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« Quel avenir pour les partis politiques dans les démocraties contemporaines » Juan J. Linz, Université de Yale Le texte sur lequel nous avons travaillé est celui qui concerne l’avenir des partis politiques, l’image que le peuple se fait des partis politiques. Et c’est un texte qui est aujourd’hui, au cœur de l’actualité. Dans le contexte que connait la Belgique aujourd’hui : la crise politique, l’incarnation des partis par les seuls leaders dans les médias et aux yeux du peuple, et tout le système mis à mal, on peut se poser la question suivante qui est aussi le titre du texte « Quel avenir pour les partis politiques dans les démocraties contemporaines ? » Premièrement, l’auteur, Linz, commence par aborder les relations complexes existant entre les partis et les électeurs : Les électeurs attendent trop des partis politiques, leurs attentes sont irréalistes et les politiques ne peuvent satisfaire leurs demandes, ce qui provoque alors des attitudes négatives des électeurs vis-à-vis des partis. On est sceptique par rapport à l’efficacité des partis et on voit alors se développer des idéologies « anti- partis », même si celles-ci ne trouvent que peu d’écho dans les masses. Concernant le programme des partis, les électeurs n’arrivent pas à concevoir que les partis puissent ne pas avoir le même programme, donc la même vision des choses. On voit ici un paradoxe : Les électeurs sont méfiants par rapport aux partis mais les idéologies « anti-partis » ne semblent pas non plus leur convenir. Que faut-il alors faire ? Comment arriver à estomper cette méfiance ? Linz nous dit qu’il est jusqu’ici impossible de déterminer si les facteurs qui ont contribué à cette méfiance sont communs (à tous les partis) ou multiples. Ensuite vient la question du rôle des partis, des présidents de parti et de la place qu’ils occupent : Les partis politiques des systèmes parlementaires et des systèmes présidentiels sont fort différents : dans un

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« Quel avenir pour les partis politiques dans les démocraties contemporaines »

Juan J. Linz, Université de Yale

Le texte sur lequel nous avons travaillé est celui qui concerne l’avenir des partis politiques, l’image que le peuple se fait des partis politiques. Et c’est un texte qui est aujourd’hui, au cœur de l’actualité. Dans le contexte que connait la Belgique aujourd’hui : la crise politique, l’incarnation des partis par les seuls leaders dans les médias et aux yeux du peuple, et tout le système mis à mal, on peut se poser la question suivante qui est aussi le titre du texte « Quel avenir pour les partis politiques dans les démocraties contemporaines ? »

Premièrement, l’auteur, Linz, commence par aborder les relations complexes existant entre les partis et les électeurs :

Les électeurs attendent trop des partis politiques, leurs attentes sont irréalistes et les politiques ne peuvent satisfaire leurs demandes, ce qui provoque alors des attitudes négatives des électeurs vis-à-vis des partis. On est sceptique par rapport à l’efficacité des partis et on voit alors se développer des idéologies « anti-partis », même si celles-ci ne trouvent que peu d’écho dans les masses. Concernant le programme des partis, les électeurs n’arrivent pas à concevoir que les partis puissent ne pas avoir le même programme, donc la même vision des choses.

On voit ici un paradoxe : Les électeurs sont méfiants par rapport aux partis mais les idéologies « anti-partis » ne semblent pas non plus leur convenir. Que faut-il alors faire ? Comment arriver à estomper cette méfiance ? Linz nous dit qu’il est jusqu’ici impossible de déterminer si les facteurs qui ont contribué à cette méfiance sont communs (à tous les partis) ou multiples.

Ensuite vient la question du rôle des partis, des présidents de parti et de la place qu’ils occupent :

Les partis politiques des systèmes parlementaires et des systèmes présidentiels sont fort différents : dans un régime présidentiel, le rôle des partis est fort réduit – ils n’ont pas pour fonction d’articuler le programme du gouvernement avec les politiques publiques mises en place - c’est le Président qui incarne la décision et l’application des mesures. Par contre, dans un régime parlementaire, constituer un gouvernement renforce les liens entre le législatif et l’exécutif.

Mais, cela n’empêche qu’un Parlement peut casser les volontés d’action d’un leader élu au suffrage universel. Le président peut dès lors se retourner contre les partis représentés au Parlement et

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affirmer que c’est à cause d’eux que l’on n’aboutit pas à un consensus. Dans ce contexte, on assiste à la formation d’idées “anti-partis” (celles du président). Le Président peut alors s’en prendre aux partis représentés au Parlement pour leur faire porter la responsabilité de son échec éventuel.

