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Linvosges fête ses 90 ans

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6 Vosges/Economie

lundi 25 mars 2013 La Liberté de l’Est ­ L’Est Républicain

GÉRARDMER

Le parcours de Linvosgesne s’apparente pas à unlong fleuve tranquille.

Seule constante : le siègesocia l n ’a jamais qui t téGérardmer même s’il a occupéplusieurs adresses dans laperle des Vosges. C’est­à­diredepuis que Charles Prudent aeu l’idée géniale d’implanterune maison de vente au détail.C’était en 1923 !

Quatre­vingt­dix ans plustard, Linvosges est toujours là.Et bien là. En l’espace d’unsiècle ou pas loin, Linvosges asubi d’importantes mutations.Mais a toujours gardé son filconducteur qui est égalementson slogan : « L’amour dubeau linge. » Une réalité queMarie­Françoise Kerhuel, pré­sidente du groupe repris parun fonds d’investissements en2007, cultive sans la moindreretenue. Bien au contraire.

« Lorsque nous sommesarrivés, confiait Marie­Fran­çoise Kerhuel, nous avons vuune entreprise qui avait dumal à trouver un second souf­fle. Pour nous, le pari était ris­qué mais nous savions quenous disposions d’une joliemarque. Mais dont le potentiel

n’était pas totalement exploi­té. Le rapport qualité­prix estcapital. Or, la clientèle de Lin­vosges exige la qualité, maisjustement pas à n’importequel prix. En plus, les femmesconnaissent Linvosges maisne savent pas forcément ceque l’on fait. »

Un magasin à Nancy

Une importante campagnede communication dans lapresse spécialisée et via inter­net centrée sur le territoirenational a relativement rapi­dement inversé cette tendan­ce. D’autant que le secteurhôtelier a, lui aussi, été revisitéavec un panel de produits hautde gamme. Bien sûr, un seulcoup de baguette magique n’apas suffi mais l’investisse­ment des uns et des autres apermis à Linvosges de repartirsur un bon pied. Mieux que çad’ailleurs, puisque de 39 mil­lions d’euros en 2007, le chif­fre d’affaires est passé à74 millions en 2012.

Un spectaculaire bond enavant qui se traduit aussi parde nouvelles ouvertures demagasins. Qui, toujours à l’ini­tiative de Mme Kerhuel, ontété transformés en location­gérance. Si bien qu’aujour­

d’hui Linvosges est implantédans dix­huit villes françaises(huit en 2006). « Nous avonspour objectif d’ouvrir trois ouquatre boutiques chaqueannée. La prochaine se fera àNancy le 25 avril », ajoute laprésidente.

Laquelle entend mener Lin­vosges encore plus loin. Enayant toujours à l’esprit cetteligne directrice : le rapportqualité­prix. Un postulat quipermet à l’entreprise vosgien­ne de bien traverser la crise.« Nous allons poursuivre surune voie identique en accen­tuant nos efforts sur l’hôtelle­rie tant en France qu’à l’étran­ger, mais aussi par le biaisd’internet pour le recrutementde clientes et, bien sûr, avecles magasins ». Une formulequi, en l’espace de cinq petitesannées, a fait ses preuves. Au­delà, peut­être, de toutes lesespérances.

Claude GIRARDET

Linvosges : « L’amour du beau linge »Le slogan de l’entreprise géromoise n’a jamais changé. L’équipe dirigeante, en place depuis 2007,

comme les salariés, se chargent de véhiculer un message qui fait la force de Linvosges.

Aux côtés de la présidente du groupe, Marie­Françoise Kerhuel, Jean­Louis Chotard (à gauche)directeur du site géromois et Stéphane Poumailloux, directeur général.

À Gérardmer, quelques brodeuses, au savoir­faire indiscutable,sont encore en activité. (Photos Ph. BRIQUELEUR)

Le savoir­faire des brodeusesL’entreprise Linvosges (200 salariés) ne fabrique pas tout ce

qu’elle commercialise. La production « made in Vosges » con­cerne uniquement le minutieux travail réalisé par la trentainede brodeuses installée dans les locaux géromois. « On gardela confection parce que le savoir­faire est important, souligneMarie­Françoise Kerhuel. Sinon, nous sommes des créateursproducteurs qui sous­traitons la fabrication au Portugal enmajorité. Tout ce qui concerne l’imprimerie est réalisé en Italie.En sachant aussi qu’un produit Linvosges ne doit pas sortir denos circuits. »

Les produits proposés par Linvosges à destination de lamaison concernent les accessoires de lit (oreillers, couettes,etc.). L’éponge, le nappage, la lingerie de nuit sont égalementà la pointe de l’activité de la société vosgienne qui a sonpendant en Bretagne (Françoise Saget). L’entreprise bretonne,qui appartient au groupe Activa Capital, présidé par Marie­Françoise Kerhuel, est davantage tournée vers les produitsplus courants. Linvosges étant spécialisé dans le haut degamme.

