80
ouvrage édité par un collectif de centres socioculturels - Strasbourg - Illkirch ateliers d’écriture sous la direction de Pierre Zeidler, Laure Coulibaly et Christine Rakic & autres textes de près ou de loin, l’encre de l’exil... parfois j’entendais des oiseaux

Parfois j'entendais des oiseaux

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Cet ouvrage rassemble textes, poèmes et fictions ayant pour thème l’exil, issus des ateliers d’écriture des centres socio-culturels du Phare de l’Ill d’Illkirch-Graffenstaden et de Cronenbourg, ainsi que du lycée Marcel Rudloff de Strasbourg. Il présente aussi quelques textes issus de témoignages recueillis et retravaillés pendant la création du spectacle «Parfois, j’entendais des oiseaux», créé dans le cadre du Festival Strasbourg-Méditerranée 2011, et monté à partir de récits d’exils.

Citation preview

Page 1: Parfois j'entendais des oiseaux

ouvrage édité par un collectif de centres socioculturels - Strasbourg - Illkirch

ateliers d’écrituresous la direction de Pierre Zeidler,

Laure Coulibaly et Christine Rakic & autres textes

de près ou de loin,

l’encre de l’exil...

parfoisj’entendais des oiseaux

Page 2: Parfois j'entendais des oiseaux
Page 3: Parfois j'entendais des oiseaux

A t e l i e r s d ’ é c r i t u r e_ _ _ _ _ _ _ _ _ _sous la direction de

Pierre ZeidlerLaure CoulibalyChristine Rakic_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _& autres textes

parfoisj’entendais des oiseaux

ouvrage édité par un collectif

de centres socioculturels

dans le cadre du projet

“Récits d’exils, récifs d’exilés”.

Décembre 2011

Page 4: Parfois j'entendais des oiseaux

5

Page 5: Parfois j'entendais des oiseaux

5

Ici c’est le boss qui parle, écoute-moi bien et prends-en de la graine...

Le soleil se lève mais ne se retourne pas.

Vivement demain.

Cherche et tu trouveras, le destin te réserve quelque chose.

Quand je regarde le soleil, ça me fait un peu rire.

Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.

Cadavre exquis (atelier Lycée Marcel Rudloff, Strasbourg)

Page 6: Parfois j'entendais des oiseaux

7

Page 7: Parfois j'entendais des oiseaux

7

de près ou de loin,l’encre de l’exil

Page 8: Parfois j'entendais des oiseaux

9

Page 9: Parfois j'entendais des oiseaux

9

Le présent ouvrage rassemble un choix de textes, poèmes et fictions

issus des ateliers d’écriture des centres socio-culturels du Phare de l’Ill

d’Illkirch-Graffenstaden et de Cronenbourg, ainsi que du lycée Marcel

Rudloff de Strasbourg. Ils ont tous pour thème l’exil, cette contrainte

d’ordre économique et politique qui confronte l’individu et des familles

entières à un choix souvent douloureux : partir ou rester. Partir, vers

un avenir meilleur, mais rester envers et contre tout grâce au précieux

bagage de ce que l’on est et de ce que l’on gardera toujours au plus

profond de soi-même. Métamorphose de la formule « partir, c’est mourir

un peu » en « partir, c’est survivre un peu mieux ».

Et puis, l’écriture... musique de l’âme qui chez beaucoup a tant de mal

à surgir...

Le chemin est parfois long entre les joies, les peines et les regrets

jalousement scellés et la main, hésitante d’abord, puis déterminée à

s’armer d’un stylo...

Ecrire, c’est détruire une prison, forger une armure, s’affirmer sans

blesser, tisser un lien, ouvrir une brèche dans le silence, chercher un

ciel derrière les nuages... voilà ce que les présents écrits révèlent, en

force ou en fragilité.

Pierre Zeidler, novembre 2011.

Page 10: Parfois j'entendais des oiseaux

11

Page 11: Parfois j'entendais des oiseaux

11

récits d’exils

Page 12: Parfois j'entendais des oiseaux

12 13

Dans la vie de chaque personne, il y a des moments où elle se sent

isolée comme si elle était en exil. Il n’est pas obligatoire qu’elle se

trouve dans un autre pays en ayant quitté sa patrie. La tristesse et la

joie accompagnent l’homme pendant toute sa vie. Ce sont donc des

compagnons inséparables.

L’exil « mental » est l’un des plus pénibles parce qu’en l’éprouvant on ne

trouve souvent aucune solution. On est pris dans ses émotions comme

dans un piège.

J’aime écrire. D’habitude, je m’occupe rarement de cela mais lorsque

je me mets à écrire je le fais avec plaisir. Quand j’habitais en Russie,

j’écrivais de temps en temps de petits poèmes et mes pensées dont

une partie dans mon journal. C’étaient de petites notes sur différentes

étapes de ma vie généralement tristes. Je crois que je les écrivais pour

ne pas les garder en moi, pour partager, soulager ma tristesse. Quand

on écrit, on a souvent l’impression que tout commence à aller mieux.

