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ORGANISATION par PAUL RIVET D’UN MUSÉE D’ETHNOLOGIE n musée est un organisme chargé de recueillir, de restaurer, de protéger, de U classer, d’ktudier et de présenter les produits de l’activité humaine dans tous les domaines, ou les multiples richesses du monde minéral, végétal ou animal, aussi bien dans le passé que dans le présent. Cette définition englobe par conséquent aussi bien les musées d’art, de technologie, de sciences exactes ou appliquées, d’ethnologie, que les bibliothèques, les réserves naturelles et les parcs nationaux. Mon intention n’est pas de parler dans cet exposé de cet ensemble, d’autant qu’en ce qui concerne les réserves naturelles et les parcs nationaux je n’ai pas de compé- tence. Je me limiterai donc à ce qu’on dénomme communément les ((musées )) et ferai particulièrement appcl à mon expérience de l’organisation d’un Musée d’Ethnologie, convaincu d’ailleurs que les principes que j’ai pu tirer de cette expérience spécialisée valent pour tous les musées. Lors de leur création, les musées ont eu pour tâche la préservation et la conser- vation. C’est à ce but que répondirent les ((cabinetsde curiosités)).Mais, depuis lors, leur rôle s’est considérablement amplifié et un programme singulièrement plus vaste et plus complexe a été fixé à leur activité, encore que l’étroite conception primitive ait trop souvent tendance à se survivre. A l’heure actuelle, si un musée doit toujours assumer la préservation et la conser- vation de collections de natures très diverses, son rôle social est apparu et s’amplifie chaque jour davantage. I1 doit être un facteur essentiel d‘éducation populaire. Un homme quelconque, c’est-à-dire dénué de culture ou doté d’une culture rudi- mentaire, un enfant, doivent sortir d’un musée enrichis de notions nouvelles, pré- cises, simples. Pour 1’Clever à la connaissance, il faut lui en faciliter l’accès, en éveillant sa curiosité. I1 est donc indispensable que la présentation des collections soit dé- pouillée de tout pédantisme, de tout vocabulaire technique. Tout peut en effet s’ex- primer, s’expliquer, se commenter en un langage accessible à tous. Il n’y a pas de tâche plus difficile, mais il n’est pas d’objectif plus exaltant pour un conservateur que de s’appliquer à travailler pour le plus humble des visiteurs qui pénétreront dans l’établissement qu’il dirige. Le comportement d’un humble manuel, d’un enfant dans un musée est le réactif le plus sensible pour jugcr de la réussite ou de l’échec de l’effort réalisé. Je désire donncr ici un exemple de réussite remarquable. C’est la salle du Musée de l’Homme consacrée à l’anthropologie physique. Rendre compréhensibles à tous, attrayantes pour tous, les notions austères sur lesquelles repose la classification des peuples, apparaissait, à priori, comme une tâche impossible. L’intelligence de mes excellents collaborateurs, MM. Lester et Champion, a vaincu la difficulté et il n’y a pas de salle du Musée plus fréquentée, en particulier le dimanche, que celle-là. La foule voit et comprend ce que la science de l’homme a de plus secret, de plus fermé et de plus rébarbatif. Ceci prouve qu’il ne faut jamais sous-estimer le public. Malheureusement, bien peu de conservateurs ont la conviction que leur musée appartient d’abord au public. Le Gouvernement lui-même leur montre l’exemple en fermant, pendant de longs mois, quatre musées pour mettre le Palais de Chaillot à la disposition de 1’0 N u. Le droit d’entrée, qui est réclamb. aux visiteurs dans beaucoup de pays, n’a cependant pas d’autre justification que la reconnaissance de cette propriété collective inalitnable. Nécessaire et légitime, parce qu’il donne au public la conscience d’une participation à une œuvre faite pour lui, il n’a plus de raison d’être si ce but n’est pas atteint. Ce droit d’entrée doit d’ailleurs être réduit, voire supprimé, pour les visites en groupe des associations culturelles ou syndicales, des élèves des écoles. Encore importe-t-il que ces visites, pour être fructueuses, soient dirigées ; dans trop de musées, ce sont les gardiens qui remplissent les fonctions de guides. I1 en est qui s’acquittent à merveille de cette tâche. I1 en est beaucoup d’autres qui y sont nettement inférieurs. I1 vaut mieux, ne serait-ce que pour multiplier les contacts entre celui qui sait et celui qui veut apprendre, que ce soient des spécialistes qui assument ce rôle. Pour les

Organisation d'un Musée d'Ethnologie

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ORGANISATION

par P A U L R I V E T

D’UN MUSÉE D’ETHNOLOGIE

n musée est un organisme chargé de recueillir, de restaurer, de protéger, de U classer, d’ktudier et de présenter les produits de l’activité humaine dans tous les domaines, ou les multiples richesses du monde minéral, végétal ou animal, aussi bien dans le passé que dans le présent. Cette définition englobe par conséquent aussi bien les musées d’art, de technologie, de sciences exactes ou appliquées, d’ethnologie, que les bibliothèques, les réserves naturelles et les parcs nationaux.

Mon intention n’est pas de parler dans cet exposé de cet ensemble, d’autant qu’en ce qui concerne les réserves naturelles et les parcs nationaux je n’ai pas de compé- tence. Je me limiterai donc à ce qu’on dénomme communément les ((musées )) et ferai particulièrement appcl à mon expérience de l’organisation d’un Musée d’Ethnologie, convaincu d’ailleurs que les principes que j’ai pu tirer de cette expérience spécialisée valent pour tous les musées.

Lors de leur création, les musées ont eu pour tâche la préservation et la conser- vation. C’est à ce but que répondirent les ((cabinets de curiosités)). Mais, depuis lors, leur rôle s’est considérablement amplifié et un programme singulièrement plus vaste et plus complexe a été fixé à leur activité, encore que l’étroite conception primitive ait trop souvent tendance à se survivre.

A l’heure actuelle, si un musée doit toujours assumer la préservation et la conser- vation de collections de natures très diverses, son rôle social est apparu et s’amplifie chaque jour davantage. I1 doit être un facteur essentiel d‘éducation populaire.

Un homme quelconque, c’est-à-dire dénué de culture ou doté d’une culture rudi- mentaire, un enfant, doivent sortir d’un musée enrichis de notions nouvelles, pré- cises, simples. Pour 1’Clever à la connaissance, il faut lui en faciliter l’accès, en éveillant sa curiosité. I1 est donc indispensable que la présentation des collections soit dé- pouillée de tout pédantisme, de tout vocabulaire technique. Tout peut en effet s’ex- primer, s’expliquer, se commenter en un langage accessible à tous. Il n’y a pas de tâche plus difficile, mais il n’est pas d’objectif plus exaltant pour un conservateur que de s’appliquer à travailler pour le plus humble des visiteurs qui pénétreront dans l’établissement qu’il dirige.

Le comportement d’un humble manuel, d’un enfant dans un musée est le réactif le plus sensible pour jugcr de la réussite ou de l’échec de l’effort réalisé.

Je désire donncr ici un exemple de réussite remarquable. C’est la salle du Musée de l’Homme consacrée à l’anthropologie physique. Rendre compréhensibles à tous, attrayantes pour tous, les notions austères sur lesquelles repose la classification des peuples, apparaissait, à priori, comme une tâche impossible. L’intelligence de mes excellents collaborateurs, MM. Lester et Champion, a vaincu la difficulté et il n’y a pas de salle du Musée plus fréquentée, en particulier le dimanche, que celle-là. La foule voit et comprend ce que la science de l’homme a de plus secret, de plus fermé et de plus rébarbatif. Ceci prouve qu’il ne faut jamais sous-estimer le public.

