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L'histoire oui mais quelle histoire? Author(s): Wamba-Dia-Wamba Source: Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines, Vol. 18, No. 1 (1984), pp. 61-65 Published by: Taylor & Francis, Ltd. on behalf of the Canadian Association of African Studies Stable URL: http://www.jstor.org/stable/484991 . Accessed: 12/06/2014 21:02 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Taylor & Francis, Ltd. and Canadian Association of African Studies are collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines. http://www.jstor.org This content downloaded from 91.229.229.212 on Thu, 12 Jun 2014 21:02:34 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

L'histoire oui mais quelle histoire?

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L'histoire oui mais quelle histoire?Author(s): Wamba-Dia-WambaSource: Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines, Vol.18, No. 1 (1984), pp. 61-65Published by: Taylor & Francis, Ltd. on behalf of the Canadian Association of African StudiesStable URL: http://www.jstor.org/stable/484991 .

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L'histoire oui mais quelle histoire?

WAMBA-DIA-WAMBA

L'histoire dira un jour son mot, mais ce ne sera pas l'histoire qu'on enseignera i Bruxelles, Paris, Washington ou aux Nations Unies, mais celle qu'on enseignera dans les pays affranchis du colonialisme et de ses fantoches. L'Afrique ecrira sa propre Histoire et elle sera, au Nord et au Sud du Sahara, une Histoire de gloire et de dignite.

Patrice Emery Lumumba, Lettre a Pauline

En 1976, un historien zai'rois, (Tschimanga wa Tshibangu 1976, 7) presente ainsi

l'unique manuel d'histoire du pays a cette epoque:

Qu'est-ce que l'histoire? L'histoire est une discipline qui etudie dans la mesure du possible l'ensemble du passe d'une societe humaine. Quel interet presente l'etude de l'histoire? L'etude de l'histoire permet de connaitre comment ont vecu nos ancetres. (.. .) Par consequent, nous comptons diviser ce travail en trois grandes parties. Tout d'abord nous etudierons les grandes entites territoriales avant la colonisation, ensuite nous analyserons le phenomene colonial et enfin nous aborderons l'etude de l'histoire de notre pays apres l'independance.

N'y aurait-il rien de different dans l'histoire du Zaire par rapport 'a celle des autres que le contenu? Suffit-il d'etre zairois et historien de formation pour l'crire? On a bien

l'impression que pour l'auteur, a un certain moment historique, les Belges etaient aussi nos "ancetres". La scientificit6 de l'histoire en tant que discipline et le statut politique de cette scientificite ne sont meme pas examines. L'histoire risque alors de n'etre qu'un inventaire des traces laissees par 1' "Homme" sur un territoire donne. Quelle est pour nous, la signification d'un inventaire dont la periodisation gravite autour du phenomene colonial?

Theophile Obenga (1977) etudie 'a son tour le passe du pays du point de vue "negro- africain " de l'ecole de pensee de Cheikh Anta Diap. J'ai deja eu l'occasion d'analyser ce livre au sous-titre revelateur Civilisations traditionnelles et culture moderne (Bazuni- mu-Nsi, 1978). L'histoire de la culture africaine serait ainsi un mouvement d'eloigne- ment de la civilisation negro-africaine-egyptienne aboutissant, par l'entremise des elements "paleontologiques" permanents (Obenga 1977), a un retour prochain.

Contre l'ethnocentrisme occidental, continuite de la pensee greco-latine (Gatore- Oswald 1977), on pose la question pertinente, "qu'est-ce que la realite africaine; d'oui peut-elle etre le mieux saisie?"

L'authentification africaine (Abdel-Malek 1972, 48) de la science sociale exige d'etre realise a partir d'un horizon apte a fonder sa positivite. Si, en effet, la donnee cono-

mique qui informe l'conomie politique cautionne l'exploitation des societes non-occi- dentales, l'economie politique peut-elle orienter correctement leur developpement? Ainsi l'Africain se sent etranger 'a la science sociale qui pretend le saisir. L'autre ne voit

pas ou fait taire la realite vecue par l'Africain; de plus l'Africain voit et thematise la realite de l'Autre que ce dernier ignore ou souhaite ignorer. Y-a-t-il un point d'ancrage

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pour saisir la realite africaine dans la totalite mondiale; un point d'oui la realite mondiale pourrait etre apprehendde dans sa singularite sans tomber dans le reductionnisme falsifi- cateur?

