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Sous Hollande, le libéra- lisme se portera mieux. C’est ce qui m’est venu à l’idée lorsque Mathieu Laine, qui a dirigé les tra- vaux réunis dans « Le dic- tionnaire du libéralisme », m’a demandé de traiter de ce sujet : « Le Libéralisme sous Hollande ». Mercredi soir 9 mai, dans une des salles de l’Assemblée Nationale, pleine à craquer, une centaine de libéraux avait répondu à l’appel d’Euro 92. Visiblement, la défaite de Nicolas Sarkozy n’avait pas plongé l’assis- tance dans la torpeur ou le désespoir. Les gens étaient pour se réconforter mutuellement, mais surtout pour savoir ce qui allait se produire, et ce qui allait se faire. Du côté de Hollande, point de doute : les réalités vont anéantir les utopies, dis- soudre les promesses élec- torales dans la potion mon- dialiste. Le choix est entre ruine et crise immédiates ou politique du chien crevé au fil de l’eau. Et du côté du libéralisme ? La qualité de senior m’a valu de vivre intensément l’âge d’or du libéralisme français après le 10 mai 1981..Jamais les idées de la liberté n’ont eu autant de succès qu’après l’effondre- ment total d’une droite diri- giste et socialisante. Il est vrai qu’à cette époque, le libéralisme pouvait surfer sur la vague Thatcher- Reagan. Mais contraire- ment à une opinion très répandue, la mode intellec- tuelle aujourd’hui domi- nante n’est pas au socia- lisme, et la grande majorité des dirigeants des pays européens ont été élus contre des socialistes. >> Directeur de la publication : Jacques GARELLO N°1118 du 12 mai 2012 www.libres.org Hebdomadaire 1,50 SOMMAIRE DU N°1118 EDITORIAL : Le libéralisme sous Hollande pp. 1-2 CONJONCTURE : Rigueur ou relance : et si on essayait Saint Expedit ? pp. 3-4 ACTUALITÉ : Le front européen anti-austé- rité se renforce p. 4 - Laurence Parisot : le patronat collabore p. 5 - Le lancinant pro- blème des retraites p. 5 CONNAISSANCE DU LIBERALISME : p. 6-7 LU POUR VOUS : livres, articles et sites p. 8 Le liberalisme sous Hollande BULLETIN D’ABONNEMENT s'abonne à la formule postale pour 20 numéros (35 ) ou 40 numéros (60 ) s'abonne à la formule électronique (format PDF) pour 40 numéros (40 ) envoie une liste de personnes pour un service gratuit de 4 numéros dans le cadre de la formule postale ou électronique. Merci de libeller vos chèques à l'ordre de la SEFEL et de nous les faire parvenir à l’adresse suivante : SEFEL chez ALEPS, BP 80026, 13545 Aix en Provence Cedex 4 M Mme Mlle NOM.................................................................................... Prénom................................................................................ Adresse ....................................................................................................................................................................................................................... Code postal .............. Ville............................................... Courriel ............................................................................................................................. Imprimeur : Omnis Coloris, 107 bd Jeanne d'Arc, 13005 Marseille SOCIETE D’EDITION ET DE FORMATION ECONOMIE ET LIBERTE Chez ALEPS, BP 80026, 13545 Aix en Provence Cedex 4 - Tél. : 01 43 80 55 18 www.libres.org Commission Paritaire : 0113 K 87909 - ISSN : 1951-4727 Dépot légal : à parution 1 Editorial La nouvelle lettre n°1118 www.libres.org la nouvelle lettre

Nouvelle Lettre - Dictionnaire du libéralisme - page 8

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Sous Hollande, le libéra-lisme se portera mieux.

C’est ce qui m’est venu àl’idée lorsque MathieuLaine, qui a dirigé les tra-vaux réunis dans « Le dic-tionnaire du libéralisme »,m’a demandé de traiter dece sujet : « Le Libéralismesous Hollande ». Mercredisoir 9 mai, dans une dessalles de l’AssembléeNationale, pleine à craquer,une centaine de libérauxavait répondu à l’appeld’Euro 92. Visiblement, ladéfaite de Nicolas Sarkozyn’avait pas plongé l’assis-tance dans la torpeur ou ledésespoir. Les gens étaientlà pour se réconfortermutuellement, mais surtoutpour savoir ce qui allait seproduire, et ce qui allait sefaire.

Du côté de Hollande, pointde doute : les réalités vontanéantir les utopies, dis-

soudre les promesses élec-torales dans la potion mon-dialiste. Le choix est entreruine et crise immédiates oupolitique du chien crevé aufil de l’eau.

Et du côté du libéralisme ?

