Quels Sont Les Impacts Des PGI Sur Le Processus d’Audit

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  • 29me CONGRES DE LAFC 2008

    Quels sont les impacts des PGI sur le processus daudit ?

    Le cas de lauditeur lgal

    Grald BRUNETTO Matre de Confrences

    Laboratoire CREGOR - Universit Montpellier II [email protected]

    Vronique MASSOT

    Diplme en expertise comptable Agrge dconomie et de gestion Universit Perpignan [email protected]

    Rsum Le dveloppement des progiciels de gestion intgrs (PGI) au sein des entreprises sexplique par la ncessit dhomogniser leur systme dinformation et de scuriser les donnes comptables et financires. Lobjet de cette tude est de cerner les facteurs de risques mais galement les difficults spcifiques lies la dmarche daudit en environnement PGI. La littrature souligne les liens existant entre processus daudit et PGI, mais naborde pas spcifiquement la problmatique de lauditeur lgal dans cet environnement informatique. Lanalyse de la thmatique par la thorie de la complexit apporte un clairage particulier cette recherche. Une tude exploratoire, ralise sur le terrain sous forme dentretiens semi directifs effectus auprs de commissaires aux comptes, a mis en vidence deux principaux rsultats. En premier lieu, notre tude montre quil existe des risques particuliers au niveau des interfaces, du chemin de rvision et des techniques daudit informatises. En second lieu, notre recherche identifie des stratgies dacteurs qui tentent de simplifier la complexit croissante du processus daudit en environnement PGI. Mots Cls : Audit, PGI, thorie de la complexit, auditeur lgal Abstract The ever greater use of Enterprise Resource Planning (ERP) in companies accounts for the necessity to homogenize their information system and to reliabilize their accounting and financial information. The aim of this study is to identify the risk factors and also the specific difficulties in conducting the audit process in an ERP environment. Literature documents the links between the audit process and ERP but, to our knowledge, the specific issue of the legal auditor in this environment is not mentioned. Analyzing this issue from the angle of the complexity theory sheds a specific light into this research. An exploratory field study with semi structured interviews from legal auditors allowed us to identify two main results. Firstly, our study reveals the existence of particular risks affecting the interfaces, the review path and the audit technique based on computer science. Secondly, our research shows strategies of actors trying to simplify the growing complexity of the audit process in an ERP environment. Key words : Audit, ERP, complexity theory, auditor

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    0Manuscrit auteur, publi dans "LA COMPTABILITE, LE CONTRLE ET L'AUDIT ENTRE CHANGEMENT ET STABILITE,

    France (2008)"

  • INTRODUCTION

    Les systmes dinformation des entreprises ont connu, au cours de ces dernires annes,

    plusieurs vagues de changement: mise en place darchitecture client/serveur, intranet/extranet,

    urbanisation et surtout implantation de progiciels de gestion intgrs (PGI). Les dcideurs

    informatiques ont alors progressivement pris conscience de la ncessit d'homogniser leur

    systme d'information. Cette dmarche s'est d'abord oriente vers une structuration par les

    donnes (base de donnes centrale de PGI), puis le systme d'information des entreprises s'est

    tendu fonctionnellement et s'articule dsormais de plus en plus autour de briques logicielles

    fournies par plusieurs diteurs : modules PGI, gestion de la relation client (ou CRM), gestion

    de la chane logistique (ou SCM).

    Ainsi, les organisations ont intgr des PGI dans le cadre de leur structure pour deux raisons :

    rsoudre les problmes poss par des applications disparates au sein des domaines

    fonctionnels, et raliser des avantages concurrentiels. En provoquant des changements

    radicaux dans les flux dinformation, lobjectif des PGI est de fournir des solutions

    technologiques pour rpondre des besoins clairement identifis. Il convient par consquent

    de sinterroger si dans un tel environnement informatique, les auditeurs doivent adapter leur

    dmarche de contrle. L'ide sduisante de la base de donnes unique des PGI n'a pas toujours

    tenu ses promesses et lauditeur financier constate souvent que lobjectif de structuration du

    systme d'information nest pas atteint. En effet, la complexit de limplantation des PGI et de

    leur connexion au systme d'information existant, qui se pose alors en systme hrit, rvle

    au terme du projet, un cart sensible par rapport au schma simplifi mis en avant par les

    diteurs de ces produits. Force est de constater que le systme dinformation peut par

    consquent aboutir au modle spaghetti dcri par le GartnerGroup.

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  • Un faible nombre de recherches a trait de la problmatique des progiciels de gestion intgrs

    et du processus daudit. De rares travaux ont port sur linfluence des PGI sur le contrle de

    gestion (Meyssonnier et Pourtier, 2004, 2006 ; Gosselin et Mvellec, 2003) ou ont tent

    dapporter un clairage sur l'impact des technologies de l'information sur le processus d'audit

    (Bagranoff et Vendrzyk, 2000 ; Bierstaker, Burnaby et Thibodeau, 2001). Bierstaker, Burnaby

    et Thibodeau (2001) soulignent que les technologies de linformation ont une incidence sur

    chaque phase de ce processus. La littrature dans ce domaine montre que les auditeurs ont la

    difficile tche de mener un audit dans un environnement informatique de progiciels intgrs,

    dans lequel les systmes de contrle interne peuvent devenir inefficaces. Les travaux de Zhao,

    Yen et Chang (2004) ont mis en vidence quun systme informatique complexe de type PGI

    influence les pratiques en matire de contrle financier et peut reprsenter de graves menaces

    pour la viabilit conomique des audits. Les PGI semblent provoquer des changements

    profonds pour les auditeurs, qui ont alors besoin dajuster leur dmarche, dans le cadre de leur

    mission. Les rcents amnagements de la lgislation fiscale franaise renforcent ce constat.

    En effet, lvolution des logiciels disponibles en matire de comptabilits informatises et la

    forte prsence des PGI au sein des entreprises ont rendu ncessaire de nouvelles dispositions

    rglementaires, notamment travers linstruction fiscale du 24 janvier 2006. Dautre part,

    lanalyse des normes dexercice professionnel des commissaires aux comptes montre

    comment la profession intgre lenvironnement informatique et la complexit croissante des

    systmes dans la dmarche daudit.

    La finalit de notre recherche est danalyser limpact des progiciels de gestion intgrs

    sur le processus daudit dans une organisation. Notre principal objectif est de cerner les

    facteurs de risques mais galement les difficults spcifiques lies la dmarche de contrle

    en environnement PGI. Ce travail de recherche qui accorde une importance particulire

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  • lidentification des acteurs intervenant dans le processus daudit et aux changements de

    comportement induits par un contexte technologique complexe se structure de la manire

    suivante : Dans une premire partie nous exposerons le cadre thorique en nous appuyant sur

    la littrature acadmique, la rglementation fiscale en matire de contrle des comptabilits

    informatises, les normes et les tudes ralises par la Compagnie nationale des commissaires

    aux comptes (CNCC). Nous apporterons galement un clairage particulier de la

    problmatique par la thorie de la complexit. Dans une deuxime partie nous prciserons la

    dmarche de la recherche. A cet effet, nous avons adopt une mthode qualitative, base sur

    des entretiens raliss auprs des commissaires aux comptes qui effectuent des missions

    daudit dans un environnement informatique de progiciels de gestion intgrs. Par consquent,

    nous avons men une tude qui porte sur les lments noncs prcdemment, tout en

    dpassant la simple et insuffisante contingence technologique des PGI. Enfin dans une

    troisime section, nous dvelopperons les principaux rsultats empiriques obtenus au cours de

    cette tude exploratoire.

    1. ETAT DE LA LITTERATURE

    La littrature traitant de la problmatique du processus daudit en environnement PGI se

    dcline selon plusieurs perspectives. La premire section expose la recherche acadmique au

    travers des tudes ralises par les spcialistes des processus daudit et des environnements

    PGI. La deuxime perspective sattache dcrire les prconisations dictes par

    ladministration fiscale en matire de matriels, dapplications informatiques, et analyse le

    cadre normatif de lauditeur lgal en France. Nous complterons cette recherche par les avis

    mis par la Compagnie nationale des commissaires aux comptes dans le cadre dun audit en

    environnement PGI et par lanalyse de la thmatique travers la thorie de la complexit.

