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Pneumopathies interstitielles diffuses (PID) associées aux connectivites

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Page 1: Pneumopathies interstitielles diffuses (PID) associées aux connectivites

Pneumopathies chroniques infiltrantes diffuses

Pneumopathies interstitielles diffuses (PID) associées aux connectivites

Y. Uzunhan

Service de Pneumologie, Hôpital Avicenne et UPRES 2363, Université Paris 13, 125, rue de Stalingrad, 93009 Bobigny, France.

Correspondance :[email protected]

69© 2008 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservésRev Mal Respir 2008 ; 25 : 69-76

O bservée plutôt chez la femme non fumeuse, la pneu-

mopathie interstitielle non spécifique (PINS), dont l’exis-tence de formes idiopathiques est remise en question [1], constitue le pattern histologique le plus fréquent dans la plu-part des connectivites. Elle pose le problème dans le cas par-ticulier de la sclérodermie, non seulement des modalités mais surtout des indications de traitement. La polyarthrite rhu-matoïde (PR) constitue une connectivite originale par plu-sieurs aspects. La PID associée est plutôt une pneumopathie interstitielle commune (PIC) observée plus fréquemment chez l’homme fumeur [2, 3]. Le pronostic de cette PID se rapproche de celle de la FPI contrairement aux autres PID de connectivite [4]. Le rôle du tabac, dont on sait qu’il est important dans la FPI, semble se préciser dans l’étiopatho-génie de la PR. Partageant de nombreuses caractéristiques avec la FPI (elle survient de façon privilégiée chez un homme fumeur, se traduit par un pattern radiologique similaire avec parfois des lésions emphysémateuses associées et a une évo-lution marquée par des épisodes d’exacerbations aiguës), la PID de PR pose donc la question d’un mécanisme physiopa-thologique commun avec la FPI. Avec la mise en lumière des mécanismes physiopathologiques et des interactions gène-en-vironnement et notamment du rôle du tabac dans la PR et la PID qui lui est associée, il est permis d’espérer une meilleure compréhension des mécanismes à l’origine de la FPI…

PID-Sclérodermie

De quoi parle-t-on ?

Lors du symposium sur les PID associées aux connec-tivites, R.M. Du Bois (Londres, Grande Bretagne) a rap-pelé que la sclérodermie systémique présente deux formes

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caractérisées par une présentation clinique, immunologique et évolutive différente. La forme cutanée limitée de la mala-die (environ 60 % des cas) est définie par une sclérose de la face et des extrémités respectant les régions au-dessus des cou-des ou des genoux. Dans la forme cutanée diffuse (environ 40 % des cas) la sclérose remonte au-dessus des coudes et des genoux et peut intéresser le tronc. La PID est plus fréquente dans la forme diffuse que limitée de l’affection [5]. L’analyse récente de EUSTAR (European League Against Rheumatism Scleroderma Trials and Research) portant sur 3 656 cas a mon-tré que 53,4 % des patients ayant une ScS diffuse avaient une PID contre 34,7 % de ceux ayant une forme limitée [6]. La PID concerne préférentiellement les patients ayant une ScS diffuse et des anticorps anti-topoisomerase I (anticorps anti-SCl-70) alors que l’HTAP touche plus ceux ayant une ScS limitée et des anticorps anti-centromères [7]. Avec l’amé-lioration du traitement et de la prévention de la crise rénale sclérodermique, l’atteinte pulmonaire est devenue en 30 ans (entre 1972 et 2002) la principale cause de mortalité des patients ayant une sclérodermie systémique [8]. La mortalité imputable à la fibrose pulmonaire est passée de 6 à 33 % de la mortalité de la sclérodermie [8].

« Si vous ne savez pas où vous allez, aucune route ne vous y mènera » L. Carroll.