Je ne sais pas pourquoi, mais quand tout allait bien je n’avais ni le

temps ni même l’envie d’écrire.

Page 13: Parfois j'entendais des oiseaux

12 13

Pourquoi écrire ? En fait, il y a plusieurs raisons : partager l’expérience

de la vie, du travail avec d’autres personnes, pour contribuer à leur

savoir et analyser, pour favoriser la créativité. J’aime extraire des

citations et des aphorismes intéressants, je les trouve utiles. Savoir

les comprendre et les utiliser est une des étapes de la maîtrise d’une

langue.

Lorsque j’écris des poèmes, ça me fait plaisir de chercher la rime.

Cela ressemble un peu à un jeu de logique où il faut trouver un mot

qui d’une part correspondrait au sens et d’autre part respecterait la

structure du texte. Je crois que les livres jouent un grand rôle dans la

vie des humains.

Elena

Page 14: Parfois j'entendais des oiseaux

14 15

Page 15: Parfois j'entendais des oiseaux

14 15

Page 16: Parfois j'entendais des oiseaux

16 17

J’écris parce que je peux exprimer ma pensée, tout ce à quoi je pense,

tout ce qui se passe autour de moi, tout ce qui arrive dans la vie, c’est

déjà une histoire. Lorsque j’écris, j’exprime ma pensée ou le chagrin de

ma vie.

Nos écrivains, par exemple Sergueï Essenine, ont écrit des poèmes

qui traversent les générations. Notre poétesse Raïssa Akhmatova a

exprimé tous ses sentiments, le chagrin, la joie, tout le mal et tout le

bien. Je crois que si les gens n’écrivaient pas, l’histoire n’existerait pas.

Les écrivains de toutes les nations nous ont laissé l’histoire de leur

peuple. C’est pourquoi je pense qu’ils font l’histoire. Le plus important,

c’est qu’ils nous laissent des chansons, de poèmes, etc...

Aciet

Page 17: Parfois j'entendais des oiseaux

16 17

Page 18: Parfois j'entendais des oiseaux

18 19

I shed big tears

I feel bad

I am ill I feel sick

I am afraid

I get up at night every day

and remember my life and my children

in Soudan

and I cry

I feel sad

after

when I get up in the morning

I go to school and sometime

when I go to work

I feel better

Ihsan Mahmoud Mustafa

Page 19: Parfois j'entendais des oiseaux

18 19

Page 20: Parfois j'entendais des oiseaux

20 21

Quand la guerre a commencé, l’usine textile où travaille Emile a fermé.

Pour toute sa famille il est difficile de vivre sans argent.

Dans son pays, rien d’utile... Il a préféré l’exil. Il a quitté son île pour

aller dans une autre ville, pour trouver une autre usine. Il a perdu ses

racines et recommence sa vie comme immigré dans une autre ville.

Pour apprendre le français et être utile, il va au Phare de l’Ill.

Anonyme

Six heures du matin, on toque à ma porte. J’entends : «police, ouvrez !»

Je me précipite à ma fenêtre et je vois que le bâtiment est encerclé.

Je réveille ma colocatrice et lui demande ce qui se passe.

Anonyme

Page 21: Parfois j'entendais des oiseaux

20 21

J’aime beaucoup l’écriture, c’est vraiment un moyen explicite de se

décrire, proposer son style, se faire découvrir, cultiver sa personne

ou le lecteur, transmettre son vécu sur cette feuille et le partager de

mémoire en mémoire, poser son stylo... Réfléchir, c’est poser son

cerveau ou prendre une pause, l’encre qui coule, l’encre de la vie,

raconter un personnage réel ou irréel...

Nabil

Hier soir j’ai vu un petit Maghrébin d’une dizaine d’années qui marchait

seul dans la rue.

Je suis allé le voir afin de savoir ce qu’il faisait dehors à cette heure.

Il m’a répondu avec un fort accent d’Afrique noire : « J’mi soui perdu

missieu ! »

Il me dit qu’il s’appelait Mohamed Gauthier et qu’il était venu d’Algérie

dans le coffre d’un scooter.

Je l’emmenai manger un Döner et l’accompagnai au commissariat.

Allou Farouk

Page 22: Parfois j'entendais des oiseaux

22 23

Dreamtown pourrait être une ville de rêve, elle ne connaît pas de

soldats. Les gens sont cultivés et connaissent bien la vie. Le contact et

l’entr’aide sont les lois dominantes. Plus de guerre, plus de sang. Plus

besoin de résistance, même les militants ont droit à leur pays.

Anonyme

Un héros est tout simplement un homme de bonne foi qui veut sauver

des personnes en difficulté et non pas un personnage fantasque qui a

été créé.

Un faux héros est un imposteur qui veut se faire aimer sans aimer les

autres.

Joseph Schoenfelder

Page 23: Parfois j'entendais des oiseaux

22 23

Je sais bien défendre mon identité dans les situations désagréables. Je

suis une femme, je me défends contre les machistes, je n’accepte pas

d’être inférieure aux autres.

