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A258 Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A255–A260 Résultats Vingt patients ont été inclus, 7 ont eu une dose de 4 mg/kg et 13 une dose de 2 mg/kg. Il a été observé une modifica- tion de thromboélastométrie avec une augmentation significative de l’angle Alpha en Extem et une diminution significative du temps de coagulation (TC) en Intem (Fig. 1), ce qui correspond à un effet procoagulant. Les autres paramètres n’ont pas varié de manière significative. Discussion Pour des posologies usuelles de sugammadex de 2 et 4 mg/kg, nous avons retrouvé des modifications significatives, en faveur d’un effet procoagulant, avec une augmentation de l’angle Alpha en Extem et une diminution du temps de coagulation (TC) en Intem. Contrairement aux études chez des sujets sains qui retrouvaient un effet anticoagulant, l’utilisation du sugam- madex en postopératoire de chirurgie thoracique montre un effet procoagulant. En pratique ces modifications sont peu importantes et ont probablement un faible retentissement clinique. Fig. 1 Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.435 R390 Quels sont les facteurs d’échec de l’électroconvulsivothérapie ? A. Malidin 1,, A. Roquilly 1 , J.-M. Vanelle 2 , K. Asehnoune 1 , C. Lejus 1 1 Anesthésie – Réanimation 2 Psychiatrie, CHU de Nantes, Nantes, France Auteur correspondant. Introduction L’électroconvulsivothérapie (ECT) pour le traite- ment des dépressions majeures, consiste à générer sous anesthésie générale (propofol ou étomidate et succinylcholine) une cure de 4 à 20 crises convulsives généralisées tonico-cloniques, à raison de 2 à 3 séances par semaine. La recommandation d’une durée de crise électrique (EEG) 25 s communément admise, ne repose en fait sur aucune donnée factuelle. Le but de cette étude observationnelle monocentrique rétrospective a été de préciser les facteurs d’échec d’une cure d’ECT et en particulier, l’influence de l’étomidate et de la durée de la crise électrique. Matériel et méthodes Après avis favorable du Comité d’Éthique (GNEDS) et déclaration CNIL, l’analyse a porté sur les 315 cures d’ECT (première cure 73,2 %), réalisées sur 254 patients consé- cutifs dans un hôpital universitaire de 2002 à 2012. Le choix de l’hypnotique a été laissé à l’anesthésiste. L’échec d’une cure a été défini par la persistance de symptômes dépressifs avec une diminu- tion du score MADRS de moins de 50 % par rapport au score MADRS pré-ECT. Toutes les données susceptibles d’influencer l’issue de l’ECT (sexe, âge, traitements associés, comorbidités, nombre et fré- quence des séances, nature et dose des hypnotiques et curare, durée des crises convulsives cliniques et électriques, seuil de stimulation minimal, maximal, médian) ont fait l’objet d’une analyse univariée, puis multivariée par la régression logistique. Données exprimées en % ou médiane (25–75 %). Résultats Le taux d’échec était de 37,1 % pour des cures de 10 (8–13) séances et une charge électrique médiane de 192 (120–318) millicoulombs. Chaque cure comportait 1 (0–3) crises < 25 s. Le choix de l’hypnotique (étomidate pour 23,8 % des ECT, dose 0,08 à 1 mg/kg), la proportion de séances ou le nombre absolu de séances avec une durée de crises élec- trique < 25 s, une durée minimale de crise électrique inférieure à 25 s n’influenc ¸ aient pas la réponse au traitement, contraire- ment à la proportion de crises électriques de durée courte. Les seuils proportion et de la durée ont été déterminées par courbe ROC. Les facteurs indépendants de risque d’échec identifiés par l’analyse multivariée étaient une proportion 20 % de crises électriques < 35 s [OR 3,33 (1,908–5,811), p < 0,0001] et la survenue de moins de 2 crises électriques > 60 s [OR 2,461 (1,482–4,089), p = 0,0005]. Le caractère discriminant du modèle a été évalué à l’aide d’une courbe ROC (AUC 0,668, sensibilité 57 %, spécifi- cité 70,4 % pour un seuil de 54,4 %, avec valeur prédictive positive 53,9 %, négative 73 %, rapport de vraisemblance positif 1,93 et néga- tif 0,609) et d’un test de Hosmer Lemeschow (0,996, coefficient de Pearson 0,99). Discussion Les conditions de l’étude (administration variable d’étomidate ou de propofol à un même patient au fil de la cure) ne permettent pas d’objectiver un effet de l’étomidate, que seul un essai randomisé pourrait explorer. En revanche, la durée de chaque crise électrique influence le risque d’échec, mais avec un seuil plus élevé que celui habituellement retenu. L’étape ultérieure est l’analyse des facteurs de risque de récidive. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. Pour en savoir plus Recommandations professionnelles ANAES 1997. Conférence d’actualisation SFAR 1999 ; 123–136. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.436 R391 Propofol-Rémifentanil pour l’anesthésie de la triple endoscopie des voies aériennes supérieures en ventilation spontanée : résultats de l’essai randomisé ENDOTANIL G. Besch 1,, A. Chopard-Guillemin 1 , A. Causeret 1 , E. Monnet 2 , A. Jurine 1 , L. Tavernier 3 , E. Samain 1 , S. Pili-Floury 1 1 Anesthésie Réanimation Chirurgicale 2 Département de Santé Publique 3 ORL, CHU Jean Minjoz, Besanc ¸ on, France Auteur correspondant. Introduction En l’absence d’intubation trachéale (IT), l’administration intraveineuse à objectif de concentration (AIVOC) de propofol (P) reste le gold standard pour l’anesthésie générale en ventilation spontanée (AG-VS) pour la triple endoscopie des voies aériennes supérieures (TE-VAS). Une interaction synergique entre P et rémifentanil (R) améliorant les conditions de la laryn- goscopie pour IT est décrite. L’objectif de l’étude ENDOTANIL est d’évaluer l’impact de l’association de P et de R sur les conditions de réalisation de la TE-VAS en AG-VS. Matériel et méthodes Essai randomisé contrôlé en double insu contre placebo (ClinicalTrials.gov : NCT02093143), mené entre juin 2009 et février 2013 après accord du CPP II Est. Tous les patients admis pour une TE-VAS élective étaient éligibles. Après consente- ment éclairé, les patients ont été répartis en 2 groupes par le tirage au sort : le groupe R bénéficiant d’une AG-VS par P + R en AIVOC, et le groupe P d’une AG-VS par P + Placebo. Les conditions de réalisation de la TE-VAS étaient évaluées par 5 critères [1] : facilité de la laryn- goscopie, position et mouvements des cordes vocales, mouvements des membres et/ou toux à la stimulation. Le critère de jugement principal était PPCA la proportion de patients présentant des conditions « cliniquement acceptables », définies par l’absence de critère « mauvais ». Les critères de jugement secondaires étaient la