La qualité de senior m’avalu de vivre intensémentl’âge d’or du libéralismefrançais après le 10 mai1981..Jamais les idées de laliberté n’ont eu autant desuccès qu’après l’effondre-ment total d’une droite diri-giste et socialisante. Il estvrai qu’à cette époque, lelibéralisme pouvait surfersur la vague Thatcher-Reagan. Mais contraire-ment à une opinion trèsrépandue, la mode intellec-tuelle aujourd’hui domi-nante n’est pas au socia-lisme, et la grande majoritédes dirigeants des payseuropéens ont été éluscontre des socialistes. >>

Directeur de la publication : Jacques GARELLO

N°1118 du 12 mai 2012 www.libres.org Hebdomadaire 1,50 €

SOMMAIRE DU N°1118

EDITORIAL : Le libéralisme sous Hollandepp. 1-2CONJONCTURE :Rigueur ou relance : et si onessayait Saint Expedit ? pp. 3-4ACTUALITÉ : Le front européen anti-austé-rité se renforce p. 4 - Laurence Parisot : lepatronat collabore p. 5 - Le lancinant pro-blème des retraites p. 5CONNAISSANCE DU LIBERALISME : p. 6-7LU POUR VOUS : livres, articles et sites p. 8

Le liberalismesous Hollande

BULLETIN D’ABONNEMENT

s'abonne à la formule postale pour 20 numéros (35 €) ou 40 numéros (60 €)

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� envoie une liste de personnes pour un service gratuit de 4 numéros dans le cadre de la formule � postale ou � électronique.

Merci de libeller vos chèques à l'ordre de la SEFEL et de nous les faire parvenir à l’adresse suivante :

SEFEL chez ALEPS, BP 80026, 13545 Aix en Provence Cedex 4

M � Mme � Mlle � NOM.................................................................................... Prénom................................................................................

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Code postal .............. Ville............................................... Courriel .............................................................................................................................

Imprimeur : Omnis Coloris, 107 bd Jeanne d'Arc, 13005 Marseille

SOCIETE D’EDITION ET DE FORMATION ECONOMIE ET LIBERTEChez ALEPS, BP 80026, 13545 Aix en Provence Cedex 4 - Tél. : 01 43 80 55 18

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1 Editorial La nouvelle lettre n°1118 www.libres.org

la nouvelle lettre

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Partout ceux qui ont réduit laplace de l’Etat dans l’économieet dans la société sortent de lacrise sans grand dommage. Lelibéralisme est de retour dans lemonde entier, après la pousséed’étatisme qui a accompagné lacrise.

Evidemment, nous pourrionsattendre patiemment notre tour,et le rôle des libéraux françaissous Hollande consisterait àcompter les buts marqués parles socialistes contre le camp dela France. Mais chaque butreprésente des misères, desinjustices. Si le sens de l’histoireest celui de la faillite du socia-lisme, notre devoir est d’« accé-lérer le sens de l’histoire »comme le disait Marx.

Il y a mieux à faire. Comme en1981, la droite aura du mal àsurvivre, même si elle remporteles législatives. L’UMP éclaterasans doute, faute de n’avoir plusni président ni majorité. Elle netenait que par les seules pers-pectives électorales, ayantrenoncé depuis bien longtempsà avoir la moindre doctrine,s’abandonnant à la penséeunique, étatiste, keynésienne,redistributrice et corrompue.Dans ce contexte de dérobadede la gauche et de débandadede la droite, la « nouvelle offrepolitique » libérale sera accueil-lie avec curiosité, puis avec inté-rêt, puis avec espoir.

Donc les socialistes au pouvoir,c’est bon pour le business libé-ral. A condition que l’on necesse d’encadrer la classe poli-tique, car dans le passé (en1986, en 1995) les nouveauxélus sur un programme libéral se

sont empressés de renier leursengagements pour reconduirevoire renforcer l’Etat Providence.

La mission des libéraux au coursde ces prochains mois vaconsister à communiquer, à pro-poser, à s’organiser.

Communiquer : il faut bri-ser le cercle de l’igno-rance qui emprisonne

l’opinion publique, avoir unepédagogie active qui neconsiste pas seulement àdénoncer les erreurs socialistes- tout le monde les connaît oules connaîtra – mais aussi àexpliquer comment fonctionneun pays où l’on se passe del’Etat pour faire régler les pro-blèmes par les procédures mar-chandes ou communautaires :comment le courrier est mieuxdistribué par des postes privées,comment les chemins de fer cir-culent sur des voies fiablesquand elles sont gérées par unecompagnie privée, comment lesécoles privées répondent auxvœux des familles. Entre autres,la Nouvelle Lettre et le nouveausite www.libres.org, lancé cettesemaine, contribueront à cettepédagogie active.