Je suis Marocaine, je défends ma nationalité, où que j’aille je reste

toujours Marocaine avec un passeport vert, parce que j’aime mon pays

même s’il ne m’a pas donné les meilleures conditions de vie.

Mon identité, c’est moi, c’est mon existence dans la société et dans

le monde. Je suis fière de mon nom et de mon prénom et de ma

nationalité.

L’exil, c’est choisir de partir d’un pays pour des raisons économiques et

politiques. L’exil, c’est quitter quelque chose.

Erreboukh Zoulikha

Page 24: Parfois j'entendais des oiseaux

24 25

loin de moi, si près de mon coeur

je rêve de ton image

c’est mon plus beau souvenir

il s’efface très lentement

je t’aimerai toujours

je t’aimerai toujours

jusqu’à mon voyage sans retour

Somdeth Luangpraseuth : « à mon pays »

Page 25: Parfois j'entendais des oiseaux

24 25

Vingt ans que la guerre est finie maintenant, Xamar (Mogadiscio) est

ma ville d’origine. En effet, j’y suis né il y a de cela quarante ans, en

1991. A l’époque, l’anarchie et la guerre civile sévissaient, et c’est pour

cette raison que j’ai dû la quitter sept ans plus tard en me promettant

d’y retourner un jour et d’en faire mon Eldorado.

En 2016, tout tombe à pic, j’ai mon diplôme d’architecte en poche et

un nouveau président vient d’être élu en Somalie étant donné que la

guerre a pris fin un an plus tôt, je pouvais donc y retourner et faire de

Xamar la ville de mes rêves.

Tout était à construire, 25 ans de guerre civile avaient mis la ville à plat.

Je me suis imaginé des tas de choses, et Xamar possède aujourd’hui la

plus grande station balnéaire de l’océan indien.

Je suis là, perché sur la terrasse de l’un des plus grands hôtels qui

longent la côte, fumant un cigare en sirotant un scotch...

Hirsi Ugaas Kaalid

Page 26: Parfois j'entendais des oiseaux

26 27

Autrefois, je vivais en Afrique avec mes parents où j’ai passé de

merveilleux moments dans mon enfance. Malheureusement, le destin

en a décidé autrement quant à mon bonheur en Guinée. La vie, les

études, tout est tombé à l’eau, pour certains, ce fut le carnage total

dans leur vie et leur famille, et tout cela pour prendre le pouvoir...

Après quelques mois, mes parents ont décidé de remédier à la situation

en allant rejoindre la famille en France.

J’ai fait mes études à Strasbourg, une grande ville que j’avais déjà

contemplée dans mon plus jeune âge avec mes parents.

A présent, je fais tout pour réussir dans ma vie en essayant d’oublier ce

qui s’est passé dans mon pays et que je n’aimerais plus revivre.

Oun tö nia fé ka don

France conon na duniö

wodi tim bolo et inti céla tola Conakry conon

nia fé ina démin

parce que ni a fé ka barha toubabou dou

I tö di na duniö ?

I di céla moun quela oun na ?

Joseph Schoenfelder

Page 27: Parfois j'entendais des oiseaux

26 27

Was wollen sie ?

j’ai besoin d’un endroit où dormir ce soir, voulez-vous bien m’héberger

pour une nuit ?

Aber ich muss meine Frau fragen, sie kommt gleich...

Einverstanden, prenez tout votre temps...

Zuerst möchte ich wissen wer sie sind, wie alt sie sind, von wo kommen sie ?

Und warum sind sie hier ?

Toc toc toc...

Bonjour, excusez-moi de vous déranger...

Kimsin ?

Heu, je cherche un endroit pour la nuit...

Kimsin lansen ?

Oh... do you speak english ?

Si tu sais parler, t’as tout gagné...

Deyelin

Page 28: Parfois j'entendais des oiseaux

28 29

De mon enfance, je me souviens de soirées qui se passaient avec les

adultes, des voisins ou des proches. Pendant ces soirées, ils parlaient

entre eux, et presque chaque histoire qu’ils racontaient avait pour

thème la déportation, ce qui s’était passé au Kazakhstan sur une

période de treize ans.

CE N’ETAIENT PAS DES HISTOIRES AMUSANTES !

Pour nous les enfants, c’était ennuyeux. Pour nous, c’étaient des

histoires étranges, quelque chose d’un autre pays, d’un autre monde,

d’une autre planète, peut-être parce que notre vie était différente - une

vie calme - sans guerres, sans problèmes, jusqu’aux évènements que

l’on connaît...

Saidhusain Selimsultanov

Page 29: Parfois j'entendais des oiseaux

28 29

J’ai un prénom hors du commun.

Chaque fois que je parle, les autres ont souvent du mal à me croire,

d’ailleurs quand je leur raconte mes histoires, ils ont tendance à me

donner de petits coups ou faire des têtes significatives.

Je me vante souvent.

J’ai tendance à beaucoup me justifer, à parler pour rien et j’imagine

toujours la situation la moins probable, je suis délégué et l’on se moque

souvent de moi.

