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ri c EN TOUTE 123 FRANC HI SE Olga Élise Les musées, qu’en pensent les étudiants des Beaux-Arts ? On a souvent I’iinpression que les étudiants des Beaux-Arts -font I les muséespar obligation, C’est là qu’ils peiiuent trouver lespeintures, sculptures et autres objets quipour eux foizt en quelque sorte partie du métier. Sans les musées, ils seraient coniine des apprentis naécatziciens qui ne s’approchentjamais d ‘iiii e auto ni o bile. Néanmoi~zs, s’ils ont des relations obligatoires auec les musées, cela ne les empêche pas d’auoir leur façon de voir et leur expériencepropres, et de formuler des critiques et des opiniom souvent trèspersonnelles et origiiiales sur ce que les inus6es sont etfoTzt, devraient &re et deumientfaire, coniine en tétnoigiierit les lettres que Museum a leplaisir de publier, et qui ont été icrites récenimentpar Élise, étudiante d a m le Rhode Island (États-un is ci ‘Amérique), et par Olga, étudiante ci Leningrad. 5 Ése.. . Elise possède la double nationalité fran- çaise et américaine, et a 19 ans. Elle a écrit la lettre suivante à sou père après aiIoif- passé avec succès le cap réputé diTicile de lnprenzière annéeà la Rhode Island School of Design (RISD), iiniuer- sité située à Prouidence, dans I2tat de Rhode lsland, sui- la côte est des Etats-Unis d’Anzérique; elle aspire à se spécialiser dans le domaine cinématographique. Cher Papa, Tu m’interrogessur les musées ; tu veux savoir s’ils m’ont poussée à faire les Beaux-Arts et ce que j’en pense en général. Tout d’abord quelques impressions très anciennes. Je ne sais plus ni ni quand (peut- Ctre que toi tu t’en souviendras) Maman m’a emmenée au musée. I1 y avait un cordon de velours rouge entre deux piquets de cuivre qui protegeaient un tableau. Cela a été plus fort que moi : j’ai tendu la main pour toucher le tableau. J’étais trop petite pour redou- ter les conséquences de mon geste.J’ai déclenché une sonnerie d’alarme, un gardien est arrivé et Maman a expliqué ce qui s’était passé. Le gardien a été très gentil et l’affaire en est restée là. Plus tard - je n’avais pas encore 12 ans - j’ai vu les Nymphéas de Claude Monet au musée Guggenheim de New York. Leurs couleurs étaient très jolies, et il y en avait tout un paquet! Ils couvraient une surface immense, tout un monde. Très calme. Cela m’a plu aussi. Et maintenant, deux mauvais souve- nirs, d’accord? Quand j’avais 14 ans, tu m’as emme- née au Musée d’antiquités romaines de Cologne; je n’ai pas aimé l’énorme pavement de mosaïques. Les canards et les autres animaux me plaisaient, mais c’était une grande scène de chasse, je crois, et la chasse, non, je n’aime pas ça du tout. Ensuite ilya eu la Tapisserie de la reine Mathilde, dans son tout nou- veau musée à Bayeux. Alors là, j’ai eu un choc. Je l’aibien regardée, cette longue bande tissée au XI^ siècle (je crois) ; on dirait que c’estfait par des enfants, mais quand on regarde bien, quel beau tra- vail ! Par contre, quelle cohue ! La foule qui tournait sans arret, et puis l’attente sans fin ... Je crois que j’ai fini par m’ennuyer tout à fait sérieusement. Donc, en un sens, je crois que les musées ne m’ont pas beaucoup incitée à faire les Beaux-Arts. L‘an dernier, quand je suis arrivée à la faculté, dans le Rhode Idand, je n’étais pas particuliè- rement folle des musées. J’avais dû absorber plus que ma dose quand j’étais petite. Seulement ooilà : le musée annexé à ma fac est & la fois immense et acces- sible, et ça c’est formidable! Accessible parce que : on te donne une chaise pliante, tu t’asseois où tu i eux et tu dessines, et si tu as seulement envie de regarder, tu regardes. Au fur et 2 mesure que j’apprenais des choses en histoire de l’art (un des principaux cours cette année), l’ai regardé les musées différemment. Je me suis aperçue que c‘était passionnant de voir des œuvres de la période que j’étudiais. Un art déplaisarat On avait un travail à faire pour un cours et, pour le préparer, j’allaisau musée de la faculté. Une fois, par exemple, nous devions choisir un tableau qui nous déplaisait, et expliquer pourquoi il nous déplaisait. J’ai choisi un rétable médiéval. Au centre il y avait un énorme abb6, peut- Ctre cinq fois plus grand que les deux laïcs (un homme et une femme) debout devant lui. Dominant la scene, la tete du Christ. L’abbé avait un livre à Pa main et te regardait de derrière ses lunettes. Esthétiquement, c’était tres réussi : des tas de couleurs et des détails remar- quables. Mais ce qui ne me plaisait pas, c’était le sens du tableau. L’abbé était raide comme une souche; il était assis dans

