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revue philo pour enfant
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Avec le soutien de La Communauté Françaisede Belgique
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2009
Philéas&Autobule
Une trace, c’est quoi ?C’est le délugeAllumeeeeez, le feu !
14et les citoyens de 6-12 ans
‘Y a des traces !
autobule14:Mise en page 1 2/02/09 18:29 Page 1
PetitsBD : Le Petit Poucet
Jeu : Une trace, c’est quoi ?
BD : Oh ! Théo.
La confiture de mûres
BD : Tof le philosophe
Suivez les crasses
Poème : Flaque
Création : À la lettre !
Jeux : Lettres de Mars
Dialogue : Dis maman…
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MoyensRécit : Œil-de-Lynx
arrive en ville
BD : Le p’tit Phil et son chien
Osof. Le Fabuleux Destin
d’Amélie Vieillebique
Jeux-infos : C’était écrit ?
Quoi ?
Art : Papiers de soi
Mythe : C’est le déluge !
Infos : À la recherche
du temps perdu
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GrandsRécit : Les trois fioles
Infos : Aide-mémoire
Sciences : Le coin des Petits
Débrouillards.
Le bâton d’Ishango
Néerlandais : Op vadroui
door Brussel…
BD : Allumeeeeez, le feu !
BD : Les paroles s’envolent…
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Philéas est un lointain cousin de Philéas Fogg,
héros du « Tour du monde en 80 jours » de
Jules Verne. Il tient de son aïeul
l’ingéniosité, l’esprit aventureux et le cou-
rage. Il est aussi très curieux et prêt à tout
expérimenter pour en savoir davantage. Il
ne craint pas de se battre contre l’espace,
le temps et la matière pour prouver qu’il a
raison d’avoir raison. C’est aussi un fort
beau garçon au charme duquel la petite
Autobule n’est décidément pas insensible.
La petite Autobule est une philosophe en herbe.
Elle pose un œil neuf sur le monde qui l’entoure
et ne cesse de le questionner. Elle ressemble
fort à son lointain ancêtre, Plutarque, philo-
sophe et moraliste grec du 1er siècle après
J-C. Celui-ci avait le goût du bien et de la
vertu. Il enseigna la philosophie et tâcha
d’être utile à sa patrie. Il fut un père aimant et
un mari attentionné, estimé de ses concitoyens.
Son père et plusieurs de ses descendants
s’appelaient Autobule.
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4
Couverture Géraldine Dero / Dessins de Philéas et Autobule Eric Eggerickx / Editeur CAL, CAL-BW et Entre-vues / Rédactrices en chef Françoise Martin et Catherine Steffens / Conseillère pédagogique enphilosophie avec les enfants Martine Nolis / Graphisme Quentin Van Gysel – www.contrecourant.be / Rédaction [email protected], tél. 010/22.31.91 / Avec le soutien des régionales du Centred’Action Laïque Bruxelles Laïque, Régionale de Charleroi, Centre d’Action Laïque de la Province de Liège, Régionale du Luxembourg, Régionale de Sambre et Meuse Laïque, Régionale de Picardie Laïque.
Tous droits de reproduction réservés. Tout extrait de la revue Philéas et Autobule ne peut être utilisé qu’avec l’accord de l’éditeur responsable. Malgré tous nos efforts pour respecter nos obligations concernantl’iconographie, les textes et citations de ce numéro, il est possible que certains ayants droit nous soient restés inconnus. Nous restons à leur disposition pour régler leur problème.
ISSN 1782-7485 – dépôt légal : BD55059
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Abonne-toi !À l’école :10 € pour les 5 numéros
À la maison :10 € + 2,50 € de frais de port
Vous êtes enseignant et abonné ?Signalez-le nous et vous recevrez
le dossier pédagogique gratuitement.
Philéas et AutobuleCampus de la Plaine ULB-CP 236Avenue Fraiteur - 1050 BruxellesRenseignements : 02/627 68 11
[email protected] : 210-0624799-74
Dans ce numéro…
Les paroless’envolent, les écrits
restent !
T’es sûre qu’il faut recopier tout ça ???
Ce numéro participe à l’opération « La langue française en fête »organisée par le Service Général des Lettres et du Livre de laCommunauté française de Belgique. Cette campagne se déroule du14 au 22 mars 2009 dans toute la Communauté française.
ErratumDans le numéro 12 Petit monstre ! page 28, le copyright exact pour
Le journal d’un monstre de Richard Matheson est le suivant :Copyright©1950 by Fantasy House Inc., renewed 1977 by Richard
Matheson. Mille excuses pour cette erreur…
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Le Petit Poucet
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Jeunes gens, ce lieu aurait puêtre qualifié de beau, splendide,
superbe, imposant, ou alorsaffreux, horrible, laid, clinquantsuivant les goûts mais certaine-ment pas de nul ou cool par les
gens de l’époque !
Si tu ne retenais
que ce que tu peux
nommer, que reste-
rait-il des choses
que tu vois ?
Cool ou nulWaouh ! Ce palais, çadéchire ! Trop cool !
Le mec qui vivaitici, y s’ la pétaitgrave de chez
grave ! C’est nul !
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Jeu - Une trace, c’est quoi ?4
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Une trace,c’est q
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5Jeu - Une trace, c’est quoi ?
A lire aussiHéliane Bernard, Edmond Baudoin et Jean-Noël Blanc, La trace, Dada n° 72, éd. Mango, 2001.
Ricardo Alcantara et Gusti, Qui ramassera les crottes du chien ?, coll. Kid Pocket, éd. Pocket, 1994.
………………
………………
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t quoi ?Pour chaque
image, retrouvel’origine ou la
cause de latrace.
om mun entre ces photos ?
Existe-t-il des traces non visibles ?
Lesquelles ?
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BD - Oh ! Théo. La confiture de mûres6
Oh ! Théo. La confiture de mûres
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BD - Oh ! Théo. La confiture de mûres 7
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Tof le philosopheSuivez les crasses
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BD - Tof le philosophe8
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Poème
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A lire aussiPierre Coran, Inimaginaire. Poèmes. Pistes de Pierre Coran,
coll. Espace Nord Junior, éd. Labor, 2000.Extrait de : Edward van de Vendel et Fleur van der Weel,Super gloupi, éd. Etre, 2004. Page 12.
