17
ANNALES DES TELECOMMUNICATIONS TOME I, N ~ 10, OCTOBRE 1946 SOMMAIRE A. CHOVET : L'EXPLOITATION INTERURBAINE SEMI.AUTOMATIQUE ET AUTO. MATIQUE .............................................................. 209 R., WARNECKE : APERCU SUR QUELQUES-UNS DES PRINCIPAUX D~VELOPPEMENTS, EFFECTUES EN GRANDE-BRETAGNE PENDANT LA GUERRE DANS LE DOMAINE DES TUBES ~LECTRONIQUES POUR ULTRA-HAUTE FPd~QUENCE............................................................ 226 J. LOEB & J. PERILHOU: LE NOUVEL I~TALON PRIMAIRE DE TENSION EN HAUTE FRI~QUENCE DU LABORATOIRE NATIONAL DE RADIO~LECTRICITff. ............... 233 PAGES DE DOCUMENTATION: PREMIERE PARTIE : REVUE DES P~RIODIQUES ...................... A 140 DEUXIP.ME PARTIE : REVUE DES LIVRES ............................ A 175 L'EXPLOITATION INTERURBAINE SEMI-AUTOMATIQUE ET AUTOMATIQUE 1 par A. CHOVET Ing6nieur en Chef des P. T. T. * SOMM.~IRE. - - Apr~s un bre[ rappel des conditions dans lesqueUes se sont ddvelopp$es ces mdthodes et des princi- pales rgalisations dans divers pays, l'auteur examine les modalit~s d'exploitation et de signalisation, d'abord des circuits spdcialis~s au trafic terminal, ensuite des circuits de trafic gdngral adaptgs au ser~,ice semi-auto- matique, ll met en relie/ les avantages de ce mode d'ex- ploitation et examine ensuite bri~vement les probl~mes particuliers que pose l'exploitation en automatique integral. Une partie importante de l'exposg est ensuite consa- crde aux aiff~rents modes de signalisation : en courant continu,,en courant alternati[ basse /rdquence, en [rd- quence vocale, par fil de signalisation spdcial. Enfin quelques roots sont dits au su]et des possibilitds offertes par l'automatique en ce qui concerne la gdndralisation de la commutation 4 ills. Dans une deuxidme pattie, l'auteur expose la voie dans laquelle s' est engagde l'Administration Francaise : a) ~tablissement d'un plan g3n~ral de num~rotation ; b) $tude d' dqulpem, ents pour circuits de tra fic terminal ; c) essais d'exploltation automatique interurbaine gdn$ralis3e ; d) cas d'application immddiate de l'exploitation interurbaine entidrement automatique. * A la Direction G6n6rale des T616communications du Minist6re des P.T.T. 1. Cet article reproduit, avee qnelques compl6ments et compte tenu de l'6volution de certaines 6tudes techniques au cours des derniers tools, le texte d'une eonf6renee faite le t 6 mai 1966 au cours du cycle annuel d'information organis6 par l'l~cole Nationale Supb.rieure des T616coramunications. A. TI~LI~C. TOME I N ~ 10 PAcEs209 h 236 PREMIERE PARTIE EXPOSI~ GI~NI~RAL La conception de syst~mes clans lesquels les op6- ratrices interurbaines seraient remplac6es par des organes s61ecteurs pour l'6tablissement des com- munications d'arriv6e, a suivi de tr~s pr& la raise en service des premiers autocommutateurs dans les grands r6seaux urbains. Pour ne parlerque de notre pays, il n'est pas sans int6r& de rappeler que d& 1928, les op6ratrices de Rouen pouvaient appeler au cadran les abonn6s du Havre sur des circuits du cable ; et le central du Havre, mis en service en 1926, &ait apr~s Nice, Orl6ans, Dieppe et Vichy, ]e 5 e central autonmtique ~quip6 en France. I1 n'est pas sans int6rgt non plus de rappeler que, pendant plusieurs mois en 1932, un circuit en cable Par]s-Marseille a 6t6 exploit6 par l'automatique, avec un syst&ne utilisant des fr6- quences vocales multiples pour la num6rotation et la signalisation. Le nombre de circuits h courte dis- tance exploit& par l'automatique a d'ailleurs 6t6 en augmentant au fur et h mesure que les grands r6seaux 6taient pourvus d'autoeommutateurs : circuits exploit6s en courant contlnu et reli6s aux autocommutateurs comme des lignes d'abonn6s, le & AI40 A178 OCTOBRE 1946 -- 209 -- T~L]~COMMUNICATIONS |

L’exploitation interurbaine semi-automatique et automatique

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: L’exploitation interurbaine semi-automatique et automatique

ANNALES DES TELECOMMUNICATIONS

T O M E I , N ~ 10, O C T O B R E 1946 SOMMAIRE

A. CHOVET :

L'EXPLOITATION INTERURBAINE SEMI.AUTOMATIQUE ET AUTO. MATIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209

R., WARNECKE :

APERCU SUR QUELQUES-UNS DES PRINCIPAUX D~VELOPPEMENTS, EFFECTUES EN GRANDE-BRETAGNE PENDANT LA GUERRE DANS LE DOMAINE DES TUBES ~LECTRONIQUES POUR ULTRA-HAUTE FPd~QUENCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226

J. LOEB & J. PERILHOU:

LE NOUVEL I~TALON PRIMAIRE DE TENSION EN HAUTE FRI~QUENCE DU LABORATOIRE NATIONAL DE RADIO~LECTRICITff. . . . . . . . . . . . . . . . 233

PAGES DE DOCUMENTATION:

PREMIERE PARTIE : REVUE DES P~RIODIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A 140 DEUXIP.ME PARTIE : REVUE DES LIVRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A 175

L'EXPLOITATION INTERURBAINE SEMI-AUTOMATIQUE ET AUTOMATIQUE 1

par A. CHOVET Ing6nieur en Chef des P. T. T. *

SOMM.~IRE. - - Apr~s un bre[ rappel des conditions dans lesqueUes se sont ddvelopp$es ces mdthodes et des princi- pales rgalisations dans divers pays, l'auteur examine les modalit~s d'exploitation et de signalisation, d'abord des circuits spdcialis~s au trafic terminal, ensuite des circuits de trafic gdngral adaptgs au ser~,ice semi-auto- matique, ll met en relie/ les avantages de ce mode d'ex- ploitation et examine ensuite bri~vement les probl~mes particuliers que pose l'exploitation en automatique integral.

Une partie importante de l'exposg est ensuite consa- crde aux aiff~rents modes de signalisation : en courant continu,,en courant alternati[ basse /rdquence, en [rd- quence vocale, par fil de signalisation spdcial. Enfin quelques roots sont dits au su]et des possibilitds offertes par l'automatique en ce qui concerne la gdndralisation de la commutation 4 ills.

Dans une deuxidme pattie, l'auteur expose la voie dans laquelle s' est engagde l'Administration Francaise :

a) ~tablissement d'un plan g3n~ral de num~rotation ; b) $tude d' dqulpem, ents pour circuits de tra fic terminal ; c) essais d'exploltation automatique interurbaine

gdn$ralis3e ; d) cas d'application immddiate de l'exploitation

interurbaine entidrement automatique.

* A la Direction G6n6rale des T616communications du Minist6re des P . T . T .

1. Cet article reproduit, avee qnelques compl6ments et compte tenu de l '6volution de certaines 6tudes techniques au cours des derniers tools, le texte d 'une eonf6renee faite le t 6 mai 1966 au cours du cycle annuel d ' information organis6 par l'l~cole Nationale Supb.rieure des T616coramunications.

A. TI~LI~C. TOME I N ~ 10 PAcEs 209 h 236

P R E M I E R E PARTIE

EXPOSI~ GI~NI~RAL

La conception de syst~mes clans lesquels les op6- ratrices interurbaines seraient remplac6es par des organes s61ecteurs pour l '6tablissement des com- munications d'arriv6e, a suivi de tr~s pr& la raise en service des premiers autocommutateurs dans les grands r6seaux urbains.

Pour ne par lerque de notre pays, il n 'est pas sans int6r& de rappeler que d& 1928, les op6ratrices de Rouen pouvaient appeler au cadran les abonn6s du Havre sur des circuits du cable ; et le central du Havre, mis en service en 1926, &ait apr~s Nice, Orl6ans, Dieppe et Vichy, ]e 5 e central autonmtique ~quip6 en France. I1 n'est pas sans int6rgt non plus de rappeler que, pendant plusieurs mois en 1932, un circuit en cable Par]s-Marseille a 6t6 exploit6 par l 'automatique, avec un syst&ne utilisant des fr6- quences vocales multiples pour la num6rotation et la signalisation. Le nombre de circuits h courte dis- tance exploit& par l 'automatique a d'ailleurs 6t6 en augmentant au fur et h mesure que les grands r6seaux 6taient pourvus d 'autoeommutateurs : circuits exploit6s en courant contlnu et reli6s aux autocommutateurs comme des lignes d'abonn6s, le

& AI40 A178 OCTOBRE 1946

- - 209 - - T~L]~COMMUNICATIONS |

Page 2: L’exploitation interurbaine semi-automatique et automatique

2/17 plus g6n6ralement ; circuits exploit6s avec fil d'im- pulsion commun ou circuits utilisant la signalisation h 50 p. p. s., dans des cas moins nombreux.

Mats, ce n'est que dans les derni~res ann6es pr6c6- dant la guerre que l 'Administration FranCaise, con- vaincue de l ' int6ret de tels syst~mes et du d6velop- pement qu'ils allaient prendre, entreprit des essais 6tendus destin6s h d6finir exactement les modalit6s de l 'exploitation (~ semi-autonmtique )) 2 et les types d'6quipements h utiliser selon la longueur et la nature des circuits.

En 1938, d'ailleurs, le Comit6 Consultatif Inter- nat:ohal T616phonique,/~ sa r6union d'Oslo, mettai t

son ordre du jour la d6fir, ition d 'un code de signaux utilisable pour l 'exploitation semi-automatique 6ven- tuelle des circuits internationaux.

L' int6ret qu 'ont suscit6 ces m6thodes fi l '&ranger ne saurait mieux etre montr6 que par les r6alisa- tions poursuivies, Ineme durant la guerre, dans certains pays.

En Grande-Bretagne, le Post-Office avait 6tabli, d~s 1938, un programme d'6quipement pour l'ex- ploitation semi-automatique (avec signalisation "~ fr6quence vocale) de son r6seau de circuits entre ~( centres de zones )) : d6s maintenant , t 650 circuits sont 6quip6s de la sorte : en outre, de nombreux circuits reliant h Londres les (( centres de groupe ), de sa zone de transi t ont 6t6 6quip6s pour l'exploi- tat ion semi-automatique en courant continu.

Aux I~tats-Unis d'Am&ique, bien que certaines Compagnies ind6pendantes aient assez largement d6velopp6 ces m6thodes sur de courtes distances, la question de l 'exph itation automatique des circuits interurbains a 6t6 d'abord consid6r6e avec moins d'int6ret qu'en Europe, par les techniciens du Bell System (ce qui s'explique par l'excellente qualit6 du service manuel .dans ce pays) ; mats elle a 6t6 mise h l 'ordre du jour darts ces routes derni6res ann6es, et pour permettre des 6tudes exp6rimen- tales approfondies, un nouvel Interurbain compor- tan t t '6tablissement enti6rement automatique des communications d'arriv6e et de transit vient d'etre mis en service h Philadelphie. Au total, dans ce pays, 130 000 appels par jour - - ce qui ne repr6- sente d'ailleurs que 5 % du trafic interurbain total - - seraient actuelleInent 6coul6s par vote semi-auto- matique.

En Suisse, pays de petite 6tendue, mats oh la technique des t616communications a toujours fair appel aux m6thodes les plus modernes, 1' ((automa- tisation )) du r6seau interurbain - - car ici le but final est de permettre h tout abonn6 du territoire d'ob- tenir, par manoeuvre de son cadran, un autre abonn6 du territoire - - a 6t6 poursuivie avec route la c616rit6 que permettaient les circonstances et dbs

2. Dans ce qui suit , nous ut i l iscrons lc t c rme ~( semi -au to - m a t i q u e ~ pour caract6riser l'exploitation avec op6ratr ice au d6part, par opposition h l ' cxp lo i t a t ion t~ a u t o m a t i q u e int6- grale ~ ou s i m p l e m e n t ~ a u t o m a t i q u e )~, dans laquel le l ' abonn6 demandeur lu l -m6me c o m m a n d e les s61ections n6cessaires pour acheminer son appel .

A. C H O V E T [ANNALES 13ES TI~LI~COMMUNICATIONS

maintenaut, pros de 40 % des communications interurbalnes int6rieures sont 6tablles sans inter- vention d'op6ratrices.

Les Administrations Belge et Hollandaise avaient 6galement d6cid6, avant la guerre, d'entreprendre l 'automatisat ion complete de leur r6seau et seules les circonstances mtt emp~ch6 de ]arges %alisations.

