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REUNION Les solutions d'acides aminds ont une influence variable sur la conservation de l'6mulsion selon leur composition, leur pH, la nature des acides aminds. Une approximation de la quantit6 globale d'61ectrolytes supportable par une 6mulsion est proposte par Davis ; cependant, le maximum propos6 peut/~tre dtpass6 dans certains systtmes avec une bonne conservation, signe de l'importance des autres facteurs. La qualit6 de l'6mulsion lipidique originelle est primordiale et dolt 6tre prtcis6e compte tenu des variations observtes. Les moyens ~ mettre en ~euvre varient avec les objectifs que l'on se fixe. L'h6pital de Libourne ddveloppe depuis 10 arts des solutions standards pour lesquelles il utilise un mode de prtparation par lots de 2 ~t 300 l rtpartis en zone sttrile en poches de 1,5 g 3 1. Un laboratoire de contrtle implant6 dans le site permet la vtrification de la qualit6 physico-chimique, bacttriologique et biologique (pyrogtnes - toxicit6 anormale), le suivi des installations et la validation des proctdures. Evaluation de I'etat nutritionnel en milieu hospitalier. Y. Ingenbleek. Universit6 Louis Pasteur, Strasbourg. Au cours de ces dernitres anntes, un grand nombre de travaux cliniques ont mis en 6vidence l'existence frdquente de divers d6ciflts nutritionnels chez les patients hospitalis6s. Ces 6tats s'accompa- gnent de complications varites qui alourdissent la morbidit6 et la mortalit6 hospitalitres. Une rthabilitation nutritionnelle correcte dolt faire partie inttgrante de tout programme thtrapeutique. Le but de l'expos6 / est de faire le bilan des mtthodes biologiques disponibles pour l'approche diagnostique et pronostique des 6tats de dtnutrition. Le dosage de l'albumine (PM: 66.000) est la mtthode la plus ancienne et qui garde tout son int6rtt pronostic dans les formes ehroniques de dtnutrition; en raison d'une demi-vie lente (T1/2: 20 j) et d'un large espace de distribution extrahtpatique, l'albumi- ntmie ne permet pas le suivi des changements nutritionnels aigus. La transferrine (PM: 79.000, T1/2:8 j) est une ~-globuline dont la demi-vie plus rapide permet une apprtciation plus sensible des fluctuations nutritionnelles; sa sptcificit6 est cependant raise en doute en pr6sence d'dtats inflammatoires et ferriprives associts. La transthyrdtine (prtalbumine, PM: 55.000, T1/2:48 h) et la protOine vectrice du r~tinol (PM: 21.000, TI/2 : 12 h) sont parmi les protdines visctrales les plus utilistes pour le dtpistage des formes marginales et infracliniques de dtnutrition ; en cas d'inflammation associte, leur interprttation biologique correcte ntcessite une confrontation avec les marqueurs de la phase inflammatoire. La forme circulante soluble de la fibronectine (PM: 440.000, T1/2: - 18 h) apparaR 6galement comme un indicateur sensible de la d6nutrition isolte ; cette glycoprottine dimtrique prtsente par contre une grande dispa- rit6 rtactionnelle dans les 6tats inflammatoires et qui invalide par- tiellement sa fiabilit6 clinique. Les variations des taux sanguins de la somatomddine C (PM: 7.000, T1/2: - 6 h) se trouvent sous le rttrocontrtle hypophysaire de l'hormone de croissance et peuvent refltter les changements de l'ttat nutritionnel; dans certains cas pathologiques, l'interprttation des concentrations circulantes du facteur de sulfatation requiert le dosage simultan6 des inhibiteurs peptidiques. Enfin, des travaux en cours soulignent l'int6r~t prt- sent6 par l'apolipoprotOine A-1 (PM : 28.000, T1/2 : 4 j) caracttris6e par une double origine synthttique intestinale et htpatique ; l'tva- luation de la sensibilit6 et de la sptcificit6 de cet index hautement rtactif aux alttrations des 6tats nutritionnels et de stress est en cours. Les principales proprittts physico-chimiques et biologiques de ces divers paramttres, leurs indications cliniques et limites d'application seront prtsenttes. Melanges nutritifs quaternaires: calories, azote, mi- neraux et vitamines. H. Joyeux. Centre Paul Lamarque, Montpellier. Les m61anges nutritifs quaternaires, c'est-~-dire complets, conte- nant les calories, l'azote, les mindraux, 61ectrolytes et oligo- 616ments ct les vitamines hydro et lyposolubles, ont 6t6 con~us en 1966. Une longue exp6rimentation animale en nutrition parentdrale totale par voie portale et par voie syst6mique a permis de juger de l'excellente toldrance et de l'efficacit6 nutritionnelle de ces m6- langes. Depuis 1972, les m61anges nutritifs ont 6t6 utilis6s en clinique, dans toutes les indications de la nutrition arfificielle parent6rale, lorsque le tube digestif n'est pas fonctionnel ou ne l'est que partiellement. Des formules standardis6es de normonutrition et d'hypernutrition ont 6t6 raises au point pour faire face ~ toutes les indications de la nutrition artificielle. De 1972 ~ 1986, des mtlanges nutritifs ont 6t6 prtpards de fa~on artisanale dans une unit6 spdcialisde du Centre r6gional de lutte contre le cancer (150000 m61anges). Depuis 1986, des m61anges nutritifs sont conditionn6s industrielle- ment dans un laboratoire priv6 Fasonut. La prescription des m6- langes par l'tquipe mtdicale du centre est magistrale, c'est-g-dire nominative. La rdception des poches est sous la responsabilit6 pharmaceutique. Le branchement et le d6branchement sont sous la responsabilit6 d'une 6quipe d'infirmi~res sptcialistes en nutrition artiflcielle. Depuis 1984, le ministtre de la Sant6 a reconnu comme centre agr66 l'tquipe de nutrition artiflcielle de Montpellier, comprenant l'asso- ciation des nutritionnistes prescripteurs, des pharmaciens prtpara- teurs, des infirmitres sptcialisdes. 18 a 20 malades sont quotidiennement en nutrition ~t domicile, sous la responsabilit6 d'un mtdecin-assistant. Ils sont en permanence connectts au centre de nutrition pour toutes les complications pouvant survenir. Les m61anges nutritifs quaternaires permettent la simplification des soins, favorisent l'alternative thtrapeutique ~t domicile. Ils consti- tuent le meilleur moyen d'adapter la ration nutritive quotidienne aux besoins du patient. Ils sont la meilleure pr6vention des complica- tions infectieuses, qui sont dues ~ une 6conomie globale : rtduction de l'utilisation d'antibiotiques, raccourcissement des durdes d'hospi- talisation. En canc6rologie digestive, la nutrition artificielle paren- ttrale est devenue l'argument thtrapeutique majeur qui rtduit la morbidit6, la mortalit6 post-opdratoire et accrolt la survie h 5 ans chez les malades dtpendant temporairement ou d6flnitivement d'unc assistance nutritionnelle parent6rale. Emulsions lipidiques et statut m(~tabolique des malades. E. Lerebours. Rouen. Le m6tabolisme des lipides injectables est modifi6 au cours des situations d'agression. En fait, l'influence du stress a fait l'objet d'un grand hombre de travaux aux r6sultats parfois discordants en raison de l'inhomogtndit6 des situations d'agression, du type d'6mulsion et du type de patient (enfant ou adulte). De plus, les 6tudes exp6ri- mentales r6alis6es chez l'animal ne sont pas forctment extrapolables l'homme. En r~gle gdn6rale, l'agression ne modifie pas la clairance de l'tmul- sion lipidique chez l'adulte. Cependant, les agresions les plus s6ytres 164

