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Lunettes de soleil Castor du Rhône Barbecues de ville Voyage à Valence Saisonniers Anisette Berges de fleuves Appli tourisme Festivals L'INVITÉ : Anyöne INSTANT T Société Culture Styles N° 02 Juillet - Août 2011

Magazine Instant T n°2 / juillet-août 2011

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Magazine Instant T n°2 / juillet-août 2011

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Lunettes de soleil Castor du Rhône Barbecues de ville

Voyage à Valence Saisonniers Anisette Berges de fleuves

Appli tourisme Festivals

L'INVITÉ : Anyöne

INSTANT T

Société Culture Styles N° 02 Juillet - Août 2011

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VOILÀ L'ÉTÉ ! Bien qu'il se soit invité très en avance cette année, provoquant l'angoisse des agriculteurs et la joie des autres, la date officielle de l'été reste bien le 21 juin. Nous voici donc au début de la belle saison avec plein de désirs à assouvir, comme ceux de boire un pastaga sur les berges du Rhône, lunettes de soleil vissées sur le nez, avant d'aller déguster quelques grillades au barbecue. Ah l'été, période de latence qui fait oublier à la plupart d'entre nous que pendant nos vacances, les affaires continuent de tourner... et certains de travailler. Comme le castor du Rhône que nous avons attendu en vain, mais dont on nous certifie qu'il existe bien. Comme les saisonniers que nous avons rencontrés, qui font que notre plaisir d'estivant soit complet, à la buvette comme au concert. Peut-être y penserons-nous lorsque l'attente au guichet des festivals nous semble trop longue alors qu'on a pour une fois tout le temps... Autre manière de ne pas perdre conscience de la société qui est la nôtre : découvrir le regard d'Anyöne, à la fois urbain, social et grinçant. Le travail de ce tout jeune « photograffeur » porte une vision personnelle qui résonne avec justesse dans un univers perclus d'injustices. Sans verser dans le misérabilisme. Mais l'été ne serait rien sans sa litanie de festivals qui jusqu'à début septembre, phagocyte l'activité culturelle. Que vous restiez dans les parages ou que vous alliez jusqu'aux confins de l'Europe, vous trouverez dans nos pages matière à assouvir votre soif inextinguible de musique, de théâtre, d'expos, de cinéma et de livres. Nous avons sélectionné une soixantaine de noms célèbres ou qui méritent de le devenir, d'artistes intéressants et de lieux insolites. De quoi tenir jusqu'à la rentrée. Bel été !

Frédéric Blacher

PS. Dans le premier numéro d'Instant T, une référence littéraire inappropriée est passée au travers des mailles de notre relecture. La citation « Je est un autre » est bien de Rimbaud, alors que « L'enfer, c'est les autres » porte la signature de Sartre. Nos excuses à Arthur, Jean-Paul et surtout à nos lecteurs.

Édité

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Instant T 5 place Louis Chazette 69001 LyonTél. 04 82 530 571 | Fax 04 82 530 [email protected]Édité par Comme Ulysse | SARL au capital de 5 000 euros | RCS Lyon 518 308 879

Direction de la publication et de la rédaction Frédéric Blacher | Administration et diffusion Adeline Marconnet | Rédaction Dominique Bastien, Nicolas Blondeau, Sandrine Boucher, Richard Célèbre, Fabrice Declerch, Audrey Hadorn, Adeline Marconnet, Sandra Moisson, Aurel Rotival, Gallia Valette-Pilenko | Direction artistique Amandine Vernay Publicité Comme Ulysse 04 82 530 571 [email protected] | Impression Imprimerie Chirat, Saint Just la Pendue

L'INVITÉ :Photograffiti : Anyöne

RÉALITÉ AUGMENTÉE Urbanité À la recherche du castor de Lyon Garden party : Zénitude au jardin Des rives habitées : promenades sur les berges Mobilité Pour un voyage appliqué : les applis tourisme Orienter Travailler en saisonnier

INSOUTENABLES LÉGÈRETÉS Prêt-à-porter American Wayfarer of life : la saga RayBan Actualités : Lulu Frenchie, des lunettes marquées Formalités Dresser le couvercle : les barbecues de ville Goûter Mets l'anisette au frais : le pastis des origines à nos jours Actualités : terrasses le long du Rhône Tout quitter Vamos a Valencia : l'autre Espagne

Carted'identité

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CABINET DE CURIOSITÉS Spécial étéListe des festivalsA comme Abrams, Angus, Arctic B comme Beat, biniou, Buren C comme Charmatz, Chemical, Chostakovitch, cirque,Cocorosie, comparatif, Cypress D comme Death, Derrière, design, double E comme Eels, engagé F comme Ferry, Feydeau G comme guitare H comme Habemus, Honoré, Houseago I comme Iggy J comme Jarrett K comme Kalkbrenner L comme L, Ladd, Levi M comme Marker, Molvaer N comme Noone O comme Obel, Oppenheim P comme Pasi, Petri, porc, Portishead, Potter, Prince Q comme Quai R comme radio, rentrée, Ringer, Russell S comme Saadiq, Satour, Shakespeare, Snoop, Strokes, Sue, SwitchT comme Tame, temps, TharaudU comme Uzès V comme Von W comme Waits, Wu X comme X Y comme Yes Z comme Zicbus, Zoe

SYNTHÉ On résume

Prochaine parution | 08 septembre 2011

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PhotograffitiTexte Frédéric Blacher

Photographe autodidacte, Anyöne se revendique autant de JR pour l’aspect performance urbaine que de Boogie pour l’angle socialement artistique de son travail. Le garçon a du talent, de l’aplomb et fort heureusement une maturité qui le garde de toute prétention.

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Anyöne

INVITÉ

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Anyöne n’est pas n’importe qui. Derrière cet alias, qui fleure bon l’influence des artistes de rue de tout poil, se cache un jeune homme de 19 ans, né à Paris d’un père sénégalais et d’une mère française, ayant vécu dix ans à Marseille, avant de débarquer à Lyon en 2009. Il y suit des études très sérieuses à l’Institut d’études politiques, mais se détermine aujourd’hui comme photographe. Pourtant, la pratique de l’argentique lui est toute récente, à peine un an et demi. Auparavant il faillit bien devenir une vedette du ballon rond, jusqu’à ce qu’il craque mentalement : « Le milieu du football est ultra superficiel, machiste à mort. » Du foot à la photo, il y a un monde que le jeune homme traverse en devenant un graffiti vandal, expérience artistique et surtout sociale pour comprendre comment se comporter de manière subversive dans nos sociétés formatées. Avec la photo, il agit de même. « Je veux mettre la lumière sur quelque chose qui est mal vu. » Comme par exemple, les Roms dont il est l’un des seuls à être allé les voir, lorsqu’ils étaient installés près de la Part-Dieu. Il lui a fallu de longues heures d’approche avant de se faire accepter et de pouvoir leur tirer le portrait. Ou comme avec ce SDF marseillais qu’il met en scène dans la série intitulée Cliché #3 (voir encadré). Le cliché, voilà bien le problème qu’Anyöne se pose. Arrive-t-il à le dépasser, lui qui montre des enfants roms, la bouche pleine de dents en or ? C’est bien sa priorité, montrer l’humain au-delà des images médiatiques, « comprendre les inégalités et tenter de cerner les maladresses des sociétés. » A-t-il à souffrir, lui qui est métis, de cette France qui l’inquiète par la montée des xénophobies ? « Je n’ai jamais été agressé de façon raciste. Ce qui est marrant, en revanche, c’est d’être pris pour un rebeu par ceux de banlieue, ça aide à les approcher... » Cet été, ce fan de rap old-school retourne à Marseille, sa ville, suivre un groupe de red skinheads, mouvement antifasciste au code vestimentaire si proche de ses ennemis. À la rentrée, il compte suivre le quotidien d’une prostituée, avant de développer un travail sur les Minguettes. « J’ai toujours eu l’impression d’être projeté vers les marginalisés », sourit le garçon, prêt à partir dans toutes les zones chaudes de la planète pour prolonger un travail héritier des Marc Riboud et Henri Cartier-Bresson.www.anyonephotographer.com

INVITÉ

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Avec son comparse Adrien, Anyöne fait la connaissance l’été dernier de Timothée, SDF guinéen de 53 ans. L’idée leur vient de transformer les rues de Marseille en appartement dans lequel Timothée reproduit des situations de la vie quotidienne, qu’elles soient ménagères ou triviales. Une série de douze tirages en sort, que les deux activistes affichent sur les murs de la ville, sous forme d'assemblages de dizaines de photos 10 x 15. Des images de ces collages et de la réaction des passants sont ensuite réalisées. « Derrière ces photos qui peuvent faire sourire, un  véritable  engagement  se  dessine.  Celui  qui  nous  pousse à  réfléchir  sur nos modes de vie et qui questionne  le politique sur  le  confort  des  uns,  le malheur  des  autres. » Malgré cette déclaration d’intention, Anyöne tend à amoindrir la portée de ce travail, le trouvant trop esthétisant par la couleur, trop mis en scène, comme un hors série de ce vers quoi il veut tendre : une photo noir et blanc, directe, brute.

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HORS SÉRIE

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RÉALITÉ

AUGMENTÉE

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Texte Sandrine Boucher

On aurait pu croire à une de ces légendes urbaines dont la ville est riche. Il y a bien des castors à Lyon, sur les rives du Rhône et de la Saône, parfois en pleine ville. Et ce n’est pas une blague.

À la recherche ducastor de Lyon

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Les pages villeurbannaises du Progrès rapportaient, en janvier dernier, une bien curieuse rencontre : un castor vivant découvert en plein quartier commerçant, avenue Henri Barbusse, vers 6 heures du matin. La bête avait été prestement soustraite de la voie publique par les forces de l’ordre et remise à flots à la Feyssine. L’entrefilet ne racontait pas la stupéfaction de celui qui était tombé nez à museau avec l’animal en goguette, ni, surtout, comment le castor était arrivé là. « Il s’agissait d’un jeune, certainement à la recherche d’un nouveau territoire », explique Julien Bouniol, spécialiste du castor à la Frapna, « il a dû aller farfouiller dans la Rize, la rivière souterraine qui va de Cusset jusqu’à Gerland et passe près des Gratte-ciel, puis remonter par les canalisations. On trouve parfois des castors dans les bouches d’égouts ». Protégés, après avoir été quasiment décimés au début du 20e siècle, les premiers castors sont revenus aux portes de Lyon dans les années 60. On sait qu’ils sont installés aujourd’hui au parc de Gerland, près de la Cité internationale, en face de la Feyssine, à Miribel, et, côté Saône, à proximité de l’île Roy. « Lyon est la seule grande ville de France à abriter des castors, pourtant 90 % des Lyonnais pensent que c’est un canular », s’étonne Julien Bouniol. Le castor trouverait en ville un environnement un peu bruyant et stressant, mais finalement assez acceptable, quand certains de ses milieux « naturels » tendent ailleurs à disparaître. Les humains et les chiens le dérangent mais son seul prédateur avéré est le silure, monstre d’eau douce qui peut croquer les petits. Au parc de Gerland, une famille de castors s’est installée à quelques mètres du passage des joggers et des cyclistes. Stéphane Joly, agent des espaces verts de la ville de Lyon, les observe depuis huit ans, été comme hiver. Il montre les peupliers et les saules abattus, taillés comme d’énormes crayons. « Chaque année, ils font tomber trois gros arbres environ. Ils ont été capables de s’attaquer à des troncs de près de deux mètres de diamètre ». Des plongeurs ont repéré deux salles, dont la plus éloignée est sous nos pieds, à l’aplomb du chemin des berges. « Ils ont été jusqu’à sept, adultes et jeunes. Les grands sont partis, il reste un petit d’un an », affirme Stéphane Joly. Le meilleur endroit pour les observer, dit-il, c’est depuis l’embarcadère, où la vue porte loin. Et le meilleur moment, « entre chien et loup ». Alors, dans la nuée d’insectes du crépuscule, on a attendu en silence l’arrivée du castor de Lyon.

Un castor, c’est un rongeur géant d’un mètre de long pour 20 kg. Chaque famille occupe un seul territoire, d’environ trois kilomètres de rives, et met au monde un à trois petits par portée. Les couples sont fidèles toute leur vie. Ils vivent dans des terriers creusés dans la rive, parfois consolidés par des tas de branches, comme à Lyon (terriers-huttes). Si vous voyez des moustaches, un corps qui dépasse nettement de l’eau, une queue ronde, c’est un ragondin, espèce invasive dont ont fait, dans le val de Loire, des pâtés et de douillettes pantoufles. Sinon, c’est un castor. B

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URBANITÉ

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Zénitude au jardin

Osez l’essai. Ne faites rien. Ne plantez pas, n’arrachez pas, n’arrosez pas, n’amendez pas. Et attendez de voir ce qu’il se passe. Après tout, personne ne jardine la forêt. Ni les prés. Ni les bords des ruisseaux. Quel jardinier, à moins que celui-ci n’ait aucun goût pour ce qui vit et pousse - ce qui serait pour le moins paradoxal - quel jardinier, donc, prétendrait que cette forêt, ce pré ou ces bords de ruisseaux sont laids ? À l’ombre, la mousse qui gaine les rochers, la graminée fine emperlée de gouttes de rosée, le bosquet de fougères. Au soleil, les fleurs des champs, de toutes les couleurs, de toutes les formes, qui se succèdent du printemps à l’automne. Rien d’organisé, de pensé, de fait exprès dans cette grâce-là. À y regarder de plus près, les sauvageonnes, qui se sont invitées au jardin sans carton, ne sont-elles pas aussi jolies que les plantes achetées, semées, qu’il a fallu entourer de tous nos soins ? La nature fait le boulot pour vous, et, en plus, vous offre les fleurs… Vous pouvez même vous payer le luxe d’en refuser certaines, sans faire offense : se débarrasser du chénopode, décidément trop grisâtre, balayer le mouron, qui pousse partout et s’ôte d’un souffle, mais protéger la pimprenelle, dont le nom est aussi charmant que ses feuilles découpées, ou encore épargner les chardons, leur silhouette vive et le beau spectacle, l’automne venu, de leur graines légères et argentées, douces comme de la soie. Ne rien faire. Et se laisser aller au rêve de tout jardinier : la contemplation.