On m’appelle Béhéhéhéhé....

Deyelin

Page 30: Parfois j'entendais des oiseaux

30 31

donnez-moi la main, approchez,

laissez-moi vous emmener loin où il n’y a

ni guerre ni malheur, venez sans peur, restez unis,

terre de paix, rire et oublier, vivre la vie

donnez-moi la main, serrez-moi la main sans peur

ne demandez pas de où à où

vivre la vie ensemble toujours unis

toujours ensemble pour vivre la vie

donnez-moi la main et venez vivre la vie

restons unis, la vie est belle il faut la vivre

la vie est courte la vie est belle

donnez-moi la main, riez et oubliez

Erreboukh Zoulikha

Page 31: Parfois j'entendais des oiseaux

30 31

Page 32: Parfois j'entendais des oiseaux

32 33

Page 33: Parfois j'entendais des oiseaux

32 33

Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours rêvé d’aller à Bora-Bora. L’idée

m’est venue en écoutant une musique, et curieux comme je suis, j’ai

entrepris quelques recherches sur cette destination.

A première vue, ce fut le coup de coeur, et de fil en aiguille, de diplôme

en CDI, j’ai économisé pour m’offrir ce luxe.

Quinze ans plus tard, me voici valise à la main, les fesses posées dans

l’aéroport de Francfort...

Je me souviens encore de la première fois où mes pieds ont touché

cette terre qui m’a tant fait rêver depuis tant d’années. A ma grande

surprise, ce fut l’effet contraire qui se produisit sans raison vraiment

cohérente. Les paysages étaient magnifiques, les habitants chaleureux,

mais au fond de moi il me manquait quelque chose de beaucoup plus

fort.

Je suis rentré la mort dans l’âme, mais au moins j’étais chez moi...

Mourad

Page 34: Parfois j'entendais des oiseaux

34 35

Les personnes n’ayant pas d’esprit critique, la guerre, le terrorisme,

le langage ordurier, l’insolence, l’incompréhension, la destruction, le

métal qui ne signifie rien, le sexisme, le droit donné à un seul homme,

juger ou bien saigner, la vie ou la mort...

Sous-merde...

Ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire le beau...

Nabil

Page 35: Parfois j'entendais des oiseaux

34 35

ses cheveux étaient

comme si

toutes les routes, toutes les rues,

toutes les ruelles étaient rassemblées

son corps et son visage étaient

comme si

toutes les merveilles du monde

étaient rassemblées,

son parfum

était celui

de toutes les fleurs du monde

la ville de mes rêves serait

d’être dans ses bras toute ma vie

Mahmut

Page 36: Parfois j'entendais des oiseaux

36 37

ville idéale

qui en son sein héberge

une colombe

ville fleurie

pourquoi pas ?

attachement au lieu

jamais encore connu

terre qui aurait été sainte

habitée par l’esprit littéraire

une ville au parfum de paradis

à l’architecture

d’une ère nouvelle

entre futur et moyen-âge

Nabil

Page 37: Parfois j'entendais des oiseaux

36 37

Page 38: Parfois j'entendais des oiseaux

38 39

Page 39: Parfois j'entendais des oiseaux

38 39

Graffiti :

Sale Arabe, retourne dans ton pays, les Arabes sont des voleurs, casse-toi

tu pues !

Je vole au vent !

Bahloul Amar

Mon rêve n’est pas tellement d’être plein aux as, mais d’avoir un jour

la paix de l’esprit.

Hirsi Ugaas kaalid

Page 40: Parfois j'entendais des oiseaux

40 41

Dubai, cette ville me faisait rêver étant petit. Chaque fois que

j’entendais ce nom s’introduire dans mon oreille, il restait gravé dans

ma mémoire.

Des années de réflexion pour savoir comment y aller un jour... Une idée

m’est venue en regardant la télévision : le gagnant d’un jeu pouvait y

aller et profiter de sept jours avec cinq personnes. J’ai appelé et une

femme m’a répondu :

« Vous avez gagné, félicitations ! »

Une fois arrivé, tout ressemblait à ce que j’avais imaginé avec des

gratte-ciel merveilleux, des restaurants à vous couper le souffle, bref,

un rêve devenu réalité après un simple coup de fil !...

Ceci est une histoire fausse, ne m’en veuillez pas trop...

H...

Page 41: Parfois j'entendais des oiseaux

40 41

ville où tout est abondance

où chacun a son pain

ville où chacun dispose de ressources

et partage avec ses voisins

ville où l’on dispose d’un toit

où personne n’a froid

ville où l’on se réjouit de trèves

qui appellent mes rêves

Meliani Zakaria

Page 42: Parfois j'entendais des oiseaux

42 43

Un jour bizarre, huit heures du matin, étourdi, courbaturé, je ne sais

plus où je suis, en cet instant je me pose la question :

« qu’est-ce que je fais là ? »

Le téléphone sonne, message vocal, je me lève du lit et l’écoute : voix

inconnue, langue inconnue, va savoir...

