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EHESS L'Homme et la Femme dans la morale calviniste by André Bieler Review by: F. G. D. Archives de sociologie des religions, 8e Année, No. 16 (Jul. - Dec., 1963), pp. 162-163 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30127557 . Accessed: 12/06/2014 21:04 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sociologie des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.108.60 on Thu, 12 Jun 2014 21:04:00 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

L'Homme et la Femme dans la morale calvinisteby André Bieler

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EHESS

L'Homme et la Femme dans la morale calviniste by André BielerReview by: F. G. D.Archives de sociologie des religions, 8e Année, No. 16 (Jul. - Dec., 1963), pp. 162-163Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30127557 .

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

Cet ouvrage brudit est destin6 B tous ceux qu'int~ressent les origines et le rayonnement d'une grande experience spirituelle. Utile un large public dont il corrigera les opinions vulgaires sur le pessimisme et la passivit6 du bouddhiste, il constitue pour les historiens des religions et des philosophies une somme originale; enfin, il stimulera les r6flexions et la curiosit6 des sociologues, si mal informis (malgr6 de grands initiateurs), sur les structures et la vie religieuse de l'Extr6me-Orient.

Des institutions, la place est moindre que celle de la pensde, dans ce monument. Tel chapitre sur le monachisme tibbtain ou sur les h6pitaux du Cambodge fait entrevoir, dans une brillante lueur, une organisation sociale et juridique sur laquelle nous ne cessons de demander pleine lumibre.

Quant k la vitalit6 du bouddhisme, quelle religion (ou quelle philosophie) s'est plus souplement adapt~e aux soci~t~s oh elle s'est r~pandue ? De l'Inde au Japon ou B l'Indo- nasie, quel parcours ! Et quelles rencontres! Celle des religions et des magies archaiques, dont I'orthodoxie primitive subira les r6sistan- ces on la contamination. Plus tard, la concur- rence de l'islam. Comme l'islam, le bouddhisme est impermbable aux influences chritiennes et les nations chr~tiennes ne donnent au bouddhisme que des ttmoignages individuels de sympathie.

L'interaction du pouvoir politique et du bouddhisme s'exerce en traits de feu, sous des empereurs fervents, qu'une inspiration mysti- que d~tourne de la guerre et qui rendent au bouddhisme son 6tat premier. Plus passion- nants & observer parce que plus 6tendus et plus profonds sont les mouvements populaires. Sans doute n'avons-nous point pour les mesurer autant de crithres que dans le catho- licisme. Mais nous savons qu'il y a eu des 6poques de ferveur, ohi l'on construisait des pagodes, oh les vocations monastiques affluaient, of les phlerinages attiraient des foules et d'autres oft les pagodes s'effondraient, les monastbres se vidaient, les lieux sacrbs 6taient deserts. Voici un quart de sidcle, traversant les pays bouddhiques, j'btais, comme tous les voyageurs, frapp6 par I'appa- rente torpeur du bouddhisme en Cochinchine, au Tonkin, en Chine. Voici que ce volume confirme ce que des t~moins nombreux nous ont rvl~16 : le bouddhisme renait en Cochin- chine, au Tonkin, en Chine. Ces deux phdno- mbnes du d~clin et de la renaissance nous pouvons en 6tudier les signes et les causes. Le nationalisme parait une cause majeure: comme en certains pays chr~tiens, la religion traditionnelle manifeste la personnalit6 d'une

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nation r~solue f s'affirmer en face de I'6tranger hostile, mbfiant ou protecteur >. On ne sau- rait exclure une impulsion purement spiri- tuelle: la protestation contre le matbrialisme du monde moderne et le d~sir de purifier croyances et pratiques des bhikku et des laics.

La revue France-Asie nous rend un 6minent service en nous donnant I'occasion et les moyens de r6flJchir sur des problkmes qu'elle traite avec constance et comp6tence, pour notre profit.

G. L. B.

113 BIELER (Andr6). L'Homme et la Femme dans la morale calviniste. Genive, Labor et Fides, 1963, 160 p. (Preface de Madeleine Barot).

M. A. B., calvinologue bien connu, nous prbsente un nouvel aspect de la pensbe de Calvin, son 6thique quant aux problimes de la Femme et de l'Homme. II1 replace tout d'abord la morale de Calvin dans son cadre historique et attire l'attention sur la crise morale de la fin du Moyen-Age; on ne le suivra peut-&tre pas tout f fait sur ce terrain car il semble bien que la situation, qu'il considire comme s'6tant aggravde f la fin du XIVe et au XVe silcle, ressemblait infini- ment f celle que les cathares condamnaient dhs la fin du XIIe sikcle.

L'A. sait fort bien mettre en valeur ce que fut l'enseignement de Calvin; il rappelle d'abord qu'en bien des points la pensde calviniste est tout f fait conforme f la doctrine traditionnelle de l'Eglise; elle s'en bloigne toutefois de fagon catdgorique f propos du c6libat et Calvin a su insister a sur le caractbre de l'union conjugale dans le dessein de Dieu n ; d'autre part il a mis I'accent sur le fait que (( l'unitb de l'8tre humain n'est pas l'homme ou la femme pris individuellement mais c'est le couple

,, ce qui orientera d'une manibre trbs

nouvelle la vie de la societa. Il y a 1 une id6e fort intdressante mais que l'A. n'a pas creus~e, nous semble-t-il, suffisamment.