Pour un jardin utile et sans peine, évitez la surenchère

horticole (fleurs toujours plus grandes, plus doubles, aux couleurs saugrenues),

et privilégiez dans vos achats les variétés proches

des espèces sauvages. Elles seront à la fois plus adaptées à nos climats et nos terrains, résistantes

aux parasites et maladies, et de surcroît, généreuses

pour les papillons, insectes, oiseaux.

VAR

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Texte Sandrine Boucher

À VOIR, À FAIREAteliers gratuits proposés par le jardin botanique de Lyon :26.06 | 10 h | La nature à nos pieds, plantes et petites bêtes pleines d’intérêt.Rdv devant l’entrée des grandes serres du parc de la Tête d’Or. 26.06 | 17 h | Le petit peuple pollinisateur | Rdv à l’accueil de la maison des fleurs, au parc de Gerland.Rens. / résa | 04 72 69 47 78 | [email protected]

Garden Party

URBANITÉ

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Des rives habitées

La récente campagne orchestrée par la Ville de Lyon le rappelait : les berges du Rhône ont longtemps été un vaste et moche parking. Désormais rendues aux habitants, elles attirent cyclistes, joggers, jongleurs et autres amateurs de farniente ou d'apéros au soleil couchant. La nuit, les riverains regrettent l'avant réaménagement, lorsque l'endroit n'était pas autant une zone de laisser-aller et les rue adjacentes des latrines sauvages...

La Garonne traverse Bordeaux pour aller se jeter dans l'Atlantique à l'estuaire de Gironde. La ville lui consacre un quai très commercial, flanqué de magasins de fringues et de restaurants. Plus central, le Miroir d'eau voit s'ébattre enfants comme boursicoteurs voisins et s'y refléter les Trois Grâces.

Le réaménagement de celles du Rhône apparaît comme l'une des plus fulgurantes réussites du premier mandat Collomb, celui des berges de Saône devant remplir la même fonction pour le second. Se réapproprier ses cours d'eau, les intégrer à la ville, rendre leurs rives pratiquables et agréables, c'est la tendance urbanistique du siècle débutant. Balade d'été ici et ailleurs.

Fleuron de la Loire, Nantes a su ces dernières années transformer ses anciens quartiers industriels en lieux de tourisme, de loisirs et de culture. Ci-dessus, le quai des Antilles et ses fameux anneaux de Buren.

Textes Dominique Bastien

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URBANITÉ

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Les bords de la Tamise n'ont désormais plus seulement comme emblème l'antique Big Ben qui surplombe le Palais de Westminster. Il faut aussi compter avec le quartier réhabilité de la City et ses gratte-ciel griffés aux surnoms loufoques : le Cornichon (ogive due à Norman Foster, déjà auteur de l'Hôtel de Ville), le Talkie-Walkie ou la Râpe à Fromage, en attendant le Tesson de Verre de Renzo Piano.

La Chine s'est éveillée, aucun doute. Sa ville la plus peuplée, Shanghai ( à gauche) et celle qui prétend l'être, Chongqing (à droite), rivalisent d'investissements pour faire des berges du mythique Yangzi Jiang qui les borde les quartiers les plus hype d'Extrême-Orient. C'est l'ère du grand Bund (quai en ourdou) en avant !

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Texte Dominique Bastien

Avant, pour passer des vacances à l'étranger, il fallait emporter des travellers chèques, son dico de poche et de pleines valises de médicaments. Aujourd'hui, il suffit de se munir de son smartphone. Que ce soit avant ou pendant le séjour, nombre d'applications aident les imprévoyants que nous sommes à passer des vacances au petit poil.

Avant le départEn ces temps de crise, la chasse aux bonnes affaires est devenue une activité à part entière. Les comparateurs de prix sont l'arme absolue : liligo, kayak et visovol permettent une personnalisation des recherches, des alertes et un partage des bons plans avec ses amis.Une fois le coup de fusil réalisé, il faut rassembler les infos officielles sur le pays de destination (conseil aux voyageurs, développé par le Ministère des affaires étrangères) puis organiser son départ avec packing, qui remplit presque la valise à notre place, trip organizer, pense-bête du globe trotter, tripwolf, développé notamment avec les guides Marco Polo, et wipolo, plateforme complète du voyage créée par une start-up parisienne. Vaccins obligatoires, recommandations sanitaires, on fait confiance au Vidal du voyageur pour s'éviter la tourista...Côté transports, si l'on choisit l'avion, myairport concerne les aéroports parisiens, tandis que fly'on est l'appli de Lyon Saint-Exupéry, avec tous les services nécessaires (horaires, places disponibles aux parkings, accessibilités...). Pour le train, la SNCF a développé toute une batterie de services disponibles sur son applilab. Enfin si l'on préfère la voiture, chaque constructeur développe sa propre application pour prévoir la révision de son engin avant de lui faire subir les pires outrages sur des milliers de bornes pendant lesquels driveme et driver feedback feront office de véritables copilotes (alertes en temps réel, calcul des distances et des coûts...).

Pour un voyage appliqué

MOBILITÉ

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Sur placeDès son arrivée, pour ne pas pinailler devant des plans de transports en commun tendance hiéroglyphes, on tape sur metrO, valable dans les grandes villes du monde. Pour les plus individualistes, needataxi porte bien son nom.Pluie battante, rafales de vent ou grand soleil, plutôt que de se fier à son index mouillé, weatherchannel s'adresse à tous, alors que windguru est plutôt prisé par les surfers.Ne rien rater de l'endroit qui a nécessité tant de sacrifices quotidiens, là encore, pas d'angoisse, les téléphones malins s'en occupent. Guides papier convertis au multimédia (guide du routard, lonely planet) , appli urbaine (cityzeum), audio-guide (zevisit), sélection des services les plus proches (aroundme), recommandations d'autres voyageurs (tripadvisor), fonctionnement communautaire (yelp) : la palette est vaste pour sortir des sentiers battus sans se paumer.À ceux qui ne savent toujours pas répondre à la question : « Where is Brian ? », on recommande les applis freetranslator ou googletranslate, histoire de rehausser l'image des Français polyglottes en toute mauvaise foi ! Et pour ne pas se triturer les méninges à multiplier les divisions et les soustractions, un convertisseur de monnaie du type convertBot évite tout malentendu au moment de négocier un cendrier en rotin, alors que unisizelabel donne la correspondance des tailles de vêtements.Les amis restés en France pendant qu'on passe un mois complet au fin fond de l'Asie manquent ? Pas de problème, skype maintient le lien en permanence et au cas où, l'application wi-fi finder trouve les zones de connexion. On n'oublie pas de rédiger son carnet de voyage avec younotelite, qui accepte les écrits, les dessins, mais aussi les sons. Ça fera des souvenirs.Pour terminer, au cas où toute cette technologie s'apparente aux ténèbres, une solution : on télécharge flashlight qui remplace avantageusement les grosses lampes torches d'antan.

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Travailler en saisonnierTexte Gallia Valette-Pilenko | Illustration Jibé

Été rime avec saisonniers. De la buvette des quais qui n’ouvre que lorsque le soleil est au rendez-vous aux agents d’accueil de Tout l'monde dehors en passant par le chargé de production des Nuits de Fourvière, il y a des profils très divers et des motivations itou. Rencontre avec quelques-uns d’entre eux.

Il y a évidemment les étudiants qui profitent de l’été pour gagner leur pécule et se frotter au réel. Solène est étudiante en master tourisme-loisirs-patrimoine. Chargée d’accueillir les publics sur la manifestation Tout l'monde dehors, elle a fait sa demande en mars. Ce job va lui permettre de « pouvoir accompagner les habitants, les touristes, les passants », de se confronter au monde dans lequel elle veut entrer. Tout comme Mia, stagiaire dans le cadre de son master en communication-culture à l’Institut d’études politiques, qui devient saisonnière le temps d’un

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ORIENTÉ

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été pour parfaire son stage, « mettre les mains dans le cambouis » comme elle dit, et « avoir un peu d’argent ». Maxime, lui, a une démarche un peu différente. Il a choisi de travailler pour Tout l'monde dehors à cause de la conjoncture (un terme qui revient souvent dans la bouche des saisonniers). Également parce qu’il fait de la musique, et que ce genre de job lui permet de se ménager des temps libres, et de travailler à son propre ouvrage. « On n’a pas la routine de certains jobs d’été, il y a l’aspect coordination et diversité des postes, tous les jours ce sont de nouvelles manifestations ». Et puis, ça rentre dans son champ de compétences, puisqu’il cherche à devenir assistant de production et qu’il a déjà une certaine expérience dans le domaine. Chargé de production, c’est le métier de Gwénaël, qui assure l’accueil et la logistique des équipes artistiques aux Nuits de Fourvière. Embauché de mars à mi-août, il travaille sur d’autres festivals le reste du temps et n’a finalement que deux mois de vacances, en hiver. Intermittent du spectacle, il n’est pas sûr de le faire par choix mais il apprécie la liberté que ce statut lui procure. « L’intérêt d’être saisonnier, c’est de pouvoir changer d’employeur, de lutter contre la routine et de retrouver les équipes d’une année sur l’autre. C'est un challenge chaque année, une pression supplémentaire. Mais ça fait avancer personnellement, j’ai conscience que je ne suis pas irremplaçable et ça me motive. »Les vacances en hiver, c’est aussi le lot de Loïc, gérant de la buvette du Pont Wilson. Lui non plus n’a pas vraiment choisi. Comme il l’explique simplement « j’ai trouvé une affaire à exploiter et il se trouve qu’elle est saisonnière. Encore que ce soit vraiment une grosse saison, puisque je travaille huit mois par an et 18 heures par jour pendant ces huit mois. Une sorte de petit marathon. » Et même si le rythme est difficile à tenir, il aime son métier, parce que « la clientèle est sympa ». Les jours de pluie, il met à profit son temps libre pour dormir... si la « paperasse est à jour ».

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INSOUTENABLES

LÉGÈRETÉS

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American Wayfarerof lifeTexte Fabrice Declerch

Elles sont entrées dans la légende comme l'un des emblèmes de l'Amérique triomphante. Les Ray Ban® Wayfarer sont l'apanage des stars plus ou moins rockn'roll. Points de vue et images du monde.

Lorsqu'en 1927 après avoir traversé l'Atlantique en ballon, le lieutenant John Mac Cready fit la demande à l'opticien Bausch & Lomb, firme allemande émigrée aux États-Unis, de concevoir des « lunettes protectrices panoramiques et enveloppantes », il ne pouvait se douter du phénomène qu'il déclencherait. Dix ans plus tard, la marque Ray Ban® (littéralement « bannir les rayons ») est créée avec le modèle mythique Aviator, spécialement conçu pour l'US Air Force. Commercialisé dans les années 60, il connaît un pic de popularité dans les eighties grâce à son adoption par Michael Jackson. C'est aussi celui que porte fièrement notre président de la République, en version verres miroir. Au début des années 50, Ray Ban® crée la Wayfarer (« voyageur »), avec ses montures noires à la fois épaisses et fuselées, et ses verres très sombres. Le génie de la marque consiste à placer son modèle sur le nez de tout ce que compte le star system de l'époque. De James Dean à Audrey Hepburn, les icônes d'Hollywood deviennent les meilleurs porte drapeaux des Wayfarer. Le rockn'roll contribue également à en faire l'emblème d'une jeunesse rebelle, qui revendique un furieux désir de vivre différemment de la génération précédente. Mick Jagger et Bob Dylan sont les ambassadeurs de cet état d'esprit comme de cette dégaine, à la fois élégante et décontractée. La Wayfarer traverse les âges avec bonheur et monte en cote dès que le look rock resurgit. Elle s'assortit idéalement avec le combo costard-cravate noirs / chemise blanche, qu'il soit porté par les Blues Brothers ou les Men In Black.Ringardisée par la concurrence dans les années 90, Ray Ban® est redevenue la valeur sûre d'une garde robe stylée. Elle a redessiné les Wayfarer au début des années 2000, les a ensuite transformées en lunettes de vue, suivie par d'autres qui tentent de s'inspirer du mythe : Marc Jacobs, Hugo Boss... Jonglant avec ses trois principaux modèles, le troisième étant la ClubMaster (sorte d'hybride des deux autres), la marque bénéficie de l'aura que lui confère notre fascination pour un âge d'or entre icônes rock et stars hollywoodiennes. En portant les Wayfarer originales, on peut se surprendre à fredonner Moon river, comme Audrey Hepburn dans le générique de début de Breakfast at Tiffany's !

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Prêt à porterPRÊT À PORTER

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Égéries des années 2000 : Kate Moss en plein travail et Robert Twilight Pattinson en plein jour.

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Prêt à porter

Audrey fait du lèche-vitrine en toute simplicité.

Même chevelure en pétard, mêmes lunettes, même talent ? Bob Dylan et Adrien Gallo des BB Brunes.

Les Blues Brothers à Ray Charles : « Non mais t'as vu ta chemise ? »

Tom Cruise hilare : il vient de comprendre la blague.

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Lunettes de pubTexte DB

Le vêtement comme porte étendard d'un message, qu'il soit commercial ou idéologique, l'idée n'est pas nouvelle. Porter un tee-shirt Che ou un bob Ricard indique sa tribu infailliblement. Un jeune Lyonnais a eu l'idée d'utiliser les verres de lunettes de soleil comme support de marquage. Son nom : Paul Morlet. Sa marque : Lulu Frenchie.

L'idée est venue un peu par hasard, alors que Paul Morlet avait en tête l'idée de concevoir un concept de communication innovant. « Un été, sur une plage espagnole, je me suis rendu compte que tout le monde portait des lunettes, peu importe l'âge et la classe sociale. Contrairement à d'autres accessoires, les lunettes au milieu du visage ne peuvent pas passer inaperçues. De là est née l'idée de mettre des publicités ou des logos sur les verres. » L'objet a beau sembler gadget, la qualité du produit est au rendez-vous, puisque chacun des trois modèles disponibles est certifié UV 400. Quant au marquage, il ne gêne évidemment pas la vision. Une fois la mise au point technique faite, il a fallu se faire connaître. Un des dadas du jeune entrepreneur. « Je crois à l'importance des réseaux. J'ai eu la chance de faire des rencontres dans le milieu de la musique et de la nuit. C'est grâce à ces contacts que notre jeune marque s'est développée rapidement. » L'avenir, ce diplômé en informatique de 21 ans le voit de manière optimiste. Il sent bien que sa création surfe sur un effet de mode, qu'il se doit d'entretenir pour durer. « Nous allons lancer de nouvelles collections de visuels designés par des artistes et créateurs prestigieux. » Les pieds sur terre, il ne se contente pas d'une communication people ou cyber, mais mise également sur l'ouverture de la boutique dédiée à la marque dans le Village des Créateurs, passage Thiaffait. « C'est un excellent tremplin. » Le succès de son entreprise, il va pouvoir le mesurer dès cet été : « Elles devraient se retrouver sur le nez de nombreux festivaliers. » Optimiste, on vous dit.