Peut-être une nouvelle race terrienne...

C’est drôle, j’ai rêvé que j’étais en train de parler avec une étrangère,

mais je ne me souviens pas du reste...

Soudain, je me rends compte que je ne suis plus comme avant...un

nouveau début pour tout recommencer ?

Joseph Schoenfelder

Page 43: Parfois j'entendais des oiseaux

42 43

Il ne reste plus beaucoup de temps, il me faut me dépêcher sinon je vais

louper le vol...

Personne en salle d’attente. L’avion n’est pas encore parti. Je me présente

à l’embarquement, le douanier est très grand et se tient bien droit. Il

est métissé, il doit venir d’une île quelconque. Plus je me rapproche du

lui, plus il a l’air de vieillir. A présent, il doit avoir soixante-dix ans. Je

lui demande si c’est bien le bon vol, et il me répond :

« Nouembou, Homoblocus, badaver karpétéouss ! »

Je me sens étranger.

Lui ou moi ?

Je n’en sais rien...

Nabil

Page 44: Parfois j'entendais des oiseaux

44 45

Comme chaque année, j’ai pris l’avion pour me rendre en Algérie pour

les vacances d’été. La première heure de vol se passa très bien jusqu’à ce

que l’appareil fasse un bruit bizarre qui nous obligea à atterrir sur une

île de la Méditerranée dont j’ignorais l’existence. Nous avons atterri

sur la piste de Chmagaluss... L’hôtesse nous a annoncé qu’il n’y aurait

plus de vol pour l’Algérie jusqu’au lendemain.

En me promenant dans l’aérogare, un douanier m’a interpellé :

« Badavu repsal kakacusta ! »

Etonné de cette langue ridicule, j’ai éclaté de rire, alors le douanier m’a

plaqué au sol en criant :

« Homoblocus karpatéouss chmaké ! »

Ne comprernant pas ce qui se passait, je me suis mis à pleurer et j’ai

appelé une vieille dame à l’aide qui m’a répondu :

« Ngembou Gibolle repsal ! »

J’ai cru être devenu fou. Une hôtesse de l’air m’expliqua que c’était la

langue du pays.

Allou Farouk

Page 45: Parfois j'entendais des oiseaux

44 45

Nous étions comme des frères, soudés depuis le bac à sable et tu as osé

tout gâcher. En grandissant, l’argent t’a bercé, fini par te détruire sans

que tu ne t’en rendes compte.

Souviens-toi de l’époque où j’étais dans le besoin, mon père malade,

contraint de me lever à quatre heures tous les matins pour alimenter les

misérables chances de voir mon père s’en sortir pendant que monsieur

fréquentait les endroits chics de la capitale !

Je ne te fais aucun reproche, je dis simplement que durant ces

nombreuses années, j’étais seul et je me suis débrouillé seul. Mais

maintenant que ce monde de strass et de paillettes t’a laissé de côté, je

réalise à quel point je ne suis pas comme toi et que même avec « mon

salaire de misère » comme tu disais si bien, je ferai mon possible pour

t’éviter la rue. En dehors de cela, je ne veux plus entendre parler de toi.

Sache que tu as de la chance.

Amar

Page 46: Parfois j'entendais des oiseaux

46 47

Page 47: Parfois j'entendais des oiseaux

46 47

Page 48: Parfois j'entendais des oiseaux

49

Page 49: Parfois j'entendais des oiseaux

49

Premier conseil des ministres de la République Indépendante

du Kibitztan

Page 50: Parfois j'entendais des oiseaux

51

Page 51: Parfois j'entendais des oiseaux

51

En 2030, le nouvel ordre mondial anti-communiste et hyperconsumériste

s’est mis en place. Le but était non seulement d’instaurer un nouveau

mode de fonctionnement, mais également d’uniformiser l’individu. Malgré

l’adhésion du plus grand nombre, je n’étais pas de la partie en raison de mes

principes et de mes convictions. Comment admettre que l’homme nouveau

soit travailleur, dévoué, patriote dans un système qui le manipule au profit

de l’ ultra-capitalisme ? Que faire alors ? Plutôt que de vivre dans une société

qui crachait sur les droits de l’homme, j’ai pris le maquis.

A présent, me voici président auto-proclamé, légitimisé et blanchi du

Kibitztan. J’attends de votre part un ensemble de propositions allant dans

mon sens afin qu’une nouvelle constitution voie le jour, basée sur l’égalité

des hommes et des femmes afin que règnent la liberté et la fraternité et le

respect des valeurs universelles.

J’attends par ailleurs une garde rapprochée de la part du ministre de

l’intérieur, un renforcement de la sécurisation des banques, ainsi que des

taxes sur les biens immobiliers de la part du ministre des finances.

Messieurs les ministres, j’attends vos propositions avec impatience.