FlaqueRegardezles pieds qui pataugentdans la flaque…Regardez bien.Ce sont les miens.Les miens !Voyez l’éclat du blouson,mes manches et les chaussettes…D’en bas jusqu’à la tête,je suis couvert de boue.J’avais pourtant promis…
Regardez mon père,maintenant.Il me lessive à fond.Franchement plutôt colère.Plus question de bonbons…Pourtant je lui ai tout bien dit,exactement ce qui s’est passé :c’est la flaque qui a commencé.Je suis couvert de boue.J’avais pourtant promis…
Poème - Flaque 9
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Réalise ton prénom en frottageIl te faut : - des crayons ordi-
naires 4B ou de couleursou des pastels gras - dufixatif ou de la laquepour cheveux - 2 ou 3feuilles d’imprimantecoupées en 4 - des
ciseaux - 1 bâton decolle - 1 feuille de cou-
leur - des objets présentantla forme d’une lettre (clef = L,
bouton = O, trombone = I…)Comment procéder ? : - trouve les
objets qui représentent toutesles lettres de ton prénom - place un des objets en-dessous de la feuilled’imprimante
À la lettre !
- frotte fort avec ton crayonsur la feuille - l’objet apparaît
- découpel’empreinte - recommence pourles autres lettres
- place les lettres sur la feuillede couleur et colle le tout - pour fixer le crayonsur le papier,demande à un adultede vaporiser le fixatifou la laque à cheveuxsur ton collage
Lorsque tu as fini, tu peux afficher ton prénom-empreinte sur la porte de ta chambre.
A lireCoco Téxèdre, Arts visuels & jeux d’écriture. Cycle 2 & 3, coll.Les arts visuels &, éd. Scérén/CRDP de Poitou-Charentes, 2004.Gaëtan Duprey et Sophie Duprey, Graphic’arts. Ateliers de créa-tion graphique à l’école maternelle. 4 à 7 ans, éd. Accès, 2007.
Ta signature est-elle une
trace de toi ? En quoi ?
Si ta signature était différente,
serais-tu quelqu’un d’autre ?
Création
10 Création - A la lettre !
Suivons les consignesà la lettre !
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Jeux
Une extra-terrestrearrive sur la terre.Elle voudrait se fairedes amis mais per-sonne ne la com-prend. Peux-tul’aider ?
Elle essaie autrement.Si tu enlèves les lettres doubles, tu trouverasd’où elle vient.
Quand elle écrit, c’est encore pire !Il faut superposer les 2 grilles pourla comprendre.
En suivant le labyrinthe, tu comprendras ce qu’elleveut vraiment…
Jeux - Lettres de Mars 11
Lettres de Mars
Solutions:1.Je m’appelle Violette2.Vous pensez que les martiens n’existent pas ? 3.Je viens de la planète Mars4.Je veux rentrer chez moi mais je ne sais pas comment faire
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SAIS-TU QUE ? Le mot alphabet vient des deux premières lettres de l’alphabet grec : alpha et bêta.
Les lettres de l’alphabet nous permettent, en formantdes mots, d’écrire nos pensées, nos sentiments.
Elles servent à écrire des lettres aux amis, à la famille.Un « homme de lettres » n’est pas un facteur !
Le mot lettres signifie aussi l’ensemble de tous lesécrits : poésies, romans, histoires et tous les
textes accumulés au cours des siècles. Les écrivains sont donc appelés les gens
de lettres. Les gens qui lisent beaucoup sont qualifiés de lettrés.
autobule14:Mise en page 1 2/02/09 21:16 Page 11
Dis maman…Regarde cestraces dansla neige !
Et ça continuepar ici, il y en
a d’autres.
Je crois que cesont des traces
de lièvre.
Comment lesais-tu ?
Tu vois bien, là cesont les orteils,puis l’arrière de la patte.
Je veux bien tecroire, mais je ne
peux pas direque je vois ce que
tu m’indiques.
Pourtant, c’est visible quec’est un lièvre.
Là tu exagères,ça ne ressemblepas du tout àun animal.
Tes traces de pas nete ressemblent pasnon plus. Pourtant,c’est bien la marque
de ton passage !
Oui mais si unecopine met meschaussures, ellefera les mêmes
traces.
C’est vrai. Mais unlièvre ne change pasde chaussures, lui.
Mais çapourrait
êtren’importe
quel lièvre !
Eh oui, avecles traces, onn’est jamais
sûr de savoirde qui ils’agit.
Dialogue - Dis maman…12
autobule14:Mise en page 1 2/02/09 21:18 Page 12
Dialogue
A lire aussiOscar Brenifier et Jean-Philippe Chabot, Question de logiques !,
éd. du Seuil, 2008.
Ah bon, lestraces restent
pour toujours ?
Et mon ombre,est-ce que c’est
une trace ?
Je dirais que non, car elle nereste pas une fois que tu es
partie. Or une trace doit resterlorsque sa cause a disparu.
C’est ce que souhaitent ceux
qui veulent laisserdes traces de leur
existence.
Comme lesartistes.
Oui, ils serontconnus même
lorsqu’ilsseront morts.
Ou comme lesamoureux quigravent leurs
noms dansl’écorce d’un
arbre.
En effet. Et leur amour seraencore sur l’arbre même s’ils
ne sont plus amoureux.
On ne peutpas faire
confiance auxtraces, alors !
Si, puisque leuramour aura bienexisté, et d’une
certaine manière ilexistera toujours.
C’est plutôt bizarrecomme idée ! Dis donc,et moi alors, est-ce queje suis juste une trace de ton amour avec papa?