Malheureusement, bien peu de conservateurs ont la conviction que leur musée appartient d’abord au public. Le Gouvernement lui-même leur montre l’exemple en fermant, pendant de longs mois, quatre musées pour mettre le Palais de Chaillot à la disposition de 1’0 N u.

Le droit d’entrée, qui est réclamb. aux visiteurs dans beaucoup de pays, n’a cependant pas d’autre justification que la reconnaissance de cette propriété collective inalitnable. Nécessaire et légitime, parce qu’il donne au public la conscience d’une participation à une œuvre faite pour lui, il n’a plus de raison d’être si ce but n’est pas atteint.

Ce droit d’entrée doit d’ailleurs être réduit, voire supprimé, pour les visites en groupe des associations culturelles ou syndicales, des élèves des écoles. Encore importe-t-il que ces visites, pour être fructueuses, soient dirigées ; dans trop de musées, ce sont les gardiens qui remplissent les fonctions de guides. I1 en est qui s’acquittent à merveille de cette tâche. I1 en est beaucoup d’autres qui y sont nettement inférieurs. I1 vaut mieux, ne serait-ce que pour multiplier les contacts entre celui qui sait et celui qui veut apprendre, que ce soient des spécialistes qui assument ce rôle. Pour les

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enfants des écoles, dont la visite doit être conduite par leurs propres maîtres, il est bon que ceux-ci aient préalablenieiit pris contact avec les collections. Rien n’est plus

que d’organiser, sous la direction d’un spécialiste, des visites collectives de d’enseignement, qui, à leur tour, transmettront, avcc un sens pédagogique

plus aigu que le savant, les notions ainsi acquises. Trop de conservateurs continuent à penser et A agir comme si seuls les élites ou

les spécialistes pouvaient s’intéresser à leur aeuvre. Je ne parle pas de ceux qui se comportent comme si le musée qu’ils dirigent était fait pour eux-mêmes.

La notion primordiale de service public, que je viens d’exposer, détermine non seulement le mode de présentation des collections, mais les conditions dans lesquelles elles doivent être accessibles.

Les collections offertes aux visiteurs doivent être sélectionnées, en quelque sorte décantées. I1 ne peut être question d’accumulcr dans les vitrines toutes les richesses du musée; il faut faire un choix des pièces les plus représentativcs, dc cclles qui ont le caractère éducatif le plus efficace. I1 est également indispensable de rendre la vie aux objets exposés.

Animer les choses mortes, vidées du contenu émotionnel que la vie leur com- muniquait, que le milieu et les besoins pour lesquels elles ont été réalisées leur avaient conféré, est la tâche la plus délicate, la plus ardue qui incombe à un conser- vateur. C‘est aussi la pierre de touche de son iiitelligence et de son dévouement. I1 peut y arriver par des notices claires, avcnantes, rédigées sans pédantisme, en langage simple, par des photographies habilement choisies, par des appareils de vues sté- réoscopiques, par le moyen malheureusement très coúteux des dioramas, par des auditions musicales appropriées, et enfin par le cinéma. Chaque musée devrait pos- seder une salle cinématographique où l’image mouvante serait le commentaire per- manent des exhibitions figées des vitrines, et où des séances seraient particulikrement réservées aux enfants : films documentaires, films de voyage, films éducatifs.

Beaucoup de conservateurs pensent résoudre le probltme complexe de l’ini- tiation par l’édition de catalogues. Cette méthode présente le grave inconvénient de figer en quelque sorte le musée dans un état quasi définitif. Or un musée est une crkation continue. Le public doit, à chaque visite, y trouver un nouvel appel à sa curiosité. Ceci suppose un renouvellement constant des arrangements de vitrines, des expositions. Le catalogue, en créant un cadre rigide, freine fatalement toute modifi- cation importante des dispositions premitres. I1 paralyse toute innovation dans le plan primitif.

Je veux illustrer cette affirmation d’un exemple. Pendant de longues années, les musées d’ethnologie ont admis pour la présentation de leurs collections une classifi- cation basée sur la géographie politique. C‘est ainsi que le Musée de l’Homme a opéré lui-même. I1 y a donc des vitrines consacrées aux différents pays, comme si les déli- mitations actuelles correspondaient à une réalité ethnique ou culturelle. Cette mé- thode s’imposait au début, car elle donnait un cadre facile où notre ignorance des relations humaines pouvait se mouvoir aisément. Les progrts de la science ont permis de substituer à ces divisions artificielles la notion d’aires de civilisation, et c’est dans ce Sens que le Musée de l’Homme tend à orienter ses efforts. S’il avait existé un cata- logue de la premitre présentation, ce guide serait absolument périmé. Avec le système des grands tableaux muraux qui sont le commentaire des expositions par pays et qui rePrksentent en vérité le catalogue vivant du Musée de l’IIomme, il suffira de les ré- adapter au fur et à mesure que le travail de réorganisation s’effectuera, et le public Pourra en suivre pas à pas les progrès et cn apprécier les avantages.

Puisque le musée est fait pour le peuple, il doit lui être accessible aux heures où les travailleurs de toutes catégories sont libres, c’est-à-dire pendant les heures et les jours de repos, le dimanche, les jours de fête, et après dîner. Ceci exige du personnel un effort et un sacrifice, mais effort et sacrifice peuvent être facilement obtenus de lui, si On sait l’animer du sentiment de solidaritd sociale, si on lui fait comprendre la grandeur de l’action éducative à laquelle il participe et surtout si, du haut en bas de ‘’‘chelle hiérarchique, chacun montre qu’il est à la disposition et au service du visi- kur. Pour donner A celui-ci l’impression d’une participation à la vie m5me du musée,

est bon qu’il ait la possibilité de faire des suggestions, de poser des questions, voire de prkn te r des critiques au personnel dirigeant. DU papier à lettre et des enveloppes

sa disposition lui permettront de transmettre ses observations.

MWÉE DE L’HOMME EDO, GCnie de la guerre du Dahomey. A g a d e , avant son départ pour les Etats-Unis. A droite, d son retour des Etats-Unis, privé des deux armes qu’il portait. Ebo, God of War, from Dahomey. 1,sft; before being scnt to the United States. Right: on return from the U. S., without the two weapons formerly carried.

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tion of material which is to be exhibited to s u b l i c from scrics of duplicates and of items aithout exhibition interest. The latter should be kept in storage, in study collections. Our cxhibition haus aie RS a rulc too crowded with specimens and the interesting exhibits are not shown to ad- vantage.

Finally, it is essential to isolate rare itcms, “type” examplcs of animals or plants already

w e call “type” of an animal, plant or fossil the first spccimen - a niountcd exhibit, skin, skull, dried plant, fossilized animal or plant, identified, dcscribed, and sometimes illustrated by a naturalist.

There arc a great number of such specimens in

or on the way to disappearance.

Fmncc, forming an important body of historic and scientific wealth; an inventory of them is at present being drawn up in our big museums. One of the first tasks of thc Muscological Scrvice should be to locate those specimens and make an indcx of them for the use of all French and foreign naturalists.

The work of arranging exhibitions for the gen- eral public and for students which cannot, at present, be shown in modern buildings, will proceed gradu- ally as the financial mcans of the Service permit.