Deux études prospectives randomisées contre placebo, récemment publiées, ont démontré que le Cyclophosphamide permet de ralentir la progression de la PID associée à la sclé-rodermie [9, 10]. Néanmoins, le bénéfice fonctionnel respi-ratoire observé est discret et il s’estompe avec le temps [11]. Les résultats modestes de ces études ont soulevé la possibilité de critères d’inclusion mal adaptés à la PID associée la scléro-dermie et ils posent la question d’une meilleure sélection des patients pouvant bénéficier du traitement [12]. La citation de Lewis Carroll constituait l’introduction d’un éditorial de l’AJRCCM sur le poumon de la sclérodermie [13]. Peut-on, en d’autres termes, déterminer des éléments prédictifs évo-lutifs de la maladie pulmonaire et préciser le sous-groupe de patients pouvant répondre au traitement ? Les données du lavage broncho-alvéolaire (LBA) ont fait l’objet de 2 publi-cations récentes qui concluent finalement que l’alvéolite neu-trophilique initiale ne constitue pas un paramètre prédictif de la réponse au traitement [14, 15]. Le LBA ne doit donc pas constituer un guide au traitement et il convient de le réserver habituellement aux diagnostics différentiels et notamment à l’enquête microbiologique en cas de suspicion de complica-tion infectieuse.

Dans une étude française, les patients étaient inclus selon le caractère aggravatif de la PID déterminé par l’évolution des paramètres fonctionnels respiratoires dans l’année précédente ; la progression de la maladie était définie par une détérioration des volumes de plus de 10 % et de la TLCO de plus de 15 %. Cet essai ouvert réalisé sur 27 patients (dont 20 femmes)

montrait un bénéfice du traitement (Cyclophoshamide en perfusion mensuelle pendant 6 mois suivi d’un traitement d’entretien par Azathioprine oral pendant 18 mois) avec une amélioration ou une stabilisation des paramètres fonctionnels respiratoires chez 70 % et 51.8 % des patients respectivement à 6 mois et à deux ans [16].

Dans la mesure où de nombreux patients ont une atteinte pulmonaire qui reste longtemps parfaitement stable, le carac-tère évolutif est certes un élément majeur à prendre en consi-dération, mais il fait craindre un certain retard thérapeutique, et doit motiver la recherche de paramètres prédictifs évolutifs évaluables dès la prise en charge initiale. Goh et coll. ont pré-senté en session de poster-discussion, un travail proposant un score radio-fonctionnel pronostique qui vient d’être publié [17, 18]. L’objectif de l’étude était de valider un score radio-fonctionnel simple et utilisable en pratique courante dans la PID associée à la sclérodermie. Un algorithme simple permet-tait de séparer clairement les patients en 2 catégories : patients ayant une « maladie limitée » et patients ayant une « mala-die étendue ». L’extension des anomalies parenchymateuses au scanner permettait de distinguer 3 groupes de patients selon que les lésions occupaient plus ou moins de 20 % du thorax ; quand cette extension était difficile à préciser, les paramètres fonctionnels permettaient de classer les patients selon que la capacité vitale forcée (CVF) était supérieure ou inférieure à 70 % (fig. 1). Une cohorte rétrospective de 215 patients a été analysée. Dans chaque groupe, ont été évalués la survie et le temps de survie sans progression ; la progression de la mala-die étant définie par une détérioration des volumes de plus de

Fig. 1.

Algorithme du score radio-fonctionnel, déterminé selon l’extension scannographique des images parenchymateuses et la capacité vitale forcée. D’après Goh et coll. Am J Respir Crit Care Med 2008 ; 177 : 1248-54 [18].