Proposer : choisir descibles concrètes, cellesque nul n’a su atteindre

jusqu’à présent, faute d’accep-ter les solutions libérales : lesystème de retraites et de santé,l’école, la mobilité du travail, laprogressivité de l’impôt, le loge-ment. Sur ces questions le feucouve depuis longtemps, et l’ex-plosion est proche : nous mon-trerons comment désamorcerces bombes.

Organiser : les libéraux dela société civile ont prisdepuis longtemps la

bonne habitude de travaillerensemble : ALEPS, IREF,Contribuables Associés, Euro92, Institut Turgot, Liberté Chérieet bien d’autres sont déjà enétroite collaboration, chacungardant la spécificité de sesobjectifs et de ses moyens.Contrairement à ce qui a été dit,je ne crois pas que la créationd’un nouveau parti libéral à par-tir des dépouilles de l’UMP soitune bonne solution : le libéra-lisme ne peut être un « courant »de la nouvelle opposition. Cen’est pas d’un parti, ni de laclasse politique actuelle quesortiront le programme et leshommes du libéralisme à venir. Ilnous faut remettre en marchedes réseaux où se mêlentsociété civile et classe politique,pour éviter l’isolement et lesdérives des élus, pour intéresserà la chose publique des milliersde Français qui ne veulent paspour l’instant s’engager en poli-tique. Cette symbiose avait étéparfaitement réussie avec IdéesAction, un club malencontreuse-ment dissout par son fondateurAlain Madelin, et que j’ai vaine-ment essayé de faire revivreavec Génération Libérale.

J’espère qu’une organisationembryonnaire pourra être discu-tée, sinon amorcée, à l’occasionde notre Université d’Eté, donttout le mode, mercredi, a retenules dates : 26 au 29 août.

Vous le voyez : le libéralisme varenaître de ses cendres, l’espoiraussi. « N’ayez pas peur ».

Jacques Garello

2 Editorial La nouvelle lettre n°1118 www.libres.org

Le libéralisme sous Hollande (suite)

‘‘Communiquer,proposer, orga-niser ’’

‘‘ Une nouvelleoffre politique ’’

‘‘ Reprendre lamain ’’

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www.libres.org La nouvelle lettre n°1118 Conjoncture 3

Rigueur ou croissance ?

Le 24 mars, nous nous interro-gions « Face à la récession :relancer ou libérer ? ». La ques-tion se pose encore plus forte-ment aujourd’hui, maintenantque la nouvelle équipe se met enplace. Dans les tout prochainsjours, la crise de la dette domi-nera toutes les décisions, d’au-tant plus que les Grecs refusenttoute « austérité » et pourraientêtre abandonnés par les pays quitiennent à « sauver l’euro ».

Dans ces conditions, il va falloirtout de suite oublier les pro-messes de folles dépenses. Plusvite on s’attaquera à la réductionde la dette, mieux le pays s’enportera ; au contraire dépenserdavantage serait lancer la Francesur la voie grecque ou espa-gnole.

Mais d’un autre côté, la menacede la récession, qui s’est préci-sée depuis quelques semaines,avec son cortège de chômeurs etde privations, n’est pas de natureà remplir les caisses de notreTrésor public. Une politique libé-rale résoudrait le dilemme : dimi-nuer les impôts et réduire le péri-mètre de l’Etat, restaurer ainsi laconfiance, seule source derelance. Mais évidemment quandon est prisonnier du keynésia-nisme qui propose la dépensepublique et du socialisme quiveut faire payer les riches, on estdans une impasse. Le présidenten est là.

Relance budgétaire ?

Le keynésianisme amène nosélus de tous bords à confondrecroissance et relance. Tout lemonde veut plus de croissance,les Italiens comme lesAllemands, les Espagnolscomme la BCE et FrançoisHollande encore plus. Mais com-ment faire ? Mario Draghi a pro-posé un « pacte de croissance »,formule magique qui a réjoui lesdeux finalistes. Qui serait contrela croissance ? Mais comme laNouvelle lettre l’a expliqué encommentant la proposition duprésident de la BCE, « le pro-blème est de savoir comment onobtient la croissance : elle ne sedécrète pas, elle n’est pas entreles mains du pouvoir politique ».

Elevés à l’ENA dans le dogmekeynésien, nos politiques,François Hollande en tête, pen-sent que la croissance s’obtientpar la relance : l’Etat, « garant del’intérêt général », donne le coupde pouce pour remettre lamachine en route. De Rooseveltà aujourd’hui, les faits ont tou-jours démenti cette affirmation,car la relance consiste à aug-menter les dépenses publiqueset à faire exploser le déficit et ladette (relance budgétaire), doncà distribuer des richesses quin’existent pas : comme si ladépense publique avait des ver-tus magiques et créait de l’acti-vité, grâce à la main (trop visible)de l’Etat.

