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© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Médecine et maladies infectieuses 44 (2014) 82-86 15 es Journées Nationales d’Infectiologie Posters P – Épidémiologie et santé publique P-01 Étude des freins et attentes concernant la prise en charge en ville des patients vivant avec le VIH : enquête auprès des patients, médecins spécialistes et généralistes. P. Étienne (1), M. Fiandino (2), P.-M. Roger (2) (1) Institut médicalisé de Mar Vivo, La Seyne-sur-Mer, France, (2) Centre hospitalier universitaire de Nice, Nice, France. Introduction – objectifs : L’infection par le VIH peut être associée à de mul- tiples comorbidités justifiant la recommandation de suivi partagé des PvVIH entre les MG et les médecins spécialisés hospitaliers (MSH). Cette politique de santé publique semble difficile à mettre en œuvre. Notre objectif était d’en connaître les freins en interrogeant les 3 parties concernées : PvVIH, MG et MSH. Matériels et méthodes : Enquête par entretiens semi-dirigés menés durant 6 mois en 2013 auprès de 30 PvVIH suivis dans 2 services hospitaliers, de 30 MG tirés au sort selon le nombre de PvVIH suivis, et de 16 MSH. Résultats : Les PvVIH avaient un MG dans 97 % des cas, ce dernier étant le référent auprès de la Sécurité Sociale. Les rôles attribués au MG par les PvVIH étaient la prise en charge des maladies bénignes (97 %) et les actes de prévention (67 %). Les PvVIH étaient 93 % à déclarer leur attachement à la consultation chez le MSH, plus qu’à celle chez leur MG (85 %). Les MG étaient 40 % à déclarer ne pas souhaiter s’impliquer dans la prise en charge des PvVIH, n’étant pas serein dans leur suivi. Le niveau de sérénité mesuré par une échelle visuelle de 1 à 10 étaient plus important pour les MG suivant plus de 5 PvVIH : 8 vs 4, p = 0,011. Parmi les MSH, 87 % se déclaraient prêts à une prise en charge partagée avec les MG. Les MG pensaient nécessaire l’optimisation des moyens de communication, privilégiant l’association d’un courrier faisant suite à une synthèse annuelle, sous forme de check-list à mettre en œuvre (63 %), et de l’outil internet sécurisé Apy- cript ® (43 %). Les MSH étaient favorables avant tout au dossier patient partagé informatisé (44 %), citant alors le logiciel Nadis ® . Les PvVIH restaient attachés au courrier papier à 97 %. Conclusion : Les MSH et MG souhaitaient travailler conjointement pour assurer le suivi des PvVIH. Le courrier issu d’une synthèse annuelle hospitalière, possible Programme Personnalisé de Soins délivré par le logiciel Nadis ® paraissait un élément central de cette politique de santé publique. P-02 Vers une amélioration du recueil des expositions accidentelles à risque viral par les COREVIH ? E. Rouveix (1), D. Marigot-Outtandy (1), G. Hamet (2), J. Gerbe (1), M. Chansombat (2), G. Pellissier (3), E. Bouvet (2) (1) CHU Ambroise Paré, COREVIH, Ile-de-France Ouest, Boulogne, France, (2) CHU Bichat-Claude Bernard, COREVIH, Ile-de-France Nord, Paris, France, (3) GERES, Paris, France. Introduction – objectifs : Le dispositif hospitalier de prise en charge des expositions accidentelles à risque viral professionnelles (AES) et sexuelles (EAV) est complexe. Si les C-CLIN assurent une surveillance nationale des AES, il n’existe aucune surveillance des EAV. Les rapports d’activité des COREVIH offrent un relevé très partiel et hétérogène de cette activité. Matériels et méthodes : L’objectif a été de tester la pertinence d’une grille type de recueil des AES/EAV et d’identifier les difficultés de recueil. Méthodes : la grille a été adressée en mai 2013 aux services référents VIH, SAU, CDAG/CIDDIST, UMJ et Espaces Santé au travail des hôpitaux des COREVIH IDF Nord et Ouest pour le recueil des données AES/EAV 2012. Résultats : 13 hôpitaux ont participé. 