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actualités | santé publique 6 OptionBio | Lundi 21 avril 2008 | n° 399 L e traitement antituberculeux actuel recommandé par l’OMS présente de nombreux incon- vénients, en particulier sa longueur (6 mois) et sa complexité (association de plusieurs molécules). Il comprend en effet 2 mois de quadrithérapie (isoniazide, rifampicine, éthambutol, pyrazinamide) suivie de 4 mois de bithérapie associant isoniazide et rifampicine. Ce traitement, s’il est bien suivi, permet de guérir 95 % des patients atteints de tuberculose. Mais, d’après les statistiques, deux millions de décès par an sont encore imputés à cette maladie. Ce schéma thérapeu- tique effectivement trop contraignant reste inefficace sur les souches mul- tirésistantes qui concernent chaque année quelque 400 000 nouveaux cas à travers le monde. L’antituberculeux idéal Il devenait donc nécessaire de mettre au point un nouveau type d’antituberculeux. Le nouvel anti- tuberculeux idéal doit présenter certaines particularités comme un profil pharmacocinétique suffisam- ment long pour permettre une prise hebdomadaire, une activité augmen- tée afin de raccourcir la durée totale du traitement et enfin une efficacité certaine sur les souches bactérien- nes multirésistantes. Un traitement hebdomadaire Dans la famille des rifamycines, la rifapentine présente des caractéristi- ques intéressantes puisqu’elle a une demi-vie beaucoup plus longue que la rifampicine : 15 heures au lieu de 2. Deux essais cliniques ont déjà testé l’efficacité d’un traitement administré une seule fois par semaine. Ainsi, pour être efficace, la rifapentine doit être utilisée avec un autre antibiotique ayant une demi-vie équivalente sous peine de sélectionner des bacilles résistants aux rifamycines. Cette molécule a déjà obtenu aux États-Unis l’autorisation de mise sur le marché dans le traitement hebdomadaire de la tuberculose pendant la phase de continuation, seulement si les cultu- res sont négatives au bout des deux premiers mois. Une nouvelle génération de fluoroquinolones Les autres antibiotiques potentiel- lement intéressants sont la moxi- floxacine et la gatifloxacine. Ces molécules qui appartiennent à une nouvelle génération de fluoroquino- lones, les 8-méthoxy-fluoroquinolo- nes, ont la particularité d’avoir des concentrations minimales inhibitri- ces plus basses que l’ofloxacine. Des études réalisées sur la souris ont montré une diminution possi- ble de 4 à 6 mois de la durée du traitement en remplaçant l’isonia- zide par la moxifloxacine. D’autres essais chez l’homme sont en cours, mais les résultats ne devraient pas être disponibles avant plusieurs années. Pour les formes ultrarésistantes Une autre nouvelle famille d’anti- biotiques, les oxazolidinones, agit en inhibant la synthèse protéique. Un antibiotique appartenant à cette famille, le linézolide, pourrait avoir une activité antituberculeuse chez l’homme. Déjà utilisé pour traiter des souches tuberculeuses multi- résistantes, il a contribué à la gué- rison. Mais cette molécule a des effets secondaires graves comme une myélosuppression, des neuro- pathies, des névrites optiques ou encore une acidose lactique. Son indication devrait donc être res- treinte aux formes ultrarésistantes. Une réduction du temps de traitement Les diarylquinolines représentent une nouvelle famille d’antibiotiques qui inhibent l’ATP-synthase. La molécule la plus active est le R207910, qui a une concentration minimale inhibitrice de M. tuberculosis basse, proche de celle de l’isoniazide. Il n’existe pas de résistance croisée avec les autres antituberculeux, ce qui permet son utilisation dans les formes multi- ou ultrarésistantes. Lorsque le R207910 est prescrit avec les autres antituber- culeux, il permet de réduire la durée du traitement de 4 à 6 mois. Enfin, une molécule de la famille des nitro-imidazolés, l’OPC, permettrait aussi de raccourcir la durée du traite- ment. Des études convaincantes ont déjà été réalisées chez l’homme. | OPHÉLIE MARAIS médecin biologiste, Paris (75) [email protected] Les nouvelles molécules antituberculeuses © Phanie/CDC-White Pour la première fois depuis 40 ans, de nouvelles molécules antituberculeuses sont en voie de mise sur le marché. Une actualisation de la thérapeutique qui devenait nécessaire devant l’augmentation de souches multirésistantes et la lourdeur du schéma thérapeutique. Quels sont les facteurs de risque de thrombose de stent ? Dans une communication lors de High Tech Cardio 2008, en janvier dernier, P. Meyer a indiqué que le premier facteur de risque de thrombose était lié au patient lui-même. En effet, ce risque est majoré chez le patient âgé, diabétique, insuffisant rénal, polyathéromateux, et/ou ne respectant pas correctement son traitement antiagrégant plaquettaire. Le deuxième facteur de risque est lié au type de stent utilisé. Il a été montré que certains stents actifs étaient plus thrombogènes, selon les qualités d’écoulement du sang sur leurs parois. Enfin, le dernier facteur est la qualité de la procédure d’implantation de l’endoprothèse, dépendant essentiellement de l’angioplasticien. THIERRY GRIVEL © www.jim.fr Source : communication de P Meyer (Saint-Laurent-du-Var, 83). High Tech Cardio 2008, Marseille, 23-25 janvier 2008. Mycobacterium tuberculosis | . Source Veziris N, Jarlier V. Les nouveaux antituberculeux. BEH. 2008 ; 10-11 : 72-4

Quels sont les facteurs de risque de thrombose de stent ?

