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b Université Victor-Segalen, Bordeaux, France c CHU de Bordeaux, France, Bordeaux, France d Unité de Biostatistique, CHU de Rouen, Rouen, France e Faculté de pharmacie, Montréal, université de Montréal, Canada Objectif. De nombreuses études de pharmacoépidémiologie réu- nissent les utilisateurs dAINS conventionnels (AINSc) en un seul groupe de comparaison. Les données de létude CADEUS (Cox-2 et AINSc : description des utilisateurs) ont été utilisées afin détudier les caractéristiques de ce groupe. Méthodes. CADEUS est une cohorte française dutilisateurs dAINS sélectionnés aléatoirement sur un an (délivrances dAINSc entre août 2003 et juin 2004) à partir de la base de données de la Caisse nationale de lassurance maladie des travailleurs salariés (CNAM-TS). Les données incluant des données médicales sur lindi- cation de lAINS, le profil dutilisation du médicament, les antécé- dents médicaux et la prescription concomitante dagents gastroprotec- teurs (principalement des inhibiteurs de la pompe à protonIPP) ont été obtenus pour 13 553 utilisateurs dAINSc. Résultats. En ce qui concernait les cinq AINSc les plus fréquents, les utilisateurs dibuprofène (n = 3698) étaient plus jeunes (âge moyen : 45,3 ans) que les autres utilisateurs : piroxicam (n = 1765, 54,4 ans), kétoprofène (n = 1706, 49,7 ans), diclofénac (n = 1498, 56,5 ans), ou naproxène (n = 1087, 50,8 ans). Les principales indications pour le piroxicam, le kétoprofène, le diclofénac et le naproxène étaient les dou- leurs dorsales ou musculosquelettiques (dans au moins 57,3 % des cas) alors que libuprofène était utilisé dans 67 % des cas pour dautres indi- cations de type fièvre, syndrome grippal, céphalées, douleurs dentaires, etc. La fréquence de coprescription dIPP selon lAINSc variait de 6,1 % chez les utilisateurs dibuprofène à au moins 31,4 % pour les utilisateurs des quatre autres AINSc. De nettes différences persistaient au sein dune même indication. Par exemple, pour larthrose des mem- bres, bien que lâge moyen des patients (65 ans) et le sex-ratio (6570 % de femmes) soient identiques, 65,8 % des utilisateurs dibuprofène avaient une dose faible dAINSc contre 8,8 % des utilisa- teurs de piroxicam, de kétoprofène, de diclofénac ou de naproxène, 61,4 contre 43,3 % étaient des utilisateurs à la demande, 23,2 contre 44,6 % avaient une coprescription dIPP. Conclusions. Cette étude montre que les AINSc ont des profils dutilisation différents, même lorsquils sont prescrits pour la même indication. Cette hétérogénéité doit être prise en compte lors de la conduite détudes pharmacoépidémiologiques. Obépine : étude observationnelle des prescriptions de flécaïnide. Étude de lusage de lacétate de flécaïnide auprès des médecins généralistes et des cardiologues hospitaliers ou libéraux en France J. Longin a , N. Danchin b , P. Jaillon c , J.-Y. Le Heuzey d , F. Liard e , M. Lièvre f a Société MAPI-NAXIS, Lyon, France b Service de cardiologie, hôpital Georges-Pompidou, Paris, France c Hôpital Saint-Antoine, Paris, France d Hôpital Broussais, Paris, France e Saint-Epain, France f Faculté de médecine Laennec, Paris, France Objectif. Une étude pharmacoépidémiologique, observationnelle transversale a été mise en place auprès dun échantillon représentatif des médecins généralistes et des cardiologues français afin de décrire les modalités de prescriptions de lacétate de flécaïnide, anti- arythmique de classe Ic, et leurs adéquations avec lAutorisation de mise sur le marché (AMM) et le résumé des caractéristiques du pro- duit actuellement en vigueur. Méthodes. Léchantillon des médecins observateurs a été consti- tué par tirage au sort avec stratification géographique en fonction de cinq régions (Nord, Centre ouest, Centre sud, Est et Île-de-France) à partir des listes exhaustives des médecins généralistes (source CEGE- DIM, n = 65 019) et des cardiologues (source PHARBASE, n = 7459) français. Au total, 941 médecins, 496 médecins généralistes et 445 cardiologues français ont participé