HRCT extent

Limited

Disease

Extensive

Disease

< 20% Indeterminate > 20%

FVC < 70%FVC ≥ 70%

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© 2008 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

10 % et de la TLCO de 15 % (fig. 2). L’évaluation scannogra-phique faite par des cliniciens ayant une expérience inférieure à 2 ans était comparable à celle de radiologistes expérimen-tés, validant ainsi l’utilisation en pratique courante de ce score radio-fonctionnel. Les courbes de survie étaient significati-vement différentes entre les groupes de patients déterminés selon la CVF, l’extension scannographique et le score radio-

fonctionnel avec un risque relatif de mortalité croissant, res-pectivement de 2,11, 2,48 et 3,46. Le score radio-fonctionnel était en effet le plus puissant facteur prédictif de mortalité. La principale limite de cette étude est l’absence d’analyse de l’effet du traitement dans l‘évolution des 2 catégories de patients. Le mauvais pronostic observé chez les patients ayant une maladie étendue n’était pas influencé par les thérapeutiques adminis-trées. L’hypothèse d’un retard thérapeutique expliquant l’évo-lution défavorable avec extension de la maladie pulmonaire est avancée. L’impact du traitement chez les patients ayant une forme limitée était difficile à déterminer. Néanmoins, cette approche a le mérite de fournir un score de gravité facile à déterminer, probablement reproductible et permettant de mieux définir les patients inclus dans les essais thérapeutiques.

Toujours dans cette perspective, le groupe de recherche sur le poumon de la sclérodermie (Scleroderma Lung Study) a présenté un score d’évaluation automatisé scannographique de la fibrose pulmonaire en communication orale [19]. Ainsi, les résultats de l’étude évaluant le Cyclophosphamide versus pla-cebo ont été réévalués avec mesure de ce score. Déterminé sur 6 niveaux de coupe prédéfinis, ce score quantitatif automatisé de la fibrose a une sensibilité de 94 % et une spécificité de 95 % par rapport au score visuel. Ce score a été mesuré au début du traitement et sur un scanner de suivi à 12 mois chez 61 patients (28 patients recevant le Cyclophosphamide et 33 recevant le placebo). L’effet du traitement par Cyclophosphamide devenait significatif avec ce score (p < 0,001) alors que le score d’éva-luation visuel, plus grossier, n’avait pas permis de constater de différence (p = 0,018). Cet outil pourrait ainsi constituer un marqueur d’imagerie fiable pour les études cliniques et l’éva-luation de l’efficacité des traitements.

D’autres biomarqueurs pronostiques ?

Le KL-6 (Krebs von Lungen Factor-6), glycoproteine de type mucine exprimée sur les pneumocytes de type II ayant subi une agression, est un marqueur de dommage épithé-lial alvéolaire. Le KL-6 a donné lieu à de nombreuses études, essentiellement asiatiques, en tant que marqueur diagnosti-que et/ou d’activité de la maladie et/ou pronostique de PID variées. Néanmoins, les études concernant la PID associée à la sclérodermie sont rares et aucune n’est d’origine européenne alors que l’on sait que des facteurs ethniques jouent proba-blement dans les différences constatées dans les PID entre ces deux populations. C’est la raison pour laquelle l’étude britan-nique de Hoyles et coll. est intéressante. Les auteurs ont rap-porté en session de poster-discussion, une étude réalisée sur une large cohorte de 233 patients ayant une PID de scléro-dermie dont 110 avaient des anticorps anti-toposiomérase ; la population contrôle était constituée de 50 patients ayant une sclérodermie sans PID. Les taux de KL-6 étaient élevés chez les patients ayant une PID de sclérodermie (p < 0,0001) et le

Fig. 2.

Courbes de survie selon la CVF (A), l’extension scannographique des images (B) et le score radio-fonctionnel (C). D’après Goh et coll. Am J Respir Crit Care Med 2008 ; 177 : 1248-54 [18].