Lulu FrenchieVillage des créateurs | Lyon 1er | 04 78 23 23 23www.lulufrenchie.com

PRÊT À PORTER

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SOLDES DE CRÉATEURS©

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EN BOBINE MOI21 rue René Leynaud - Lyon 1er - 04 78 39 71 41

www.enbobinemoi.fr

PIBROK13 rue Romarin - Lyon 1er - 04 26 64 06 55

www.pibrok.net

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Dresserle couvercleTexte Adeline Marconnet

Espace d'expression gastronomique plutôt masculin, le barbecue au charbon énerve autant l'artificier qu'il ravit les gourmands. L'exercice s'avère souvent plus périlleux qu'il n'y paraît. Les engins au gaz ou électriques ont bien tenté de rivaliser avec leur concurrent direct, mais le vrai barbecue doit sentir le feu de bois. Pour éviter que les balcons ne deviennent le théâtre d'une bataille du grill, si on s'offrait un Weber® ?

De la bouée au barbecueUne cuisson peu précise, un feu rapidement ingérable : le barbecue américain fixe des années 50 connaît ses limites. Ce qui devrait être un moment de plaisir et convivialité se transforme trop souvent en fiasco général. Fort de ce constat, George Stephen, employé d'un fabricant de bouées, s'inspire de la forme ronde des balises maritimes et pense une nouvelle solution de grill avec couvercle. Il met ainsi fin à une époque de discorde culinaire en révolutionnant le monde de la grillade et de la cuisson au charbon de bois. Le prototype ne restera pas longtemps au simple état de projet. Dès 1952, le globe coupé en deux et monté sur trois pieds est victime de son succès en remportant l'approbation d'une Amérique réconciliée avec un pan de sa gastronomie nationale.

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FORMALITÉ

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Une idée lumineuseLe génie d'une telle invention ne tient pas à grand chose : George Stephen s'est trouvé au bon endroit au bon moment et son déclic fut suivi unanimement. Qu'elle soit lente ou rapide, directe ou indirecte, une cuisson réussie n'est désormais qu'une question de couvercle. La chaleur circulant de manière homogène, la fumée se fait rare et le Weber® devient la coqueluche des urbains cédant à la tentation sur balcon ou terrasse. Finie la viande sèche et carbonisée, terminée la merguez-party : on (re)découvre des saveurs braisées et délicates appliquées à des recettes audacieuses, des viandes les plus tendres aux desserts les plus doux.Désormais, le voisinage ne subit plus les montées de nuages gras : dans l'intimité de la cloche Weber®, ça mijote sans nuisances...

Weber Q®

À poser sur une table où sur pieds, il ne sent peut-être pas le bois, mais cette version électrique a le mérite de s'allumer d'un claquement de doigts.www.barbecueweber.fr

Charcoal Grill®Pour Eva Solo, les designers Holbaek & Jensen pensent un barbecue au plateau amovible. Montée sur trépied, la plaque circulaire se transforme en desserte. Lorsque les braises s'éteignent, elle referme le tout, transformant le brasero en table d'appoint. Du trois en un, bien dans l'air du temps.www.toolsdesign.com

PUUUR®

Le réflecteur rétractable résume toute l'ingéniosité de cet appareil. Les lamelles en acier laissent s'échapper le gaz et assurent par réverbération une cuisson uniforme. Une sorte de masque qui lui donne une allure familière.www.barbecook.com

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LE DESIGN DES FOURNEAUX

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Mets l'anisette au fraisTexte Fabrice Declerch

C'est la fin de l'absinthe qui marque le début du pastis. Victime du lobby viticole et de la lutte anti-alcoolique, la « fée verte » passe à la trappe en 1915. Les anciennes marques d'absinthe lui trouvent alors un substitut anisé, au début moins titré en alcool, jusqu'à 30° « seulement ». Dans les années 20, le jeune Paul Ricard brave les interdits et commercialise sous le manteau ce qui ne s'appelle pas encore pastis. Un décret de 1932 l'autorise enfin à exploiter sa trouvaille à laquelle il attribue ce nom, inspiré du provençal « pastisson » ou « pâtisson », variété de courge, que l'argot transforme en imbécile, et de l'italien « pasticcio », signifiant tourte puis imbroglio et qui a donné pastiche en français. Le succès du

Comment parler d'un produit règlementé et pourtant disponible partout ? Comment retracer l'histoire d'un breuvage de saison sans inciter à la débauche ? En prenant les précautions d'usage : « L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération. » Ceci écrit, ne sombrons pas dans le perpétuel principe de précaution qui voudrait tout interdire et savourons la boisson qui colle à l'été, qui à elle seule évoque Marseille et la pétanque, la Provence et les vacances : le pastis.

GOÛTER

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breuvage est total et immédiat. Les congés payés de 1936 contribuent à ce triomphe, jetant des hordes de travailleurs français sur les routes du sud, noyer leur désœuvrement chèrement acquis dans l'anisette. L'ancien distillateur d'absinthe Pernod prend le wagon en route, en produisant un apéritif à l'anis sans appellation, jusqu'à son 51 la même année avec des étiquettes qui revendiquent « pastis de Marseille ». C'est la guerre entre les deux enseignes jusqu'en 1974 qui les voit fusionner. Le groupe est désormais un ogre mondial, riche de plusieurs autres marques d'alcool. Face à lui, d'autres se sont lancés dans la production de pastis, comme le distillateur de Forcalquier, Henri Bardouin, reconnaissable à ses bouteilles qui jouent la tradition, héritée de la pharmacie. Toujours d'actualité, le pastis reste une boisson d'été idéale, à la fois fraîche et fruitée. Il se boit nature ou se transforme en cocktail au gré des envies. Combiné à de l'orgeat, il devient mauresque, tomate avec de la grenadine, perroquet avec de la menthe ou rourou avec de la fraise. Plus mécanos sont les noms qu'on lui donne mélangé avec du soda cola : mazout, gasoil ou goudron, ou avec du vin blanc : diesel. En toute occurrence, il est à consommer avec modération, titrant à 45°. Donc cet été, juste un petit verre de pastis avec beaucoup d'eau.

Comme le fenouil qui a un goût proche de l'anis, le pastis se marie fort bien avec des poissons, sardines grillées ou filets de truite en papillote. Si l'on reste dans une variation marine, il agrémente joliment des moules, des poêlées de supions ou des langoustines flambées. Plus surprenante est la recette de poulet rôti à l'ail et au pastis, variation estivale d'un classique dominical. Pour finir le repas, la fraise peut se déguster avec une chantilly anisée dans laquelle un bouchon de pastis aura été versé.

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Goûter

CUISINE AU PASTIS

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Se restaureraux bergesTexte DB

Chic et fricDécapotables de kéké et sunglasses at night, le Baroc, pont Lafayette, continue à être le repaire des fils à papa et des wannabe (top-model ou traders). Mention spéciale à la déco avec un lustre en cristal qui marque le lieu de sa monumentale présence. Plus contemporaine est celle de l'Étoile, pont de la Guillotière, avec mobilier design et grosses boules lumineuses. Le contraste est saisissant entre le quartier populaire et la branchouillerie friquée du lieu, entre la belle terrasse face à Fourvière et le personnel naviguant entre antipathie et ineptie (pas de service en terrasse).

Son et boissonPrès de la Passagère, petit rafiot sympa et du Sirius, sa grosse barge de voisine, voici l'Ayers Rock en lieu et place du QBoat, qui se classait plutôt dans la catégorie précédente. Chacun des trois vise une clientèle plutôt étudiante à la cool, amatrice de gros son festif et d'alcool en quantité. L'alternative reste la Marquise, péniche toujours pointue en matière de musique ou la Plateforme selon ses locataires.

À manger dehorsSur le quai, les restos péniches donnent une atmosphère de station balnéaire, y compris côté qualité. On recommande de prendre de la hauteur en mangeant une (bonne) pizza aux Berges pont Lafayette, une grillade à la buvette du pont Wilson ou plus arty, la cuisine créative de Piet, le patron du Mondrian, face à la piscine.

À coucher à bordDormir sur l'eau, voici ce que la péniche Barnum propose. Seule embarcation qui ait choisi le gîte plutôt que le couvert, elle offre deux possibilités de couchage, en version suite de l'Amiral ou cabine du Capitaine, le tout avec petit déj bio (compter entre 140 ¤ et 170 ¤ pour deux). Agréable manière pour le Lyonnais de faire une croisière immobile sans quitter sa ville.

Entre le pont Morand et celui de l'Université, les rives du Rhône sont devenues le spot d'été, où l'on trouve à boire et à manger. Littéralement.

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GOÛTER

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Tout quitter

Palau de les Arts Reina Sofia © DR Lonja de la Seda © DR

La cité des arts et des sciences © DR

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Vamos aValencia !

Texte Sandra Moisson

Troisième destination espagnole préférée des Français après Barcelone et Madrid, Valence, connue comme le berceau de la paella, a vu cette décennie sa cote grimper auprès des voyageurs avisés. Entre la nouvelle Cité des arts et des sciences et la vieille ville qui s'est remplie de boutiques, restaurants et lieux de nuit branchés, voici trois bonnes raisons de faire un saut à Valence.

Une architecture futuristeLa construction de la Cité des arts et des sciences, œuvre de l'architecte valencien Santiago Calatrava (auteur de la gare SNCF de Lyon Saint-Exupéry), s'est achevée en 2005. Avec leurs courbes gonflées, les façades des immeubles rappellent celles d'un squelette de baleine dont l'image se reflète dans des bassins d'eau enjambés par des passerelles. D'autres bâtimentsavant-gardistes sont disséminés dans la ville : le Palau de les Arts Reina Sofia et le pont l'Assut de l'Or, également de Calatrava. Ainsi que le Palais des Congrès de Norman Foster et le bâtiment Veles e Vents construit à l'occasion de la Coupe de l'America en 2007.

Un passé bien conservéLe musée historique de l'Almoina a ouvert il y a trois ans sur le site de Valentia où les Romains ont fondé la ville en 138 av. JC. Un plancher vitré permet aux visiteurs d'observer les ruines sous leurs pieds. Le musée se situe dans le Barrio del Carmen, le plus vieux quartier de Valence, qui est aussi un centre de création où l'on croise artistes, étudiants et citadins élégants dans les ruelles ornées de graffitis. Des cafés et des galeries d'art donnent sur les petites places médiévales. Entre le Mercado central - achevé en 1928 et restauré en 2004, il accueille plus de 950 commerçants - et la Lonja de la Seda, l'ancien marché de la soie, chef d'œuvre gothique classé au Patrimoine mondial de l'Unesco, se cachent des boutiques de créateurs de mode et design.

TOUT QUITTER

Lonja de la Seda © DR

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Située sur la côte, à une heure de Valence, la station balnéaire de Benicàssim accueille chaque été le FIB, festival international de Benicàssim. Sa programmation réunit le gratin de la musique indé - pop, rock, électro - et attire des milliers de festivaliers des quatre coins de l'Europe. Sur le line up cette année : Arcade Fire, The Strokes, Arctic Monkeys, Portishead et Primal Scream. Y mucho màs !14 > 17.07 | FIB | Benicassim | fiberfib.com

BENICÀSSIM

Une gastronomie traditionnelle et créativeOutre la paella, l'autre spécialité de Valence est l'horchata, une boisson typique à base de jus de souchet, une plante de la famille du papyrus cultivée pour ses tubercules appelées noix tigrées ou amandes de terre. Ce lait végétal se boit bien frais accompagné d'une viennoiserie locale, le farton, une sorte de gros gressin brioché. Depuis quelques années, la scène gastronomique de Valence, qui compte six restaurants étoilés Michelin, assiste à l'émergence de jeunes talents créatifs. C'est le cas du chef valencien Jordi Morera. Chic mais sans prétentions, son restaurant Carosel, ouvert en 2010 dans le quartier de Carmen, est vite devenu célèbre. Il y sert une cuisine traditionnelle revisitée, comme un mini ragoût de seiches avec artichauts et amandes. Bon plan, le menu à 22 euros en semaine !