Great cfforts were made last year, however, and are being made at present by those rcsponsible for the artistic and technical management of museums, to arrange temporary exhibitions, which are proving very popular with the public.

This example has already becn followed by a few provincial Natural History museums. In parti- cular, the vcry laudable efforts of the museums at Orleans and Tours should be mentioned; thcsc have made an attempt, with limited means, to awaken the interest of thc general public and the schools, by very attractive temporary exhibitions.

Natural History is thus gradually emerging from the over-specialized domain to which the earlier naturalists confined themselves. Thc work of popu- larization, by exhibition to thc general public and to schools, should take its place beside purely sden- tific activitics. This is a most important social task, to which the National Museuni of Natural History in Paris will henccforth devote a part of its attention.

ORGANISATION D’UN M U S ~ E D ’ E T I I N O L O G I E

Suite L la page 69 Il est nécessaire de révciller constamment la curio-

sité du visiteur; un musée doit etre considéré A ce point de vue comme une maison commcrciale, qui sans cesse fait appel à sa clientèle par une publicité aussivivantc que possible. Le système des expositions temporaircs est un des meillcurs moyens à utiliscr pour atteindre ce but. C‘est le coup de gong qui appelle l’attention périodiquement.

Contrairementà ce que j’écrivais plus haut sur les inconvénients d’un catalogue général, ces expositions temporairescxigent un catalogue spécial, bienillustr6, qui en perpétue IC souvenir dans l’esprit des visi- teurs.

Mais il nc suffit pas d’attirer IC public, il faut essayer, unc fois sa curiosité évcillée, de lui donner les possibilités d’approfondir telle ou tclle question qui aura plus spécialemcnt retenu son attention. A cet effet, il est bon qu’il trouve dans chaquc salle unc liste sélectionnéc d'ouvrages se rapportant aux sciences, aux arts, dont il a pu contempler et com- prendre les manifestations, et qu’il ait la possibilité d‘achetcr immédiatement ces ouvrages. Une librairie, installée dans IC musée meme, le lui permettra.

Tous ces efforts ont l‘avantage de fournir des res- SowCes au musée, ressources qui s’accroissent avec la vogue dont il jouit dans les classes populaires. Un musk doit tcnilre à dcvenir rentable. Un bon con- servateur doit s’efforcer de réduire au minimum la ParticipatioIl de l’Etat ou des collectivités localcs au fonctionnement de l’établissement qui lui a été con-

fié, Droits d’entrée au musée et à la salle dc cinéma annexc, bénéfices sur les affaircs de la librairie, sur la vcnte des cartes postalcs, des photographies, des reproductions, des disques musicaux, peuvent consti- tuer un appoint important au budget dc l’établisse- mcnt. Cet appoint doit rentrer automatiquement dans la caisse du musée inthressé, et non pas, comme c’est le cas, en Francc, pour les musées nationaux, dans unc caisse commune, la répartition sc faisant ensuite au prorata des besoins de chacun. Le jour où chaque conservateur saura que l’argent qu’il a su faire rendre à son muséc profite intégralement à celui-ci, il s’in- géniera tout naturcllement à cn augmenter l’attrait et l’on n’assistcra plus à ce spectaclc attristant dc musées importants qui, quatre ansaprks lalibération, n’ont pas encore rouvert leurs portes ou n’ont fait que lcs entrebaillcr.

Si important que soit le rOle éducatif populaire du muséc, il a bien d’autres fonctions à remplir. Chacun d‘eux doit Ctre un centre non pas seulement d‘initiation populaire, mais de documentation scien- tifique. Unc vaste bibliothèque spécialisée, gratuite, accessible à tous, confortable, ouverte aux heures de rcpos ou de loisir, doit être adjointe au musée. Elle en est le complément indispensable. Je dis bien ouvertc à tous et non seulement aux érudits, aux chercheurs.

Le catalogue est l’élément capital de la biblio- thèque. Il doit comporter de multiples entrées qui facilitent l’accks de la source recherchée par IC lec- teur: fichcs par noms d‘auteurs, fiches par matières, fichcs par régions géographiques, etc.. . , Enfin et surtout, il doit comprendre le dépouillement com- plet des périodiques et des revues. Le bibliothécaire doit jouer le memc rôle d’orientateur, dc guide, dc conseiller, quc le conservateur lui-meme, Les deux fonctions se complètcnt l’une par l’autre.

Une photothèque doit doubler la bibliothèque et fonctionner dans les mêmes conditions. Elle cst le répertoire indispensablc de tous lcs aspects, souvent fugitifs, parfois disparus, de la nature, de la vie ou de l’art; elle peut etre elle aussi une source de profits pour l’étahlissement. Jc m’excuse d‘introduirc si sou- vent des considérations d’ordre puremcnt pratique à cct exposé, mais je crois que tout sc lie et quc tout concourt à l’œuvre d’ensemble. Les éditeurs, les auteurs, les voyagcurs seront heureux dc trouver à leur disposition ces collections d‘imagcs vraies. Pour- quoi ne paicraient-ils pas ces documents, aidant ainsi au fonctionnement de l’établissement qui les a réunis, classés et protéghs? Au Musée de l’Homme, les dona- teurs qui le dkirent pcuvent participer aux bénéfices de la vente des photographics qu’ils ont cédées à la photothtque. Je n’ai pas l‘impression que la science se diminuc à cvmmcrcialiser quel@es-uncs de ses richesscs et l’expérience a prouvé quc ce système provoquait des dons ou des dép8ts de clichés.

Un musée doit être un centre de recherche. J’ai dit quc les collections offertcs au public doivent rc- présenter une sélection, facilement renouvelable, des objets les plus caractéristiques ; ceci suppose l’exis- tence de vastes magasins de réserve, où les chcr- chcurs peuvent étudier à loisir l’int,égralité dcs col- lections. Ccs magasins doivent Etre classis avec la mtme rigueur quc les sallcs publiqucs, considCrCs non pas comme des dCpats où les objets sont en- tassés, mais comme dcs laboratoires où le spécialiste trouve toutes les facilités, tout l’espacc nécessaircs pour travailler à l’aise. Ces magasins-laboratoires doivent Ctrc aussi nombreux quc les salles d‘exposi- tion publique et bien plus vastes, puisqu’ils doivcnt abritcr environ les neuf-dixikmes dcs collections, et qu’entre eux et elles, il y a la différence qui cxiste, en librairic, entre un traité et un manuel. Malheureuse- ment, dans presque tous les musées, cet organisme est négligé ou insuffisant, réduit à un capharnaüm où les richesses s’cntassent ct sont pratiqucmcnt inacccssibles. Or ces magasins-laboratoires doivcnt êtrc le cerveau du m u s k

Un musée doit etre enfin un centre d’enseigne-

ment. Qui nc comprend que c’est au contact des col- lections que les jeunes doivcnt trouver les meilleures conditions pour se préparcr à une recherche fécondc 2 Depuis longtcmps, le Musee du Louvre s’est adjoint la remarquable Ecolc où se forment ICs historiens de l’art et les archéologues. Au MUSCC de l’Homme, fonctionne l’Institut d’Ethnologie de l’Université de Paris, fondé en 1926, et d’où est sortie unc remar- quable pléïade de prehistoriens, d’ethnographes, de tcchnologucs, de sociologues, de linguistes. Pour fairc progresser unc science, il faut l’apprendre; pour fairc de bonnes enquêtes, il fiaut savoir ce que l’on cherche; et tout ceci ne peut s’acquérir que par un enseigncment ordonné, complet, en présence meme dcs collections qui sont l’expression des connais- sances déjà acquises et dont Ics vides ou lcs insuf- fisanccs indiqucnt le travail qui rcste à accomplir. Trop longtcmps, l’ethnologie par exemple a été con- sidérée comme un champ d’activitk où quiconquc pouvait pénétrer par curiosité, par goût de l’aventure et du risque. Cet &at d‘esprit n’a pas disparu. Jour- nellement, des jcuncs gens intelligcnts, courageux, cherchcnt dans cc qu’on continue à appeler l’explo- ration, commc si l’tpoque des Stanley ct des Crevaux n’était pas rbvolue, un moyen de s’évader dc la tristc vie de civilisé. I1 faut avoir le courage dc leur dire qu’aucune recherche ne s’improvise, que seul le tra- vail en profondeur cst utile ct que la condition du succês réside dans une solide préparation. L’ama- teurisme n’a plus sa place dans la science actuclle.