La réussite

Nicolas Babel s’embarquedans les projets

SAINT­DIÉ

Une pépinière sans pépins. Iln’y a pas si longtemps, sesamis cherchaient où pous­saient ses arbres. NicolasBabel leur répondait, par sonimmense sourire, dans sonbureau de la pépinière d’entre­prises de Saint­Dié. C’est sonantre, son fief où il se forge sesréseaux, son expérience.

À 34 ans, le gérant de Rever­sale Développement, cettejeune pousse de l’économielocale, s’épanouit dans sa tou­te jeune entreprise. Sociétéqui a obtenu voici quelquesmois un prestigieux trophéedécerné par la CCI. NicolasBabel y imagine des applica­tions électroniques, dévelop­pe des appareils innovants.

Dans un contexte de sinis­trose dans le bassin d’emploide Saint­Dié, Nicolas Babelillustre l’antithèse de l’espritde résignation. « Il y a plein dechoses à faire dans cetterégion comme ailleurs »,expliquera, cette semaine àÉpinal, le jeune entrepreneuraux étudiants. La crise ? « Onvit sur un monde connecté oùl’on peut obtenir des solutionsà tout. » Selon le Déodatien, larecette du succès n’est pas dif­ficile : « Il faut avoir tout bien »pour se démarquer. « J’ai desamis artisans qui fonctionnentbien. Mais ils s’efforcent deremettre un devis en deuxjours au client. » La passion dumétier. Voilà le credo de Nico­las Babel. Chez lui, la passions’exerce dans le secteur del’électronique. Élève « modes­

te au niveau scolaire », il adécroché son BTS au lycéeBaumont de Saint­Dié grâce àsa passion pour l’électroni­que. À l’oral, le petit génie va àtel point bluffer l’un des mem­bres du jury qu’il sera embau­ché dès le lendemain par l’exa­minateur.

Après diverses expériencesen entreprises où sa soif decréer se trouvait quelque peu àl’étroit, il a décidé de créer sapropre société. Adepte duparapente, il a conçu et com­mercialisé un GPS dédié à cesport. Aujourd’hui, il dévelop­pe un appareil qui permettraaux particuliers de mieux maî­triser l’énergie de leurs loge­ments. Mais aussi un antivolpour bonzaïs. Autant de pro­duits innovants mieux que lemade in France : le made inVosges. Le slogan est trouvé :c’est bien, c’est déodatien !

Ph.C.

NicolasBabel,patronde34ans.

Le portrait

Raon­l’Étape : Les Chatelles innovent

La papeterie des Chatelles, qui réalise et commercialise dupapier pour la bureautique et l’imprimerie, vient de lancer leréseau papier d’intérêt général (P.I.G®). Une solution « papiertout en un » innovante. Pariant sur la solidarité et l’environne­ment, la société de Raon­l’Étape s’est appuyée sur des partenai­res locaux afin de simplifier le processus de collecte, de tri, derecyclage et de livraison des déchets papier : les partenairescollectent les déchets papier dans les bureaux et livrent simulta­nément des ramettes de papier recyclé que l’entreprise a produi­tes à partir de la pâte 100 % recyclée par les fabricants français.

Vincey : le jeune chef de Vosges Charpentes

Créée par Jean­Pierre Krajcovic en octobre 1983, l’entrepriseVosges Charpentes, implantée à Vincey, a été reprise il y a un anpar Benoît Panek. Ce jeune homme de 26 ans dirige aujourd’hui15 compagnons, parmi lesquels cinq chefs d’équipe dontl’ancienneté dans l’entreprise – de 15 à 25 ans pour la plupart –concourt à un travail particulièrement organisé. Il est vrai quecette entreprise en charpente, couverture, zinguerie et bardagedoit pouvoir répondre aux commandes des particuliers comme àcelle des industriels, collectivités et cabinets d’architectes.

Jeanménil : reprise de la Poterie lorraine

Créée il y a 130 ans, la société SGP Poterie lorraine, basée àJeanménil, a été reprise par René Halphen, président de lasociété financière de poterie France. Elle appartenait depuis 2003à M. et Mme Fringand et à Poterie GPA. Pour René Halphen,plusieurs objectifs : pérenniser l’entreprise bien sûr, mais aussirenforcer la politique marketing et commerciale. Le projet s’ins­crit au niveau national et européen en misant sur des modèlescontemporains à la fabrication soignée.

