers. Et maintenant on fait quoi ?! Sy-riza a donné en contrepartie de cette alliance le très stratégique ministère de la défense aux Grecs indépendants, et par la même le pouvoir de faire vaciller leur gouvernement. S’ils sont en désaccord, et comment pour-raient-ils ne pas l’être, le gou-

www.globalresearch.ca

syrisa: une ViCtoire dans la guerre Contre le Capitalisme ?

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vernement pour rester en place doit trouver une autre alliance, mais avec qui ? Comme je le di-sais plus haut, c’est presque im-possible à l’heure actuelle. Cela voudrait donc dire de nouvelles élections, et donc une instabilité politique. A qui profitera-t-elle ?

la pression européenne

Syriza va donc devoir manœuvrer de manière prudente et fine pour faire perdurer ses alliances au ni-veau national, et faire des conces-sions. Au niveau de l’Europe, il risque d’en être de même. tsi-pras n’est pas dans une position de force pour négocier la dette de la Grèce et le futur du pays. La Grèce est un petit pays de 12 millions d’habitants avec une éco-nomie en berne et une réputation internationale sérieusement écor-née. Face au reste de l’uE et du monde capitaliste, elle risque de peser bien peu. La menace d’ex-clure la Grèce de la zone Euro et de l’uE est très présente, et les institutions européennes risquent de ne pas laisser le pays étendre ses revendications à son aise. L’exemple le plus claire en a été la BCE qui, quelques jours après les élections, bloquait l’accès aux liquidités des banques grecques. Et je crains que ce ne soit qu’un début.

il me semble aujourd’hui que Sy-riza est donc pieds et poings liés, que sa marge de manœuvre est presque inexistante. Si elle s’agite trop fort, elle risque de tomber, et à qui cela profitera-t-il ?

Beaucoup d’Européens ont les yeux rivés sur ce qu’il se passe-ra en Grèce. S’ils gagnent, s’ils font annuler la dette et remet-tent le pays sur de nouveaux rails, qu’est ce qui empêchera d’autres pays de les suivre ? S’ils échouent en revanche, en

devant par exemple réorgani-ser des élections, la propagande contre la gauche sera terrible : ils ne savent pas gouverner, plongent le pays et l’économie dans l’instabilité, ce sont des néophytes qui ne connaissent rien au système, il ne faut plus leur faire confiance. Combien alors les partis montant comme Podemos en Espagne payeront cet échec, combien, en tant que peuples d’Europe, paye-rons nous, et pendant combien de temps ? Combien la Grèce devra-t-elle encore payer pour l’échec d’un parti dans lequel elle aura tant cru ?

L’enjeu est grand, très grand. Laissons le temps à Syriza de mettre en place ces réformes, de montrer de quoi elle est ca-

pable. Mais soyons attentifs et prudents, car le chemin à par-courir dans la lutte contre le capitalisme reste bien long, et dangereux.

Mathilde

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Reclaim the Fields re-groupe des personnes et des collec-tifs qui veulent retrouver le contrôle de la production alimentaire et re-vendiquer l’accès à la terre pour tous.tes, via des modes de pro-duction coopératifs, collectifs, auto-nomes, répondant à nos besoins et à petite échelle.

Le mouvement est né en 2007 et s’est construit autour des valeurs dé-fendues par la via Campesina. Ce-pendant il s’est rapidement enrichi de l’influence des mouvements urbains et anti-autoritaristes pour mettre en œuvre son propre fonctionnement, basé sur l’horizontalité, le refus de la hiérarchie et une attention aux sys-tèmes de domination. reclaim the Fields aime se définir comme une « constellation », un agencement d’« étoiles » (personnes, collectifs, luttes) dont la brillance peut varier avec le temps, plutôt que comme un réseau structuré. L’idée est aussi de mettre en valeur la grande diversité de nos pratiques (de l’occupation de terres au potager urbain, de la ferme collective à la manif anti-oGM…).

Depuis 2007 la constellation s’est re-trouvée lors de camps et d’assem-blées européennes, et a soutenu plusieurs luttes contre des grands projets d’aménagement (contre l’aéroport de notres-Dames-des-landes, la ligne tGv Lyon-turin, les mines d’or de rosia Montana en roumanie, etc…). Des rencontres ont eu lieu au niveau local et interna-tional pour discuter des thématiques qui nous animent, et mettre en place un soutien concret aux initiatives collectives (installation, occupations, jardins collectifs…) en ville et à la campagne.