100

75

50

25

0

FVC ≥ 70%

FVC < 70%

0 20 40 60 80 100 120Duration of follow-up (months)

Surv

ival

(%)

A

B

C

HR=2.11; p=0.001

100

75

50

25

0

Disease ext >20%

0 20 40 60 80 100 120Duration of follow-up (months)

Surv

ival

(%)

HR=2.48; p<0.0005

Disease ext ≤20%

100

75

50

25

0

Limited

Extensive

0 20 40 60 80 100 120Duration of follow-up (months)

Surv

ival

(%)

HR=3.46; p<0.0005

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taux était corrélé à la sévérité de la maladie pulmonaire quel que soit le profil immunologique (présence d’anticorps anti-toposiomérase ou non). Aussi, un taux élevé de KL-6 était associé au déclin fonctionnel (p < 0,0005 RR 1,049) et à la mortalité (p 0,001 RR 1,04) [20]. Ces résultats semblent donc intéressants, mais malheureusement le dosage de KL-6 n’est pas effectué en routine en France.

Les essais thérapeutiques…

Le Cyclophosphamide n’est pas dénué d’effets secon-daires sévères et son efficacité semble limitée dans le temps si bien que des alternatives thérapeutiques et/ou des traitements d’entretien doivent être développés. Le Mycophenolate mofe-til (MMF) a l’avantage de sa moindre toxicité et son intérêt s’est esquissé depuis peu dans le traitement d’entretien de la PID associée à la sclérodermie [21]. Cependant, le caractère rétrospectif et non contrôlé des études publiées faisait guetter une étude bien conduite sur le MMF dans cette indication. Présenté en communication orale, le travail prospectif de Shah et coll. a consisté à comparer 3 groupes de patients. Un pre-mier groupe de 12 patients recevant le MMF (2 g par jour), un second de 11 patients recevant du cyclophosphamide oral (2 mg/kg/j) et un dernier groupe de 11 patients recevant le pla-cebo [22]. L’objectif principal était la variation à 9 mois du pourcentage de la valeur prédite de la CVF. Les résultats des trois groupes étaient respectivement +3 % (-5 à +2), -1 % (-1 à +4) et -6 % (-4 à -10 %). Quand ils prenaient en compte une variation de 10 %, ils notaient un gain de plus de 10 % chez un patient dans le groupe MMF alors que dans les 2 autres groupes, un déclin de 10 % était observé chez respectivement 2 et 3 patients. Des effets indésirables étaient responsables de l’arrêt défini-tif du traitement chez 2 patients dans le groupe MMF et 5 patients dans le groupe Cyclophosphamide oral. Ces résultats, bien que difficiles à interpré-ter, semblent confirmer la légitimité de l’intérêt croissant pour l’utilisation du MMF dans le traitement de la PID associée à la sclérodermie.

L’inclusion des patients dans les cohortes de suivi et les essais thé-rapeutiques internationaux reste la meilleure approche possible pour per-mettre d’améliorer la prise en charge de ces patients. Il reste à imaginer un essai randomisé bien conduit évaluant le MMF en prenant en compte le score radio-fonctionnel comme paramètre de suivi de la maladie.

PID - Polyarthrite Rhumatoïde (PR)

Le tabac… encore plus néfaste dans la PR

Lors du symposium consacré aux PID associées aux connectivites, R.-M. Dubois (Londres, Grande Bretagne) a développé les avancées récentes sur la pathogénie de la PR. Cette dernière constitue la connectivite la plus répandue puisqu’elle touche environ 1 % de la population générale. D’après une étude de cohorte récente menée au Royaume Uni, l’atteinte respiratoire représente la 2e cause de morta-lité des patients ayant une PR après les accidents cardiovascu-laires, soit 22 % de l’ensemble des décès [23]. Les anticorps anti-peptides cycliques citrullinés (anti-CCP) présents chez 60 % des patients ayant une PR ont une excellente spécifi-cité (96 %) avec une prévalence chez les sujets sains de 2 % [24]. Ces anticorps sont présents plusieurs années avant les manifestations cliniques de la maladie et ils apparaissent très rarement en cours d’évolution. Pour un sujet sain ayant des anti-CCP, le risque de développer une PR est multiplié par 100 par rapport à la population générale. Ce risque est encore multiplié par 100 si les gènes HLA-DRB1 (et plus particulièrement les allèles portant l’épitope partagé ou « sha-red epitope ») et PTPN22 (protéine tyrosine phosphatase) sont présents (fig. 3) [24]. La présence d’anticorps anti-CCP confère à la PR un profil particulier avec des formes plus gra-ves, plus séropositives mais ayant une meilleure réponse au methotrexate. Un taux élevé d’anti-CCP constitue un facteur prédictif de mortalité [25, 26]. Cependant, il n’y a pas de