Les probl~.mes qui se posent en France sont 6vi- demment h une autre 6chelle que dans ces derniers p a y s ; et les moyens encore liinit6s dont dispose notre industrie t616phonique, ]e retard de einq ans dans le programme d'extensions et de t ravaux neufs qu'il faut maintenant combler ne permettent pas d'envisager des %alisations massives h br~ve 6ch6ance. Cependant les 6tudes techniques pr6a- lables ont 6t6 entreprises et pouss6es aussi active- ment que le permettaient nos Inoyens, malheureuse- oaent trop faibles, en personnel et en mat6riel et nous Inontrerons bri~vement, dans la deuxi~me pattie de cet expos6, dans quelles voies ]es r6alisa- tions seront entreprises - - et ]e sont meme d6jh.

EXPLOITATION SEMI-AUTOMATIQUE DES CIRCUITS DE

TRASlC TS.RmNAL. Cone DE SIGNAUX.

Sous sa forme la plus simple, l 'exploltation inter- urbaine (c semi-automatique )) consiste h donner h" l'op6ratrice de d6part d 'un bureau interurbain A, reli6 par circuits directs h u n autre bureau inter- urbain B qui dessert un r6seau ou une zone 6quip6e en autoInatique int6gral, le moyen d'obtenir un abonn6 de ce r6seau ou de cette zone par des s61ec- tions command6es h distance au moyen d 'un cadran ou d 'un clavier.

Les circuits aboutiront au bureau B, non plus sur des positions manuelles, mais sur des organes de s61ection et 6vcntuellement d'enregistrement, et la succession des manoeuvres intervenant dans l'6ta- blissement d'une communication sera sch6matique- ment la suivante (nous appellerons A l e bureau de ddpart et B le bureau d'arriv6e) :

1 ~ L'op6ratrice de d6part enfiche un circuit libre vers la direction demand6e ; ce circuit est marqu6 occup6 au d6part ; un signal est envoy6 vers le bureau B, off le circuit (s'il est utilisable dans les deux sens) est 6galeinent inarqu6 occup6 et oh les organes passent en position convenable pour recevoir les impulsions.

2 ~ Si l'op6ratrice de d6part num6rote au cadran, elle est avertie, par une tonalit6 audible ou par un signal de retour qui provoque le fonctionnement d'une lampe, qu'elle peut le faire. Elle abaisse alors sa c16 de cadran et compose le num6ro de l 'abonn6 demand6. Les trains d'impulsions correspondant h ehaque ehiffre sont envoy6s sur le circuit ; les s6lec- tions ont lieu au bureau B.

Si l'op6ratriee utilise un clavier, elle peut com- poser le num6ro d~s qu'un enregistreur s'est reli6 au

O'" circuit :mais 1 enr%istreur ne commence fi envoyer les impulsions sur le circuit qu'apr~s avolr lui-meme re~u le signal de retour indiquant que les organes

210

Page 3: L’exploitation interurbaine semi-automatique et automatique

t . l , n ~ 10, 1946] I f E X P L O I T A T I O N I S T T E R U R B A I N E

du bureau d'arriv6e sont en position convenable pour les recevoir.

3 0 Quand les s61ections sont termin6es, l'op6ra- trice revolt un retour d'appel si l 'abonn6 est libre, une tonalit6 d'occupation dans le cas contraire. t~ventuellement, l 'audition directe du retour d'appel ou de la tonalit6 d'occupation sera remplac6e par l 'envoi, h partir du bureau B, de signaux de t( fin de s61ection ,, qui provoqueront en A l'envoi de tona- lit6s en local, en mOne temps qu'un fonctionnement convenable de la lampe de supervision.

4 ~ Quand l 'abonn6 d6croche, un signal est envoy6 du bureau ~ B vers le bureau A et provoque l'ex- t inction de la lampe de supervision. Ce signal n 'est d'ailleurs pas absolument indispensable; l'op6ra- trice doit h ce moment, en effet, normalement se trouver h l'6coute.

5 ~ Quand il raccroche, un nouveau signal pro- voque le rallumage de la lampe de supervision. ]~ventuellement le signal de raccrochage peut ~tre seul envoy6, il provoque alors l 'allumage de la ]ampe de fin.

6 0 Lorsque l'op6ratrice de d6part d6fiche, un signal est envoy6 vers le bureau B, o~ il provoque la lib6ration des organes automatiques et le retour du circuit h l '6tat de disponibilit6.

La sp6cialisation rigoureuse" du circuit pour les appels h destination des abonn6s de la zone auto- matique desservie par le centre d'arriv6e n'est d'ailleurs pas n6cessaire ; en envoyant un num6ro' sp6cial par exemple, l'op6ratrice du bureau A peut porter le circuit appelant sur les positions d'arriv6e du bureau B.

Dans la br~ve description qul pr6c~de, nous avons indiqu6 que, pour caract6riser certaines ~c phases ~ de la communication, on pouvait soit utiliser la per- ception directe, par l'op6ratrice de d6part, de tona- lit6s provenant du bureau d'arriv6e, soit lui substi- tuer l 'envoi de ~ signaux ~) brefs, d6clenchant au bureau de d6part une signalisation visuelle ou audible.

La deuxi~me m6thode cornplique les 6quipements, mais pr6sente les avantages suivants :

1 o Elle 6rite toute difficult6 due h la transmission des tonalit6s sur les circuits longs ; celles-ci doivent en effet, pour etre bien per~ues, avoir un niveau suffisant, e t le retour d'appel dolt gtre convenable- ment pourvu d'harmoniques, ce qui n 'est pas toujours le cas dans les r6seaux automatiques actuels. De plus, les tonalit6s reCues par l'op6ratrice, envoy6es en local, seront toujours les mgmes, alors que les fr6quences et surtout les cadences peuvent ne pas ~tre unifi6es sur l 'ensemble du territoire.

2 o Elle 6rite 6galement route difficult6 sur les circuits munis de suppresseurs d'6chos : c'est ainsi que sur an tel circuit, exploit6 avec signalisation fr6quence voeale, on ne peut admettre 1'envoi d 'une tonalit6 de transmission continue, qui ~c bloquerait ~) le circuit pour la transmission en sens inverse des signaux de num6rotation.

S E M I ' A U T O M A T I Q U E ET A U T O M A T I Q U E 3/17 3 0 Elle permet de donner h l'op6ratrice de d6part

exactement les mgmes signalisations que darts le cas d'appel d 'un abonn6 local : par exemple, si l 'on veut que la lampe de supervision scintille h une certaine cadence pendant les s61ections, h une autre cadence pendant l 'appel de l 'abonn6 s'il est libre, s'6teigne si l 'abonn6 est occup6 (signalisations adopt6es en "France, depuis un certain nombre d'ann6es, pour l'appel des abonn6s du r6seau urbain ou du groupe rural), des signaux de ~ fin de s61ection )~ sont n6ces- saires.

Dans certains cas un (c signal ~ dolt obligatoire- ment ~tre utilis6 au lieu d'une tonalit6 : par exemple s'il v a u n enregistreur au d6part, pour d6clencher l 'envoi des impulsions.

Les diff6rentes phases de l '6tablissement et de la rupture de la communication sont donc caract6- ris6es par l 'envoi sur le circuit de signaux, qui pro- voquent les commutations n6cessaires. Ces signaux peuvent gtre class6s en (( signaux principaux ~ et (< signaux auxiliaires ~.

Les r principaux seront (si l 'on admet que l'op6ratrice de d6part dolt avoir la supervision com- plete de l 'abonn6 demand6) :

]e signal de prise de Avers B ; les signaux de numgrotation de Avers B; le signal de (~ dgcrochage du demandJ ~ de B vers A ; le signal de (( raccrochage du demandg )~ de B vers A ; le signal de libgration de Avers B.

Les signaux auxiliaires - - qu'il n 'y aura lieu d'introduire qu'apr~s avoir mis en balance les avan- rages qu'ils procurent ~ l 'exploitation avec la com- plication et l 'augmentat ion de prix de revient des Squipements qui en r6sultent - - seront :

un signal d'im, itation t't numgroter, de B vers A (indis- pensable s'il y a un enregistreur au d6part) ;

un signal de (( fin de s~lection abonnd libre ~, de B vers A ; un signal de (( fin de s~lection abonng occup~ ~, de B

ve r s A,

auxquels on peut ajouter :

un signal de rappel du demandd apr~s raccrochage, de Avers B, si l'on veut donner cette facult6 ~ l'op6ratrice de ddpart.

Nous 61iminons l '6ventualit6 d 'un ~c signal d 'offre, et d 'un ~ signal de coupure h distance ~, qui, de l'avis m~me de presque tous les exi~loitants , pr6sen- teraient plus d'inconv6nients que d'avantages.

EXTENSION DE L~EXPLOITATION SEMI-AUTOMA-

TIQUE AU TRAFIC DE TRANSIT. REPERCUSSIONS

SUR LA NUMEROTATION DES ABONNI~S ET SUR LE

CODE DE SIGNAUX.

Les m6thodes d'exploitation semi-automatique sont 6videmment susceptibles de s'6tendre au trafic de transit. On con~oit qu'une op6ratrice de Lyon par exemple puisse sur un circuit Lyon-Paris 6quip6 pour l 'exploitation automatlque obtenir directement, par l 'interm6diaire des organes de s61ection auxquels ce circuit abouti t h Paris et au

- - 2 1 1

Page 4: L’exploitation interurbaine semi-automatique et automatique

4/i7 moyen d'un num6ro conventionnel, des bureaux de la zone terminale ou de transit de Paris tels que Chartres, Compi~gne, et m~me d'autres centres de transit tels que Rouen, Lille, Reims. On con~oit m~me qu'ayant command6 ainsi h distance la con- nexion d'un circuit Lyon-Paris avee un circuit Paris-Lille par exemple, elle puisse ensuite comman- der la s61eetion d'un abonn6 du groupement auto- matique de Lille-Roubaix-Tourcoing, etc.

Mais cette g6n6ralisation aura les cons6quenees suivantes :

to Les op6ratrices de d6part devraient utiliser un v6ritable cc r6pertoire ~) d'indicatifs, dont l'envoi permettra, par des s61eetions (traduites ou non) dans les bureaux interm6diaires, de commander l'6tablissement de la ehalne de circuits jusqu'au centre de groupement d'arriv6c. Ce r6pertoire d'in- dicatifs pourrait ~tre 6tabli pour ehaque bureau, et strietement adapt6 h la plus ou moins grande com- plexit6 du syst~me de circuits exploit6s par auto- matique qui y aboutissent ;mais il devrait dans ce cas ~tre modifi6 au fur et h mesure des extensions de ce syst~me et serait totalement diff6rent d'un bureau h l'autre.

II est 6videmment bien pr6f6rable d'adopter un plan gdndral de numdrotation, dans lequel le num6ro h former pour obtenir un abonn6 d6termin6, ou Fin- dicatif h former pour obtenir un centre de groupe- ment d6termin6, seront les m~mes, quel que soit le bureau de d6part. Cela suppose d'ailleurs l'emploi de traducteurs en certains points convenablement choisis de la chalne de circuits, puisque le nombre de bureaux interm6diaires est essentiellement va- riable.

2 ~ Si ce plan de num6rotation comporte l'emploi de num6ros h nombres de chiffres diff6rents - - par exemple si l'appel des opdratrices d'un centre manuel s'effectue par l'envoi d'un nombre de chiffres r6duit - - , il faudra ajouter au code de signaux un signal de fin de numdrotation, envoy6 lorsque l'op6- ratrice de d6part relive sa c16 de cadran ou de clavier ; faute de ce signal en effet, les enregistreurs qui interviennent dans l'6tablisseinent de la com- munication attendraient vainement les chiffres suivants, jusqu'h la lib6ration par cames.

3 ~ Si la communication ne peut ~tre achemin6e dans un central de transit, faute de circuits dispo- nibles vers la direction d6sir6e - -nous remarquerons d'ailleurs h ce sujet que l'intervention d'organes de traduction darts les bureaux de transit permettra la recherche automatique d'une voie auxiliaire -- , il est d6sirable que l'op6ratrice de d6part sache en quel bureau l'appel n'a pu passer, ce qui lui per- mettra le cas 6ch6ant d'appeler ce bureau pour y faire inscrire l'appel aux diff6r6s. Ce r6suhat peut ~tre obtenu en substituant h la tonalit6 d'occupa- tion simple l'indication fournie par une machine parlante (ce qui exclut en pareil cas l'envoi d'une tonalit6 d'occupation en local au bureau de d6part).

On peut juger 6galement d6sirable que dans cette 6ventualit6, ou en cas d'occupation ou de non

A. C H O V E T [ANNALES DES T~LI~COMMUNICATIONS

r6ponse de l'abonn6 demand6, l'op6ratrice puisse faire intervcnir directement, sans ~tre oblig6e de d6ficher et de rappeler, une opdratrice de trafic dif[drd du bureau int6ress6 ; il faudra alors ajouter au code de signaux un signal de trans[ert, dont l'envoi sera provoqu6 par la manoeuvre de la c16 d'appel ou de la c16 d'6coute forc6e s'il en existe une.

4 ~ Enfin, lorsque la communication emprunte plusieurs circuits sur lesquels le ,node de signalisa- tion est diff6rent, des dispositions particuli~res devront ~tre prises pour assurer la retransmission des signaux de fin de s61ection, de supervision, de lib6ration, etc.

