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This article was downloaded by: [Monash University Library] On: 18 April 2013, At: 02:07 Publisher: Routledge Informa Ltd Registered in England and Wales Registered Number: 1072954 Registered office: Mortimer House, 37-41 Mortimer Street, London W1T 3JH, UK Canadian Journal of Development Studies/Revue canadienne d'études du développement Publication details, including instructions for authors and subscription information: http://www.tandfonline.com/loi/rcjd20 Planification des ressources en eau au Maroc Driss Mriouah a a Administration de l'Hydraulique, Agdal-Rabat, Maroc Version of record first published: 23 Feb 2011. To cite this article: Driss Mriouah (1992): Planification des ressources en eau au Maroc, Canadian Journal of Development Studies/Revue canadienne d'études du développement, 13:4, 195-208 To link to this article: http://dx.doi.org/10.1080/02255189.1992.9669490 PLEASE SCROLL DOWN FOR ARTICLE Full terms and conditions of use: http://www.tandfonline.com/page/terms-and-conditions This article may be used for research, teaching, and private study purposes. Any substantial or systematic reproduction, redistribution, reselling, loan, sub-licensing, systematic supply, or distribution in any form to anyone is expressly forbidden. The publisher does not give any warranty express or implied or make any representation that the contents will be complete or accurate or up to date. The accuracy of any instructions, formulae, and drug doses should be independently verified with primary sources. The publisher shall not be liable for any loss, actions, claims, proceedings, demand, or costs or damages whatsoever or howsoever caused arising directly or indirectly in connection with or arising out of the use of this material.

Planification des ressources en eau au Maroc

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Page 1: Planification des ressources en eau au Maroc

This article was downloaded by: [Monash University Library]On: 18 April 2013, At: 02:07Publisher: RoutledgeInforma Ltd Registered in England and Wales Registered Number: 1072954 Registeredoffice: Mortimer House, 37-41 Mortimer Street, London W1T 3JH, UK

Canadian Journal of DevelopmentStudies/Revue canadienne d'études dudéveloppementPublication details, including instructions for authors andsubscription information:http://www.tandfonline.com/loi/rcjd20

Planification des ressources en eau auMarocDriss Mriouah aa Administration de l'Hydraulique, Agdal-Rabat, MarocVersion of record first published: 23 Feb 2011.

To cite this article: Driss Mriouah (1992): Planification des ressources en eau au Maroc, CanadianJournal of Development Studies/Revue canadienne d'études du développement, 13:4, 195-208

To link to this article: http://dx.doi.org/10.1080/02255189.1992.9669490

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This article may be used for research, teaching, and private study purposes. Anysubstantial or systematic reproduction, redistribution, reselling, loan, sub-licensing,systematic supply, or distribution in any form to anyone is expressly forbidden.

The publisher does not give any warranty express or implied or make any representationthat the contents will be complete or accurate or up to date. The accuracy of anyinstructions, formulae, and drug doses should be independently verified with primarysources. The publisher shall not be liable for any loss, actions, claims, proceedings,demand, or costs or damages whatsoever or howsoever caused arising directly orindirectly in connection with or arising out of the use of this material.

Page 2: Planification des ressources en eau au Maroc

Planijication des ressources en eau au Maroc

Sitd a I'extr2me nord-ouest du continent africain, le Maroc, dont la superjicie est de 710 850 km2, est caractkrisk par un climat tr2s varik allant du subhumide au nord, d aride au sud. De mAm, les ressources en eau sont caractkriskes par une forte variabilitk spatio-temporelle. Cette variabilitk a dcessitk, depuis longtemps, le recours d des techniques ingknieuses de mobilisation et d'utilisation des ressources en eau. Avec le heloppement socio-kconomique qu'a connu le pays, des techniques modernes sont actuellement utiliskes aux c6tks des techniques traditionnelles. De grands barrages de mobilisation et des canaux de transfert d'eau ont ktk construits permettant I'irrigation de grande envergure et I'approvisionnement en eau potable de la population du pays, kvaluke actuellement d 25 millions d'habitants.