En distribuant des largessespubliques, on obtient de l’infla-

tion ; François Mitterrand et lagauche l’avaient appris à leurdétriment en 1981, et cela s’étaitterminé par trois dévaluations,des déficits explosifs et le tour-nant brutal de la rigueur. Voulons-nous renouveler l’expérience ?Elle serait pire, car Mitterrandpartait d’un budget ramenépresque à l’équilibre parRaymond Barre tandis queHollande part d’un déficit abyssalet d’une dette faramineuse.Relançons les dépensespubliques et nous serons à l’au-tomne dans la situation de laGrèce ; sauf que personne enEurope ou ailleurs ne sera assezpuissant pour nous sauver.

La relance monétaire pren-drait le relais

Même Mario Draghi, pourtantconverti au keynésianisme, enconvient : il n’y a « pas de contra-diction entre pacte de croissanceet pacte budgétaire ». Il faut doncpour lui continuer à réduire lesdépenses publiques ; fort bien.Mais le Mario Draghi docteurJekyll partisan de la règle d’ordevient Mister Hyde, quand ilrenonce à la relance budgétairepour prôner la relance monétaire.La BCE a déjà distribué plus de1000 milliards d’euros auxbanques à des taux d’intérêt arti-ficiellement bas. L’inondationmonétaire nous menace et ellen’a jamais entrainé la moindrecroissance, sauf celle des prix.S’il est dangereux et inefficacede relancer par la politique bud-gétaire, il l’est autant de relancerpar la politique monétaire. >>

RIGUEUR OU RELANCE : ET SI ON ESSAYAIT SAINT EXPEDIT ?

Saint Expédit, c’est le patron des causes désespérées. François Hollande devrait l’implorer. En effet, àpeine élu, le nouveau Président se trouve confronté à deux défis majeurs : la dette publique et la réces-sion. Pour la dette, nous avions écrit le 14 avril qu’au lendemain matin du second tour, quel que soitl’élu, elle serait toujours vivante. Sauf attitude suicidaire, elle interdit toute dépense supplémentaire aunouvel élu. Mais comment proposer à l’Europe, voire même au monde entier (en toute modestie) unepolitique de croissance sans passer par les déficits budgétaires ? Et comment renoncer à la démago-gie envisagée dans les 100 jours à venir ?

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4 Conjoncture Actualité La nouvelle lettre n°1118 www.libres.org

Rigueur ou relance : et si on essayait Saint Expedit ? (suite)

Le quotidien socialiste deMadrid El Pais titrait le 7 mai :« Hollande va donner une

impulsion à une autre Europe ».Certes, cette autre Europe existe.Le résultat des élections grecquesen est le signe le plus éclatant : lesGrecs ne veulent pas accepterl’austérité et on parle ouvertementd’une sortie de l’euro pour revenirà une drachme très dévaluée. Lesmembres de l’Euroland se se-raient-ils enfin résignés à choisirl’euro contre la Grèce ? Mais ail-leurs, les réactions anti-austéritése sont aussi renforcées. LePremier Ministre Hollandais, Marc

Rutte, a été obligé de démission-ner après le retrait du populiste « Parti de la Liberté » qui a refuséun plan de réduction desdépenses de 14 milliards d’euros.En Roumanie, le gouvernementUngureanu n’aura duré que 78jours, et le leï est à son plus basniveau contre l’euro. En Irlande, leSinn Fein fait campagne contre laratification du pacte budgétaireeuropéen. Et en République Tchè-que, le gouvernement n’a rem-porté que de justesse un vote deconfiance. Si on ajoute les mani-festations géantes en Espagne eten Italie (contre les plans Rajoy et

Monti), on se demande commentl’Union pourra survivre.

La France est-elle bien placéepour prendre la tête de larévolte anti-austérité ?

Sarkozy et Hollande ont suren-chéri sur la nécessité d’introduireune politique de croissance euro-péenne, tout à fait incompatibleavec la discipline budgétaire. Maisl’Allemagne est ferme dans sespositions et elle n’est pas la seule,la majorité des 27 (Angleterre entête) est plutôt dans la ligne del’austérité. Nous, nous préféronsdire : la ligne de la libération.

On nous dit que M. Hollanden’est pas laxiste : s’il accroît lesdépenses publiques, il contien-dra les déficits en augmentant lesimpôts : faire payer les riches estun slogan qui séduit les élec-teurs. La tranche d’impôt à 75%(près de 90% en réalité avec laCSG etc.), est sans équivalentdans le monde et rappelle ce quiavait conduit l’Angleterre ausous-développement dans lesannées 1970. Il y a longtempsque l’on sait qu’augmenter lesimpôts conduit à détruire desrichesses, donc des revenus etdes emplois, réduisant ainsi lerendement de l’impôt. Accroîtreles impôts n’est qu’une fausserigueur qui aggrave la récessionet les déficits !