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TOUT QUITTER

Farton y horchata © DR

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CABINET

DE CURIOSITÉS

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Jusqu'au 30.07 | Nuits de Fourvière | Lyon | www.nuitsdefourviere.com29.06 > 13.07 | Jazz à Vienne (38) | www.jazzavienne.com01 > 06.07 | Swing sous les étoiles | Miribel (01) | www.swingsouslesetoilesmiribel.com14 > 16.07 | Musilac | Aix-les-Bains (73) | www.musilac.com21.07 | Authentiks | Vienne (38) | www.lesauthentiks.com21.07 > 23.07 | Pleins Feux Festival | Bonneville (74) | www.pleins-feux-festival.com21.07 > 27.08 | Rhino Jazz(s) Festival | Saint Chamond (42) | www.rhinojazz.com23 > 29.07 | Cabaret Frappé | Grenoble (38) | www.cabaret-frappe.com23 > 30.07 | Pic sonne | Valloire (73) | www.picsonne.fr2 > 4.09 | Woodstower | Miribel-Jonage (01) | http://woodstower.com

Jusqu'au 15.08 | Festival de Carcassonne (11) | www.festivaldecarcassonne.fr20.06 > 04.07 | Paris Hip Hop | paris-hiphop.com09 > 16.07 | Cahors Blues Festival (46) | www.cahorsbluesfestival.com24 > 26.06 | Solidays | Hippodrome de Longchamp – Paris | www.solidays.org24 > 26.06 | Décibulles | Neuve-Eglise (67) | www.decibulles.com30.06 > 07.07 | Strasbourg Jazz (67) | www.festival-strasbourg.com30.06 > 23.07 | Festival de Nîmes (30) | www.festivaldenimes.com01 > 02.07 | Free Music | Montendre (17) | www.freemusic-festival.com01 > 03.07 | Eurockéennes | Belfort (90) | www.eurockeennes.fr01 > 03.07 | Festival Beauregard | Hérouville-Saint-Clair (14) | www.festivalbeauregard.com01 > 03.07 | Main Square Festival | Arras (62) | www.mainsquarefestival.fr05 > 09.07 | Cognac Blues Passion (16) | www.bluespassions.com05 > 13.07 | Festival de la Côte d'Opale | Boulogne-sur-Mer (62) | www.festival-cotedopale.fr06 > 10.07 | World Wide Festival | Sète (34) | www.worldwidefestival.com/fr/sete2011fr08 > 12.07 | Nice Jazz Festival (06) | www.nicejazzfestival.com08.07 > 27.08 | Monte Carlo Sporting Summer | Monaco | www.sportingmontecarlo.com09 > 12.07 | Déferlantes | Argelès-sur-Mer (66) | www.lesdeferlantesdargelessurmer.com12 > 16.07 | Francofolies | La Rochelle (17) | www.francofolies.fr12 > 17.07 | Jazz à Sète (34) | jazzasete.com14 > 17.07 | Vieilles Charrues | Carhaix (29) | www.vieillescharrues.asso.fr14 > 24.07 | Jazz à Juan | Juan-les-Pins (06) | www.jazzajuan.com

RHÔNE-ALPES

FRANCE

Pages réalisées par Dominique Bastien, Nicolas Blondeau, Richard Célèbre, Fabrice Declerch, Audrey Hadorn, Adeline Marconnet, Sandra Moisson, Aurel Rotival, Gallia Valette-Pilenko

LISTE DES FESTIVALS DE MUSIQUE SÉLECTIONNÉS

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15 > 28.07 | Nuits Musicales d'Uzès (30) | www.nuitsmusicalesuzes.org16 > 28.07 | Les Voix du Gaou | Six-Fours-les-plages (84) | www.voixdugaou.fr17.07 > 11.08 | 1001 notes en Limousin | itinérant en Limousin | www.festival1001notes.com19 > 23.07 | Crazy Week | Nice (06) | www.ivoiremusic.fr/crazyweek19 > 24.07 | Escales du cargo | Arles (13) | www.escales-cargo.com22 > 23.07 | Rock Preserv' | Broût-Vernet (03) | www.festival-rockpreserv.com22 > 23.07 | Art Sonic | Briouze (61) | www.festival-artsonic.com22.07 > 21.08 | Festival de la Roque d'Anthéron (13) | www.festival-piano.com20 > 23.07 | Big Festival | Biarritz (64) | www.bigfest.fr29.07 > 15.08 | Jazz in Marciac (32) | www.jazzinmarciac.com29.07 > 30.07 | Au Pont du Rock | Malestroit (56) | www.aupontdurock.com03 > 07.08 | Porto Latino | Saint Florent (Corse) | www.porto-latino.com05 > 07.08 | Festival du bout du monde | Presqu'île de Crozon (29)www.festivalduboutdumonde.com05 > 07.08 | Électros d'Uzès (30) | www.leselectrosduzes.com26 > 28.08 | Rock en Seine | Saint-Cloud (92) | www.rockenseine.com26 > 28.08 | Cabaret Vert | Charleville-Mézière (08) | www.cabaretvert.com

22 > 26.06 | Glastonbury (Royaume-Uni) | www.glastonburyfestivals.co.uk24 > 26.06 | Couleur Café | Bruxelles (Belgique) | www.couleurcafe.be29.06 > 17.07 | Zelt Music | Freiburg (Allemagne) | www.zmf.de30.06 > 03.07 | Rock Werchter (Belgique) | www.rockwerchter.be30.06 > 03.07 | Roskilde Festival (Danemark) | roskilde-festival.dk01 > 16.07 | Montreux Jazz Festival (Suisse) | www.montreuxjazz.com07 > 09.07 | Bilbao BBK (Espagne) | www.bilbaobbklive.com07 > 10.07 | Ardentes | Liège (Belgique) | www.lesardentes.be07 > 10.07 | Exit | Novi Sad (Serbie) | www.exitfest.org07 > 17.07 | Gent Jazz Festival | Gent (Belgique) | www.gentjazz.com08 > 10.07 | Cactus Festival | Bruges (Belgique) | www.cactusfestival.be08 > 10.07 | North Sea Jazz Festival | Rotterdam (Pays-Bas) | www.northseajazz.com08 > 10.07 | Oxegen Festival (Irlande) | www.oxegen.ie08 > 10.07 | T in the park (Écosse) | www.tinthepark.com14 > 16.07 | Super Bock super rock | Sesimbra (Portugal) | www.superbocksuperrock.pt14 > 17.07 | Dour Festival (Belgique) | www.dourfestival.be14 > 17.07 | FIB | Benicassim (Espagne) | fiberfib.com14 > 17.07 | Gurten Festival | Berne (Suisse) | www.gurtenfestival.ch14 > 17.07 | Latitude Festival | Suffolk (Royaume-Uni) | www.latitudefestival.co.uk19 > 24.07 | Paléo Festival | Nyon (Suisse) | www.paleo.ch22 > 30.07 | Blue Balls | Lucerne (Suisse) | www.blueballs.ch29.07 > 7.08 | Lokerse Feesten | Lokeren (Belgique) | www.lokersefeesten.be18 > 20.08 | Pukkelpop | Hasselt (Belgique) | www.pukkelpop.be

EUROPE

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Musicalités Complètement stoneVenus d'Australie, Angus & Julia Stone passent cet été forcément près de chez vous. Le duo frère-sœur laboure nos terres dans la foulée du triomphe de Down the way, à ranger entre The Dø et Cocoon. Une pop folk jolie et inoffensive. RCANGUS & JULIA STONE14.07 | Musilac | Aix-les-Bains (73) - 15.07 | Gent Jazz Festival | Gent (Belgique) - 16.07 | Vieilles Charrues | Carhaix (29) - 17.07 | Gurten Festival | Berne (Suisse) - 20.07 | Paléo Festival | Nyon (Suisse) - 22.07 Nuits de Fourvière | Lyon - 23.07 | Les Voix du Gaou | Six-Fours-les-plages (84) - 24.07 | Escales du cargo | Arles (13)

Arctic Monkeys étaient au rock l'égal de Ken Loach au cinéma, empreints de la cité ouvrière qui les a vus se former, jusqu'à ce que Josh Homme (Queens Of The Stone Age) leur fasse découvrir un rock plus punk psychédélique. Alex Turner, voix et plume du groupe, ramène quant à lui des sonorités westerns de son projet parallèle The Last Shadows Puppets. Un beau mélange qui donne de l'envergure à ce nouvel opus Suck it and See. AMARCTIC MONKEYS 01.07 | Rock Werchter (Belgique) - 03.07 | Les Eurockéennes | Belfort (90) - 11.07 | Nuits de Fourvière | Lyon - 16.07 | FIB | Benicassim (Espagne) - 17.07 | Gurten Festival | Bern (Suisse), 27.08 | Rock en Seine | Saint Cloud (92)

Musicalités Grands singes

Quel danger peut donc pétrifier ce trio d'ados ? Le courroux de leurs mamans, ulcérées de constater qu'à peine elles tournent le dos, les bambins ont taché leurs habits tout propres ? Le sourire narquois de l'orthodontiste qui compte bien reproduire son forfait avec les deux personnages de gauche ? Réponse en août avec la sortie de Super 8, la nouvelle production Spielberg mise en scène par JJ Abrams, le créateur de Lost et d'Alias. DBSUPER 8 | sortie 03.08

Projeté La menace fantôme

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Musicalités Emportés par le torrent

Le duo nantais joint l'image au son, dans des shows qui fracassent des remix de Beat Assailant avec ceux de Birdy Nam Nam ou Hocus Pocus. Assister à un set de Beat Torrent, c'est un peu comme confier ses platines à des ados fans de jeux vidéo, de superhéros et de hip hop. RCBEAT TORRENT14.07 | Dour Festival (Belgique) 21.07 | Authentiks | Vienne (38) 22.07 | Rock Preserv' | Broût-Vernet (03) - 23.07 | Art Sonic | Briouze (61)

Musicalités A cappellaPour la quatrième année consécutive, les Vieilles Charrues donnent une chance à tous les laissés pour compte de la cornemuse, les frustrés du biniou, les exclus des Fest Noz. Dans le sillage de l'Air Guitare, les concurrents du Championnat du monde d'Air Biniou doivent s'atteler à couper le sifflet du jury. Une battle celtique à échelle mondiale, ça va bombarder ! AMCHAMPIONNAT DU MONDE D'AIR BINIOU | 16.07 | Vieilles Charrues | Carhaix (22)

Le lieu n'existait pas encore que l'artiste y travaillait déjà. Le Centre Pompidou-Metz a ouvert ses portes il y a un an, le 12 mai 2010 exactement, alors que Daniel Buren créait dès 2009 plusieurs œuvres plastiques, installations in situ et performances, en préfiguration du Centre. Fidèle à ses motifs, Buren crée une double installation, d'un côté des cabanes « éclatées imbriquées » dans lesquelles le visiteur peut se perdre, de l'autre un jeu entre des miroirs et les baies vitrées du lieu ouvrant sur la ville. La perception du visiteur se retrouve diffractée, décalée, désorientée. L'exposition est aussi l'occasion de découvrir un bâtiment en tout point remarquable, qui à lui seul mérite le déplacement. Un peu comme le Guggenheim de Bilbao. FDDANIEL BUREN, ÉCHOS, TRAVAUX IN SITUJusqu'au 09.09 | Centre Pompidou-Metz | www.centrepompidou-metz.fr

Visité Buren en Lorraine

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Musicalités Chostakovitch en pleine figure

Lorsqu’un beau matin, le barbier Ivan Yakovlevitch découvre, effaré, un nez dans son petit pain, le major Kovaliov s’aperçoit justement avec stupéfaction qu’il n’a plus de nez ! Étrange histoire que celle écrite par Nicolas Gogol dans les Nouvelles de Pétersbourg. Dimitri Chostakovitch s’empare de cette fable à l’ironie mordante et la métamorphose en grandiose « opéra-cabaret ». Au cœur de l’avant-garde viennoise et allemande, le compositeur amène une nouvelle dimension dans l’opéra, celle du comique sans limites et d’une théâtralité exacerbée. Musicalement, les codes sont bouleversés et l’audace atteint son paroxysme avec le chant, presque désintégré en paroles, cris et chuchotements. L’œuvre se dépouille de la psychologie des personnages et emprunte une nouvelle voie, celle de la vie amplifiée à la manière de la commedia dell’arte. Bien qu’en 1930, il fut un scandale « idéologique », Le  Nez, demeure aujourd’hui un joyau de l’art lyrique. Cet été, le Festival d’Aix-en-Provence et, dès la rentrée, l’Opéra de Lyon, accueillent cette œuvre fascinante, mise en scène par le grand William Kentridge. L’œuvre de Chostakovitch apparaît comme un opéra vertigineux, vertige rendu à l’aide de décors somptueux et de vidéo, qui transfigurent l’œuvre en en révélant ses infinies nuances musicales et littéraires. AHLE NEZ08 > 14.07 | Festival d’Aix-en-Provence (13) et 08 > 20.10 | Opéra de Lyon

Musicalités Psyché folkCocorosie incarne un monde de rêve transgressif et poé-tique, où les frontières musi-cales sont abolies, où les ani-maux chantent, où la blonde Bianca porte moustache tan-dis que la brune Sierra laisse couler une larme permanente. Un duo « supercalifragilisticex-pialidocious ». RCCOCOROSIE17.07 | Dour Festival (Belgique) 19.07 | Crazy Week | Nice (06)24.07 | Blue Balls | Lucerne (Suisse) - 26.07 | Cabaret Frappé Grenoble (38) - 27.08 | Rock en Seine | Saint-Cloud (92)

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Théâtralité Charmatz fait la CourAprès le scandale retentissant de l’invitation faite à Jan Fabre en 2005 au vénérable festival d’Avignon, Hortense Archambault et Vincent Baudriller récidivent, avec celle faite à Boris Charmatz, chorégraphe empêcheur de danser en rond qui prend la cour du Palais des Papes pour une cour de récréation. Charmatz, l’un des penseurs de la « non-danse » et directeur du CCN de Rennes qu’il a rebaptisé Musée de la Danse, est l’artiste associé en Avignon cette année. En 2010, il avait présenté La danseuse malade et Flip book. Cette fois, il s’offre la cour du Palais avec Enfant, une création pour 9 danseurs et 27 enfants et Levée des  conflits, reprise de sa création de novembre dernier. Une pièce pour 25 gestes et 24 interprètes qui sonde le vide et le manque dans une spirale vertigineuse. Formé à l’école de l’Opéra de Paris et au CNSMD de Lyon, Boris Charmatz est de ceux qui ont repensé la danse dans les années 90, en remettant en cause la place du spectateur et celle de l’interprète. N’ayant de cesse de ne jamais s’enfermer dans un carcan, il est à la fois la coqueluche de l’institution et un électron libre qui n’en fait qu'à sa tête. Danseur (chez Régine Chopinot, Odile Duboc, Meg Stuart, Pierre Alféri ou Steve Paxton), chorégraphe (depuis 1992), pédagogue (Bocal, une école itinérante pas comme les autres) et maintenant conservateur de musée, Boris Charmatz trouve aussi le temps d'écrire des livres, de jouer au ping-pong et de faire craquer les actrices (Jeanne Balibar dansait pour lui dans La danseuse malade). Vivement recommandé ! GVPENFANT | 07 > 12.07LEVÉE DES CONFLITS | 16 > 18.07Festival d’Avignon (84) | 06 > 26.07 | www.festival-avignon.com

Musicalités Plante persistantePrès de 25 ans après sa formation, Cypress Hill se maintient à « flow ». Le gang angeleno fait désormais figure d'arbre de justice auprès des jeunes pousses du hip hop, avec son rap west-coast qui se teinte volontiers d'accents latinos. RCCYPRESS HILL14.07 | Dour Festival (Belgique) - 16.07 | Vieilles Charrues | Carhaix (29)

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© Ilka Tramer

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Musicalités ChimiqueRejetons transgéniques de New Order, cousins bioniques de Prodigy, Chemical Brothers dégainent leurs tubes (à essai) sur toutes les paillasses estivales. Quinze ans après ses débuts, le duo fondateur du big beat garde une forme de cycliste sous EPO. RCCHEMICAL BROTHERS25.06 | Glastonbury (Royaume-Uni) - 30.06 | Rock Werchter (Belgique) - 01.07 | Main Square Festival | Arras (62) - 06.07 | Festival de Nîmes (30) - 09.07 Bilbao BBK (Espagne) - 15.07 Musilac | Aix-les-Bains (73) 17.07 | Vieilles Charrues | Carhaix (29) - 20.07 | Paléo Festival | Nyon (Suisse)

Théâtralité Cirque de Fourvière

Alors que certains sont tentés de confier leurs névroses sur un divan freudien, les acrobates de la Compagnie Les 7 Doigts de la Main surmontent leurs angoisses, ici perchés sur un trapèze, là dans la tourmente d'une roue allemande. Une tête si lourde posée sur un corps paradoxalement très léger : la pirouette est majestueuse et cette belle brochette de dépressifs amuse autant qu'elle émeut. Sans queue de pie, ni tambour, ce spectacle psycho-accrobatique ouvre le bal de cet été à Fourvière où le cirque est présent sous toutes ses facettes. AM

Version déséquilibre mental : Psy | 28 > 30.06 | Grand Théâtre | Lyon 5e

Version famille et tradition gitane : Les Tziganes tombent du ciel | 25.06 > 30.07 | Sous chapiteau | Lyon 5e

Version nez rouge et visage fardé : Miousik papillon | 29.06 > 02.07 | Théâtre du Point du Jour | Lyon 5ePsy © David Poulin

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Carte d'identité

Antécédents cinématographiques

Actualité 2011

Né en 1940 de l'imagination du duo Joe Simon et Jack Kirby, futur créateur des Quatre fantastiques, d'Iron Man et de Hulk, Captain America incarne à lui seul le combat des États-Unis contre la menace nazie. Jeune homme chétif, Steve Rogers devient Captain America avec l'inoculation du sérum de Super-Soldat.