ABSTRACT

Situated at the extreme north-west of the African continent, Morocco, with an area of 710 850 km2 has a variable climate rangingfrom sub-humid in the north to arid in the south. There are large variations, in time and space, in the available water resources. This variability has necessitated, since ancient times, ingenious techniques to extract and distribute the limited water resources. With the socio-economic development that the country has known, modern techniques are now used alongside traditional methods. Large storage dams and canals have been built, muking possible large scale irrigation and water supply for the country's population, now estimated at 25 million inhabitants.

INTRODUCTION

Dans les dgions telles que le Manx: 21 caracthe aride et serni-aride, l'eau est un tltrnent stratdgique dont la disponibilitd et la maitrise de l'utilisation sont indispensables. Dans de nombreuses dgions du rnonde, des exemples dloquents

* Dkteur & la recherche et & la planification & I'eau, Adminiseation & I'Hydraulique, Agdal- Rabat. Maroc.

Revue canadienne d'ktudes du dkveloppement, Numkro spkcial1992

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montrent qu'une bonne maitrise de la gestion des ressources hydriques pouvait conduire il un essor remarquable de l'agriculture et constituer ainsi une courroie de transmission tant pour le dkveloppement konomique que pour I'am6lioration des conditions de vie des populations concemks.

Au Maroc, la rared des ressources en eau a gbnkralement dttermint une assez forte adaptation << spontank n des structures soci&norniques d'utilisation de l'eau il composante agricole dominante, aux structures physiques des sysemes de ressource. Toutefois, I'tvolution future tendancielle (urbanisation) ou volontariste (intensification de l'agriculture, industrialisation) des demandes en eau, entraine une disjonction des champs d'utilisation traditio~elle des systhmes de ressources, nkessitant la mise en place des projets de transfert d'eau.

Partant de ces considtrations, la planification et la gestion rigoureuse d'une ressource de plus en plus rare s'avhrent nkssaires pour asseoir une politique globale de mise en valeur des ressources en eau, dont I'objectif est le developpement des ressources en eau au profit de la collectivitt.

I. SITUATION GEOGRAPHIQUE

SituC entre les 21" et 36" degds de latitude Nord et les 1" et 17" degds de longitude Ouest il I'extSme nod-ouest du continent africain, le Maroc s'Ctend sur une superficie de 710 850 km2. Projett entre la Mediterrank et l'Atlantique, &par6 de 1'Ewpe par un detroit de 14 km, pmfond6ment enracinb au sud dans le continent africain, le Maroc appartient il la fois au monde mtkiiterrankn, au monde oceanique et au monde saharien.

Le Maroc se distingue il la fois par I'altitude blevk de ses montagnes et par la remarquable extension de ses plaines et plateaux. Le Haut Atlas occidental compte plusieurs sommets dtpassant 4 000 mhtres. Au nord, la chaine du Rif, relativement peu blevk, est cependant une chaine compliquk et contribue il I'isolement du littoral mediterrankn.

Le contact atlantique est sans doute 1'Cltment le plus marquant. Le littoral est bod6 de plaines basses oil de plateau peu 6levts ne s'opposant il aucune @nCtration des influences maritimes. Les vents humides se propagent facilement jusqu'au contact avec les chaines montagneuses de 1'Atlas pennettant ainsi I'exploitation, loin dans l'intdrieur, de vastes plaines fertiles.

Le climat qui &gne dans le pays est ext&mement varit. I1 est subhumide sur les dgions cdtibres du Nod, semi-aride il sec sur les dgions du Nord-Ouest et du Centre, et aride sur les dgions rifaines-orientales et sud-atlasiques.

Devant cette diversite du climat, il est nature1 que la pluviom6trie soit tr&s variable d'une dgion il une autre (carte no 1).