L’Etat doit cesser d’enrayerla croissance

Relancer par le budget ou lamonnaie serait donc une graveerreur ; et pourtant, la croissanceest indispensable. Mais elle ne sefixe pas par décret. Elle est lefruit des activités de chacun denous, comme entrepreneur, sala-rié, épargnant, investisseur,

consommateur. Est-ce à dire quel’Etat soit impuissant ? L’Etat aune chose essentielle à faire :cesser « d’enrayer » l’économie,comme disait Bastiat, autrementdit libérer les énergies, laissers’exprimer les talents.

La hausse des impôts représenteà ce titre aussi une erreur ma-jeure : quel entrepreneur voudracréer des richesses si l’Etat lui enreprend l’essentiel ? Quand ondit cela, on est aussitôt accuséd’ultralibéralisme. Baisser lesimpôts serait un choix idéolo-gique extrême.

En 1891, le sage Léon XIII, qu’onne peut guère suspecter d’êtrelibertarien, après avoir soulignéles avantages de la propriété pri-vée (« L’homme est ainsi fait quela pensée de travailler sur unfonds qui est à lui redouble sonardeur et son application[…] Tousvoient sans peine les heureuxeffets de ce redoublement d’acti-vité sur la fécondité de la terre etsur la richesse du pays ») ajoutaitaussitôt « Mais il y a une condi-tion indispensable pour que tousces avantages deviennent des

réalités. Il ne faut pas que la pro-priété privée soit épuisée par unexcès de charges et d’impôts »(Rerum Novarum 36-3 et 36-5).

Voilà le fond du problème : ceuxqui nous gouvernent désormais(mais aussi beaucoup de ceuxqui nous gouvernaient hier) par-tent d’une conception imaginairede l’homme dont ils ne compren-nent ni la nature ni le comporte-ment. Or les institutions doiventtenir compte de l’homme tel qu’ilest et donc permettre à chacunde laisser éclore ses talents et demontrer sa créativité. La crois-sance ne s’obtient pas par uneillusoire relance, mais par unretour à la liberté : moins d’Etat,c’est la prospérité retrouvée et laréduction de la dette. Est-ce cechemin de liberté que va prendrele nouvel élu ? Ce serait uneconversion miraculeuse, que rienne semble annoncer. On peutcroire aux miracles ; je conseilledonc de prier Saint Expédit, avecdévotion.

Jean Yves NAUDET

Le front européen anti-austérité se renforceFrançois Hollande peut-il en prendre la tête ? Rien de moins sûr

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Le lancinant problème des retraites

www.libres.org La nouvelle lettre n°1118 Actualité 5

Dans une interview donnéeaux Echos vendredi 11, laprésidente du Medef en

aura surpris plus d’un : « Beaucoupde commentateurs soulignent lespoints de désaccord entre lepatronat et la gauche, et passentsous silence les points d’accord ».En critiquant d’avance tout relève-ment de la fiscalité des entreprises(la fiscalité sur les personnes n’estpas l’affaire du Medef, précise-t-elle), elle marque en revanche sonaccord sur la dimension sociale duprogramme socialiste : « l’appro-che de François Hollande sur ledialogue social correspond trèslargement à ce que nous préconi-sons depuis longtemps ».L’essentiel n’est-il pas de sauver « le dialogue social » ? On le com-prend bien de la part de la diri-geante d’une association de per-manents syndicaux du patronatdont la raison d’être est de négo-cier avec les permanents syndi-

caux des salariés. Oubliée l’at-taque de Sarkozy contre les syndi-cats, pourtant on avait cru com-prendre que Laurence Parisot étaitplutôt du côté UMP avant le 6 mai.Oublié aussi l’engagement de laCGT aux côtés d’Hollande – c’estune « affaire interne » au syndicatcommuniste.

La réaction de Laurence Parisotn’est pas originale. On a vu YvonGattaz entrer en collaborationavec la gauche et les syndicatsaprès la victoire de FrançoisMitterrand.

Mais là où l’on trouve laréaction excessive, c’estquand la Présidente part

en guerre contre la ligne alle-mande. « Je souhaite que soitmise aussi en débat l’instaurationd’un SMIC en Allemagne »… Maisle meilleur reste à venir : « Nous souhaitons que l’Alle-magne ait une approche plus coo-

pérative et une politique davan-tage axée sur la demande ». Voilàdonc le patronat enfin converti aukeynésianisme, partisan d’une sti-mulation de la demande, c'est-à-dire d’un pouvoir d’achat créé exnihilo. La politique « axée sur l’of-fre », qui lie la croissance à la libé-ration des entreprises, à l’allège-ment des réglementations et desprélèvements, n’intéresserait doncplus les « patrons » français.