LES AVANTAGES DE L~EXPLOITATIO1N I N T E R U R B A I N E

SEMI-AUTOMAT1QUE.

Le bref expos6 qui pr6c~de 6tait indispensable pour nous pernlettre de juger en connaissance de cause des avantages que peut pr6senter ce mode d'exp!oitation.

~o Du point de rue de la qualitg du service, la suppression des op6ratrices d'arriv6e et de transit se traduit - - t o u t au moins avec des 6quipements bien 6tudi6s et bien entretenus - - par un gain de temps dans l'6tablissement des communications et par une diminution des risques d'erreurs.

Le gain de temps dans l'6tablissement des com- munications n'est 6videmment pas tr~s sensible si l'on compare une exploitation automatique dans laquelle les impulsions de num6rotation sont en- voy6es sous la forme normale et dans laquelle les organes de s61ection ont un temps de fonctionne- ment de l'ordre de celui auquel nous sommes habi- tu6s dans les r6seaux urbains, avec un service manuel parfait. Pour prendre un exemple, on peut estimer qu'avec les syst~mes d6jh exp6riment6s en France, si une op6ratrice de Foix appelait au cadran (par 8 chiffres comme nous le verrons plus loin) un abonn6 d'I~pinal - - l'appel transitant par Toulouse, Paris et Nancy- - , il s'6coulerait un d61ai moyen de 30 h 40 secondes entre la prise du circuit et la fin de s61ection. Mais si l'on compare ce dernier chiffre h ceux qui sont constat6s avec l'exploitation manuelle darts notre .pays, l'am61ioration est tr~s nette. Les techniciens de la c( Bell Telephone ~) estiment qu'avec les syst~mes automatiques rapides dont ils envisagent le d6veloppement,.le temps moyen d'6tablissement des communications inter- urbaines int6rieures au territoire des U. S. A. et faisant intervenir des bureaux de transit, qui 6tait de 3 minutes en 1940, sera r6duit ~ I minute environ.

2 ~ Du point de rue du rendement des circuits, l'exploitation automatique, qui supprime une partie des temps d'occupation non tax6e, procurera un avantage difficilement chiffrable, mais certain. Cet avantage sera surtout sensible h la libdration, qui sera sous la seule commande de l'op6ratrice de d6part (qui a par ailleurs la supervision des deux abonn6s) et pratiquement instantande sur toute la chalne quel que soit le nombre de circuits int6ress6s.

- - 2 1 2 - -

Page 5: L’exploitation interurbaine semi-automatique et automatique

t . l , n o 10, 1946] L ' E X P L O I T A T I O N I N T E R U R B A I N E

3 0 Du point de rue dconomique enfin, il n'est pas douteux que l'exploitation automatique puisse gtre largement (( payante )), mgme si le prix de revient de l'6quipement des circuits est 61ev6.

Compar6e h l'exploitation manuelle, elle oblige h investir des capitaux suppl6mentaires importants sous forme d'installations - - car le prix de revient des 6quipements de circuits et des organes de s61ec- tion associ6s sera sup6rieur, et de loin, h la valeur des (( positions d'op6ratrices , qui deviennent dis- ponibles pour l'extension. Les frais d'entretien sont, d'autre part, augment6s. Mais des 6conomies sort r6alis6es sur le personnel d'exploitation.

Ce sont donc les charges annuelles : int6r6t et amortissement des capitaux investis, amortisse- ment industriel, frais d'entretien, traitements et salaires du personnel d'exploitation qu'il faut corn- parer.

Les calculs 6conomiques de ce genre pr6sentent toujours une certaine part d'incertitude et, d'autre part, sont actuellement fauss6s en France du fait que le coefficient d'augmentation des salaires est nettement inf6rieur h celui du mat6riel.

Nous allons cependant (( chiffrer )) un exemple simple 3

Supposons que l'on dispose entre deux villes A et B, pour 6couler ~ sans attente )) un trafic de l'ordre de 60 communications h l'heure charg6e, d'un faisceau de I0 circuits sp6cialis6s dans le sens de A vers B.

Soit P l e prix de revient de l'6quipement d'un circuit. On peut consid6rer que l'on r6cup~re une position B, dont le prix de revient est de l'ordre de 150 000 fr. La d6pense suppl6mentaire de Ier 6ta- blissement est doric :

(10 P - - 150 000) francs

et la charge annuetle correspondante (int6r~t et amortissement financier, amortissement industriel, entretien) est de l'ordre de 10 % de ce chiffre, soit :

(P - - 15 000) francs.

En revanche, on supprime en B une op6ratrice h l'heure charg6e; en admettant pour le rapport entre le trafic par jour et le trafic h l'heure charg6e, une valeur moyenne et compte tenu des repos, absences, etc., cela repr6sente environ la suppression de 1,6 op6ratrice au total, soit une 6conomie annuelle de :

1,6 x 65 000----- 104 000 francs.

L'exploitation automatique sera donc avanta- geuse si :

P - - 1 5 0 0 0 < 104000

soit P < 120 000 francs environ.

Pour des circuits sp6cialis6s, et m~me avec le code de signaux le plus complet, le prix de revient n'at-

3. Les estimations qui suivent 6talent valables en avril 1946.

SE MI-A U T O 3 IA T IQ U E ET A U T O M A T I Q U E 5/17

teindrait sans doute pas ce chiffre avec ]a signalisa- tion en fr6quence voca]e ; i] serait de l'ordre de la moiti6 avec la signa]isation h 50 p : s, s'il n'y a pas d'amplificateurs interm6diaires.

Ce calcul ne tient d'ailleurs pas compte de ]'6co- nomie en capita] investi que repr6sente l'augmenta- tion du rendement des circuits.

L'EXPLOITATION INTERURBAINE EN AUTOMATIQUE INTI~GRAL.

Les 6quipements qui permettraient h une op6ra- trice interurbaine d'uRe loca]it6 A d'obtenir directe- ment un abonn6 d'une ]ocalit6 B par le moyen de s6leetions command6es h distance seraient 6videm- inert utilisab]es pour permettre aux abonnds de A eux-m~mes (suppos6s desservis par l'automatique) d'obtenir les abonn6s de B, cette fois sans interven- tion d'op6ratrice.

Ceci n'est d'ailleurs qu'une extension h de plus grandes distances de ]'exploitation qui existe d6jh en France dans des zones ]imit6es d'automatique r6gional (r6gion de Paris, C6te d'Azur, C6te Basque, etc.).

Toutefois quelques aspects nouveaux du pro- bl6me doivent 6tre sou]ign6s :

l ~ Plan de numdrotation.

Le plan g6n6ral de num6rotation des abonn6s du territoire, dont l'int6rgt a d6jh 6t6 mis en 6vidence, devient une n6cessit6 absolue d~s lors que les m6- rhodes d'appel direct entre abonn6s de localit6s plus ou moins 61oign6es prennent une certaine extension.

Ce plan et la pr6sentation des num6ros h l'An- nuaire doivent d'ailleurs ~tre tels que les abonn6s Re soient pas oblig6s de respecter des consignes compliqu6es et de se reporter h de multiples tableaux, encartages, etc., pour connaitre les chiffres h envoyer.

2 ~ Signalisation.

L'exploitation automatique d'abonn6 h abonn6 ne n6cessite pas d'autres signaux que eeux 6num6r6s plus haut ; certains signaux (( accessoires ,, tels que le signal de transfert sur op6ratrice et le signal de rappel, sont mgme~ compl~tement inutiles dans ce cas.

En revanche, il peut ~tre utile d'introduire un signal de mise en marche du comptage, diff6rent du signal de d6crochage du demand6, pour tenir compte du cas off la ligRe du demand6 serait renvoy~e sur un service d'abonn6s r6sili6s, suspendus, etc., ou d'abonn6s absents.

De plus, on peut envisager certaines dispositions susceptibles d'am61iorer le rendement des circuits : par exemple, la lib6ration imm6diate en cas d'occu- pation du demand6 ou d'occupation des circuits dans un bureau de transit ; la lib6ration automatique des circuits quelques secondes apr~s le raccrochage du demand6, si le demandeur Re raccroche pas ; la lib6ration automatique au bout d'un certain temps, si le demand6 ne r6pond pas. En pareil cas, le deman-

- - 213 - -

Page 6: L’exploitation interurbaine semi-automatique et automatique

6/i7 deur demcurera en prise sur un 6quipement local qui lui enverra la tonalit6 d'occupation.

3 ~ Taxation.

Si l'on peut admettre, dans les organisations d 'automatique r6gional, que des taxes interurbaines qu ine sor t que des multiples assez peu 61ev6s de la taxe locale soient enregistr6es au compteur m6nIe de l'abonn6, il ne saurait en gtre de mgme pour des taxes 61ev6es, qui, en supposant que toutes les taxes interurbaines soient multiples de la taxe locale, ce qui est maintenant r6alis6 en France, n6cessiteraient l 'envoi par exemple de 1.5 impulsions au compteur toutes les 3 minutes.

La solution technique existe : on a mis au point et exp6riment6, dans certains pays 6trangers, des ~ imprimeurs automatiques )~ qui enregistrent sur un t icket le num6ro de l'abonn6 demandeur, celui de l 'abonn6 demand6, la taxe, l 'heure de la demande, et la dur6e de la communication, 6tablissant un document presque aussi complet que la fiche r6dig6e par l'op6ratrice.

Mais ces appareils sont compliqu6s et on6reux, et surtout ils exigent l ' installation d'organes de s61ec- tion sp6ciaux pour la ~ recherche en arri6re )) et l ' identification de l 'abonn6 demandeur. L'impri- meur de ticket n 'est mis en jeu, en effet, que lorsque l 'abonn6 a envoy6 les premiers chiffres, caract6ri- sant une communication interurbaine ; la pr&,6- lection a doric eu lieu et mgme certaines s61ections ; la ligne de l 'abonn6 demandeur doit gtre ~c marqu6e )~ d 'une fa~on sF6ciale et recherch6e pour que son num6ro puisse 6tre enregistr6.

4 o Dgtermination du nombre de circuits de liaison.

Enfin, il faut souligner que l 'exploitation enti6re- ment automatique, appliqu6e aux circuits h grande distance, n6cessiterait 6videmment que le nombre de ceux-ci soit d6termin6 sur une base de probabilit6

par exemple, 95 ~ des appels 6coul6s sur-le-champ aux heures de pointe - - , qui conduirait en g6n6ral h augmenter notablement les faisceaux actuels.

C l t O l X D E S C O U R A N T S A U T I L I S E R P O U R LA S I G N A L I -

S A T I O N S U R L E S C I R C U I T S E X P L O I T I ~ S P A R V O I E

A U T O M A T I Q U E .

En d6finissant plus haut le r61c des signaux qui peuvent constitucr un ~c code , utilisable pour l'cx- ploitation automatique des circuits, nous nous sommes abstenu, volontairemcnt, d'expliciter la ~c nature ~ de ces signaux.

t ~ La signalisation ~ courant continu, employ6e couramment sur les jonctions entre centraux dans l 'exploitation urbaine, suburbaine ou r6gionale courte distance, pr6sente l 'avantage incontestable de la simplicit6 des 6quipements et de la relative facilit6 des r6glages. Le courant continu permet en effet un mode de signalisation particuli~rement simple, par rupture ou gtablissement du courant, par ~,ariation d'intensitg, enfin 6ventuellement par changement de polaritd.

A . C H O V E T [ANNALES DES T1~LI~COMMLNICATIONS

Mais il n'est utilisable que sur des circuits pr6- sentant le caract~re de continuit6 m6tallique, ee qui exclut les circuits combin6s, les circuits amplili6s (h moins qu'il ne s'agisse d'amplificateurs termi- naux sp6cialement 6tudi6s pour la s6paration des voies de conversation et de signalisation) et d'une far g6n6rale tous les circuits souterrains 6quip6s syst6matiquement avec translatenrs aux extr6mit6s pour des raisons de protection.

De plus, si l 'on utilise les batteries centrales des bureaux, des pr6cautions particuli~res doivent gtre prises pour assurer un 6quilibrage aussi rigoureux que possible du circuit par rapport h la terre, et cela non seulement pendant la conversation, mais aussi pendant les phases transitoires oh un 6quilibrage insuffisant risquerait de provoquer par diaphonie un niveau de bruit inadmissible sur les circuits voisins dans un cable. La diff6rence des potentiels de terre entre les deux extr6mit6s du circuit peut 6galement donner lieu /~ des difficult6s. Enfin sur les circuits a6riens la signalisation en batterie cen- trale n'offre plus aucune s6curit6 d~s que l'isole- ment devient trop has.

Nous pensons cependant que si la signalisation par courant continu est actuellement h peu pr6s exclue d~s que l'on sort des limites du groupement, elle constituera le mode d'6quipement le plus stir et le moins on6reux pour des distances ne d6passant pas 50 ou 60 kin sur les cdbles r@ionaux, si un type de cable h paires non combinables est d6finitivement adopt& L'exp6rience de plusieurs administrations 6trang~res m le Post Office britannique en parti- culier - - montre que l'on s'est probabl~ment exag6r6 en France les difficult6s de l'emploi des courants continus sur les cables interurbains.