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6 OptionBio | Lundi 21 avril 2008 | n° 399

Le traitement antituberculeux actuel recommandé par l’OMS présente de nombreux incon-

vénients, en particulier sa longueur (6 mois) et sa complexité (association de plusieurs molécules). Il comprend en effet 2 mois de quadri thérapie (isoniazide, rifampicine, éthambutol, pyrazinamide) suivie de 4 mois de bithérapie associant isoniazide et rifampicine. Ce traitement, s’il est bien suivi, permet de guérir 95 % des patients atteints de tuberculose. Mais, d’après les statistiques, deux millions de décès par an sont encore imputés à cette maladie. Ce schéma thérapeu-tique effectivement trop contraignant reste inefficace sur les souches mul-tirésistantes qui concernent chaque année quelque 400 000 nouveaux cas à travers le monde.

L’antituberculeux idéalIl devenait donc nécessaire de mettre au point un nouveau type d’antituberculeux. Le nouvel anti-tuberculeux idéal doit présenter certaines particularités comme un profil pharmacocinétique suffisam-ment long pour permettre une prise hebdomadaire, une activité augmen-tée afin de raccourcir la durée totale du traitement et enfin une efficacité certaine sur les souches bactérien-nes multirésistantes.

Un traitement hebdomadaireDans la famille des rifamycines, la rifapentine présente des caractéristi-ques intéressantes puisqu’elle a une demi-vie beaucoup plus longue que la rifampicine : 15 heures au lieu de 2. Deux essais cliniques ont déjà testé l’efficacité d’un traitement administré une seule fois par semaine. Ainsi, pour être efficace, la rifapentine doit être utilisée avec un autre antibiotique ayant une demi-vie équivalente sous peine de sélectionner des bacilles résistants aux rifamycines. Cette molécule a déjà obtenu aux États-Unis l’autorisation de mise sur le marché dans le traitement hebdomadaire de la tuberculose pendant la phase de continuation, seulement si les cultu-res sont négatives au bout des deux premiers mois.

Une nouvelle génération de fluoroquinolonesLes autres antibiotiques potentiel-lement intéressants sont la moxi-floxacine et la gatifloxacine. Ces molécules qui appartiennent à une nouvelle génération de fluoroquino-lones, les 8-méthoxy-fluoroquinolo-nes, ont la particularité d’avoir des concentrations minimales inhibitri-ces plus basses que l’ofloxacine. Des études réalisées sur la souris ont montré une diminution possi-ble de 4 à 6 mois de la durée du traitement en remplaçant l’isonia-zide par la moxifloxacine. D’autres essais chez l’homme sont en cours, mais les résultats ne devraient pas être disponibles avant plusieurs années.

Pour les formes ultrarésistantesUne autre nouvelle famille d’anti-biotiques, les oxazolidinones, agit en inhibant la synthèse protéique. Un antibiotique appartenant à cette famille, le linézolide, pourrait avoir une activité antituberculeuse chez l’homme. Déjà utilisé pour traiter des souches tuberculeuses multi-résistantes, il a contribué à la gué-rison. Mais cette molécule a des effets secondaires graves comme une myélosuppression, des neuro-

pathies, des névrites optiques ou encore une acidose lactique. Son indication devrait donc être res-treinte aux formes ultrarésistantes.

Une réduction du temps de traitementLes diarylquinolines représentent une nouvelle famille d’antibiotiques qui inhibent l’ATP-synthase. La molécule la plus active est le R207910, qui a une concentration minimale inhibitrice de M. tuberculosis basse, proche de celle de l’isoniazide. Il n’existe pas de résistance croisée avec les autres antituberculeux, ce qui permet son utilisation dans les formes multi- ou ultrarésistantes. Lorsque le R207910 est prescrit avec les autres antituber-culeux, il permet de réduire la durée du traitement de 4 à 6 mois.Enfin, une molécule de la famille des nitro-imidazolés, l’OPC, permettrait aussi de raccourcir la durée du traite-ment. Des études convaincantes ont déjà été réalisées chez l’homme. |

OPHÉLIE MARAIS

médecin biologiste, Paris (75)

[email protected]

Les nouvelles molécules antituberculeuses

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Pour la première fois depuis 40 ans, de nouvelles molécules antituberculeuses sont en voie de mise sur le marché. Une actualisation de la thérapeutique qui devenait nécessaire devant l’augmentation de souches multirésistantes et la lourdeur du schéma thérapeutique.

Quels sont les facteurs de risque de thrombose de stent ?Dans une communication lors de High Tech Cardio 2008, en janvier dernier, P. Meyer a indiqué que le premier facteur de risque de

thrombose était lié au patient lui-même.

En effet, ce risque est majoré chez le patient âgé, diabétique, insuffisant rénal, polyathéromateux, et/ou ne respectant pas correctement

son traitement antiagrégant plaquettaire.

Le deuxième facteur de risque est lié au type de stent utilisé. Il a été montré que certains stents actifs étaient plus thrombogènes, selon

les qualités d’écoulement du sang sur leurs parois.

Enfin, le dernier facteur est la qualité de la procédure d’implantation de l’endoprothèse, dépendant essentiellement de l’angioplasticien.

THIERRY GRIVEL © www.jim.fr

Source : communication de P Meyer (Saint-Laurent-du-Var, 83). High Tech Cardio 2008, Marseille, 23-25 janvier 2008.

Mycobacterium tuberculosis | .

SourceVeziris N, Jarlier V. Les nouveaux antituberculeux.

BEH. 2008 ; 10-11 : 72-4