En réalité, pour faire honneurà la qualité de patron, il fautse battre pour la liberté éco-

nomique, seule garante de l’em-ploi des producteurs et du servicedes consommateurs. Les patronsallemands sont présents dans ledébat politique, le patronat institu-tionnel français en est absent. Lesvrais patrons l’ont déserté depuislongtemps. Et ceux qui restent neveulent surtout pas d’ennui avec lasyndicratie. •

Laurence Parisot : Le patronat collaboreIl faut dire qu’il n’avait pas beaucoup résisté

Le recul de l’âge légal de la retraitede 60 à 61 ans a été salué commeune vraie révolution. Injuste dit lagauche, qui veut revenir à 60 ans,indispensable pour sauver le sys-tème dit la droite, qui pense avoirtout réglé.

Evidemment, tout cela n’estque discours, et nousn’avons cessé de contester

cette réformette, qui est un emplâ-tre sur une jambe de bois, alorsque la seule mesure à prendre estde rompre avec le système du toutrépartition pour lui substituer pro-gressivement celui du tout capita-lisation. Telle est d’ailleurs laconclusion du travail scientifiqueconsigné dans le livre de JacquesGarello et Georges Lane « Futurdes retraites et retraites du futur »

(IREF, Librairie de l’Université Aixen Provence, 3 tomes, 2009-2010).

Mais voici que le Conseild’Orientation des Retrai-tes (COR) pousse un nou-

veau cri d’alarme. Les hypothèsessur lesquelles ont été calculées lesprévisions de cotisations et depensions d’ici 2030 ne sont plusvalables : en 2030, le chômagedevait descendre à 4,5 %, la crois-sance se situer à 1,6 %, et la pro-ductivité du travail également à 1,6 %. Avec prudence, on avaitprévu que le début de la périodede « rééquilibrage » allait êtremoins glorieuse avec pour pers-pectives en 2014 un chômage de8 % ; une croissance de 1,3 %.Hélas, ces chiffres, pour modestes

qu’ils fussent, n’ont pas résisté autemps : aujourd’hui on ne peutplus garder espoir d’en avoir finiavec les retraites en 2030. C’enest au point que les proches deFrançois Hollande commencent àparler de « réforme systémique »,avec une capitalisation « parpoints » (chère à Jacques Bichot)mais dont Jacques Garello adénoncé l’artifice. C’est la vraiecapitalisation qu’il faut choisir :placer l’argent des cotisations surle marché financier.

Il n’aura pas fallu plus d’unesemaine pour que se dissipent lespromesses et incuries électoraleset que le lancinant problème desretraites, jamais vraiment abordé,réapparaisse. •

Un rapport du COR sonne une nouvelle fois l’alarme : menace sur les retraites

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6 Connaissance du libéralisme La nouvelle lettre n°1118 www.libres.org

Le renard libre dans lepoulailler libre

« Entre le fort et le faible, entrele riche et le pauvre, entre lemaître et le serviteur, c'est laliberté qui opprime et la loi quiaffranchit ».

Cette citation de Lacordaireest un leitmotiv des ennemisdu libéralisme. Le libéralismeserait la négation du droit, ilserait source d’oppression : lerenard libre dans le poulaillerlibre, la loi de la jungle, la loidu plus fort, du plus riche, dupatron, du propriétaire : on estdans un schéma de lutte desclasses.

Or, tous les penseurslibéraux, sans aucuneexception (et même à

la limite ceux que l’on appelleles anarcho-capitalistes), ontinsisté sur l’absolue nécessitéde règles sociales pour per-mettre à l’action humaine des’exprimer sans pour autantrompre l’harmonie entre leshommes. La liberté des unss’arrête là où commence celledes autres. La liberté s’assor-tit nécessairement de la res-ponsabilité.

Le règne de la loi ou laloi de l’Etat ?

Les libéraux français se réfè-rent toujours à l’état de droit.Malheureusement cette ex-pression est ambiguë, car elleest une traduction approxima-tive d’un principe qui avait étédéfini par les philosophesanglais des 17ème et 18èmesiècles : rule of law, le règnede la loi.

Les libéraux ne sont pascontre la loi, puisqu’ils souhai-tent le règne de la loi !