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  • 1.1 Du point de vue de la recherche acadmique

    Si l'volution des technologies de l'information a affect la comptabilit et le processus

    daudit dans les organisations, rares sont pourtant les recherches qui tudient les impacts des

    PGI sur la dmarche daudit et sur le travail des commissaires aux comptes en particulier. La

    littrature explore ainsi deux thmes de recherche qui mettent en exergue les liens existant

    entre processus daudit et PGI.

    Le premier axe de recherche aborde les problmes lis limplantation de systmes PGI

    et leurs consquences sur le processus daudit en terme de risques. Ainsi, Sutton (2006),

    Yang et de Guan (2004), Bierstaker, Burnaby et Thibodeau (2001) soulignent que les

    auditeurs ont besoin de mthodes et de procdures diffrentes pour auditer dans un

    environnement informatis et notamment celui des PGI. De mme, Bae et Ashcroft (2004)

    montrent que les risques dimplmentation dun PGI, peuvent potentiellement augmenter les

    risques connexes au processus daudit et compromettre par consquent les systmes de

    contrle internes.

    Les rsultats de ltude conduite par Bierstaker, Burnaby et Thibodeau (2001), mene au sein

    dun public de professionnels de trois grands cabinets comptables internationaux, montrent

    linfluence des technologies de linformation sur le processus daudit, notamment en termes

    de planification, de validation et de documentation. Ces travaux identifient les impacts des

    fonctions intrinsques aux technologies de linformation dans leur capacit soutenir le

    processus daudit. Parmi les lments dterminants, les auteurs soulignent les changements

    cruciaux de chaque phase du processus d'audit :

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  • Les environnements technologiques et informatiques offrent des outils qui amliorent la procdure daudit et les valuations de contrle interne. Les modules de PGI, tels

    ceux de SAP tudis par les auteurs, contribuent crer une varit de

    configurations de contrle. Ces nouvelles technologies de linformation comprennent

    des choix de notation, des outils de scurit ; elles permettent de comparer les

    performances relles dans un secteur aux objectifs prtablis, et offrent la possibilit

    de tracer du dbut jusqu la fin les diffrentes transactions.

    En outre, les logiciels daudit sont censs sintgrer au processus daudit global. Les auditeurs auraient alors davantage de temps pour aborder les situations complexes

    auxquelles leurs clients font face dans leur activit. Ceci implique que les systmes

    ERP intgrent des rapports prconfigurs, des fonctions danalyse capables de gnrer

    des informations dduites partir de faibles liaisons entre des donnes existantes.

    Enfin, les technologies de linformation permettraient aux auditeurs de prvenir des

    erreurs et des irrgularits dans le processus daudit.

    Wright et Wright (2002) ont constat que le manque dimplication des utilisateurs dans

    lusage du PGI expose lentreprise des risques significatifs d'erreurs et d'inefficacits

    involontaires. Ces auteurs notent galement qu'en raison des calendriers fixes

    dimplmentation des PGI, il en rsulte habituellement une inadquation avec le temps

    ncessaire pour former les utilisateurs. Par consquent, ce dsquilibre aboutit des taux

    d'erreurs levs qui peuvent affecter les tats financiers. Cette situation induit alors un

    reporting erron. Wright et Wright (2002) ont galement identifi des risques spcifiques

    selon les modules utiliss au sein du PGI. Ils ont constat que les modules de chane

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  • logistique (SCM), les modules comptables et financiers (FI-CO) ont montr de plus grands

    risques en terme de contrle.

    La littrature montre galement une focalisation des auditeurs sur laudit des processus au

    dtriment dun audit sur les rsultats financiers (Wright et Wright, 2002). En effet, le

    procd d'implantation dun systme PGI a un impact important sur la fiabilit de laudit. Les

    contrles d'accs et les protocoles de scurit sont ainsi corrls aux risques du PGI. Par

    consquent, les erreurs de relevs de comptes financiers et les risques mtiers peuvent tre

    accrus si les accs ne sont pas reconsidrs lors de linstallation du progiciel de gestion

    intgr (Wright et Wright, 2002). Ainsi, la conception des systmes PGI implique une

    dtrioration des procdures de contrle travers les reconfigurations des processus mtiers,

    et la personnalisation de larchitecture PGI lentreprise, ce qui peut compromettre

    lvaluation de lauditeur.

    Ces travaux ont mis en vidence que le risque de contrle peut potentiellement

    augmenter avec la mise en place de systmes ERP et varie selon les fournisseurs. Ce

    rsultat est rapprocher avec ceux tablis par Girard et Farmer (1999) qui ont not que

    limplantation de tels systmes au sein de nombreuses socits a augment le risque daudit

    en raison de linterdpendance automatise des processus mtiers, et des bases de donnes

    relationnelles intgres.

    De manire complmentaire, un second thme merge de lensemble des recherches sur

    les PGI et le processus daudit, celui de ltude des comportements des auditeurs. En

    effet, la littrature dans ce domaine sest particulirement intresse aux comportements des

    auditeurs face des environnements PGI lors de processus daudit. Si l'utilisation dun PGI

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  • provoque des changements dans lapproche de laudit et quil augmente le risque (Bae et

    Ashcroft, 2004), de rcents travaux suggrent que les auditeurs doivent imprativement

    comprendre les systmes PGI afin de conduire de manire efficace une mission daudit. Cette

    ide a t dveloppe par Kinney (2001) qui a tudi le comportement des auditeurs face aux

    dveloppements technologiques lis aux PGI. Il a observ que les auditeurs se trouvent dans

    lobligation daccrotre leurs connaissances et leurs qualifications dans les technologies de

    linformation afin de raliser leur mission de contrle. Dans ce contexte spcifique, Bagranoff

    et Vendrzyk (2000) proposent que la comptabilit et le domaine des systmes dinformation

    fusionnent pour former des professionnels capables de relever les nouveaux dfis de laudit

    dans un environnement informatique de progiciels intgrs.

    Dautre part, les tudes menes par Hunton, Wright et Wright (2004) ont analys la capacit

    des auditeurs financiers identifier les risques crs par les systmes PGI. Ils ont examin la

    propension des professionnels du contrle recourir un expert en technologie de

    linformation, pour la conduite dun audit dans des organisations utilisant un PGI, puis au sein

    dentreprises dotes de systme informatique sans PGI.

    Les rsultats de ces travaux montrent que les auditeurs financiers ne sont pas pleinement

    conscients des risques importants gnrs par la prsence de PGI au sein des organisations. En

    effet, ils identifient clairement la faiblesse des contrles de scurit des environnements

    informatiques non bass sur les PGI, mais ne relvent pas de risques supplmentaires dans

    lusage des PGI. Ce constat est dmontr par la frquence des recours un expert en

    technologie de linformation (TI) par les auditeurs au cours de leurs missions. Hunton, Wright

    et Wright (2004) montrent que les experts techniques identifient incontestablement des

    risques de scurit accrus associs aux infrastructures rseaux, aux bases de donnes et aux

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  • applications des PGI par rapport des systmes dinformation ne comportant pas de

    progiciels intgrs. Cette tude fait apparatre un paradoxe : la prsence de PGI au sein dune

    organisation modifie la reprsentation du risque daudit pour les experts, mais les auditeurs

    financiers gardent une reprsentation similaire du risque de contrle quelque soit la

    technologie informatique prsente au sein de lorganisation. Ce constat sappuie notamment

    sur le fait que les auditeurs sont insensibles aux risques de scurit lis aux bases de donnes

    intgres du PGI.

    Les recherches de ces auteurs soulignent galement que les auditeurs financiers ne

    manifestent pas un fort besoin de consulter un expert lors daudit en environnement PGI. Ils

    expriment alors une forte assurance dans leur aptitude apprcier les risques quelque soit

    lenvironnement informatique utilis par lentreprise. Ces chercheurs voquent lexcs de

    confiance des auditeurs, lorsquils ralisent des missions au sein de systmes dinformation en

    environnement PGI.

    Toutefois, Hunton, Wright et Wright (2004) relvent que la reprsentation du risque en

    environnement PGI par les auditeurs financiers, peut tre influence par deux phnomnes.

    Tout dabord, ils suggrent que la pression conomique exerce sur les cots dun audit peut

    contribuer expliquer la faible motivation des auditeurs financiers recourir des experts en

    TI, notamment lors de contrle de systmes PGI. De plus, ils justifient les hsitations des

    auditeurs par leur faible capacit percevoir les liens qui existent entre les risques des

    systmes PGI et les possibilits derreurs dans les tats financiers ou les ventuelles fraudes

    financires.

