Plantes médicinales du Maroc par Driss Lamnaouer

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Plantes médicinales: usages et toxicités

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Plantes mdicinales du Maroc : Usages et toxicit Driss Lamnaouer Dpartement de Pharmacie-toxicologie Institut Agronomique et Vtrinaire Hassan II, BP 6202, RABAT-INSTITUTS, MAROC Rsum A. Dfinitions La phytothrapie, tymologiquement le traitement par les plantes, est une mthod e thrapeutique qui utilise l'action des plantes mdicinales. On peut distinguer deux types de p hytothrapie : * Une pratique traditionnelle, parfois trs ancienne base sur l'utilisation de plantes selon les vertus dcouvertes empiriquement. Selon l'OMS, cette phytothrapie est considr e comme une mdecine traditionnelle et encore massivement employe dans certains pays dont l es pays en voie de dveloppement. C'est une mdecine parallle du fait de l'absence d'tude clin ique. * Une pratique base sur les avances scientifiques et la recherche des principe s actifs des plantes. Cette phytothrapie est assimile aux mdicaments et selon les pays sui t les mme rglementations (AMM, vente en pharmacie, etc.). On parle alors de pharmacognosi e. La pharmacodynamie dcrit ce que le mdicament fait l'organisme : c'est l'tud e dtaille de l'interaction rcepteur/principe actif. Cette action est une composante de l'eff et thrapeutique recherch. Lors de cette tape, le principe actif quitte le systme sanguin pour diffuser jusqu'au site d'action dans l'organe cible et se combine avec un rcepteur, une enzyme ou une structure cellulaire dtermine pour provoquer la rponse. La pharmacocintique rapporte ce que l'organisme fait au mdicament: elle tudie comment le corps absorbe, distribue, biotransforme et excrte les mdicaments. C'est donc l'interaction entre les proprits pharmacocintiques d'une part et p harmacodynamiques d'autre part, qui dterminent, in fine, le niveau d'activit du mdicament. Par consquent, la connaissance la fois de la pharmacodynamie et de la pharmacocintique est esse ntielle afin de comprendre les effets des mdicaments. B. Phytothrapie et Botanique La phytothrapie utilise les plantes ayant des proprits mdicinales (ou plus p rcisment la "partie active" ou une prparation de celles-ci). Les prparations peuvent tre obtenues par macration, infusion, dcoction, ou sous forme de teinture, poudre totale, extraits etc. Les plantes mdicinales peuvent tre des espces cultives mais dans la plupart des cas des espces sauv ages do la ncessit de lidentification prcise des plantes employes. Lidentification prcise des plantes reprsente une ncessit concrte, car elle est la base de lutilisation scuritaire des produits de sant naturels base de plante. Sans une identification botanique approprie au dpart, lutilisation scuritaire de produits de qualit ne peut pas tre

garantie. tant donn le nombre considrable de vgtaux suprieurs plus de 250000 dans le monde, il est ncessaire d avoir un systme de classification la fois simple et rationnel. E ncore faut-il, au pralable, pouvoir dsigner toute espce vgtale, d une faon claire, prcise e t identique pour tous. La nomenclature botanique est la discipline de droit botanique qui a pour objet de dfinir et d dicter les rgles permettant de former les noms de taxons des organismes con sidrs comme plantes, et de dterminer leur priorit en cas de concurrence. Ces rgles sont dictes par un document mis jour tous les six ans, le Code in ternational de nomenclature botanique (CINB), qui est la traduction franaise (non officielle) de l International Code of Botanical Nomenclature (ICBN). Dune manire gnrale, les plantes peuvent tre classes en 3 catgories: 2 (a) les plantes