2 688 expositions à risque ont été recen- sées (EAV : 42 %, AES : 39 %, non précisé : 19 %). Un traitement (TPE) a été prescrit pour 9 % des AES (86/109) et 72 % des EAV (727/1007). 26 % des EAV sont suivis à M2 et 15 % à M3/M4. Seuls 6 SAU sont en mesure de renseigner le nombre d’expositions et 1 seul peut donner le % de TPE. Il n’est pas possible de connaitre leur devenir : 8/13 services référents peuvent fournir les détails concer- nant le suivi. Seul 1 hôpital a pu faire un travail précis sur le recrutement et le devenir des AES grâce à l’implication d’un TEC à temps plein 2 mois. Conclusion : La prise en charge des AES/EAV représente un volume d’acti- vité non négligeable. Les difficultés de recueil des données sont majeures faute de moyens (plusieurs points d’entrée, intervenants multiples, absence de traçabilité) rendant difficiles une évaluation de l’activité dans les établissements et une sur- veillance nationale. Proposer à certains COREVIH ou certains établissements volontaires d’engager une surveillance pourrait être une alternative à la sur- veillance nationale. P-03 L’auto-prélèvement à domicile : une stratégie de dépistage perfor- mante pour Chlamydia trachomatis D. Kersaudy-Rahib (1), L. Bluzat (1), C. Bébéar (2), B. de Barbeyrac (2), N. Lydie (1) (1) INPES, Saint-Denis, France, (2) Univ. Bordeaux, CNR des chlamy- diae, Bordeaux, France. Introduction – objectifs : Afin d’accroître le recours au dépistage de l’infec- tion à Chlamydia trachomatis, l’INPES a expérimenté, du 3 septembre au 14 octobre 2012, un dispositif internet proposant l’envoi d’un kit d’auto-prélève- ment à domicile. Matériels et méthodes : L’étude est un essai contrôlé randomisé comparant deux dispositifs d’incitation au dépistage. Dans le groupe contrôle, une informa- tion sur le dépistage était proposée avec un renvoi vers les structures tradition- nelles. Dans le groupe intervention, l’envoi d’un kit d’auto-prélèvement à domicile était proposé. Le recours au dépistage a été évalué via un questionnaire de suivi dans le groupe contrôle et via le retour des kits au CNR pour le bras intervention. Les analyses ont été réalisées sous stata 10 en intention de traiter. Résultats : 11 075 jeunes de 18-24 ans, sexuellement actifs et résidant en métropole ont été inclus. Les taux de dépistage sont de 8,6 % dans le bras contrôle et de 29,2 % dans le bras intervention. L’intervention accroit significativement le recours au dépistage (aRR = 3,4 ; IC[3,1-3,8]) dans tous les groupes de population, exceptés parmi les personnes nées au Maghreb (RR = 1,2 ; IC[0,3-4,3]). L’impact de l’intervention est plus marqué chez les hommes (aRR = 4,5 ; IC[3,8-5,5]) que chez les femmes (aRR = 3,0 ; IC [2,6-3,4]). Elle bénéficie plus particulièrement aux hommes qui n’ont jamais fait de test (aRR = 4,6 ; IC[3,8-5,7]) et à ceux qui n’ont pas eu de nouveau partenaire dans les trois mois (aRR = 6,0 ; IC[4,5-8,0]). Les femmes non testées au préalable sont également plus réceptives à l’interven- tion (aRR = 3,4 ; IC[2,9-3,9]), ainsi que les monopartenaires dans l’année (aRR = 3,5 ; IC[2,9-4,3]). Conclusion : L’envoi d’un kit d’auto-prélèvement à domicile est performant pour amener la population d’intérêt au dépistage ; il peut se concevoir comme un