2 ~ La signalisation en courant alternati/en basse [rgquence - - pratiquement en 50 p : s - - a 6t6 large- ment employ6e en France, comme on le salt, sur les circuits ruraux et dans certaines zones d 'automa- tique r6gional. Elles est utilisable sur tousles circuits 2 ills a6riens ou souterrains, translat6s ou non - - et aussi sur les circuits amplifi6s, h condition qu'h chaque r6p6teur soit adjoint uu signaleur conve- nable. Elle est utilisable 6galement sur les circuits/~ courants porteurs.

Les signaux h 50 p : s n e peuvent prat iquement gtre diff6renci6s que par leur longueur ou leur r@d- tition. Pratiquement il sera possible, sans complica- tion excessive du syst~me r6cepteur, d'utiliser 4 signaux de base diff6rents pour (( construire )) le code, ce qui suffit largement pour r6pondre h tous les besoins : -

un signal bre/ : l 'impulsion de num6rotation rentre dans cette cat6gorie ;

un sigaaal long, qui, pour pouvoir gtre distingu6 au moyen d 'un simple relais retard6 au relachement par bague et court-circuit, devra avoir une longueur 6gale au moins h 3 lois celle du pr6c6dent ;

un signal constitu6 par deux impulsions br~ves, s6par6es par un intervalle compris entre certaines limites ;

2i4

Page 7: L’exploitation interurbaine semi-automatique et automatique

t. 1, n ~ 10, 1946] L 'EXPLOITATION INTERURBAINE

6ventuellement un signal constitu6 par deux im- pulsions longues, s6par6es de la mgme fagon.

La principale difficult6 de la signalisation h 50 p : s r6side dans la consti tution de l 'organe rgcepteur. Celui-ci dolt en effet donner lieu au minimum de distorsion (il ne faut pas oublier que si le circuit comporte par exemple plusieurs amplificateurs, les distorsions introduites par les signaleurs peuvent s 'ajouter) et fonctionner correctement pour des signaux qui, comme l'impulsion de num6rotation, ne comportent que 3 alternances et mgme moins. Les signaleurs 50 p : s des circuits ~ exploitation automatique doi~,ent avoir de toutes autres qualit 6s que les signaleurs 25 p : s de l 'exploitation manuelle qui, en g6n6ral, n 'ont aucune << fid61]t6 )) ou m~me allongent syst6matiquement les signaux.

Systemes r6cepteurs

2~,], l a ~ :

I U - �9 ,ll -Fo - - -~_~

a. - - Sch6ma C.G.C.T.

2_Relai~ recep~eur 1 _ Re/Me retransme~teur

SEMI'AUTOMATIQUE ET AUTOMATIQUE 7 / 1 7

laquelle on ajoute souvent des dispositions sp6- ciales pour faciliter l 'a t traction et le d6collage ; un dispositif L. M. T. utilise un relais t616graphique Western, muni d 'un enroulement auxiliaire mis en circuit par son propre contact de travail : le coursnt dans cet enroulement, 6tabli par charge ou d6charge d'un condensateur, donne lieu h u n flux en concor- dance avec le flux principal au moment de l 'attrac- tion et en opposition au moment du rel~chement (fig. i d-

Un autre dispositif, propos6 par l 'Industrielle des T616phones, utilise un relais h noyau feuil- let6 non bagu6 ; le pont dans lequel ce relais est mont6 est plac6 en s6rie avec un ensemble de cellules mont6es en opposition, ce qui augmente l ' imp6dance aux fr6quences t616phoniques et facilite

de signaux ~ 50 p.p.s.

t

2~r' i - . . -= A .~0,5 FF

" l l ~ i ~ ' " 2~.F

b. - - Sch~ima SIEMENS

2~ i | _ ~ =

l

_~ 2~ F

c. - - Sch(~ma L.M.T.

�9 ~ _ Re~Ms rdcepteue ]p~_Re/ais re~ransme~eur

d. - - Sch6ma I.T. .~_Relais r6ceflteur sensJb/e ]J_Relai~ rdtranemetteur

FIG. I.

Nous rappellerons bri~vement les diff6rents pro- c6d6s qui ont 6t6 utilis6s dans ce but (voir sch6mas (fig. ] ) :

relais sp6cial h courant alternatif, tel que le relais C. G. C. T. h noyau feuillet6 et h 2 enroulements dont l 'un est bagu6, utilis6s jusqu'ici dans les circuits d 'automat ique rural et d 'automat ique int6- gral R6 (fig. I a) ;

relais h 2 enroulements dans lesquels les courants sont d6phas6s par des condensateurs (syst~me Siemens) (fig. ] b) ;

relais mont6 dans un pont de cellules, disposition

l 'at traction ; lorsque le relais a fonctionn6, ces cellules sont commut6es et plac6es en parall~le sur ]e syst~me d6tecteur, ce qui limite la tension aux bornes et facilite le rel~chement (fig. ld).

Apr~s des essais tr~s pouss6s sur diff6rents types d '6quipements r6cepteurs pr6sent6s par les cons- tructeurs, l 'Adminis t ra t io , a adopt6 ce dernier dispositif pour le signaleur 50 p : s, dont le module a 6t6 r~alis6 en t944.

Le r6seau automat ique interurbain suisse est presque enti~rement 6quip6 avec la signalisation h 50 p : s ; les signaleurs sont mont6s suival,t le dispositit Western clt6 plus haut.

- - 2 1 5 -

Page 8: L’exploitation interurbaine semi-automatique et automatique

8 / 1 7

3 ~ La signalisation par [rSquence ~,oca~,e - - soit une seule, soit plusieurs fr6quenees - - est utilisable sur n ' importe quel type de circuits, circuits 2 ills ou 4 ills, circuits physiques ou voies porteuses.

I1 est 6videmment n6cessaire de munir ehaque extr6mit6 du circuit d 'un signaleur, qui eomportera les dispositifs de filtrage, d'amplification et de d6tee- tion n6eessaires.

A eet 6gard, et si l 'on admet que les dispositifs de commutation sont h peu pr6s les m~mes dans les deux eas, eomparer 6eonomiquement l '6quipement

50 p : s e t l '6quipement ~ fr6quenee vocale pour un circuit 2 ills reviendra h comparer le prix de revient de n signaleurs basse fr6qum~ee (n 6tant le nombre d'amplificateurs interm6diaires) avec eelui de 2 signaleurs /a fr6quence vocale. On conqoit que l '6quipement ~ fr6quence vocale devienne plus avantageux lorsque n d6passe une certaine valeur. Mais la question du maximum de distorsion admis- sible et 6galement les difficult6s d 'entretien des signaleurs dans les stations et de relb.ve des d6range- ments, peuvent conduire ~ limiter l 'emploi du 50 p : s aux circuits munis d 'un nombre de signaleurs infb- rieur h ce chiffre.

I,es essais effectu6s en France sur circuits compor- rant 1, 2 et 3 signaleurs am6.nent ~ penser qu'ind6- pendamment de route consideration de prix, la fr6- quence vocale devrait gtre adopt6e lorsque le nombre d'amplificateurs interm6diaires d6passe 2.

La principale difficult6 de la signalisation h fr6- quence vocale r6side dans le fait qu'il faut 6viter que les fr6quences pr6sentes dans la voix ne provoquent des d6clenchements intempestifs.

Darts la p6riode qui pr6c~de le d6crochage du demand6, il est possible d'isoler le transrnetteur de l 'op6ratrice ou de l 'abonn6 demandeur du circuit et les fausses signalisations ne seront dbs lots pas h craindre. Mais il n'en est pas de m~me pour les phases suivantes de la communication.

Les proc6d6s classiques pour r6soudre cette diffi- cult6 sont les suivants :

a) Utilisation pour la signalisation, non pas d'une fr6quence pure, mais d 'un mglange de deux ]rdquences. De nombreuses exp6riences - - effectu6es en parti- culier par le Post-Office Britannique - - ont montr6 en effet que mgme dans la pattie du spectre vocal 06 la puissance est maximum, il est tr~s rare que deux fr6quences s6par6es par un intervalle convenable soient 6mises simultan6ment avec une puissance suffisante pour faire fonctionner un ~ 6cepteur r6pon- dant aux sp6cifications habituelles en ce qui con- cerne !e niveau de fo~,ctionnement. Les recomman- dations du C. C. I. F. en 1938, touchant l 'emploi de la signalisation h 600 et 750 p : s, s'inspiraient de ces consid6rations.

b) Les essais effectu6s montrent que malgr6 cette pr6caution, le nombre de d6clenchements intem- pestifs at teindrait encore des valeurs inadmissibles avec certains types de t ransmetteurs et certaines ~ voix *~; une protection suppl6mentairc peut ~tre

A. C H O V E T [ANNALES DES TI~LI~COMMUN'ICATIONS

obtenue en munissant le signaleur d 'un ~ circuit de garde ~. Ce circuit a pour but de bloquer le fonc- t ionnement lorsque d'autres fr6quences que les fr6- quences de signalisation accompagnent ces der- nibres. La difficult6 est alors d'6viter que de~- signaux - - de supervision par exemple - - ne deviennent inefficaces du fait que l 'un des abonn6s parle au moment 06 le signal est 6mis. On a parfois recommand6, pour lever cette difficult6, la c~ r6p6ti- tion ~ des signaux fondamentaux jusqu'h ce qu 'un signal ~ d'accus6 de r6ception ~ soit ret:u h l 'extr6mit6 6meltrice.

I,e r6seau entre centres de transit du Post Office Britannique utilise les fr6quences 600 et 750 p : s, avec circuit ~le garde fonctionnant aux fr6quences 300 et 375 p : s.

c) La protection contre les d6clenchements intem- pestifs ia la voix sera, toutes choses $gales, d 'autant plus ais6e que la fr6quence de signalisation sera choisie dans une ~ plage ~ 06, d'apr~s les courbes moyennes de r6partition des puissances dans le spectre vocal, la puissance est plus faible. Des essais effectu6s r6cemment par l 'Administration Franr montrent toutefois que pour r6duire h une valeur p~atiquement nulle les chances de fonctionnement intempestif, il faudrait choisir une fr6quence de signalisation 6gale h 3 000 p : s au moins. Or, en l '6tat actuel du r6seau interurbain fran~als, seules les fr6quences inf6rieures "5 2 200 p : s sont assur6es d'une transmission convenable sur tous les circuits. On ne peut donc en pratique adopter une fr6quence sensiblement sup6rieure h 2 000 p : s e t dans ces con- ditions le (, circuit de garde )~ demeure n6cessaire.

Signalons que la fr6quence 3 000 a 6t6 employ6e aux Pays-Bas pour des r6alisations 6tendues et qu'elle a 6t6 adopt6e 6galement en Suisse pour la signalisation sur les circuits h courants porteurs.

d) Enfin on facilitera consid6rablement la pro- tection en adoptant pour les signaleurs un montage (( unidirectionnel ~), c'est-h-dire tel qu'ils soient pra- t iquement insensibles h l 'action des fr6quences vocales provenant de l 'extr6mit6 du circuit of~ ils sont mont6s.

On peut conclure de ee qui pr6c~de que le signa- leur h fr6quence vocale pour circuits h exploitation automatique sera un organe comportant , apr~s un 6rage pr6liminaire d'amplification (g6n6ralement avec dispositif de limitation de puissance), des circuits de filtre pour la s61ection de la ou des fr6- quences de signalisation, un syst~me d'amplifica- tion et de d6tection pour cette fr6quence ou pour chacune de ces fr6quences, et d 'autre part un sys- t~me consti tuant le (( circuit de garde )) pour d6tecter les fr6quences autres que celles de signalisation.

I1 devra : a) Fonctionner correctement dans de tr~s larges

limites de puissance des signaux reCus (par exemple dans le rapport 100 h 1, ce qui correspond h 2,3 n6pers) : le signal de lib6ration par exemple devra en effet actionner tous les signaleurs plac6s en d6ri-

- - 2 1 6

Page 9: L’exploitation interurbaine semi-automatique et automatique

t. 1, n ~ 10, 1946]

ration sur une chalne de circuits aux points de transit : le C. C. I. F. a recommand6 (Oslo 1938) que le r6cepteur de signaux soit eonstruit de mani6re h pouvoir ~tre plac6 en un point off le niveau relati[ nominal de puissance est compris entre 0 et - - 1,2 N et h fol~ctionner encore correctement quand le niveau r6el diff6re du niveau relatif nominal de :k 0,5 N ;

b) Pr6senter, pour n'importe quelle fr6quence transmise sur les circuits, un affaiblissement d'in- sertion extr~memeut peu b.lev6 (le C. C. I. F. a reeom- mand6 la limite de 0,035 n6per) ct par suite n'ab- sorber qu'une partie trb~s faible de l'6nergie dispo- uible ;

c) Ne pas introduirc de d6formalion nuisible des signaux.

Ce sera un organe relativement complexe et cofiteux.