La these de l'anteriorite des civilisations negres, dont part Obenga, offre des reponses a certaines questions soulevees. Toutefois, elle se limite ta la lutte ideologique contre

l'ethnocentrisme occidental. Elitiste, ce travail met l'accent sur les structures d'ordre politique: "nation", "systeme de parente", "structure familiale", et affirme le primat ontologique de la structure centralisante, ou unifiante, de l'ordre etatique. Toute forme de sa desintegration est alors conque comme une desintegration de civilisation. Partant du point de vue du primat de la theorie, conque comme condition a priori de la pratique du peuple, I'alienation africaine devient fonction de l'eloignement de l'Africain du savoir negro-africain-egyptien.

Le remarquable travail theorique de refutation erudite des mensonges de l'europeo- centrisme ne debouche pas sur une theorie revolutionnaire de la liberation reelle du peuple africain. Au contraire, un renforcement des structures a caractere etatique se profile a travers la materialisation de 1"' "unite culturelle" que constitue le projet d'Etat federal d'Afrique.

Aujourd'hui encore, I'histoire de l'Afrique part des points de vue des esclavagistes ou des imperialistes, donc de celui de la permanente defaite des peuples africains. Au "centre" la vision de la defaite de la "peripherie" emprunte le point de vue de

l'expansion mercantiliste et imperialiste europeenne, ou encore se limite essentiellement au developpement de forces productives. Le debat autour de L'Histoire de l'Afrique Noire (Bernstein 1975) a mis en evidence les difficultes dont je parle: la periode dite pre-coloniale est souvent deduite a partir des suppositions theoriques et ideologiques ou construite par simple raisonnement analogique. L'africanisme qui tente de s'attaquer ~ ces points de vue n'est bien souvent qu'une tentative de plaquer l'adjectif 'africain" a un contenu sans africanite historique.

Le problemrrie est de savoir ce qu'est le point de vue authentiquement africain. I1 ne suffit pas d'etre physiquement africain pour tenir un discours authentiquement africain, c'est-a-dire engage en faveur de la liberation nationale complete. L'Africain lui-meme demeure encore: " ... le virtuose capable de reciter ce qu'il ne comprend pas, d'affirmer ce a quoi il ne donne pas son assentiment le plus intime. I1 peut jouer tous les roles, donner la reponse qui fait plaisir, raisonner de la faqon qu'on attend, en appeler a

l'objectivite, bref il est a meme d'observer les regles du jeu, a la perfection". (Boulaga 1977, 177). On sait bien que la toponymie zairoise actuelle provient en partie d'erreurs d'audition des explorateurs et colonisateurs, mais on continue a l'affirmer authentique- ment africaine. Ainsi on nous repete ce que nous savons etre faux: "le nom authentique du fleuve est "Zaire" et celui de la ville de Leopoldville est "Kinshasa"! C'est agir comme certains virtuoses negres colonises qui allaient jusqu'a imiter dans leur langue maternelle le mauvais accent (expression d'incompetence linguistique) des europeens. Parler comme un blanc, c'est-ia-dire comme une autorite, c'est devenir superieur aux humbles indigenes!

L'independance politique, bien qu'etant une des conditions prealables pour une coupure epistemologique, ne garantit pas la realisation effective de cette coupure, comme semble le croire Laurent Monnier (1971, 13-23). Dans le domaine "des faits de connaissance" du Zaire cette coupure doit tre expliquee autrement que par le simple

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appel a l'independance politique. La notre, non seulement ne remet pas en cause la domination imperialiste mais reproduit la logique coloniale des forces en presence. Ainsi elle n'est qu'une solution partielle a la contradiction opposant le peuple colonise 'a la domination coloniale. Si, effectivement, les luttes anti-coloniales populaires s'etaient terminees par une defaite politique des masses populaires, d'oui viendrait cette "coupure epistemologique" dans les "faits de connaissance?" II reste a prouver que le passage des formes ideologiques coloniales a celles neo-coloniales constitue (ou est resultat d') une "coupure epistemologique." A titre d'exemple de formes ideologiques neocoloniales citons le slogan: "I'Afrique aux Africains"; comme s'il suffisait d'etre africain pour servir les vrais interets de l'Afrique. Et a l'epoque des luttes des classes dans le contexte des luttes imperialistes hegemoniques, on doit poser la question "quelle Afrique?"