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  • 1.2 Le cadre rglementaire et normatif de laudit lgal, dans un environnement

    informatis

    Dans le cadre de sa mission, le commissaire aux comptes, devra intgrer laspect

    rglementaire du contrle des comptabilits informatises prvu par linstruction fiscale du 24

    janvier 2006 n13 L-106 qui remplace les deux prcdentes instructions du 14/10/1991 et du

    24/12/1996.

    Ce texte a pour objectif de scuriser les comptabilits informatises, en prsentant un

    nouveau cadre juridique pour leur contrle. Il rappelle les principales rgles de tenue dune

    comptabilit informatise sincre, rgulire et probante conformment aux dispositions du

    plan comptable gnral rvis de 1999. Cette nouvelle instruction, rendue ncessaire par

    lvolution trs rapide des technologies de linformation et la sophistication croissante des

    systmes informatiques, tant au niveau des matriels que des logiciels, dicte les

    prconisations de ladministration fiscale en matire de logiciels comptables et de progiciels

    de gestion intgrs.

    Afin de sassurer que le contribuable nutilise pas linformatique dans un objectif de

    modification, de falsification du systme dinformation de lentreprise ou de contournement

    des rgles fiscales, ladministration fiscale exige plus de transparence et de traabilit dans

    les comptabilits informatises. Elle a ainsi prcis les caractristiques dun logiciel

    comptable en nonant trois principes fondamentaux :

    - Les critures doivent prsenter un caractre intangible ou irrversible. Un logiciel

    qui autorise la suppression ou la modification dune criture valide, nest pas

    conforme au plan comptable gnral. Si le traitement de linformation peut tre

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  • modifie et que lutilisateur a la possibilit de supprimer des squences, alors le

    systme nest pas fiable.

    - Les critures numrotes chronologiquement font lobjet dune clture priodique,

    en conformit avec larticle L. 123-12, alina 3 du code de commerce.

    - Le logiciel doit assurer la permanence du chemin de rvision entre lcriture et la

    pice justificative, ce qui permet lauditeur lgal de valider une opration en

    remontant sa source. Pour les progiciels de gestion intgrs, ce dernier principe revt

    une importance particulire, car les critures peuvent tre enregistres dans le module

    comptabilit sans faire lobjet dune saisie directe.

    Un systme informatique non conforme aux prconisations de ladministration fiscale peut

    justifier des rserves dans le rapport du commissaire aux comptes, voir une impossibilit de

    certifier les comptes.

    Linstruction a galement dfini le primtre informatique vis par larticle L 13 du livre

    des procdures fiscales. Lors de contrles fiscaux, ladministration peut ainsi vrifier

    lensemble des informations et des donnes qui participent directement ou indirectement

    llaboration de linformation comptable et financire, ce qui est particulirement pertinent

    pour les PGI.

    En France, le cadre gnral des missions des commissaires aux comptes est fix par des

    dispositions lgales et rglementaires. Celles-ci sont compltes par les normes dexercice

    professionnel et un code de dontologie. Jusquen juillet 2006, le travail de lauditeur lgal

    dans un environnement informatis est orient par la norme CNCC 2-302. Elle met en

    exergue les points suivants :

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  • - Lexistence de systme dinformation dans les organisations contrles ne modifie pas

    la dmarche daudit du commissaire aux comptes qui comporte trois tapes

    ( Orientation et planification de la mission , Evaluation des risques , et

    Obtention dlments probants ).

    - Dautre part, il doit intgrer dans sa mthodologie, et notamment dans les diffrentes

    tapes du processus daudit, les spcificits de lenvironnement informatique.

    Dans la phase 1 intitule Orientation et planification de la mission , lauditeur

    dtermine les caractristiques du projet informatique pour en tenir compte dans llaboration

    du plan de mission et indiquer dans la phase 2, quels contrles devront tre effectus en

    rapport avec la fonction et les applications informatiques. Il va valuer limportance des

    systmes informatiques dans lorganisation de lentreprise et son impact sur llaboration des

    comptes. La prise de connaissance vise, lorganisation et les comptences de la fonction

    informatique dans lentreprise telles que la spcialisation, la formation et la rotation du

    personnel. Elle porte galement sur la stratgie informatique mise en place et notamment sur

    la dcision de raliser en interne le dveloppement des applications informatiques ou de faire

    le choix de recourir un prestataire extrieur. Enfin, lanalyse de limportance de la fonction

    informatique dans lentreprise permet de dterminer son degr de dpendance lgard de

    systmes informatiques complexes et, danalyser quel est limpact de cette technologie sur la

    production des comptes. Les faiblesses dtectes au cours des entretiens raliss, doivent

    amener lauditeur lgal renforcer les contrles dans ce domaine.

    Dans la phase 2 intitule Evaluation des risques et apprciation du contrle interne ,

    le commissaire aux comptes identifie les risques potentiels et value le systme de contrle

    interne de lentreprise. Au cours de cette tape, il tudie comment la conception, lachat,

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  • lexploitation, la scurit et la maintenance informatique influencent le risque inhrent. Ainsi,

    les acquisitions de PGI par les groupes sont souvent inadaptes pour leurs filiales. La

    mise en place dun tel systme peut gnrer de graves dysfonctionnements au sein de

    lentreprise et obrer sa rentabilit future. Les risques lis au contrle ou risque de non

    matrise sont analyss travers les applications informatiques et ltude des processus

    comptables qui jouent un rle dterminant dans la production de linformation financire.

    Dans la dernire phase, le commissaire aux comptes collecte les lments probants sur la

    base de lvaluation des risques prcdemment identifis, en se concentrant sur les risques de

    niveau modrs ou levs afin de formuler une opinion sur les comptes annuels.

    A compter du 1er aot 2006, les normes dexercice professionnel intitules NEP-315

    Connaissance de lentit et de son environnement et valuation du risque danomalies

    significatives dans les comptes et NEP-330 Procdures daudit mises en uvre par le

    commissaire aux comptes lissue de son valuation des risques qui correspondent

    ladaptation des normes ISA 315 et 330, remplacent dans le rfrentiel normatif de juillet

    2003, les normes 2-202. Connaissance gnrale de lentit et de son secteur dactivit , 2-

    301. Evaluation du risque et contrle interne et 2-302. Audit ralis dans un

    environnement informatique .

    Dans ce nouveau cadre normatif, la dmarche daudit ne comporte plus que deux tapes :

    - Au cours de la premire phase, lauditeur lgal prend connaissance de lentit, de son

    environnement, du contrle interne et value les risques.

    - Dans la deuxime tape, il met en uvre une procdure daudit qui doit rpondre

    lvaluation des risques.

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  • La norme qui traite spcifiquement de lenvironnement informatique nexiste plus. La

    connaissance du systme dinformation de lentreprise contrle est aborde dune faon

    gnrale dans la rdaction des NEP 315 et 330. Elles traduisent une approche daudit par les

    risques plus intgre que le rfrentiel du 3 juillet 2003. Ces normes soulignent que la

    finalit des travaux daudit est de collecter des lments probants obtenus partir des tests

    de procdures et des contrles de substance afin que lauditeur lgal puisse mettre une

    opinion sur les comptes annuels. Elles mettent laccent sur la manire dont le commissaire

    aux comptes adapte son approche gnrale en fonction de lentit contrle et du niveau du

    risque danomalies significatives dtectes au niveau des comptes, et des assertions,

    c'est--dire des critres rgissant ltablissement des comptes annuels et dont lexistence

    conditionne la rgularit, la sincrit et limage fidle des comptes .

    Ces normes dexercice professionnel insistent sur lobligation faite lauditeur lgal de

    connatre lentit contrle, son environnement et notamment le systme dinformation

    relatif llaboration de linformation financire . Il va ainsi juger limportance de

    linformatique dans lentreprise, son influence sur la production des comptes annuels et

    valuer le niveau de complexit du systme informatique. En fonction de ce dernier lment,

    lauditeur pourra justifier de lintervention dun expert, comme le prconise la norme

    dexercice professionnel n620, afin didentifier les principales zones de risques et essayer

    dobtenir une assurance raisonnable sur la qualit du systme dinformation. Ce dernier

    analysera la fiabilit des informations obtenues dans le cadre dun systme fortement intgr

    et tudiera le respect des procdures de contrle interne sur les flux dinformations.

