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formation | prévention 10 OptionBio | Lundi 19 avril 2010 | n° 435 L a période périnatale est un moment favorable pour vacciner ou revacciner l’entourage des nouveau-nés et les protéger eux-mêmes des maladies infectieuses les concernant. Les professionnels de santé, quant à eux, doivent être protégés pour ne pas transmettre ces maladies. Vaccinations pour les professionnels de santé Deux vaccinations sont obligatoires pour les professionnels de santé (médecins, infirmières, personnels de crèche...) : le DTP (diphtérie, tétanos, poliomyélite) dont des rappels doivent être effectués tous les 10 ans, et le vaccin contre l’hépatite B. Depuis 2004, le BCG n’est plus obligatoire. Actuellement, deux vaccinations sont fortement recomman- dées : celles contre la grippe et la coqueluche, car les adultes sont souvent les vecteurs de la transmission de ces maladies. Prévention vaccinale chez les jeunes mères et futurs parents Chez la femme enceinte rubéole en France, mais il existe un risque résiduel d’infection de 1/10 000 grossesses, ce qui représente environ 80 femmes enceintes atteintes de rubéole par an. La vaccination comporte deux injections effectuées habituellement vers l’âge de 1 an puis entre 3 et 6 ans. La protection consiste donc à vérifier que les femmes en âge de procréer ont bien reçu deux injec- tions (effectuer un rappel si tel n’est pas le cas) et vacciner en post-partum immédiat toutes les femmes dont la sérologie est négative au cours de la grossesse. - cins inactivés (anatoxines et fragments cellulaires) sont auto- risés, notamment le vaccin antitétanique et, cas particulier, le vaccin contre la grippe A/H1N1 (groupe prioritaire) en période pandémique, en raison du risque élevé. Chez la mère et le père Les recommandations sont de vacciner, à l’automne, contre la grippe, les parents de nouveau-nés ou nourrissons. Les parents doivent également être vaccinés contre la coqueluche (environ ce qui peut être fait avec le Repevax ® (DTcoq polio ou DTCP). Vaccinations chez le nourrisson Hépatite B : si la femme enceinte a un antigène HBs positif (8 le nouveau-né, en prophylaxie de la transmission virale. Elle doit être réalisée dans les premières heures de vie (idéalement dans les 2 heures, acceptable jusqu’à 5-6 heures) avec une injection d’immunoglobulines anti-HBs et une injection vaccinale, com- le prématuré, moins réactogène, un schéma à 4 injections est préconisé : 0, 1, 2 et 6 mois. La sérovaccination néonatale n’est HBs et anticorps anti-HBs). Si la mère a des Ac anti-HBc positifs isolément, soit l’Ag HBs n’est pas détectable, soit – le plus souvent – il s’agit d’une hépatite B résolue. Dans ce cas, si la mère a des transaminases normales, la vaccination du nouveau-né n’est pas nécessaire ; si ses tran- saminases sont élevées, il convient de vacciner l’enfant. Le BCG n’est plus obligatoire, mais il subsiste une recom- mandation en Île-de-France et région PACA, de vacciner tôt par le BCG en intradermique. La technique est délicate, notamment - jection dès l’âge de 1 mois, sur le bord externe du bras (laisse une cicatrice, mais entraîne moins d’adénopathie axillaire). VRS-bronchiolite : même s’il ne s’agit pas à proprement parler d’une vaccination, il convient de rappeler la possibilité (ayant une cardiopathie ou une dysplasie broncho-pulmonaire, - norrhée), une dose mensuelle de 15 mg/kg/mois, d’octobre à ® ) en intramusculaire, permet- tant de réduire le nombre et la gravité des bronchiolites. Rotavirus : bien que cette vaccination ne soit pas générali- sée, il est recommandé d’administrer 2 ou 3 doses vaccinales per os avant l’âge de 4 mois (débuter à 2 mois). DTCP, Haemophilus, pneumocoque : ces vaccinations font partie du calendrier vaccinal normal, mais sortent de la période périnatale proprement dite. Grippe : - sons de plus de 6 mois par 2 injections d’une demi-dose de vaccin à 1 mois d’intervalle. Il est à noter que les sages-femmes sont habilitées à pratiquer les vaccinations suivantes : DTCP, rubéole, hépatite B, grippe et, anti-HBs. | CAROLE ÉMILE Biologiste, CH de Montfermeil (93) [email protected] Quelle vaccination en périnatalité ? La vaccination en périnatalité concerne tout aussi bien les parents, les nourrissons que les professionnels de santé. Certains vaccins sont obligatoires pour les personnels de santé, d’autres sont fortement recommandés, notamment chez les parents, et plus particulièrement la mère, et les nouveau-nés. Source D’après une communication de F. Hervé, lors des Entre- tiens de Bichat, le 14 septem- bre 2009, Paris.

Quelle vaccination en périnatalité ?