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Dialogue - Dis maman… 13
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C'est lundi et Tom n'a pas ouvert ses cahiersdu week-end. Le samedi soir, il a regardé unwestern à la télévision et, le dimanche, il s'estdéguisé en Indienpour jouer au jardintoute la journée avecles copains jusqu'à ceque le soir descende surla prairie. Le cartableau dos, Tom n'apas envie d'arriverà l'école... Dans satête, il est encore« Œil-de-Lynx » lechasseur intrépide,il préférerait partir àla chasse au bison ou àla traque aux visagespâles. Tom se demandes'il n'y a pas un chemin unpeu plus long que celui qu'ilprend chaque matin. Un sentiersinueux, pour arriver en retard... Il lève les yeux,une grande flèche blanche au-dessus d'un poteauaffiche une tente d'Indien, avec l'inscription« Camping » ; il aimerait suivre cette direction...
Un peu plus bas, un dessin d'homme en pleinebaignade annonce la direction de
la piscine. Tom sourit. Ça, c'est lelangage qu'Œil-de-Lynx com-
prend au premier coup d'œil.Il regarde autour de lui. Laville est remplie de signesque même un Indien tout
droit sorti du Far-Westpourrait déchiffrer :sur la façade del'opticien, une gigan-
tesque paire delunettes, plus loin un
immense cornet de télé-phone en tube néon puis un
bouquet de fleurs qui clignote.Pas besoin de savoir lire pour
comprendre ce qu'on vend dansces boutiques. De l’autre côté de la
rue, une statue de pierre représente unmusicien depuis longtemps disparu. Sur le
banc, juste en dessous, des tags de toutes lescouleurs et un petit mot gravé au canif : « Laura,je t’aime. 8/8/2001 »... Une bouteille vide et unpaquet de frites écrasé montrent que quelqu’un
a pris un repas ici. Mais qui ? Tomn'est plus un simplePeau-Rouge, il est leplus grand détectivede tout l'Ouest,envoyé en missionpour retrouver le shé-rif disparu. C'est lejour du ramassagesélectif : sur le trottoir,devant les portes, onpeut deviner qui a desenfants en bas âge (lesgrandes boîtes delanges vides), qui com-mande sa nourriture
Œil-de-Lynx arrive en ville
Récit - Oeil-de-Lynx arrive en ville14
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par téléphone (des cartons de pizzas entassés)et qui est abonné à quelle revue en examinantles piles de papier à recycler. Tom est si captivépar ses découvertes qu'il marche en plein...dans une crotte de chien ! C'est chouette dedéchiffrer la ville mais il faut tout de mêmeregarder où l'on pose les pieds... Il frotte sasemelle sur le bord du trottoir, observe desfientes de pigeon à quelques pas delà, alignées comme sur uneligne invisible. Il lève lesyeux, découvre un câbleélectrique tendu d'unefaçade à un réverbère.Les pigeons doiventaimer venir se posersur ce fil, Œil-de-Lynxl'a bien compris. Ilregarde les gens,pressés d'arriver àdestination dans lefroid du matin. Dansun sens, les parentsmarchent avec desenfants, dans l'autre,les parents s'en vontseuls... Comment expli-quer ça ? Tous lesenfants vont-ils doncdans la même direction ?
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Récit
Tom tourne le coin et comprend le mystère, ilest arrivé à l'école ! La cloche sonne, Emiliearrive à la hauteur de Tom, elle lui crie :- Tu as étudié les panneaux routiers, pourl'interro ?- Les panneaux routiers, sourit Tom, c'est superfacile de les reconnaître quand on est le meil-
leur détective de tout l'Ouest !
Récit - Oeil-de-Lynx arrive en ville 15
A lire aussiAgnès Desarthe et Claude Boujon, Abo,
le minable homme des neiges, éd. L’école des loisirs, 1991.Hugh Lupton et Niamh Sharkey, Contes des Sages et des Fous,
éd. du Sorbier/de la Martinière, 2003.
Quelle différence fais-tu
entre un signe et une trace ?
Pour trouver une piste, faut-il
chercher des traces ?
autobule14:Mise en page 1 2/02/09 21:24 Page 15
BD - Le p’tit Phil et son chien Osof16
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BD - Le p’tit Phil et son chien Osof 17
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Réponse: Jean-François Champollion
Jeu - C’était écrit !18
En décryptant ces hiéroglyphes, décou-vre le prénom de l’archéologue qui apercé leur mystère. *le e n’existe pas séparément dans l’alphabet phonétique en hiéroglyphe,celui-ci a donc été inventé…
C’était écrit !TRACES ÉCRITESPendant de longues années, les hommes se sont racontédes histoires, des légendes, des contes. Ils les ont trans-mis de génération en génération, de villages en villes. Ilsont échangé, fait du commerce. Mais comment retenirtous ces récits, comment inscrire les comptes, commentgarder des traces ? De multiples civilisations inventèrentdes signes chargés de transcrire leurs mots.
Son nom, quant à lui, est caché dans ce rébus. A toi de jouer !
n
… … … … … … … … … … …
ne
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JEU 1
+ =+
As-tu parfois le sentiment
que ce que tu lis ressemble
à des hiéroglyphes ?…
Du côté du NilOn sait tous à quoi ressemblent
des pages de hiéroglyphes : à du chinois ! Mais non, c’était la manière d’écrire dans l’Egypte
antique mais il y a quelques points communs avec lechinois : on écrit avec des idéogrammes. C’est-à-dire quele mot est représenté par un dessin. Lorsque tu écris €
pour désigner un euro, tu utilises un idéogramme. Chez lesEgyptiens, les idéogrammes étaient surtout utilisés pourdes mots simples ou pour désigner les dieux. Mais com-
ment faire pour les mots qu’on ne peut pas représenter ?Les Egyptiens combinaient les idéogrammes avec des
phonogrammes qui représentent des sons de une,deux ou trois lettres et des signes qui indiquent
de quel sujet on parle : des dieux, desplantes, des hommes, de la souf-
france… Facile, non ?
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A lireIrène et Pierre Coran, Comptines et poèmes pour jouer avec la langue, éd. Casterman, 2005.
Danielle Agouridas, Chantal Bouguennec et Arlette Weber, De la trace à l’écriture. Une approche culturelle et sensorielle du gra-phisme / Observer, tracer, découvrir l’écriture. Pochette de 20 photographies, éd. Scérén/CRDP de l’académie de Créteil, 2006.