Mélanges nutritifs quaternaires : calories, azote, minéraux et vitamines

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REUNION

Les solutions d'acides aminds ont une influence variable sur la conservation de l'6mulsion selon leur composition, leur pH, la nature des acides aminds. Une approximation de la quantit6 globale d'61ectrolytes supportable par une 6mulsion est proposte par Davis ; cependant, le maximum propos6 peut/~tre dtpass6 dans certains systtmes avec une bonne conservation, signe de l'importance des autres facteurs. La qualit6 de l'6mulsion lipidique originelle est primordiale et dolt 6tre prtcis6e compte tenu des variations observtes. Les moyens ~ mettre en ~euvre varient avec les objectifs que l'on se fixe. L'h6pital de Libourne ddveloppe depuis 10 arts des solutions standards pour lesquelles il utilise un mode de prtparation par lots de 2 ~t 300 l rtpartis en zone sttrile en poches de 1,5 g 3 1. Un laboratoire de contrt le implant6 dans le site permet la vtrification de la qualit6 physico-chimique, bacttriologique et biologique (pyrogtnes - toxicit6 anormale), le suivi des installations et la validation des proctdures.

Evaluation de I'etat nutritionnel en milieu hospitalier.

Y. Ingenbleek. Universit6 Louis Pasteur, Strasbourg.

Au cours de ces dernitres anntes, un grand nombre de travaux cliniques ont mis en 6vidence l'existence frdquente de divers d6ciflts nutritionnels chez les patients hospitalis6s. Ces 6tats s'accompa- gnent de complications varites qui alourdissent la morbidit6 et la mortalit6 hospitalitres. Une rthabilitation nutritionnelle correcte dolt faire partie inttgrante de tout programme thtrapeutique. Le but de l'expos6 / est de faire le bilan des mtthodes biologiques disponibles pour l'approche diagnostique et pronostique des 6tats de dtnutrition. Le dosage de l'albumine (PM: 66.000) est la mtthode la plus ancienne et qui garde tout son int6rtt pronostic dans les formes ehroniques de dtnutrition; en raison d'une demi-vie lente (T1/2: 20 j) et d'un large espace de distribution extrahtpatique, l'albumi- ntmie ne permet pas le suivi des changements nutritionnels aigus. La transferrine (PM: 79.000, T1/2:8 j) est une ~-globuline dont la demi-vie plus rapide permet une apprtciation plus sensible des fluctuations nutritionnelles; sa sptcificit6 est cependant raise en doute en pr6sence d'dtats inflammatoires et ferriprives associts. La transthyrdtine (prtalbumine, PM: 55.000, T1/2:48 h) et la protOine vectrice du r~tinol (PM: 21.000, TI/2 : 12 h) sont parmi les protdines visctrales les plus utilistes pour le dtpistage des formes marginales et infracliniques de dtnutrition ; en cas d'inflammation associte, leur interprttation biologique correcte ntcessite une confrontation avec les marqueurs de la phase inflammatoire. La forme circulante soluble de la fibronectine (PM: 440.000, T1/2: - 18 h) apparaR 6galement comme un indicateur sensible de la d6nutrition isolte ; cette glycoprottine dimtrique prtsente par contre une grande dispa- rit6 rtactionnelle dans les 6tats inflammatoires et qui invalide par- tiellement sa fiabilit6 clinique. Les variations des taux sanguins de la somatomddine C (PM: 7.000, T1/2: - 6 h) se trouvent sous le rttrocontrtle hypophysaire de l'hormone de croissance et peuvent refltter les changements de l ' t tat nutritionnel; dans certains cas pathologiques, l'interprttation des concentrations circulantes du facteur de sulfatation requiert le dosage simultan6 des inhibiteurs peptidiques. Enfin, des travaux en cours soulignent l'int6r~t prt- sent6 par l'apolipoprotOine A-1 (PM : 28.000, T1/2 : 4 j) caracttris6e par une double origine synthttique intestinale et htpatique ; l'tva- luation de la sensibilit6 et de la sptcificit6 de cet index hautement rtactif aux alttrations des 6tats nutritionnels et de stress est en cours. Les principales proprittts physico-chimiques et biologiques de ces divers paramttres, leurs indications cliniques et limites d'application seront prtsenttes.

