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rose: place de 'imagerie et des examens biologiques I~Acad~mie nationale de mddecine a mis ~ jour un rapport adopt~ en 2001 en tenant compte de I'~volution des modes de diagnostic et de traitement de I'ost~oporose. Deux conclusions majeures en ~manent (1): la meilleure m~thode de d~pistage actuelle est la mesure de la densit~ min~rale osseuse (DMO) par ost~odensitomdtrie ~ rayons X (DXA) ; la DXA est indiqu~e chez la femme m~nopaus~e avec facteurs de risque: antecedents de fracture, mdnopause prdcoce, faible indice de masse corporelle, corticothdrapie prolong~e... Recommandations Rechercher I'osteoporose par DXA dans los indications precedemment citees. I~valuer le rapport coet-efficacite du depistage systematique par DXA de la femme apr~s 65 ans. DXA effectu(~e par un operateur speciale- ment forme (formation initiale et/ou formation continue certifiee), materiel valide reguliere- ment par contrSle de qualite. Remboursement souhaitable si: prescription par un medecin sur indications definies prece- demment ; realisation par operateur certifie. Place des marqueurs biologiques Si la biologie ne participe pas au diagnostic, elle pout en revanche aider le clinicien pour la recherche et/ou I'elimination d'une cause d'os- teoporose secondaire, la decision therapeu- tique dans certaines situations, la surveillance de I'efficacite (et de I'observance) du traitement. L'interet des marqueurs est de pouvoir dece- ler, par mesure dans le sang ou les urines de composes constitutifs de I'os, ou par la mesure d'activites enzymatiques, los deux phenome- nes permanents que subit I'os : resorption et reconstitution (remodelage). Avant mise en ceuvre des marqueurs, on doit s'assurer qu'il n'existe pas de risque d'osteo- porose secondaire : traitement corticdlde pro- Ionge, endocrinopathie. Si la DMO est actuellement le meilleur element de diagnos- tic, los marqueurs peuvent fournir des argu- ments complementaires. Exemple : si la DMO fait suspecter une osteopenie, I'augmentation nette de certains marqueurs de resorption aidera & la decision therapeutique. En effet, dans cecas, le risque de porte osseuse rapide est de 2 a 6 fois plus important que si los mar- queurs sont normaux. M~thodes compidmentaires Independamment de la DMO, I'elevation des marqueurs temoigne d'une augmentation du risque de fracture, ce qui pourrait s'expliquer par une augmentation de la resorption supe- rieure & ractivite de remodelage. II n'existe pas de donnees suffisantes pour los utiliser dans le choix d'un traitement, mais plus peut-6tre pour evaluer I'efficacite therapeutique, princi- palement bisphosphonates, traitement hor- monal (THS), teriparatide (analogue de la PTH), verifier I'observance et motiver des patientes en traitement prolonge. osseux oui, sur un dosage mais imparfaitement. Evaluation du risque fracturaire. DMO oui, chaque diminution d'une deviation-stan- dard double le risque. Marqueurs osseux oui, d'une part en predisant la porte osseuse mais aussi independamment de la DMO. Evaluation de I'efficacit6 du traitement. DMO pas a. court terme, sauf pour le ranelate de strontium et le teriparatide. Marqueurs osseux oui, apres 3 & 6 mois de traitement, principalement par biphosphonate, THS et PTH, mais inutile avec ranelate de strontium. J.-M. M. (1) Pr~sent~. par los Prs C. Dreux et C.-J. Monk,s. Los marqueurs los plus interessants. Pour la formation: osteocalcine, phosphatase aIca- line osseuse, propetides C (PICP) et N ter- minaux (PINP) du collag~ne 1 (se~rum) ; pour la rdsorption : phosphatase acide rdsistante ~ racide tartrique, telopeptides C-terminaux (CTX) du collag~ne I (plasma, serum), pyridinoline et d~soxypyridinoline libres, telopeptides Net C-terminaux (CTX) du collagene 1, calciurie (urines). En gras: mar- queurs juges les plus performants. II est recommande de pratiquer los dosages dans le memo laboratoire adherant & un sys- tome d'assurance qualite efficace. Marqueurs et DMO sont complementaires : une decision therapeutique pout etre prise en majorite sur la base de la DMO et des facteurs de risque de fracture : &go, faible poids, trou- bles articulaires ou neurologiques des mem- bres inferieurs, corticotherapie prolongee, carence calcique. Dans los cas difficiles, les marqueurs seront utiles & la decision. Leurs indications peuvent 6tre ainsi resumees. Diagnostic de I'osteoporose. DMO oui. Marqueurs osseux non. Prediction de la porte osseuse. DMO oui, imparfaitement, necessite de pratiquer 2 exa- mens distants d'au moins 2 ans. Marqueurs Revue Francophone des Laboratoires, juillet-aoCJt 2006, N ~384 1 1

Ostéoporose: place de l'imagerie et des examens biologiques

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Page 1: Ostéoporose: place de l'imagerie et des examens biologiques

rose: place de 'imagerie et des examens biologiques I~Acad~mie nationale de mddecine a mis ~ jour un rapport adopt~ en 2001 en tenant compte de I'~volution des modes de diagnostic et de traitement de I'ost~oporose. Deux conclusions majeures en ~manent (1): la meilleure m~thode de d~pistage actuelle est la mesure de la densit~ min~rale osseuse (DMO) par ost~odensitomdtrie ~ rayons X (DXA) ; la DXA est indiqu~e chez la femme m~nopaus~e avec facteurs de risque: antecedents de fracture, mdnopause prdcoce, faible indice de masse corporelle, corticothdrapie prolong~e...