à cette étude et 1116 patients vus en consultation et traités par flécaïnide depuis plus dun mois ont été inclus. Linclusion de patients déjà traités devait permettre déviter dintroduire des biais dincitation à la prescription ou de sélection des indications. Par ailleurs, chaque médecin devait tenir un registre pendant toute la période dobservation de létude, notant lensemble des patients traités par un anti-arythmique, quils soient inclus ou non dans létude. Ce registre a permis de vérifier que les deux premiers patients inclus correspondaient bien aux deux premiers patients vus en consultation et répondant aux critères dinclusion. Un contrôle de qualité a été réalisé auprès de 87 centres tirés au sort (49 cardiologues et 38 médecins généralistes) et au total 176 dossiers patients, soit 16 % des dossiers des patients inclus, ont été audités. Résultats. Les patients traités étaient âgés de 68,7 ans en moyenne et la proportion de femmes était de 54 %. La prescription initiale de flécaïnide émanait majoritairement du cardiologue (96 %) et le bilan comportait un ECG (98 %), un holter cardiaque (56 %) et/ ou une échographie cardiaque (71 %). Lindication préférentielle était les troubles du rythme supraventriculaire (95 %) et principalement la fibrillation atriale (63 %). Une faible proportion de patients corona- riens (7 %) et dinsuffisants cardiaques (4 %) a été retrouvée. Le flé- caïnide était prescrit avec une posologie médiane de 150 mg/j majo- ritairement sous forme LP (64 %). Au total, les indications telles quelles figurent dans le RCP étaient respectées dans 90 % des cas, les contre-indications dans 91 % des cas et le suivi des patients a été jugé adéquat dans 99 % des cas. Conclusions. Cette étude, conduite selon des critères de qualité stricts, a montré que les conditions de prescription de flécaïnide en France étaient conformes aux données du « Résumé des caractéristi- ques du produit » pour la majorité des prescripteurs avec un respect des indications, des contre-indications et des recommandations de sur- veillance de 84 %. Équilibre glycémique des diabétiques de type 2 traités par association dantidiabétiques oraux depuis au moins six mois D. Simon a , J. Pentel b , C. Salaün-Martin b , S. Tcherny-Lessenot b a Service de diabétologie, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris, France b Lilly France, Suresnes, France Objectif. Lobjectif de cette étude était de connaître le contrôle glycémique des patients diabétiques de type 2 (DT2) traités par au moins deux antidiabétiques oraux (ADO) depuis au moins six mois, sans insuline. Méthodes. Il sagit dune étude transversale réalisée en France dans un échantillon randomisé de 91 laboratoires danalyses médica- les (LAM) entre décembre 2005 et avril 2006. Chaque patient se pré- sentant pour un dosage dHbA1c et répondant aux critères dinclusion indiqués ci-dessus a été sollicité pour participer à létude. Les données relatives aux résultats biologiques ont été recueillies par mesure par le LAM, les autres données ont été recueillies par autodéclaration du patient. Des analyses descriptives standard ont été réalisées pour décrire la population ainsi que des tests de χ 2 pour les comparaisons de pourcentages et des tests de Student pour les comparaisons de moyenne. Résultats. Létude a concerné 882 patients dans 59 centres, 88 patients ont été exclus de lanalyse pour incertitude sur les critères dinclusion. Les patients, en majorité de sexe masculin (65 %), avaient en moyenne 65,0 ans (± 10,4), un diabète diagnostiqué depuis 11,0 ans (± 7,9), un premier ADO prescrit depuis 10,3 ans (± 7,7), un tour de taille de 101,3 cm (± 16,1), un indice de masse corporelle (IMC) de 29,3 kg/m 2 (± 4,6) et 36,9 % avaient un IMC 30 kg/m 2 . Parmi les patients, 86,4 % étaient traités par deux ADO, 12,8 % par trois ADO et 0,8 % par quatre ADO. Leur suivi était assuré par un médecin généra- liste pour 72,2 % dentre eux et par un endocrinologue pour 27,8 %. Le Abstracts / Revue dÉpidémiologie et de Santé Publique 55 (2007) S3S9 S8

