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re a.nce d Dans le num#ro 204 de ddcembre 2006 dtNSERM Actualitds, magazine diffusd par la Direction de/'information de lYnstitut national de/a saM# et de la recherche mddicale, la page ~Ddbats~ revient sur I'offre d'autotests de ddpistage du VIH, et les dldments de/'avis du Comitd consultatif nabbnal d'dthique (CCNE) rendu en novembre 2004 (n ° 86). ar le sujet reste d'actualit& D'une part on estime & 50000 le nombre de sujets ignorant leur statut s6rologique et s'exposant & contaminer des partenaires, d'autre part en raison d'un ostracisme social persistant, on admet que certains pr6f6rent savoir en toute confidentialit6 ce statut, sans passer par le regard ext6rieur de la soci~t& Cela dit, la page ,, Debats, fait une synth6se de I'avis du CCNE sur I'opposition entre autotests et tests clas- siques de d~pistage au laboratoire d'analyses m~dicales. Rappel. Au Labm, se fait d'abord la recherche d'anti- corps en ELISA utilisant deux reactifs differents, puis, en cas de reaction positive ou douteuse, un Western Blot. En cas de contamination r6cente (moins d'un mois), le r6sultat negatif chez le sujet infect~ est faussement rassurant, le patient n'ayant pas encore d6velopp6 des anticorps. Afin de limiter le risque inherent & cette fenetre d'un mois, les tests les plus recents ajoutent la recherche d'un antig6ne viral pr6- sent pr~cocement apr~s contamination. Les autotests rapides ont probablement une fiabilite moindre que les tests en ELISA, privi- legiant en general la sensibilit6 au detriment de la sp6cificit6, d'oO risque de faux positifs, dent la fr6quence 61ev6eau sein de popula- tions presentant une relativement faible pr~- valence de contamination pour le VIH a et~ soulign6e en 2002 par le Comit6 consultatif beige de bio6thique. Pour le CCNE, on ne peut se passer du Western Blot, d'autant que certains de ces tests rapides ne depistent que le VIH 1, excluant le VIH 2. I 'autotest pr~senteraitcependant des 616ments positJfs : il permettrait un diagnostic plus pre- coce, davantage de personnes connaissant leur statut serologique. Argument probable- ment fallacieux, pour le CCNE, car nombre de malades arrivant& I'h6pital avec un sida declare et ignorant leur s6ropositivite n'ont en fait pas voulu effectuer auparavant un test de d6pis- tage. La pratique de I'autotest permettrait par ailleurs une responsabilisationde la vie sexuelle. Mais quid de la fenetre s6rologique ? La ques- tion m6rite d'6tre permanente. Or I'absence d'encadrement et de conseil par un profes- sionnel de sante avant de proc~der au test entretient la m6connaissance de cette parti- cularite biologique de I'infection & VIH et peut favoriser la prise de risque en cas de test nega- tif, la periode de negativit6 avant une s6rocon- version etant jug6e la plus contaminante. En outre, I'absence de prise en charge m6dicale constitue une veritable negation de la respon- sabilite medicale, n6gation d'une politique de sante publique. La banalisation du test ferait courir le risque pour le patient de sous-esti- mer I'importance de se soumettre & un test de depistage pour une maladJeaussi grave. Pour le CCNE, il est souhaitable de mettre en garde tes usagers et de restreindre le recours aux autotests VIH tout en d6courageant leur mise & disposition en pharmacie. Mais ce n'est pas facile, et il suggere la commercialisation et le remboursement d'un test rapide effectue dans les Iocaux d'associations de patients, du Planning familial, de centres d'accueil des toxi- comanes, dans le cadre de la medecine sco- laire ou universitaire, de la m6decine du travail, du m6decin traitant. Est souhaitable en outre la remise d'un document d'information sur le test, sa difficulte d'interpr6tation, ses limites, une mise en garde contre sa pratique sans confirmation par un Labm, sans prise en charge globale par une structure de sante... On doit resister & un marketing agressif, bien illustre par nombre de sites Internet actuels, qui aboutit & une consommation inutile, & une exploitation de la peur ~. des fins lucratives et & un march~ de dupes, au detriment du finan- cement des soins de sant6 collectifs, a conclu le CCNE, rejoignant ainsi les r6serves du Conseil national du sida (1998) saisi par le Directeur g6n6ral de la Sante sur I'opportu- nit6 de la mise sur le march6 des autotests. J.-M. M. Epide,rmo[ysebu[Leuse .ionctionne[[e: succ s de th6rarpie g6nique Lu~a (Un~s~ ~ ~ et TtZe V ~ t o Eye Bask ~ m ) , ~ e pal" ~ T~, |hoe fr~n~[s et ita|ie~ ~ne |n cad~e ~t'nn appe| d~eff~s, a ~ pe~ ta prem~e |o'~ tr=[ter p=r |h~rapie E~niqne nn patient maPa~eE~t~que de r~ ~at~. gue ~ ~e d~t[- cie~ce de g~ne de Fa ~ [ n i a e 5~erie e~a~ne |"ab~seecn~'adh~ence eet~ de,me nt ~p[- ~m~e. 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L'inserm relance le débatsur les autotests VIH

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Page 1: L'inserm relance le débatsur les autotests VIH

re a.nce d

Dans le num#ro 204 de ddcembre 2006 dtNSERM Actualitds, magazine diffusd par la Direction de/'information de lYnstitut national de/a saM# et de la recherche mddicale, la page ~Ddbats~ revient sur I'offre d'autotests de ddpistage du VIH, et les dldments de/'avis du Comitd consultatif nabbnal d'dthique (CCNE) rendu en novembre 2004 (n ° 86).

ar le sujet reste d'actualit& D'une part on estime & 50000 le nombre de sujets

ignorant leur statut s6rologique et s'exposant & contaminer des partenaires, d'autre part en

raison d'un ostracisme social persistant, on admet que certains pr6f6rent savoir en toute

confidentialit6 ce statut, sans passer par le regard ext6rieur de la soci~t& Cela dit, la page

,, Debats, fait une synth6se de I'avis du CCNE

sur I'opposition entre autotests et tests clas-

siques de d~pistage au laboratoire d'analyses m~dicales. Rappel.