Aujourd’hui, reclaim the Fields continue à mettre en lien de nom-breuses initiatives au niveau euro-péen et un bulletin contenant des articles de fond, des nouvelles des étoiles et les compte-rendus des

rencontres est édité tous les ans (à lire sur le site internet). une assem-blée européenne a lieu une fois par an en hiver (la dernière à eu lieu en janvier au royaume-uni). La base est composée par des groupes lo-caux plus ou moins actifs (en France, Belgique, Espagne, Allemagne, Au-triche, au royaume-uni…) qui se donnent leurs propres objectifs et s’organisent de façon indépendante. Au niveau francophone, il y a des rencontres régulières, une liste mail pour s’échanger des infos, la mise en

place d’un réseau de formation agri-cole (voir plus bas). Du 26 février au 1er mars aura lieu près de tou-louse une rencontre thématique sur l’installation et la transmission des fermes.

Fourche et Champ Libre est une initiative de reclaim the Fields au niveau francophone. C’est réseau de fermes qui accueille toute per-sonne désireuse d’apprendre l’agri-culture, de partager l’histoire de ces lieux et leurs pratiques politiques. il

reClaim the Fields ! le réseau de Compagnonnage FourChe & Champ liBre

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s’appuie sur la rencontre entre des personnes souhaitant concrètement être accompagnées (ou souhaitant un complément de formation) dans l’apprentissage de pratiques agri-coles et des individus/collectifs déjà installés en agriculture.

L’idée est née de ce constat : le modèle de formation agricole insti-tutionnel n’est pas adapté pour sa-tisfaire l’exigence de nombreuses installations. Le réseau de compa-gnonnage veut participer à la réap-propriation des savoirs et pratiques nécessaires à l’installation de nou-veaux paysan∙n∙e∙s. Il se veut être un outil de réflexion, d’échanges et d’actions autour des questions d’ac-cès à la terre, des pratiques agri-coles, des modes d’organisation de la production, de l’utilisation et l’échange de semences libres, de la possibilité de se constituer en fermes collectives.

S’investir dans ce réseau, c’est don-ner une place aux initiatives d’instal-lations hors normes en agriculture (ce qui comprend bien sûr les pro-jets vivriers). C’est aussi soutenir la création d’un outil d’émancipation collective et de nouvelles fermes de résistances.Fourche est champ libre se distingue du wwoofing par ses objectifs (une réelle formation agricole plutôt que du tourisme rural) et son fonction-nement : premier contact avec les personnes impliquées dans le ré-seau pour définir des besoins d’ap-prentissage et voir quelle lieu pour-rait y répondre. Si la rencontre est fructueuse, la forme et la durée du compagnonnage est à définir entre les habitant∙e∙s d’un lieu et le∙la compagnon∙ne en fonction des at-tentes de chacun∙e.Plus d’infos : www.reclaimthefields.org/fourcheetchamplibreContact : [email protected]

vivien

reClaim the Fields ! le réseau de Compagnonnage FourChe & Champ liBre

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Page 22: Lettre aux amis 2015 mail

Le courrier des anciens

l a Bata i l l e u s e a u n g o û t d ’ o a s i s . . . « Voilà 3 ans que j’ai mis quelques 700km entre le Doubs et moi en emportant les 2 ans d’expériences de Batailleuse.Aujourd’hui ces 2 ans d’encyclo-pédie remonte petit à petit, et même si les années ont lissées les imperfections il n’en reste que pour moi la Batailleuse a réellement été un outil qui au-jourd’hui me guide dans mon projet.

J’ai besoin de cet outil, de cette référence car le fait d’être aussi loin du Doubs, de ces montagnes et de son climat modifie vrai-ment un tas de bricoles qui d’un point de vue d’un futur paysan éleveur m’emmerde à un certain point. Par exemple le fait de ne pas être structuré comme la Franche Comté avec son AoP, son ca-hier des charges garantissant un maintien d’une agriculture à taille humaine.Et oui je défends l’AoP même avec ses défauts ces envies d’ex-pansions, elle a le mérite d’avoir été créée et de persévérer.Car si l’on compare avec le Grand ouest, notre bassin laitier est prêt à nourrir les chinois et les africains avec des limites de pro-ductions parfois structurelles, parfois environnementales mais trop rarement éthiques…Autre exemple clé à mes yeux, vous les montagnards n’avez pas tous eu l’idée folle que s’étaient aux vaches de se dé-placer pour rationaliser le tra-vail, qu’on gagnerait du temps et un certain confort avec une salle de traite froide et humide non ! vous prenez le temps de passer entre chaque vache, vous gar-dez le contact pour recueillir le

lait garder une litière propre et affourrager les longs mois d’hi-ver. Peut être que vous perdez en confort, que votre dos envie le Grand ouest qui monte sur son tracteur pour pailler, nourrir, curer mais qui touche une vache c’est à dire à un contact sponta-né et affectif qui reste trop rare ici car les occasions ont disparu avec cette rationalisation et ce « confort ».

