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REPÉRÉ DANS LA PRESSE SPÉCIALISÉE Med Pal 2006; 5: 166-169 © Masson, Paris, 2006, Tous droits réservés 169 www.masson.fr/revues/mp Quand plus rien ne marche : le Propofol comme médicament sédatif et antiémétique en soins palliatifs S. Lundström, U. Zachrisson, C.-J. Fürst Journal of Pain Symptom Manag 2005 ; 30 : 570-7. Les auteurs rapportent l’utilisation de Propofol chez trente-cinq patients présen- tant des symptômes réfractaires. Dans vingt-deux situations, ce médicament a été utilisé pour une sédation palliative en relais de benzodiazépines jugées inefficaces. La dose moyenne utilisée a varié de 0,90 à 2,13 mg/kg/h. L’effet a été évalué de bon à très bon pour 90 % des patients. Pour treize patients, l’indication du Pro- pofol était des nausées et vomissements réfractaires. La dose moyenne utilisée a varié de 0,67 à 1,01 mg/kg/h. L’effet a été évalué de bon à très bon pour 69 % des patients. Différences entre les patients cancéreux en phase terminale décédés avec et sans euthanasie J.-J. Georges, B.-D. Onwuteaka-Philipsen, G. Van der Wal, A. Van der Heide, P.-J. Van der Maas Palliat Med 2005 ; 19 : 578-86. L’idée initiale de ces auteurs hollandais était de mener une étude prospective comparative. L’étude prospective a été menée auprès de soignants qui suivaient des patients can- céreux en fin de vie. Le petit nombre de patients décédés d’une euthanasie (7 patients) a conduit à comparer les données de l’étude prospective concer- nant les patients n’ayant pas eu d’euthana- sie (64 patients) à des données d’une étude rétrospective concernant 106 cas d’eutha- nasie (réalisées entre 1996 et 2002). Les auteurs précisent donc que ce biais majeur (on peut supposer que les réponses de soignants dans le cadre de l’étude ré- trospective ont pu être influencées par les décisions prises) ne permet pas d’interpré- ter les résultats avec certitude. Toutefois il est intéressant de noter qu’il ne semble pas qu’une différence de qualité des soins palliatifs explique la différence de choix (euthanasie/non euthanasie). L’étude semble montrer une prévalence et une plus grande sévérité des symptômes chez les patients qui ont eu une euthana- sie volontaire. Ces résultats pourraient conduire à l’interprétation suivante : les symptômes contribuent à une souffrance réfractaire qui conduit à la demande et à la réalisation d’une euthanasie. Rotation d’opoïdes entre morphine à libération prolongée orale et méthadone pour améliorer le contrôle des douleurs chroniques non cancéreuses : un suivi de neuf mois O.M.-D. Fredheim, S. Kaasa, O. Dale et al. Palliat Med 2006 ; 20 : 35-41. Cette étude prospective et ouverte a con- cerné douze patients ayant un mauvais contrôle de leur douleur ou des effets se- condaires inacceptables avec la morphine. La dose de morphine a été diminuée d’1/3 chaque jour et a été remplacée par une dose équianalgésique de méthadone – ra- tio de 6/1 et de 4/1 respectivement pour les doses de morphine supérieures ou in- férieures à 200 mg/j – sur une période de trois jours. Pendant la période de rotation d’opioïde et la première semaine de titra- tion des besoins, les patients pouvaient prendre des doses additionnelles de 5 mg de méthadone. Pendant cette période un patient a pré- senté une sédation nécessitant le recours à la Naloxone. Quatre patients sont revenus à la mor- phine en raison d’un mauvais contrôle de la douleur, de somnolence ou d’hyper su- dation. Sept patients ont poursuivi le trai- tement au delà de neuf mois avec une amélioration du contrôle de la douleur sans troubles cognitifs. L’utilisation du methylphenidate chez les patients cancéreux A. Sood, D.-L. Barton, C.-L. Loprinzi American J Hospice Palliat Med 2006 ; 23 : 35-40. Cet article est une synthèse utile des études ayant porté sur l’utilisation du methyl- phénidate dans le traitement des symptô- mes dépressifs, des manifestations des ef- fets secondaires des opioïdes, des troubles cognitifs des personnes atteintes de tu- meur cérébrale, et enfin de la fatigue liée au cancer. L’auteur conclut pour chacune des indica- tions à une utilité et une efficacité pro- bable, mais nécessitant des compléments d’étude.