En revanche, ils sont vigi-lants sur la façon dont laloi émerge et sur son

contenu, les deux étant liés.Une grave déviation duconcept de loi consiste à enfaire l’émanation d’un législa-teur souverain. « La loi c’est laloi » : du moment qu’elle a étévotée en bonne et due forme,la loi s’applique à tous, nul nesaurait la contester. Hayekconsacre un chapitre de la « Constitution de la Liberté » àcette confusion entre l’état dedroit et l’Etat de droit. Lamajuscule importe, et elle ren-voie à la conception alle-mande du Reechstaat, no-tamment développée parHans Kelsen et sa théorie dela hiérarchie des normes, sui-vant laquelle toute règle dedroit remonte à l’Etat, lui-même issu d’une normeconstitutionnelle. Dans sonfameux pamphlet sur « La pro-priété et la loi », Bastiatattaque avec véhémenceRousseau et son idée de « peuple législateur ». « Selonlui, la loi devrait transformerles personnes, créer ou necréer pas la propriété. Selonmoi, la société, les personneset les propriétés existent anté-rieurement aux lois et |…] jedirai : ce n’est pas parce qu’ily a des lois qu’il y a des pro-priétés, mais parce qu’il y ades propriétés qu’il y a deslois. »

Connaissance du LibéralismeJacques Garello

Après avoir dessiné le portrait de 17 économistes et de 30 philosophes (que l’on peut retrouversur le site www.libres.org) je vous propose une nouvelle rubrique destinée à améliorer la connais-sance du libéralisme, présenté la plupart du temps en France sous une forme caricaturale. Cetteinnovation s’inscrit naturellement dans l’entreprise de reconstruction intellectuelle de la France,qui devrait être à mon sens la mission prioritaire des libéraux. Elle s’articule avec d’autres initia-tives, dont la mise à disposition du Dictionnaire du Libéralisme.

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www.libres.org La nouvelle lettre n°1118 Connaissance du libéralisme 7

Connaissance du Libéralisme

Alors, si ce n’est pas de l’Etat,d’où vient la loi pour les libé-raux ? Ici un clivage apparaîtentre la conception haye-kienne de l’ordre spontané,qui fait de la loi le produit évo-lutif des relations entre leshommes, et les tenants dudroit naturel, qui dans la tradi-tion thomiste font du droitnaturel le produit d’une dialec-tique permanente entre droitdivin et droit positif. Les règlesdu droit positif changent parceque les hommes recherchentsans cesse à mettre leurnature humaine en harmonieavec la dignité que Dieu lui adonnée. De toutes façons, onest bien loin et du positivismejuridique (la loi c’est la loi) etde l’anarchie (la loi de la jun-gle).

La liberté et le droit

C’est le titre de l’ouvrage dujuriste et sociologue italienBruno Leoni, traduit en fran-çais en 2006 (éditions desBelles Lettres). On trouve chezBruno Leoni une analyse parti-culièrement fine des relationsentre la liberté et la loi.

Tout d’abord, aucun doute : iln’y a pas de liberté sans droit.De quoi démentir ou rassurerLacordaire.

Ensuite Leoni se penche sur lafaçon dont la loi est au-jourd’hui « posée » par leslégislateurs. La loi est au-jourd’hui un « échange depouvoirs ». Les relations entre

les hommes ne sont pas tou-jours marquées par la généro-sité, ni même l’honnêteté.Elles se traduisent donc pardes efforts pour « légaliser »des privilèges, alors qu’a prioriil y a opposition entre les idéesde loi (générale, imperson-nelle, durable) et de privilège(priva lex, loi privée à usagepersonnel). On retrouve ici lethème du « déclin du droit »,cher à Bastiat et Hayek : la « législation » ce n’est plus dudroit.

Alors, pour reprendre le dia-logue avec Lacordaire, c’estbien la loi qui devient instru-ment d’oppression, et quiprive les hommes de leurliberté, en réduisant leursdroits individuels, qu’il s’agis-se de la propriété, de la per-sonnalité, peut-être même dela vie (la liberté de l’embryon).

Une telle « perversion de la loi »(Bastiat) a pour conséquencela multiplication des textesofficiels, et ce qui normale-ment aurait dû se régler parlibre entente entre les per-sonnes est pris en charge parles Parlements et les gouver-nements. Ce n’est pas sansdommage pour la sociétédans son ensemble. La cita-tion de Léoni est devenuecélèbre : « La législation appa-raît aujourd'hui comme unmoyen plus rapide, plusrationnel et de plus grandeenvergure pour résoudretoutes sortes de maux ou dedésagréments que les modesd'ajustements individuelsspontanés tels que l'arbitrageprivé, la signature de contratsou encore la coutume. Onoublie pourtant la plupart dutemps de faire remarquer quele remède législatif est peut-être trop rapide pour être effi-cace, trop imprévisible pourêtre complètement bénéfique,et beaucoup trop soumis à lacontingence des points de vueet des intérêts d'une poignéed'individus (les législateurs),quels qu'ils soient, pour êtreune solution satisfaisante pourtous ». Au nom de l’intérêtgénéral, ce sont les avantagesparticuliers qui sont renforcés.

