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- 1 - Qu’est-ce qu’une langue ? Steve Hewitt, UNESCO [email protected] Version franaise uniquement : pp. 155-7 in Parlons du breton ! Petra nevez gar brezhoneg ? Catalogue de lexposition, Association Buhez / Ouest France, Rennes, 2001 Tout dabord, une langue cest un systLme complexe permettant de relier des sons au sens et inversØment ; cest--dire, dune part dexprimer du sens laide dun inventaire restreint (quelques dizaines) de sons significatifs (des phonLmes) qui se combinent pour donner des formes grammaticales et des mots de diverses classes grammaticales (substantifs, verbes, adjectifs, etc.) qui se combinent leur tour selon des schØmas rØguliers dagencement, daccord et de rØgime ; et dautre part de dØcoder un tel message partir des sons quon entend, et lui attribuer un sens. Cette bidirectionalitØ implique une communication entre individus. Outre la simple communication, une langue remplit des fonctions expressives, ludiques, sociales et identitaires. Afin quune langue puisse fonctionner (Œtre produite et comprise) il faut quil y ait un consensus parmi ses locuteurs (la communautØ linguistique) sur les diverses conventions arbitraires qui la soutendent sons, mots, rLgles grammaticales, tourmures, idiomatismes, etc. bref, tout ce qui constitue lusage. Cest la « double articulation » du langage un nombre restreint de sons donnant une multitude de mots, et un ensemble cohØrent de rLgles grammaticales permettant den tirer littØralement une infinitØ de phrases qui en fait sa crØativitØ. Par « rLgles grammaticales » il ne faut pas entendre des commandements ØdictØs en haut lieu, mais plutt des descriptions concises du fonctionnement naturel de la langue: quand un locuteur viole une rLgle grammaticale dans le sens linguistique, il se sent gØnØralement obligØ de reprendre son ØnoncØ. Pour les comportementalistes, lapprentissage du langage est surtout mØcanique, une rØpitition de phrases toutes faites, alors que pour les gØnØrativistes, beaucoup plus en vogue, nous sommes en quelque sorte prØprogrammØs dLs la naissance pour apprendre une langue, ayant une connaissance innØe de la forme des rLgles grammaticales (dont les dØtails concrets peuvent varier ØnormØment) ; il suffit dŒtre exposØ une langue donnØe pour choisir les types de rLgles nØcessaires pour cette langue et les doter du contenu requis lapprentissage se fait alors une vitesse Øpoustouflante, mŒme avec une matiLre crue (les propos entendus) souvent fragmentaire. Chaque langue dØcoupe le monde sa guise, imposant ses locuteurs des distinctions assez diffØrentes : ainsi un anglophone a du mal saisir la diffØrence entre le passØ simple et limparfait en franais, tout comme un francophone peroit difficilement la distinction entre les temps simples et les temps « progressifs » en anglais ou en breton. La recherche des universaux linguistiques (les rØgularitØs quon peut observer travers toutes les langues) est censØe contribuer apprØhender ce que pourrait Œtre cette « prØprogrammation ». Le XX e siLcle a vu apparatre tout un florilLge de thØories linguistiques, sans quil soit aisØ de les dØpartager de faon scientifique. A cet Øgard, il est consternant de constater que les logiciels linguistiques (reconnaissance de la parole ou traduction) qui marchent le mieux ne privilØgient aucune Øcole particuliLre, mais sont basØes sur une approche statistique.

Qu'est-ce qu'une langue?

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Qu'est-ce qu'une langue? Written for the Exhibition catalogue "Buhez - quoi de neuf sur le breton"

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Qu’est-ce qu’une langue ?

Steve Hewitt, UNESCO [email protected]

Version française uniquement : pp. 155-7 in Parlons du breton ! � Petra nevez g�ar brezhoneg ?

Catalogue de l�exposition, Association Buhez / Ouest France, Rennes, 2001

Tout d�abord, une langue c�est un système complexe permettant de relier des sons au sens et inversément ; c�est-à-dire, d�une part d�exprimer du sens à l�aide d�un inventaire restreint (quelques dizaines) de sons significatifs (des phonèmes) qui se combinent pour donner des formes grammaticales et des mots de diverses classes grammaticales (substantifs, verbes, adjectifs, etc.) qui se combinent à leur tour selon des schémas réguliers d�agencement, d�accord et de régime ; et d�autre part de décoder un tel message à partir des sons qu�on entend, et lui attribuer un sens. Cette bidirectionalité implique une communication entre individus. Outre la simple communication, une langue remplit des fonctions expressives, ludiques, sociales et identitaires. Afin qu�une langue puisse fonctionner (être produite et comprise) il faut qu�il y ait un consensus parmi ses locuteurs (la communauté linguistique) sur les diverses conventions arbitraires qui la soutendent � sons, mots, règles grammaticales, tourmures, idiomatismes, etc. � bref, tout ce qui constitue l�usage.