If. PLANIFICATION ET UTILISATION DE L'EAU AU MAROC

A. RESSOURCES EN EAU

Bien que marque par l'ariditd de son climat, le Maroc dispose de richesses hydriques considerables jouant un rdle determinant dans l'konomie du pays. Cependant des contraintes naturelles importantes entravent la rnise en valeur de ces ressources en eau :

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Cartc 1

Pddpitations moyenws onnuelles (mm)

- L'ariditt? du climat a pour consdquence des variations annuelles et interannuelles qui conditionnent l'alimentation naturelle des nappes souterraines et des cours d'eau. En particulier, les e u e n c e s d'ann&s &hes plus ou moins longues sont Wuentes et font de ce phknomhe une donn& de base de la problCmatique de I'eau au Maroc.

- La variabilid spatiale du climat se traduit par une dispariG m q u & de la disponibilitt? en eau entre les diffkrentes dgions. Ainsi la wne atlantique, limit& au nord par le Rif et h l'est et au sud par les chahes de l'Atlas,

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renferme B elle seule pds de 80 % des eaux de surface et plus de 70 % des eaux s o u t e d e s renouvelables. A l'encontre, les dgions rifaines-orientales et sud-atlasiques renferment respectivement pr&s de 18 % et 3 % des eaux de surface, et pds de 14 % et 13 % des eaux souterraines.

Cette disparitk dans la disponibilitk en eau permet de distinguer trois grands domaines hydrauliques :

- un domaine atlantique comprenant l'ensemble des bassins hydrologiques situCs au nord et il l'ouest de 1'Atlas et dkbouchant B l'ockan (carte no 2). Cette zone comporte plus des deux tiers des ressources en eau mais se caracterise kgalement par une population plus nombreuse, et par condquent une importante concentration des activitks konomiques;

- un domaine rifain-oriental; - un domaine sud-atlasique caractCrid par l'insuffisance de leurs ressources

en eau face aux besoins exprimks;

En termes de planification de l'eau, le domaine atlantique bien que riche en eau est marquC Cgalement par une disparitk entre ses zones nord et sud, ce qui nhssi te une vision intk* du dkveloppement des ressources en eau dans l'ensemble de la dgion.

Les autres domaines skparks physiquement du domaine atlantique par d'importantes chaines de montagnes doivent compter avec leurs faibles ressources et s'accommoder des conditions naturelles dkfavorables en Cvitant d'en faire un frein au dtveloppement konomique et social.

Le Maroc dispose de richesses hydriques kvaluks en annk normale B pr&s de 150 milliards de m3 de prkipitations dont 30 milliards de m3 contribuent B l'alimentation des eaux de surface et souterraines. De ces 30 milliards, plus de 20 milliards repdsentent le potentiel en eau de surface, dont 16 milliards de m3 sont mobilisables dans des conditions techniques et konomiques favorables. La dpartition spatiale de ce potentiel est d o m k dans le Tableau 1.

Une grande part de cette richesse naturelle est directement valorisk par l'agriculture pluviale, les psturages et les fofits. Les kcoulements superficiels et souterrains font l'objet d'amknagements pennettant d'en maitriser les flux pour en permettre une utilisation planif&. A ces ressources renouvelables s'ajoutent les dserves en eau souterraines non renouvelables. Une planification correcte de l'eau ne peut donc s'envisager sans une vision globale prekmt en compte l'ensemble des ressources en eau et des contraintes caractkrisant l'expression de la demande en eau.

B. DEMANDE EN EAU

Le Maroc comait un accroissement rapide de la demande en eau conskcutif il l'kvolution dkmographique, il l'mklioration du niveau de vie et au dkveloppement ckonomique et social. Cet accroissement de la demande en eau impose des efforts soutenus de l'amhagement de l'eau de plus en plus coQteux pour la wllectivitk. Ainsi un vaste programme de construction de grands barrages a kt6 land par les pouvoirs publics domant une impulsion nouvelle au dkveloppement des ressources en eau. Des projets intkgds ont vu le jour sur de vastes dgions du temtoire. Une dpartition kquilibde des projets il travers le temtoire national a traduit le souci des pouvoirs publics de promouvoir le dtveloppement dgional.