Jeu - Quoi ? 19
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Les langues françaisesEh oui, on ne parle pas le français
qu’en France ! On le parle en Belgiquebien sûr et aussi en Suisse, au Québec, en
Afrique, en Haïti… et chaque pays le parle dif-féremment. Chaque pays a ses accents
typiques mais utilise ou crée aussi des mots enfonction de ses besoins et de son histoire.
Notre français, par exemple, a gardé la tracedes contacts que nous avons eus avecd’autres peuples : les Hollandais, les
Anglais, les Espagnols, les Arabesou les Turcs.
Jeu
Tu pars en vacances en France. Si tu utilises ces mots, turisques de ne pas te faire comprendre. Essaie de les tra-duire en français de France !
1. un clignoteur …………………………2. une couque …………………………3. un oreiller …………………………4. un cumulet …………………………5. un essuie …………………………6. une farde …………………………7. une tirette …………………………8. une tute …………………………9. des crolles …………………………10. de l’américain …………………………
Quoi ?
Réponses: 1.un clignotant 2. une brioche 3. un coussin 4.une culbute 5. une serviette 6. un classeur 7.une fermetureéclair 8. une tétine 9.des boucles 10.du steak tartare
Réponses: Photographie – kilogramme – motocyclette – métropolitain – vélocipède – adolescent– stylographe – kinésithérapeute – dactylographie
LES MOTS SCALPÉST’as pris ton sac de gym ? Pas la peine, le prof est absent !Beaucoup de mots sont raccourcis dans le langage parlé. Onappelle cela des apocopes, du grec « apokopê » qui veut direabréger. Ce phénomène date du début du siècle passé ; c’estla période des inventions. Beaucoup de ces inventions reçoi-vent des noms construits à partir de racines grecques oulatines. Comme le cinématographe, par exemple. Mais bien-tôt, ces mots seront abrégés. Cinématographe deviendracinéma puis ciné ou encore cinoche… fastoche !
Dans la liste suivante, essaie de retrouver le mot entier :
Photo…. Kilo…. Moto….
Métro…. Vélo.… Ado….
Stylo…. Kiné…. Dactylo….
JEU 2A. Combien de mots comprenant les lettres
A, L et O peux-tu trouver ?
B. Mélange les lettres du mot manège pourtrouver le plus possible de mots différents.
C. Trouve un maximum de mots commen-çant par le mot « mot ».
MOT…
D. Attention, chaque mot en cache un autre !Supprime la fin ou le début du mot et tu letrouveras !
Orange VermicelleGrenouille LaitueFromage CarottePamplemousse EpinardMorue Cacahuète
Réponses: A :balcon, ballon, salon B :manège, ménage, magnée, mangée C:motel, motif, moto,etc… D:or – nouille – mage – mousse – rue – ver – lait – car – épi – caca
AbécédaireNotre alphabet, contrairement auxidéogrammes chinois ou égyptiens,
est un système où les signes sont peunombreux. Il n’en comporte que 26. Ceux-cin’ont aucun rapport avec la chose qu’ilsdésignent, ni avec le sens. Chaque lettre
toute seule ne veut rien dire. C’est enles associant pour former des
mots que le sens apparaît.
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CRÉE TA CARTE SOUVENIRIl te faut- Du papier kraft.- Des photocopies de « traces de vie » : ticket-ruban-timbre-annonce-jour-nal-photo…
- Un feutre noir. - Des pinceaux, des ciseaux, de la colle. - De la peinture acrylique blanche, platine ou autre.- Une agrafeuse et des agrafes colorées.
Assemble les photocopiessur la feuille de kraft avec l’agrafeuse.
Découpe un cadre dans le papier kraft et choisis la partiedu montage la plus expressive.Colle le cadre sur l’image.
Avec le marqueur noir,mets en évidence des
détails. Avec le pinceau et l’acrylique blanc,efface l’inutile pour
fondre les images entre elles.
Papiers de soi
Art - Papiers de soi20
Extrait de : Martine Delerm, Papiers de soi, éd. du Seuil, 2002. Page 22.
Photos, tickets, billets. Déchirés, compostés. Ciné. Expo.Parking et métro. Traces infimes, petites écorchures.Peaux mortes de nos souvenirs. Cailloux semés sur le che-min des vies, histoire parfois de s’en revenir.
Arrête, c’est unvrai musée que
tu as là !!!
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Art - Papiers de soi 21
Écris au feutre les mots-clés de ton image à mi-chemin entre le montage et son cadre.
Avec les mots de ta carte souvenir, crée un texte poétique et envoie-le à tes amis.
A lirePatrick Straub, Arts plat du jour. Des pratiques plastiques accessibles au quotidien.
5 à 12 ans, éd. Accès, 2007.
Comment peut-on savoir
si nos souvenirs sont « vrais » ?
Qu’est-ce qui est le plus vrai : la photo des vacances ou le souvenir des vacances ?
LE SAIS-TU ?Les premiers peintres à avoir
utilisé la technique du collage sont Pablo Picasso et Georges Braque durant
leur période cubiste vers 1912. Ces artistes célèbres ont commencé à coller des matériauxdivers, des déchets, bref, des choses auxquelles
personne ne prêtait attention sur leur toile. Leur but était d’exprimer la réalité d’une
autre manière que par la prouesse technique et le savoir-faire du peintre.
autobule14:Mise en page 1 2/02/09 21:32 Page 21
Dans une petite île au-delà des eaux de lamort vit Utanapishtim que les dieux ontsauvé du déluge et rendu immortel. Ilraconte son aventure au héros Gilgameshvenu à sa rencontre dans l'espoir d'obtenirle secret de l'immortalité. Epopée de Gilgamesh, tablette XI.