aliments ou plantes comestibles et qui reprsentent une part tr s importante de la ration alimentaire de lHomme et des animaux herbivores. (b) les plantes mdicinales; ce sont les espces botaniques utilises en phytoth rapie et mdecine populaire pour gurir certaines affections chez lHomme et les animaux. (c) les plantes poisons ou plantes toxiques ; ce sont les plantes qui peuvent en traner des accidents toxicologiques chez les individus qui les ingrent. C. Importance soci-conomique des PM au Maroc Au Maroc, les plantes occupent une place importante dans la mdecine traditionne lle, qui elle mme est largement employe dans divers problmes de sant. Les remdes utilisan t les plantes sont considrs comme : (a) moins chers (b) sans effets indsirables (d) et ont tendance tre plus employes dans les maladies chroniques tels que le diabte, les rhumatismes, les cancers, ... Par ailleurs, l exploitation et le commerce des plantes mdicinales et aromatiqu es (PMA) reprsentent, pour plusieurs familles dans la campagne et en ville, une source d e revenu non ngligeable. Pour sen apercevoir, il suffit de constater l panouissement du ma rch des plantes mdicinales et la multiplication des vendeurs de PM et/ou des produits cosmtiqu es base de plantes. D. Les principales familles de principes actifs (PA) dorigine vgtale (Nature, proprits chimiques et pharmaco-toxicologiques, origine). Les plantes produisent un grand nombre de mtabolites secondaires qui ne sont pa s produits directement lors de la photosynthse, mais rsultent de ractions chimi ques ultrieures. Parmi les plus important au plan Pharmaco-toxicologiques on peut ci ter : 1. Les glucosides ou htrosides Les glucosides sont des produits du mtabolisme secondaire des plantes. Ils se c omposent de deux parties. L une contient un sucre, par exemple le glucose, et est le plus souvent inactive, tout en

exerant un effet favorable sur la solubilit du glucoside et son absorption et distribution dans le corps. L effet thrapeutique est dtermin par la seconde partie, la plus active , nomme aglycone (ou gnine). Selon leur composition chimique, on distingue plusieurs groupes de glucosides: a) Saponosides Ils existent sous deux formes : Les strodes et les triterpnodes. Du point de vue chimique, elles se caractrisent galement par un radical glucid ique (glucose, galactose) joint un radical aglycone. Leur proprit physique principale est de rduire fortement la tension superfici elle de l eau. Toutes les saponines sont fortement moussantes et constituent d excellents mulsifiants . Elles ont une autre proprit caractristique : celle d hmolyser les globules r ouges, ce qui explique l effet toxique de certaines d entre elles, qui les rend inconsommables. Les saponines irritent les muqueuses, causent un relchement intestinal, augment ent les scrtions muqueuses bronchiales (sont expectorantes) : fleur de molne, racine de rglisse et de saponaire. Elles sont employes comme diurtiques et dsinfectantes des voies urinaires (ti ge feuille de herniaire, feuille de bouleau, racine d ononis pineux). La clbre racine de ginseng (Panax ginseng) originaire de Chine, de Core et de s rgions extrmeorientales d Union sovitique est galement riche en saponines. Les saponines sont trs communes dans les plantes mdicinales. b) Cardiotoniques Selon leur structure chimique, on les divise en cardnolides (digitales, adonis, muguet) et en bufadinols (hellbore, scille). Ces substances ont une action directe sur le co eur (rgulant l activit cardiaque des doses infinitsimales en cas d affaiblissement de ce dernier). C hez les individus non atteint de cardiopathies ils sont dangereux. 