Captain America sort au cinéma en 1991 sous les traits de Matt Salinger, seulement connu comme fils de JD Salinger, l'auteur culte de L'Attrape-cœurs. Le père n'ayant pas légué de gène du génie à son rejeton, le film se vautre au box office et se classe honorablement dans la liste IMDB des pires films de tous les temps (48e).

Dans le sillage des superhéros Marvel, Captain America réapparaît devant l'objectif du tâcheron Joe Johnston (Wolfman) et avec Hugo Weaving en méchant, déjà pas gentil dans Matrix.

CAPTAIN AMERICA | sortie le 17.08CONAN LE BARBARE | sortie le 24.08

COMPARATIF PRODUIT

Conan représente le renouveau de l'heroic fantasy dès 1932 sous la plume de Robert E. Howard. Ce barbare originaire de Cimmérie, riante contrée où les litiges se règlent à grands coups de massue cloutée, voit sa famille massacrée par le méchant Thulsa Doom. Il n'a alors de cesse de se venger.

Scénarisé par le délicat Oliver Stone, Conan le  barbare naît en salles en 1982 dans la peau bodybuildée d'Arnold Schwarzenegger. En quarante monosyllabes, le ton est donné : Conan parle moins bien qu'il ne bastonne. Ce qui ne l'empêche pas de revenir deux ans plus tard dans Conan  le destructeur où Schwarzy se voit adjoindre la sculpturale Grace Jones..

Un temps pressenti, Schwarzy a fait valoir ses points retraite. Il est remplacé par un certain Jason Momoa, alors que la caméra est tenue par le désormais spécialiste des remakes Marcus Nispel, déjà traqué par la police du goût pour ses régurgitations de Massacre à la tronçonneuse et Vendredi 13.

Captain America ¦ Conan le barbare

Pronostic vitalTrès réservé, même si moiteur estivale et 3D offrent aux spectateurs plus d'indulgence qu'en temps normal. DB

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Projeté Une Casta fantastique en 3D

Premier long métrage du duo Julien Lacombe et Pascal Sid, auteurs de six courts de genre, du western (El Derechazo) au polar (Le sixième homme), en passant par le kung fu (HK), Derrière les murs est aussi le premier film français en 3D hors animation. L'histoire est celle dans les années 20, d'une jeune romancière qui s'installe dans une maison isolée pour retrouver l'inspiration. Surviennent alors des événements étranges. Les deux auteurs disent s'être inspirés autant de Maupassant et Lovecraft que du Labyrinthe de Pan, le merveilleux film de Guillermo Del Toro. L'héroïne est incarnée par un rare exemple de top model passé au cinéma avec talent, Laetitia Casta qui évoque ici le personnage de Nicole Kidman dans Les Autres. Autant de références qui font espérer un fantastique atmosphérique, loin des récentes tentatives françaises sur le terrain horrifique. DBDERRIÈRE LES MURS | sortie 06.07

Visité Troisième mi-tempsAnalyser l'ensemble, être à l'écoute de ses coéquipiers et former une équipe pour l'élaboration d'une stratégie. Ces règles d'or peuvent aussi bien être dictées par un coach au vestiaire de Geoffroy-Guichard que par un designer manager en bureau d'étude. Design & Foot - Un enjeu collectif réunit deux univers de prime abord très éloignés mais réellement proches par l'esprit d'équipe qui les anime. Parce que les deux vont vers toujours plus de technicité, d'esthétique et d'innovation, ils se rencontrent dans un match amical à la Cité du Design. Un face à face inattendu, où tactiques collectives et passes mesurées composent le jeu et créent le spectacle. AMDESIGN & FOOT - UN ENJEU COLLECTIFJusqu'au 18.09 | Cité du Design, Saint Etienne | www.citedudesign.com(1

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MusicalitésSin Cities

On les croyait morts et séparés pour de bon, pourtant Richard Fearless et Tim Holmes, alias Death In Vegas, annoncent leur grand retour sur scène en 2011, ainsi que la sortie d’un nouveau disque, Trans-Love Energies. Formé en 1994 et nommé Dead Elvis, le duo change de nom face à l’obstination des ayants droits de l’intouchable King. Qu’à cela ne tienne, ce sera le nom de leur premier opus, sorti en 1997, un mélange de dub et de rocksteady déjà signé par la patte Death In Vegas : un son protéiforme et inclassable venu tout droit des influences multiples de Fearless. Le deuxième album, The Contino Sessions, verse dans le psychédélisme sombre et intense tandis que trois ans plus tard, Scorpio Rising se teinte d’un post-rock racé, cosmique et presque satanique, dans la lignée du film de Kenneth Anger auquel il emprunte le nom. La dernière galette en date, Satan’s Circus, sortie en 2004, marque leur retour inattendu vers des instrumentaux électroniques et mélancoliques aux inspirations krautrock, entre Kraftwerk et Tangerine Dream. Une mélomanie à laquelle s’ajoutent les noms du carnet d’adresses de Tim Holmes : Iggy Pop, Liam Gallagher ou encore Bobby Gillespie de Primal Scream posent leurs illustres voix sur divers morceaux des trois premiers albums. Sur scène, les productions des deux Anglais, leurs influences internationales et leurs multiples sonorités prennent l’allure d’un voyage sonore aux ambiances contrastées. ARDEATH IN VEGAS26.08 | Rock en Seine | Saint-Cloud (92)

MusicalitésDouble jazz

Deux des jazzmen les plus pop se retrouvent sur scène, comme un double mixte entre noir et blanc, clavier et cuivre. Joshua Redman est l'un des saxophonistes les plus doués de sa généra-tion. Brad Mehldau séduit par un jeu de piano totalement incarné. Tous deux ont le goût du hors champ, l'un en reprenant des standards funk, l'autre en draguant les fans de rock. Les voici réunis pour une tournée d'été prolifique. FDJOSHUA REDMAN / BRAD MEHLDAU DUO 15.07 | Jazz à Sète (34) - 16.07 | Nuits de Fourvière | Lyon - 29.07 | Festival de la Roque d'Anthéron (13) 31.07 | Jazz in Marciac (32)

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MusicalitésEels étaientune fois... Les yeux écarquillés de la fillette sur la jaquette du premier album de Eels témoignent de l'envergure du talent de Mark Oliver Everett. Huit albums imprégnés de jazz comme de rock se sont enchainés depuis, dévoilant à chaque fois une part de l'intime de celui qui se fait appeler E. AMEELS 26.06 | Glastonbury Festival (Royaume-Uni) - 30.06 | Rock Werchter (Belgique) - 01.07 Main Square Festival | Arras (62) 03.07 | Festival Beauregard | Hérouville Saint-Clair (14) 14.07 | Gurten Festival Berne (Allemagne) - 15.07 | Musilac | Aix-Les-Bains (73) - 17.07 Latitude Festival | Suffolk (Royaume-Uni)

MusicalitésFestival durable13e édition de Woodstower avec Gaëtan Roussel, Goran Bregovic et Étienne de Crécy en têtes d'affiche musicales et un week-end partagé entre théâtre de rue et émergence locale (on parie sur Nekochan dans une veine dubstep-electronica). Le mot d'ordre de ce festival engagé est le développement durable, tant au plan environnemental (tri et recyclage, transports doux...) que social (chantiers d'insertion, politique de bénévolat...). La nouveauté de ce cru est agricole, avec la mise en place de potagers bio, à quelques 200 mètres de la scène, fournisseurs du snacking proposé pendant le week-end. Une façon supplémentaire de conjuguer musique et éthique. RCWOODSTOWER02 > 04.09 | Grand Parc Miribel Jonage (01) | http://woodstower.com

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ThéâtralitéAssurance succèsPlus accessible que Shakespeare, plus moderne que Molière, plus drôle que Marivaux, choisissez Feydeau ! Ce bon vieux Georges, roi du vaudeville, est en effet la dernière valeur sûre en vogue pour tout succès théâtral. Le triomphe du Fil à la patte monté par Deschamps à la Comédie Française le prouve : les spectateurs français ont envie de se poiler devant des histoires d'adultères, de quiproquos et de filles légères. On peut donc pronostiquer un remplissage optimal pour La Dame de chez Maxim, mise en scène par Bernard Rozet pour la 13e édition de la Biennale du Fort de Bron. FDLA DAME DE CHEZ MAXIMJusqu'au 30.07 | Biennale du Fort de Bron | Bron | www.biennale-fort-de-bron.com

MusicalitésGrattez la guitareLoin des grandes messes estivales, la station savoyarde de Valloire accueille une semaine durant le Pic sonne, festival de blues international. Au-delà de la programmation, l'une des originalités tient à l'organisation d'une tombola dont le premier prix est une guitare unique, fabriquée pour l'occasion par neuf luthiers. Une manière de lier l'art et l'artisanat, le jeu et l'ouvrage. RC23 > 30.07 | Pic sonne | Valloire (73)

MusicalitésDandy cool

La pochette de son dernier album Olympia sorti en octobre 2010 en atteste, Bryan Ferry ne change guère. Reprenant quasiment à l'identique celle de Stranded, album de Roxy Music de 1973, elle met en scène l'icône absolue Kate Moss (après Jerry Hall pour Siren et Amanda Lear pour For  your  pleasure) dans un abandon à la fois luxueux et décadent. À l'image de l'éternel dandy désormais sexagénaire. Des années Roxy, platform boots et glam rock, aux albums solo, sophistiqués et mélodieux, Bryan Ferry incarne une certaine idée de l'Angleterre, dans sa distinction comme dans ses excès. Même s'il ne remporte plus le même succès que dans les années 80, avec les tubes Slave to love et Don't stop the dance, il reste beaucoup plus intéressant que nombre de ses contemporains, de l'album de standards jazz As time goes by à Dylanesque, entièrement dédié à des reprises de Dylan, en passant par Frantic, album bilan de ses propres compositions. Rare sur les scènes françaises, Bryan Ferry conserve à 65 ans son élégance de crooner qui lui a valu l'an dernier le titre d'homme de l'année « chic et non conventionnel » décerné par l'édition française de GQ. Une sorte de revanche pour ce fils de prolétaire... RCBRYAN FERRY05.07 | Zelt Music | Freiburg (Allemagne) - 08.07 | Cactus Festival Bruges (Belgique) - 21.07 | Escales du cargo | Arles (13) - 22.07 Festival de Carcassonne (11) - 25.07 | Nuits de Fourvière | Lyon30.07 | Monte Carlo Sporting Summer | Monaco

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ProjetéLes codes d'HonoréChristophe Honoré incarne à lui seul la Nouvelle Vague 2.0. Ex-critique des Cahiers comme ses illustres prédécesseurs des années 60, il synthétise la conceptualisation d'un Godard (17 fois Cécile Cassard), l'influence littéraire d'un Truffaut (La belle personne, adaptée de La Princesse de Clèves) et le goût de la comédie musicale d'un Demy (Les chansons d'amour). Avec Les Bien-aimés, il retrouve Chiara Mastroianni, déjà filmée dans Non ma fille, tu n'iras pas danser, en fille de sa vraie mère Catherine Deneuve ainsi que Louis Garrel, alter ego du réalisateur comme le fut Jean-Pierre Léaud pour Truffaut. DBLES BIEN-AIMÉS | sortie 17.08

ProjetéIncertain regardEn ces temps de canonisation papale et de contestation du dogme psychanalytique, Nanni Moretti empoigne la question de la croyance et du doute dans une nouvelle comédie grinçante : Habemus Papam. Le souverain pontife est joué par un immense Michel Piccoli, aux prises avec une crise de foi, à peine élu pape. Il se fait aider par un psychanalyste incarné par l'ami Nanni. L'occasion pour celui-ci de continuer son travail de sape des systèmes politico-religieux. DBHABEMUS PAPAM | sortie 07.09

Visité Île britanniqueOn peut n'avoir pas 40 ans, être artiste et réaliser des sculptures figuratives dans l'héritage des cubistes et des futuristes. Aux antipodes des installations vidéos de ses contemporains, les sculptures de l'Anglais Thomas Houseago représentent des personnages en marche ou allongés. On pense à Giacometti bien sûr, mais aussi à Rodin ou Picasso, sauf que l'artiste est nourri de pop culture et de science-fiction. Le site du CIAP de Vassivière devrait offrir un écrin de choix à ses figures anamorphosées. Construit sur une île au milieu du lac artificiel limousin, l'endroit invite à une rêverie fantastique, entre sombre forêt et brûme lacustre. FDTHOMAS HOUSEAGO - WHAT WENT DOWN03.07 > 23.10 | Centre International d'Art et du Paysage | Vassivière (87) | www.ciapiledevassiviere.com