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  • 1.3 Les avis et recommandations de la profession des commissaires aux comptes

    Selon les recommandations de la CNCC, lanalyse de la complexit dun systme

    informatique sapprcie travers les lments suivants : utilisation de progiciels intgrs,

    qualit du paramtrage, nombre dinterfaces, automatisation ou utilisation manuelle des

    interfaces, qualit de la documentation. Lexamen de ces diffrents critres permettra au

    commissaire aux comptes de dterminer quel est le degr de risque (faible, modr ou lev)

    encouru par lorganisation et relatif son systme dinformation. De plus, des tudes ralises

    par la profession ont mis en vidence que lenvironnement informatique comporte des risques

    particuliers qui peuvent entraner des pertes financires considrables et dans certains cas

    constituer une menace pour la continuit dexploitation. La CNCC a rpertori la nature des

    risques lis un environnement informatique : le manque de traabilit de certaines

    oprations, la comptence du personnel informatique, la sparation insuffisante des tches,

    laccs du systme des utilisateurs non autoriss. De plus, les irrgularits sont difficilement

    dcelables pour lauditeur lgal, car elles sont souvent intgres lors de la programmation ou

    des mises jour des applications informatiques.

    Dautre part, lexistence de PGI au sein de lentit peut gnrer des risques spcifiques,

    qui ont une incidence sur la fiabilit de linformation produite. La mconnaissance du

    systme informatique par un personnel, insuffisamment form ou impliqu constitue lune

    des principales sources de risque, comme le souligne la CNCC. Dans un grand nombre de cas,

    les utilisateurs nvaluent pas toute la porte dune mauvaise utilisation, ou du paramtrage

    incorrect dun PGI sur lintgrit du systme dinformation de lentreprise et notamment sur

    les donnes issues du domaine de la gestion qui concourent indirectement aux critures

    comptables.

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  • Au-del de lapprentissage dune nouvelle technologie, lutilisation de progiciels intgrs

    provoque dimportants bouleversements dans lentreprise tant au niveau de lorganisation,

    du contrle interne que de la place des diffrents utilisateurs. La question qui se pose est de

    savoir si cest la technologie qui doit sadapter lentreprise ou inversement. Meyssonnier et

    Pourtier (2004), dveloppent lide que les dirigeants ne doivent pas sous-estimer limpact

    organisationnel des PGI qui ncessitent une refonte partielle des processus et usages au sein

    de lentreprise . Leur mise en place cre des paradoxes organisationnels , car ils peuvent

    structurer lorganisation qui doit sadapter la logique et aux fonctionnalits de ce

    systme dinformation. Concernant linstallation du PGI, lorganisation peut opter pour deux

    stratgies diffrentes : la reconfiguration complte des processus de lentreprise pour se

    conformer aux spcificits du PGI, ou ladaptation de celui-ci lorganisation et aux

    diffrentes activits de lentreprise.

    Le problme de limpact des PGI sur le processus daudit fait aujourdhui lobjet dattentions

    particulires de la part de la profession des auditeurs lgaux en France. En effet, cette prise de

    conscience de lexistence de tel systme informatique au sein des entreprises a montr la

    ncessit de mettre en place des contrles adapts. Pour la CNCC, lexistence de paramtres

    et dhabilitations spcifiques au PGI, rendent celui-ci plus difficile cerner que des systmes

    non intgrs. Lensemble des commissaires aux comptes reconnat que le systme

    dinformation apparat ferm en premire approche, rendant difficiles les travaux de contrle

    interne. Cette mesure des difficults poses par laudit du systme dinformation en milieu

    informatis a incit la profession des commissaires aux comptes effectuer une tude qui

    identifie sept risques spcifiques lis lenvironnement PGI :

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  • - La gestion des habilitations revt une importance particulire pour les PGI. En effet

    des utilisateurs non autoriss peuvent crer des erreurs, des irrgularits dans le

    systme informatique et supprimer des donnes capitales.

    - Le paramtrage est trs dvelopp dans le cadre des PGI. Afin de dtecter les

    faiblesses du systme informatique, le commissaire aux comptes tudiera la

    documentation technique disponible au sein de lentreprise pour reprer les modules

    paramtrs ou prendre connaissance du contrat de licence qui donne des informations

    trs utiles sur les fonctionnalits du PGI et les profils des utilisateurs. Un paramtrage

    dfaillant peut entraner des risques de non exhaustivit des enregistrements et le non

    respect de la sparation des exercices.

    - Les rfrentiels utiliss dsignent des bases de donnes utilises dans les

    programmes. Les principales caractristique des PGI, sont lexistence de bases de

    donnes homognes et dinterfaces inter-modules. Cependant lintgrit des

    informations est fortement dpendante du paramtrage et de la manire dont le

    systme est matris par le personnel.

    - Les interfaces externes au PGI sont des points dintgration entre les diffrents

    modules et tablissent la liaison entre le PGI et les autres systmes. Elles sont

    dterminantes dans le transfert des donnes. Lors de lacquisition dun nouveau

    progiciel, les interfaces connaissent souvent des dysfonctionnements en raison

    derreurs de paramtrage, certains flux ne gnrent pas dcritures comptables, et le

    risque porte sur lexhaustivit des enregistrements.

    - Les tats se subdivisent en deux catgories : les tats standards (comptables, de

    gestion et financiers) et les tats spcifiques au PGI. Il est important que le

    commissaire aux comptes vrifie la cohrence de linformation produite et lexactitude

    des calculs.

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  • - La piste daudit joue un rle dterminant dans la scurit des informations produites,

    car elle doit donner la possibilit lauditeur lgal de retrouver la pice justificative

    partir dune criture comptable. Ce qui rpond aux exigences de ladministration

    fiscale en matire de transparence et de traabilit de linformation financire.

    - Les techniques daudit assistes par ordinateur peuvent se rvler utiles au

    commissaire aux comptes, car la complexit croissante des PGI rend la structure de

    base de donnes difficilement contrlable.

    De plus, ltude ralise par la CNCC met en exergue des particularits lies

    lenvironnement PGI, que lauditeur lgal doit apprhender dans le cadre de sa mission. Elles

    portent notamment sur la connaissance des caractristiques du progiciel, en raison de

    lhtrognit des systmes et de la manire dont il a t dvelopp dans lentreprise. Dautre

    part, dans le cas du recours une socit de service informatique, le commissaire aux comptes

    devra apprcier le risque gnr par lexternalisation. Il analysera le contrat qui lie les deux

    parties, sinterrogera sur la matrise par lorganisation des prestations sous-traites et de son

    niveau de dpendance lgard du prestataire. Lanalyse de la cartographie se rvle trs

    pertinente, car elle permet dvaluer la complexit du systme dinformation. En donnant une

    vision globale de celui-ci, en permettant de reprer les fonctionnalits installes et

    paramtres, elle facilite la comprhension de son architecture, et met en vidence les risques

    potentiels.

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  • 1.4 Une approche du processus daudit en environnement PGI par la thorie de la

    complexit.

    Afin de rpondre aux multiples besoins des entreprises, les progiciels de gestion intgrs sont

    devenus des applications informatiques de plus en plus complexes, en raison notamment de

    lexistence de nombreux paramtres, des habilitations et de linterdpendance des diffrents

    domaines.

    On distingue gnralement trois grandes catgories de systmes PGI :

    ceux conus pour les grandes entreprises, possdent des fonctionnalits trs dveloppes dans tous les domaines de la gestion, et couvrent lensemble des

    diffrents mtiers de lentreprise.

    la deuxime catgorie de PGI sadresse aux entreprises de taille moyenne. Leurs fonctionnalits se limitent la comptabilit, ses domaines connexes, et

    permettent le cas chant de grer plusieurs tablissements.

    Enfin, ceux destins aux petites entreprises, prsentent des fonctionnalits plus succinctes qui nautorisent pas une prise en compte des spcificits de

    lorganisation.

    Si par nature les PGI peuvent tre considrs comme des phnomnes compliqus, il convient

    toutefois de sinterroger sur la dfinition dun tel systme. En effet, un phnomne est dit

    compliqu sil remplit les critres suivants :

    Il doit tre compos dun grand nombre dlments ou comporter une grande varit de paramtres conditionnant son fonctionnement.