Président Kaalid

Page 52: Parfois j'entendais des oiseaux

52 53

En tant que premier ministre, je suis chargé de m’occuper de l’ensemble

du gouvernement afin que tout se déroule pour le mieux. J’exige que

les ministres soient stricts sur des objectifs tels que la sécurité et les

forces de l’ordre. Bien évidement, les finances doivent être bien gérées,

les droits de l’homme respectés au même titre que la loi. Chaque citoyen

doit être bien traité dans les meilleures conditions.

La défense est nécessaire, les armées de terre, air, mer doivent être au

plus haut niveau pour assurer la sécurité de notre pays. La justice doit

être appliquée selon les lois. Une politique étrangère est nécessaire

afin d’entretenir de bonnes relations avec le monde et faire valoir nos

biens.

Le premier ministre Schoenfelder

Page 53: Parfois j'entendais des oiseaux

52 53

Article ILe ministre des finances faisant autorité dans l’état du Kibitztan

décrète le Kibi monnaie nationale. La valeur du Kibi est supérieure à

l’Euro.

Article IILes impôts seront perçus chaque année. Chaque citoyen sera tenu de

payer. Dans le cas contraire, le ministre se déplacera afin d’examiner la

situation financière du contribuable.

Article IIIChaque citoyen possédant des biens immobiliers sera tenu de verser

des taxes mensuelles. Dans le cas contraire, il se verra dans l’obligation

de renoncer à ses biens.

Le ministre des finances Zakari

Page 54: Parfois j'entendais des oiseaux

54 55

Chers compatriotes, en tant que ministre de l’intérieur, je suis chargé

de votre sécurité ainsi que de celle de notre président.

Afin que notre pays vive sereinement et en toute confiance, je vous

demande d’accepter mes propositions et d’assigner des patrouilles

dans les banques et dans la rue avec l’accord du ministre des droits de

l’homme en sollicitant tout particulièrement le ministre des finances.

Le ministre de l’intérieur Volkan

Page 55: Parfois j'entendais des oiseaux

54 55

Notre nouveau pays veut dominer le monde, et pour cela, il lui faut

une armée puissante. Notre but n’est pas de tuer, mais de neutraliser

l’ennemi. Les Américains veulent nous mettre à plat avec leurs bombes

nucléaires, mais ce sera nous qui les dévorerons avec notre nouvelle

bombe neutralisante. Cette bombe contient un gaz qui transforme les

gens en Kibitzes.

Le ministre de la défense Mourad

Page 56: Parfois j'entendais des oiseaux

56 57

Merci de m’avoir choisi comme ministre des affaires étrangères. Il s’agit

d’entretenir de bonnes relations avec les pays voisins comme le prévoit

l’article 5- L 1000 du code des relations extérieures 5ème alinéa de la

page 10.

Par ailleurs, je suggère d’importer par voie des airs ou des mers de

jolies femmes de l’est ainsi que des plantes d’Afghanistan, du Maroc et

de Cuba.

Le ministre des affaires étrangères Méliani

Page 57: Parfois j'entendais des oiseaux

56 57

La santé de nos concitoyens est en danger. Commençons par la

pollution. Je voudrai mettre en place des mesures qui limiteront le

taux d’émission de CO2.

Venons-en à nos malheureux citoyens obèses : j’exige que dans

chaque ville, une salle de sport bien équipée soit construite. Je tiens

également à éradiquer le sida, pour cela, une partie des finances devra

être consacrée à la recherche. En cas de refus, sachez que je n’en ai rien

à foutre de votre avis !

J’exige également que chaque citoyen consomme cinq légumes par jour

sous peine d’une amende de 45 Kibitz. Je ne peux accepter que nous

soyions dans la moyenne des taux de mortalité, nos séniors se doivent

de vivre jusqu’à 90 ans minimum !

Les médicaments et les soins médicaux seront gratuits, les handicapés

seront traités dans des centres adaptés. Bien entendu, les recherches

médicales nécessiteront des cobayes, et pour cela, nous solliciterons

nos prisonniers.

Le ministre de la santé Lionel

Page 58: Parfois j'entendais des oiseaux

58 59

Bonjour monsieur le président du Kibitztan, permettez-moi de vous

présenter mon programme en ce qui concerne l’agriculture. Je propose

de supprimer l’élevage du porc et de le délocaliser en Somalie en manque

de nourriture. Je suggère également la culture intensive du cannabis

afin de booster l’économie et pour se sentir bien.

Le ministre de l’agriculture Farouk

Page 59: Parfois j'entendais des oiseaux

58 59

Confiant, je le suis. La confiance règnera dans ce nouveau pays où nous

serons respectés. Nous vivons dans un environnement social où la

confiance est négligée. Reprenez-moi si je me trompe, mais les Kibitzes

de ce monde ont tendance à répéter l’expression « on n’est jamais mieux

servi que par soi-même ».

Si nous voulons une société confiante, mettons les points sur les «i».

Le ministre de la confiance Lyes

Page 60: Parfois j'entendais des oiseaux

60 61

Les enfants doivent être polis, sympa, respectueux et travailleurs.

A quatre ans, ils doivent savoir lire et écrire.