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PLANIFICATION DES RESSOURCES EN EAU AU MAROC

Carte 2

Situation des bPssins verssnts PU Maroc

, ( L IS TE DES &4SSINS VERSA N T S ~ I 0.V D U IAMLLOOIS

Z C V DCS COllER5 YEOIICRRAWEES

3 W O U LOU*XOS

b B.V OE L A YOULOUVA

5 O J D U S E O O U

6 0.V OU OOU R E W E G

7 L V DES C O l E R S A l L A N I I U C S DE CAYOLANCA

I 0.V DES CDIIERS U L A N l D M S OE 5AFI A E L JADIOA

9 0 - V O E L ' O W E I I O I A

10 C V D U G u l l

I I avou ZIZ I2 0.V DU D M

12 OXDU t ~ n 5 1 1 1

I & 0.V DCS COIIERS AlLANl lOUE5 0 ESSAOUIRA I 5 o v OU s o u 5 5 M S U

1s S I O C f l f l M l M 1 I Z W I 1

I7 O V DE SAKIA E L WAMIA

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Tableau 1

Resuources en eaux supedcklles du Maroc

Superficie Pluviomttrie Apports moyens en km2 moyenne (mm) (Mm'lan)

Bassins rifins du Nord 20 600 680 4 170 (1)+(2)+(3)* Bassins atlantiques du Nord et Centre 132 500 520 11 280 (5) + (6) + (7) + (8) + (9) + (13) + (14)* Bassins sud atlasiques ouest 35 400 230 780 (15) + (16)* Bassins prtsahariens sud-atlasiques 464 850 85 2400 (10)+(11)+(12)* et mste Bassins de I'Oriental 57 500 245 1 650 (4). Ensemble du territoire 710 850 200 20 280

(*) Notation cornspondant celle de la carte no 2

L'approvisio~ement en eau des populations et des activitks industrielles a kt6 marquk par un dtveloppement sans pdctdent grgce au recours aux eaux de surface. La notion de solidaritk entre dgions riches et pauvres en eau s'est concdtis& par la dalisation de transfert massif d'eau. Enfin, la valorisation des potentialids hyddlectriques et les pdoccupations de protection conk les inondations ont rnarquk les dkmarches de planification de l'eau.

On a ainsi assisd en fait h la naissance de la politique nationalede l'eau dans une phase marquik par l'intk& prioritaire dome h la mobilisation. A ce jour, les recherches intensives d'eau souterraine et la dalisation de 35 grands barrages permettent de mobiliser plus du tiers des 30 milliards de m3 de ressources en eau renouvelables, contribuant de faqon significative h l'essor kconomique et social du Pays.

C. PLANIFICATION DE L'EAU

La croissance continue de la demande en eau, la diversitk des besoins et leurs interactions kventuelles, le renchkrissement des coots d'amknagement et la complexit6 des probDmes de gestion de l'eau dans leur ensemble nkcessitent des dkmarches rationnelles pour faciliter le processus de prise de dtcision. Une planification rigoureuse indgrant l'ensemble des ressources en eau et les contraintes caractkrisant l'expression de la demande a ttk poursuivie. En effet, compte tenu des dw&s relativement longues de mise en ceuvre des projets hydrauliques, le processus de planification doit etre consolidk et Clargi h l'ensemble des aspects en rapport avec le dtveloppement des ressources.

L'exp6rience en cours vise A doter h court terme le pays d'un plan national de l'eau prenant en compte les prioritks rkgionales et nationales. L'enjeu est effectivement de taille si l'on se rappelle qu'h l'horizon 2000 les projections d'utilisation de l'eau pdvoient une demande globale de l'ordre de 15 milliards

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de m3 dont 2 milliards de m3 pour I'eau potable et 13 milliards de m3 pour I'inigation de 1 500 000 ha environ.