Alors oui j’envie le Doubs et la Batailleuse, j’envie les personnes qui peuvent maintenir un trou-peau de petite taille et ainsi peu-vent se permettre de connaître individuellement chaque animal.

C’est pour ça que la Batailleuse a un goût d’oasis, car j’ai envie de retrouver ces sensations, ce bien être que je pouvais avoir dans cette étable et que je ne retrouve pas encore ici.Je ne suis pas encore installé, mon projet n’est pas encore écrit mais la Batailleuse restera mon encyclopédie!

P.S : Dans cette encyclopédie, il y a bien entendu un chapitre consacré au collectif tout aussi important que je garde précieu-sement et que je sortirais au moment venu ! »

Bon cet exercice déroge peut être un peu du style « qu’est -ce que tu deviens » mais comme à chaque fois que je passe le kar-cher dans la salle de traite (ou réalise toute autre tâche que je ne veux pas tolérer toute une « carrière ») je pense à la Ba-tailleuse et voulais vous l’expri-mer.

Sinon dans la partie nouvelles: le

projet de la rousselière avance, j’y participe mais en tant que petite main et n’y suis pas en-core associé.Pour l’instant c’est mon frère et son fournil qui avancent avec cette semaine la pose de la voûte du four…C’est chouette en plusieurs points, d’une c’est chouette de rénover une ancienne étable, on touche à tout de la charpente, de la maçonnerie, de la menui-serie et on aime ça et en plus ça donne un truc chouette ! voyez plutôt : https://www.facebook.com/lefournildelarousseliere?fref=ts

Pour les premières miches fau-dra attendre les hirondelles et le printemps.

Ludovic orin

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Le courrier des anciens

« Docteur, paraît qu’vous êtes doc-teur, parce que malade, paraît que j’suis malade !! »Je crois bien que j’ai attrapé… la clajite ! C’est pire que la maladie d’amour, c’est la maladie du CLAJ !Ça fait 5 ans, docteur, impossible de m’en défaire !J’ai tout essayé pourtant ! Quitter l’équipe, les commis-sions, le C.A, déménager, faire partie d’autres collectifs ! m’en remettre aux incantations, ti-sanes, hypnotiseurs, garagistes (bin quoi), marabouts, bouts de ficelle… mais ça n’guérit pas, la vérité est bien là : ça me gratte le claj ! et je sais bien qu’il faut pas gratter, que c’est comme les boutons de moustique, c’est plus fort que moi ! un peu comme si on voulait transformer une his-toire d’amour passionnelle en quelques nouvelles et un café de temps en temps… on peut es-sayer, mais c’est peine perdue, un regard, un sourire, et voilà qu’on chavire !Et pis ronger mon frein dans mon coin, ça va bien 5 minutes, mais déjà, c’est fort mauvais pour les dents, mon dentiste me l’a dit, quant à mon neurologue…Z’auriez pas des pilules anti-claj docteur ?Parce que j’ai beau faire tous ces efforts, ça revient toujours ! des idées, des envies, des trucs qui m’énervent, des trucs que j’ai envie de dire mais qu’y faut pas, des trucs que j’ai fait mais que j’aurais pas dû, des trucs que j’ai voulu faire et que j’ai pas pu… bref ; je ne m’en sors pas !

Mais je vous préviens tout de suite, si c’est pour me dire : dans ce cas, fallait pas partir… la réponse est rapide : on ne choi-sit pas toujours, mon bon doc-teur ! des fois, ça s’impose !