Fig. 3.

Modèle étiologique de la PR en 3 stades. D’après Klareskog et coll. Annu Rev Immunol 2008 ; 26 : 651-75 [24].

Stade 1 : Réponse immune (citrullinisation des protéines du poumon induite par des facteurs environnementaux, tels que le tabac). Un défaut de processing, de présentation antigénique de ces peptides citrullinés peut sur un terrain génétiquement prédisposé (comme HLA-DR « Shared epitope ») induire la production d’anticorps anti-CCP) ;

Stade 2 : Réponse inflammatoire pathologique (arthrite non spécifique associée à une citrullinisation des protéines dans les articulations et recrutement des anticorps anti-CCP responsables de la formation d’immuns complexes ;

Stade 3 : PR chronique avec pérennisation des mécanismes inflammatoires avec influx de cellules immunes, production de cytokines et de complexes immuns.

1 Immune response 2 Pathologic inflammatory response 3 Chronic rheumatoid arthritis

Genes Environment ACPAproduction

Clinicalonset

Rheumatoidarthritis

TIME

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corrélation établie entre la présence des anti-CCP et les mani-festations extra-articulaires de la PR [27].

La pathogénie de la PR a fait l’objet d’avancées considé-rables ces dernières années. Plusieurs études épidémiologiques ont démontré une association entre la cigarette et la PR, le ris-que relatif s’échelonnant entre 1,4 et 4,4 en fonction du sexe et des habitudes tabagiques [3]. Le risque augmente avec le caractère actif de l’intoxication, l’intensité et la durée de l’ex-position. il est également plus marqué chez l’homme et lorsque la PR s’accompagne de nodules rhumatoïdes, de facteurs rhu-matoïdes [3] et d’anticorps anti-CCP [28]. L’exposition à la silice cristalline est également clairement reconnue comme un facteur de risque de PR, indépendamment du tabagisme [29]. Les voies par lesquelles ces deux facteurs de risque favorisent la PR en général semblent se préciser avec la découverte des anticorps anti-CCP et l’hypothèse d’un modèle d’interaction gène-environnement. En effet, le tabagisme constitue un élé-ment majeur dans la citrullinisation des protéines du poumon (fig. 4). Cet événement, décrit lors de phénomènes inflam-matoires entretenus par le tabagisme, pourrait aussi être lié à l’exposition à d’autres poussières inhalées telles que la silice. Concernant les manifestations spécifiquement respiratoires

de la PR, le tabac représente le facteur favorisant principal de la majorité de ces manifestations, notamment de la PID. De même, les nodules pulmonaires sont plus fréquents chez les patients ayant une exposition à la silice, pouvant parfois s’in-tégrer dans le cadre d’un syndrome de Caplan-Collinet qui associe typiquement une PR, une pneumoconiose et la pré-sence de nodules pulmonaires. L’implication d’une citrullina-tion pulmonaire a été invoquée au cours de la PID [30, 31], mais les raisons pour lesquelles cette citrullinisation va locale-ment induire une pathologie restent à élucider.

