1
11 OptionBio | vendredi 28 juin 2013 | n° 493 biomed | actualités ophtalmologie/métabolisme Freiner la DMLA : la piste des oméga-3 Une étude du Centre hospitalier intercommunal de Créteil (CHIC), soutenue par la société Bausch + Lomb, spécialiste de la santé oculaire, montre des résultats encourageants d’une supplémentation par un acide gras polyinsaturé (AGPI) à longue chaîne de type oméga-3, les DHA et EPA pour prévenir l’évolution de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), trouble oculaire de la sénescence à risque de cécité. Cet essai de micronutrition oculaire a été mené sur une longue période : 3 ans, et ouvre la voie à de nouvelles pistes préventives pour la DMLA, selon le Pr Eric Souied (Service d’ophtalmologie, CHIC), et surtout pour la compréhension du potentiel protecteur du DHA ici pour le Dr Ana Bassols (Affaires médicales Bausch + Lomb France). Ce potentiel dans la DMLA, et notam- ment les acides docosahexaénoïque et éicosapantaénoïque, était apparu dans des études génétiques et épi- démiologiques. Malgré les difficultés des études d’intervention en micro- nutrition, Bausch + Lomb a soutenu l’équipe du Pr Eric Souied pour réaliser l’exploration des oméga-3 en préven- tion d’une forme de DMLA, première étude évaluant une supplémentation orale par apports élevés de DHA. L’équipe du Pr Eric Souied, en colla- boration avec le Dr Pascale Benlian (Lille) et le Dr Cécile Delcourt (Bor- deaux), a émis l’hypothèse qu’une modification du métabolisme des lipides pourrait freiner l’extension de la DMLA. L’étude a concerné 300 patients porteurs de lésions pré- coces. Un groupe de patients a reçu 840 mg/j de DHA et 270 mg/j d’EPA, l’autre groupe recevant un placebo. Constat : réduction de 68 % du risque de développement de la maladie chez les patients atteignant les taux les plus élevés de DHA dans les globules rouges. En effet, ces taux étaient significativement augmentés dans le groupe DHA (+70 %, p < 0,001). Dans ce même groupe, les patients atteignant les niveaux les plus élevés en oméga-3 ont un risque significativement plus faible [- 68 %, p = 0,047 ; hazard ratio = 0,32 (0,10 à 0,99)] de déve- lopper une DMLA dans les 3 ans. | Y.-M. D. Information http://www.creteilophtalmo.fr lepsie lepsie Un sirop contre une forme d’épil Un sirop contre une forme d’épil Proposé par l’Institut national du cancer (INCa), Mars Bleu est une mobilisation annuelle destinée à rappeler aux Français l’importance du dépistage très précoce du cancer colorectal (CCR), puisque la précocité permet une guérison dans 90 % des cas. Chaque année, on enregistre 40 500 nouveaux cas. C’est le second plus meurtrier avec 17 500 décès, le 3 e en incidence. D’après l’INCa, le mauvais score du dépistage précoce s’expliquerait notamment parce que les Français sous-estiment les chances de gué- rison du CCR ! D’où l’importance de relancer l’incitation au dépistage, qui bénéficie depuis 2009 d’un programme de dépistage du cancer colorectal (basé sur l’Hemoccult ® ) proposé aux adultes de 50 à 74 ans. Si sa notoriété (sic) a progressé, la participation reste encore faible, souligne l’INCa : 31,7 %. Pourquoi ? L’enquête de population de cette année révèle que 31 % des per- sonnes interrogées (39 % des 50-74 ans) citent spontanément le CCR parmi les 3 cancers les plus fré- quents, après sein (80 %), poumon (64 %) et prostate (34 %), et 26 % (34 % des 50-74 ans) le citent parmi les 3 premières causes de décès après le poumon (68 %) et le sein (51 %). Mais seulement 42 % des personnes inter- rogées le citent spontané- ment comme un cancer dont on recommande le dépistage… loin derrière le cancer du sein (83 %). Enfin seuls 10 % des sujets interrogés (12 % des 50-74 ans) déclarent spon- tanément qu’il se guérit dans 90 % des cas s’il est dépisté, méconnaissance inquiétante… un fatalisme contre lequel la santé publique ne peut rien. Si, peut-être en mobilisant plus sou- vent. Cette année, le mot d’ordre était : « Le meilleur endroit pour faire le test, c’est chez soi », c’est-à-dire le test à partir des selles. Test au gaïac encore, que devrait remplacer en 2014 le test immunitaire de détection d’hémoglo- bine dans les selles, après avis favo- rable de la HAS et de l’INCa. Contri- buera-t-il à une prise de conscience de la population quant au dépistage ? Là est la question.| Y.-M. D. Source INCa. DR © VERA KUTTELVASEROVA cancérologie Mars Bleu 2013, mois de mobilisation contre le CCR

Mars Bleu 2013, mois de mobilisation contre le CCR

  • Upload
    y-m

  • View
    216

  • Download
    2

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Mars Bleu 2013, mois de mobilisation contre le CCR

11OptionBio | vendredi 28 juin 2013 | n° 493

biomed | actualités

ophtalmologie/métabolisme

Freiner la DMLA : la piste des oméga-3 Une étude du Centre hospitalier intercommunal de Crétei l (CHIC), soutenue par la société Bausch + Lomb, spécialiste de la santé oculaire, montre des résultats encourageants d’une supplémentation par un acide gras polyinsaturé (AGPI) à longue chaîne de type oméga-3, les DHA et EPA pour prévenir l’évolution de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), trouble oculaire de la sénescence à risque de cécité.