Pour terminer ee bref expos6 sur la signalisation fr6quenee voeale nous ferons deux remarques : a) L'emploi de fr6quences voeales multiples peut

pcrmettre un gain de temps appr6eiable dans l'envoi des signaux de num6rotation. Le train d'im- pulsions habituel, en hombre variable de t h t0 et dont l'envoi demande de 0,! h 1 seeonde, peut si l'on emploie,4 fr6quenees ~tre remplac6 par l'envoi d'un signal unique, de dur6e 50 millisecondes par exemple, constitu6 par une eombinaison des 4 fr6quences. Avec 2 fr6quences seulement X et Y, on pourra earaet6riser un ehiffre par une s6quenee de 6 signaux de 25 milliseeondes par exemple, sfpar6s par des intervalles de 25 milliseeondes : XYYY ou YXYY, etc. On pourra 6galement caraetbriser un ehiffrc par une eombinaison de 2 fr6qucnces d'un groupe de 5 (disposition utilis6e pour le r6seau d'essai autour de Philadelphie, dont nous avons parl6).

b) Des pr6cautions particuli6res pourront ~tre n6cessaires pour la signalisation sur les circuits constitu6s dans les cfibles coaxiaux.

Bien que la dur6e totale d'6mission de signaux au eours d'une communication soit tr~s faible, de l'ordre de quelques secondes, la probabilit6 pour qu'un certain hombre de circuits soient simultan6- ment le si6ge d'une signalisation sur un cfible h tr6s grand nombre de voles n'est pas n6gligeable. En pareil cas, si les puissances utilis6es pour la signali- sation sont trop 61ev6es, o~l risque de saturer les amplificateurs. De plus, f l y a lieu de craindre que, du fair de l'imperfection des filtres de s6paration de voies, le bruit produit sur les vo:es adjacentes n'atteigne un niveau trop 61ev6. I1 y aura sans doute lieu de revoir, pour ce cas particulier, les normes de puissance h l'6mission recommand6es par le C. C. I. F. en 1938 (2 milliwatts dans 600 ohms, mesur6s au point de niveau relatif 0 et en r6gime permanent, pour un signal constitu6 par une seule fr6quence, ou i milliwatt pour chaque fr6quence, pour un signal constltu6 par le m61ange de 2 fr6quences). La question figure h l'ordre du jour du C. C. I. F. pour 1946.

L ' E X P L O I T A T I O N I N T E R U R B A I N E S E M I - A U T O M A T I Q U E E T A U T O M A T I Q U E 9/17 4 ~ La signalisation par circuit spgcial . - Enfin,

nous devons mentionner les proc6d6s dans les- quels on associe h u n groupe de circuits un circuit spgcial de signalisation, qui se relic h chaque circuit du groupe pendant les phases off un signal est 6mis. Les 6quipements h fil d'impulsion commun (appropri6 de combin6 par exemple) qui ont 6t6 utilis6s en France dans certains cas pour des r6ali- sations de caract~re provisoire rentrent darts cette eat6gorie ; on pourrait 6galement penser h utiliser une vole harmonique. Ce proc6d6, avec emploi de fr6quences vocales pour la signalisation, a 6t6 employ6 aux gtats-Unis d'Am6rique pour le r6seau d'essais de Philadelphie, mais les ing6nieurs du Bell System reconnaissent qu'il n'a 6t6 adopt6 que comme c~ solution d'attente ~) et pour hfiter les r6alisations.

POSSIBILIT#.S DE GI~NERALIS&TION

DE LA COMMUTATION ~ FILS

Un aspect du probl6me, susceptible de prendre une grande importance dans l'avenir, serait omis si nous ne signalions pas que l'extension des m6thodes de commutation automatique aux communications de transit peut permettre de g6n6raliser la connexion en transit des circuits 4 ills avec s6paration des voies et mgme d'6tendre la r commutation 4 ills )~ aux interconnexions entre circuits 4 ills et circuits 2 ills. L'int6rgt de cette disposition est d'associer l'6quili- breur h u n circuit rigoureusement'd6termin6 ; la stabilit6 est ainsi accrue et il devient possible de r6gler les circuits h des 6quivalents plus bas.

Un expos6 des d6veloppements possibles de la commutation 4 ills et des cons6quences qu'elle pourrait avoir sur la r6partition des 6quivalents sortirait du cadre de cet expos6. Mentionnons simple- ment qu'une telle organisation pourrait avoir pour cons6quence la s6paration du (( commutateur inter- urbain automatique )) d'un centre de transit en dcux parties : un commutateur (( de transit )) situ6

proximit6 irnm6diate de la station, off tous les organes commutateurs comporteraient 4 ills de conversation (2 voles s6par6es), et un commutateur (( terminal ~) install6 au bureau, les diff6rentiels 6rant install6s silr les jonctions station-bureau.

DEUXII~ME PARTIE

LE PROGRAMME ACTUEL DE L'ADMINISTRATION FRANGAISE

I. LE PLAN GENERAL DE NUMEROTATION DES ABON-

NI~S DU TERRITOIRE FRAN~AIS.

L'6tude d'un plan g6n6ral de num6rotation des abonn6s avait 6t6 confi6e en 1941 ~ une Commission sp6ciale ; celle-ci se s6para h la fin de 1942 sans ~tre arriv6e h des conclusions d6finitives. Elle a 6t6 reprise en t 945 par la Section Technique de l'Admi- nistration e t a al)outi h la raise au point d'un projet

2 1 7 - -

Page 10: L’exploitation interurbaine semi-automatique et automatique

t0/17 qui, apr~s avoir rencontr6 un aceueil favorable dans de larges consultations des services int6ress6s, vieht d'gtre approuv6 par le Comit6 Technique.

Nous allons en esquisser les grandes lignes, sans entrer dans les d6tai!s ni dans l'expos6 des raisons qui, dans bien des cas, ont dfi gtre pes6es soigneuse- ment avant de faire un choix entre diff6rentes dis- l~ositions possibles.

1. Chaque abonn6 figurera h l 'Annuaire avec un num6ro ~ h 6 caract~res dans le cas g6n6ral, h 7 dans le cas particulier de la R6gion Parisienne - - qui sera util isable/t l 'int6rieur d'une zone d'6tendue limit6e, dite zone de ~ num6rotation r6gionale ~. Les limites des zones de num6rotation r6gionale coi'ncide- ront avee celles des d6partements ; mais 2 ou mgme plus de 2 d6partements voisins entre lesquels existe un fort courant de trafic pourront entrer darts une mgme zone, l 'extension de tels groupements n '6tant limit6e que par la difficult6 de constituer des indi- catifs diff6rents pour routes les s6ries d'une m~me zone, comme nous allons le voir.

Dans le cadre de la num6rotation r6gionale, les abonn6s seront divis6s en (( s6ries ~ de t0 000 lignes au maximum. Ces s6ries seront constitu6es :

a) Soit, si 10 000 lignes sufiisent compte tenu de l 'extension pr6vue pour une tr~s longue dur6e, par l 'ensemble des abonn6s d 'un centre manuel et des bureaux ruraux qui en d6pendent : exemplc : groupe de Vend6me (600 abonn6s au centre manuel, 500 abonn6s environ pour les bureaux du groupe) ;

b) Soit par les abonn6s du centre gtanuel ~ seul ~ : exemple : Montlucon (1 700 abonn6s) ;

c) Solt par les abonn6s des bureaux ruraux seuls : exemple : groupe rural de Montluqon (800 abonn6s envi ron) ;

d) Soit pour les villes tr~s importantes, par l 'ensemble des abonn6s reli6s h un mgme bureau urbain, manuel ou automatique : centraux de Paris et de la zone suburbaine, centraux de Lyon, Marseille, Bordeaux, Lille, Toulouse, Nantes, etc. ;

e) Soit, si un groupe rural est tr~s important ou s'6tend sur plusieurs d6partements, par une partie seulement des abonn6s du groupc : exemple : groupcs ruraux de Lyon, de Rouen, etc. ;

]) Soit enfin par l'ensemble des abonn6s reli6s un ou plusieurs bureaux d'une organisation d'auto- matique int6gral ; exemple : l 'ensemble des abonn6s de la banlieue suburbaine de Lyon, l'ensemble des abonn6s des bureaux de Saint-Malo, Rocabey, Saint-Servan, Param6, Cancale et Roth6neuf dans la zone automatique de l 'estuaire de la Rance ; l 'ensemble des abonn6s d 'un (( secteur ))dans la zone r6gionale de Paris.

Bier entendu, l 'application de la nouvelle num6ro- ration dans les groupes Squip6s en automatique rural suppose que les transformations n6cessaires ont 6t~ effeetu6es au centre manuel, pour permettre l 'appel des abonn~s ruraux par num6ros h 4 chiffres. Ces modifications oat 6t6 6tudi6es et raises ~ l'essai

A. C H O V E T [ANNALES DES TI~LI~COMMUNICATION$

dans le groupe de Montereau : elles vont l'gtre dans celui plus important de Fontainebleau.

Le num6ro de l 'abonn6 cornportera donc deux parties :

un indicatif de s6rie, h deux caract6res dans le cas g6n6ral, h trois dans le cas de la R6gion P~risienne ;

un groupe de 6 chiffres, consti tuant le num6ro de l 'abonn6 dans sa s6rie.

Pour les r6seaux urbains des tr~s grandes villes, les noms des centraux seront conserv6s comme indi- catifs ; les deux premieres lettres de ce nom (les trois premieres dan's le cas de la R6gion Parisienne), marqu6es en caract~res gras /~ l 'Annuaire, seront seules utilis6es pour la composition du num6ro. On aura doric l 'abonn6 SEGur 72-44, BUrdeau 43-21, COlbert 64-19, etc.

Dans tous les autres cas, l ' indicatif de s6rie sera compos6 d 'un nora de ville - - dont la premiere lettre, marqu6e en caract~re gras h l 'annuaire, sera seule utilis6e dans la composition du num6ro - - s u i v i d 'un chiffre.

Le nora devra autant que possible gtre caract6ris- tique de l 'acheminement. Pour la banlieue et le groupe rural des tr6s grandes villes, ce sera le nom de la ville lui-m~me : la banlieue et le groupe rural de [,yon, auront les indicatifs Lyon 3, Lyon 4, Lyon 5,. etc. Pour les autres villes 6quip6es en automatique, les s6ries urbaines, de banlieue et rurale seront group6es sous le nora de la ville : Clermont urbain formera la s6rie Clermont 1, la banlieue automatique (Royat, Chamali~res, etc.) formera la s6rie Clermont 2, le groupe rural formera les s6ries Clermont 3 et Clermont 6. Enfin, dans les autres cas, on donnera h chaque groupement le nom du centre comme indi- catif de s6rie, chaque fois du moins qu'il s'agit d'une localit6 assez importante et connue ; darts le cas con- traire, on prendra pour constituer l ' indicatif le nora du centre plus important dont le groupement consi- d6r6 d6pend pour l 'acheminement de son trafic : c'est ainsi que par exemple dans le Rh6ne les abonn6s des groupements de l'Arbresle, Sainte-Foy-l'Argenti~re, Bois-d'Oingt seront vraisemblablement num6rot6s Lyon 5, Lyon 6 et Lyon 7.

Nous signalerons que la Commission de t941 s'6tait d 'abord orient6e vers l 'emploi d'indicatifs form6s dans tousles cas par les deux lettres initiales d 'un nora propre, ce qui aurait permis d'avoir une num6rotation plus homog~ne et aurait pr6sent6 des avantages mn6motechniques. Mais on a dfi renoncer

cette conception, parce que le nombre des cas off, dans une mgme zone de num6rotation r6gionale, des indicatifs c~ conventionnels ~ auraient dfi ~tre dm- ploy6s pour 6viter Ies ~ doublets ~ aurait 6t6 trop 61ev6 : un exemple typique nous est fourni par le d6partement de l'Allier, off des 4 s6ries n6cessaires pour l'ensemble des r6seaux urbains et des groupe- ments ruraux, de Moulins et Montlur une seule aurait pu recevoir comme indicatif le nora du centre de groupement.

L'emploi d'indicatifs de s6rie form6s de deux chiffres, qui aurait 6videmment donn~ le maximum

- - 2 1 8

Page 11: L’exploitation interurbaine semi-automatique et automatique

t. 1, n ~ 10, 1948] L ' E X P L O I T A T I O N I N T E R U R B A I N E

de souplesse, a 6t6 6cart6 parce que des num6ros h 6 chiffres sent plus malais6s h retenir et r isquent de donner lieu h plus d'erreurs, et parce que de tels indicatifs n 'auraient donn6 aueun renseignement sur l 'acheminement. Ce dernier point est impor tant ; on connalt en effet les difficult6s auxquelles donne lieu, dans les centres interurbains importants , l'obli- gation pour l 'op6ratrice de consulter un document volumineux ou de s 'adresser h un service sp6cial pour connaltre l 'acheminement d 'un appel vers une peti te localit6, lorsqu'elle a des circuits vers plusieurs centres de groupement du d6partement int6ress6. A cet 6gard, l ' introduction de la nouvelle num6rota- t ion facilitera la tfiche des op6ratrices, mgme en service manuel.

Nous faisons figurer en Annexe, h t i tre d 'exemple, et sans qu'il puisse ~tre bien entendu consid6r6 comme d6finitif, un ,( projet )) de num6rotat ion g6n6- rale des abonn6s d 'une (( r6gion de num6rotat ion ~). comprenant les deux d6par tements -vo i s ins de l 'Allier et du Puy-de-D6me.