3 On retrouve les glucosides cardiaques dans de nombreuses plantes mdicinales. Le ur consommation peut tre fatale pour les lHomme et les animaux. Les lucosides cardiaques ont aussi des proprits diurtiques. c) Anthraquinoniques : Ces glucosides sont le plus souvent des pigments cristallins, facilement labiles . Ce sont de puissants laxatifs et purgatifs. Rencontrs dans les taxons tels : polygonaceae, rhamnacea e d) Cyanognes Molcules lies un sucre et susceptibles de librer HCN par hydrolyse. Il s ag it de substances base de cyanure, mais qui petites doses ont un effet sdatif sur le systme ne rveux (muscles, coeur). Potentiellement toxiques, ils sont dots d un pouvoir antispasmodique et calmant. L action enzymatique les dcompose (souvent dans la salive humaine) en acide cyanhydrique libre ce qui donne le got et l odeur d amande amre. Divers lauriers, des prunus et autres r osaces, le manioc, etc sont des plantes riches en htrosides cyanognes. e) Lactoniques

La pharmacologie regroupe sous le nom de principes amers des substances vgtale s terpniques susceptibles de librer de l azulne, ainsi que des glucosides de diverses struc tures biochimiques. Le premier groupe comporte par exemple les sucs amers de l absinthe et du chardo n bni. Le deuxime groupe est le plus commun: il regroupe les sucs des gentianaces (ge ntiane, trfle d eau), de la centaure, etc. Comme leur nom l indique, les substances amres sont divers composs qui ont un got amer trs prononc. Ces substances stimulent les glandes salivaires et les organes digesti fs. Elles augmentent l apptit et facilitent la digestion (stomachique, apritif, tonique). f) Les glucosinolates Les thioglucosides renferment du soufre organiquement li et sont accompagns da ns la plante d une enzyme, la myrosinase, dont l action les dcompose en glucose et en isothi ocyanates ou snevols (raifort, graines de moutarde blanche ou noire, graine de capucine). Le s htrosides soufrs sont surtout perus " au nez " puisque leur humeur provoque une constric tion sinusale caractristique, surtout au niveau des sinus frontaux. Les glucosinolates provoquent des effets irritants sur la peau (inflammations, a mpoules,...). Ils peuvent favoriser le flux sanguin dans les zones irrites et ainsi vacuer les t oxines (cataplasmes sur les articulations douloureuses). Ils sont bons pour les phanres (ongles et poil s) et les voies respiratoires Diverses crucifres et des liliales contiennent ces composs. 2. Les huiles essentielles : Ce sont des extraits volatils et odorants que l on extrait de certains vgtaux par distillation la vapeur d eau, pressage ou incision des vgtaux qui les contiennent. Elles se fo rment dans un grand nombre de plantes comme sous-produits du mtabolisme secondaire. Les vgtaux so nt le plus riches en essences par temps stable, chaud et ensoleill : ce sera donc le meill eur moment pour les cueillir. Ces huiles s accumulent d autre part dans certains tissus au sein de c ellules ou de rservoirs essence, sous l piderme des poils, des glandules ou dans les espaces intercel lulaires. Les huiles essentielles sont des composs liquides trs complexes. Elles ont des proprits et des modes d utilisation particuliers et ont donn naissance une branche nouvelle d e la phytothrapie : l aromathrapie. Au point de vue chimique, il s agit de mlanges extrmement complexes. Les huile s essentielles sont constitues de diffrents composants terpnes, esters, ctones, phnols et d autres lments qui ne sont pas tous encore analyss. Parmi ces constituants, certains - les terpne s ou rsines - peuvent tre irritants pour la peau ou les muqueuses, c est pourquoi on utilise dans cer tains cas des essences dterpnes. Ils sont souvent employs comme excipients, pour parfumer les prparations.