L'ouvrage d'ailleurs est moins une etude syst6matique de la morale calvinienne qu'un tableau de la politique morale de Calvin f Genbve entre 1541 et 1564. Le tableau est fort intbressant et souvent trbs vivant: il apporte des lumikres pricieuses sur la vie quotidienne des protestants genevois. Mais l'6tude doctrinale ne nous semble pas assez pouss~e. Par exemple (p. 83), A. B. remarque que ce que Calvin demande c'est d(la juste mesure, c'est cette blhgance discrete et raf- finde qui caract6rise encore les soci6tts pro-

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testantes quand elles ne sont pas affectbes par l'asc~tisme spiritualiste >. Celui-ci, tant cultiv sur leur terrain, a &tL trop souvent confondu avec le calvinisme, mais nulle part l'A. ne cherche a montrer comment a 6volulh la morale calviniste et comment les disciples de Calvin ont conqu l'ensemble de ces pro- blames.

Tel quel, l'ouvrage precise un grand nombre de problL~mes et Lvitera d~sormais L ceux qui s'int~ressent i la morale calviniste les contre- v~rit~s qui courent trop souvent sur la pens~e et l'Lthique r~formLes.

Ja.ti. 1).

114 BIOT (Franlois).

De la pol~mique au dialogue. I. L'Eglise face aux Chritiens sipards. II. Les Chritiens sipards face d l'Eglise. Paris, Ed. du Cerf, 1963, 144 et 136 p.

L'Eglise catholique d'un c6td, les confes- sions chr6tiennes sLparLes et les Eglises orien- tales dissidentes de l'autre, ont suivi tout au long des siLcles un mime itinLraire, qui de la polhmique et de la controverse devait les mener au dialogue oecumLnique. Les deux tomes de F. B. nous invitent i parcourir les 6tapes historiques de ces chemins parallbles, i mieux connaitre les experiences et les efforts qui au sein du catholicisme, aussi bien que chez les (( autres n, ont conduit L la situation pr~sente.

M.L. L.

115 BLOCH (Raymond).

Les Prodiges dans l'Antiquite classique. Paris, P.U.F., 1963, 163 p. (Collection Mythes et Religions).

Parce qu'il met en cause les rapports du monde naturel et du monde divin, le prodige est un phrnommne r~v4lateur des attitudes religieuses. On ne peut l'itudier en dehors de la mantique qui, chez tous les peuples, se fonde sur l'id~e d'une correspondance entre macrocosme et microscosme. Mais la place, l'importance, la signification mime du pro- dige dans la pens~e et la pratique divinatoires peuvent 6tre diverses. Tant6t le prodige est un presage sp~cialement important qui ddvoile tout un pan de l'avenir, tantit I'ex- pression d'un ddsordre dans les rapports avec le sacra, le signe terrifiant de la colLre divine. L'6tude de M. R. Bloch porte A la fois sur les traits communs et sur les aspects diffdrentiels du prodige dans les religions grecque, 6trus- que et romaine.

BULLETIN DES OUVRAGES

On sait I'importance que la divination a rev~tue dans la vie sociale, politique, per- sonnelle du Grec. Mais le rationalisme propre i ce peuple se marque dans son attitude rdservie i l'6gard du prodige. La langue t(moigne d'une hesitation dans la dtsignation du phLnomrne miraculeux. Les mimes termes sont en effet utilisbs pour les prisages, au sens ordinaire, et pour les prodiges. Ce n'est guLre qu'un mot comme teras qui parait susceptible de rappeler le latin prodigiurn. Sur le plan des rites, aucune attention prdf&- rentielle ne semble avoir dta accordde aux faits contre nature. Le prodige se trouve localis6, pour l'essentiel, dans deux secteurs: i l'6poque classique, les gubrisons miracu- leuses; i l'Lpoque hell6nistique, avec le ddveloppement des cultes royaux, les signes confirmant la prddestination et le caractre divin du monarque.

Si, en Grace, et L Rome, c'est un dialogue qui s'instaure entre les hommes et les dieux, la religion 6trusque, r~v6l1e, codifihe, unitaire, rdduit I'homme au r8le d'un partenaire silen- cieux: constamment & I'6coute des dieux, il ne peut que conformer scrupuleusement ses actes A leurs arrLts. Toute la science des haruspices vise ainsi i ddchiffrer le sens des messages divins, Ai d6finir les rdponses adaptdes i ces signes, les techniques qui permettent de les accepter, de les d6placer ou d'en limiter les effets. Rompus i ce genre d'exdgLse, les haruspices connaissent aussi l'art de rdtablir l'ordre du monde, troubl par le prodige, grice Ai des rites d'expiation et de purifica- tion.

Ce qui oppose Rome i la Grpce comme t l'Etrurie, c'est une trLs nette sdparation entre prodiges et prdsages. D'esprit pratique et positif, soucieux surtout d'action immediate, le romain voit dans le presage un signe portant sur l'avenir proche. Il ne croit pas L un dLterminisme inexorable. Le rituel des prdsages lui permet prdcisdment d'insrrer l'action et l'initiative humaines dans le cours des 6venements annonc6s par les dieux. Les prisages constituent comme des avertisse- ments ou des mises en garde confirmant les hommes dans leurs entreprises ou les incitant i y renoncer. Par contre le prodige n'est pas le signe d'un iv6nement plus ou moins loin- tain. Il est un phdnomhne terrifiant qui manifeste la colbre des dieux. Il s'agit done, lorsqu'il apparait, de trouver les moyens susceptibles de r~tablir la paix avec le divin; tel est l'objet des c~rbmonies propiatoires.

J.-.P. V.

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