Cela faisait de nombreux siècles que les dieux nous avaientcréés, nous les hommes, avec de la boue et de l'argile... etnous nous étions multipliés.Nous étions devenus si nombreux que notre monde mugissaitcomme un taureau sauvage. Et cela causa notre perte !Enlil, le dieu guerrier détestait notre vacarme qui l'empêchaitde dormir. Il décida donc d'envoyer sur la terre un déluge afinde nous anéantir. Mais Ea, le dieu sage et bienveillant deseaux eut pitié.A travers ma hutte de roseaux, il me murmura en songe :« Utanapishtim, écoute-moi, détruis ta maison et construisau plus vite un bateau. Car un déluge viendra qui durerasept jours. Méprise les biens de ce monde et sauve ton
âme. Construis un bateau, te dis-je, un bateau deforme carrée pourvu d'un toit pour le protéger.
Puis, rassemble ta famille et un couple de tousles animaux que tu pourras trouver. Lorsque
le ciel deviendra noir comme de l'encre,entre dans ton bateau et fermes-en
les portes. »
Je fis au plus vite ce qu'il m'avait ordonné, tra-vaillant nuit et jour d'un labeur acharné. Etlorsque le ciel devint sombre et terrifiant,j'entrai dans le bateau.La tempête se déchaîna alors. Les vents hur-laient comme les braiements d'un âne, tandisque des trombes d'eau tombaient du ciel,noyant la terre de leur déluge, submergeantmême le sommet des montagnes.Six jours et sept nuits durant, la tempête fitrage, pareille à une armée en bataille quiextermine tout sur son passage.Quand l'aube du septième jour se leva, un calmeterrifiant régnait sur l'univers. J'ouvris unefenêtre et contemplai le monde qui n'était plusqu'une vaste étendue d'eau lisse. Je tombai àgenoux et me mis à pleurer. Toute l'humanitéétait retournée à l'argile boueuse.Sans bruit, notre navire fendit la surface de l'eauet s'échoua enfin sur le sommet du Mont Nisir.
Mythe - C’est le déluge !22
C’est le déluge !
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Mythe
Nous y restâmes accostés six jours.Le matin du septième jour, je lâchai unecolombe mais elle revint bientôt car ellen'avait point trouvé de terre où se poser. Puisje lâchai une hirondelle et elle fit de même.Enfin je lâchai un corbeau. Les eaux commen-çaient juste à se retirer. L'oiseau put se posersur une langue de terre ferme où il trouva dela nourriture et ne revint pas.Alors, j'ouvris bien grand les portes du bateauafin que la vie se répande à nouveau sur laterre... et j'offris un grand sacrifice aux dieux.
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Le mythe est-il toujours une trace de ce qui s’est réellement passé ?
Mythe - C’est le déluge ! 23
SAIS-TU QUE ?L’épopée de Gilgamesh a été écrite
sur des tablettes d’argile retrouvées àSumer (Irak actuel) qui datent de 2700 avant
JC. C’est la plus ancienne version d’une histoire quise retrouve dans de nombreuses cultures. La partie dela Bible qui raconte l’histoire de Noé et de son arche a
été écrite vers 800 avant JC. On trouve encore cette mêmehistoire dans l’Antiquité grecque et romaine, en Inde, etdans le Coran. Toutes ces traces écrites ont amené leschercheurs à penser qu’il ne s’agirait donc pas d’une
légende mais du souvenir d’un événement réel. Les tracesarchéologiques et géologiques qui ont été étudiées per-
mettent d’imaginer différents scénarios : réchauffe-ment brutal de la planète et fonte des glaces,chute de météore au large causant un « tsu-
nami » gigantesque ou basculement dela terre sur son axe…
autobule14:Mise en page 1 2/02/09 21:38 Page 23
Infos
L’Homme ainventé l’écriture
pour pouvoirlaisser une trace
de son génie…Qu’est-ce qui est écrit ?
« Salut lescopains »…
À la recherche du temps perdu
POURQUOI ÉCRIT-ON SUR LES MURS ?Le plus souvent pour laisser un souvenir de son passage. Lesanonymes ont eux aussi envie de laisser leur trace, même s’ilsn’ont pas droit à une statue ou à une place. Pour les historiens,les graffitis peuvent se révéler très intéressants car ils sontrédigés dans la langue « vulgaire », celle qui est parlée tous lesjours par les gens de la rue. Et comme ils sont souvent pleinsde fautes d’orthographe, ils nous donnent des indications surla manière dont les mots étaient prononcés et sur le degréd’alphabétisation de la population. On trouve des graffitis par-tout dans le monde et à toutes les époques. A Pompéi, du faitde la lave qui a tout recouvert après l’éruption du Vésuve en 79avant JC, ils sont particulièrement bien conservés. Certainsparlent d’amour : Rigulus amat Idaia (Régulus aime Idéa) etd’autres de haine : In cruce figarus (Va te faire crucifier !). Maisil y a aussi des déclarations d’amitié, des poèmes ou de sim-ples noms… des tags, quoi !Mais les tags, en attendant, ne font pas plaisir à tout le monde !
LE NOM D’UNE RUE, LE NOM D’UN HOMME…On peut regretter que l’on n’indique pas sur les plaques de ruequi sont les personnes qui ont eu l’honneur d’être « plaqui-fiées ». Il arrive ainsi que l’on connaisse très bien une rue etqu’on ne sache plus du tout à qui elle rend hommage. Très sou-vent, on attend le décès de quelqu’un pour attribuer son nom àune rue, un boulevard ou une place, mais pas toujours. Ainsi, àParis, Victor Hugo eut droit de son vivant à son avenue qu’ilhabitait, ce qui lui donnait une adresse très chic : MonsieurVictor Hugo en son avenue… A Bruxelles aussi, Adolphe Max,bourgmestre de 1909 à 1939, eut droit à son boulevard de sonvivant et la commune de Forest va bientôt baptiser une rue dunom de Toots Thielemans, notre célèbre joueur d’harmonica...toujours bien vivant !
Art ou vandalisme ?
Qu’en penses-tu ?Si tu pouvais « plaquifier » quelqu’un,comment le choisirais-tu ?