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Page 1: P-01: Étude des freins et attentes concernant la prise en charge en ville des patients vivant avec le VIH : enquête auprès des patients, médecins spécialistes et généralistes

© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Médecine et maladies infectieuses 44 (2014) 82-86

15es Journées Nationales d’Infectiologie

Posters

P – Épidémiologie et santé publique

P-01

Étude des freins et attentes concernant la prise en charge en ville despatients vivant avec le VIH : enquête auprès des patients, médecinsspécialistes et généralistes.

P. Étienne (1), M. Fiandino (2), P.-M. Roger (2)(1) Institut médicalisé de Mar Vivo, La Seyne-sur-Mer, France, (2) Centrehospitalier universitaire de Nice, Nice, France.

Introduction – objectifs : L’infection par le VIH peut être associée à de mul-tiples comorbidités justifiant la recommandation de suivi partagé des PvVIH entreles MG et les médecins spécialisés hospitaliers (MSH). Cette politique de santépublique semble difficile à mettre en œuvre. Notre objectif était d’en connaître lesfreins en interrogeant les 3 parties concernées : PvVIH, MG et MSH.

Matériels et méthodes : Enquête par entretiens semi-dirigés menés durant6 mois en 2013 auprès de 30 PvVIH suivis dans 2 services hospitaliers, de 30 MGtirés au sort selon le nombre de PvVIH suivis, et de 16 MSH.

Résultats : Les PvVIH avaient un MG dans 97 % des cas, ce dernier étant leréférent auprès de la Sécurité Sociale. Les rôles attribués au MG par les PvVIHétaient la prise en charge des maladies bénignes (97 %) et les actes de prévention(67 %). Les PvVIH étaient 93 % à déclarer leur attachement à la consultation chezle MSH, plus qu’à celle chez leur MG (85 %). Les MG étaient 40 % à déclarer nepas souhaiter s’impliquer dans la prise en charge des PvVIH, n’étant pas sereindans leur suivi. Le niveau de sérénité mesuré par une échelle visuelle de 1 à 10étaient plus important pour les MG suivant plus de 5 PvVIH : 8 vs 4, p = 0,011.Parmi les MSH, 87 % se déclaraient prêts à une prise en charge partagée avec lesMG. Les MG pensaient nécessaire l’optimisation des moyens de communication,privilégiant l’association d’un courrier faisant suite à une synthèse annuelle, sousforme de check-list à mettre en œuvre (63 %), et de l’outil internet sécurisé Apy-cript® (43 %). Les MSH étaient favorables avant tout au dossier patient partagéinformatisé (44 %), citant alors le logiciel Nadis®. Les PvVIH restaient attachés aucourrier papier à 97 %.

Conclusion : Les MSH et MG souhaitaient travailler conjointement pourassurer le suivi des PvVIH. Le courrier issu d’une synthèse annuelle hospitalière,possible Programme Personnalisé de Soins délivré par le logiciel Nadis® paraissaitun élément central de cette politique de santé publique.

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Vers une amélioration du recueil des expositions accidentelles à risqueviral par les COREVIH ?

E. Rouveix (1), D. Marigot-Outtandy (1), G. Hamet (2), J. Gerbe (1),M. Chansombat (2), G. Pellissier (3), E. Bouvet (2)(1) CHU Ambroise Paré, COREVIH, Ile-de-France Ouest, Boulogne,France, (2) CHU Bichat-Claude Bernard, COREVIH, Ile-de-France Nord,Paris, France, (3) GERES, Paris, France.

Introduction – objectifs : Le dispositif hospitalier de prise en charge desexpositions accidentelles à risque viral professionnelles (AES) et sexuelles (EAV)est complexe. Si les C-CLIN assurent une surveillance nationale des AES, iln’existe aucune surveillance des EAV. Les rapports d’activité des COREVIHoffrent un relevé très partiel et hétérogène de cette activité.

Matériels et méthodes : L’objectif a été de tester la pertinence d’une grilletype de recueil des AES/EAV et d’identifier les difficultés de recueil.