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  • Le systme doit rester prvisible et contrlable. Tant que lon reste dans le domaine du quantitatif, de l'imbriqu, de l'enchevtr, de ce qui demande un effort mme trs

    important - mais qui finit par tre, clairement compris -, on est dans le domaine du

    compliqu mme si certains auteurs rangent les objets techniques sophistiqus dans la

    catgorie du complexe. (Encyclopdie de la Gestion et du Management)

    Mais, dans la pratique des entreprises et plus spcifiquement celle des progiciels de

    gestion intgrs, il sopre un glissement de la reprsentation du PGI du compliqu vers

    le complexe. Or comme le dfinit lEncyclopdie de la Gestion et du Management : Un

    phnomne complexe nest jamais totalement compris, expliqu et encore moins matris

    quels que soient les efforts fournis, les moyens dploys et le temps consacr ().

    Limpossibilit dlucider ce genre de phnomne peut avoir deux catgories de causes

    aboutissant lune une complexit dabondance et lautre une complexit de sens. La

    premire catgorie de cause est dordre quantitatif, dans ce cas, le nombre lev dlments,

    de paramtres, de relations, dinterdpendance constitue un obstacle insurmontable la

    comprhension, lexplication et la matrise du phnomne (). La deuxime cause est

    dordre qualitatif ; elle brouille la lisibilit et le contrle du phnomne ().

    En complment des apports de la littrature scientifique, des aspects rglementaires et

    normatifs de laudit lgal en milieu informatis, nous proposons de complter notre

    tude, en proposant un cadre thorique bas sur les travaux relatifs au concept de la

    complexit. Cette approche semble tre particulirement approprie la problmatique du

    processus daudit en environnement PGI. En effet, les progiciels de gestion intgrs rsultent

    dune architecture complexe de modules, de fonctions et procdures qui peuvent gnrer des

    interactions non connues ou mal dfinies, ce qui aboutit un spaghetti informationnel et

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  • technique. Cette complexit quantitative, due la grande varit de variables, de liens entre

    les diffrentes composantes du systme, lexistence de nombreuses interdpendances,

    empche la comprhension et le contrle du systme. Il est donc ncessaire de distinguer la

    complexit intrinsque du systme ou complexit cognitive la situation complexe.

    Dans une situation complexe, Delorme (1997) propose dappliquer la thorie de la rationalit

    limite dveloppe par Simon (1976) :

    - La rationalit procdurale et adaptative dcrit un comportement raisonnable face

    une situation complexe. La satisfaction par rapport un niveau de rsultat remplace la

    recherche de maximisation.

    - La rationalit substantielle sappliquerait des situations non complexes .

    De mme, pour Le Moigne (1990) et Delorme (1997), la complexit nest rductible ni

    lordre, ni au dsordre, mais elle est compose irrductiblement dordre et de dsordre .

    Toutefois, Ashby (1973) value la complexit par la quantit dinformation requise pour

    dcrire un objet . Il montre que cest une notion relative, car elle est fonction de la

    connaissance qua lobservateur par rapport lobjet : quun objet soit complexe ou non

    dpend de lobservateur , qui souhaite parvenir un rsultat satisfaisant .

    Des obstacles existent galement sur le plan qualitatif, du fait du contenu des relations et

    des ractions des lments entre eux. Il se cre un dsordre qualitatif qui masque la lisibilit

    et le pilotage du systme. En effet, les PGI sont des reprsentations non partages par les

    utilisateurs des fonctionnalits du systme informatique ; ils rinterprtent ou mconnaissent

    les processus mtiers de lentreprise, comportent des donnes htrognes. Ainsi, depuis la

    date de sa mise en service, un PGI peut connatre diverses modifications qui visent des ajouts

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  • de fonctionnalits au systme, afin de rpondre aux besoins dfinis par les utilisateurs, do sa

    complexit croissante. Il est important alors de mesurer en quoi et comment cette double

    complexit, quantitative et qualitative, influence le processus daudit pour le

    commissaire aux comptes.

    2. DEMARCHE DE LA RECHERCHE

    Notre recherche a pour objectif dexaminer limpact des PGI sur le processus daudit. Nous

    tentons ainsi de comprendre comment les changements induits par ces technologies de

    linformation peuvent influencer le processus daudit conduit par lauditeur lgal.

    Pour ce faire, nous avons adopt une mthode de recherche qualitative. Ltude des situations

    professionnelles a port sur le travail de quatorze auditeurs lgaux qui ont tous men une ou

    plusieurs missions daudit dans des environnements informatiss bass sur un PGI au sein de

    PME-PMI. Lessentiel des donnes a t recueilli par voie dentretiens. Cette phase de

    collecte intensive des donnes sest chelonne de mars 2007 octobre 2007. Les entretiens

    ont dur en moyenne de une deux heures. Parmi les quatorze rpondants, certains ont t

    sollicits plusieurs fois.

    Lentretien a constitu le mode principal de recueil de donnes pour notre recherche. Snow et

    Thomas (1994) soulignent les mrites de cet instrument de collecte de donnes discursives

    prcisant quil permet une comprhension en profondeur du phnomne tudi en abordant

    les diffrentes significations que les rpondants attribuent leurs expriences dans les

    organisations. Plus exactement nous avons ralis des entretiens centrs ou semi directifs

    (Merton, Fiske, Kendall, 1990). Outre un mode denregistrement dinformations plus

    systmatique, le processus dinterview semi structur favorise lexploration en lui donnant de

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  • la profondeur (Patton, 1990). Toutefois, comme le rappelle Mc Kinnon (1988) la compltude

    et la prcision (lexactitude des informations obtenues lors dinterviews) dpendent certes de

    la forme et du contenu de linstrument de recherche, mais aussi de la manire dont il est

    appliqu.

    Nous avons choisi de retenir une mthode qualitative inspire de la thorie enracine (Glaser

    et Strauss, 1967), pour deux raisons :

    Cette thorie semble tre en adquation avec la finalit de notre recherche qui vise notamment cerner les principaux facteurs de risques lis la dmarche daudit dans un

    environnement informatique complexe, identifier les acteurs et leur changement de

    comportement dans ce contexte technologique particulier. Lobjectif de ltude est

    denrichir la comprhension des significations des actions des individus et daugmenter

    ainsi les possibilits de communication et dinfluence mutuelle.

    Lapplication dune mthode inspire de la thorie enracine sadapte particulirement bien lanalyse du processus daudit en environnement PGI. La finalit de notre

    recherche porte sur ltude dune problmatique peu connue pour laquelle la littrature ne

    nous renseigne gure. La dmarche de cette thorie savre singulirement intressante,

    comme le soulignent Strauss et Corbin (1994).

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  • 3. RESULTATS DE LA RECHERCHE

    Notre travail de recherche, men auprs de commissaires aux comptes ayant conduit des

    missions daudit en environnement PGI, permet de faire merger deux rsultats principaux.

    Tout dabord, nous identifions des risques spcifiques du processus daudit dans cet

    environnement particulier. Ensuite, la lumire de la thorie de la complexit, notre

    recherche met en vidence des comportements dacteurs (auditeurs, diteurs, utilisateurs) qui

    se traduisent par des tentatives de simplification de la complexit du PGI.

    3.1 Rsultats n1 : Lexistence de risques spcifiques de laudit en environnement PGI

    Notre tude montre quil existe des difficults spcifiques au cours dun processus daudit en

    environnement PGI, par rapport un environnement informatique classique : les recherches

    sur le terrain ont mis en vidence trois risques majeurs lis lutilisation des ERP : le

    risque li aux interfaces du PGI, celui de la perte de la piste daudit et le risque de faiblesse

    des techniques daudit informatises.

    3.1.1 Le risque intrinsque des interfaces du PGI

    Lexistence de PGI au sein dune organisation pose le problme des interfaces vis--vis

    du processus daudit men par le commissaire aux comptes. En effet, la notion de risque

    dans une interface dpend troitement du rle qu'elle joue dans les activits de la socit.

    L'importance d'une interface s'accrot avec celle des processus dans lesquels elle intervient.

    Pour lauditeur lgal, confront un environnement PGI, il sagit didentifier les interfaces

    prsentant des risques importants et, par voie de consquence, constituant le primtre

    auditer en priorit. Cette identification repose sur une valuation effectue selon les trois axes

    suivants :

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  • - L'importance stratgique du processus auquel elle contribue (prise de commande sur

    Internet).