Olga Élise Les musées, qu'en pensent les étudiants des Beaux-Arts?

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EN T O U T E

123

F R A N C H I S E

Olga Élise Les musées, qu’en pensent

les étudiants des Beaux-Arts ?

O n a souvent I’iinpression que les étudiants des Beaux-Arts -font I les muséespar obligation, C’est là qu’ils peiiuent trouver lespeintures, sculptures et autres objets quipour eux foizt en quelque sorte partie du métier. Sans les musées, ils seraient coniine des apprentis naécatziciens qui ne s’approchent jamais d ‘i i i i e auto ni o bile.

Néanmoi~zs, s’ils ont des relations obligatoires auec les musées, cela ne les empêche pas d’auoir leur façon de voir et leur expériencepropres, et de formuler des critiques et des opiniom souvent trèspersonnelles et origiiiales sur ce que les inus6es sont et foTzt, devraient &re et deumientfaire, coniine en tétnoigiierit les lettres que Museum a leplaisir de publier, et qui ont été icrites récenimentpar Élise, étudiante d a m le Rhode Island (États-un is ci ‘Amérique), et par Olga, étudiante ci Leningrad. 5 É s e . . . Elise possède la double nationalité fran- çaise et américaine, et a 19 ans. Elle a écrit la lettre suivante à sou père après aiIoif- passé avec succès le cap réputé diTicile de lnprenzière annéeà la Rhode Island School of Design (RISD), iiniuer- sité située à Prouidence, dans I2tat de Rhode lsland, sui- la côte est des Etats-Unis d’Anzérique; elle aspire à se spécialiser dans le domaine cinématographique.

Cher Papa,

Tu m’interroges sur les musées ; tu veux savoir s’ils m’ont poussée à faire les Beaux-Arts et ce que j’en pense en général.

Tout d’abord quelques impressions très anciennes.

Je ne sais plus ni où ni quand (peut- Ctre que toi tu t’en souviendras) Maman m’a emmenée au musée. I1 y avait un cordon de velours rouge entre deux piquets de cuivre qui protegeaient un tableau. Cela a été plus fort que moi : j’ai tendu la main pour toucher le tableau. J’étais trop petite pour redou- ter les conséquences de mon geste.J’ai déclenché une sonnerie d’alarme, un gardien est arrivé et Maman a expliqué ce qui s’était passé. Le gardien a été très gentil et l’affaire en est restée là.

Plus tard - je n’avais pas encore 12 ans - j’ai vu les Nymphéas de Claude Monet au musée Guggenheim de New York. Leurs couleurs étaient très jolies, et il y en avait tout un paquet! Ils couvraient une surface immense, tout un monde. Très calme. Cela m’a plu aussi.

Et maintenant, deux mauvais souve- nirs, d’accord?

Quand j’avais 14 ans, tu m’as emme- née au Musée d’antiquités romaines de Cologne; je n’ai pas aimé l’énorme pavement de mosaïques. Les canards et les autres animaux me plaisaient, mais c’était une grande scène de chasse, je crois, et la chasse, non, je n’aime pas ça du tout. Ensuite ilya eu la Tapisserie de la reine Mathilde, dans son tout nou- veau musée à Bayeux. Alors là, j’ai eu un choc. Je l’ai bien regardée, cette longue bande tissée au XI^ siècle (je crois) ; on dirait que c’est fait par des enfants, mais quand on regarde bien, quel beau tra- vail ! Par contre, quelle cohue ! La foule qui tournait sans arret, et puis l’attente

sans fin ... Je crois que j’ai fini par m’ennuyer tout à fait sérieusement.