Quand plus rien ne marche : le Propofol comme médicament sédatif et antiémétique en soins palliatifs

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REPÉRÉ DANS LA PRESSE SPÉCIALISÉE

Med Pal 2006; 5: 166-169

© Masson, Paris, 2006, Tous droits réservés

169

www.masson.fr/revues/mp

Quand plus rien ne marche : le Propofol comme médicament sédatif et antiémétique en soins palliatifs

S. Lundström, U. Zachrisson, C.-J. Fürst

Journal of Pain Symptom Manag 2005 ; 30 : 570-7.

Les auteurs rapportent l’utilisation de Propofol chez trente-cinq patients présen-tant des symptômes réfractaires.Dans vingt-deux situations, ce médicament a été utilisé pour une sédation palliative en relais de benzodiazépines jugées inefficaces. La dose moyenne utilisée a varié de 0,90 à 2,13 mg/kg/h. L’effet a été évalué de bon à très bon pour 90 % des patients.Pour treize patients, l’indication du Pro-pofol était des nausées et vomissements réfractaires.La dose moyenne utilisée a varié de 0,67 à 1,01 mg/kg/h. L’effet a été évalué de bon à très bon pour 69 % des patients.

Différences entre les patients cancéreux en phase terminale décédés avec et sans euthanasie

J.-J. Georges, B.-D. Onwuteaka-Philipsen, G. Van der Wal, A. Van der Heide, P.-J. Van der Maas

Palliat Med 2005 ; 19 : 578-86.

L’idée initiale de ces auteurs hollandais était de mener une étude prospective comparative.L’étude prospective a été menée auprès de soignants qui suivaient des patients can-céreux en fin de vie.Le petit nombre de patients décédés d’une euthanasie (7 patients) a conduit à comparer

les données de l’étude prospective concer-nant les patients n’ayant pas eu d’euthana-sie (64 patients) à des données d’une étude rétrospective concernant 106 cas d’eutha-nasie (réalisées entre 1996 et 2002).Les auteurs précisent donc que ce biais majeur (on peut supposer que les réponses de soignants dans le cadre de l’étude ré-trospective ont pu être influencées par les décisions prises) ne permet pas d’interpré-ter les résultats avec certitude.Toutefois il est intéressant de noter qu’il ne semble pas qu’une différence de qualité des soins palliatifs explique la différence de choix (euthanasie/non euthanasie).L’étude semble montrer une prévalence et une plus grande sévérité des symptômes chez les patients qui ont eu une euthana-sie volontaire. Ces résultats pourraient conduire à l’interprétation suivante : les symptômes contribuent à une souffrance réfractaire qui conduit à la demande et à la réalisation d’une euthanasie.

Rotation d’opoïdes entre morphine à libération prolongée orale et méthadone pour améliorer le contrôle des douleurs chroniques non cancéreuses : un suivi de neuf mois

O.M.-D. Fredheim, S. Kaasa, O. Dale

et al.Palliat Med 2006 ; 20 : 35-41.

Cette étude prospective et ouverte a con-cerné douze patients ayant un mauvais contrôle de leur douleur ou des effets se-condaires inacceptables avec la morphine.La dose de morphine a été diminuée d’1/3 chaque jour et a été remplacée par une

dose équianalgésique de méthadone – ra-tio de 6/1 et de 4/1 respectivement pour les doses de morphine supérieures ou in-férieures à 200 mg/j – sur une période de trois jours. Pendant la période de rotation d’opioïde et la première semaine de titra-tion des besoins, les patients pouvaient prendre des doses additionnelles de 5 mg de méthadone.Pendant cette période un patient a pré-senté une sédation nécessitant le recours à la Naloxone.Quatre patients sont revenus à la mor-phine en raison d’un mauvais contrôle de la douleur, de somnolence ou d’hyper su-dation. Sept patients ont poursuivi le trai-tement au delà de neuf mois avec une amélioration du contrôle de la douleur sans troubles cognitifs.

L’utilisation du methylphenidate chez les patients cancéreux

A. Sood, D.-L. Barton, C.-L. Loprinzi

American J Hospice Palliat Med 2006 ; 23 : 35-40.

Cet article est une synthèse utile des études ayant porté sur l’utilisation du methyl-phénidate dans le traitement des symptô-mes dépressifs, des manifestations des ef-fets secondaires des opioïdes, des troubles cognitifs des personnes atteintes de tu-meur cérébrale, et enfin de la fatigue liée au cancer.L’auteur conclut pour chacune des indica-tions à une utilité et une efficacité pro-bable, mais nécessitant des compléments d’étude.