Numérique, mondialisation, diversité et prescription

Alain Le Diberder

Centre d’Analyse Stratégique – Séminaire Mondialisation 20 mars 2007

Le numérique change-t-il vraiment la donne?

La mondialisation des industries culturelles est très ancienne La photo dès les années 1890 Le cinéma dès sa première décennie Le disque et la radio La télévision et les jeux vidéo

Les marchés culturels nationaux résistent bien Comparée à d’autres industries la culture reste très nationale Dans le temps: avec le numérique, cette part est stable

Mais le numérique change la nature de la question (de la diversité, de la culture)

Le numérique est en apparence une chance unique pour la diversité.

Pourtant l’hyperchoix n’est pas un choix sans prescripteurs, sans filtre.

Les prescripteurs efficaces dans l’ère numérique sont les moteurs de recherche et… nos proches.

Leur efficacité est en concurrence avec celle des anciens, les médias et l’école.

Déstructuration et reconstruction de l’écosystème culturel.

L’effet varie selon la place dans la société et dans le monde

Nord Sud

Connectés Plus de diversité, effet longtail

Prescripteurs locaux faibles, prescripteurs numériques forts, moins de diversité locale

A l’écart Moins de diversité, effet « majors »

Pas de changement, culture locale forte mais monotone, culture mondiale désintégrée

Que faire ?

Au Nord, la démocratisation de l’accès aux prescripteurs

numériques (enseigner l’usage des moteurs de recherche dès le primaire) est efficace pour limiter les effets de la « fracture numérique ». En faisant cela on agit pour la diversité culturelle, qui suppose une certaine dose de mondialisation.

Au Sud cette politique n’est pas opératoire, il est plus efficace, si on veut promouvoir la diversité et limiter les effets d’une mondialisation culturelle déstructurante, de renforcer d’abord les prescripteurs analogiques comme les médias locaux et l’école.