Recommandations Rechercher I'osteoporose par DXA dans los indications precedemment citees. I~valuer le rapport coet-efficacite du depistage systematique par DXA de la femme apr~s 65 ans.

DXA effectu(~e par un operateur speciale- ment forme (formation initiale et/ou formation

continue certifiee), materiel valide reguliere- ment par contrSle de qualite. Remboursement souhaitable si: prescription

par un medecin sur indications definies prece- demment ; realisation par operateur certifie.

Place des marqueurs biologiques Si la biologie ne participe pas au diagnostic,

elle pout en revanche aider le clinicien pour la recherche et/ou I'elimination d'une cause d'os- teoporose secondaire, la decision therapeu- tique dans certaines situations, la surveillance

de I'efficacite (et de I'observance) du traitement.

L'interet des marqueurs est de pouvoir dece- ler, par mesure dans le sang ou les urines de composes constitutifs de I'os, ou par la mesure d'activites enzymatiques, los deux phenome-

nes permanents que subit I'os : resorption et reconstitution (remodelage).

Avant mise en ceuvre des marqueurs, on doit s'assurer qu'il n'existe pas de risque d'osteo- porose secondaire : traitement corticdlde pro-

Ionge, endocr inopath ie. Si la DMO est actuellement le meilleur element de diagnos-

tic, los marqueurs peuvent fournir des argu- ments complementaires. Exemple : si la DMO fait suspecter une osteopenie, I'augmentation

nette de certains marqueurs de resorption aidera & la decision therapeutique. En effet, dans cecas, le risque de porte osseuse rapide

est de 2 a 6 fois plus important que si los mar- queurs sont normaux.

M~thodes compidmentaires Independamment de la DMO, I'elevation des marqueurs temoigne d'une augmentation du risque de fracture, ce qui pourrait s'expliquer par une augmentation de la resorption supe-

rieure & ractivite de remodelage. II n'existe pas de donnees suffisantes pour los utiliser dans le choix d'un traitement, mais plus peut-6tre

pour evaluer I'efficacite therapeutique, princi- palement bisphosphonates, traitement hor- monal (THS), teriparatide (analogue de la PTH),

verifier I'observance et motiver des patientes en traitement prolonge.

osseux oui, sur un dosage mais imparfaitement. Evaluation du risque fracturaire. DMO oui, chaque diminution d'une deviation-stan-

dard double le risque. Marqueurs osseux oui, d'une part en predisant la porte osseuse mais

aussi independamment de la DMO. Evaluation de I'efficacit6 du traitement. DMO pas a. court terme, sauf pour le ranelate

de strontium et le teriparatide. Marqueurs osseux oui, apres 3 & 6 mois de traitement, principalement par biphosphonate, THS et

PTH, mais inutile avec ranelate de strontium.

J.-M. M.

(1) Pr~sent~. par los Prs C. Dreux et C.-J. Monk,s.

Los marqueurs los plus interessants. Pour la formation: osteocalcine, phosphatase aIca-

line osseuse, propetides C (PICP) et N ter- minaux (PINP) du collag~ne 1 (se~rum) ; pour la rdsorption : phosphatase acide rdsistante ~ racide tartrique, telopeptides C-terminaux (CTX) du collag~ne I (plasma, serum), pyridinoline et d~soxypyridinoline libres, telopeptides Net C-terminaux (CTX) du collagene 1, calciurie (urines). En gras: mar- queurs juges les plus performants. II est recommande de pratiquer los dosages dans le memo laboratoire adherant & un sys- tome d'assurance qualite efficace.

Marqueurs et DMO sont complementaires : une decision therapeutique pout etre prise en majorite sur la base de la DMO et des facteurs

de risque de fracture : &go, faible poids, trou- bles articulaires ou neurologiques des mem-

bres inferieurs, corticotherapie prolongee, carence calcique. Dans los cas difficiles, les marqueurs seront utiles & la decision. Leurs indications peuvent 6tre ainsi resumees.

Diagnostic de I'osteoporose. DMO oui. Marqueurs osseux non. Prediction de la porte osseuse. DMO oui, imparfaitement, necessite de pratiquer 2 exa- mens distants d'au moins 2 ans. Marqueurs

Revue Francophone des Laboratoires, juillet-aoCJt 2006, N ~ 384 1 1