Au Labm, se fait d'abord la recherche d'anti-

corps en ELISA utilisant deux reactifs differents,

puis, en cas de reaction positive ou douteuse, un Western Blot. En cas de contamination r6cente (moins d'un mois), le r6sultat negatif

chez le sujet infect~ est faussement rassurant,

le patient n'ayant pas encore d6velopp6 des

anticorps. Afin de limiter le risque inherent &

cette fenetre d'un mois, les tests les plus recents ajoutent la recherche d'un antig6ne viral pr6- sent pr~cocement apr~s contamination.

Les autotests rapides ont probablement une fiabilite moindre que les tests en ELISA, privi- legiant en general la sensibilit6 au detriment de la sp6cificit6, d'oO risque de faux positifs, dent la fr6quence 61ev6e au sein de popula-

tions presentant une relativement faible pr~- valence de contamination pour le VIH a et~

soulign6e en 2002 par le Comit6 consultatif beige de bio6thique. Pour le CCNE, on ne

peut se passer du Western Blot, d'autant que

certains de ces tests rapides ne depistent que le VIH 1, excluant le VIH 2.

I 'autotest pr~senterait cependant des 616ments positJfs : il permettrait un diagnostic plus pre-

coce, davantage de personnes connaissant leur statut serologique. Argument probable-

ment fallacieux, pour le CCNE, car nombre de malades arrivant & I'h6pital avec un sida declare

et ignorant leur s6ropositivite n'ont en fait pas voulu effectuer auparavant un test de d6pis- tage. La pratique de I'autotest permettrait par ailleurs une responsabilisation de la vie sexuelle.

Mais quid de la fenetre s6rologique ? La ques-

tion m6rite d'6tre permanente. Or I'absence

d'encadrement et de conseil par un profes- sionnel de sante avant de proc~der au test

entretient la m6connaissance de cette parti-

cularite biologique de I'infection & VIH et peut

favoriser la prise de risque en cas de test nega-

tif, la periode de negativit6 avant une s6rocon- version etant jug6e la plus contaminante. En

outre, I'absence de prise en charge m6dicale

constitue une veritable negation de la respon- sabilite medicale, n6gation d'une politique de

sante publique. La banalisation du test ferait

courir le risque pour le patient de sous-esti-

mer I'importance de se soumettre & un test de

depistage pour une maladJe aussi grave.

Pour le CCNE, il est souhaitable de mettre en

garde tes usagers et de restreindre le recours aux autotests VIH tout en d6courageant leur mise & disposition en pharmacie. Mais ce n'est pas facile, et il suggere la commercialisation et le remboursement d'un test rapide effectue dans les Iocaux d'associations de patients, du Planning familial, de centres d'accueil des toxi-

comanes, dans le cadre de la medecine sco- laire ou universitaire, de la m6decine du travail, du m6decin traitant. Est souhaitable en outre la remise d'un document d'information sur le

test, sa difficulte d'interpr6tation, ses limites,

une mise en garde contre sa pratique sans confirmation par un Labm, sans prise en charge

globale par une structure de sante...

On doit resister & un marketing agressif, bien

illustre par nombre de sites Internet actuels,

qui aboutit & une consommation inutile, & une

exploitation de la peur ~. des fins lucratives et

& un march~ de dupes, au detriment du finan-

cement des soins de sant6 collectifs, a conclu

le CCNE, rejoignant ainsi les r6serves du

Conseil national du sida (1998) saisi par le Directeur g6n6ral de la Sante sur I'opportu-

nit6 de la mise sur le march6 des autotests.

J.-M. M.

Epide,rmo[yse bu[Leuse .ionctionne[[e: succ s de th6rarpie g6nique

Lu~a (Un~s~ ~ ~ et TtZe V ~ t o Eye Bask ~ m ) , ~ e pal" ~ T ~ , |hoe fr~n~[s et ita|ie~ ~ne |n cad~e ~t'nn appe| d~eff~s, a ~ pe~ ta prem~e |o'~

tr=[ter p=r |h~rapie E~niqne nn patient

maPa~e E~t~que de r~ ~at~. gue ~ ~ e d~t[- cie~ce de g~ne de Fa ~ [ n i a e 5~ erie e~a~ne |"ab~seecn ~'adh~ence eet~ de,me nt ~p[- ~m~e. L~ ~ e de ce|~n~.s s~ches z~e p ~ |fairies pa~ |h~,apie g~ektee paer e~ imer ~a ~a~iniee 5 a pe~mis de ~ec~entit'~ en ~pi- d~enee qei adhere ae define, a~ nivea~ de p|aies chroniqzms des ce[sses, ~e~seP~at obs- erv~ ~ s le 8 ~ |set nt pendent tes ~2 me~s de se,i~L Cet essai pilots ¢~ez en premier patient ~ev~a[t pe~r~t~re, ee France, [e ~martage prochain ¢~n es~i cliniq~e. Ces ~ u ~ ont ~t~ p~bli~s se~ ['[~ternet de ~ature Medicine.. Snu~ce: G~nepeee ~ I~v~,y~

Revue Francophone des Laboratoires, f~vrier 2007, N ° 389 9