Paris : 383 salariés et un flash mob

Le label Vosges Terre de textile se lance dans une opération deséduction originale intitulée « Vous allez flasher sur moi » avecun déplacement de 383 salariés du textile vosgien. Dans lacapitale, ils rencontreront les personnalités parisiennes du mon­de du textile et distribueront des dépliants dans les rues ; un flashmob sera ensuite réalisé place Beaudoyer.

Pour mémoire, ce label est apposé sur des produits dès lorsque 75 % de la production est réalisée dans le massif des Vosgeset regroupe, à ce jour, 13 entreprises de linge de maison, de lit oud’office, de vêtements professionnels, de produits chaussants,en non tissé et en fourrure synthétique.

Échos d’éco

L’objet

Le canapé Chesterfield fabriqué et commercialisé parl’entreprise Englers­Siège Le Chaisier de Certilleux.

VBD avance à grands pas

BAZOILLES­SUR­MEUSE

Le pari était certes auda­cieux mais sûrementplein de bon sens. En tout

cas, lorsqu’Etienne Deslau­riers et ses associés ont décidéde relancer la scierie Renaut,basée sur les hauteurs deBazoilles­sur­Meuse, ils ont vujuste. Alors que la visibilitén’était pas énorme. D’ailleurs,les débuts ont été plutôt déli­cats. « On a injecté beaucoupd’argent, précise le jeune

patron. Le premier semestre aété difficile, mais on a bouclé2012 en atteignant nos objec­tifs, en étant tout juste dans lesclous. »

Autre signe plus que positif :l’embauche, durant la mêmepériode, de neuf contrats àdurée indéterminée. Si bienqu’à ce jour, Vosges BoisDéveloppement emploievingt­deux personnes. Et nes’arrêtera pas, là même si lerecrutement n’est pas toujourssimple. Parce que ses diri­geants sont décidés à faire

grandir une entreprise estam­pillée hêtre. « On ne scie effec­tivement que du hêtre parceque c’est un bois peu cher. Deplus, on s’approvisionne dansun rayon de cinquante kilomè­tres. Et puis, la qualité du boisvosgien est quasi unique ».Etienne Deslauriers défendson outil de travail et son acti­vité avec beaucoup d’acharne­ment parce qu’il croit dur com­me fer à cette filière. S’ilapprécie les aides des diffé­rentes collectivités « de droitecomme de gauche », il regret­

te l’absence de concertationdans la profession.

Deuxième transformation

Le sciage, nous l’avons dit,est la seule activité de VBD.C’est une première transfor­mation – laquelle ne génèrepas le moindre déchet (sciureet copeaux trouvent toujourspreneurs) – qui sera bientôtsuivie d’une deuxième. Etien­ne Deslauriers et ses collèguesplanchent, depuis un momentdéjà, sur l’avenir, à court ter­me, de la société qui, pourl’heure, ne travaille qu’àl’export. « Parce qu’on ne peutpas se contenter de ce que l’onfait. Il faut faire autre chose,développer le marché françaiset suivre la tendance verte ettout ce qui entoure l’habitat etle volet énergétique. Pour les­quels le bois tient une placeprépondérante. »

Les grandes lignes sont tra­cées. Si l’investissement pour2013 s’articulera autour dumatériel, il intégrera de nou­velles machines susceptiblesde faire des lames de bardageou de terrasse ou bien d’autreschoses encore. En variant lesessences. La meilleure façonpour rester compétitif etapporter de nouveaux servi­ces à la clientèle. Tout en favo­risant les produits à valeurajoutée. « On n’est pas opti­miste, ajoutait Etienne Deslau­riers, mais on reste confiantparce qu’on a une bonne équi­pe ». Et des idées.

Cl.G.Le sciage du hêtre constitue, pour le moment, la seule activité de Vosges Bois Développement.Bientôt, d’autres activités devraient élargir son champ d’intervention. (Photos Cl.G.)

Il y a tout juste un an, Vosges Bois Développement relançait la scierie deBazoilles­sur­Meuse. Depuis, l’entreprise a embauché neuf personnes et va s’agrandir.

En brefÀ l’heure de la reprise en

mars dernier, Vosges BoisDéveloppement avait con­servé treize salariés de l’ex­scierie Renaut. Ils sontaujourd’hui vingt­deux. Unchiffre qui prendra du volu­me dès lors que VBD auramis en place son nouveauplan de « bataille ». En toutcas, le potentiel humainexiste. Tout comme lespossibilités structurelles.VBD s’étend effectivementsur quatorze hectares.L’ensemble du périmètren’est pas utilisé, mais il estutilisable. « Cette superfi­cie, se réjouit Etienne Des­lauriers, est une force pourle développement. »

En vue

Les copeaux, un autre secteurd’avenir pour VBD.