Y-a-t-il vraiment eu une interversion des places; qu'est-ce qui aurait force les colonia- listes a ceder la place qu'ils occupaient et a qui? N'est-ce pas une fraction du peuple colonise qui est parvenue a occuper les places colonialistes sans pour autant modifier fondamentalement (sur le plan qualitatif) la structure coloniale? L'intervention des masses populaires introduisait une force qualitativement differente dans la confrontation colonises/colonisateurs et forqait ces derniers a ceder leur place. 11 reste a analyser comment, dans le processus d'accentuation de la contradiction entre le peuple congolais et la domination imperialiste, a pu emerger et prendre le pouvoir la fraction qui s'avera non antagoniste a cette domination. "L'interversion des places est bien ce qui periodise une histoire, mais l'affirmation differentielle de la force est ce qui determine le contenu effectif de chaque periode, saisie dans son essence, c'est-8a-dire dans ce qu'elle porte au jour de la periode a venir." (Badiou, 1975, 110).

Quelle est la difference effective entre le contenu de notre "independance politique" et celui de l'"indirect rule" du colonialisme britannique? Est-ce une revolution bour- geoise, comme l'affirme Nzongola (1970), qui separe le Congo Belge du Congo independant?

La problematique de la transformation des rapports de production (et donc des classes) du Congo Belge au Congo independant reste a clarifier. La nature de ces rapports qui se materialisaient en "independance politique" expliquait la reproduction simple au poste de commandement de la "science coloniale"

Pourquoi, aujourd'hui au Zaire, la simple reproduction annuelle de la fete du 30 juin est-elle devenue un probleme? Quelle est la nature de ce qu'on nomme "la crise congolaise?" Et surtout quelle a ete la nature de sa resolution? Pourquoi une telle "resolution" semble-t-elle reconduire notre pays vers une "semi-colonisation?" La crise etait-elle une succession de conjonctures historiques de defaite des masses popu- laires congolaises? Est-elle au contraire le resultat de l'incapacite (de quelle nature?) de la classe dirigeante (et laquelle?) d'exercer et de renforcer sa dictature de classe? La crise serait alors une victoire des masses congolaises, certes une victoire partielle etant donne leur incapacite presente de renverser la classe dominante.

Tout regime, ou presque, qui a emerge au Congo-Zaire depuis sa creation par l'imperialisme, a decrit le regime le precedant comme l"'I poque des tenebres et du chaos." L'Etat Independant du Congo pretendait apporter, au "coeur des tenebres", la "civilisation." Le Congo Belge affirmait poursuivre "l'oeuvre civilisatrice" en corri- geant l'arbitraire et la violence. La Republique du Congo se donnait pour but de promouvoir la liberte et l'autodetermination reelle en supprimant l'esclavage colonial.

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Etait-ce Lumumba qui avait invite le Roi des Belges aux festivites de l'Independance ou bien ce dernier qui avait invite Lumumba aux ceremonies de la defaite des masses populaires? Pour l'actuel regime zairois, il n'y avait eu, avant son avenement, que chaos. La desintegration de l'Etat colonial assommee par le peuple, serait-elle pour le regime, qui voudrait reconduire l'Etat colonial, un chaos? Pouvait-on construire un Etat national populaire sans destruction de l'Etat colonial?

Certains affirment que la destruction du regime actuel, dans les conditions de la soi-disante faiblesse des mouvements de l'opposition, n'apportera que le chaos et les jacqueries (Weiss, 1978), L'Etat colonial serait-il alors l'incarnation de l'ordre, mais de quel ordre et au profit de quelle classe? La formation sociale congolaise d'aujourd'hui se reduit-elle a l'ordre de l'Etat colonial? Sinon, pourquoi la periodisation de son histoire a partir de la rationalite propre a l'Etat colonial? N'est-on pas sur un fil de rasoir raciste? Dans le cas contraire, pourquoi reduire l'histoire de la formation sociale congolaise a l'etablissement de l'Etat colonial, a sa desintegration, a sa reconduction et a son renforcement?