2. Pour 6mettre un appel d 'une zone vers une autre, le num6ro de l 'abonn6 darts sa zone devra gtre pr6c6d6 d 'un prdfixe.compos6 de deux parties :

a) La premiere (indispensable lorsque le deman- deur est lui-mgme un abonn6) indique que l 'appel doit sortir de la zone : on a choisi le num6ro (c 16 ~, qui est disponible darts la s6rie affect6e aux services sp6ciaux, et qui sera le (( num6ro de l ' In terurbain automatique national ,,, comme le (( ~ 0 ~ est celui de 1'(( Interurbain manuel )~.

Nous remarquerons que l 'envoi pr61iminaire du ~( 16 ~ peut ~tre 6vit6 lorsque l 'appel 6mane d 'une op6ratrice.

Une op6ratrice de Vienne par exemple qui, sur des circuits vers Lyon, peut obtenir, soit un abonn6 ou un bureau de la zone de num6rotat ion r6gionale, soit un abonn6 ou un bureau situ6' hers de cette zone, prendra selon le cas le circuit sur l 'un ou l 'autre de 2 jacks qui lui seront associ6s : le jack (( R6gional ~ et le jack ~( National ~). Le signal de prise sera d 'une nature diff6rente selon le jack enrich6 et met t ra en jeu h Lyon, soit les premiers s61ecteur et enregistreur donnant acc~s h la zone R6gionale (num6rotation h 6 caract~res), soit les premiers s61ecteur et enre'gistreur donnant acc~s aux autres zones (num6rotation h 8 caract~res).

Darts un Interurbain ~( sans fiches ni jacks ~), l'op6- ratrice disposera de 2 cl6s de clavier : l 'une pour la num6rotat ion (( R6gionale )~, l 'autre pour la num6ro- ration (( Nationale )).

b) La deuxi~me indique la zone demandde : celle-ci sera caract6ris6e par un num6ro h 2 chiffres, excep- t ion faite pour la R6gion Parisienne qui aura pour indicatif le chiffre 1.

Le num6ro (( National )~ d 'un abonn6 aura donc dans tous les cas 8 caract~res.

A chaque d6partement ou h chaque groupe de d6partements sera affect6 un indieatif h 2 chiffres, qui pourra par exemple figurer en tgte de chaque page de l 'Annuaire.

S E M I ' A U T O M A T I Q U E ET A U T O M A T I Q U E 1 1 / 1 7

L'a t t r ibut ion de ces indieatifs n 'est pas indiff6- rente : il y aura avantage, pour la simplicit6 des t radueteurs commandant l 'aeheminement , h attr i- buer des indieatifs commengant par le mgme ehiffre h des d6partements voisins ou d6pendant des m~mes centres de transit .

Pour la Seine-et-Oise et la Seine-et-Marne, l 'indi- catif h utiliser sera soit le ~ t ,, soit un indicatif h deux chiffres, selon que la localit6 demand6e est ou non dans la zone r6gionale automat ique de Paris.

3. Une op6ratrice, pour obtenir une op6ratrice d 'un centre de groupement quelconque, n 'aura pas h envoyer un num6ro complet, mais seulement les deux caract~res (si elle est dans la m~me zone r6gio- nale) ou les 4 caract~res (si elle est en dehors de cette zone) qui const i tuent l ' indicatif de ce groupe- ment . L'appel sera alors aiguill6 sur positions B.

Par exemple, en envoyant ~ Lt ~, une op6ratrice d 'un bureau du Rh6ne ou de la Loire obt iendra l ' In terurbain de L y o n ; en envoyant cc GI ~,, e lie obtiendra le bureau manuel de Givers (Rh6ne). Cette disposition est particuli~rement int6ressante pour la p6riode, encore longue, off de tr~s nombreux centres de groupement resteront 6quip6s en manuel. Elle suppose, comme nous l 'avons vu plus haut, l ' introduction dans le code d'un signal de t~ fin de num6rotat ion ~,.

4. Des dispositions seront prises pour que l 'emploi de la num6rotat ion (~ R6gionale ,, h 6 caract~res puisse s '6tendre aux appels vers certaines localit6s des d6partements voisins, qui ont avcc le d6par tement d'origine de l 'appel un fort courant de trafic. Par exemple, le Rh6ne et la Loire formeront une zone de num6rotat ion r6gionale ;ma i s une op6ratrice ou un abonn6 de cet te zone pourront appeler h 6 chiffr.es un abonn6 des parties Ain et Is~re du groupe rural de Lyon, .de Vienne, Bourgoin, La Tour-du-Pin, Grenoble (Is~re), de Bourg (Ain). Ce r6sultat est obtenu par un choix convenable des indicatifs, per- me t t an t d'6viter les (( doublets )~.

Nous remarquerons pour terminer que, sans que nous ayons eu l ' intent ion de nous inspirer de ce qui 6tait pr6vu aux ]~tats-Unis d'Am$rique et que nous n 'avons connu que tr~s r6cemment, ce plan de num6- rota t ion se t rouve pr6senter une assez remarquable analogie avec celui qui est envisag6 pour le terri- toire de ce pays.

Ce terri toire doit ~tre divis6 en 60 h 75 <( zones de num6rotat ion )), dent les limites coincideront en g6n6ral avec les fronti~res des I~tats ; cependant, les l~,tats les plus importants seront divis6s en deux zones et, dans quelques cas, deux I~tats seront r6unis dan~ la mgme zone. A l ' int6rieur d 'une zone, une num6rotat ion h 7 caract~res sera employ6e ; 1'(( indi- catif de s6rie )) sera form6 en g6n6ral par les deux pre- mieres ]ettres du h em de la ville ou du bureau, plus un chiffre (aux I~tats-Unis, une num6rotat lon de ce genre est d6jh employ6e dans les tr~s grands r6seaux : par exemple, un abonn6 de New-York est num6rot6 = MArket 2-21.46). L' indicatif d 'une zone sera

- - 2 1 9 - -

Page 12: L’exploitation interurbaine semi-automatique et automatique

t2/17 compos6 de 3 chiffres, et contiendra le chiffre i ~ la premiere ou h la deuxi~me place (cela pour 6viter l'emploi d 'un indicatif pr61iminaire tel que notre ~ 16 ~, pour caract6riser un appel sortant de la zone d'origine). Tout appel interurbain comportera donc l 'envoi de t0 chiffres s'il sort de la zone d'origine, de 7 dans le cas contrairc. Des dispositions seront prises pour que des villes situ~es pros de fronti~res d't~tats et ayant une 6troite communaut6 d'int6r~t avec des localit6s de l ' l~tat voisin rentrent ~ la fois dans les plans de num6rotation des deux l~tats adja- cents.

l I . l~TUDE D'UN CODE DE SIGNAUX ET D'I~-QUI-

PEMENTS-TYPES POUR CIRCUITS DE TRAFIC TER-

MINAL.

L'6quipelneht du r6seau interurbain pour la com- mutat ion automatique g6n6ralis6e sera une ~uvre de tr~s longue halelne, h laquelle devront gtre consacr6s des moyens de financement et des moyens mat6riels importants. I1 he pourra ~tre entrepris avant que toutes les questions techniques relatives au choix des fr~quehces de signalisation et au code de signaux ne soleht r6solues. Dans bien des cas, l'absence de disponibilit6s dans les locaux constituera un s6rieux obstacle h des r6alisations rapides. Les commuta- teurs interurbains automatiques d 'un grand centre de transit n6cessiteront une superficie et une quan- tit6 de mat6riel 6gales ou m~me sup6rieures h celle d 'un central de 10 000 lignes ;la d6pense sera, autant qu'on puisse en juger actuellemeht, de l 'ordre de 50 h 150 000 francs par circuit a

I1 he faut pas perdre ces 616merits de rue - - ainsi que la faiblesse de nos moyens actuels d'6tudes et le fair que la capacit6 de production des constructeurs est actuellement absorb6e par des fabrications plus urgentes - - lorsque l 'on est tent6 de juger trop lents les progr~s qui s'accomplissent dans cette voie.

Mais il est apparu tr~s rapidement aux Services de ] 'Administrat ion que des r6suhats trgs substan- tiels - - am61ioration de la qualit6 du service, am6- lioration du rendement des circuits, ~ soulagement ~

apporter aux hiterurbains m a n u e l s - pourraient etre obtenus avec des moyens plus modestes en se l imitant , dans une phase initiale, h l '6quipement pour l 'exploitation automatique de circuits de ~ trafic terminal ~, c'est-h-dire sp6cialis6s pour l 'appel des abonngs d'un r6seau ou d 'un groupe de r6seaux automatiques par les op6ratrices (et 6ven- tuellement les abonn6s) des centres correspondants.

De tels circuits existaient, en fait, avant la guerre - - quolque leur utilisation fat un peu plus large - - dans tous les centres importants : c'6taien[ les circuits dits de ~ trafic limit6 ~. Une telle sp6cialisa- t ion peut d'ailleurs gtre pratiqu6e sans inconv6nient s6rieux chaque lois qu'il existe un faisceau impor- tant .

4. l~valuation faite en avril 1946.

A. C H O V E T [ANNALES DES TI~L]~COMMUNICATIONS

Le code de signaux sur ces circuits sera r6duit ~ ses 616ments fondamentaux : signal de prise, signal ,~ d ' invitation ~ num6roter ~, signal de d6crochage du demand6, signal de raccrochage, signal de lib6ration, auxquels s 'ajoutera 6ventuellement un signal de ~( rappel du demand6 ~ si la cha~ne d'organes auto- lnatiques dans le bureau d'arriv6e le permet.

En 1944, l 'Administration avait d6cid6 d'entre- prendre dans ces conditions l '6quipement de plusieurs cehtaines de circuits aboutissant ~ Paris ; la signalisation /t 50 p : s, d6jh largement exp6ri- nlent6e en France, devait gtre utilis6e. Pour que le syst~me fonctionne dans les meilleures conditions de s6curit6, son emploi devait ~tre lilnit6 ~ des cir- cuits comportant deux r6p6teurs au maximum.

Le code de signaux 6tait d6fini comme suit (voir le tableau de l 'Annexe II, 6tabli dans l 'hypoth~se d'une op6ratrice au d6part, num6rotant au cadran) :

signal de prise : 6mission br~ve de courant (100 millisecondes environ) ;

~signal d' ~ invitation ~ transmettre )~ : 6mission br~ve de courant ;

num6rotatioh : 6missions de courant ~ la cadence normale des ruptures d'tm cadran ;

signal de d6crochage du demand6 : 6mission br6ve ;

signal de raccrochage du demand6 : train d'6mis- sions br~ves, s6par6es par des intervalles de 250 ms et persistant rant que l'appareil du demand6 est raccroch6 ;

signal de ~ rappcl ~ : 61nission br~ve ; signal de lib6ration : 6mission longue (400 ms

environ). Les principaux constructeurs furent invit6s h

pr6senter des propositions techniques pour les 6quipements d'arriv6e h Paris et pour un module de signaleur 50 p : s, cependant que la Direction des Recherches et du Contr61e Techniques proc6dait elle-m~me h une 6tude.

Un type d'6quipement d'arriv6e h Paris, da ~ la collaboration de la Soci6t6 Le Mat6riel T616phonique et de la D. R. C. T., un type de signaleur d~ h la collaboration de la Soci6t6 l 'Industrielle des T616- phones et de la D. R. C. T., enfin le type d'6quipe- ment de d6part pour muhiples extensibles 6tudi6 par la D. R. C. T., furent finalement retenus et essay6s, au cours du premier semestre de t945, sur des circuits: Coulommiers-Paris (sans r6p6teur), Blois-Paris (l r6p6teur), Bourges-Paris (2 r6p6teurs), Chgteauroux-Paris (3 r6p6teurs).

Les r6suhats furent satisfaisants et un programme d6finitif portant sur 350 circuits aboutissant Paris fur 6tabli en juillet 19~5. La D. R. C. T. entreprit l '6tude d'6quipements de d6part, ana- logues au module retenu pour les multiples exten- sibles et destin6s aux bureaux du type ~t multiple extenslble ou F. M. )~ avec montage en armoire, du type ~c multiple Thomson en mat6riel r6cup6r6 ~ et du type cc bureaux h standards ~). Ces 6quipements, comme ceux du type ~c multiple extensible ~) g mon- tage sur bales, ont 6t6 6tudi6s sous forme de groupes

- - 220

Page 13: L’exploitation interurbaine semi-automatique et automatique

t 1, n ~ 10, 1946] L E X P L O I T A T I O N I N T E R U R B A I N E

de relais ahmvibles pouvant prendre place dans les baies ou armoires des circuits automatiques ruraux.

A Paris, l'arriv6e dolt se faire sur des circuits de connexion et des enregistreurs sp6cialis6s ins- tall6s au bureau Archives, et dom~ant acc~s aux chaines de s61ection direet e/~ partir de l ' Interurbain lh off elles existent (en particulier pour le trafie h destination des zones suburbaincs et r6gionales), aux ehalnes urbaincs (provisoirement) dans les autres eas.