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formation | prévention

10 OptionBio | Lundi 19 avril 2010 | n° 435

La période périnatale est un moment favorable pour vacciner ou revacciner l’entourage des nouveau-nés et les protéger eux-mêmes des maladies infectieuses les

concernant. Les professionnels de santé, quant à eux, doivent être protégés pour ne pas transmettre ces maladies.

Vaccinations pour les professionnels de santéDeux vaccinations sont obligatoires pour les professionnels de santé (médecins, infirmières, personnels de crèche...) : le DTP (diphtérie, tétanos, poliomyélite) dont des rappels doivent être effectués tous les 10 ans, et le vaccin contre l’hépatite B. Depuis 2004, le BCG n’est plus obligatoire.Actuellement, deux vaccinations sont fortement recomman-dées : celles contre la grippe et la coqueluche, car les adultes sont souvent les vecteurs de la transmission de ces maladies.

Prévention vaccinale chez les jeunes mères et futurs parentsChez la femme enceinte

rubéole en France, mais il existe un risque résiduel d’infection de 1/10 000 grossesses, ce qui représente environ 80 femmes enceintes atteintes de rubéole par an. La vaccination comporte deux injections effectuées habituellement vers l’âge de 1 an puis entre 3 et 6 ans. La protection consiste donc à vérifier que les femmes en âge de procréer ont bien reçu deux injec-tions (effectuer un rappel si tel n’est pas le cas) et vacciner en post-partum immédiat toutes les femmes dont la sérologie est négative au cours de la grossesse.

-cins inactivés (anatoxines et fragments cellulaires) sont auto-risés, notamment le vaccin antitétanique et, cas particulier, le vaccin contre la grippe A/H1N1 (groupe prioritaire) en période pandémique, en raison du risque élevé.

Chez la mère et le pèreLes recommandations sont de vacciner, à l’automne, contre la grippe, les parents de nouveau-nés ou nourrissons. Les parents doivent également être vaccinés contre la coqueluche (environ

ce qui peut être fait avec le Repevax® (DTcoq polio ou DTCP).

Vaccinations chez le nourrissonHépatite B : si la femme enceinte a un antigène HBs positif (8

le nouveau-né, en prophylaxie de la transmission virale. Elle doit être réalisée dans les premières heures de vie (idéalement dans les 2 heures, acceptable jusqu’à 5-6 heures) avec une injection d’immunoglobulines anti-HBs et une injection vaccinale, com-

le prématuré, moins réactogène, un schéma à 4 injections est préconisé : 0, 1, 2 et 6 mois. La sérovaccination néonatale n’est

HBs et anticorps anti-HBs).Si la mère a des Ac anti-HBc positifs isolément, soit l’Ag HBs n’est pas détectable, soit – le plus souvent – il s’agit d’une hépatite B résolue. Dans ce cas, si la mère a des transaminases normales, la vaccination du nouveau-né n’est pas nécessaire ; si ses tran-saminases sont élevées, il convient de vacciner l’enfant.

Le BCG n’est plus obligatoire, mais il subsiste une recom-mandation en Île-de-France et région PACA, de vacciner tôt par le BCG en intradermique. La technique est délicate, notamment

-jection dès l’âge de 1 mois, sur le bord externe du bras (laisse une cicatrice, mais entraîne moins d’adénopathie axillaire).

VRS-bronchiolite : même s’il ne s’agit pas à proprement parler d’une vaccination, il convient de rappeler la possibilité

(ayant une cardiopathie ou une dysplasie broncho-pulmonaire, -

norrhée), une dose mensuelle de 15 mg/kg/mois, d’octobre à ®) en intramusculaire, permet-

tant de réduire le nombre et la gravité des bronchiolites.Rotavirus : bien que cette vaccination ne soit pas générali-

sée, il est recommandé d’administrer 2 ou 3 doses vaccinales per os avant l’âge de 4 mois (débuter à 2 mois).

DTCP, Haemophilus, pneumocoque : ces vaccinations font partie du calendrier vaccinal normal, mais sortent de la période périnatale proprement dite.

Grippe : -sons de plus de 6 mois par 2 injections d’une demi-dose de vaccin à 1 mois d’intervalle.Il est à noter que les sages-femmes sont habilitées à pratiquer les vaccinations suivantes : DTCP, rubéole, hépatite B, grippe et,

anti-HBs. |CAROLE ÉMILE

Biologiste, CH de Montfermeil (93)

[email protected]

Quelle vaccination en périnatalité ?

La vaccination en périnatalité concerne tout aussi bien les parents, les nourrissons que les professionnels de santé. Certains vaccins sont obligatoires pour les personnels de santé, d’autres sont fortement recommandés, notamment chez les parents, et plus particulièrement la mère, et les nouveau-nés.

SourceD’après une communication de F. Hervé, lors des Entre-tiens de Bichat, le 14 septem-bre 2009, Paris.