Le vtritable processus de planification de l'eau a dtmarrt au dtbut des annks 1980 par le lancement des ttudes de plans directeurs d'amtnagement des difftrents bassins du pays. C'est la premikre fois que des dtudes de planification d'une telle envergure sont conduites. Auparavant, deux ttudes de plans directeurs ont t t t dalistes et ont concernt, la premibre en 1963 le bassin du Sebou (39 000 krn2), et la seconde en 1975 le bassin de I'Oum Er Rbia (36 000 krn2).

L'tvolution de la demande en eau constatte entre 1960 et 1980 impose que les ttudes mentes actuellement dtfinissent des schtmas d'amdnagement il meme de rechercher un Quilibre inter-dgional dans la dpartition des ressources en eau. Aiisi les transferts d'eau du nord vers le sud, soumis B une forte pression de la demande en eau, deviennent une composante de plans directeurs proposts, lesquels plans tiement compte tgalement de la protection de l'envuomement.

Au delil de la satisfaction des besoins en eau envisagk, I'indfit de la dtmarche de planification poursuivie est d'etre tgalement un moyen efficace de concrdtisation de I'effort de dtveloppement commun grsce il la solidaritt rtgionale et nationale en matikre d'eau qui pourrait aussi etre instaude.

De meme, on peut espkrer pour autant que les probDmes techniques et konomiques du dtveloppement de l'eau soient r6solus, et que la mer joue tgalement un rdle dominant dans la politique nationale de I'eau. Les rtgions c8tikres traditionnellement importatrices d'eau pourraient devenir autonomes, voire exportatrices d'eau, et domer ainsi une nouvelle dimension il I'eau dans I'organisation du territoue national.

111. AMENAGEMENTS EN ZONES ARIDES AU MAROC

Au Maroc, les zones situks au sud de la chaine de 1'Atlas sont arides et leur ariditt s'accentue au fur et 3 mesure qu'on se dtplace vers le sud oh le clirnat saharien dgne. Ces zones sont caracttristes par la faiblesse, ou I'inexistence, des ressources en eau de surface dgularides. Les crues constituent la majeure partie sinon la totalid des apports des cours d'eau. Le dgime hydrologique est tel que les dtbits sont nuls plusieurs mois dans I'annte.

La faiblesse de ces ressources et leur caracthe tphtmbre et altatoire ont Ctt il la base de dtveloppement de techniques susceptibles de mobiliser le maximum des ressources en eau. Ces techniques vont des plus simples, ndcessitant des moyens modestes, aux plus sophistiqukes et plus collteuses, mettant en jeu de vtritables amtnagements de mobilisation et de transfert d'eau.

Dans ce qui suit, on pdsentera les efforts accomplis par le Maroc dans ces regions dtshtrittes caract6risks par des bilans hydriques plus ou moins deficitaires.

A. UTIL~SATION DES EAUX SUPERFICIELLES : EPANDAGES DE CRUES

Depuis plusieurs sikles, l'ariditd et la semi-aridid qui dgnent sur une partie importante du Maroc ont t t t il I'origine de I'utilisation des ressources en eau superficielle par des systbmes ingtnieux constituts de prise au fil de I'eau et d'tpandages de crues.

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La technique d'tpandage des crues consiste il faire profiter l'agriculture des eaux de crues alhtoires. Cette pratique a toujours suscitk I'intkt des habitants, dans la mesure oil elle ne nhssi te pas des techniques sophistiqudes pour sa mise en aeuvre. I1 s'agit d'ouvrages traditionnels ou modemes permeltant, tout en laissant passer les pointes de crues il caracttre dangereux et destructeur, de deriver les dtcrues vers un canal ete-morte qui dtbouche sur les zones d'tpandages plus ou moins amtnagks. Ces barrages de dtrivation jouent un d l e t d s important dans le dtveloppement des ressources en eau de ces dgions. Ainsi des surfaces trts importantes sont mises en valeur grrice il ces techniques qui ont fait l'objet d'amtlioration dans leur conception et leur dalisation.