Par la suite, des programmes ont 6t6 6tablis po~lr des circuits de trafie terminal aboutissant h Lyon, Toulouse et Nantes. Compte tenu de ees extensions, une eommande vient d'etre pass6e pour 450 6quipe- ments de d6part des types normalis6s.

I,a Direction des Reeherehes et du Contr61e Tech- niques a d'autre part entrepris la raise au p o n t de seh6mas-types d'6quipements de d6part pour bureaux automatiques. Ces 6quipements devront permettre 6ventuellement l'appel direct par les abonn6s. I1 ne peut ~tre question bien entendu d 'un seh6ma unique, 6tant donn6 la diversit6 des instal- lations automatiques en service en France.

Enfin, des 6quipr d'arriv6e, ecmportant des earaet6ristiques aussi normalis6es que le permet la diversit6 des bureaux, ont 6t6 m:s h l '6tude pour le raecordement des circuits sur les automatiques R 6 (sans enregistreur et avee enregisteur) et Strowger de province.

Nous remarquerons h ee sujet que Ie raccorde- ment des circuits sur les chaines urbaines n'est 6vi- demment pas la solution normale, mais ee sera la seule r6alisable rapidement dans bien des cas. Par tout off il existe une ehalne complete pour l 'appel des abonn6s par les op6ratrices interurbaines, il est 6videmment bien plus rationnel que les premiers s61eeteurs aeeessiblcs aux circuits aient les m~mes lignes sortantes que les premiers s61ecteurs acees- sibles aux op6ratriees.

Signalons, pour terminer, une particularit6 in%- ressante des 6quipements normalis6s 6tudi6s par la D. R. C. T. : ils sont utilisables pour tout syst~me de signalisation, h fr6quence basse, h fr6quence vocale ou par courants porteurs, utilisant le code d6fini plus haut, avec une seule nature de signaux.

A cet effet, et movennent quelques modifications des connexions sur les jacks de raccordement, l'6mission et la r6ception des sig~aux peuvent s'effectuer :

soit en courant alternati/5 50 p : s sur les ills de ligne ;

soit en courant continu sur les m~mes ills, qui servent alors h la liaison avec un signaleur install6 h la station L. S. G. D. ;

soit enfin par le moyen de 2 Ills suppl6mentaires - - fil (( Ron ,, fil (( TR ~ )) --- qui re t ransmettent les commandes h u n signaleur local et les re~oivent de ce signaleur. Lorsqu'un signal est re,u, unc terrc cst mise par le signaleur sur le fil (( l:{ ~ )) ; lorsqu'un signal dolt gtre envoy6, une terre est mise par l'6qui- pement sur le fil (( TR ~ )) vers le signaleur.

S E M I - A U T O M A T I Q U E E T A U T O M A T I Q U E t3/t7 I l l . ESSAYS D'EXPLOIT/kTION $EMI-AUTOMATIQUE

I N T E R U R B A I N E G I~NI~RALISI~E.

L'Adminlstrat ion avait d 'autre part demand6 h deux constructeurs, la Compagnie G6n6rale de Constructions T616phoniques et l 'Industrielle des T616phones, de r6aliser des maquettes d'essais pour l'exploitation semi-automatique gdngralisde sur un r6seau comportant fi la lois des circuits exploit6s avec la signalisation h 50 p : s ct des circuits exploit6s avec les fr6quences 600 et 750 p : s recommand6es par le C. C. I. F.

Apr~s des essais satisfaisants en laboratoire, ces 6quipements ont 6t6 mis en service r6el sur un r6seau Lyon, Clermont-Ferrand, Saint-t~tienne, Valence, Neuville :

pour le syst~me 1. T., de juillet h octobre 1945 ; pour te syst~me C. G. C. T., de d6cembre 1945

mat t946. Le but de ces essais 6tait principalement de s'as-

surer qu'il est possible, sans avoir recours it des dquipements trop compliquds, d'exploiter d'une fa~on stable et avec une bonne qualitd de service, un r6seau d 'automatique interurbain utilis6 h la fois pour le trafic terminal et de transit, et cela avec un code de signaux donnant le maximum de possibilit6s aux- quelles on peut raisonnablement penser.

Le mode d'exploitation et le code de signaux impos6s par l 'Administrat ion comportaient en effet, outre ]es signalisations d6finies- plus haut pour les circuits de trafic terminal :

2 signaux de prise diff6renci6s, de fa~on h pouvoir mettre en jeu, dans un bureau d'arriv6e tel que Lyon, des chalnes de s61ection diff6rentes selon que l'appel est h destination de l 'automatique rdgional ou de l 'automatique national;

2 signaux de fin de s61ection diff6rents, corres- pondant au cas de l 'abonn6 libre et de l 'abonn6 ou du circuit sortant occup6 ; dans ce dernier cas, en outre, et lorsque l'appel 6mane d 'une op6ratrice, envoi d'une tonalit6 d'occupation locale, h laquelle pourrait ~tre substitu6e une information parl6e indiquant le bureau off l'appel n'a pu passer ;

la possibilit6 de renvoi sur op6ratrice, en cas d'oc- cupation ou de non r6ponse ;

la possibilit6 d'6change de signaux de rappel entre op6ratrices.

Nous ne pouvons entreprendre ici un expos6 complet des diff6rences que pr6sentaient les deux syst6mes, soit en ce qui concerne le code de signaux, soit en ce qui concerne les modalit6s de raccorde- ment des circuits dans les centraux. Nous indique- rons seulement les plus caract6ristiques d'entre elles:

a) Darts le syst~me C. G. C. T., l '6quipement de circuits comporte tousles 616merits n6cessaires pour calibrer et diff6rendier les signaux 6mis et pour reconnaltre les signaux recus. Dans le syst~me I. T., l '6quipement de circuit proprement dit est plus simple et un r61e important est d6volu h des organes de contr61e communs.

La premiere conception conduit 6videmment

- - 2 2 1 - -

Page 14: L’exploitation interurbaine semi-automatique et automatique

4/17 des 6quipements de circuits assez lourds, mais dont la complication n'est pas prohibitive malgr6 la com- plexit6 du code adopt6.

C'est ainsi que l '6quipement d'arrivge d'un circuit h signalisation 50 p : s comporte t5 relais dont 3 relais doubles, dont les r61es sont les suivants :

t. - - R6p~te les impulsions de num~rotation ; 2. - - Revolt le courant alternatif ; 3. - - Marque la r~ception d'un signal long ; 4 . - Marque l'arrC~t du prds61ecteur associd sur un

premier s61ecteur ; 5. ~ Marque le ddcroehage du demand6 ; 6. -- S6pare le c6t6, ligne ~) du e6t6 (~ bureau ~, lots de

la r@eption d'un signal ; 7. - - Marque l'oecupation de la direction demand6e ; 8. - - Test par le pr6s61ecteur ; 9. ~ C o m m a n d e l'61imination de cellule (le cas

~ch6ant) ; t0. ~ Command6s par cames, ddterminent l'envoi t t . i des signaux et provoquent le court-circuit 12. de la ligne apr~s chaque 6mission ; t3. - - Lib6ration par cames en cas de faux-appel ; t3". - - Marque la prise par ehercheur de rertvoi vers

l'op6ratrice ; ~4. ~ Marquent la r6eeption et la fin de r@eption t4", ~, d'un signal ; 15. 15". I Comptent les impulsions de sr, pervisiom

I X

l - d c l

A. CIIOVET [ANNA.LES DES T~:I, fXCOM~UNICATIONS

et % Le signal le plus court utilis6 dan~ le code a une dur6e T largement sup6rieure h t ; le contact s'est donc 6tabli h l 'extr6mit6 X' pendant un temps convenable.

En revanche, si le poste A 6met les fr6quences de signalisation, le signaleur S coupe la ligne au bout du temps t, et le signaleur S' n'a pas le temps de fonctionner. Si l'6mission persiste, elle est tron- conn6e sur le circuit en 6missions fragmentaires qui tn~ une dur6e au plus 6gale h t et qui demeurent inettqcaces.

Ce syst~me 6rite les complications des c( circuits de garde ~) dont nous avons parl6 plus haut et s'est av6r6 d'une s6curit6 absolue, mais il pr6sente plusieurs inconv6nients. Le temps t dolt etre choisi suffisamment long pour qu'il soit extr6mement improbable que les deux fr6quences de signalisation soient simultan6ment pr6sentes dans la voix (avec un niveau suffisant pour impressionner les signa- leurs) pendant un temps sup6rieur h t : sinon chaque fois que le fair se produirait, une ou deux syllabes seraient inintelligibles. Le signal ~( court ~ devra d~s lors avoir une dur6e de l'ordre de 200 millisecondes, et le signal ~c long ~ de pros de ] seconde. D'autre

i X '

. . . . . . . .

]?~I G. 2 .

Pour all6ger les contacts de relais et faciliter la recherche des d6rangements, un commutateur rotatif, jouant le r61e de combineur, fait partie de l '6quipement.

L'6quipement d 'un circuit sp6cialis6 arriv~e de l 'Industrielle des T616phones ne comporte que 7 relais, mais certaines complications se retrouvent 6videmment darts les circuits suivants et l'enre- gistreur d'arriv6e.

b) Un dispositif original cst utilis6 sur les circuits h fr6quence vocale du syst~me C. G. C. T., pour 6viter les fonctionnements intempestifs par la voix, apr~s l '6tablissement de la communication. Le prin- cipe en est le suivant (fig. 2) :

Le signaleur S, mont6 en d6rivation h chaque extr6mit6 du circuit, agit sur 2 contacts inter- rupteurs i 1 et i s et sur un contact s qui 6tablit le circuit local de signalisation. Les contacts i I et i S sont interrompus au bout d 'un certain temps t et le contact s est ferm6 au bout d 'un temps 16gb.rement sup6rieur (ce retard n'est 6videmment introduit qu'apr~s la phase de num6rotation).

Lorsqu'un signal dolt gtre 6mis par l 'extr6mit6 X par exemple, le g6n6rateur E est branch6 sur Ie circuit pendant le temps voulu par les contacts e 1

part, le signaleur dolt n6cessairement ~tre mont6 h c6t6 de l '6quipement de circuit, puisque le signal de fin de num6rotation doit modifier ses conditions de fonctionnement.

c) Le code de signaux comporte certaines diff6- rences : par exemple le signal de prise (( Nationale ~) est constitu6 par deux impulsions br~ves dans le syst~me C. G. C. T, par une impulsion longue dans le syst~me I. T. ; le signal de raccrochage du demand6 est constitu6 par une seule impulsion br~ve dans le premier syst~me, par un train d'impulsions dans le deuxi~me, etc.

D'autre part, dans le cas de la signalisation h fr6quence vocale, tous les signaux 6mis jusqu'h la fin de num6rotat ion dans le code C. G. C. T. (phase o~ l 'on pent se pr6munir contre les d6clenchements h la voix, comme on l 'a vu plus haut) sont constitu6s par une fr6quence pure, conform6ment d'ailleurs aux recommandations du C. C. I. F. ; tandis que dans le code I. T., tous les signaux sont constitu6s par le m61ange des deux fr6quences.

d) Darts les 6quipements r6alis6s par la C. G. C. T., en cas d'appel d 'une op6ratrice B ou de renvoi sur diff6r6, la ligne d'appel du meuble se relic directe- ment par chercheur h l '6quipement de circuit, les

222 - -

Page 15: L’exploitation interurbaine semi-automatique et automatique

t. 1, n o 10, 1946] L E X P L O I T A T I O N I N T E R U R B A I N E

organes s61ecteurs 6tant lib6r6s. Dans les 6quipe- ments r6alis~s par l 'I. T., la liaison avec les op6ra- trices s'effectue par l ' interm6diaire du premier s61ecteur d'arriv6e.

e) Enfin les 6quipements r6alis6s par r I . T. pour le r6seau de Lyon comportaient la commutation 4 ills g6n6ralis6e, dont nous avons laiss6 entrevoir plus haut les possibilit6s.

Les r6sultats obtenus avec les deux syst6mes, rant en exploitation courante que lors des essais syst6- matiques effectu6s par la D. R. C. T., ont 6t6 tr~s satisfaisahts. Le pourcentage de fautes imputables aux 6quipements s'est av6r6 tr~s faible et des rende- merits tr6s 61ev6s - - de l'ordre de 20 uhit6s ~ rheure charg6e et mgme davantage - - ont 6t6 obtenus d'une fa~on courante.

I1 ne faudrait cependant pas en conclure que les probl~mes techniques de rexploitat ion automatique g6n6ralis6e sont r6solus.

D'une part les r6suhats obtenus sur un r6seau d'essais ne sont pas d6cisifs, ; il a fallu utiliser les circuits suivant des consignes rigoureuses et confier leur exploitation ~ des op6ratrices sp6cialis6es : certains incidents susceptibles de se produire sur des (~ faisceaux )) exploit6s en eommun ne pouvaient apparaltre.

D'autre part, il ll'est pas stir qu 'un c( code de s ignaux , aussi complexe soit d6finitivement adopt6 : les signaux de transfert sur op6ratrice et de rappel, en particulier, pourraient n'~tre pas retenus.