A sept ans, ils doivent savoir utiliser un ordinateur.

Au collège, ils doivent tous avoir minimum onze de moyenne.

Au lycée, ils doivent tous réussir leur bac.

Ils doivent aller à la fac et être de bons étudiants.

Lors de leur réussite, je leur remettrai personnellement leur diplôme.

Le ministre de l’éducation Mustafa

Page 61: Parfois j'entendais des oiseaux

60 61

Un faux héros est quelqu’un qui veut jouer au héros mais qui au lieu de

sauver les autres se fait défoncer la gueule.

Je suis chargé de l’injustice dans notre nouveau pays, le Kibitztan. Mon

but est d’imposer la non-discrimination, le respect des lois, déjouer le

terrorisme et le trafic de drogue, donner une image positive de notre

nation et montrer à la population ce qu’il ne faut pas faire et ce qui est

injuste. Nous sommes tous égaux, noirs comme blancs.

Le ministre de l’injustice Volkan II

Page 62: Parfois j'entendais des oiseaux

62 63

Je propose un sport nouveau appelé le lancer de nains. J’en appelle donc

au ministre des finances pour en acheter et en importer. Ce nouveau

sport consiste à prendre un nain par les pieds et à le lancer sur une

pyramide de nains. Le gagnant sera celui qui aura fait tomber le plus

de nains. Les nains tombés iront à l’abattoir. Ce sport sera national, au

même titre que la corrida en Espagne.

Le ministre des sports Mahmut

(Proposition rejetée par le président en raison de son incompatibilité avec les droits de l’homme)

Page 63: Parfois j'entendais des oiseaux

62 63

Page 64: Parfois j'entendais des oiseaux

65

Page 65: Parfois j'entendais des oiseaux

65

récifs d’exilés

Page 66: Parfois j'entendais des oiseaux

66 67

Un joli Pays

Ce serait un joli pays comme le Maroc, la Tunisie,

l’Italie, les îles Canaries,

Un pays où le soleil brille dans le ciel et dans nos vies.

Tout serait vert même en hiver,

Il ferait chaud, il ferait doux,

Et parfois quand même de la neige

Pour que les enfants fassent un peu les fous...

Et on entendrait les cui-cui des tourterelles, des canaris

Même les pimpons imiteront le chant des pinsons,

Ce pays serait douillet comme un nid,

Page 67: Parfois j'entendais des oiseaux

66 67

Comme une maison avec une terrasse

Où on mangerait des fruits, des glaces,

Des olives, des pêches, des oranges,

Tout le monde serait gentil, poli, souriant, comme des anges.

Il n’y aurait pas de corruption,

Pas de méchants et que des bons,

Des gentils hommes politiques pétris d’abnégation.

Ce serait un pays de rêve, un pays idéal,

Comme une pub pour un voyage, comme une carte postale,

Et les gens souriraient,

Et leurs dents trop blanches ne diraient que des trucs gentils

Ce serait un joli pays.

Témoignage

(réécrit en chanson par Lionel Grob)

Page 68: Parfois j'entendais des oiseaux

68 69

J’habitais un quartier du centre ville. Maintenant c’est devenu trop

cher, trop bobo. Alors je suis venue habiter ici. Ma rue porte le nom

d’un peintre de la Renaissance.

Il faut se méfier des rues aux noms d’écrivains, de peintres... Souvent,

ça sent le bloc de béton, ça sent le vide-ordures et la boite aux lettres

éventrée.

Les péripéties de la vie m’ont poussées en périphérie de la ville. C’est

comme si on me foutait dehors. La ville m’a dégurgité. À force je vais

me retrouver carrément dans la forêt. De ma fenêtre, je vois la forêt et

les blocs. Je suis à la lisière.

Moi je suis arrivée là.

Mais d’autres échouent ailleurs.

Page 69: Parfois j'entendais des oiseaux

68 69

Quand je rentre, je les vois les mecs qui font la manche au feu, ils ont

leurs tentes sur les bas-côtés de l’autoroute. Il y a des mini-bidonvilles

dans la capitale européenne ! Des bidonvillages ! Ces mecs tendent leur

bout de carton aux bagnoles. Dans les bagnoles, il y a le chauffage et

Europe 1 qui beugle.

Ils ont été dégurgités de la société. Vomis. Bannis. Honnis.

Je crois que je vais partir.

Apparemment, la ville veut pas de moi.