Dans la "crise congolaise", I'Etat colonial etait-il en crise, puisqu'il ne pouvait pas servir a &tablir une dictature de classe populaire, ou etait-ce la direction politique du mouvement anti-imperialiste congolais qui etait en crise? Dans le deuxieme cas, l'inde- pendance ne fut qu'une rupture dans la continuite de la reproduction des rapports sociaux coloniaux. Mais si, comme le dit Michel Aglietta, (1976, 17) "les periodes de crise sont des periodes d'intense creation sociale" et que "la sortie de la crise est toujours une transformation irreversible du mode de production", l"'"inflation" des mouvements d'opposition contre l'Etat colonial n'est peut-etre pas une mauvaise chose. La nature de la "crise congolaise", que C. Young (1978) trouve permanente, merite d'etre etudi'e plus en detail.

Plusieurs analyses identifient implicitement la structure de l'Etat colonial comme l'invariant fondamental du systeme social congolais. La reproduction de cet invariant fondamental n'etant pas mise en cause lors de la "crise congolaise", le mouvement revolutionnaire congolais fut incapable d'exploiter la situation. Cette hypothese merite d'etre examinee avant de fonder toute periodisation sur l'Etat colonial et sa crise car ce dernier critere justifie l'intervention imperialiste comme mecanisme ultime de regula- tion.

Parmi les dirigeants de l'opposition, Monguya Mbenge (1977) prefere l'6poque coloniale au regime Mobutu puisqu'il part de, et utilise, la rationalite inscrite dans la structure de l'Etat colonial. Cleophas Kamitatu (1972 et 1979) accorde sa preference a l'epoque imaginaire du communalisme d'avant la colonisation. Kibwe Tcha-Malenge (1976) subordonne l'analyse de la strategie politique revolutionnaire du peuple a celle de la strategie imperialiste des luttes d'hegemonie au Congo. Et pourtant il s'agit de saisir l'articulation entre l'histoire objective (le fait que nous sommes a l'6poque de I'imperia- lisme), I'histoire des luttes anti-imperialistes et ouvrieres du peuple congolais et I'histoire du developpement au Congo de la theorie revolutionnaire.

La periodisation de Nzongola Ntalaja (1970, 1976, 1978) ne me semble pas satisfai- sante non plus. Elle se base sur des analogies formelles: periode pre-coloniale, periode coloniale, revolution bourgeoise, la democratie bourgeoise parlementarienne, la crise d'Etat et l'actuelle dictature bonapartiste. L'articulation de diverses luttes (economique, politique, ideologique et theorique) et la domination/determination de l'une d'entre

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elles, constituent l'essence des conjonctures historiques successives des luttes des classes; cependant elle n'est jamais analysee concretement. La primaute du politique ne

peut etre saisie qu'a travers l'analyse de l'histoire concrete de l'articulation du politique a

l'economique, a travers l'analyse du processus contradictoire de generalisation du

rapport salarial et de stratification des classes sociales.

La perspective historique qui exclut les masses congolaises comme sujet de l'histoire congolaise conduit a la recherche d'un nouveau heros, prodige de la nature, produit independamment les luttes populaires. Elle tend, bien souvent, non a organiser et mobiliser les masses congolaises mais a les intimider et a les demoraliser. Cette croyance au role providentiel du heros pousse certains membres de l'opposition, en quete du sceptre qu'ils jugent devoir leur revenir, a pref6rer les anti-chambres de Washington, Paris, Bruxelles ou Moscou, au travail politique aupres des masses populaires. Les questions imperieuses pour la victoire de la lutte de liberation nationnale qui obligent a chaque etape, a definir les amis et les ennemis du peuple congolais et a connaitre a partir de quelles categories sociales congolaises on peut les determiner, ne sont meme pas abordees. Peut-on transformer, alors qu'elle fut au depart uniquement geopolitique, une entite, crdee pour repondre aux besoins economiques de l'Occident en une formation sociale auto-centree?

Si on continue a pretendre que le peuple africain du Zaire n'est capable de rien, il faudra, encore une fois, faire appel a l'imperialisme. Ce n'est pas n'importe quelle histoire qui peut enseigner quoi faire!

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