Obépine: étude observationnelle des prescriptions de flécaïnide. Étude de l'usage de l'acétate de flécaïnide auprès des médecins généralistes et des cardiologues

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Abstracts / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 55 (2007) S3–S9S8

bUniversité Victor-Segalen, Bordeaux, FrancecCHU de Bordeaux, France, Bordeaux, FrancedUnité de Biostatistique, CHU de Rouen, Rouen, FranceeFaculté de pharmacie, Montréal, université de Montréal, Canada

Objectif. – De nombreuses études de pharmacoépidémiologie réu-nissent les utilisateurs d’AINS conventionnels (AINSc) en un seulgroupe de comparaison. Les données de l’étude CADEUS (Cox-2 etAINSc : description des utilisateurs) ont été utilisées afin d’étudier lescaractéristiques de ce groupe.

Méthodes. – CADEUS est une cohorte française d’utilisateursd’AINS sélectionnés aléatoirement sur un an (délivrances d’AINScentre août 2003 et juin 2004) à partir de la base de données de laCaisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés(CNAM-TS). Les données incluant des données médicales sur l’indi-cation de l’AINS, le profil d’utilisation du médicament, les antécé-dents médicaux et la prescription concomitante d’agents gastroprotec-teurs (principalement des inhibiteurs de la pompe à proton–IPP) ontété obtenus pour 13 553 utilisateurs d’AINSc.

Résultats. – En ce qui concernait les cinq AINSc les plus fréquents,les utilisateurs d’ibuprofène (n = 3698) étaient plus jeunes (âge moyen :45,3 ans) que les autres utilisateurs : piroxicam (n = 1765, 54,4 ans),kétoprofène (n = 1706, 49,7 ans), diclofénac (n = 1498, 56,5 ans), ounaproxène (n = 1087, 50,8 ans). Les principales indications pour lepiroxicam, le kétoprofène, le diclofénac et le naproxène étaient les dou-leurs dorsales ou musculosquelettiques (dans au moins 57,3 % des cas)alors que l’ibuprofène était utilisé dans 67 % des cas pour d’autres indi-cations de type fièvre, syndrome grippal, céphalées, douleurs dentaires,etc. La fréquence de coprescription d’IPP selon l’AINSc variait de6,1 % chez les utilisateurs d’ibuprofène à au moins 31,4 % pour lesutilisateurs des quatre autres AINSc. De nettes différences persistaientau sein d’une même indication. Par exemple, pour l’arthrose des mem-bres, bien que l’âge moyen des patients (65 ans) et le sex-ratio(65–70 % de femmes) soient identiques, 65,8 % des utilisateursd’ibuprofène avaient une dose faible d’AINSc contre 8,8 % des utilisa-teurs de piroxicam, de kétoprofène, de diclofénac ou de naproxène,61,4 contre 43,3 % étaient des utilisateurs à la demande, 23,2 contre44,6 % avaient une coprescription d’IPP.

Conclusions. – Cette étude montre que les AINSc ont des profilsd’utilisation différents, même lorsqu’ils sont prescrits pour la mêmeindication. Cette hétérogénéité doit être prise en compte lors de laconduite d’études pharmacoépidémiologiques.

Obépine : étude observationnelle des prescriptions de flécaïnide.Étude de l’usage de l’acétate de flécaïnide auprès des médecinsgénéralistes et des cardiologues hospitaliers ou libéraux en FranceJ. Longina, N. Danchinb, P. Jaillonc, J.-Y. Le Heuzeyd, F. Liarde,M. Lièvrefa Société MAPI-NAXIS, Lyon, Franceb Service de cardiologie, hôpital Georges-Pompidou, Paris, FrancecHôpital Saint-Antoine, Paris, FrancedHôpital Broussais, Paris, Francee Saint-Epain, FrancefFaculté de médecine Laennec, Paris, France

Objectif. – Une étude pharmacoépidémiologique, observationnelletransversale a été mise en place auprès d’un échantillon représentatifdes médecins généralistes et des cardiologues français afin de décrireles modalités de prescriptions de l’acétate de flécaïnide, anti-arythmique de classe Ic, et leurs adéquations avec l’Autorisation demise sur le marché (AMM) et le résumé des caractéristiques du pro-duit actuellement en vigueur.