Donc, en un sens, je crois que les musées ne m’ont pas beaucoup incitée à faire les Beaux-Arts. L‘an dernier, quand je suis arrivée à la faculté, dans le Rhode Idand, je n’étais pas particuliè- rement folle des musées. J’avais dû absorber plus que ma dose quand j’étais petite.

Seulement ooilà : le musée annexé à ma fac est & la fois immense et acces- sible, et ça c’est formidable! Accessible parce que : on te donne une chaise pliante, tu t’asseois où tu i eux et tu dessines, et si tu as seulement envie de regarder, tu regardes.

Au fur et 2 mesure que j’apprenais des choses en histoire de l’art (un des principaux cours cette année), l’ai regardé les musées différemment. Je me suis aperçue que c‘était passionnant de voir des œuvres de la période que j’étudiais.

Un art déplaisarat

On avait un travail à faire pour un cours et, pour le préparer, j’allais au musée de la faculté. Une fois, par exemple, nous devions choisir un tableau qui nous déplaisait, et expliquer pourquoi il nous déplaisait.

J’ai choisi un rétable médiéval. Au centre il y avait un énorme abb6, peut- Ctre cinq fois plus grand que les deux laïcs (un homme et une femme) debout devant lui. Dominant la scene, la tete du Christ. L’abbé avait un livre à Pa main et te regardait de derrière ses lunettes.

Esthétiquement, c’était tres réussi : des tas de couleurs et des détails remar- quables.

Mais ce qui ne me plaisait pas, c’était le sens du tableau. L’abbé était raide comme une souche; il était assis dans

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une position inconfortable, étudiée ; il posait, il paraissait infiniment plus .: important y que les gens ordinaires. Cette hiérarchie ne me plaisait pas du tout; dans ma compo, j’ai dit qu’elle était = autoritaire I. I1 avait l’air terrible- ment solennel, avec sa barbe grise aux boucles parfaites !

Et puis il y avait autre chose que je n’aimais pas : le peintre avait installé la femme juste à côté d’un poi-c. Je trou- vais ça sexiste.

En dehors de ça, je vais quelquefois au musée de la fac par plaisir, surtout quand je n’ai pas des masses de travail et que je me sens pleine d’énergie créatrice. Un jour, j’ai dessiné un buste grec. c’était vraiment gentil de l’avoir installé juste à côté d’une fenetre. I1 recevait de plein fouet la lumière du jour, qui lui faisait des ombres portées spectaculaires. Une merveille, quoi!

Je ne fréquente guère que les musées d’art plastique. Pourtant, il y a quinze jours, je suis entrée dans un musée d’holographie. D’après ce que j’ai vu, l’holographie offre beaucoup de possi- bilités. Mais quelle idée d’avoir choisi des sujets aussi ringards! Des petits chats, des marguerites.., C’est très bien, les petits chats comme sujet, mais pour- quoi ces chatons de carte postale pour touriste ?

Ce que je voudrais faire pour amélio- rer mon musée si j’étais directrice? Je n’y ai jamais pensé; mais s’il fallait améliorer le musée de la faculté (à supposer que je n’aie pas beaucoup plus d’argent qu’on n’en a maintenant) je ferais diffuser de la musique pour accompagner les différentes périodes artistiques. Et puis j’expliquerais aussi ce qui s’est passé aux différentes pério- des de l’histoire de l’art et de l’histoire tout court sur des panneaux, en grosses lettres, sans complication - mais je n’installerais pas trop de panneaux, parce qu’il y aurait alors trop de choses à lire.

Et maintenant, Papa, j’ai rendez-vous à la piscine. Eh oui, je suis en vacances ! Je t’écrirai encore bientôt.

Je t’embrasse, Élise

[Traduit de l’anglais]

... et Olga

Olga Kozlova est née dans la région de Pskov. Étudiante eiz histoire de 1 ‘art à la faculté d’histoire de l’Université d%tat de Leningrad. Elle a écrit cette lettre Ci un ami.

Cher ami;

Tu m’as demandé de parler du musée, de mon musée. Je réponds à ta demande. Mais comment raconter son itme? Comment coucher sur le papier ses pensées et ses sentiments sans rien oublier, sans rien négliger?