Je n’insisterai pas sur les organismes secondaircs dont doit être doté un musée: scrvice dc réception et d’étiquetage sommaire, service de désinfection, service dc restauration, service photographique, ser- vice dc dessin. Ce sont là des organismes qui existent à peu pris partout parce qu’ils ont été indispcnsables dès que sc sont constitués lcs premiers ((cabinets de curiositésv. Ils ont besoin d’être agrandis, rajeunis, munis de tous les perfcctionncments des techniques modernes, mais ce ne sont pas là des créations nouvclles.

11 me semble qu’il serait utile de lcur adjoindre une petitc exposition permanente dc bearm faux. Dans les collections publiques et surtout dans les collec- tions privécs, il cxistc beaucoup d’ohiets qui, par la perfcction de lcur facture, la compétence m2me des artisans qui les ont fabriques, atit trompé l’amateur, voire le spécialiste. Cc serait rendrc servicc à l’un comme à l’autre que de mcttre sous leurs yeux qucl- qucs-unes de ccs imitations souvent rcmarquables, pour leur éviter des crreurs ct des dépenses inutiles.

Comme je considère cct exposh commc une sorte de tcstament scientifiquc, je dirai quelques mots de dcux questions controversécs.

L’ennemi des collections est la lumiere solaire. Je pense que lcs musécs de l’avenir seront des mu- sées aveuglcs, sans fcnttres. Les progrth techniques réalisés sont tels qu’actucllement un objct ne perd rien de sa beauté ou de scs teintcs par l’éclairagc arti- ficiel. Des cssais concluants ont été faits pour les musées d‘art. Jc crois quc l’exemple vaut la peine d’etrc suivi et génCralisC. La grande diflïculté scra de convaincre les architectes.

Un objet de collection doit &re manié le moins possible. Toutc manipulation risque de IC détkriorer. Lc nettoyagc m h c cst une optration nécessaire mais dangereuse. I1 faut donc la riduire au minimum. L’étanchéité dcs vitrincs pcrmct d’atteindre ce but, mais, là encore, on se heurte trop souvent A des questions budgétaires.

Tout diplaccmcnt d’objets dc collection est péril- leux. C’est pourquoi je suis absolumcnr opposb aux prCts de musée à musie. Echange de doubles, tant qu’on voudra, le plus que l’on pouri“, mais 6vitons d’exposerà dcs risqucs de dettrioration ou dc des- truction tout ce qui est rarc, exceptionnel ou fragile. Quel est l’homme qui n’a pas frémi cn apprenant u n jour que le navire, qui rcmporuit vers I’ExtrCme-

III

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Orient les magnifiques collections chinoises de l’ex- position dc Londrcs de 1936, était en difficultés graves du côté de Gibraltar? Qucl cst le conserva- teur qui n’a pas le souvcnir de détériorations graves, parfois irréparables, de pièccs inestimables, au cours dc transports même siricusemciit surveillés ? Lc Génic de la Guerre du Dahomey, magnifique spéci- men de l’art noir, est rcvenu d‘une tournée aux Etats-Unis privé à tout jamais des deux armcs qu’il portait. Je donne la reproduction de cette Dcuvre avant et après l’ipreuve, et je laisse IC lccteur en tircr la conclusion.

Et cependant, il faut que le monde enticr parti- cipe aux beautés ct aux richesses que certains peuples détiennent et n’ont pas le droit dc se réserver. La solution est, à mon avis, que chaque pays assure la reproduction dcs trésors qu’il possède et mettc ces reproductions largement, libéralement, à la disposi- tion de la collectivité humaine. La techniquc moderne attciiit à une telle perfection que ces rtpliqucs ont presque la valeur des originaux.

Cette rccommandation, que j’ai eu le bonheur de faire admettrc à la Confércncc générale de l’uncsco à Mexico, a le double avantage de favoriser la culture universellc et la niisc en commun de tout ce que l’homme n pu crier ou sauvegarder, et aussi de préserver d’une disparition compltte des trésors chaque jour menacés dans notre monde mauvais.

Je termine par quelques réflexions spéciales au Riusée de l’Homme. En créant ce titre, j’ai voulu in- diquer que tout cc qui concernait l’ttre humain, sous ses multiples aspects, devait et pouvait trouver place dans lcs collcctions. En France et ailleurs, le compar- timentage de la science de l’hommc, de l’ethnologic, avait fait son temps et atteint son but. I1 fallait ras- sembler en une vaste synthèse tous les résultats acquis par les spécialistes, les obligcr ainsi à confron- ter leurs conclusions, à les contrôler et à les épauler l’une par l’autre. L’humanité est un tout indivisible, non seulement dans l’espace, mais aussi dans IC temps. Les divisions auxquelles I’immcnsité de la tiche a obligé les savants: anthropologie physique, préhistoire, archéologie, ethnographie, folklorc, sociologic, linguistiquc sont aussi facticcs que le sont ICS classifications basées sur la géographie politique dont je parlais plus haut. I1 était temps de les briser. C‘est cc que le Musée de l’Homme a voulu rtali- scr. Le succes qu’il a rencontré prts de tous les spé- cialistes démontrc que la conccption était juste ct vaut d’ttre imitée.

Cet effort de groupement, suivant un plan d’en- semble clairement établi, se heurte à des obstaclcs. En effct, des donateurs mettent parfois comme con- dition à l’offre des collections qu’ils ont réunies, que ccs séries restent groupées et nc soient pas intégrées à la collection gtnéralc. Si l’on accédait A ce désir, le musée se trouverait bientôt dissocié en une série de pctits compartiincnts qui, malgré lcur intéret ou lcur valeur, nuiraient à l’harmonie de l’enscmble. I1 ap- partient au conservateur de faire comprendre aux mécènes l’inconvénient grave de leur exigence, ct, s’il n’y parvient pas, de renoncer à dcs legs qui détruiraient l’unité de l’ccuvre réalisée.

J’aurais bien d’autres observations à présenter. Le sujct que j’ai abordé est inépuisable ct comporte, à cbté de mes générales, une foule de remarques qui, prises isolémcnt, peuvent paraitre d’importance secondaire.

En réalité, dans un musée vivant, il n’y a pas de détail qui n’ait sa valeur. La rectification d’une fti- quettc, la mise en valcur d’un objet, le rcmaniement d’une vitrinc, la révision d’une notice muralc, sont des tâches quotidiennes indispensables. Le public est scnsible 1 ces modifications constantcs. Le per- sonnel s’y intéresse. L’émulation est pour chacun des collaborateurs IC meilleur stimulant de son activité. C’est de tous ces efforts vers le mieux qu’est faite la vie collective du musée.