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MusicalitésIggy, meilleur vieux !D’aucuns, et nous nous rangerons dans cette entité floue, pensent parfois que le rock est un peu comme le sport de haut niveau. Une discipline si exigeante pour ceux qui la pratiquent au sommet qu’y envisager de continuer une carrière après quarante ans relève de l’utopie. À moins d’accepter le petit côté pathétique que cela comporte de traîner son arthrose et ses problèmes de dos devant un public qui regrettera de ne pas vous avoir vu au moment de votre splendeur, tout en se disant que vous avez quand même de beaux restes. Une option qui se conjugue avec l’adoption d’un registre moins remuant que lors des décennies passées, tendant vers la ballade, le blues ou même, horreur, des morceaux jazzy. La « croonerisation » en somme. C’est un peu le choix d’un Lou Reed ou d’un Bryan Ferry qui viennent à Fourvière nous montrer comment, en ce qui les concerne, on peut parler, presque sans rire, de « bien vieillir ». Mais le plus convaincant défenseur de cet oxymore reste Iggy Pop. Le concert de l’été dernier à Fourvière nous avait impressionnés par le plaisir manifeste qu’a le bonhomme à donner le meilleur de lui-même sur les planches. Tout comme de la justesse de son choix de revenir aux sources, et donc aux Stooges, en réintégrant notamment James Williamson, guitariste du mythique album Raw Power (sorti en 1973 !). Bon d’accord ça ne nous rajeunit pas, mais lorsque retentit l’intro de morceaux comme I wanna be your dog, il faut bien avouer qu’un frisson parcourt l’échine. Et là, la question de l’âge du capitaine (il est né en 1947) n’a plus aucune importance. NBIGGY POP23.07 | Nuits de la guitare | Patrimonio (Corse) - 27.07 | Festival de Carcassonne (11) - 31.07 | Guitares en Scène | St Julien en Genevois (74)

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© Xavier Martin

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MusicalitésMorceaux de Jarrett

© Patrick Hinley Work/Play/ECM

Il a joué avec quelques légendes du jazz et l'est lui-même devenu. Keith Jarrett le pianiste prodige précoce (intronisé musicien professionnel à l'âge de dix ans !) fut sideman de Miles Davis, Charlie Haden, Art Blakey et Charles Lloyd avant de prendre son envol en solo ou comme leader de quintettes. Dans les années 70-80, il s'embarque dans l'interprétation classique (Bach) et contemporaine (Arvo Pärt), composant lui-même de la musique de chambre et symphonique. Cet été, il joue en trio avec Jack DeJohnette (batterie) et Gary Peacock (contrebasse) d'abord à Strasbourg, puis dans la pinède de Juan. Rare et précieux. RCKEITH JARRETT TRIO07.07 | Strasbourg Jazz (67) - 16.07 | Jazz à Juan | Juan-les-Pins (06)

Depuis qu'il a incarné le rôle principal du film Berlin calling, dont il a également composé la bande-son avec Sascha Funke, Paul Kalkbrenner est devenu une icône techno en Allemagne et au-delà. Son dernier album Icke Wider sorti ce mois-ci sous le bras, il fait le tour de quelques-uns des plus gros festivals d'Europe. RCPAUL KALKBRENNER30.06 | Festival de Nîmes (30) - 01.07 | Eurockéennes | Belfort (90) 10.07 | Exit | Novi Sad (Serbie) - 18.08 | Pukkelpop | Hasselt (Belgique) - 26.08 | Rock en Seine | Saint-Cloud (92)

MusicalitésKraut techno

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© Ragnar Schmuck

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MusicalitésInitiale L

Après A (Dominique), B (Agnès), E (leader de Eels), H (Arthur) et bien sûr -M-, voici L. De son vrai nom Raphaële Lannadère, L enfonce le clou en intitulant son premier album Initiale. Invitée l'an dernier des chantiers des Francofolies, elle revient cette année au Grand Théâtre avec son répertoire sous forte influence Barbara. Adoubée par Brigitte Fontaine, relayée par FIP et France Inter, la voici lancée comme la chanteuse d'une tradition française réactualisée. RCL16.07 | Francofolies | La Rochelle (17)

MusicalitésLord Ladd

On l'a croisé récemment comme membre des Infesticons au festival Electrochoc. Revoici Mike Ladd, cette fois à Vienne avec ses comparses de (((StarEchoe))) puis au sein d'un collectif réuni par Doctor L. Quel que soit le flacon, Mike Ladd promet l'ivresse de son spoken word méchamment engagé pour réveiller nos intelligences dans un melting pot musical très free (il collabore régulièrement avec Arto Lindsay ou Marc Ribot) de soul-jazz-hip-hop totalement hypnotique. RCMIKE LADD29 et 30.06 | Jazzmix – Jazz à Vienne (38)

LittéralitésVisions d'EuropeSylvain Fourel de la librairie La Voie aux Chapitres, Lyon 7e, conseille deux romans à lire cet été, tous deux publiés chez Liana Levi.« Dans la mer il y a des crocodiles est le récit bouleversant d'un enfant afghan qui, à l'âge de dix ans et sur décision de sa mère, va rejoindre l'Europe seul et traverse les péripéties avec un mélange de candeur et de courage. Cette Europe au bord du désespoir, on la retrouve à Piombino, cité industrielle en face de l'île d'Elbe en Italie à travers le très beau roman de Silvia Avallone, très jeune romancière qui conte la relation fusionnelle de deux adolescentes dans D'acier. »DANS LA MER IL Y A DES CROCODILES | Fabio GedaD'ACIER | Silvia Avallone

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VisitéMarker du temps

Chaque été, la belle ville d'Arles se transforme en vaste salle d'exposition photo. Le parcours emmène d'une part au parc des Ateliers, friche industrielle idéale pour l'événement, d'autre part au cœur de la ville, entre chapelles et palais, entre galeries et cloîtres. Cette édition 2011 accueille un géant méconnu de l'image, photographique et cinématographique : Chris Marker. Né à Neuilly en juillet 1921, Marker fête donc ses 90 ans avec cette rétrospective de plus de 300 clichés pris entre 1957 et 2010, de la série Koreans, sur la vie quotidienne à Pyongyang quatre ans après la fin de la guerre de Corée, à Passengers, portraits de voyageurs du métro envisagés comme une statuaire moderne. La Jetée, film séminal qui servit notamment de trame à L'Armée des douze singes de Terry Gilliam, sera également projeté durant cette exposition à ne manquer sous aucun prétexte. FDCHRIS MARKER - RÉTROSPECTIVE04.07 > 18.09 | Rencontres d'Arles (13) | www.rencontres-arles.com

MusicalitésJazz de filmVenu de Norvège, comme le pianiste Bugge Wesseltoft, Nils Petter Molvaer est l'un des artisans les plus représentatifs du nu jazz, soit l'ouverture de la discipline vers les musiques électroniques. Héritier de Miles Davis qui dès les années 70 avait annoncé la couleur, NPM est un trompettiste atmosphérique et sensible. Ses morceaux ressemblent à la bande son d'un film à venir, à la manière de Cinematic Orchestra. RCNILS PETTER MOLVAER10.07 | Nice Jazz Festival (06) - 07.08 | Jazz in Marciac (32)

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Passangers 2008 / 2010 © Chris Marker Courtesy galerie Peter Blum New York

© Goerg Grosse Geldermann

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MusicalitésFly me tothe NooneOui, un DJ electro peut être un vrai musicien. La preuve : Noone. Ce Lyonnais apprend d'abord le piano, le trombone, le saxhorn et la basse avant de tomber dans la musique électronique pendant ses études de graphisme. Sur scène, il délivre une « electronica-dubstep-breakbeat » double face, tantôt sombre, tantôt joyeuse, toujours dans une attitude de superhéros rock n'roll. RCNOONE21.07 | Authentiks | Vienne (38)

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MusicalitésObel du chantEn un album (Philharmonics), voici la Danoise Agnes Obel propulsée nouvelle star de la folk. Ses compositions jouées au piano parfois rehaussées de guitare acoustique et de quelques doux battements de percussion mettent en avant une voix claire et enveloppante. Entre Satie et Joni Mitchell, Debussy et Elliott Smith, la belle Agnes crée une enveloppe sonore dans laquelle il fait bon se lover. RCAGNES OBEL27.06 | Nuits de Fourvière | Lyon - 02.07 | Festival Beauregard Hérouville-Saint-Clair (14) - 10.07 | Ardentes | Liège (Belgique)11.07 | Festival de la Côte d'Opale | Boulogne-sur-Mer (62)15.07 | Gent Jazz Festival | Gent (Belgique) - 29.07 | Blue BallsLucerne (Suisse)© Sofie Amalie Klougart

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VisitéOppenheim space

Dennis Oppenheim est l’un des invités de l’été au Musée d’art moderne de Saint-Étienne. Disparu en janvier dernier, il avait commencé à travailler à l'emplacement de ses œuvres dans le musée. Dès l’arrivée sur le parking, celles-ci colonisent l’espace. D'énormes théières et cocottes en fer forgé attendent le visiteur, gentiment posées sur la pelouse. Alors que d’étranges sculptures, structures tubulaires filigranées crachant de la fumée s’élancent sur le parvis, comme d’immenses créatures qui viendraient saluer l’hôte entrant dans la demeure. Le parcours retrace en six pièces, trente ans de création de ce maître du land art qui a expérimenté le body art et l’art conceptuel. Ludique, la pièce installée dans la deuxième salle du musée, Theme for a major hit, interroge le mimétisme et l’homme pantin, avec une ironie teintée de cynisme. Nonobstant les costumes datés (la pièce date de 1974), cette œuvre résonne aussi fort aujourd’hui. D’autant que celle sise tout près, Table piece, qui évoque l’incommunicabilité, lui répond. Ce n’est pas fortuit de la part de Oppenheim de les avoir réunies ici, décuplant leur force d’évocation. Aging, réalisée à la même époque, convoque les notions de transformation jusqu’à la disparition avec des pantins de cire, qui se liquéfient au contact des spots lumineux braqués sur eux. Où l’on constate que Oppenheim joue toujours avec l’implication progressive du spectateur, dans une œuvre qu’il décrivait lui-même comme « ni mentale, ni plastique, mais quelque part entre les deux. » Poétique et subversive, c’est sûr ! GVPDENNIS OPPENHEIMJusqu’au 21.08 | Musée d’art moderne | Saint-Étienne (42)www.mam-st-etienne.fr

Theme for a major hit © Dennis Oppenheim Estate, courtesy Gallerie Fumagalli, Bergame

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MusicalitésComme un lion en cage

Avec sa voix soul au timbre écorché, le jeune jazzman trompe bien son monde. À l'écoute de Uncaged, on s'attend à voir arriver un grand du jazz outre-Atlantique, plutôt qu'un petit jeune bien de chez nous. Charles Pasi s'amuse à relier rock, hip hop et jazz, en un mélange entre Duke Ellington et Jamiroquai savamment orchestré. Virtuose de l'harmonica, il est une des promesses du blues des années à venir. On ne lui confie pour l'instant que les premières parties de ses ainés. Une chemisette de débutant dans laquelle il risque de très rapidement se sentir à l'étroit. Ce crooner des temps modernes a tout d'un grand. AMCHARLES PASI26.06 | Décibulles | Neuve-Eglise (67) - 01.07 | Swing sous les étoiles Miribel (01) - 13.07 | Nuits de Fourvière | Lyon - 16.07 | Cahors Blues Festival (46) - 21.07 | Rhino Jazz(s) d'été | Saint Chamond (42)22.07 | Pleins Feux Festival | Bonneville (74)

© Hamza Djenat

ThéâtralitéPur porcLe porc a la cote chez les créateurs. Après La  Ferme  des  animaux d'Orwell, après Porcherie de Pasolini, après l'imaginoire Groin monté l'an dernier aux Subsistances, voici Porcopolis, compagnie espagnole qui prend comme postulat que « le porc est le futur de l'humanité ». D'où questionnements sur les relations homme /animal, les hybridations chimériques, les notions de rituels. La réconciliation entre l'homme et le porc est l'objectif poursuivi par CritCru, création musicale et théâtrale produite avec des fermiers et des bouchers locaux. Ou comment faire de l'art avec du lard. FDPORCOPOLIS – CRITCRU | 16 > 18.08 | Festival international de théâtre de rue Aurillac (15) | www.aurillac.net

ProjetéJackpot(ter)Avec environ 500 millions d'exemplaires vendus des six volumes de JK Rowling et un score final attendu de près de 6 milliards de dollars cumulés pour les sept films (le dernier tome ayant été découpé en deux parties, malins les producteurs !), Harry Potter est LE phénomène « culturel » de la décennie. Conclusion cet été avec le deuxième volet du dernier volume (tout le monde suit ?) et happy end pour les protagonistes de cette féérie capitaliste, tous devenus milliardaires. Une question quand même : que va donc faire Daniel Radcliffe maintenant ? DBHARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT2e partie | sortie 13.07

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Visité Eau forteAprès la terre et le feu, Agnès Petri triture l'élément eau dans des sculptures en résine qui évoquent le carrelage bleu azur des piscines, en un quadrillage perturbé par la déformation d'un regard sous l'onde. Une expo de saison. FDAGNÈS PETRI, L'EAU ELLE-MÊMEJusqu'au 24.07 | Olivier Houg Galerie | Lyon 2e www.olivierhoug.com

MusicalitésMusiiquesinguliièreLe Prince Miiaou, un drôle de nom pour une fille à part. Maud-Élisa Mandeau raconte à qui veut l'entendre qu'elle a trouvé ce pseudo dans un conte indonésien auquel elle a ajouté le deuxième « i », histoire d'être directement googlisée. La jeune femme est bien de son temps, autoproduisant ses deux premiers albums, multipliant les concerts avant de sortir cette année Fill the blank with your own emptiness. Chanté en anglais, ce troisième opus confirme une singularité sous filiation PJ Harvey, Arcade Fire ou Radiohead. On a connu références plus néfastes. RCLE PRINCE MIIAOU15.07 | Francofolies | La Rochelle (17) - 26.07 | Cabaret Frappé Grenoble (38)

MusicalitésRoad trip (hop)