En effet, si ces ouvrages continuent A Mntficier des efforts accomplis par les agriculteurs qui, au dtbut de chaque saison, construisent ou dparent les barrages endommagts par Ies crues pass&, il n'en demeure pas moins que 1'Etat a consenti des efforts importants depuis plusieuxs dhnnies, tkmoignant ainsi de l'intkkt de ces ouvrages.

La technique des Cpandages de crues est utiliste au Maroc dans l'ensemble du bassin sud-atlasique et permet de procurer des avantages forts importants sur les plans agricole, social et environnemental : affectation mieux Quilibde des eaux des crues entre l'amont et l'aval, augmentation de la production agricole, meilleure alimentation des nappes souterraines. Ainsi, on dtnombre plusieurs dizaines de barrages de dtrivation dans ces bassins, dont pas moins de 10 dans le seul bassin du Rhtris, principal affluent du Ziz. La vocation locale de ces barrages s'est tlargie en vue de permettre un transfert il l'inttrieur du bassin vers des zones appeltes ii un dtveloppement plus pousst : c'est le cas de la plaine de Tafilalet, situk en aval du bassin du Ziz, et qui Mntficie actuellement des eaux de 1'Oued Rheris grice il la dalisation, en 1986, d'un amtnagement comportant un barrage de dtrivation et d'un canal de transfert. Ainsi, pds de 15 millions de mttres cubes par an (Mm3/an) peuvent etre transftds au lieu de se perdre vers le dtsert sans aucune utilisation.

B. UTILISATION DES EAUX SOUTERRAINES : SYST~MES DE RHE'ITARAS

Depuis plusieurs sitcles, l'ariditt des espaces occup6s par les populations ont t t t il l'origine de l'installation de systtmes de galeries souterraines qui drainent les eaux captks dans la nappe phrtatique. Elles sont par 18-meme conduites au point d'utilisation et ce, au moyen d'une pente rtgulitre inftrieure il la pente gtntrale du sol. Cette technique de captage des eaux aurait pris naissance en Asie, oil ce syseme, tds dpandu, repdsente un veritable patrimoine hydraulique encore utilist de nos jours. Elle fut introduite au Manx: au cours des premiers sitcles de l'Islam, et elle est tr&s dpandue dans le Haouz de Marrakech qui est une vaste dtpression alluviale de 6 000 km2 situk entre le Haut Atlas au sud et les Jbilet au nord.

La n5alitk physique de cette dgion du Maroc et la rigueur du climat qui y dgne ont lit ttroitement le dtveloppement de l'agriculture aux techniques de la maitrise de l'eau. C'est dans ce cadre rural et contrastt, mais ii vocation agro-pastorale, que les habitants de la zone du Haouz ont dtvelopp6 depuis des sitcles, par leur savoir- faire et leur gtnie, tout un arsenal de proc&ts de mobilisation, de stockage et de distribution de l'eau, celle-ci ayant presque toujours t t t une matitre de premitre nkessitk intgalement dpartie.

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Fisurel SystPme de Rhettar~

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Ainsi, plus de 650 Rhettaras, drainant les eaux de la nappe pMatique, ont Ctt kali&s dans les difftrentes parties de cette kgion, totalisant une longueur de 700 krn et mobilisant un dtbit de plus de 5 000 Us, soit 70 % des pdltvements de la nappe. La premitre Rhettara a t t t rtaliste vers 1071 et l'effort de leur dalisation a Ctt continue pendant des sitcles.