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THE O R G A N I Z A T I O N OF AN E T H N O L O G I C A L iMUSEUhf

cotitìnzad from puge 7 0

The behaviour of a siniplc workman or a child in a museum is the most sensitive test of thc suc- cess or failure of thc museum’s efforts.

Here I should like to quotc an instance ofremark- able success. I refer to the Physical Anthropology Room in the Mude del’Honrtze. At first sight it would appear impossible to take thc arid concepts on which is based the classification of peoplcs, and to make thcm comprehensiblc and attractive to everyone. But the intelligence of my good colleagues, MM. Lester and Champion, overcame the difficulty, and thcre is no room in the muscuni more visited, particularly on Sundays. The public can sce and grasp the most obstruse, thc most forbidding secrets of thc scicnce of man. All of which shows that the public’s intelli- gence must never be undcr-cstimatcd.

Unhappily, all too few curators arepersuadcd that thcir museums belong primarily to the public. The Governmcnt itself sets the tonc by closing four museums for many months to make the Palai1 de Chaillot available for UNO.

The sole justification for the entrance fee payable by visitors in many countries, is, indccd, the re- cognition that a muscum is the inalicnable possession of the pcople as a whole. Thc charge is both neces- sary and permissible, in so far as it makcs the people fccl that they are sharing in a task done for thcir benefit, but, if this object is not attained, it has no further justification.

Moreover, the cntrance fee should be reduccd, or even rcmitted, in the casc of group visits, say by cultural or trade associations, orby school-children. Again, if such visits are to bear fruit, it is important that they be properly conductcd: in all too many museums, the guides are the attendants. Some of thcm do it excellently, but many others are definitcly not adcquate to the task. It is far better, if only to increase thc contacts between the man who knows and the man who wants to learn, that experts act as guides. In thecaseofschool-children, where their own teachers arc in charge, it is desirable for the latter to have paid a preparatory visit to the collection. Noth- ing could be easier than to arrange, under the guid- ance of a specialist, for group visits by teachers, who in their turn would pass on the knowledgc thus gained with a better teaching tcchnique than is pos- sessed by the museum expert.

Too many curators continue to think and act as though only the chosen fcw or experts were capablc of interest in their work. I say nothing of those who behave as though the museum in their chargc existed for their personal benefit.

The basic concept of public service set out above governs, not only the way in which collcctions are prcscnted, but times and conditions of entry.

The exhibits shown to visitors must be selected, decanted, as it wcre. The cases cannot be filled with all the treasures of the museum; there must be a choicc of the most represcntative or most instructive items. I t is also essentiol to makc the exhibits “live”.

The curator’s most intricate and difficult task is to impart life to dcad things, stripped of thc asso- ciations given them by daily life, by the surroundings and thc needs for which they were dcsigned. This task is, also, the touchstone of his intelligence and zeal. He can do it by clear, attractive descriptions written in simple language, by a skilful choice of photographs, by the use of stereoscopcs, by dioramas - though this unhappily is costly - by suitable musical programmes, and, finally, by films, All museums ought to have an auditorium, where moving pictures would supply a permanent coni- mentary on the motionless cxhibits in the cases, with special children’s performances showing docu- mentaries and travel and cducational films,

Many curators try to solvc thc difficult problem of educating the public by the use of catalogucs.

This method has the grcat disadvantage of telid- ing to impose a corisidcrablc dcgrce of pcrnianence on thc arrangement of the museum. A museul11 should be in a statc of constant change. At evcry visit the public should find thcrc is somcthiiig new, to excite its curiosity. This pre-supposes constant re- arrangement of thc cases and exhibitions. Catalogues establish a rigid frameworkandincvitably discourage substantial changes in the initial layout. They pre- vent any innovation involving a departure from the original scheme.

This statement can be illustrated by an cxample. For many ycars ethnological museums, in the pre- sentation of their collections, adoptcd a classification bascd on political geography. The Mude de I’Homtre itself once did so. ’rhus, there are special show-cases for each country, as though to-day’s frontiers bore any rclation to ethnical or cultural rcalitics. Such a method was unavoidable in the early days, as it provided a Gmple framework, within which our ignorancc of human relationships could movc at ease. The advance of knowlcdgc has allowed us JO replace these artificial divisions by the concept of areas of civilization, and these are the lines along which the Mtde de l’Homme sccks to direct its efforts. Had there been a catalogue of thc original display, it would be completely out of date. With the system of large wall charts, which describe the exhibits by countries, and are, in fact, thc living catalogue of the Alude del’Honzmc, it will be enough to rcadapt them in accordance with the work of reorganization, whilc the public will be able to follow the course of that re- organization stage by stage, and appreciatc its advan- tages.

As museums are madc for the people they must bc open at times when workers of all classcs are free, i. e., during leisure time, Sundays and holidays, and in the evening. This rcquircs considerable effort and sacrifice on the part of the staff, but both will be madc gladly, if the staff can be inspired with a sense of their social responsibility, if the importance of the task of education in which thcy share is made clear to thcm and, above all, if all grades, from the highest down fccl clcarly that they arc there to scrvc the visitors. T o give visitors thc feeling of truly sharing in the life of the museum, it is a good thing to give them thc chance to offer suggestions, ask questions or even make criticisms to those in charge. The provision of note-paper and envclopes will enable them to make their comments.

The visitors’ interest must bc constantly re- awakened. From this angla a museum should be regarded in the samc light as a business house, which continually seeks to reach its clicnts by the most ef- fective publicity possible. To achieve this, onc of the best means is thc systcm of temporary exhibitions. I t is a gong which from time to timc calls for their attention.

In contradistinction to my earlier remarks about the disadvantages of a general cataloguc, an essential feature of such temporary exhibitions is a special catalogue, well illustratcd, which will serve as a permanent record for visitors.

But it is not enough to attract the public; their interest aroused, they should be enabled to go more dccply into any question which may have interested them especially. To this end, there should bc in each room a list of selected works covering the scicnces or arts of which the visitor has secn and appreciated examples, and hc should be able to purchase such works. A bookstall insidc thc museum will mect this nccd.

All thcsc devices have the advantagc of sup- plying the museum with funds, which grow pro- portionately to the growth of its popularity among the general public. Museums should aim at paying their way, A good curator should seek to reduce to thc minimum the contribution of thc State or local

Page 5: Organisation d'un Musée d'Ethnologie

OR AN

.GANI ETH

museum is an institution charged with the task of collecting, rcstoring, safe- guarding, classifying, studying, and exhibiting the results of human activity in

every sphere of the manifold mineral, vegetable or animal riches of the earth, alike of the past and of the present. Such a definition is in logic equally applicable to mu- seums of the arts, technology, pure and applied science and ethnology, and to libraries, nature reserves and national parks.

In the present document I do not propose to discuss the whole field, especially as I am not competent to talk about nature reserves and national parks. I shall accordingly confine myself to what is commonly understood by the term “museum”, with particular reference to my own experience in organizing an ethnological mu- seum; for I am persuaded that the lessons I have learned in the course of that special-

Z A T I O N O F A N O L O G I CAL

M U S E U M

by P A U L R I V E T

ized experience are valid for all museums. Ever since they began, the task of museums has been one of preservation and

conservation ; this was the purpose of “collections of curiosities”. But since then the rôle of museums has considerably developed and their activities cover a pro- gramme far wider and more complex, although the narrow original concept is all too apt to survive.