Trois albums en 13 ans, Portishead est à la musique ce que Terrence Malick est au cinéma. Rare. La présence du trio de Bristol sur plusieurs scènes européennes cet été est donc en soi un événement. Moins inconstant que Massive Attack, plus consistant que Morcheeba, Portishead dépasse les frontières du trip-hop, en particulier par la présence vocale de Beth Gibbons, l'une des meilleures chanteuses de l'époque. Tout court. RCPORTISHEAD02.07 | Rock Werchter (Belgique) - 03.07 | Main Square Festival Arras (62) - 10.07 | Exit | Novi Sad (Serbie) - 15.07 | Super Bock super rock | Sesimbra (Portugal) - 17.07 | FIB | Benicassim (Espagne) 19.07 | Festival de Nîmes (30) - 20.07 | Paléo Festival | Nyon (Suisse)

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VisitéQuai numéro cinqConçu par Jean Nouvel, le musée des arts premiers fête ses cinq ans d'existence ce mois de juin 2011. Désormais identifié sous le nom usuel de Quai Branly (son emplacement), le musée accueille six millions de visiteurs par an à coup de grandes expos didactiques sur les différentes civilisations du monde. Cet été, arôme guatémaltèque avec Maya, autrement dit 150 pièces de l'Amérique précolombienne encore jamais montrées hors de leur pays d'origine. FDMAYA | 21.06 > 02.10 | Musée du quai Branly | Paris | www.quaibranly.fr

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RMusicalitésRussell soulSi la soul a fait son retour avec Duffy, Adele et autres Amy Winehouse, leur devancière se nomme Alice Russell. La blonde quadra originaire du Suffolk offre en digne héritière d'Aretha Franklin une soul funk dont le principal atout reste un organe puissant. RCALICE RUSSELL24.06 | Solidays | Hippodrome de Longchamp | Paris - 23.07 | Cabaret Frappé | Grenoble (38)

© Digdy Oldridge/PREye

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MusicalitésSur le ringQuatre ans après la disparition de Fred Chichin et la fin des Rita Mitsouko, Catherine Ringer remonte seule sur scène avec son album Ring N'Roll, bardé de vocalises lyriques sur des airs pop. Dans cette mise à nue pudique et excentrique à la fois, on reconnaît bien la complexité délurée du personnage. AMCATHERINE RINGER14.07 | Nuits de Fourvière | Lyon - 16.07 | Les Voix du Gaou | Six-Fours-Les-Plages (83) - 20.07 | Big Festival | Biarritz (64) - 21.07 | Festival de Carcassonne (11) - 22.07 | Les Escales du Cargo | Arles (13)30.07 | Au Pont du Rock | Malestroit (56) - 05.08 | Festival du bout du monde Crozon (29)

© Renaud Corlouer

MusicalitésOn AirRadio Lucien agite les ondes hertziennes de Haute-Savoie pendant le festival Musiques en Stock dans l'esprit des fréquences libres 80. Reconstitution fidèle de sa bande dessinée lookée « banane-Pento », c'est Franck Margerin qui tient les commandes de cette antenne éphémère. AM06 > 09.07 | Musiques en Stock Cluses (74)Fréquence radio : 99.7 FM

LittéralitésAvant rentréeYann Nicol, critique littéraire et programmateur de la Fête du Livre de Bron, profite de l'été pour lire les ouvrages que le public découvrira à la rentrée. « L’été  sera  consacré,  comme  chaque  année,  à  la  lecture  des romans de la rentrée littéraire, dans la perspective de la prochaine Fête du Livre de Bron,  qui  aura  lieu du 1er  au 4 mars 2012. Parmi  les auteurs  les plus attendus  : Eric Reinhardt, après son magnifique  Cendrillon,  mais  aussi  Stéphane  Audeguy,  Patrice Pluyette,  Emmanuel  Carrère  et,  bien  sûr,  mon  amie  Brigitte Giraud... »

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MusicalitésSatour toute seuleElle était l'atout charme, l'âme de MIG, le groupe grenoblois de trip-hop. Djazia Satour a décidé de voler de ses propres ailes et de laisser sa voix enchanteresse se poser en anglais comme en arabe sur des rythmes jazz, blues ou hip hop dans un EP autoproduit : Klami. Sur scène, elle est à la fois touchante de fragilité et impressionnante de maîtrise. RCDJAZIA SATOUR23.07 | Cabaret Frappé | Grenoble (38)

PojetéCommutateurFrédéric Schoendoerffer revient au cinéma avec Switch. Le fils de Pierre, metteur en scène militarisé (Diên-Biên Phu, Le Crabe-tambour...), s'est spécialisé en trois films dans un cinéma de genre au pluriel. Scènes de crimes met au prise les flics Dussollier et Berling avec un tueur en série. Opus froid et hyperréaliste, il esquive tous les pièges du polar à la française. La même méticulosité caractérise Agents secrets avec le couple Bellucci-Cassel, débarrassé de tout glamour, dans une histoire inspirée de l'affaire du Rainbow warrior. Le film suivant Truands multiplie les ratages entre tentation scorsesienne et lourdeur de casting (Caubère surjouant un parrain). Passé par la case télé avec la réalisation de quelques épisodes de Braquo, la série de son pote Olivier Marchal, Schoendoerffer aura-t-il retrouvé la vista avec cette histoire d'échange d'appart franco-québécois qui vire au cauchemar ? Verdict imminent. DBSWITCH | sortie 13.07

MusicalitésSelah what ?Tout juste 22 ans et une maturité vocale qui laisse pantois. La gamine de Louvain, Selah Sue nous entraine sur son premier album éponyme en terrain rock ou ragga, d'une voix puissante et fragile. On s'y noie comme dans ses grands yeux bleus. Difficile de la louper cet été : elle passe avec dans la quasi totalité des festivals. AMSELAH SUE24.06 | Couleur Café | Bruxelles (Belgique) - 01.07 | Main Square Festival Arras (62) - 02.07 | Rock Werchter (Belgique) - 03.07 | Montreux Jazz Festival (Suisse) - 07.07 | Les Ardentes | Liège (Belgique) - 09.07 North Sea Jazz Festival | Rotterdam (Pays-Bas) - 16.07 | Musilac Aix-Les-Bains (73) - 20.07 | Les Escales du Cargo | Arles (13) - 21.07Big Festival | Biarritz (64), 23.07 | Paléo Festival | Nyon (Suisse) - 27.07 Les Voix du Gaou | Six-Fours-les-Plages (84) - 30.07 | Au Pont du Rock Malestroit (56) - 01.08 | Lokerse Feesten | Lokeren (Belgique) - 03.08Porto Latino | Corse - 14.08 | Sziget Festival | Budapest - 27.08 Cabaret Vert | Charleville-Mézière (08) © JB Mondino

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MusicalitésRolling soul

Ex-leader de Tony ! Toni ! Tone !, groupe de R'nB monté en famille dans les années 80, Raphael Saadiq a travaillé avec Erykah Badu et Angelo, les pionniers de la nu soul, au milieu des années 90. En 2002, son premier album solo Instant Vintage délaisse le R'nB pour plonger aux racines de la black music. La consécration internationale vient en 2008 avec The way I see it. En dix chansons, l'album célèbre la soul des années 60-70, dans la grande tradition des groove men Marvin Gaye, Curtis Mayfield et autres Smokey Robinson. Surprise, le disque est certifié disque d'or en France. Le grand public (re)découvre le son de la soul hérité des studios Motown et Stax, même si Raphael Saadiq insuffle à ses compositions des arrangements et une production modernes. Ses références esthétiques à l'Amérique des sixties ne s'arrêtent pas à la musique. Son look, ses clips, les pochettes de ses albums reprennent les clichés de l'époque : lunettes rétro, costumes cintrés et beautés black à coiffure afro. Depuis deux ans, son style revivalsoul - look vestimentaire inclus - fait des émules avec Mayer Hawthorne, Plan B, Aloe Blacc... Pour ne pas perdre son avance, Raphael Saadiq enchaîne avec l'album Stone Rollin', toujours inspiré de la soul des années 60 mais plus rock, tendance rhythm & blues. À voir sur scène où le dandy livre une performance chic et classe. SMRAPHAEL SAADIQ02.07 | Eurockéennes | Belfort (90) - 03.07 | Montreux Jazz Festival (Suisse) - 05.07 | Cognac Blues Passion (16) - 06.07 | Jazz à Vienne (38) - 07.07 | World Wide Festival | Sète (34) - 16.07 | Gent Jazz Festival | Gent (Belgique) - 21.07 | Jazz à Juan | Juan-les-Pins (06) - 23.07 | Blue Balls | Lucerne (Suisse) - 26.07 | Festival de Carcassonne (11)

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© Alex Prager

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© Alex Prager

LES ARRONDISSEMENTS DE LYON1er et 2e De la Confluence aux pentes de la Croix-Rousse, plus de 150 points de diffusion en Presqu'île3e Cours Lafayette | Quartier Part-Dieu | Bonnel – Saxe | Garibaldi - ServientLiberté - Préfecture | Saxe - Gambetta4e Grande rue de la Croix-Rousse | Belfort – Austerlitz | Bd de la Croix-Rousse5e Vieux Lyon : St Paul, St Jean | St Just | Point du Jour6e Cité Internationale | Rue de Sèze | Brotteaux | Vitton – Roosevelt - Lyautey 7e Quartier Guillotière | Quartier Thibaudière | Berthelot – Jules Guesde Gerland8e Cours Albert Thomas | Av des Frères Lumière Place Ambroise Courtois Bachut9e Gorge de Loup | Place Valmy | Rue de St Cyr | St Rambert

LES COMMUNES DU GRAND LYONBron | Caluire | Corbas | Décines | Oullins | Rillieux | St-Fons | St-Genis-Laval Tassin | Vaulx-en-Velin | Vénissieux | Villeurbanne

Trouver Instant T

Instant T est diffusé en libre-service dans le Grand Lyon, dans les lieux culturels et points d'information, boutiques, cafés et restaurants. Au total, près de 400 points où s'exerce l'activité, où s'affûte la curiosité.

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ThéâtralitéPour le meilleur et pour Shakespeare

Une anecdote : après avoir vu la mise en scène de Philippe Calvario de Richard III, Nicolas Sarkozy, pas encore président, avait confié à Philippe Torreton, qui tenait le rôle-titre, s’être reconnu dans certains aspects de la pièce. On n’en tirera aucune autre conclusion que ce qui est de toute façon un lieu commun : les thèmes qu’aborde Shakespeare traversent le temps et continuent de faire mouche. Au point que le dramaturge reste, notamment pour ce qui touche à la conquête et l’exercice du pouvoir, insurpassé cinq siècles après. Philippe Torreton devrait encore une fois le vérifier, il est Hamlet dans la mise en scène de Jean-Luc Revol au Château de Grignan. Objectif avoué, montrer que Shakespeare est « la quintessence du théâtre populaire ». Autre raison à la profusion de Shakespeare sur nos scènes estivales : c’est un formidable matériau pour les expériences de mises en scène les plus délirantes. Ainsi, au festival d’Edimbourg a lieu un projet surprenant. Alec Baldwin y joue Hamlet sans être présent sur scène... Il reste en effet aux États-Unis mais des images de lui viennent se mêler à la prestation des comédiens en Ecosse. 3D Hamlet : a lost generation est baptisée cette création multimédia. Hamlet, décidément en vogue, est aussi à Avignon. Avec une version de Vincent Macaigne, intitulée Au moins j’aurai laissé un beau cadavre, promise furieuse et déjantée. Mais si vous avez envie d’autres pièces du grand Will, sachez qu’une mise en scène de Macbeth est au programme de la Bâtie d’Urfé, tandis que la Comédie des erreurs orchestrée par l’excellent Dan Jemmett passe par Sarlat. À vos Shakespeare donc. NBHAMLET | 01.07 > 20.08 | Fêtes Nocturnes de Grignan (26)MACBETH | 20 > 22.07 | L'Estival de la Bâtie | La Bâtie d'Urfé (42)LA COMÉDIE DES ERREURS | 22.07 | Festival des Jeux du Théâtre | Sarlat-la-Canéda (24)3D HAMLET | 05 > 29.08 | Fringe Festival | Edinburgh (Royaume-Uni)

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Comédie des erreurs © Mario Del Curto

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MusicalitésLa promenade du DoggLes grosses cylindrées hip hop sont résolument de promo cet été. Snoop Dogg, son profil de clebs battu, sa gangstattitude et son flow de tortue enrhumée, sort de sa niche californienne pour faire le tour des popotes européennes. Le comparse de Dr Dre, survivant à la violence des gangs fatale pour son pote 2 Pac et à ses divers déboires judiciaires, a fait l'actu récemment en commettant un duo avec l'acteur siphonné Charlie Sheen : Winning. Tout un programme... RCSNOOP DOGG04.07 | Paris Hip Hop - 09.07 | Déferlantes | Argelès-sur-Mer (66) 14.07 | Vieilles Charrues | Carhaix (29)

MusicalitésStrokes n'rollQuand ils ont déboulé avec leur premier album Is this It en 2001, The Strokes, cinq jeunes New-yorkais bien nés, ont ravivé une flamme que l'on pensait éteinte à jamais. Ces trente minutes brûlantes les propulsent au rang d'icônes du nouveau rock. Les albums suivants, Room on Fire et First Impressions of Earth sont attendus comme des évangiles. Les concerts s'enchaînent, les filles se déchaînent. Difficile de garder la tête froide. Les Strokes n'échappent pas au mythique triptyque sexe, drogues, rock'n'roll. « Personne au sein du groupe ne s'attendait à ce qu'on tombe à ce point dans les clichés, mais ça a finit par arriver, ça vient de nulle part, et c'est là » déclarait en mars aux Inrocks le bassiste, Nikolai Fraiture. Pour se libérer de la pression, certains se lancent dans une carrière solo en 2007. Le quintet n'est pas officiellement séparé mais la pause dure. Le clivage entre Julian Casablancas, leader charismatique un poil mégalo, et les quatre autres musiciens, s'accentue. Le groupe semble au bord de l'implosion. Poussés par leur fans (ou leurs banquiers ?), ils reprennent la route du studio après cinq ans de silence discographique. Casablancas enregistre les parties vocales de son côté avant de les envoyer à ses collègues via internet. Malgré ce climat délétère, l'album Angles sorti en mai 2011 renoue avec le son des Strokes, entre riffs ravageurs et refrains efficaces. À voir en live cet été avant la prochaine incartade. SMTHE STROKES15.07 | FIB | Benicassim (Espagne) - 20.07 | Zénith | Paris - 21.07 | Paléo Festival | Nyon (Suisse)