Quels sont les facteurs d’échec de l’électroconvulsivothérapie ?

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Page 1: Quels sont les facteurs d’échec de l’électroconvulsivothérapie ?

A258 Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A255–A260

Résultats Vingt patients ont été inclus, 7 ont eu une dose de4 mg/kg et 13 une dose de 2 mg/kg. Il a été observé une modifica-tion de thromboélastométrie avec une augmentation significativede l’angle Alpha en Extem et une diminution significative du tempsde coagulation (TC) en Intem (Fig. 1), ce qui correspond à un effetprocoagulant. Les autres paramètres n’ont pas varié de manièresignificative.Discussion Pour des posologies usuelles de sugammadex de2 et 4 mg/kg, nous avons retrouvé des modifications significatives,en faveur d’un effet procoagulant, avec une augmentation del’angle Alpha en Extem et une diminution du temps de coagulation(TC) en Intem. Contrairement aux études chez des sujets sainsqui retrouvaient un effet anticoagulant, l’utilisation du sugam-madex en postopératoire de chirurgie thoracique montre un effetprocoagulant. En pratique ces modifications sont peu importanteset ont probablement un faible retentissement clinique.

Fig. 1

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.435

R390

Quels sont les facteurs d’échec del’électroconvulsivothérapie ?A. Malidin 1,∗, A. Roquilly 1, J.-M. Vanelle 2, K. Asehnoune 1,C. Lejus 1

1 Anesthésie – Réanimation2 Psychiatrie, CHU de Nantes, Nantes, France∗ Auteur correspondant.

Introduction L’électroconvulsivothérapie (ECT) pour le traite-ment des dépressions majeures, consiste à générer sous anesthésiegénérale (propofol ou étomidate et succinylcholine) une cure de4 à 20 crises convulsives généralisées tonico-cloniques, à raison de2 à 3 séances par semaine. La recommandation d’une durée de criseélectrique (EEG) ≥ 25 s communément admise, ne repose en fait suraucune donnée factuelle. Le but de cette étude observationnellemonocentrique rétrospective a été de préciser les facteurs d’échecd’une cure d’ECT et en particulier, l’influence de l’étomidate et dela durée de la crise électrique.Matériel et méthodes Après avis favorable du Comité d’Éthique(GNEDS) et déclaration CNIL, l’analyse a porté sur les 315 curesd’ECT (première cure 73,2 %), réalisées sur 254 patients consé-cutifs dans un hôpital universitaire de 2002 à 2012. Le choix del’hypnotique a été laissé à l’anesthésiste. L’échec d’une cure a étédéfini par la persistance de symptômes dépressifs avec une diminu-tion du score MADRS de moins de 50 % par rapport au score MADRSpré-ECT. Toutes les données susceptibles d’influencer l’issue del’ECT (sexe, âge, traitements associés, comorbidités, nombre et fré-quence des séances, nature et dose des hypnotiques et curare, duréedes crises convulsives cliniques et électriques, seuil de stimulationminimal, maximal, médian) ont fait l’objet d’une analyse univariée,puis multivariée par la régression logistique. Données expriméesen % ou médiane (25–75 %).Résultats Le taux d’échec était de 37,1 % pour des curesde 10 (8–13) séances et une charge électrique médiane