Je suis en troisième année duniver- sité. Cours, séminaires, interrogations, examens ... La routine de la vie étu- diante. Et dans cette vie le musée occupe une place à part. Voilà plus de deux ans que je suis plongée dans une ville surprenante. Parfois, la cons- cience d’en faire partie me coupe le souffle.., On dit de Leningrad que c’est une ville-musée. Et de pouvoir faire mes études ici, de pouvoir visiter les extraordinaires musées de Leningrad, je prends ça comme un cadeau, un cadeau du destin.

Mon musée. Comment cela a-t-il commencé ? Le premier contact avec un grand musée, c’est comme un miracle. J’avais alors 7 ans. Nous sommes arri- vées à Leningrad, Maman et moi, et elle m’a conduite à l’Ermitage. Nous sommes arrivées dans un merveilleux palais et je me suis retrouvée dans un conte de fées qui a nom = musée -. Pour la première fois j’entendais les noms de ces magiciens, de ces vrais magiciens que sont Raphaël, Léonard de Vinci, Rembrandt, le Titien, Michel-Ange ...

Rien ne remplace l ’original

Et maintenant, me rappelant cette pre- mière impression, je comprends qu’une des grandes vocations d’un musée est de créer une fête. Je comprends aussi que c’est alors que s’est décidé mon sort. Je voulais que ce conte de fées se renouvelle et, lorsque j’allais à Leningrad, je demandais que l’on me conduise au - Musée -. Par la suite, je me suis mise àaller toute seule dans les musées, à lire des livres sur les peintres, et lorsque est venu le moment de choisir une profession, il était clair pour moi que je ferais des études d’his- toire de l’art. C’est ainsi que le musée m’a aidée. Je dois ajouter que, mainte- nant encore, chaque fois que je vais dans un musée, c’est pour moi une fête.

I1 faut - nous en avons parlé, toi et moi - découvrir le musée pour soi- meme. Ma découverte du musée ou plutôt mes découvertes, c’est à chaque fois - une attente inattendue ), c’est toujours un miracle. N’est-ce pas un miracle que de comprendre un peintre ou de participer à la vie de ce qui est représenté ?

Maintenant le musée est pour moi un maître. Les conférences et le musée ... Le contact avec une diapositive ou une reproduction dans une salle de confé- rences ne remplacera jamais le contact avec l’œuvre authentique. Dans une salle de conférences on parle plus facilement, plus librement, j’en suis sfire, d’un tableau, ou bien d’une icône, que dans un musee ; c’est que dans un musée le tableau ou l ’ i c h e parlent pour eux-mêmes et n’admettent pas d’interprétation libre. Tu aimes répéter qu’il faut absolument éduquer le senti- ment et encore plus le sentiment de la perception esthétique. I1 va de soi que les conférences et la lecture sont des modes d‘éducation mais tu conviendras que c’est dans les musées qu’a lieu la vérification de l’authenticité des connaissances et de la sincérité de ce sentiment.

La synthèse des arts dans le musée ... Lorsque je suis au Musée des beaux-arts de Moscou, ce n’est pas d’une salle à une autre que je vais, mais d’une époque à une autre, tant y est remar- quable la consonance, l’harmonie entre l’architecture, la décoration inté- rieure et la peinture.

Mon premier mémoire à l’université était consacré à l’œuvre du peintre Iciprenski’. C’était une peinture que je comprenais, les sujets de ses portraits m’étaient connus par les œuvres de Pouchkine et de Lermontov. Mais pour ce qui est des icônes, c’est une autre chose ... As-tu remarqué que les toiles, qu’elles viennent d’Europe occiden- tale ou de Russie, sont à l’aise dans les salles des musées, ce qui n’est pas le cas des icônes? Pendant longtemps, les salles d’art russe ancien me sont restées a fermées ., la .I clarté >et la - simplicité des icônes faisaient mon tourment.

Un dialogue avec les icônes

Ma découverte des icônes ... Elle ne s’est pas produite dans les salles tradi- tionnelles des musées, pas au Musée russe’, mais à Novgorod et à Pskov, à Ouglitch et à Iaroslav13. Cette décou- verte, je la dois au stage d’archéologie et d’architecture organisé par I’univer- sité à Novgorod. On ressent un senti- ment merveilleux lorsque, sous ses mains, on découvre une maçonnerie antique ou que tout à coup surgit un petit fragment de fresque. J’ai vu l’art russe ancien, je l’ai senti ou, plus exac- tement, j’ai effleuré le mystère de la culture russe ancienne. Et le secret des icônes a commencé à se révéler à moi grâce aux cours remarquables sur l’art

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russe ancien à l’université et gr2ce à la lecture de P.A. Florenski. Je serais extrêmement heureuse si tu pouvais t’efforcer de prendre conscience de la grandeur et de la beauté de cet art, authentiquement populaire et russe.