La technique de ces Rhettaras consiste au creusement d'une canalisation souterraine il l'aide d'une strie de puits distants de 20 il 25 m (Fig. 1). Les puits servent il l'tvacuation des terrassements et A I'atration au moment de la construction, ainsi qu'il l'entretien durant le fonctiomement. Les tracks sont gtntralement simples, rectilignes ou sinueux. Le drain a pour fonction de c&r une dtpression et une collecte lattrale des eaux, et sa longueur est directement li& au niveau pitzomttrique par rapport au sol, il la pente du terrain nature1 et il la pente du drain.

En ce qui conceme la situation actuelle, I'exploitation des eaux souterraines par ce prockdt a permis incontestablement la mise en valeur dans le Haouz d'une superficie de 20 000 hectares. La Hriclination de cette technique coincide avec l'apparition du pompage il cause des inconvbnients, tels que les gros frais de premihre installation, l'entretien coiiteux, la grande servitude de passage et la grande occupation au sol. Actuellement, quelques Rhettaras d ' ~ t a t ou priv&s sont encore entretenues, mais leur dtbit diminue au fil des ans il cause de la baisse de la nappe sous l'effet de la stcheresse qu'a connu le pays entre 1980 et 1985.

Bien que l'utilisation de cette technique soit actuellement en voie de disparition, il reste cependant l'ceuvre qui tkmoigne de l'exploitation et de l'arntnagement des eaux souterraines de manitre t d s prtcoce dans cette region du Maroc.

C. TECHNIQUES MODERNES

1. Cas du bassin du Souss (carte no 3)

Les moyens traditionnels mis en ceuvre au fil des temps ne permettent plus de faire face aux besoins en continuelle croissance des rtgions arides. Des efforts importants ont kt6 accomplis par 1'Etat en vue de maximiser l'utilisation de l'eau dans les kgions fortement handicapks par la raretk de la ressource qui ont subi tgalement le contrecoup de la stcheresse des demitres ann&s. En plus des efforts dans la mobilisation, traduits par la construction de banages de dgularisation forts importants et par le creusement de puits et forages, il y a eu recours A une politique de gestion inttgde et rationnelle des eaux superficielles et souterraines. L'exemple type au Maroc de cette politique est celui constitut par I'arntnagement du bassin du Souss qui s'ttend sur 16 000 km2 et est situt dans une zone oa la pluviomttrie moyenne annuelle est de l'ordre de 250 rnrn.

Ce bassin contient une plaine fertile sur une superficie de 4 000 km2. Le dtveloppement de l'agriculture irrigute sur la base d'une mobilisation des eaux superficielles saisomitres (tpandages de crues) ou semi-p6remes (rtsurgences, Rhettaras) est t d s ancien. Mais, depuis 1940, s'est dtvelopp6 un secteur irrigut modeme grice il la mobilisation des eaux souterraines. Ce dtveloppement de l'irrigation s'est accompagnt d'une baisse importante des niveaux d'eau de la nappe, ce qui a obligt les agriculteurs il recourir il des investissements trts coOteux pour approfondir leurs puits ou kaliser de nouveaux forages. La stcheresse qu'a connue

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la rkgion depuis 1970 a aggravt cette situation. Ainsi, de 1%0 il 1986, pds de quatre milliards de m3 ont t t t dtstockts sur les dserves, ce qui a entrain6 une baisse de niveau d'eau allant jusqu'il 40 m par endroit. Devant cette situation, il n'est gutre de solution que de chercher un moyen pour compenser les dtstockages de la nappe. Le rkgime hydrologique de 1'Oued Souss et la nature du lit de l'oued ne favorisent pas une infiltration naturelle il m2me de compenser le deficit de la nappe.

La manitre la plus judicieuse de dsorber ce dtficit de la nappe, tvaluk en 1986 il 260 Mm3/an, est de rkcup6rer une partie des fuites en mer, grice notamrnent il un barrage situt A l'entde de 1'Oued Souss dans la plaine. Ce barrage, mis en service en 1991, permet avec tout le dispositif de recharge compltmentaire qui lui est associt :

- d'ttaler suffisarnrnent les crues pour maximiser les infiltrations de l'eau dans le lit de l'oued et donc de contribuer il rttablir I'huilibre de l'exploitation de la nappe ;

- de dgulariser l'tcoulement des bassins il l'aval permettant l'infiltration d'une partie de leurs eaux de crue dans le lit de l'oued.