Au cours de la PR, la prévalence de la PIC semble se confirmer

Au cours de la PID associée à la PR, à l’inverse des autres connectivites, le pattern histologique de PIC semble dominer par rapport à la PINS [2, 4]. Lors du symposium consacré aux PID associées aux connectivites, M.-I. Schwarz (Denver, États-Unis) a réaffirmé cette notion. Il a rapporté des don-nées soumises à la publication par Salomon et coll. concer-nant une série de 48 patients ayant une PR et une PID avec biopsie pulmonaire chirurgicale (tableau I). La prépondérance de la PIC est là encore confirmée. Un travail récent rappor-tant les anomalies scannographiques précliniques observées dans la PR a également été cité par Schwarz. B.-R. Gochuico et coll. ont rapporté 64 cas de PID précliniques et 10 cas de PID cliniques. Des données histologiques disponibles chez les 10 PID symptomatiques montrent qu’il s’agissait dans tous les cas d’une PIC [32].

Fig.4.

Stade 1 du modèle étiologique du développement des anticorps anti-CCP : la réponse immune. D’après Klareskog et coll. Annu Rev Immunol 2008 ; 26 : 651-75 [24].

a Influx of cells into the lung

T

B

b Activation of cells

c Expression of FAS

d Apoptosis

e Activation of PAD

PAD

f Citrullination

g Antigen presentation on HLA-DR SE

h T cell activation

i ACPA production

Citrulline

(a) Le tabagisme important provoque un afflux de cellules inflammatoires dans les poumons et induit

(b) leur activation et (c,d) leur apoptose. (f ) Cet environnement favorise la citrullinisation des protéines dans les poumons.

(g) Chez les sujets prédisposés (HLA DR shared epitope), la présentation des peptides citrullinés pourrait

(h) activer les lymphocytes T auto-réactifs, qui pourraient ainsi stimuler la production d’anticorps anti-CCP par les lymphocytes B.

Tableau I Répartition des différentes pneumopathies interstitielles diffuses observées dans une série de 47 patients (%) ayant une polyarthrite rhumatoïde.

Pneumopathie interstitielle commune 15 (31)

Pneumopathie interstitielle non spécifique fibrosante

5 (10)

Pneumopathie interstitielle non spécifique cellulaire

1 (2)

Pneumopathie interstitielle diffuse indéterminée

4 (8)

Pneumopathie organisée 7 (14)

Pneumopathie interstitielle desquamative

3 (6)

Dommage alvéolaire diffus 6 (12,5)

Bronchiolite 6 (12,5)

Total N = 47

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Y. Uzunhan

PID-Connectivites, orientations diagnostiques

Bien que ce point reste controversé, l’existence d’une connectivite pourrait être associée à un meilleur pronostic en cas de PID [4] et sa recherche est donc importante. Lors du symposium consacré aux PID associées aux connectivi-tes, J.-F. Cordier (Lyon, France) a détaillé les cadres nosolo-giques des différentes connectivites associées aux PID. Il a distingué les principales entités que sont les connectivites dif-férenciées remplissant les critères diagnostiques de l’Ameri-can Rheumatism Association (PR, sclérodermie systémique, syndrome de Gougerot-Sjögren, lupus erythémateux aigu dis-séminé, myopathies inflammatoires idiopathiques que sont la polymyosite et la dermatomyosite), les formes frustes de connectivites (sclérodermie sine scleroderma et dermatomyo-site amyopathique), et les overlap syndromes dans lesquels il intègre la connectivite indifférenciée récemment indivi-dualisée par les rhumatologues et mise en avant par Kinder et coll. [1]. La question est de savoir quel bilan étiologique sérologique est à pratiquer devant une PID de découverte récente. J.-F. Cordier a souligné l’intérêt d’un examen cli-nique minutieux à la recherche de signes extra-thoraciques, notamment des signes cutanés discrets, et d’examens biolo-giques minimums comportant les marqueurs inflammatoi-res, un dosage des CPK, une mesure du facteur rhumatoïde et des anticorps anti-nucléaires. Il a précisé que la négativité des anticorps anti-nucléaires n’était pas suffisante pour écarter la possibilité d’une connectivite. L’atteinte pulmonaire pou-vant précéder la connectivite, notamment en cas de PR et de myopathie inflammatoire idiopathique, il est intéressant de la rechercher au cours de l’évolution de la maladie et notam-ment à la décroissance du traitement immunosuppresseur. Il a rappelé les anticorps spécifiques des différentes connectivites différenciées (tableau II). Il est important de bien connaître