Mais revenons au musée, c’est de cela que j’avais promis de te parler. Les icônes ne se sentent pas à l’aise dans les musées traditionnels et alors me viennentà l’esprit d’autres musées, des musées qui sont des églises. Comment définir l’impression que produisent les fresques et les icônes de l’église du prophète Élie à Iaroslav14 ou les fres- ques de Théophane le Grec de l’église du Sauveur de la Tran~figurdtion~ 2 Novgorod : n’est-ce pas une merveille ? Et quels mots peuvent décrire la lumi- nosité et l’harmonie de la peinture de Maître Denis au monastère de Théra- ponte”

Mais il me semble qu’onpeut mainte- nant réaliser, même dans les musées, malgré tout leur aspect artificiel, un e dialogue I avec l’icône. I1 s’agit, comme le fait remarquer S. S. Averint- sev, du dialogue entre deux systèmes conceptuels, le leur u et y le nôtre -, entre la conception du monde chrétien et celle du monde actuel, qui est avant tout matérialiste. Le premier pas qui m’a rapprochée de l’ic6ne a été la prise de conscience du Fait que les ic6nes russes anciennes constituaient un monde à part, un art à part, qui a pour langage le symbole et que l’on ne peut comprendre qu’en recourant à la philo- sophie chrétienne,

Dans l’icône rien n’est laissé au hasard et rien ne peut l’être. I1 s’y trouve une manière particulière de saisir le monde, un schéma métaphysique de représentation tout à fait particulier, qui porte le nom de perspective I( inverse Pour le peintre russe ancien, l’absence de profondeur et les dif- férences d’échelle sont des moyens de

1. Oreste Kiprenski (1782-1836) : peintre russe.

2. Musée russe : musée d‘art russe et soviétique à Leningrad.

3. Villes russes anciennes. 4. L‘eglise du prophète Élie de Iaroslav1

a 6t6 construite de 1647 2 1650; ses fresques datent des années 1680-1681.

5. Tht!ophane le Grec (vers 1340 - apr& 1405) : peintre originaire de Byzance, qui a travaille en Russie dans la seconde moiti6 du xw siècle et au début du m y . C’est B lui qu’on doit les fresques de 1’Cglise du Sauveur de la Transfiguration à Novgorod, construite en 1347.

1502-1503) : peintre russe, auteur des fresques de I’t‘glise de la Nativít6 (construite en 1490) du monastère de Thecaponte dans la région de Vologda.

6. Maître Denis (vers 1440 - après

s’élever au-dessus du sensualisme ter- restre.

La couleur et la lumière de l’icône ... I1 y a ici une hiérarchie particulière. As-tu jamais réfléchi au rôle du fond dans les icônes? Oui, les personnages, les images sémantiquement impor- tantes sont mises au premier plan tandis que le fond constitue un second plan, ce qui ne veut pas dire qu’il soit secondaire. Le fond est la lumière dans le langage des peintres d’icônes et, comme on peint les icônes. à la lumiè- re =, le fond est la base de la représenta- tion et du coloris futurs. Dans l’icône, le fond remplit également une fonction d’organisation de l’espace. Et les visages de saints des icônes? N’est-ce pas l’incarnation de la Beauté authen- tique, de la Sainteté authentique? Les peintres d’icônes ont révélé au monde le visage spirituel du peuple russe, son caractère et son histoire ...

.

Voilà comment coexistent dans mon âme le musée et l’icône. E t tu as sans doute deja compris que j’ai décidé de me consacrer à l’étude de la peinture russe ancienne, celle des ic6nes.

Mais peut-on tout dire dans une seule lettre? Écoute, je t’invite 5 Leningrad. Et bien sQr nous irons ensemble au musée, et avant toute chose au Musée russe, pour yvoir des icônes ...

Je t’attends. Olga

[Texte original en rnsseJ

C H R O N I Q U E D E L A F M A M

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