Infos - À la recherche du temps perdu24
autobule14:Mise en page 1 2/02/09 21:40 Page 24
Infos
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L’ORTHOGRAPHE ? C’EST À EN PERDRE SON LATIN !Pendant de nombreux siècles, lalangue de la culture et du savoir a étéle latin alors même que tout le mondeparlait et échangeait des lettres enfrançais. Il a fallu attendre le 16ème siè-cle pour que des écrivains revendi-quent le droit d’écrire en français. Cefut bientôt un véritable mouvementnational. Il fallait créer une langueofficielle qui puisse aussi être utili-sée pour enseigner les sciences,écrire de la poésie ou faire du droit. On commença donc par noter tousles mots qui étaient déjà dans la langue courante et on tâcha d’encréer, d’en inventer autant que possible. Certains ne voulaient garderque les mots « propres », d’autres souhaitaient garder aussi les motsvulgaires ou « sales » parce qu’ils étaient drôles et expressifs. Mais toutle monde était bien d’accord pour dire que « Plus nous aurons de motsdans notre langue, plus elle sera parfaite » (Ronsard, 1565).Le cardinal de Richelieu fonda l’Académie française sous Louis XIV en1635. Composée d’hommes connus pour leur culture et leur bon langage,elle fut chargée de créer un dictionnaire et une grammaire afin de fixerles bases du français pour tous.
MAIS COMMENT DÉCIDER DE L’ORTHOGRAPHE DES MOTS ?Certains voulaient que l’orthographe soit phonétique, c’est-à-dire qu’on écrive comme onparle. Mais comment faire ? Il y avait de nombreux dialectes, chacun y allait de son accent.Les gens riches et cultivés ne parlaient pas comme le peuple. Même leur façon de pronon-cer les mots était différente. Et puis ils écrivaient en tenant compte de l’origine latine des
mots. Parfois on mettait des lettres juste pour faire joli, comme le « y ». Les damesn’écrivaient pas comme les messieurs parce qu’elles étaient moins scolarisées. Et le
peuple, qui l’était encore moins, écrivait comme il pouvait, un peu au hasard !L’Académie française essaya de simplifier la langue en fixant des règles (notamment,
elle a inventé les accents, fait la différence entre « i » et « j » et « u » et « v ») maiselle souhaita quand même garder le lien historique entre les mots français et
leur origine latine. C’est ce qui nous donne une langue qui a bien des règlesmais aussi beaucoup d’exceptions… On ne peut pas dire qu’il soit facile
d’écrire ou de lire les mots « doigt », « temps », « faon », « août »et « second ». Le but poursuivi était de créer une langue offi-
cielle qui permette de faire la différence entre les gensriches et cultivés et le peuple. Encore aujourd’hui, la
maîtrise de l’orthographe sert souvent à situer leniveau d’éducation d’une personne. Dur et injuste,mais réel…
Infos - À la recherche du temps perdu 25
« Les véritables règles de l’orthografe francéze ou l’artd’aprandre an peu de tams à écrire côrectement »*.
A lire aussiDavid McKee, Les conquérants, éd. Kaléidoscope, 2004.
Je ne suis pas né à la bonne
époque !!!
*Traité de Louis de l’Esclache en 1668 cité par Alain Rey dans Mille ans de langue française, histoire d’une passion, éd. Perrin, 2007.
Pourrait-on
la supprimer ?
Penses-tu qu’il
est utiled’apprendre
l’orthographe ?
autobule14:Mise en page 1 2/02/09 21:46 Page 25
Aujourd’hui, 27 novembre 2006.Je regarde les trois fioles sur la cheminée.C’est mon grand-père qui m’en a donné l’idée, lejour où l’échelle est tombée du cerisier et estvenue se jeter sur mon petit chien. Ils’appelait Youdli.Au début, je pensais qu’il était éva-noui. Il était là, étendu, il ne bou-geait plus. Mon grand-père estarrivé, il a ôté l’échelle et il a dit :« C’est fini. Il est mort ».Alors, je me suis mise à pleurertoutes les larmes de moncorps. Mon grand-père m’aapporté une petite bouteille et ila dit : « Garde tes larmes, ce nesont pas les dernières. Il y aurad’autres morts. Moi aussi, j’ai
perdu des êtres que j’aimais etj’ai quand même continué àvivre et je suis bien récom-pensé puisque tu es là, mainte-nant, et que je te connais ».Moi, j’ai gardé cette petite fioleque mon grand-père m’avaitdonnée et, bien plus tard, j’en airempli une autre quand Charlieest parti. Charlie, c’est le pèrede mon petit garçon, de monpetit Léon. Charlie n’est pasmort, il est même bien vivant ;mais il m’a quittée quand j’étaisenceinte du petit. Ah Charlie,c’était l’homme le plus beau dumonde. Je l’avais rencontré surles rives du Mississipi. Il étaitnoir et j’étais blanche alors,pour que la vie nous sourie, onest allés à Paris. En ce temps-là,aux Etats-Unis, les Blancs trai-taient les Noirs comme des
chiens et une Blanche avec un Noir, ça faisaitdes histoires.
On a pris le Queen Elisabeth II etpour payer la traversée,
Charlie a joué tous lessoirs du saxo au bar
du navire. Il jouaitcomme un dieu. Et
à Paris aussi,c’est comme çaqu’il a gagné savie, en jouantdans les bars. Ilest devenu célè-bre et il m’a quit-
tée. Alors, biensûr j’ai pleuré et je
me suis souvenue
Les trois fioles
Récit - Les trois fioles26
autobule14:Mise en page 1 2/02/09 21:49 Page 26
de Youdli. Je me suis assise sur mon chagrin et j’aigardé mes larmes pour Charlie dans unedeuxième fiole.Quant à la troisième, cette fois, ce ne sont plusdes larmes de peine, non, cette fois, ce sont deslarmes de joie.J’ai reçu une lettre, hier après-midi.Une lettre d’une petite fille, Lulu, que je ne connaispas et qui m’apprend que je suis sa grand-mère.Mon petit Léon a grandi et il est parti faire sa vieen Chine et là, il a eu une petite fille métissée avecdes yeux bridés qui m’invite aujourd’hui à allerfaire sa connaissance.Oh là là, je n’en reviens pas. J’ai pleuré tout
l’après-midi et j’ai mis meslarmes dans une troisième
fiole. C’est la plusbelle des trois. Jevais les mettredans ma valise ;comme ça, quandje serai à Pékin, jeles donnerai àLulu et je lui diraide faire pareilavec ses joies etses chagrins.