To-day, while museums must still undertake to preserve and conserve collections of all kinds, they have been assigned a social rôle, whose scope increases daily. They are intended to be an essential element in popular education.

A child or an average man i. e., a man of little or no culture, should leave a museum enriched with new ideas, definite and easily grasped. To bring him to knowledge, h s way must be eased by awakening his curiosity. It is thus essential that there be no trace of pedantry or of technical verbiage in the presentation of collections to the public. Everything can be said, and all necessary explanations or comments can be given, in language understandable to all. It is the curator’s most difficult task, but his loftiest aim, to strive to serve the humblest visitor to the collection in his charge. cofllinuedpage I I I

T E C H N I Q U E M U S É E D E

D E PRÉ s E NTATI O N

par R O G E R FALCK

L ’ H O M M E

Panneau ct vitrine nsynthèsea. Pancl and “Show-case”.

70

D E S V I T R I N E S AU

ntrodttction : I Dans l’implantation fixe du Musée de l’Homme, la vitrine standard se trouve ((idéologiquement )) en troisième position. Elle dépend :

1 0 dupanneatl (format I m. 93 x I m. IO) qui se compose d’un titre en noir (région géographique), titre en rouge (groupe ethnique), d’une petite carte de signalisation, d’une carte politique, de photographies, plus un texte typographié comportant les rubriques suivantes : description géographique, divisions politiques, vie matérielle, populations ;

2 0 de la vitrine ccgnthdsen (généralités des grands faits de civilisation) groupant l’anthropologie, des objets typiques, une documentation photographique et de petits textes typographiés décrivant l’homme, la vie sociale, la rel&‘on. Le titre de la vitrine synthèse, en lcttres en relief, donne en rouge le groupe ethnique, en blanc la région géographique. Cette vitrine ((commande)) un groupe de cinq faces de vitrines stan- dard, une vitrine cloche et une vitrine table.

Enfin arrive la vitrine ccstandarh, d’un volume plus grand, qui exprime une sub- division géographique ou politique et une population. Elle devient en quelque sorte une vitrine de détail dans laquelle devront rentrer les objets concrétisant la culture matérielle et spirituelle d’une population donnée. Son titre de région, en blanc, est suivi de la population en rouge.

Les objets, de taille, de dimensions, de formes et de couleurs les plus diverses, exigeaient un type de vitrine dont l’aménagement intérieur fût assez perfectionné pour assurer une présentation rationnelle et une sécurité quant à la conservation. Ce type fut mis au point par M. G.-H. Rivière, dont la compétence en cette matière, comme en tant d’autres, n’a pas d’égale.

Page 6: Organisation d'un Musée d'Ethnologie

Orient les magnifiques collections chinoises de l’ex- position dc Londrcs de 1936, était en difficultés graves du côté de Gibraltar? Qucl cst le conserva- teur qui n’a pas le souvcnir de détériorations graves, parfois irréparables, de pièccs inestimables, au cours dc transports même siricusemciit surveillés ? Lc Génic de la Guerre du Dahomey, magnifique spéci- men de l’art noir, est rcvenu d‘une tournée aux Etats-Unis privé à tout jamais des deux armcs qu’il portait. Je donne la reproduction de cette Dcuvre avant et après l’ipreuve, et je laisse IC lccteur en tircr la conclusion.

Et cependant, il faut que le monde enticr parti- cipe aux beautés ct aux richesses que certains peuples détiennent et n’ont pas le droit dc se réserver. La solution est, à mon avis, que chaque pays assure la reproduction dcs trésors qu’il possède et mettc ces reproductions largement, libéralement, à la disposi- tion de la collectivité humaine. La techniquc moderne attciiit à une telle perfection que ces rtpliqucs ont presque la valeur des originaux.

Cette rccommandation, que j’ai eu le bonheur de faire admettrc à la Confércncc générale de l’uncsco à Mexico, a le double avantage de favoriser la culture universellc et la niisc en commun de tout ce que l’homme n pu crier ou sauvegarder, et aussi de préserver d’une disparition compltte des trésors chaque jour menacés dans notre monde mauvais.

Je termine par quelques réflexions spéciales au Riusée de l’Homme. En créant ce titre, j’ai voulu in- diquer que tout cc qui concernait l’ttre humain, sous ses multiples aspects, devait et pouvait trouver place dans lcs collcctions. En France et ailleurs, le compar- timentage de la science de l’hommc, de l’ethnologic, avait fait son temps et atteint son but. I1 fallait ras- sembler en une vaste synthèse tous les résultats acquis par les spécialistes, les obligcr ainsi à confron- ter leurs conclusions, à les contrôler et à les épauler l’une par l’autre. L’humanité est un tout indivisible, non seulement dans l’espace, mais aussi dans IC temps. Les divisions auxquelles I’immcnsité de la tiche a obligé les savants: anthropologie physique, préhistoire, archéologie, ethnographie, folklorc, sociologic, linguistiquc sont aussi facticcs que le sont ICS classifications basées sur la géographie politique dont je parlais plus haut. I1 était temps de les briser. C‘est cc que le Musée de l’Homme a voulu rtali- scr. Le succes qu’il a rencontré prts de tous les spé- cialistes démontrc que la conccption était juste ct vaut d’ttre imitée.

Cet effort de groupement, suivant un plan d’en- semble clairement établi, se heurte à des obstaclcs. En effct, des donateurs mettent parfois comme con- dition à l’offre des collections qu’ils ont réunies, que ccs séries restent groupées et nc soient pas intégrées à la collection gtnéralc. Si l’on accédait A ce désir, le musée se trouverait bientôt dissocié en une série de pctits compartiincnts qui, malgré lcur intéret ou lcur valeur, nuiraient à l’harmonie de l’enscmble. I1 ap- partient au conservateur de faire comprendre aux mécènes l’inconvénient grave de leur exigence, ct, s’il n’y parvient pas, de renoncer à dcs legs qui détruiraient l’unité de l’ccuvre réalisée.

J’aurais bien d’autres observations à présenter. Le sujct que j’ai abordé est inépuisable ct comporte, à cbté de mes générales, une foule de remarques qui, prises isolémcnt, peuvent paraitre d’importance secondaire.

En réalité, dans un musée vivant, il n’y a pas de détail qui n’ait sa valeur. La rectification d’une fti- quettc, la mise en valcur d’un objet, le rcmaniement d’une vitrinc, la révision d’une notice muralc, sont des tâches quotidiennes indispensables. Le public est scnsible 1 ces modifications constantcs. Le per- sonnel s’y intéresse. L’émulation est pour chacun des collaborateurs IC meilleur stimulant de son activité. C’est de tous ces efforts vers le mieux qu’est faite la vie collective du musée.

I I 2

THE O R G A N I Z A T I O N OF AN E T H N O L O G I C A L iMUSEUhf

cotitìnzad from puge 7 0

The behaviour of a siniplc workman or a child in a museum is the most sensitive test of thc suc- cess or failure of thc museum’s efforts.

Here I should like to quotc an instance ofremark- able success. I refer to the Physical Anthropology Room in the Mude del’Honrtze. At first sight it would appear impossible to take thc arid concepts on which is based the classification of peoplcs, and to make thcm comprehensiblc and attractive to everyone. But the intelligence of my good colleagues, MM. Lester and Champion, overcame the difficulty, and thcre is no room in the muscuni more visited, particularly on Sundays. The public can sce and grasp the most obstruse, thc most forbidding secrets of thc scicnce of man. All of which shows that the public’s intelli- gence must never be undcr-cstimatcd.

