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Honoré Vinck
Migration de la main-d'œuvreAuthor(s): J. Cl. MITCHELLSource: Aequatoria, 24e Année, No. 1 (1961), pp. 25-26Published by: Honoré VinckStable URL: http://www.jstor.org/stable/25838975 .
Accessed: 15/06/2014 02:26
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sorcier, d'autant qu'il est generalement lui-meme un ancien sorcier.
Chez les Baga Sitemou ( region de Katako ), la defense contre l'ennemi invi sible appartient a des techniciens susceptibles d'entrer en relations avec le maitre
talisman, Bansonyi, qui est le grand masque de la societe des hommes. Si l'arme du sorcier est un morceau de bois sec, celle de Basonyi est une liane humide, sym bole de la vie victorieuse de la mort; il ne saurait done y avoir de compromis sion entre sorciers et chasseurs de sorciers. Toutefois, l'ambiguite, relevee chez les
Fore, existe chez les Sitemou dans le temps mythique. ( D. Paulme : Bull. Ifan, 20
( B ), 3/4, 406-16, 1958 ).
Pharmopee populaire. La sagesse populaire ne nous a pas legue que des dictons ; depuis des siecles,
elle vehicule dans ses bagages heteroclites un nombre impressionnant de remedes de bonne femme . lis ont suscite bien des sarcasmes et des haussements d'epau les pour se voir generalement congedies et rejoindre tant d'autres pratiques supers titieuses ou folles dont l'humanite ne se lasse jamais tout a fait. Verdict merite sans aucun doute dans bien des cas, verdict trop sommaire dans certains autres, et ce sont ces derniers qui ont fini par alerter le biologiste. Pris de scrupules, il a relu les anciennes pharmacopees, ecoute les explications des guerisseurs et soumis leurs recettes au test experimental. A la surprise generale, la reponse du labora toire est loin d'etre toujours negative ou incertaine et bien des prescriptions, ju gees perimees ou enfantines, ont fourni la preuve de leur valeur curative reelle.
La Reserpine est sans doute la plus recente de ces rehabilitations, mais sur les etageres de l'officine s'alignent plusieurs autres emprunts au folklore pharma ceutique : la Quinine, le Kola, le Curare, la Cocaine, la Morphine par exemple e taient utilises couramment par certaines peuplades avant que la medecine moderne n'en ait compris tout l'interet. ( A. Bauchau dans La Revue Nouvelle XXV n 5,
p. 572 ).
Migration de la main-d'oeuvre. La migration de la main-d'ceuvre est un phenomene tres complexe commun a
presque toute l'Afrique. Les mouvements recurrents sont souvent etablis de longue date. II est difficile d'evaluer les causes. II serait errone de regarder tous les
problemes sociaux des campagnes comme causes par l'exode. II s'agit de tendences
centrifuges et centripetes, selon les cas. A l'importance des facteurs economiques s'ajoutent des motifs purement personnels. Les premiers determinent le taux, par exemple la ou les ressources financieres se trouvent de part et d'autre le taux des
migrations sera bas; l'incidence des migrations est influencee conjointement par
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les facteurs personnels et les causes economiques.
Si le village procure la securite economique et psychologique il n'y a pas de
migration. S'il y a insecurity economique, la migration a lieu et des conflits se
developpent entre les obligations sociales au village et les obligations au lieu de l'em
ploi. Si ces conflits sont maitrises le migrateur pourra devenir un citadin permanent. Les causes de la migration de la main-d'oeuvre ne peuvent etre appreciees que par l'etude de la ville et de la campagne comme un domaine social global et par l'ana
lyse des forces qui y agissent. Mais il semble que la sociologie n'est pas encore
capable de faire cela. ( J. CI. MITCHELL : Bull. Inter. Afr. Lab. Inst. VI, 1 ).
L Afrique sera-t-elle chretienne /
Sous ce titre, la revue Ecclesia de sept. 1960 publie un article de S. Exc. Mgr. B. Gantin, archeveque de Cotonou au Dahomey Nous en extr<iyons quelques pensees.
Les beaux resultats de l'oeuvre missionnaire en Afrique "ne doivent pas cacher les difficulties presentes, qui tiennent a la fois de la mentalite africaine, de la si tuation historique actuelle, et du contexte international.
II a fallu passer rapidement de la mentalite paienne a la mentalite chretien ne. II en resulte que beaucoup de nos jeune3 Chretiens vivent d'une double foi et d'une double morale. lis acceptent la morale chretienne mais par exemple pour Ce qui touche a la conception de la personne humaine, ils en reviennent au cou tumes ancestrales. Ce christianisme batard risque de creer un style de vie qui fera obstacle a une vie conforme a l'evangile .
Une veritable fievre contagieuse travaille l'Afrique ; mais ce tres legitime desir d'emancipation n'est pas sans dangers du point de vue religieux. On trou ve ainsi chez bear coup de Chretiens certaines attitudes qui manifestent une pri
maute absolue accordee au politique et une recherche souvent desordonnee du bien etre et du profit individuel. On sent un peu partout une certaine politisation de la conscience chretienne. Le parti est erige en oracle et ses mots d'ordre sont suivis, meme s'ils sont en contradiction avec la morale chretienne. Les leaders poli tiques sont tres chatouilleux sur leur autonomie par rapport a TEglise. Certains meme prennent carrement leurs distances envers TEglise, grises qu'ils sont par Tautorite subite dont ils sont investis. A cette soif du pouvoir s'ajoute Tap petit du confort individuel, souvent edifie sur Finjustice : une nouvelle classe so ciale est en train de naitre, affichant une cupidite, un luxe, une insolence qui suscitent 1'envie, la revolte meme des petits qui se sentent frustres. D'autre part, les necessites reelles font apparaitre le penchant aux gouvernements forts avec des tendances totalitaires ; parti unique, syndicat unique, jeunesse unique, etc. ; ce qui n'est pas sans peril pour Tavenir.
L'Afrique est soumise a la lutte entre les grands blocs internationaux. Sans doute les partis ouvertement communistes y sont rares, mais beaucoup de jeunes
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