Texte Sandra Moisson

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© RCA Records

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Littéralité Littéralité

MusicalitésTharaud, jeu de gamme Certains le comparent au légendaire Dino Lipatti, pour la qualité de son interprétation des œuvres de Chopin, notamment Les Préludes, pour lesquels il a obtenu une pluie de récompenses. Mais les amoureux du jeu d'Alexandre Tharaud furent encore plus comblés à l’écoute de Chopin, Journal intime. Dans cet opus, Tharaud se met à nu à travers l’œuvre du compositeur polonais. Un pari risqué qui aurait pu tourner à la compilation « 16 tubes Chopin », il n’en est rien… Mazurkas, ballades, Fantaisie et Nocturnes s’entremêlent et forment un étrange portrait. En jeu de miroirs, Alexandre se reflète dans Frédéric. Le pianiste parvient à extraire la puissance dramatique qui traverse l’écriture romantique du compositeur. Bach, Poulenc, Ravel, Schubert, Debussy et dernièrement Scarlatti habitent son répertoire, sans oublier la musique contemporaine, puisque Alexandre Tharaud peut se targuer d’avoir créé des œuvres de Bruno Mantovani, Renaud Gagneux et Thierry Pécou. Gracieux et libre, le pianiste le prouve en faisant des digressions dans son parcours classique, comme avec son enregistrement des œuvres d’Érik Satie. Dans Avants-dernières pensées, il réussit à restituer l’ambiguïté et l’originalité des compositions de Satie, une musique savante aux accents populaires. Entouré d’Éric Le Sage, de Juliette, de Jean Delescluse, d’Isabelle Faust, il lui rend un hommage vibrant et respectueux. Alexandre, le grand assurément ! AHALEXANDRE THARAUD25.07 | La Roque d'Anthéron (13) - 20.07 | Nuits Musicales | Uzès (30) - 07.08 | 1001 notes en Limousin | St Léonard de Noblat (87)

VisitéAction à Arson La Villa Arson de Nice, haut lieu de l'art contemporain depuis quatre décennies (le quarantième anniversaire aura lieu en 2012) place son été sous le signe d'une histoire de la création sur la Côte d'Azur. Trois expositions s'attachent à en montrer l'architecture contemporaine (Le temps du territoire), la création musicale des années 50 à nos jours (Le temps de l'écoute) et l'histoire de la performance sur la même période (Le temps de l'action). Ce dernier événement est comme un teaser de la véritable expo prévue pour 2012, une monstre rétrospective d'un genre qui a connu quelques-uns de ses principaux activistes sur les bords de la Riviera : Arman, Yves Klein, Martial Raysse... FDLE TEMPS DE L'ACTION – LE TEMPS DE L'ÉCOUTE – LE TEMPS DU TERRITOIRE24.06 > 16.10 | Villa Arson | Nice (06) | www.villa-arson.org

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© Marco Borggreve

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Littéralité

MusicalitésAntilope interlope Ceux qui l’ont écouté l’été dernier s’en souviennent sûrement : Innerspeaker, le tout premier opus de Tame Impala est de ces albums qui marquent durablement les esprits et les saisons. Il faut dire que ses sonorités sont la bande-son parfaite d’un cinéma mental surexposé où s’agitent coins de nature ensoleillés, pupilles dilatées et jeunes filles allongées dans l’herbe. Kevin Parker, tête pensante, homme à tout faire du groupe et charisme chamanique à l’ancienne, y distille psychédélisme farfelu aux drogues synthétiques, mélodies pop du coucher de soleil et expérimentations soniques chevelues. Si le son de l’impala, antilope du sud de l’Afrique, rappelle forcément les années soixante lorsque Cream, Jefferson Airplane ou bien sûr les Beatles pointent le bout de leurs cheveux sales, le traitement sonore, typiquement contemporain, chasse doucement les anciennes icônes pour se rapprocher des Flaming Lips ou de son cousin Caribou. Une nostalgie certes, mais au service de visées nullement passéistes. Si le Summer of Love et ses causes perdues ne sont plus qu’un souvenir fantomatique, l’amour et l’été existent toujours au 21e siècle. Pour les rassembler, il suffira d’un feu de camp, d’un voyage, de reflets radieux, de guitares planantes et de voix lascives, ou d’un concert de Tame Impala. ARTAME IMPALA25.06 | Glastonbury (Royaume-Uni) - 01.07 | Main Square Festival Arras (62) - 05.07 | Festival Days Off | Paris - 08.07 | Oxegen Festival (Irlande) - 09.07 | T in the park (Ecosse) - 11.07 | Nuits de Fourvière Lyon - 16.07 | FIB | Benicassim (Espagne) - 18.07 | Paléo Festival | Nyon (Suisse)

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UMusicalités

Choc des générationsSur la route de la Grande Bleue, vers le Languedoc, on aime s'arrêter à Uzès, merveilleux duché au cœur de la garrigue, riche de splendeurs architecturales. Le samedi matin, le marché provençal ouvre l'appétit par des couleurs et des senteurs aux palettes multiples. Ce trésor de l'Uzège attire chaque été des mélomanes de deux catégories : ceux de la « grande » musique pour les Nuits Musicales (cette année, l'Europe baroque est à l'honneur avec Vivaldi et autres Purcell) et les amateurs de sons plus modernes avec les Électros, qui accueillent entre autres les Berlinois Clara Moto et Fritz Kalkbrenner, le frangin de Paul. À déguster dans les deux cas, en suçotant un bonbon Haribo®, spécialité locale. RC15 > 28.07 | Nuits Musicales d'Uzès | www.nuitsmusicalesuzes.org05 > 07.08 | Électros d'Uzès | www.leselectrosduzes.com

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ProjetéLars etla manièreLe cinéaste danois reçoit une nouvelle récompense cannoise pour son dernier film Melancholia. À l’heure des déclarations troubles, des critiques et de l’exclusion, un retour sur les enjeux de son cinéma s’impose. Lars Von Trier commence fort en 1984, dès sa sortie de l’école avec The Element of Crime, un polar ocre et poisseux qui assoit ses ambitions : lier fond et forme dans des œuvres totales qui réinventent son médium. Europa, en 1991, est son premier chef d’œuvre, mirifique travail de plasticien au cœur d’une Europe de l’Est brisée par la deuxième guerre mondiale, où le Danois s’affirme comme le digne disciple de ses maîtres, de Welles à Tarkovski en passant par son illustre compatriote Dreyer. En 1998, Les Idiots choque par son ascétisme formel, sec et mutique. Un Dogme qui a pour but de lutter contre les subterfuges d’un cinéma devenu artificiel, mais qui évolue vers une réflexion métaphysique sur les enjeux de la création artistique. Von Trier s’attaque au mélodrame (Breaking the Waves, 1996), comme à la comédie musicale (Dancer in the Dark, Palme d’Or 2000), pourtant genres parmi les plus populaires et codifiés. Des partis pris radicaux de Dogville et Manderlay aux mutilations d’Antichrist, ses nombreuses provocations ne sont qu’un moyen de plus pour faire réfléchir le public, et évoluer les consciences. Derrière le tyran schizophrène et xénophobe, reflets malléables d’une personnalité fabriquée, se cache un cinéaste certes dérangé mais sensible, aux remises en questions constantes et à l’importance fondamentale. ARMELANCHOLIA | sortie 17.08© Zentropa Entertainments

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WMusicalitésRelire ses classiques

En 2010, les Nuits de Fourvière avaient produit la relecture du fatal album des Beatles Let it be, œuvre iconique et consensuelle. Cette année, la prise de risque est supérieure avec Rain dogs revisited, du nom de l'opus culte de Tom Waits, sorti en 1985. Un chef-d'œuvre foutraque sur les bas-fonds new-yorkais qui convoque le cabaret comme le jazz, le rock comme la polka. La revisitation est emmenée par David Coulter, acolyte occasionnel de Waits et d'Arthur H, héritier français revendiqué, d'ailleurs tête d'affiche de la soirée. RCRAIN DOGS REVISITED10.07 | Nuits de Fourvière Lyon - 11.07 | Montreux Jazz Festival (Suisse)

MusicalitésRenaissancedu ClanCeux qui auraient loupé son passage à Lyon n'ont plus que quelques jours pour fourbir leurs armes : le Wu Tang Clan est encore dans les parages, en considérant que la Belgique et un bled entre Bordeaux et Cognac (hic !) soient à côté. Même si le clan n'est pas dans sa période la plus faste, sa présence sur scène reste un événement. Hardcore et taoïste. RCWU TANG CLAN02.07 | Free Music | Montendre (17) - 08.07 | Ardentes | Liège (Belgique) © DR

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XLittéralitéClassé XAu moment où l'éditeur ciné Wild Side suspend la vente de sa collection « l'âge d'or du X américain » en boutiques, l'excellente maison Allia (chez qui l'on trouve les ouvrages de Nick Tosches ou Greil Marcus) présente la traduction d'un livre sorti aux States en 2005 : The Other Hollywood. Son sujet : le X. En 784 pages d'entretien avec tous ceux qui ont fait le porno (acteurs, réalisateurs, producteurs, mais aussi forces de l'ordre), les auteurs livrent le portrait d'un univers tragique et burlesque, où les rêves de gloire côtoient les pratiques mafieuses, où les montagnes de dollars s'échangent dans une violence sordide. Une lecture pour saison chaude à ne pas mettre entre toutes les mains. DBTHE OTHER HOLLYWOOD | Legs McNeil et Jennifer OsborneÉditions Allia

YVisitéInsoumis artistesYes, we don't pourrait sonner comme la confidence d'un artiste hésitant. Mais cette formulation absurde dissimule tout l'inverse. La vingtaine d'artistes réunie sous cette contradiction s'avère indomptable, et compte bien ne pas faiblir devant les rouages de notre société contemporaine. Alors que la génération 70 est articulée autour du duo Simona Denicolai & Ivo Provoost, celle des années 45 - 50 talonne de près leurs cadets avec Bernard Bazile en chef de file. Les Chefs d'état (1993), installation vidéo de ce dernier résume la complexité de cette exposition manifeste. Il met à jour le double visage d'une quarantaine de personnages politiques entre geste banal et mise en scène médiatique. Une relation au monde décryptée sans hésitation et détournée avec humour par des artistes désireux de repousser les limites des zones d'expression actuelles. AMYES, WE DON'T | jusqu'au 14.08 | Institut d'Art Contemporain | Villeurbanne | www.i-art-c.org

Bernard Bazile, Les Chefs d'état, 1993 - Installation vidéo © Bernard Bazile

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Bernard Bazile, Les Chefs d'état, 1993 - Installation vidéo © Bernard Bazile

MusicalitésConvoyeur de sonsVingt minutes pour vingt personnes. Chaque soir du Cabaret Frappé, le Zicbus offre une occasion unique et intimiste de découvrir la scène locale à bord d'un bus vintage. L'initiative est celle de l'association Dynamusic qui œuvre pour la promotion des talents isérois, via showcases, compilations et autres sessions de formation. RCZICBUS – CABARET FRAPPÉ23.07 > 29.07 | Jardin de ville | Grenoble (38)

ProjetéZoe + Besson= zéroSi un auteur se juge à l'aune de ses obsessions (la rédemption chez Scorsese, un grain de sable dans le labyrinthe mental pour Kubrick), Luc Besson en est donc un ! Avec lui, la vengeance est une trame qui se tresse au féminin. Après Anne Parillaud et Milla Jovovich, son dernier avatar en date en tant que producteur et co-scénariste (!) s'appelle Zoe Saldana, mondialement repérée dans Avatar de James Cameron sous les traits synthétiques de Neytiri. Dans Colombiana, elle apparaît en chair et en os, promettant au film un joli succès auprès des mâles pubères. L'histoire ? Traumatisée par l'assassinat de ses parents, une bombe latino explose à la face des méchants à coups de gunfights et de pseudo kung fu. Réalisé par l'exécrable Olivier Megaton, Colombiana concourt sérieusement au titre de nanar de l'été. DBCOLOMBIANA | sortie 27.07 © DR

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Outre la paella, l'autre spécialité de Valence est l'horchata, une boisson typique à base de jus de souchet, une plante de la famille du papyrus cultivée pour ses tubercules appelées noix tigrées ou amandes de terre. p 36

Derrière le tyran schizophrène et xénophobe, reflets malléables d’une personnalité fabriquée, se cache un cinéaste certes dérangé mais sensible, aux remises en questions constantes et à l’importance fondamentale. p 74

Alors, dans la nuée d’insectes du crépuscule, on a attendu en silence l’arrivée du castor de Lyon. p 13

La Wayfarer traverse les âges avec bonheur et monte en cote dès que le look rock resurgit. p 24

Ce qui devrait être un moment de plaisir et convivialité se transforme trop souvent en fiasco général. p 28

Alexandre, le grand assurément ! p 72

Musicalement, les codes sont bouleversés et l’audace atteint son paroxysme avec le chant, presque désintégré en paroles, cris et chuchotements. p 44

Le groupe semble au bord de l'implosion. p 71

N’ayant de cesse de ne jamais s’enfermer dans un carcan, il est à la fois la coqueluche de l’institution et un électron libre qui n’en fait qu'à sa tête. p 46

Avant, pour passer des vacances à l'étranger, il fallait emporter des travellers chèques, son dico de poche et de pleines valises de médicaments. Aujourd'hui, il suffit de se munir de son smartphone. p 18

Les jours de pluie, il met à profit son temps libre pour dormir... si la « paperasse est à jour ». p 21

Son look, ses clips, les pochettes de ses albums reprennent les clichés de l'époque : lunettes rétro, costumes cintrés et beautés black à coiffure afro. p 68

« Je veux mettre la lumière sur quelque chose qui est mal vu. » p 08

SYNTHÉ

Au point que le dramaturge reste, notamment pour ce qui touche à la conquête et l’exercice du pouvoir, insurpassé cinq siècles après. p 70

D'énormes théières et cocottes en fer forgé attendent le visiteur, gentiment posées sur la pelouse. p 60

D’aucuns, et nous nous rangerons dans cette entité floue, pensent parfois que le rock est un peu comme le sport de haut niveau. p 54

Les congés payés de 1936 contribuent à ce triomphe, jetant des hordes de travailleurs français sur les routes du sud, noyer leur désœuvrement chèrement acquis dans l'anisette. p 31

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