de 192 (120–318) millicoulombs. Chaque cure comportait1 (0–3) crises < 25 s. Le choix de l’hypnotique (étomidate pour23,8 % des ECT, dose 0,08 à 1 mg/kg), la proportion de séancesou le nombre absolu de séances avec une durée de crises élec-trique < 25 s, une durée minimale de crise électrique inférieureà 25 s n’influencaient pas la réponse au traitement, contraire-ment à la proportion de crises électriques de durée courte. Lesseuils proportion et de la durée ont été déterminées par courbeROC. Les facteurs indépendants de risque d’échec identifiés parl’analyse multivariée étaient une proportion ≥ 20 % de crisesélectriques < 35 s [OR 3,33 (1,908–5,811), p < 0,0001] et la survenuede moins de 2 crises électriques > 60 s [OR 2,461 (1,482–4,089),p = 0,0005]. Le caractère discriminant du modèle a été évaluéà l’aide d’une courbe ROC (AUC 0,668, sensibilité 57 %, spécifi-cité 70,4 % pour un seuil de 54,4 %, avec valeur prédictive positive53,9 %, négative 73 %, rapport de vraisemblance positif 1,93 et néga-tif 0,609) et d’un test de Hosmer Lemeschow (0,996, coefficient dePearson 0,99).Discussion Les conditions de l’étude (administration variabled’étomidate ou de propofol à un même patient au fil de la cure)ne permettent pas d’objectiver un effet de l’étomidate, que seulun essai randomisé pourrait explorer. En revanche, la durée dechaque crise électrique influence le risque d’échec, mais avec unseuil plus élevé que celui habituellement retenu. L’étape ultérieureest l’analyse des facteurs de risque de récidive.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.Pour en savoir plusRecommandations professionnelles ANAES 1997.Conférence d’actualisation SFAR 1999 ; 123–136.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.436

R391

Propofol-Rémifentanil pourl’anesthésie de la triple endoscopiedes voies aériennes supérieures enventilation spontanée : résultats del’essai randomisé ENDOTANILG. Besch 1,∗, A. Chopard-Guillemin 1, A. Causeret 1, E. Monnet 2,A. Jurine 1, L. Tavernier 3, E. Samain 1, S. Pili-Floury 1

1 Anesthésie Réanimation Chirurgicale2 Département de Santé Publique3 ORL, CHU Jean Minjoz, Besancon, France∗ Auteur correspondant.

Introduction En l’absence d’intubation trachéale (IT),l’administration intraveineuse à objectif de concentration (AIVOC)de propofol (P) reste le gold standard pour l’anesthésie généraleen ventilation spontanée (AG-VS) pour la triple endoscopie desvoies aériennes supérieures (TE-VAS). Une interaction synergiqueentre P et rémifentanil (R) améliorant les conditions de la laryn-goscopie pour IT est décrite. L’objectif de l’étude ENDOTANIL estd’évaluer l’impact de l’association de P et de R sur les conditionsde réalisation de la TE-VAS en AG-VS.Matériel et méthodes Essai randomisé contrôlé en double insucontre placebo (ClinicalTrials.gov : NCT02093143), mené entrejuin 2009 et février 2013 après accord du CPP II Est. Tous les patientsadmis pour une TE-VAS élective étaient éligibles. Après consente-ment éclairé, les patients ont été répartis en 2 groupes par le tirageau sort : le groupe R bénéficiant d’une AG-VS par P + R en AIVOC, et legroupe P d’une AG-VS par P + Placebo. Les conditions de réalisationde la TE-VAS étaient évaluées par 5 critères [1] : facilité de la laryn-goscopie, position et mouvements des cordes vocales, mouvementsdes membres et/ou toux à la stimulation. Le critère de jugementprincipal était PPCA la proportion de patients présentant desconditions « cliniquement acceptables », définies par l’absence decritère « mauvais ». Les critères de jugement secondaires étaient la