Unhappily, all too few curators arepersuadcd that thcir museums belong primarily to the public. The Governmcnt itself sets the tonc by closing four museums for many months to make the Palai1 de Chaillot available for UNO.

The sole justification for the entrance fee payable by visitors in many countries, is, indccd, the re- cognition that a muscum is the inalicnable possession of the pcople as a whole. Thc charge is both neces- sary and permissible, in so far as it makcs the people fccl that they are sharing in a task done for thcir benefit, but, if this object is not attained, it has no further justification.

Moreover, the cntrance fee should be reduccd, or even rcmitted, in the casc of group visits, say by cultural or trade associations, orby school-children. Again, if such visits are to bear fruit, it is important that they be properly conductcd: in all too many museums, the guides are the attendants. Some of thcm do it excellently, but many others are definitcly not adcquate to the task. It is far better, if only to increase thc contacts between the man who knows and the man who wants to learn, that experts act as guides. In thecaseofschool-children, where their own teachers arc in charge, it is desirable for the latter to have paid a preparatory visit to the collection. Noth- ing could be easier than to arrange, under the guid- ance of a specialist, for group visits by teachers, who in their turn would pass on the knowledgc thus gained with a better teaching tcchnique than is pos- sessed by the museum expert.

Too many curators continue to think and act as though only the chosen fcw or experts were capablc of interest in their work. I say nothing of those who behave as though the museum in their chargc existed for their personal benefit.

The basic concept of public service set out above governs, not only the way in which collcctions are prcscnted, but times and conditions of entry.

The exhibits shown to visitors must be selected, decanted, as it wcre. The cases cannot be filled with all the treasures of the museum; there must be a choicc of the most represcntative or most instructive items. I t is also essentiol to makc the exhibits “live”.

The curator’s most intricate and difficult task is to impart life to dcad things, stripped of thc asso- ciations given them by daily life, by the surroundings and thc needs for which they were dcsigned. This task is, also, the touchstone of his intelligence and zeal. He can do it by clear, attractive descriptions written in simple language, by a skilful choice of photographs, by the use of stereoscopcs, by dioramas - though this unhappily is costly - by suitable musical programmes, and, finally, by films, All museums ought to have an auditorium, where moving pictures would supply a permanent coni- mentary on the motionless cxhibits in the cases, with special children’s performances showing docu- mentaries and travel and cducational films,

Many curators try to solvc thc difficult problem of educating the public by the use of catalogucs.

This method has the grcat disadvantage of telid- ing to impose a corisidcrablc dcgrce of pcrnianence on thc arrangement of the museum. A museul11 should be in a statc of constant change. At evcry visit the public should find thcrc is somcthiiig new, to excite its curiosity. This pre-supposes constant re- arrangement of thc cases and exhibitions. Catalogues establish a rigid frameworkandincvitably discourage substantial changes in the initial layout. They pre- vent any innovation involving a departure from the original scheme.

This statement can be illustrated by an cxample. For many ycars ethnological museums, in the pre- sentation of their collections, adoptcd a classification bascd on political geography. The Mude de I’Homtre itself once did so. ’rhus, there are special show-cases for each country, as though to-day’s frontiers bore any rclation to ethnical or cultural rcalitics. Such a method was unavoidable in the early days, as it provided a Gmple framework, within which our ignorancc of human relationships could movc at ease. The advance of knowlcdgc has allowed us JO replace these artificial divisions by the concept of areas of civilization, and these are the lines along which the Mtde de l’Homme sccks to direct its efforts. Had there been a catalogue of thc original display, it would be completely out of date. With the system of large wall charts, which describe the exhibits by countries, and are, in fact, thc living catalogue of the Alude del’Honzmc, it will be enough to rcadapt them in accordance with the work of reorganization, whilc the public will be able to follow the course of that re- organization stage by stage, and appreciatc its advan- tages.

As museums are madc for the people they must bc open at times when workers of all classcs are free, i. e., during leisure time, Sundays and holidays, and in the evening. This rcquircs considerable effort and sacrifice on the part of the staff, but both will be madc gladly, if the staff can be inspired with a sense of their social responsibility, if the importance of the task of education in which thcy share is made clear to thcm and, above all, if all grades, from the highest down fccl clcarly that they arc there to scrvc the visitors. T o give visitors thc feeling of truly sharing in the life of the museum, it is a good thing to give them thc chance to offer suggestions, ask questions or even make criticisms to those in charge. The provision of note-paper and envclopes will enable them to make their comments.

The visitors’ interest must bc constantly re- awakened. From this angla a museum should be regarded in the samc light as a business house, which continually seeks to reach its clicnts by the most ef- fective publicity possible. To achieve this, onc of the best means is thc systcm of temporary exhibitions. I t is a gong which from time to timc calls for their attention.

In contradistinction to my earlier remarks about the disadvantages of a general cataloguc, an essential feature of such temporary exhibitions is a special catalogue, well illustratcd, which will serve as a permanent record for visitors.

But it is not enough to attract the public; their interest aroused, they should be enabled to go more dccply into any question which may have interested them especially. To this end, there should bc in each room a list of selected works covering the scicnces or arts of which the visitor has secn and appreciated examples, and hc should be able to purchase such works. A bookstall insidc thc museum will mect this nccd.

All thcsc devices have the advantagc of sup- plying the museum with funds, which grow pro- portionately to the growth of its popularity among the general public. Museums should aim at paying their way, A good curator should seek to reduce to thc minimum the contribution of thc State or local

Page 7: Organisation d'un Musée d'Ethnologie

in the running of the institution under charge. Entrance fccs for the museum and its at-

tnched clnema, profits from bookstall sales and from rhe sale of postcards, photographs, reproductions

records, can form an important supplement to rhe museum’s budget. This increment should be paid ,,tomatlcally into the account of the museum

and not, as happens in France with National Museums, into a common fund distri- buted according to the needs of each. Once the curatot knows that any money his museum has succeeded in earning will accrue to its profit, hc will automatically take special pains to increasc its attrac- tiveness, and we shall no longer suffer the melancholy sight of great museums whose doors, four years after Liberation, are still closed, or at best ajar.

Despite the importance of the muscum’s part in popular education, it has many other functions,

Every museum should be a centre not only of popular instruction, but of scientific information. There should be attached to each an ample special- ized library, which should be free, open to all, com- fortable and opcil during leisure hours. Such libraries

the essential complement of the museum, and I mean that they should be open to all and not merely to scholars and research workers.

The key to the library is its catalogue. This should comprise cross references to assist the reader in find- ing what he wants; thcrc should be card indexes of authors, subjects, geographical areas, etc. Finally, and most important, the catalogue should contain full extracts from currcnt periodicals and reviews.

The librarian should serve as guide and adviser just as does the curator himsclf. The two posts are complementary.

The library should be supplemented by a photo- graphic library organized in the same way, This last is an cssential record of all the aspects, often ephemeral and sometimes vanishcd, of nature, life or art; and it, too, can be a source of profit for the museum. I regret refcrring so frequently to purely practical factors, but in my opinion all the factors are linked and all play their part in the work. Publishcrs, writers and travellcrs would be glad to have available such collections of accurate reproductions. Why, then, should they not pay for such documents and thus assist the operation of thc institution which has col- lected, classified and safeguardcd them? At the Musée de l’Homme, donors who so desire can share in the profits from the sale of photographs they present to the photograph library. It does not seem to me that science is diminished in stature by comnicrcialidng a part of its wealth, and cxperience has proved that this system encourages gifts or loans ofphotographs.