Cet essai de micronutrition oculaire a été mené sur une longue période : 3 ans, et ouvre la voie à de nouvelles

pistes préventives pour la DMLA, selon le Pr Eric Souied (Service d’ophtalmologie, CHIC), et surtout pour la compréhension du potentiel protecteur du DHA ici pour le Dr Ana Bassols (Affaires médicales Bausch + Lomb France).Ce potentiel dans la DMLA, et notam-ment les acides docosahexaénoïque et éicosapantaénoïque, était apparu dans des études génétiques et épi-démiologiques. Malgré les difficultés des études d’intervention en micro-nutrition, Bausch + Lomb a soutenu l’équipe du Pr Eric Souied pour réaliser l’exploration des oméga-3 en préven-tion d’une forme de DMLA, première

étude évaluant une supplémentation orale par apports élevés de DHA.L’équipe du Pr Eric Souied, en colla-boration avec le Dr Pascale Benlian (Lille) et le Dr Cécile Delcourt (Bor-deaux), a émis l’hypothèse qu’une modification du métabolisme des lipides pourrait freiner l’extension de la DMLA. L’étude a concerné 300 patients porteurs de lésions pré-coces. Un groupe de patients a reçu 840 mg/j de DHA et 270 mg/j d’EPA, l’autre groupe recevant un placebo.Constat : réduction de 68 % du risque de développement de la maladie chez les patients atteignant les taux les plus élevés de DHA

dans les globules rouges. En effet, ces taux étaient significativement augmentés dans le groupe DHA (+70 %, p < 0,001). Dans ce même groupe, les patients atteignant les niveaux les plus élevés en oméga-3 ont un risque significativement plus faible [- 68 %, p = 0,047 ; hazard ratio = 0,32 (0,10 à 0,99)] de déve-lopper une DMLA dans les 3 ans. |

Y.-M. D.

Informationhttp://www.creteilophtalmo.fr

lepsielepsieUn sirop contre une forme d’épilUn sirop contre une forme d’épill iU i f d’é il

Proposé par l’Institut national du cancer (INCa), Mars Bleu est une mobilisation annuelle destinée à rappeler aux Français l’importance du dépistage très précoce du cancer colorectal (CCR), puisque la précocité permet une guérison dans 90 % des cas. Chaque année, on enregistre 40 500 nouveaux cas. C’est le second plus meurtrier avec 17 500 décès, le 3e en incidence.D’après l’INCa, le mauvais score du dépistage précoce s’expliquerait notamment parce que les Français sous-estiment les chances de gué-rison du CCR ! D’où l’importance de relancer l’incitation au dépistage,

qui bénéficie depuis 2009 d’un programme de dépistage du cancer colorectal (basé sur l’Hemoccult®) proposé aux adultes de 50 à 74 ans. Si sa notoriété (sic) a progressé, la participation reste encore faible, souligne l’INCa : 31,7 %. Pourquoi ?L’enquête de population de cette année révèle que 31 % des per-sonnes interrogées (39 % des 50-74 ans) citent spontanément le CCR parmi les 3 cancers les plus fré-quents, après sein (80 %), poumon (64 %) et prostate (34 %), et 26 % (34 % des 50-74 ans) le citent parmi les 3 premières causes de décès après le poumon (68 %) et le sein

(51 %). Mais seulement 42 % des personnes inter-rogées le citent spontané-ment comme un cancer dont on recommande le dépistage… loin derrière le cancer du sein (83 %).Enfin seuls 10 % des sujets interrogés (12 % des 50-74 ans) déclarent spon-tanément qu’il se guérit dans 90 % des cas s’il est dépisté, méconnaissance inquiétante… un fatalisme contre lequel la santé publique ne peut rien.Si, peut-être en mobilisant plus sou-vent. Cette année, le mot d’ordre était : « Le meilleur endroit pour faire le test, c’est chez soi », c’est-à-dire le test à

partir des selles. Test au gaïac encore, que devrait remplacer en 2014 le test immunitaire de détection d’hémoglo-bine dans les selles, après avis favo-rable de la HAS et de l’INCa. Contri-buera-t-il à une prise de conscience de la population quant au dépistage ? Là est la question.|

Y.-M. D.SourceINCa.

DR

© V

ERA

KU

TTEL

VAS

ERO

VA

cancérologie

Mars Bleu 2013, mois de mobilisation contre le CCR