les anticorps retrouvés dans les myopathies inflammatoires idiopathiques et de savoir distinguer les anticorps spécifi-ques et les anticorps associés aux myosites (tableau III). La vraie question soulevée fut l’intérêt de distinguer au sein des myopathies inflammatoires idiopathiques, le syndrome des anti-synthétases qui associe, avec une fréquence variable, une PID, une myosite, de la fièvre, des arthrites, un phénomène de Raynaud et des mains de mécaniciens. Les descriptions princeps de ce syndrome faites par Marguerie ont été reprises par J.-F. Cordier, qui a ainsi mis en avant l’absence de caracté-ristiques phénotypiques et génotypiques propres aux patients ayant ce syndrome.

J.-F. Cordier a enfin cité l’étude française multicentrique réalisée sur les PID associées aux anticorps anti-Jo1 [33]. Ces anticorps sont les plus fréquents des anticorps anti-synthétases (près de 80 %). Trente-deux patients ont été analysés et répar-tis en 2 groupes selon le mode de révélation initiale (aiguë ou chronique) tel que l’avait décrit Schnabel [34]. Ainsi, 15 patients (47 %) avaient une PID aiguë dans un contexte de fièvre avec un aspect TDM particulier constitué pour la plupart d’opacités alvéolaires basales associées à des réticula-tions et des plages de verre dépoli de distribution patchy. Le diagnostic de myosite était porté au début de la maladie dans 31 % des cas et était observé au cours du suivi dans 56 % quel que soit le groupe. Ce travail permet de souligner l’intérêt de doser les CPK et les anticorps des myosites au diagnostic de PID et a fortiori quand elle est responsable d’une défaillance respiratoire. Un diagnostic rapide de ces formes d’évolu-tion parfois fatale permettrait, en effet, l’administration sans

Tableau II Anticorps des connectivites différenciées.

Connectivites Anticorps

Polyarthrite rhumatoïde FR, anti-CCP

Sclérodermie Anti-topoisomerases (Scl 70)Anti-centromères

Syndrome de Gougerot Sjögren

Anti-SSA (Ro) ; Anti-SSB (La)

Lupus érythémateux disséminé

Anti-DNA natif ; Anti-Sm

Myosites auto-immunes : PM / DM

Anticorps spécifiques des myosites Anti aminoacyl-tRNA synthetase Anti-Mi2Anti-SRP

Tableau III Anticorps des Myosites (PM/DM).

Anticorps spécifiques des myosites

Anticorps antiaminoacylARNt synthetaseAnti - histidyl ARNt synthetase (Jo1) (75%) Anti - threonyl ARNtsynthetase (PL 7)Anti - alanyl ARNt synthetase (PL12)Anti - isoleucyl ARNt synthetase (OJ)Anti - glycyl ARNt synthetase (EJ)Anti - asparaginyl ARNt synthetase (KS)Anti – phenylalanyl ARNt synthetase (Zo)

Anticorps anti-Mi2Anticorps anti-SRP

Anticorps associés aux myosites

Anticorps anti- PmSclAnticorps anti-cytoplasme (SSA, SSB)

Autres

Anticorps anti- U1RNPAnticorps anti-U5 RNPAnticorps anti-Ku

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retard du traitement immunosuppresseur. Plusieurs auteurs ont d’ailleurs suggéré que les PID dans le cadre d’un syn-drome des anti-synthétases avaient une présentation d’autant plus aiguë que la myosite était absente ou modérée mais cette donnée n’a pas été retrouvée dans cette étude.

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