Enfin et surtout, il ne semble pas que le choix des fr6quences 600 et 750 p : s s'av~re ell d6finitive le meilleur, tout au moins sur notre r6seau national. Des essais ont 6t6 r6cemmeht entrepris par la D. R. C. T. avec la fr6quence 2 000 - - qui permettrai t d'utiliser exactement les m~mes types d'6quipe- ments que pour les circuits h 50 p : s, sauf en ce qui concerne l 'adjonction d 'un signaleur - - et peut- gtre est-ce darts cette vole que s'orientera la tech- nique fran~aise, tout au moins jusqu'~ ce que des syst~mes ~ fr6quences nmltiples, permet tant une num6rotation plus rapide, soient au point.

I V . PROGRAMME D'APPLICATION IMMI~DIATE DES

PROCI~D]~S D'EXPLOITATION INTERURRAINE ENTII~ ~

REMENT AUTOMATIQUE.

L'extension des m6thodes d 'exploitat ioa inter- urbaine enti~remeht automatique - - d'abonn6 abonn6 - - au-delh des quelques groupements d'au- tomatique r6gional actuellement en service suppose, comme nous rayons vu, rexistence pr6alable d'un plan coh6rent de hum6rotation g6n6rale des abonn6s. Mais, tout au moins dans la mesure off l 'on admet que les taxes multiples seront enregistr6es au compteur, elle ne demande pas d'autres 6tudes tech- niques nouvelles que celles qui sont n6cessaires pour rexploitat ion semi-automatique.

L'Administrat ion e s t r6solue ~ s'engager darts cette vole, au fur et h mesure des possibilit6s qu'of-

S E 3 I I - A U T O M A T I Q U E ET A U T O M A T I Q U E t5/17 frira la raise ell service de nouveaux eentraux, pour toutes les relations entre ccntres importants entre lesquels existe un fort eourant de trafie, et chaque fois que la taxe unitaire applicable he d6passera pas 8 ou 9 fois la taxe locale.

C'est ainsi que le nouveau Central command6 pour Rouen a 6t6 pr6vu pour l ' interconnexion auto- matique avec Le Havre et Paris ; celui qui va gtre command6 pour Montpellier est pr6vu pour l 'inter- connexion automatique avec Nimes et B6ziers.

Le Central R6gional, projet6 pour Lyon, com- portera l'intercorinexion automatique avec Saint- ~t ienne et routes possibilit6s pour r interconnexion automatique avec d'autres centres lorsque ceux-ei seron~ pourvus d 'autocommutateurs .

Enfin il a 6t6 d6cid6 de donner darts les moindres d61ais aux abonn6s de Paris la facuh6 d'obtenir au cadran ceux de Lille-Roubaix, de Rouen, de Fon- tainebleau. Pour ne pas subordonner cette r6alisa- tion aux t ra+aux assez importants que n6cessiterait dans tous les centraux l 'utilisatioh du pr6fixe c( 16 ,) de l ' Interurbain National, une num6rotation pro- visoire sera adopt6e. Elle comportera l'emploi de pr6fixes de s6rie h 3 caract~res (donc pouvant gtre re~us et traduits par les enregistreurs actuels) com- mencant par 9 : " l ' abonn6 qui a ~ rAnnuaire le num6ro Lille 543 87 par exemple sera obtenu en envoyant 9.L.5. 43.87.

L'6tabllssement par vole enti~rement automa- tique des communications interurbaines demand6es h partir des Centraux en service obligera h des modi- tications et adjonctions importantes :

l ~ D'une faqon g6n6rale, la nouvelle num6ro- tation(( r6gionale ,) n6cessite la mise en oeuvre d'en- registreurs-traducteurs. A l'occasion d ' importantes . extensions, ces organes vont gtre introduits dans les r6seaux de Lyon, Saint-~tienne, Toulouse ; signa- lons que dans ces deux derniers r6seaux, elle s'ac- compagne de la mise en service d 'un 6rage de s61ec- teurs suppl6mentaires associ6s aux enregistreurs. Dans d'autres cas, on pourra peut-gtre 6viter l'ins- tallation d'enregistreurs rant qu'il n 'y aura qu'un ou deux bureaux eorrespondants obtenus par l'au- tomatique, mais de telles possibilit6s sont forc6- ment tr~s limit6es.

2 ~ Des 6quipements sp6ciaux pour la taxation multiple doivent gtre ajout6s en des points conve- nables des chalnes d'organes de s61ection.

Un 6quipemeht de taxation muhiple comporte, en principe, un ensemble d'organes destin6s h enre- gistrer le multiple de taxe applicable, et une minu- retie permet taht rehvoi,, toutes les 3 minutes, du hombre d'impulsions de comptage voulu.

De plus, la retransmission de ces impulsions au compteur' du demandeur n6cessitera g6n6ralement des modifications ou adjonctions aux 6quipements existants : c'est ainsi que lorsqu'on a mis en service les premiers bureaux automatiques d.ans la zone r6gionale de Paris, il a fal/u modifier tousles circuits de connexion de tous les centraux urbains et sub-

- - 223 - -

Page 16: L’exploitation interurbaine semi-automatique et automatique

t6/17 urbains. Dans les r6seaux Strowger ou R6., les modi- fications n6cessaires sont moins impor tantes .

Mgme dans les cen t raux qui font par t ie de zones d ' au toma t ique R6gional et off lc comptage multiple 6tait d6jh pr6vu ~ r6gion de Lil le-Roubaix, C6te Basque, C6te d 'Azur, etc., l ' augmenta t ion du nombre de ~, cas ~ de t axa t ion diff6rents obligera en g6n6ral "h appor te r aux installat ions certaines modifications.

3 ~ La sortie vers l'c~ In terurbain au tomat ique National >~ par envoi du pr6fixe cc 16 ,~ donne lieu certaines difficult6s, en part ieuller dans les r6seaux 6quip6s d6jh avec enregis t reurs . Pour diminuer l ' impor tance des modifications et adjonetions n6ces- saires, il a 6t6 admis que l 'abonn6 demandeur , apr~s avoir compos6 le ~ 16 >>, devrai t a t tendre la r6cep- t ion d 'une deuxi~me tonali t6 avan t d ' envoyer les ehifl'res suivants .

Nous nous sommes efforc6 de pr6senter, dans ce t rop href expos6, les pr incipaux aspects des pro- blames d 'exploi ta t ion et de technique que posent l ' in t roduct ion syst6matique, puls la g6n6ralisation des m6thodes de commuta t ion au tomat ique dans le r6seau interurbain d 'un terri toire nat ional aussi 6tendu que le terri toire fran~ais.

A. C H O V E T [ANN&LES DES TI~LI~COMMUNICATION$

Malgr6 toutes les diffcult6s reneontr6es et malgr6 l 'insufflsance actuelle ~ que nous esp6rons momen- tan6e - - de nos moyens pour les r6soudre, nous sommes persuad6 que les ann6es qui von t venir verront se r6aliser cette t rans format ion et que le service t616phonique interurbain en sera consid6- rab lement am61ior6 en m~me temps qu'assm'6 dans des conditions plus 6conomiques.

Mais, jus tement parce que de tels r6sultats peuvent et doivent 16gitimement ~tre escompt6s, il faut se garder de r6alisations hfitives, dispers6es et ne faisant pas appel h un mat6riel et h une technique 6prouv6s. I1 faut , d ' au t re part , bien eomprendre qu'ils ne seront obtenus que si les nouvelles instal- lations sont non seulement r6alis6es, mais entre- tenues avec le plus grand soin. L'am61ioration des conditions actuelles de fonct ionnement de hien des cent raux automat iques , l 'ohtent ion du personnel d 'entre t ien n6cessaire seront des conditions pr6a- lables absolument indispensables.

Nous voudrions h la fois avoir fait par tager au lecteur notre foi dans l ' avenir de ces m6thodes, et lui avoir fai t comprendre que leur introduct ion ne pourra 6tre que progressive et qu 'un peu de patience est n6cessaire.

ANNEXE I

PRO JET DE NUMI~ROTATION DES DI~,P.SLRTEMENTS DU PUV-DE-DoME ET D E L'ALLIER

1 ~ Puy-de-'D6me Clermont urbain . . . . . . . . . . . . . Clermont 1 Cle'_'mont banlieue . . . . . . . . . . . . Clermont 2 Clermont rural . . . . . . . . . . . . . . . . Clermont 3

(y compris groupe de Pon- taumur) . . . . . . . . . . . . . . . . . . Clermont 4 '

Ambert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ambert 5 ~

La Bourboule . . . . . . . . . . . . . . . . . Bourboule 6 Ch~itelguyon . . . . . . . . . . . . . . . . . . Clermont 7

ou Riom 2 ~ ou Ch~telguyon 7

Issoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . lssoire 1 Le Mont Dore . . . . . . . . . . . . . . . Mont Dore 8 Riom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Riom t Saint-l~loy les Mines . . . . . . . . . . . Clermont 8 Saint-Gervais d'Auvergne . . . . . Clermont 9 Thiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Thiers 3

2 ~

Moulins urbain . . . . . . . . . . . . . . Moulins 1 Moulins rural . . . . . . . . . . . . . . . . Moulins 2 Bourbon l'Arch~imbault . . . . . . . Moulins 5 Commentry . . . . . . . . . . . . . . . . . Commentry 0 Dompierre sur Besbre . . . . . . . . Moulins 6 Gannat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vichy 4 5

ou Gannat 2

Lapalisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lapalisse l Montlu~on urbain . . . . . . . . . . . . Montluqon 8 Montlu~on rural . . . . . . . . . . . . . Montlu~on /~ Saint-Pour~ain-sur-Sioule . . . . . Vichy 5 s

ou Moulins 9

Varennes-sur-Allier . . . . . . . . . . . Varennes 6 Vichy urbain . . . . . . . . . . . . . . . . . Vichy i Vichy rural . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vichy 2

Observations 1 Si Pontaumur est maintenu comme.

centre de groupe, les op6ratrices de Clermont devront discriminer le chiffre des mille pour l 'acheminement.

~Ambert est une ville connue qui a, d 'autre part, des liaisons dircctes avec Mont- lu~on et Thiers. ll convient de lui laisser son indicatif.

3 Chfitelguyon a des liaisons directes TG avec Clermont. G6ographiquement, cepen- dant, un indicatif c~ Riom ~, serait plus logiqu~ qu'un indicatif ~ Clermont ~,. On peut aussi lui conserver son indicatif naturel.

4 Chiffres I et 2 rbserv6s h Vichy, voir ci-apr~s.

Observations (5) Gannat d6pend pour son TG de

Clermont avec lequel il a et conservera des liaisons directes. On ne peut lui donner un indicatif, cc Clermont ~>, faute de disponibi- lit4s ; g:ographiquement, l 'attribution d'un indicatif ~ Vichy ,~ est logique. On peut aussi lui conserver son indicatif naturel.

6 Ce bureau a des liaisons TG ~ la lois sur Moulins et sur Viehy.

N.-B. : Moulins 0 demeure disponible, si on le juge opportun, pour Bourbon-Lancy dans la Sa6ne-et-Loire, qul d4pend de Moulins pour son TG.

- - 224

Page 17: L’exploitation interurbaine semi-automatique et automatique

t. 1, n ~ 10, 19461 L ' E X P I - O I T A T I O i N I N T E R U R B A I 1 N E S E M I - A U T O M A T I Q U E E T A U T O M A T I Q U E t7/t7

ANNEXE II

S I G N A L I S A T I O N SUB LES CIRCUITS DE TRAFIC TERMINAL

Bureau de d@art

Extinction des lampes d'inoecupation Envoi

d'une 1MPULS10N DE PRISE

Allumage de la lampe de cadran

1. Enfichage

100 ms

100 ms

Bureau automatique d' arrlv$e

Prise d'un enregistreur ou d'un premier s~lecteur

Envoi d'une IMPULSION D'INVITATION

A TRANSMETTRE

Envoi des TRAINS D'IMPULSIONS

DE NUMI~BOTATION

2. Num~rotatton

66 ms

_l-I_R_ _I--I_FI_ 33 ms

Sglection et prise de l'abonn~ demand~ Retour d' appel

ou occupation suivant le cas

Extinction de la lampe de supervision

3. D~crochage

Envoi d'une IMPULSION DE SUPERVISION

Allumage de la lampe de supervision

4. Raccrochage

100 ms

J-I.__l--I__l-i 250 ms

Enpoi d'un TRAIN D'IMPULSIONS

DE SUPERVISION

Envoi d'une IMPULSION DE RAPPEL

5. Rappel du demandd

I00 ms I

I-I__ Arr~t de l'envoi des .altern$es

Envoi du eourant d'appel sur la llgne du demand~

Envoi d'une IMPULSION DE LIBI~BATION

Rallumage de lampes d'inoccupation

6. D~fichage

400 ms ] Lib$ration des organes

de la chafne automatique et du circuit

7. Faux appel, appels incomplets , etc.

100 ms

Extinction de la lampe de cadran _1--1 _ _ ] - - [ - - I - - ~ - 250 ms

LibJratlon des organes de la chalne automatique

T]~LI~COMMUNICATIONS ~ 2 ~ 5 ~ 2