Melanges nutritifs quaternaires: calories, azote, mi- neraux et vitamines.

H. Joyeux . Centre Paul Lamarque, Montpellier.

Les m61anges nutritifs quaternaires, c'est-~-dire complets, conte- nant les calories, l'azote, les mindraux, 61ectrolytes et oligo- 616ments ct les vitamines hydro et lyposolubles, ont 6t6 con~us en 1966. Une longue exp6rimentation animale en nutrition parentdrale totale par voie portale et par voie syst6mique a permis de juger de l'excellente toldrance et de l'efficacit6 nutritionnelle de ces m6- langes. Depuis 1972, les m61anges nutritifs ont 6t6 utilis6s en clinique, dans toutes les indications de la nutrition arfificielle parent6rale, lorsque le tube digestif n'est pas fonctionnel ou ne l'est que partiellement. Des formules standardis6es de normonutrition et d'hypernutrition ont 6t6 raises au point pour faire face ~ toutes les indications de la nutrition artificielle. De 1972 ~ 1986, des mtlanges nutritifs ont 6t6 prtpards de fa~on artisanale dans une unit6 spdcialisde du Centre r6gional de lutte contre le cancer (150000 m61anges). Depuis 1986, des m61anges nutritifs sont conditionn6s industrielle- ment dans un laboratoire priv6 Fasonut. La prescription des m6- langes par l 'tquipe mtdicale du centre est magistrale, c'est-g-dire nominative. La rdception des poches est sous la responsabilit6 pharmaceutique. Le branchement et le d6branchement sont sous la responsabilit6 d'une 6quipe d'infirmi~res sptcialistes en nutrition artiflcielle. Depuis 1984, le ministtre de la Sant6 a reconnu comme centre agr66 l'tquipe de nutrition artiflcielle de Montpellier, comprenant l'asso- ciation des nutritionnistes prescripteurs, des pharmaciens prtpara- teurs, des infirmitres sptcialisdes. 18 a 20 malades sont quotidiennement en nutrition ~t domicile, sous la responsabilit6 d'un mtdecin-assistant. Ils sont en permanence connectts au centre de nutrition pour toutes les complications pouvant survenir. Les m61anges nutritifs quaternaires permettent la simplification des soins, favorisent l'alternative thtrapeutique ~t domicile. Ils consti- tuent le meilleur moyen d'adapter la ration nutritive quotidienne aux besoins du patient. Ils sont la meilleure pr6vention des complica- tions infectieuses, qui sont dues ~ une 6conomie globale : rtduction de l'utilisation d'antibiotiques, raccourcissement des durdes d'hospi- talisation. En canc6rologie digestive, la nutrition artificielle paren- ttrale est devenue l'argument thtrapeutique majeur qui rtduit la morbidit6, la mortalit6 post-opdratoire et accrolt la survie h 5 ans chez les malades dtpendant temporairement ou d6flnitivement d'unc assistance nutritionnelle parent6rale.

Emulsions lipidiques et statut m(~tabolique des malades.

E. Lerebours. Rouen.

Le m6tabolisme des lipides injectables est modifi6 au cours des situations d'agression. En fait, l'influence du stress a fait l'objet d'un grand hombre de travaux aux r6sultats parfois discordants en raison de l'inhomogtndit6 des situations d'agression, du type d'6mulsion et du type de patient (enfant ou adulte). De plus, les 6tudes exp6ri- mentales r6alis6es chez l'animal ne sont pas forctment extrapolables

l'homme. En r~gle gdn6rale, l'agression ne modifie pas la clairance de l'tmul- sion lipidique chez l'adulte. Cependant, les agresions les plus s6ytres

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