Témoignage

(réécrit par Lionel Grob)

Page 70: Parfois j'entendais des oiseaux

70 71

De Bône à Constantine et aussi Oran

D’une grande maison à l’hiver glacial

Je mettais mes gants pour remplir le poêle à mazout

et j’ai laissé mon grand-père au pays

Sans qu’on me demande mon avis

la souffrance, elle s’arrange avec nous, à force

une vie meilleure au bout mais sur le chemin on est déposé comme un

paquet

A l’origine on n’était pas là pour rester

A l’origine on était tous ensemble

C’est à ce moment-là qu’on devient nostalgique

On regrette

On prend tout en photo pour tout garder dans la tête

Quand on rentre au pays on passe par 4 pays différents

Trente ans d’aller-retours

Page 71: Parfois j'entendais des oiseaux

70 71

Quand on passe par la Suisse, on met 3 jours parce qu’on attend le

bateau en Grèce,

quand on passe par la Yougoslavie, on met moins de temps parce que

les routes sont plus tranquilles

Mais c’est moins dangereux de passer par la Grèce parce qu’il y a les

rambardes de sécurité

On veut tous être quelque part et pourtant quand on y est, on ne rêve

que d’en partir

Je suis français mais je montre mes papiers

On me dit toujours il faut s’intégrer, s’assimiler

mais partout c’est la même terre...

Témoignage

(réécrit par Marie Dufaud)

Page 72: Parfois j'entendais des oiseaux

72 73

ici on n’aime guère le genre hybride,

on aime le genre fixé à une idée, à un seul dieu, un seul village,

mais moi c’est ce que j’aime le plus le genre hybride,

dans la littérature, ni tout à fait récit, ni tout à fait poésie,

ni tout à fait blanc ni tout à fait noir,

ni tout à fait journal ni tout à fait roman,

un genre métissé comme moi

mes parents m’ont élevé sans le vouloir

avec leurs mots, leur mémoire, leurs difficultés

à s’adapter à un étrange pays, c’est donc ça :

j’ai un sentiment d’exil sans pour autant être exilé,

je ne suis jamais allé dans le pays de mes origines,

celui de mes parents

la seule réalité de cet exil est celle

d’un exil hérité, je sais que je ne me sentirais

ailleurs jamais aussi bien qu’en France et qu’en France,

je rêve d’un autre pays, le mien, le nôtre,

je vis avec un arrière-pays dans ma tête, je suis ex-quelqu’un,

venu d’ailleurs et plus accordé à une terre,

je suis une façon d’être ici et ailleurs, je suis toujours d’origine,

Page 73: Parfois j'entendais des oiseaux

72 73

condamné à être d’origine, et cela doit me rappeler

un confort toujours menacé, chômeur, handicapé, opprimé,

opposant, il ne fait pas partie de la communauté

des hommes tant qu’il ne fait pas partie d’une communauté,

être exilé c’est un acte qui n’en finit pas, c’est être en

suspens entre deux mondes, un monde qui a été

familier et un monde qui devient familier, une langue

perdue qui remonte parfois à la surface en morceaux

et moi aussi en morceaux, une langue à venir qui

balbutie et crache et vomit, je cherche encore et toujours

à recoller les morceaux, là où je suis je ne suis jamais vraiment,

là où j’étais je suis encore, entre le natal et le fatal,

comme un poète exilé dans la langue, l’exil est dans

cette perte, entre la langue et l’indicible, et dans cette perte,

la poésie

la langue est ce chemin, je suis en exil, je suis en chemin, je suis donc sur

un chemin et il y en a mille possibles, je peux choisir, je peux écrire, je

suis en voyage, je peux planter d’autres arbres ailleurs, écouter d’autres

oiseaux ailleurs

Témoignage

(réécrit par Marie Dufaud)

Page 74: Parfois j'entendais des oiseaux

75

Page 75: Parfois j'entendais des oiseaux

75

Page 76: Parfois j'entendais des oiseaux

77

Page 77: Parfois j'entendais des oiseaux

77

Page 78: Parfois j'entendais des oiseaux

79

Page 79: Parfois j'entendais des oiseaux

79

projet “Récits d’exils, récifs d’exilés”

soutenu par

la Ville de Strasbourg

la DRAC Alsace

L’association Strasbourg-Mediterranée

***

Composition : Lionel Grob

Image de couverture : Julia Starr / Lionel Grob

© Décembre 2011

Page 80: Parfois j'entendais des oiseaux

Centre Social et CulturelCamille Claus - Koenigshoffen

Centre Social et Culturel de l’ElsauPhare de l’Ill - Illkirch

Centre Social et Culturel Victor Schoelcher - Cronenbourg

Centre Socioculturel de le Montagne Verte

CARDEKCentre Social et Culturel

le Galet - Hautepierreavec la participation du

Lycée Marcel Rudloff - Strasbourg

«On veut tous être quelque part et pourtant quand on y est, on ne rêve que d’en partir...»

Cet ouvrage rassemble textes, poèmes et fictions ayant pour thème l’exil, issus des ateliers d’écriture des centres socio-culturels du Phare de l’Ill d’Illkirch-Graffenstaden et de Cronenbourg, ainsi que du lycée Marcel Rudloff de Strasbourg. Il présente aussi quelques textes issus de témoignages recueillis et retravaillés pendant la création du spectacle «Parfois, j’entendais des oiseaux», créé dans le cadre du Festival Strasbourg-Méditerranée 2011, et monté à partir de récits d’exils.

«(...) je suis toujours d’origine, condamné à être d’origine (...)»

Projet ‘‘Récits d’exils - récifs d’exilés’’décembre 2011