Elles sont rencontrs dans : lauraceae, rutaceae, apiaceae, piperaceae, myrtacea e, geraniaceae et hypericaceae. 4 3. Les huiles grasses Il s agit d huiles vgtales liquides temprature ambiante. Le froid les trouble et les fait figer, elles sont insolubles dans l eau, mais b ien solubles dans les solvants organiques (chloroforme, actone, par exemple). Parmi les huiles non siccatives, on peut citer l huile d olive et l huile d aman des, parmi les semisiccatives, celle d arachide, de tournesol et de colza. L huile de lin et d oeillette sont siccatives. L huile de ricin est fortement laxative. Les huiles grasses sont couramment utilises, tant pour la fabrication de remde s qu des fins alimentaires et industrielles. 4. Les latex : Les latex sont des liquides pais et opaques, qui sont des mulsions ou des susp ensions ( pouvant contenir ou non des alcalodes ) et qui ont la particularit de se solidifier au contact de l air. Ils sont scrts ou fabriqus par des cellules laticifres (vraies ou anastomoses) Parmi les vgtaux particulirement riches en latex on trouve des : papaveraceae , euphorbiaceae, campanulaceae, asteraceae, celastraceae, convolvulaceae, araceae... 5. Les alcalodes : Les alcalodes sont des composs azots complexes, caractre basique, prsenta nt gnralement une intense activit pharmacologique. Ce sont pour la plupart des poisons vgta ux trs actifs, dots d une action spcifique. La mdecine les emploie le plus souvent l tat pur. L a morphine a t le premier alcalode isol dans l opium (vers 1805). Puis on dcouvrit la strychnin e (1818), la cafine (1819)... Selon leur structure molculaire, on peut diviser les alcalodes en plusieurs gr oupes. a) des phnylalanines: capsaicine du piment, colchicine du colchique; b) des alcalodes isoquinoliques : morphine, thylmorphine, codine et papavrine contenues dans l opium du pavot; et des alcalodes indoliques: ergomtrine, ergotamine, ergotoxine de l ergot des crales; c) des alcalodes quinoliques: tige feuille de la rue commune; d) des alcalodes pyridiques et p ipridiques : ricinine du ricin, trigonelline du fenugrec, conine (poison violent) de la cigu ; e) des alcalodes drivs du tropane : scopolamine et atropine de la belladone ; f) des alcalodes stroides: racine de vratre, douce-amre ou aconite (aconitine) par exemple Les alcalodes sont utiliss comme antalgiques majeurs (morphine), antipaluden (quinine), pour combattre l excs d acide urique (colchicine), comme substance paralysante (cura re, cafine), comme poisons (strychnine, nicotine), comme stupfiants (cocane, mescaline), co mme cholinergique (pilocarpine) ou comme anticancreux (vinblastine, vincristine). Les alcalodes sont extraits de plantes qui appartiennent principalement aux fam illes botaniques

telles que : les papavraces, les papilionaces, les renonculaces et les solan aces ... 6. Les tannins : Mlange de nature polyphnolique avec polymrisation. Ces substances de composit ion chimique variable prsentent un caractre commun: leur capacit de coaguler les albumines , les mtaux lourds et les alcalodes. Elles sont hydrosolubles. Leur intrt mdicinal rside essentiellement dans leur caractre astringent: le ur proprit de coaguler les albumines des muqueuses et des tissus, en crant ainsi une couche d e coagulation isolante et protectrice, ayant pour effet de rduire l irritabilit et la douleu r, d arrter les petits saignements. Les dcoctions et les autres prparations base de drogues riches en tanins son t employes le plus souvent extrieurement contre les inflammations de la cavit buccale, les catarr hes, la bronchite, les hmorragies locales, sur les brlures et les engelures, les plaies, les inflamma tions dermiques, les hmorrodes et la transpiration excessive. 5 Les acides phnoliques empchent la digestion, par les herbivores, des tissus v gtaux en bloquant leurs enzymes digestives. Les tannins sont des substances prsentes essentiellement dans les corces. Tout es les plantes contiennent des tanins des teneurs plus ou moins leves. Les plantes riches e n tannins sont trs nombreuses. Exemples de taxons : hamamelideae (liquidambar, Juglans), rosideae, rhamnaceae, geraniaceae, hippocastanaceae, araceae, liliaceae (aloe), Hydrastis... 