    - Son mode de fonctionnement (rgulier ou occasionnel, synchrone ou asynchrone).

    - La nature des travaux qu'elle ralise sur les donnes (simple transfert de donnes ou

    avec transformation et routage des donnes en fonction de rgles de gestion).

    Les reprsentations des auditeurs lgaux que nous avons interviews nous ont permis de

    mettre en vidence deux risques spcifiques lis aux interfaces lors dun audit en

    environnement PGI.

    Tout dabord, la faiblesse des descriptifs relatifs aux interfaces externes au PGI pose des

    difficults pour la ralisation de laudit. En effet, si les interfaces dveloppes autour dun

    PGI doivent tre caractrises par la description de leur type (entrante/sortante), leur degr

    dautomatisation (intervention ou non de lutilisateur), les modules concerns (FI, CO, MM,

    SD par exemple dans le PGI SAP), les auditeurs lgaux mentionnent la raret de ces

    formalismes.

    Dautre part, lauditeur lgal se heurte galement lhtrognit des types

    dinterfaces prsentes au sein des PGI audits. Pralablement tout contrle, le

    commissaire aux comptes doit reprer quelle est la nature de linterface utilise (norme ou

    non norme). Son tude concerne particulirement la fiabilit des interfaces entrantes.

    Lanalyse de la qualit des interfaces peut rvler un risque lev en terme

    dexhaustivit des informations comptables.

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  • En fonction du langage et des modules proposs, on peut recenser plusieurs types

    dinterfaces :

    - Pour les interfaces conues par lditeur, il existe des contrles complets qui portent

    la fois sur la cohrence et sur les aspects fonctionnels des applications . Ces

    contrles concernent les informations qui sont intgres de manire automatique par le

    systme. Ils sont identiques ceux effectus pour les donnes saisies manuellement.

    - Certaines interfaces intgrent des modules labors partir du systme de gestion de

    la base de donnes (SGBD) et sont soumises seulement des contrles de cohrence

    de donnes. Dautres utilisent un langage normalis de type EDI.

    - Enfin, les interfaces qui ne sont pas normes par lditeur, peuvent tre dveloppes en

    interne par le service informatique, ou par des prestataires extrieurs (SSII). Ces

    applications spcifiques doivent faire lobjet dattentions particulires de la part de

    lauditeur lgal, qui doit sassurer quelles garantissent la disponibilit et lintgrit

    des donnes tout au long de la chane comptable : de la saisie des informations jusqu

    la production des tats comptables.

    Cette extrme diversit des interfaces constitue un cueil majeur pour le travail de

    lauditeur lgal. Afin didentifier les travaux de contrle interne pertinents mener et

    dapprcier les risques associs, le commissaire aux comptes doit pralablement la

    vrification de linterface, cerner ses caractristiques. Mais cet aspect technique peut chapper

    sa comptence.

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  • 3.1.2 Le risque de perte de la piste daudit

    L'auditeur cherche vrifier lexactitude et lexhaustivit de linformation. Celle-ci doit rester

    intgre durant son traitement, c'est--dire qu'elle ne subit pas de dtrioration : la traabilit

    repose sur le suivi des donnes dans le PGI et le suivi des rgles appliques (transformation,

    dispatching , ) tout au long de leur cheminement.

    Au-del des aspects rglementaires, la traabilit est une ncessit de gestion permettant

    d'expliquer et de recouper l'information. Elle est indispensable pour mettre en oeuvre les

    mcanismes de rversibilit. Par consquent, l'interface est un carrefour du systme

    dinformation qui se doit de maintenir la piste d'audit et ce titre intgrer des

    mcanismes qui gardent la trace des flux, vnements et traitements. De mme, la qualit de

    la documentation des interfaces va de pair avec la traabilit. Elle a pour but de satisfaire au

    maintien de la piste d'audit.

    Celle-ci revt une importance particulire car elle permet de valider une opration en

    remontant sa source, c'est--dire, en produisant la pice justificative. En effet, dans un

    environnement PGI la diffrence dune application informatique classique, les critures

    peuvent tre verses automatiquement dans le module comptabilit sans intervention

    humaine. Mais dans certains cas, le progiciel de gestion intgr ne permet pas dassurer la

    permanence du chemin de rvision. La justification des critures comptables est conditionne

    par lexistence de fonctionnalits de type drill-down1 .

    3.1.3 Le risque de faiblesse des techniques daudit informatises

    Il existe un autre risque, celui li aux techniques daudit assistes par ordinateur, qui sont

    utilises par le commissaire aux comptes dans le cadre de sa mission. Ces logiciels daudit

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  • doivent rpondre aux objectifs de contrle des lments suivants : la qualit du paramtrage et

    lexactitude des calculs effectus par le PGI, sur des points sensibles tels que les

    amortissements des immobilisations.

    La pratique des commissaires aux comptes tudie dans notre recherche montre que les

    vrifications des informations effectues en environnement PGI prsentent des

    similitudes avec les contrles pratiqus dans un autre environnement informatis, de

    type application spcifique ou progiciel comptable.

    Par contre, la nature du PGI a une influence dterminante sur lanalyse des

    informations produites. En effet, la complexit de larchitecture de certains PGI rend la

    structure de la base de donnes difficilement vrifiable et limite lefficacit des contrles

    effectus par les logiciels daudit. Ainsi, lutilisation des fichiers dinterfaces nautorise pas

    certains contrles notamment sur les donnes internes un ou plusieurs modules. Quant aux

    fichiers exports, ils sont gnralement peu connus des utilisateurs et exige des comptences

    particulires rarement dtenues au sein de lentreprise audite. Enfin, lutilisation par

    lauditeur lgal, dun module dexport de donnes propos par lditeur de PGI, exige une

    grande pratique de la structure des donnes du progiciel intgr.

    De plus, la documentation utilisateur est gnralement insuffisante sur ce point ; il est alors

    indispensable dtudier la documentation technique ou une documentation spcialise mise

    disposition par lditeur, ce qui constitue ici encore des lments dinformation difficiles

    valuer et comprendre du point de vue des commissaires aux comptes, par nature non

    expert dans les PGI.

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  • Notre recherche montre, quau cours de leur mission les commissaires aux comptes

    limitent ltude des bases de donnes dans un environnement PGI, en raison de la

    complexit de lanalyse et du temps imparti pour effectuer laudit. Dautres moyens sont

    voqus par les auditeurs lgaux afin datteindre les rsultats attendus : revue du paramtrage

    et/ou revue des habilitations. Nanmoins, les commissaires aux comptes reconnaissent que ces

    mthodes restent contestes dans la mesure o elles ne permettent pas directement

    dapprhender lanalyse des donnes.

    3.2 Rsultats n2 : Des tentatives de simplification de la complexit du processus daudit

    en environnement PGI

    Notre travail de recherche, en mobilisant la thorie de la complexit, permet de mettre en

    vidence les comportements dacteurs, qui par leurs actions essayent de simplifier la

    complexit croissante des systmes informatiques et le processus daudit en environnement

    PGI.

    Lobjectif des PGI de crer une base de donnes homognes avec des interfaces inter-

    modules, en vue de simplifier le travail des utilisateurs ne semble pas avoir t atteint. En

    effet, du point de vue des auditeurs lgaux, les tmoignages convergent pour dcrire les PGI

    comme des systmes complexes. Cette complexit peut, dans certains cas, gnrer le

    chaos dans lorganisation. Elle saccrot galement en intgrant les diverses modifications

    apportes en interne, compte tenu que toute volution du progiciel ajoute des risques non

    ngligeables, dus la grande technicit de la tche accomplir.

    Ainsi, plus le systme PGI se ramifie et se sophistique, plus les connexions entre les

    applications deviennent nombreuses et fragiles dans le temps. Dans le pire des cas, les

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  • auditeurs constatent rapidement que ces interfaces conduisent brouiller la piste d'audit. Cette

    situation se traduit bien souvent par l'impossibilit de rapprocher les lments du systme de

    gestion avec leur traduction comptable.

    Se posent alors deux questions fondamentales : Face ces risques, comment volue un tel

    systme dinformation au sein de lorganisation et quels vont tre les comportements des

    diffrents acteurs ?