Autre point abordé, l’élection d’un président de parti :

L’élection d’un président ne fonctionne pas de la même manière en Europe et aux Etats-Unis :

Chez nous, un président de parti est élu par les membres de son parti, et une fois élu, il sera vu comme au dessus du parti, qu’il soit pour ou contre ses idées. Aux Etats-Unis, le président n’est pas élu par ses collègues du parti mais grâce à l’argent qu’il saura apporter pour financer sa promotion.

Mais la place de leader n’est peut être pas la meilleure car les électeurs, qui sont avant tout intéressés par ce qui les concerne en premier plan dans leur vie de tous les jours, se voient confronté à un leader dont l’action est plus générale ; ce qui donne alors des électeurs insatisfaits du leader de parti parce qu’il n’aura pas apporté de solutions immédiates et concrètes à leurs problèmes. D’ailleurs, défendre des intérêts spéciaux conduit souvent l’homme politique à négliger les politiques économiques et sociales.

Cela n’empêche que le leadership se personnalise de plus en plus ! C’est un individu qui porte le parti tout entier sur ses épaules. Le positif comme le négatif ! On peut alors se poser la question du caractère démocratique ou pas de cette « élite » des partis politiques. Allons-nous vers un nouveau système oligarchique ?

Enfin, en règle générale, on voit de plus en plus de leaders élus à la majorité s’opposer contre leur propre parti dans une logique purement électorale. Même s’ils font en sortent de ne pas menacer le parti, c’est un fait qui ne plait pas aux électeurs !

Autre point qu’aborde Linz, c’est la professionnalisation du rôle d’homme politique, du métier d’homme politique :

Les exigences du rôle sont nombreuses, les élections sont là pour rappeler à l’ordre les partis et les sanctionner s’ils n’ont pas tenu leurs promesses. Aujourd’hui, pour être un homme politique il faut des compétences, des connaissances et malheureusement cela reste mal vu ; l’homme politique doit être un citoyen ordinaire. Vu les nombreuses sollicitations et les tâches à accomplir, c’est un métier qui demande des personnes capables de consacrer tout leur temps à cette fonction. Cela peut avoir des conséquences sur une carrière, dans le cas d’un autre métier qui était exercé

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précédemment, et c’est pour cette raison entre autre que les candidatures ne sont pas si nombreuses qu’elles pourraient l’être. Par exemple : après une défaite électorale il n’est pas simple de se recycler dans la vie active « civile ». S’engager en politique devient donc un vrai sacrifice. Certains pensent qu’il ne doit pas y avoir de professionnalisation mais plutôt une banalisation du métier.

Ici encore, un paradoxe : Ceux qui s’opposent à la professionnalisation du métier limitent l’activité politique à une élite !

Qu’est-ce qui motive alors à devenir politique ? On peut dire l’argent, mais qui doit payer pour pouvoir choisir ? Les électeurs ? Les militants ? Les supporters des candidats ou encore les candidats eux-mêmes ? En Espagne, une étude a été réalisée et a montré que les gens veulent bien voter mais qu’en général ils ne sont pas prêts à mettre la main au portefeuille pour aider le parti. Par contre, dans les partis extrémistes, les électeurs ont un peu plus tendance à financer le parti.

Enfin, dernier point du texte, les abus :

C’est aux Etats-Unis que des abus concernant le couple argent-politique sont les plus présents. On demande de plus en plus de transparence en interne dans les partis pour qu’ils soient dirigés démocratiquement. Cela donne malheureusement des effets négatifs comme le fait que les Congrès ne sont plus des lieux de débats internes mais bien des shows médiatiques au service des partis. On préconise de multiplier les institutions sociales pour contrôler les instances du pouvoir mais le modèle des mouvements sociaux, leur nature démocratique, ne convient pas aux partis politiques. En plus de cela, il faut être attentif à ce mouvement de rejet des partis politiques traditionnels qui pourrait conduire à penser que l’extrémisme est la solution.

En conclusion, on dira, que les relations entre électeurs et partis politiques sont complexes et paradoxales, et que l’image des hommes politiques et des partis ne semble pas prête à s’améliorer. Il faudrait, pour trouver une solution, pouvoir mieux comprendre les idéologies et sentiments « anti-partis ».

Définition de la “démocratie pluraliste” : Système politique dans lequel le gouvernement, élu par le peuple, dispose de fonctions et de rôles segmentés géographiquement. Ex : En Belgique, nous avons différents niveaux de pouvoir : le fédéral, (armée), le régional (territoire), le communautaire (langue,

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enseignement,…) et le communal. Tous ces sous-groupes sont élus par le peuple.

Définition d’Oligarchie : Système politique dans lequel le gouvernement se trouve entre les mains d’un petit nombre d’individus.