Le renard libre est dans lescouloirs de l’Assemblée et duSénat. Il a pris l’apparence dubon samaritain. •

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8 Revue des Livres de la semaine La nouvelle lettre n°1118 www.libres.org

Un dictionnaire ressemble à un livre, mais cen’en est pas un. C’est un document de travail,que l’on consulte de façon ponctuelle. Encorefaut-il qu’il soit bien conçu, commode, clair, etque la qualité de ses textes soit la meilleure pos-sible.

Ces vertus sont bien celles de l’ouvrage dirigépar Mathieu Laine, et présenté au public par desintellectuels libéraux mercredi 9 mai.

Document de travail : il y a tant d’ignorance ou d’ambiguïtés autour duterme « libéralisme » qu’il convenait de faire définir les mots de ce dic-tionnaire par des experts ès libéralisme. Ils savent mieux que qui-conque quels sont les contresens les plus fréquents, certains assimi-lant libéralisme et anarchie, d’autres libéralisme et capitalisme, d’au-tres enfin libéralisme et individualisme. Ici les mots prennent leur sens,et les arguments sont d’une grande précision.

Commode et clair : la présentation en est limpide, facile à lire, avecdes entrées bien détachées, classées par ordre alphabétique et destextes d’une dimension très raisonnable. Il ne faut pas plus de cinqminutes pour tout savoir sur la drogue, la justice sociale, la doctrinesociale de l’Eglise, le laissez faire, le SMIC. Au total, 300 entrées s’of-frent au chercheur mais aussi à ceux qui finalement flâneront encurieux au hasard des 680 pages.

La qualité des textes est assurée par celle des auteurs. 65 philo-sophes, économistes, juristes, historiens, politologues ont contribué àl’ouvrage. C’est dire les talents d’organisateur et de stimulateur deMathieu Laine, qui au demeurant donne une introduction générale par-ticulièrement remarquable. Au hasard des noms des contributeurs,relevons ceux de Gary Becker, prix Nobel, Victoria Curzon Price,Antony de Jasay, Jesus Huerta de Soto, Hernando de Soto, pour neparler que de quelques intellectuels étrangers célèbres. Mais figurentaussi non seulement la vieille garde de la Nouvelle Economie, maisaussi la jeune génération libérale française, dont Mathieu Laine,Frédéric Sautet et Jean Philippe Feldman sont de très beaux fleurons.

Mathieu Laine a voulu donner au libéralisme un spectre intellec-tuel très large : il n’hésite pas à parler d’un « libéralisme degauche » (représenté dans le dictionnaire par François Ewald

ou Monique Canto-Sperber) et il dénombre parmi les libéraux desconservateurs, des libertariens, des anarcho-capitalistes, etc.L’inconvénient est que le lecteur non prévenu pourrait s’y perdre etque des puristes pourraient regretter un certain relativisme. L’avantagec’est de montrer la diversité et la richesse des idées de la liberté, etd’éclairer et séduire un très grand nombre d’usagers de ce diction-naire. Grâce à ce dictionnaire le libéralisme devrait cesser d’être cari-caturé, masqué ou vilipendé : nous en avons bien besoin par lestemps qui courent !

Dictionnaire du Libéralisme, Larousse, Coll. Présent, Paris, avril 2012

Lu pour vous : livres, articles et sites

Sous la direction de Mathieu LaineDictionnaire du libéralisme

• Accueil par Alain MATHIEU(Président de ContribuablesAssociés).

• Contre vérité sur les riches parNicolas LECAUSSIN (Directeur dudéveloppement à l’IREF).

• Les droits des individus et la luttecontre l’évasion fiscale par PierreBESSARD (Directeur et membre duconseil de fondation de l’InstitutLibéral, Zurich).

• En Angleterre on aime les richespar Victoria CURZON PRICE(Professeur d’économie politique àl’Université de Genève et adminis-trateur de l’IREF).

• L’enfer français : comment s’ensortir ? par Jean-Philippe DELSOL(Avocat fiscaliste et administrateurde l’IREF).

Renseignements et inscriptionsContribuables Associés, 42 rue desJeûneurs, 75002 Paris / (01 42 2116 24) / www.contribuables.org [email protected]

A quoi servent lesriches ?

Sur ce thème Benoîte Taffinnous propose de nous

retrouver le

mercredi 23 mai 2012,

de 18h30 à 20h00

Fédération Française du Bâtiment7-9 rue la Pérouse

75016 PARIS

En raison de l’Ascension, la pro-chaine Nouvelle Lettre, le numéro1119, sera datée du 19 mai 2012.

Cependant, ne manquez pas deconsulter le site www.libres.org surlequel vous retrouverez toutes vosrubriques ainsi que des vidéos iné-dites.