    A la lumire de ces rflexions, nous identifions trois stratgies dacteurs qui se

    traduisent par des tentatives de simplification de la complexit de lenvironnement de

    laudit et du processus lui-mme. Il sagit des auditeurs lgaux, des diteurs de PGI et

    des utilisateurs.

    3.2.1 Des tentatives de simplification par lauditeur lgal

    Nos rsultats montrent que le travail du commissaire aux comptes est trs centr sur le risque,

    car il assure la transparence de linformation financire et il est garant de lordre public. En

    effet, sa responsabilit civile peut tre engage en vertu de larticle L225-241 du Code de

    Commerce : Les commissaires aux comptes sont responsables tant lgard de la socit

    que des tiers des consquences dommageables des fautes et ngligences par eux commises

    dans lexercice de leur fonction . De plus, si le commissaire aux comptes commet des

    infractions spcifiques dans le cadre de sa mission, telles que la non rvlation de faits

    dlictueux, il engage sa responsabilit pnale. Enfin, sa responsabilit disciplinaire peur tre

    mise en uvre.

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  • Face ces enjeux et dans le contexte des PGI, lauditeur lgal, qui a besoin dvaluer le

    systme dinformation de lorganisation, ralise sa mission selon deux perspectives :

    - Soit il possde les comptences techniques lui permettant de mener laudit du PGI.

    Dans les faits, cette situation ne reprsente quune infime minorit de professionnels.

    - Dans le cas contraire, il fait appel un expert technique, auquel il dlgue le soin

    deffectuer laudit du systme dinformation et donc du PGI qui en est lossature.

    Par consquent, lauditeur lgal opre alors une tentative de simplification de la ralit

    du PGI, en trouvant une solution adapte ses besoins : travers le recours un expert

    technique, il cherche sassurer que les progiciels utiliss sont conformes aux rgles dictes

    par ladministration fiscale et respectent les trois principes suivants : caractre intangible des

    critures, existence dune procdure de clture priodique des enregistrements chronologiques

    et permanence du chemin de rvision. Le commissaire aux comptes prouve la ncessit de

    recourir un expert, afin dobtenir, dans le cas de systmes dinformation importants et

    complexes, une assurance raisonnable, pour formuler une opinion sur les comptes

    annuels. Il doit cependant apprcier la pertinence des travaux de lexpert, afin de les utiliser

    en tant qulments probants dans lobjectif de certification des comptes. Dans le cas

    contraire, il met des rserves dans son rapport gnral ou refuse de certifier les comptes.

    Ce comportement soppose celui de lauditeur financier contractuel, qui peut avoir une

    perception simplificatrice du PGI et montrer un excs de confiance vis--vis de cette

    technologie comme lont soulign les travaux de Hunton, Wright et Wright (2004). Ce

    rsultat indique quil est impratif dtablir une distinction entre ces deux catgories

    dauditeurs, qui ont une reprsentation diffrente de la complexit du systme

    dinformation et des risques inhrents au PGI.

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  • Le recours un expert technique illustre la manire par laquelle le commissaire aux

    comptes gre le risque daudit dans un environnement informatique complexe. Cette

    dlgation constitue une simplification de la complexit du PGI. En se trouvant dans

    lincapacit de mener seul sa mission, il couvre ainsi sa responsabilit professionnelle.

    3.2.2 Des tentatives de simplification par les Editeurs de Progiciel

    Ltude des pratiques professionnelles nous a galement permis de mesurer loffre abondante

    et htrogne en matire de progiciels laquelle sont confronts les auditeurs lgaux. En

    effet, en rponse des besoins multiples issus des entreprises, les diteurs ont conu de

    nombreux produits destins diffrents types dorganisations et dutilisateurs. A titre

    dillustration, nous citerons le progiciel intgr SAP, trs utilis dans le domaine de la gestion.

    Afin de rpondre aux besoins dauditeurs peu expriments en matire de PGI, lditeur SAP

    fournit des interfaces (tableaux de bord), via le module AIS (Auditing Information System). Il

    sagit dune collection pr-paramtre doutils daudit, dote dun moniteur de surveillance du

    systme dinformation et de commandes configurables.

    Nos entretiens avec des commissaires aux comptes ayant une forte exprience daudit

    dans les environnements SAP permettent didentifier un comportement opportuniste de

    la part des diteurs de PGI. Cette rponse technologique et informatique au problme de

    laudit des PGI traduit, chez lditeur, une volont de simplifier la complexit inhrente

    aux progiciels intgrs. Elle dfinit ainsi une stratgie dlibre de lditeur du PGI. La

    cration de modules daide laudit, constitue une reconnaissance des difficults que

    rencontrent les auditeurs et des risques auxquels ils sont soumis.

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  • Loffre des diteurs de PGI a volu et intgre actuellement des fonctionnalits de piste

    daudit dynamique permettant de reprer les oprations qui sont lorigine dun

    enregistrement comptable. Cette volution technologique donne la possibilit lauditeur ou

    tout autre utilisateur de retrouver partir dune criture comptable, lensemble des oprations

    lies au document source et prsentes dans le systme. Les fonctionnalits illustrent la rcente

    prise de conscience chez les diteurs, des difficults que rencontrent les commissaires aux

    comptes lors de leurs missions en environnement PGI. Elles offrent un intrt pour lauditeur

    lgal qui peut retrouver les justificatifs dune opration comptable, dans les modules situs en

    amont mais galement pour les utilisateurs internes de lorganisation. Par consquent, la

    raction des concepteurs de PGI vise un triple objectif :

    - Tout dabord, offrir les services indispensables aux commissaires aux comptes pour la

    russite de leur audit.

    - Ensuite, rassurer les entreprises et notamment les directions des services informatiques

    dans leur capacit rpondre positivement aux objectifs viss par lauditeur lgal.

    - Enfin, convaincre les utilisateurs de persvrer dans leurs usages ou les inciter

    recourir aux PGI pour piloter leurs activits sans craindre les perspectives dun audit.

    Mais lutilisation de ces modules additionnels, tel AIS pour SAP, comporte des limites

    la conduite du processus daudit. La validit et la compatibilit des modules daudit sont

    dpendants de la version du PGI install dans lorganisation. En effet, concernant par

    exemple AIS, lditeur souligne que les fonctions dAIS ne sont pas toutes disponibles et

    accessibles. Celles-ci sont corrles la version de SAP .

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  • Dautre part, le changement de version du PGI, comme la migration de SAP/R3 la version

    SAP ECC6, peut impliquer une reconfiguration des procdures et des rsultats daudit.

    Les modules additionnels correspondant une configuration antrieure peuvent alors devenir

    caduques lors du passage la nouvelle version du PGI. Cette mise jour entrane une rvision

    du processus daudit et rend obsolte le travail effectu les annes prcdentes par lauditeur

    lgal.

    Il est important de rappeler que les fonctionnalits de la piste daudit dynamique ne

    permettent quun audit sur les modules Finance des PGI comme par exemple celui

    dnomm FI dans SAP, ce qui exclut les modules de gestion des achats, et de gestion de la

    production. Ce manque de transversalit constitue un frein non ngligeable pour le

    commissaire aux comptes lors de la poursuite de laudit.

    Enfin, nous terminerons cette section en soulignant un point voqu prcdemment : La

    littrature ne mentionne pas la stratgie dacteur des concepteurs de progiciels de

    gestion intgrs, et ignore leurs comportements opportunistes.

    3.2.3 Des tentatives de simplification par les utilisateurs des PGI

    Ltude sur le terrain montre que les utilisateurs sont confronts des difficults majeures

    dans leur usage du PGI. Ils ont une reprsentation particulire des progiciels de gestion

    intgrs. Ils les peroivent comme des systmes difficiles matriser et dont la complexit

    saccrot dans le temps. Celle-ci sappuie sur deux lments : ladquation aux besoins des

    utilisateurs et les changements rguliers de version.