l a C l a J i t eEt pour ce qui est de revenir dans l’équipe, nenni ma foi, ce serait beaucoup trop facile, nooon, ce que je souhaite est bien plus … j’allais dire compliqué, mais je préfère « subtil », ça donne du prestige ! et le prestige c’est bon pour l’estime, c’est mon psy qui l’a dit ! bref, ce que je voudrais c’est… faire avancer la chou-croute mais sans toucher aux saucisses ! (alors ça, c’est du subtil !) (ça plaira à mon charcu-tier hallal !)Bon, le plus simple serait peut-être avec un vrai exemple : mon sujet favori, le « pourquoi » de cette aventure commune, le « vers quoi », et le « com-ment », et surtout, la transmis-sion de tout cela, « l’histoire ». Ce que je voudrais, c’est ça, une petite porte d’entrée, sans le pé-trin du C.A. et de l’équipe, pour reprendre toute cette pâte ma-laxée, reposée, réchauffée, re-travaillée ces dernières années et essayer de faire cuire le tout à 250 degrés pour qu’il en sorte une miche à l’image du CLAJ : avec le bon goût du labeur et de la salle de réunion après quelques heures de fermenta-tion, l’acidité des réflexions, la croûte aux couleurs hétéroclites et sûrement quelques poils de la barbàBen. Mais elle pourra peut-être servir de base, d’aperçu un peu formel pour les futur-e-s batailleurs-batailleuses et les ami-e-s de la lettrauxami-e-s : un condensé d’écrits, de regards sur un lieu, une équipe, un fonc-tionnement, un peu comme une photo de famille qui raconte mille histoires, laborieuses, tristes ou joyeuses, abouties ou en cours…Alors, z’ en dîtes quoi docteur ? encore une utopie ? mais c’est moins grave que la clajite, non ?Hé au fait, docteur… guérir le claj par le claj… ça fait mal ? …ou ça fait boum ?

Malika nouassaextrait de «la même foule» de Eric Demelis23

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ClaJ Ferme de la Batailleuse16 rue de la Fontaine - 25 370 roCheJean

tel: 03 81 49 91 84Fax: 03 81 49 94 85

mail: [email protected]

Page 25: Lettre aux amis 2015 mail

AGENDAdi m a n C h e 3 m a i

du Jeudi 14 au dimanChe 17 mai

du 12 au 25 Juillet

C o n C o u r s d e B e l o t e

C h a n t i e r d e l ’ a s C e n s i o n

t o u t a u t o u r d e l a F e r m e

l e s V a C a n C e s d e s a p p r e n t i s F e r m i e r s

l’ a V e n t u r e d e s a l p a g e s

p o u r l e s 9 -12a n s

p o u r l e s 6 -10a n s

p o u r l e s 12-15a n s

leS coloS 2015 ! !

Le CLAJ de la Batailleuse organise son tournoi de Belote pour le début du prin-temps. rendez-vous au Souleret à 14h pour le début des inscriptions. Des doublettes pourront être formées sur place . toutes les doublettes seront primées!12€/doublette - inscription par téléphone : 03 81 49 91 84

nous vous attendons à rochejean pour un grand week-end de solidarité: pour les traditionnels chantiers de l’ascension! Au programme, cette année, encore un savant mélange de chantiers participatifs et de bonne humeur.Le programme des chantiers est à venir; mais les soirées conviviales, autour d’un bon repas fermier ou sur le rythme d’ airs entraînants, sont toujours pré-vues!Pour en savoir plus contactez nous par téléphone.

installés en campement sur l’aire de camping équipée de la Batailleuse, les en-fants vivront le quotidien de la ferme; au rythme des activités des paysans et des animaux. ils participeront aux soins des animaux ( vaches, chèvres, cochons, lapins et poules), à la traite des chèvres et des vaches et profiteront de pleins d’activités de plein air : de grands jeux concoctés par nos animateurs, balades et baignades au programme!

nous réservons à vos enfants un joyeux et éminent programme d’animation pour ce début d’été. Hébergés au Souleret, la maison d’accueil de l’association, vos enfants partageront ensemble des temps dédiés au jeu et à l’expression, à la découverte de la ferme. ils apprendront à s’occuper des animaux de la ferme, leur donner à manger, les traire, mais ils pourront aussi réaliser du pain, du fromage, ou du beurre. Ils profiteront aussi de nombreuses activités de plein air et de veillées animées.

C’est une expédition qui s’organise. Les jeunes, partants pour ce camp itinérant, parcoureront notre paysage de moyenne montagne en petites randonnées et ac-tivités de pleine nature. D’alpage en alpage, ils iront à la rencontre des bergers et découvriront ensemble les richesses naturelles du Massif du Jura. Pendant 15 jours, les jeunes seront pleinement acteurs de leur séjour en s’organisant collec-tivement pour son bon déroulement et pour le choix de ses activités.

les insCriptions aux Colonies de VaCanCes de la Batailleuse s’organisent dès maintenant . n’hésitez pas à nous ContaCter au plus Vite.

plus d’inFos sur le site internet : www.ClaJ-Batailleuse.Fr

>>> pour soutenir l’asso et être au Jus de nos aCtions, n’hésitez pas à demander Votre Carte d’adhésion :-)

ClaJ Ferme de la Batailleuse16 rue de la Fontaine - 25 370 roCheJean

tel: 03 81 49 91 84Fax: 03 81 49 94 85

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