Méthodes. – L’échantillon des médecins observateurs a été consti-tué par tirage au sort avec stratification géographique en fonction decinq régions (Nord, Centre ouest, Centre sud, Est et Île-de-France) àpartir des listes exhaustives des médecins généralistes (source CEGE-

DIM, n = 65 019) et des cardiologues (source PHARBASE, n = 7459)français. Au total, 941 médecins, 496 médecins généralistes et 445cardiologues français ont participé à cette étude et 1116 patients vusen consultation et traités par flécaïnide depuis plus d’un mois ont étéinclus. L’inclusion de patients déjà traités devait permettre d’éviterd’introduire des biais d’incitation à la prescription ou de sélectiondes indications. Par ailleurs, chaque médecin devait tenir un registrependant toute la période d’observation de l’étude, notant l’ensembledes patients traités par un anti-arythmique, qu’ils soient inclus ou nondans l’étude. Ce registre a permis de vérifier que les deux premierspatients inclus correspondaient bien aux deux premiers patients vusen consultation et répondant aux critères d’inclusion. Un contrôle dequalité a été réalisé auprès de 87 centres tirés au sort (49 cardiologueset 38 médecins généralistes) et au total 176 dossiers patients, soit16 % des dossiers des patients inclus, ont été audités.

Résultats. – Les patients traités étaient âgés de 68,7 ans enmoyenne et la proportion de femmes était de 54 %. La prescriptioninitiale de flécaïnide émanait majoritairement du cardiologue (96 %)et le bilan comportait un ECG (98 %), un holter cardiaque (56 %) et/ou une échographie cardiaque (71 %). L’indication préférentielle étaitles troubles du rythme supraventriculaire (95 %) et principalement lafibrillation atriale (63 %). Une faible proportion de patients corona-riens (7 %) et d’insuffisants cardiaques (4 %) a été retrouvée. Le flé-caïnide était prescrit avec une posologie médiane de 150 mg/j majo-ritairement sous forme LP (64 %). Au total, les indications tellesqu’elles figurent dans le RCP étaient respectées dans 90 % des cas, lescontre-indications dans 91 % des cas et le suivi des patients a été jugéadéquat dans 99 % des cas.

Conclusions. – Cette étude, conduite selon des critères de qualitéstricts, a montré que les conditions de prescription de flécaïnide enFrance étaient conformes aux données du « Résumé des caractéristi-ques du produit » pour la majorité des prescripteurs avec un respectdes indications, des contre-indications et des recommandations de sur-veillance de 84 %.

Équilibre glycémique des diabétiques de type 2 traitéspar association d’antidiabétiques oraux depuis au moins six moisD. Simona, J. Pentelb, C. Salaün-Martinb, S. Tcherny-Lessenotba Service de diabétologie, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris,FrancebLilly France, Suresnes, France

Objectif. – L’objectif de cette étude était de connaître le contrôleglycémique des patients diabétiques de type 2 (DT2) traités par aumoins deux antidiabétiques oraux (ADO) depuis au moins six mois,sans insuline.

Méthodes. – Il s’agit d’une étude transversale réalisée en Francedans un échantillon randomisé de 91 laboratoires d’analyses médica-les (LAM) entre décembre 2005 et avril 2006. Chaque patient se pré-sentant pour un dosage d’HbA1c et répondant aux critères d’inclusionindiqués ci-dessus a été sollicité pour participer à l’étude. Les donnéesrelatives aux résultats biologiques ont été recueillies par mesure par leLAM, les autres données ont été recueillies par autodéclaration dupatient. Des analyses descriptives standard ont été réalisées pourdécrire la population ainsi que des tests de χ2 pour les comparaisonsde pourcentages et des tests de Student pour les comparaisons demoyenne.

Résultats. – L’étude a concerné 882 patients dans 59 centres, 88patients ont été exclus de l’analyse pour incertitude sur les critèresd’inclusion. Les patients, en majorité de sexe masculin (65 %), avaienten moyenne 65,0 ans (± 10,4), un diabète diagnostiqué depuis 11,0 ans(± 7,9), un premier ADO prescrit depuis 10,3 ans (± 7,7), un tour detaille de 101,3 cm (± 16,1), un indice de masse corporelle (IMC) de29,3 kg/m2 (± 4,6) et 36,9 % avaient un IMC ≥ 30 kg/m2. Parmi lespatients, 86,4 % étaient traités par deux ADO, 12,8 % par trois ADO et0,8 % par quatre ADO. Leur suivi était assuré par un médecin généra-liste pour 72,2 % d’entre eux et par un endocrinologue pour 27,8 %. Le