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  • Le problme de ladquation aux besoins constitue le premier facteur de complexit

    peru par les utilisateurs. En effet, les directions gnrales reconnaissent, quen raison du

    degr important de personnalisation, le dveloppement du PGI seffectue de plus en plus

    souvent au sige de lentreprise. Ces mises jour ultrieures qui ont pour objectif dapporter

    une rponse aux besoins des divers processus mtiers gnrent de nouvelles difficults. Ceci

    se traduit par des actions de paramtrage des rgles de gestion qui peuvent se rvler trop

    complexes pour les utilisateurs. La volont de corriger cette situation, induit alors une

    augmentation de la complexit de la maintenance du systme, en raison dune multiplication

    non contrle des rgles de gestion. Par consquent, la recherche de ladquation aux besoins,

    qui se traduit par la cration de nouvelles interfaces personnalises, peut provoquer des

    dcalages informationnels entre les diffrentes parties du PGI (metteurs, rcepteurs), et

    aboutir une perte de tracabilit.

    Les changements et les migrations de versions des PGI constituent une seconde source

    de complexit dans la reprsentation des utilisateurs. La recherche dune adquation la

    plus efficace possible aux besoins des utilisateurs pose le problme de la mise jour du PGI.

    Ltude empirique permet dtablir deux options qui sont envisages par les directions

    gnrales :

    - Soit une mise niveau purement technique. Dans ce cas, celle-ci amliore la

    performance et les fonctionnalits des systmes existants moyennant linstallation de

    nouveaux modules qui tirent parti des amliorations rcentes du logiciel. Toutefois,

    elle ne modifie en rien les pratiques actuelles et les utilisateurs peuvent avoir des

    difficults valuer les amliorations apportes.

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  • - Soit une approche adapte aux processus. Cette option donne loccasion damliorer

    les divers systmes en reconfigurant les procdures, en visant une amlioration globale

    de la qualit du PGI.

    Compte tenu des diverses modifications apportes au PGI, toute mise jour ultrieure

    comporte des risques non ngligeables en raison de la complexit de la tche. Des risques

    importants peuvent alors se poser en ce qui concerne les contrles financiers, la continuit des

    activits, lexhaustivit de linformation et lintgrit des tats comptables dans le cas o la

    mise jour du systme ne fonctionnerait pas comme prvu. Cet tat de fait ajoute donc de la

    complexit au systme et alimente le risque dune reprsentation de rejet du PGI par les

    utilisateurs.

    Face ces deux difficults, les utilisateurs sinquitent du fait que ces technologies de

    linformation ne rpondent pas aux besoins essentiels de leurs activits. Ils ralisent alors

    une tentative de simplification de la complexit du PGI en maintenant ou en

    dveloppant des interfaces externes (type feuille excel ou rapports ad-hoc) au PGI

    existant. Ce comportement peut tre analys comme une rsistance au changement

    technologique et organisationnel.

    Les exemples de situations vcues par les commissaires aux comptes sont difiants quant aux

    disfonctionnements organisationnels que peut gnrer la complexit dun PGI du point de vue

    des utilisateurs : dans certaines entreprises, il faut compter une journe de travail complte

    pour transfrer les donnes de SAP en tableurs Microsoft Excel et pour les analyser. Dans

    dautres cas, lensemble des utilisateurs de filiales rgionales maintenait des tableurs

    priphriques en dehors du systme SAP. Ces processus externes rpondaient aux besoins de

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  • procdures, dans le cas o SAP noffrait pas les fonctionnalits correspondantes, ou si le

    personnel avait une connaissance limite de lutilisation du progiciel. Enfin, une dernire

    situation voque des enregistrements de transactions laide dun progiciel de comptabilit

    compltement distinct de SAP mais qui tait familier aux utilisateurs pour imprimer les

    chques et comptabiliser les sommes payer. Les transactions taient ensuite transfres sous

    SAP, et les totaux rapprochs pour viter tout risque dincohrence. Les utilisateurs avaient

    ici encore ralis une simplification de la complexit du PGI en comparant la facilit

    daccs leur systme local celui de SAP, jug trop lent.

    Cette approche du processus daudit en environnement PGI permet donc de minorer

    limportance des aspects techniques des PGI. Cette composante est par consquent

    secondaire, car nos rsultats dmontrent le caractre majeur du comportement des

    acteurs sur le processus daudit en environnement PGI. En effet, ce sont ces acteurs, qui

    en simplifiant la complexit du PGI, trahissent les difficults inhrentes au systme.

    CONCLUSION

    Face la raret de la littrature existante sur la problmatique tudie, cette recherche

    qualitative met en vidence linfluence de lenvironnement informatique des progiciels de

    gestion intgrs sur le processus daudit. Elle fait apparatre deux principaux rsultats. Tout

    dabord, il existe des risques spcifiques de laudit en environnement PGI : celui lis aux

    interfaces, le risque de perte de la piste daudit ainsi que les risques gnrs par les limites des

    logiciels daudit. Dautre part, cette tude rvle des stratgies dacteurs qui essayent de

    simplifier la complexit croissante de lenvironnement technologique.

    Les entretiens mens avec les commissaires aux comptes montrent que les

    dysfonctionnements des interfaces peuvent gnrer des risques non ngligeables en terme

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  • dexhaustivit des informations comptables. Le contrle des interfaces en environnement PGI,

    est difficile effectuer en raison de linsuffisance des descriptifs et de leur trs grande

    htrognit. Les auditeurs lgaux insistent galement sur limportance particulire de la

    traabilit des informations produites. Les rsultats montrent que dans certains cas, les PGI ne

    permettent pas dassurer la permanence du chemin de rvision, principe fondamental dict

    par ladministration fiscale en matire de systme informatique. La non-conformit cette

    rgle entrane des rserves ou un refus de certifier de la part de lauditeur lgal. Enfin, il existe

    des limites importantes au niveau de lutilisation des techniques daudit informatises,

    notamment pour le contrle de la structure des fichiers. Dans un contexte de progiciels

    intgrs, cette vrification peut se rvler difficile mettre en uvre.

    Les rsultats obtenus mettent en vidence des tentatives de simplification, de la complexit de

    lenvironnement de laudit et du processus de contrle par les diffrents acteurs. Ainsi,

    lauditeur lgal peut faire appel un expert en systme dinformation, pour obtenir une

    assurance raisonnable sur la qualit du PGI audit. En adoptant cette dmarche, il essaye de

    trouver une solution simple une situation complexe. Pour facilit la comprhension du

    systme, les diteurs de progiciels, ont ajout de nouvelles fonctionnalits sous la forme de

    modules additionnels. Lobjectif recherch est de rendre plus accessible lutilisation et laudit

    des PGI par le commissaire aux comptes. Dans une volont de simplifier la complexit

    intrinsque des PGI, les utilisateurs dveloppent des interfaces externes, en utilisant par

    exemple des tableurs de type excel pour effectuer les calculs. Ces actions constituent une

    forme de rsistance au changement organisationnel et entranent une fragmentation du

    systme qui ncessite la saisie manuelle des informations. La cration dinterfaces adhoc

    neutralise lefficacit des bases de donnes homognes.

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  • Ces travaux ont montr que la profession des commissaires aux comptes sintresse depuis

    quelques annes aux risques potentiels gnrs par les systmes fortement intgrs. La qualit

    et lintgrit des informations comptables produites sont conditionnes par la matrise du

    systme par le personnel et le service informatique de lorganisation. Des tudes ralises par

    la profession ont notamment soulign que, dans le cadre des PGI, les entreprises sont trs

    dpendantes de linformatique. Cette forte dpendance appelle une rflexion et des pistes de

    recherches sur la relation entre les diteurs de PGI et les auditeurs. En effet, il convient

    dapprofondir la nature des liens animant ces deux acteurs, qui sont confronts en matire de

    progiciels intgrs aux mmes contraintes rglementaires prconises par ladministration

    fiscale.

    Notre tude prsente des limites lies son caractre exploratoire et invite creuser certains

    thmes de recherche. Dans un premier temps, nous suggrons dapprofondir lanalyse en

    largissant les entretiens un plus grand nombre de commissaires aux comptes. Il serait

    galement intressant de recueillir les avis des responsables des services informatiques des

    socits concernes ainsi que des utilisateurs cls. En effet, notre rsultat relatif aux tentatives

    de simplification de la complexit des PGI par les utilisateurs ne sappuie que sur les

    perceptions et les expriences vcues par les commissaires aux comptes que nous avons

    interrogs. Une future recherche, qui sappuierait sur les utilisateurs en tant que tels,

    permettrait dtudier de manire plus dtaille certains risques spcifiques lis

    lenvironnement PGI, comme la gestion des habilitations et le paramtrage qui peuvent

    gnrer des risques potentiels importants.

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