Méthodes : la grille a été adressée en mai 2013 aux services référents VIH,SAU, CDAG/CIDDIST, UMJ et Espaces Santé au travail des hôpitaux desCOREVIH IDF Nord et Ouest pour le recueil des données AES/EAV 2012.

Résultats : 13 hôpitaux ont participé. 2 688 expositions à risque ont été recen-sées (EAV : 42 %, AES : 39 %, non précisé : 19 %). Un traitement (TPE) a étéprescrit pour 9 % des AES (86/109) et 72 % des EAV (727/1007). 26 % des EAVsont suivis à M2 et 15 % à M3/M4. Seuls 6 SAU sont en mesure de renseigner lenombre d’expositions et 1 seul peut donner le % de TPE. Il n’est pas possible deconnaitre leur devenir : 8/13 services référents peuvent fournir les détails concer-nant le suivi. Seul 1 hôpital a pu faire un travail précis sur le recrutement et ledevenir des AES grâce à l’implication d’un TEC à temps plein 2 mois.

Conclusion : La prise en charge des AES/EAV représente un volume d’acti-vité non négligeable. Les difficultés de recueil des données sont majeures faute demoyens (plusieurs points d’entrée, intervenants multiples, absence de traçabilité)rendant difficiles une évaluation de l’activité dans les établissements et une sur-veillance nationale. Proposer à certains COREVIH ou certains établissementsvolontaires d’engager une surveillance pourrait être une alternative à la sur-veillance nationale.

P-03L’auto-prélèvement à domicile : une stratégie de dépistage perfor-mante pour Chlamydia trachomatis

D. Kersaudy-Rahib (1), L. Bluzat (1), C. Bébéar (2), B. de Barbeyrac (2),N. Lydie (1)(1) INPES, Saint-Denis, France, (2) Univ. Bordeaux, CNR des chlamy-diae, Bordeaux, France.

Introduction – objectifs : Afin d’accroître le recours au dépistage de l’infec-tion à Chlamydia trachomatis, l’INPES a expérimenté, du 3 septembre au14 octobre 2012, un dispositif internet proposant l’envoi d’un kit d’auto-prélève-ment à domicile.

Matériels et méthodes : L’étude est un essai contrôlé randomisé comparantdeux dispositifs d’incitation au dépistage. Dans le groupe contrôle, une informa-tion sur le dépistage était proposée avec un renvoi vers les structures tradition-nelles. Dans le groupe intervention, l’envoi d’un kit d’auto-prélèvement à domicileétait proposé. Le recours au dépistage a été évalué via un questionnaire de suividans le groupe contrôle et via le retour des kits au CNR pour le bras intervention.Les analyses ont été réalisées sous stata 10 en intention de traiter.

Résultats : 11 075 jeunes de 18-24 ans, sexuellement actifs et résidant enmétropole ont été inclus. Les taux de dépistage sont de 8,6 % dans le bras contrôleet de 29,2 % dans le bras intervention. L’intervention accroit significativement lerecours au dépistage (aRR = 3,4 ; IC[3,1-3,8]) dans tous les groupes de population,exceptés parmi les personnes nées au Maghreb (RR = 1,2 ; IC[0,3-4,3]). L’impactde l’intervention est plus marqué chez les hommes (aRR = 4,5 ; IC[3,8-5,5]) quechez les femmes (aRR = 3,0 ; IC [2,6-3,4]). Elle bénéficie plus particulièrementaux hommes qui n’ont jamais fait de test (aRR = 4,6 ; IC[3,8-5,7]) et à ceux quin’ont pas eu de nouveau partenaire dans les trois mois (aRR = 6,0 ; IC[4,5-8,0]).Les femmes non testées au préalable sont également plus réceptives à l’interven-tion (aRR = 3,4 ; IC[2,9-3,9]), ainsi que les monopartenaires dans l’année(aRR = 3,5 ; IC[2,9-4,3]).

Conclusion : L’envoi d’un kit d’auto-prélèvement à domicile est performantpour amener la population d’intérêt au dépistage ; il peut se concevoir comme un