Cet arntnagement fonctiomera, aprts son achtvement selon des dgles de gestion judicieusement Ctudiks, de telle manitre il maximiser l'infiltration. Une ttude approfondie sur les capacitks d'infiitration de 1'Oued Souss et sur les dgles de gestion du barrage a t t t mente.

Paralltlement aux efforts de mobilisation, la valorisation maximale de I'eau a Ctt fortement recherchte dans cette rkgion par l'adoption de techniques modernes konomes d'eau : pratique des cultures sous serres (cultures, bananitres, floriculture, maraichage) et systtmes de centres pivots.

En fait, le barrage d'Aoulouz, original dans son genre, tant par les fonctions qui lui sont attribuks que par le p d t de sa construction, est destint il l'agriculture inigute par pompage. I1 constitue de ce fait un exemple type au monde de gestion inttgrte eaux de surface-eau souterraine.

De par sa fonction, ce barrage permettra de reconstituer il travers la maitrise des crues :

- un rkgime hydrologique plus rkgulier permettant un meilleur usage de l'eau en aval ;

- 1'Quilibre des kosyst2mes en aval fortement perturb6 par le dtstockage de la nappe du Souss.

2. Cas du bassin du Tens* (carte no 4 )

Les systtmes traditionnels de mobilisation des ressources en eau dtvelopp6s dans le Haouz ne permettaient plus de faire face aux importants besoins d'inigation de la dgion. Malgrk un barrage construit en 1929 rkgularisant pds de 80 Mm3/an, un important dtficit subsistait. Ce dtficit ne pourrait E t r e rksorbd que par le recours A des ressources extkrieures au bassin, celles de 1'Oum Er Rbia situt au nord.

Ainsi un projet de transfert d'un volume d'eau de 300 Mm3/an a t t t n5dist. Ce projet comporte le complexe de barrage Hassan 1 "I-Sidi Idriss, &Wit sur 1'Oued Lakhdar, principal affluent de 1'Oued Ourn Er Rbia, et un canal de rocade permettant

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ce transfert sur une distance de 120 km. Le volume transftrt permet l'imgation de 35 400 ha dans la plaine du Haouz et l'alimentation en eau potable de la ville de Marrakech A raison de 40 Mm3/an.

Cet arnknagement est I'exemple type de la solidaxit6 nationale en faveur d'une rtgion pauvre en ressources en eau et permet tgalement d'instaurer I'tquilibre dgional en matitre de rtpartition des richesses hydriques du pays.

CONCLUSION

Dans un contexte de rarett des ressources en eau, l'utilisation de tous les moyens de leur mobilisation est nkessaire. C'est ainsi que les techniques d'tpandage de crues et les Rhettaras sont utilisdes depuis des sitcles pour l'utilisation des eaux de surface et la mobilisation des eaux souterraines.

Devant cette rarett et ttant donnt l'tvolution de la demande en eau, le Maroc s'est engag6 dans un processus de planification visant A rechercher un meilleur usage de l'eau. Les premitres ttudes. de planification ont t t t lan&s en 1963 et ont concern6 le bassin versant du Sebou. A partir de 1980, une drie d'ttudes de planification A l'kchelle de l'ensemble des bassins versants du Royaume a t t t entreprise par le pouvoir public dans le but de pdparer le plan national de I'eau. Ce plan devant dtfmir les schkmas de dtveloppement des ressources en eau afin de faire face A la demande en eau, qui sera en l'an 2020 de l'ordre de 10 milliards de m3, dont 2.5 milliards de m3 pour le secteur de I'eau potable et industrielle.

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