7. Les mucilages : Les mucilages sont des polymres complexes de fucose, d acide glucorinique et d acide manuronnique. Ce sont souvent des macro glucides, formant en prsence d eau des systmes collodaux (particules se trouvant en suspension dans un liquide) fortement visq ueux. A l eau froide, les mucilages gonflent en formant des gels, l eau chaude ils s e dissolvent en formant des solutions collodales qui se glifient nouveau en refroidissant. Dans les plantes, ces substances ont un rle de rservoirs, surtout par leur cap acit retenir l eau. Dans les infusions et les dcoctions, les mucilages des plantes mdicinales ont pour effet de rduire l irritation tant physique que chimique. Ils peuvent absorber de grandes quantits d eau et peuvent tre utiliss pour ca lmer les tissus enflamms comme la peau sche, irrite ou la paroi des intestins. Ils exercent donc une action favorable contre les inflammations des muqueuses, n otamment celles des voies respiratoires et digestives, ils attnuent les douleurs des contusions , assouplissent la peau lors d applications de cataplasmes. Chez les plantes suprieures, diverses scrofulariaces, des malvales, des violal es, divers lauriers, les tilleuls contiennent des quantits significatives de mucilages. 8. Les gommes et les rsines :

Substances adhsives, insolubles dans les solvants organiques; elles sont souven t produites en raction une blessure. Les rsines sont surtout produites par les rsineux, c est--dire les pins, les sapins, les picas et d une manire gnrale les gymnospermes. Les gommes (gomm e arabique, gomme adragante, etc.) sont surtout produites par des clusiaces ou guttifres, diverses lgumineuses (astragale) et des urticales. 9. Les substances aromatiques a) On groupe ici un certain nombre de substances, frquentes dans les drogues v gtales, de composition et d action souvent trs variable. Elles peuvent accompagner chez la plante d autres substances actives. C est dans ce groupe que nous trouvons notamment les glucosides phnoliques, ou les drivs du phnyl-propane, telles les coumarines au parfum caractristique. Les tiges feuil les de mlilot, l asprule odorante, sont riches en coumarine. Les hydroxycoumarines prsentent galement un intrt pharmaceutique et sont ren contres en abondance dans une ombeffifre : Ferula communis. L esculine, contenue dans l corce du marron d Inde a les mmes effets que la vi tamine P, elle augmente la rsistance des vaisseaux sanguins et prsente donc un intrt pour l es soins des hmorrodes et des varices (comme la rutine). De plus, elle absorbe les rayons u ltraviolets (filtres solaires, crmes protectrices). L corce de viorne (Cortex viburni) contient ga lement des hydroxycoumarines. L anglique officinale contient, elle, des furocoumarines. b) Flavonoides Un deuxime groupe de substances aromatiques est constitu par les produits de c ondensation de molcules d acide actique actif (actognines). C est ce groupe qu appartienn ent les flavonoides, substances phnoliques dont la plus importante du point de vue thrapeutique est la rutine qui exerce, comme l esculine, une action favorable sur la paroi des capillaires. La rutine est tire de la rue, mais plus encore du sarrasin et du sophora. 6 Les feuilles et fleurs d aubpine, ainsi que les baies du mme arbuste comptent parmi les drogues renfermant des flavonoides les plus frquemment employes. Une autre drogue importante, tant pour la mdecine populaire que pour la mdecin e officielle, et renfermant, ct des substances flavonoides tout un arsenal d autres produits, est la fleur ou la baie de sureau noir. La fleur de tilleul est un autre remde connaissant la faveur de tous. Citons aussi la tige feuille de millepertuis, l immortelle des sables, l antenn aire. Le chardon-Marie, qui est riche en substances importantes du groupe des flavolig nanes, efficaces contre les maladies du foie et les hpatites, fait l objet d tudes particulire ment attentives depuis quelque temps.