Récit
Ton enfant
est-il ta trace ?
Les sens réveillent-ils les souvenirs ou l’inverse ?
A lire aussiPierre Coran et Claude Lapointe, Les
Contes de la Folie Méricourt, éd.Grasset & Fasquelle, 1983. TE
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Récit - Les trois fioles 27
autobule14:Mise en page 1 2/02/09 21:50 Page 27
14-18 ET SES VILLAGES FANTÔMES…Au-delà d’un bilan humain terrifiant (environ 6000morts par jour !), la Première Guerre mondiale adévasté des régions entières.
C’est le cas de Verdun, où 60 millions d’obus tombèrenten quelques mois… Plus de 90 ans après les événements, les traces deces terribles combats sont encore très présentesdans le paysage. Jugez plutôt… Aujourd’hui, lechamp de bataille de Verdun ressemble à un paysagelunaire, parcouru d’innombrables cratères d’obus.
Aide-mémoireL’agriculture y est strictement interdite, le sol étant rem-pli d’obus non explosés, de résidus métalliques et derestes humains…Plusieurs localités de la région ont été complètementrasées sous ce déluge de fer et de feu. Ces villages fan-tômes ne comptent plus de maisons. Pourtant, le tracédes rues et le signalement des principaux bâtimentsrappellent leur existence. Ici s’élevait l’école de Fleury-devant-Douaumont… Comme les soldats dont le nomest gravé sur les monuments, ces villages sont « mortspour la France ».Alors, pourquoi garder la trace de ces villages disparus ?Afin d’en conserver le souvenir, tout simplement. Ainsi,ces lieux continuent d’exister, avec un nom sur la carte et
un maire à leur tête. Villages fantômes devenusvillages de mémoire…
.
infos - Aide-mémoire28
Cumières avant la guerre…
… Cumières après la guerre.
Village de Douaumont.
Village de Fleury.
Village de Fleury.
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autobule14:Mise en page 1 2/02/09 21:52 Page 28
Infos
A lire aussiHeliane Bernard et Alexandre Faure, C’est quoi la mémoire ?,
coll. Phil’Art, éd. Milan Jeunesse, 2008.
NE ME RACONTE PAS DES HISTOIRES !Même si nous ne vivons plus dans le passé, celui-ci n’apas totalement disparu de notre vie. Le passé nous alaissé de nombreuses traces, grâce auxquelles nouspouvons le connaître ou le comprendre. Dans leur lan-gage, les historiens parlent de sources. Mais de quois’agit-il exactement ? Pour bien comprendre, prenons un exemple. Si un histo-rien veut étudier le Débarquement de Normandie de 1944,il va lire les multiples documents issus des différentesarmées, tenir compte des monuments qui existent encore,analyser les photographies des événements. L’historienpeut aussi s’intéresser à la mémoire humaine, en posantdes questions aux témoins des événements. Ainsi, en inter-rogeant des civils ayant vécu le Débarquement deNormandie, l’historien sera confronté à des oublis, à desdéformations involontaires et, cela arrive, à des men-songes (un habitant se fait passer pour un grand résistantayant dynamité des voies de chemin de fer, alors qu’il n’ya pas participé). Comme nous le voyons, l’historien devraêtre très prudent dans son travail d’enquête (« histoire »vient justement d’un mot grec signifiant « enquête »), aurisque d’écrire n’importe quoi. Tel un détective, il devracomparer les informations et déterminerle vrai du faux. Bref, lepassé, quelle histoire !
infos - Aide-mémoire 29
Et en 44 ? Vous avez fait
comment ?
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La tombe d’un vieillard
n’est-elle qu’une pierre
dans un cimetière ?
L’histoire vue par les vainqueursest-elle la même que celle vuepar les vaincus ?
ury.
De nombreux vestiges rappellent la Seconde Guerre mondiale,
comme ces bunkers allemands situés dans le Pas-de-Calais.
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autobule14:Mise en page 1 2/02/09 21:53 Page 29
C’est grâce à ces traces que nous pouvons reconstituer etimaginer leur manière de vivre.Le bâton d’Ishango est un petit os de 10 cm. Comme son noml’indique, il a été trouvé à Ishango, un village situé au bord du
Lac Edouard en RépubliqueDémocratique du Congo. Grâce àla méthode du carbone 14, il a étédaté d’il y a environ 22 000 ans. C’est un archéologue belge, Jeande Heinzelin, qui l’a trouvé en1950. L’os d’Ishango est conservéà l’Institut Royal des SciencesNaturelles de Belgique àBruxelles, dans la salle desIguanodons (« Salle des dino-saures »).
Ce petit os est pourvu de striesqui ont, dès sa découverte, inter-pellé les chercheurs. Ils ontessayé de leur trouver des signifi-cations : nombres premiers àgauche, multiplications par deux
Le coin des Petits Débrouillards
www.lespetitsdebrouillards.be
Sciences - Le coin des Petits Débrouillards 30
ou additions au milieu (3x2=6, 4x2=8,10=5+5), même nombre de traits à gauchequ’à droite…Ils se sont demandé si la répartition desstries était due au hasard. Si ellesauraient pu être faites par un animal sau-vage ou par un enfant qui jouait.