A museum must be a centre of research. I said before that the exhibits prcsented to the publicshould be a selection of the most typical specimens which can be easily changed; this prcsumes the cxistence of huge storage facilities, where research workers can study the entire collcctions at leisure. The contents of these places for reserve collections should be as carefully arranged as the public galleries, and the storage rooms should be regarded not as mere warehouses where items are crowded together, but as laboratories where the specialist may find all the convenience and all the space required for &rk in comfort. These warehouse-laboratories should be as numerous as the public rooms and far larger, as thcy must house about nine-tenths of the collections, and between them and the public rooms there is the same difierence as exists, in a bookshop, between a treatise and a manual. Unhappily, in almost all museums, this feature is neglected or inadequate, and amounts to a glory hole where treasures are heaped one on another and arc well-nigh inaccessible. Yct, the warehouse- laboratories should be the brain of the museum.

Finally, a museum should be a centre of teaching. It must beclcar to everyone that thc training best cal- culated to fit the young for fruitful research i s con- tact with actual specimens. For many ycars the Lou-

vre has had attached to it, its notable training school for art historians and archaeologists. The MwO d8 l’llomms gives a home to the Ethnological Institute of the University of Paris, which was founded in ~ g z G and has sent forth a whole galaxy of prchist- orians, ethnographcrs, technologists, sociologists and philologists. He who seeks to advance a science must first learn it; to do good research one must know what one is looking for; and all this can only be learnt through full and systematic teaching, with col- lections at hand to illustrate thc knowledgc so far won, and whose gaps or shortcomings point to work stiU to be accomplished. To take this one er- ample, cthnology has been regarded for too long as a fit subject for anyone attracted to it by curiosity, or by a taste for adventure and thc spice of danger. That point of view is still evident. Daily, as though the age of Stanley and Crevaux.had not passed away, young men of intelligence and spirit seek, in what is still miscalled exploration, a way of escape from the monotonous life of civilized man. We must have the moral courage to tell them plainly that no useful research can be done haphazardly, that only thorough work is of use, and that succcss depends on proper training. There is no longcr room for the amatcur in the sciencc of to-day.

I shall not enlarge upon the secondary de- partments which should exist in a museum: the ar- rangements for the rcception of specimens and their immediate labelling, for disinfcction, for restoration, and the sections of photography and drawing. Such serviccs are in existence almost everywhere, because they have proved essential since the first “curiocollec- tions” werc formed. They must be extended, modem- ited and furnished with all the improvements of modern technique, but thcy are not new creations.

To my mind, it would be useful to augment them by a small permanent exhibition ofgood fakes. In all collections, both public and morc particularly private, there are many specimens where skilful forging and the very craftsmanship of those who made them, have deceived amateurs and even ex- perts. It would be a useful service to both groups to present for their inspection a fcw such fakes, often remarkable in themselves, to help thcm avoid mis- takes and useless expense.

As I regard this monograph as being in some sort a scientific testament, I shall speak briefly on two controversial questions.

One of a museum’s enemies is sunlight. I believe that the museums of the future will be blank-walled and windowless. Technical progress has been such that to-day a specimen is robbed of none of its beauty 3nd true colour by artificial light. Conclusive experi- ments have been made for art collections. In my judgement, this example deserves a wider following. The principal difficulty will be to convince the architects.

A museum specimen should be handled as little as possible. A11 handling involves risk of damage. Even cleaning, though necessary, is risky. It must therefore be reduccd to the minimum. This can be attained by dust-proof cascs, but here also, we en- counter too often financial difficulties.

The moving of museum specimens is always dangerous. Ilcnce I am absolutely opposed to loans by one museum to another. By all nieans let us have exchanges of duplicates, and to the utmost possible dcgree, but we must avoid risking the damage or de- struction for anything rare, unique or fragile. Which of us did not tremble on learning that the ship bearing the glorious collection of Chinese Art shown at the London Exhibition of 1936, was in difficultics off Gibraltar? Every curator can recall instances of serious, sometimcs irreparablc damage, to priceless objects in thc course of transport, evcn where close supervision was exerciscd. That magnificent example of Negro Art, the God of War of Dahomey, returned from a tour of the United States deprived forever of the two wcapons it had borne. I attach

pictures of this work before and after thc damage and I leave the reader to draw his conclusions.

Yet, the wholc world should share the bcauties and treasures which are in the custody of certain peoples, and which thc latter have not the right to keep to themsclves. To my mind, the solution is for each country to have copies made of its treas- ures and to place such reproductions widely and gcncrously at the disposal of mankind. Modern technique has reached such perfection that these replicas are almost as good as the originals.

This counsel, whose acceptance it was my good fortune to secure at the General Conference of Unesco in Mexico, has the advantages first of advanc- ing universal culture and pooling all that man has managed to create or prcserve and, second, of pre- venting the total loss of treasures which stand in daily peril in an evil world.

I shall end with a few thoughts having special reference to the Mude de l’Homme. Whcn I coined that name, I mcant to convey that everything which concerns the human being in all his manifold aspccts could, and should, find its place in muscum collec- tions. In France and elsewhcre the division of ethno- logy, the science of man, into watcr-tight compart- ments had served its time and purpose. What was needcd now was to assemble in a gencral synthesis the results provided by specialists and to forcc them thus to compare thcir conclusions, to check thcm with one anothcrand securc for themmutualsupport. Humanity isanindivisiblewhole, in spaceand in time. The subdivision to which sciciitists werc driven by thevastness of their task: physical anthropology, pre- history, archaeology, cthnology, folk-lore, sociology and philology are to-day as artificisl as thc classificat- ion in terms of political geography of which I have spoken. It was high time to break down the barriers. And that is what the Mude deI’Hontnre has tried to do. The praisc it has won from all the experts shows that the idea was sound and worthy of imitation.

Such an attempt at regrouping, according to a clcar over-all plan, sometimes meets with difficulties. On occasion donors make it a condition of accep- tance of their collections that they shall be kcpt together and not absorbed unto the general series of exhibits. If their wish werc met, thc museum would rapidly bccome split up into small compart- ments which, despite their interest or value, would spoil thc harmony of the wholc. It is for the curator to make clear to prospective benefactors, the scrious difficulties inherent in their demand and, if he fails, he must decline gifts which would destroy the unity of his work.

There is much else that I could say; the subject on which I have touchcd is inexhaustible and compriscs, besides general opinions,awhole list of points which, taken alone, may seem of secondary impoitance.

In point of fact, in a living museum there is no unimportant detail. Correction of a labcl, the proper showing of a specimen, the rearrangement of a show-case, the revision of a wall label, are esscntial daily tasks. The public notices thesc con- stant changcs and the staff is intercsted in thcm. Fur every member of the team cmulation is the surcst spur. And it is from the sum of all such efforts at im- provement that the lifc and personality of a museum derive.

T E C H N I Q U E DE P R n S E N T A T I O N DES V I T R I N E S AU M U S G E D E L’HOMME

Side de la page 73 I1 convenait donc de posseder un appareillage

mettant en volume du corps, sans tête et sans nwins, les costumes fkminins ou masculins les plus variés dc formcs et de taillcs. Des torscs de carton ayant la pos- sibilité de s’élargir à la dcrnande et possbdant dcs mm- ches en toile de jutc garnies dc fibres, furcnt conçus par M. Richard en plusieurs types: ronde-bosse, Las-

113