Les flavonodes sont des produits largement distribus dans le rgne vgtal et sont couramment consomms quotidiennement sous forme de fruits, lgumes et boissons. Ils sont capables de moduler lactivit de certaines enzymes et de modifier le c omportement de plusieurs systmes cellulaires, suggrant quils pourraient exercer une multitud e dactivits biologiques, notamment des proprits antioxydantes, vasculoprotectrices, antih patotoxiques, antiallergiques, anti-inflammatoires, antiulcreuses et mme antitumorales signi ficatives. 10. Vitamines : Substances amines ncessaires, en faible quantit, au maintien de la vie. Les v itamines sont des substances qui agissent faibles doses. On distingue les vitamines hydrosoluble s et liposolubles. Les plantes fournissent quasiment toutes les vitamines. Certaines plantes en son t riches (ex: Citron-> vitamine C ; Carottes--> provitamines A ; Cresson--> vitamines B1,B2,C,E). Ex emples chez : rosaceae, rutaceae, fabaceae E. Facteurs de variations de lactivit dune plante 1) Facteurs lis au vgtal a- La nature du principe actif (PA) est un facteur vident qui influence lactiv it pharmacologique ou toxicologique dune plante. Les PA dorigine vgtale ont une constitution ch imique extrmement varie do des effets Pharmaco-toxicologiques dissemblables. Ils pe uvent etre des alcaloides, des glycosides, des tanins, ... et peuvent agir sur le Systme nerve ux, lappareil digestif, le systme cardio-vasculaire, ... b- En les substances responsables de lactivit des plantes peuvent tre diffre mment rparties dans le vgtal. Plusieurs cas de figure sont possibles : a) PA dans tous les organes de la plante a. soit des concentrations peu prs gales, b. soit des concentrations diffrentes suivant lorgane (racine, graine, feuil les, tige, ) b) PA dans certains organes seulement (graines, feuilles, ) c- La concentration en PA peut varier en fonction du stade de dveloppement de l a plante. Elle peut tre maximale : a) au dbut de la vgtation (puis diminution et disparition en fin de croissanc e), b) au moment de la floraison c) en fin de croissance. d- Laptitude synthtiser une quantit variable de PA est le plus souvent cont rle gntiquement. Cest pourquoi il existe de larges variations dans la teneur en PA des diffrent es varits dune mme espce botanique. Ces diffrences peuvent tre quantitatives et/ou qualitat ives. (Exemple : Ferula communis L. var. genuina : trs riches en 4-hydroxycoumarines et F. commu nis L. var. brevifolia qui ne contient quune seule 4-hydroxycoumarine toxique). Cette varia tion dordre gntique est mise profit, dans le cas des espces cultives, pour diminuer pa r exemple par

slection la quantit de poison forme par la plante. 7 2) Facteurs climatiques, du milieu et facteurs lis aux techniques de rcolte et de stockage a- La lumire, la chaleur et la quantit deau ont une influence trs variable s ur la concentration en PA des plantes. (exemples : concentration en HCN des sorghos, concentration en n itrates des plantes). b- La nature du sol et la fertilisation peuvent influencer la teneur en PA des p lantes. Exemple : la fumure azote favorise, en gnral, la synthse des alcalodes. Les terrains pau vres en phosphore favorisent la synthse des oestrognes dans certaines lgumineuses, notamment da ns le trfle souterrain. c- La teneur en PA peut tre modifier par les techniques de cueillette ou de rc olte et de stockage du matriel vgtal. (exemple : dveloppement des moisissures ; cas historique d u mlilot gt et la dcouverte des antivitamines K) 3) Facteur lis au mode de prparation la drogue vgtal et au patient a- Le mode de prparation et dobtention de la drogue vgtal est un autre facte ur important qui influence lactivit des remdes base de plantes. b- Lactivit dun remde dpendra de la sensibilit des individus qui le reoiv ent ou qui lingrent en fonction notamment de leur ge et de leur tat physiologique et pathologique. F. Relation dose-rponse Rappels sur les notions de : - dose-rponses - indice thrapeutique ou rapport th thrapeutique G. Proposition dun mode de classification des plantes mdicinales, en plantes t rs toxiques, plantes moyennement toxiques et plantes peu toxiques. H. Monographies (espce botanique, partie, composition chimique, proprits pharmacologiques, principaux usages, effets secondaires et contre indications) d une quinzaine de plantes classes en PM trs toxiques, PM moyennement toxiques et PM peu ou pas toxiques.