On ne sait pas grand chose des hommes préhistoriques. Comment chassaient-ils ? Que fai-saient-ils toute la journée ? Ils ne nous ont pas laissé de livres d’histoire ! Par contre, ils ontfait des dessins dans les grottes, gravé des pierres, des os… ils ont laissé des traces…
Décalque la figure à la page suivante (ou imprime-la à partir du site), découpe-la et plie-la selon les lignes pointillées. Tu obtiendras un « bâton d’Ishango » en trois dimensions, et en taille réelle !
autobule14:Mise en page 1 2/02/09 21:54 Page 30
Sciences - Le coin des Petits Débrouillards 31
Sciences
D’APRÈS TOI, UN OS AVEC DES TRAITS… A QUOI CELA POUVAIT-IL BIEN SERVIR ? • A mesurer des centimètres, des longueurs, des distances ?• A mesurer la profondeur de l’eau d’un lac, d’un fleuve ?• A compter le temps qui passe ?• A compter les animaux du troupeau ?• A garder en mémoire le rendement d’un champ ou la récolte d’un pommier ?• A compter des marchandises ?• A compter la population ?• A compter ce que l’on a prêté à son voisin ? (Mme Pierre-de-Feu me doit
encore trois radis).
ALORS, LE BÂTON D’ISHANGO ?UNE CALCULATRICE PRÉHISTORIQUE ? UN CAHIER DE MATHÉMATIQUES ?Evidemment, ce n’est pas écrit dessus ! Nous ne savons pas exactement àquoi servait cet os. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a trop de liens logiques entreles traits pour que ceux-ci aient été faits par hasard. Peu importe si le bâtonservait à mesurer, à calculer ou à noter, il nous montre que l’homme a, depuisles temps les plus reculés, cherché à comprendre son environnement.Le bâton d’Ishango est le plus ancien objet trouvé à ce jour qui prouve quel’homme a fait des sciences dès la Préhistoire.
LE SAIS-TU ?Comme c’est un Belge qui l’a découvert, ce petit os a été choisi commeemblème des Sciences et de la Recherche en Région de Bruxelles Capitale.
Penses-tu qu’un chercheur dans 20.000 ans pourraencore trouver et lire ton Philéas et Autobule ?
Penses-tu que dans 20.000 ans, quand les livres
de nos bibliothèques et nos supports informatiques
dans les médiathèques auront l’âge du bâton
d’Ishango, il restera encore une trace de tout
ce que nous avons écrit ?
A lireDirk Huylebrouck, Afrique + mathématiques, éd. Vubpress, 2008.
A voirhttp://www.ishango.be/fr2006/historique-histoire.php
http://www.prismeshebdo.com/prismeshebdo/article.php3?id_article=236&var_recherche=ishango TEX
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autobule14:Mise en page 1 2/02/09 21:56 Page 31
Néerlandais - Op vadroui door Brussel32
Vocabulaire :de winter : l'hiver – wandelen : se promener – sommige : certains – spreken : parler – gek : bizarre – het mengsel : le mélange – voorbij komen : passer – plassen : faire pipi – steken : mettre– eten : manger – lekker : délicieux – leuk : agréable – mensen : gens – kleuren : couleurs – talen : langues
Op vadrouidoor BrusselSalut Anaïs,
Het is winter. We gaan wandelen in Brussel. Sommige Brusselaars spreken nog oud Brussels. Datis gek. Ze zeggen : we gaan op vadroui door Brussel. Het is een mengsel van Nederlands en Frans.
We gaan naar de Grote Markt. We komen voorbij Manneken Pis. Dat is een fameuze ket ! Datmoet ge zelf niet riskeire, plassen op straat ! Maar Manneken Pis geneirt zich niet.Nee, hij staat daar heel fier. Hem steken ze niet inhet prizon.
Ik roespeteir. Mama zegt : “we gaan eerstnaar het museum, de Bozar, en dan naarhet Park”. Dat kan ik niet refuzeiren. Wespelen op de balanswaar. We amuseirenons goed.
Dan is het tijd om te eten. We gaan naar deruu Haute in de Marollen. We eten lekkerestoemp met veel legumen. Dat kost geenforteun.
Brussel was leuk. Een mengsel van beton engazon. En al die mensen. Al die kleuren. Al dietalen. Zelfs oud Brussels. Dat is bizaar !
Een dikke beis.
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Aujourd'hui, le dialecte bruxellois est parlé par 10.000Bruxellois. C'est un dialecte flamand brabançon. Il y a un siè-cle, ce dialecte a intégré beaucoup de mots en français maisprononcés « à la manière de Bruxelles ». La lettre est trufféede ces mots « français ». C'est comique, non ?
C’est tof, hein ?
Non peut-être !
de vadroui : la vadrouille : de tochtfameuze : fameux : beroemdriskeiren : risquer : wagengeneiren : se géner : zich schamenhet prizon : la prison : de gevangenisde balanswaar : la balançoire : de schommel
amuseiren : s'amuser : zich vermakende ruu : la rue : de straatde legumen : les légumes : de groentenhet forteun : la fortune : het fortuinhet gazon : le gazon : het grasde beis : la bise : de zoen
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BD - Allumeeeeez, le feu ! 33
BD
Allumeeeeez, le feu !Enquête sur l’incendie de la grande bibliothèque d’Alexandrie
autobule14:Mise en page 1 2/02/09 21:59 Page 33
BD - Allumeeeeez, le feu !34
autobule14:Mise en page 1 2/02/09 22:01 Page 34
BD - Allumeeeeez, le feu ! 35
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Pourquoi y a-t-il toujours eudes hommes pour détruire les
traces du passé ?Les livres peuvent-ils
être dangereux ?
Eh ben, ça a laisséplus de traces qu’on
ne pensait…
Alexandriiiiiiiiie,Alexandraaaaaaahhhhh
…
Au 4e siècle avant JC, tu n’aurais sans doute possédéaucun livre. D'abord parce que seule une toute petiteélite jouissait du privilège de savoir lire. Ensuite,parce que le salaire de toute une vie ne t’aurait passuffi pour t’en acheter un. L'imprimerie n'étant pasconnue, les livres n'existaient qu'en deux ou troisexemplaires, la plupart même en un seul.
Actuellement, 40% de la population n’achète ni ne litun livre par an…
On évalue le retard pris par la science et notammentpar la médecine suite à la destruction de la grandebibliothèque d’Alexandrie à 600 ans.
autobule14:Mise en page 1 2/02/09 22:03 Page 35
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BD - Les paroles s’envolent…36
Les paroles s’envolent…
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