C�est la « double articulation » du langage � un nombre restreint de sons donnant une multitude de mots, et un ensemble cohérent de règles grammaticales permettant d�en tirer littéralement une infinité de phrases � qui en fait sa créativité. Par « règles grammaticales » il ne faut pas entendre des commandements édictés en haut lieu, mais plutôt des descriptions concises du fonctionnement naturel de la langue: quand un locuteur viole une règle grammaticale dans le sens linguistique, il se sent généralement obligé de reprendre son énoncé. Pour les comportementalistes, l�apprentissage du langage est surtout mécanique, une répitition de phrases toutes faites, alors que pour les générativistes, beaucoup plus en vogue, nous sommes en quelque sorte préprogrammés dès la naissance pour apprendre une langue, ayant une connaissance innée de la forme des règles grammaticales (dont les détails concrets peuvent varier énormément) ; il suffit d�être exposé à une langue donnée pour choisir les types de règles nécessaires pour cette langue et les doter du contenu requis � l�apprentissage se fait alors à une vitesse époustouflante, même avec une matière crue (les propos entendus) souvent fragmentaire.

Chaque langue découpe le monde à sa guise, imposant à ses locuteurs des distinctions assez différentes : ainsi un anglophone a du mal à saisir la différence entre le passé simple et l�imparfait en français, tout comme un francophone perçoit difficilement la distinction entre les temps simples et les temps « progressifs » en anglais ou en breton. La recherche des universaux linguistiques (les régularités qu�on peut observer à travers toutes les langues) est censée contribuer à appréhender ce que pourrait être cette « préprogrammation ». Le XXe siècle a vu apparaître tout un florilège de théories linguistiques, sans qu�il soit aisé de les départager de façon scientifique. A cet égard, il est consternant de constater que les logiciels linguistiques (reconnaissance de la parole ou traduction) qui marchent le mieux ne privilégient aucune école particulière, mais sont basées sur une approche statistique.

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L�un des débats récurrents en linguistique moderne concerne le nombre et l�organisation des composants de la grammaire � phonologie, morphologie, lexique, syntaxe, sémantique, pragmatique, structure de l�information, etc., et l�on recherche un modèle maximalement efficace et économique, avec des frontières précises et étanches entre ces composants. Cependant, l�on sait qu�en phonétique acoustique le signal sonore contient une redondance optimale de l�ordre de 50 % � avec moins de redondance, le risque de perdre le signal est trop grand ; avec plus de redondance, le système devient excessivement lourd. Ce principe de redondance optimale pourrait bien s�étendre à l�ensemble des sous-systèmes linguistiques, et notamment aux rapports entre eux ; ainsi il n�y aurait plus de frontières nettes (mais curieusement insaisissables) entre les différentes parties de la grammaire, dont le chevauchement servirait à renforcer la fiabilité du système. Même l�opposition entre la répétition mécanique de phrases toutes faites et l�analyse grammaticale sophistiquée pourrait s�estomper dans ce schéma, les deux principes s�appliquant simultanément. L�analyse grammaticale est naturellement nécessaire pour pouvoir produire et décoder des phrases totalement nouvelles : la phrase « j�ai vu un crocodile en coiffe danser la gavotte avec Alexis Gourvennec » n�a guère été produite auparavant, mais elle est parfaitement compréhensible pour tout locuteur du français. En revanche, l�on peut se demander si tout le dispositif grammatical est réellement mis en marche à chaque fois qu�on dit ou entend « j�en sais rien », phrase qui a dû être prononcée littéralement des milliards de fois. Finalement, l�idée de la redondance optimale et du renforcement mutuel des différent composants de la grammaire pourrait également expliquer comment les gens qui parlent des variantes sensiblement différentes d�une langue arrivent à communiquer.

Une langue peut varier plus ou moins dans le temps et l�espace ou selon le milieu social. Les locuteurs d�une langue détiennent leur langue de la communauté, et en même temps contribuent individuellement à la faire évoluer à tous les niveaux : phonétique (modification de la réalisation de certains phonèmes, confusion de phonèmes proches), lexical (perte graduelle de certains mots, création d�autres), grammatical (modification ou confusion de règles grammaticales, souvent suite à une réanalyse des structures). Ainsi y a-t-il un va-et-vient constant entre le social (la langue en tant que patrimoine collectif) et l�individuel (l�usage qu�en fait chaque locuteur).

Si, selon une vieille boutade, une langue c�est un dialecte qui a une armée, il est difficile de donner une définition exacte de la différence entre une langue et un dialecte. Sur le plan linguistique, on pourrait prendre l�intercompréhension comme critère, mais l�intercompréhension entre deux variétés peut varier considérablement selon les individus, et que dire, par exemple, de la bonne intercompréhension entre le suédois, le norvégien et le danois ou l�intercompréhension parfois problématique entre certains dialectes bretons ? En effet, la définition de ce qui constitue une langue plutôt qu�un dialecte est autant politique que linguistique.

D�un point de vue linguistique, toutes les langues se valent, et on pourrait théoriquement faire de la physique nucléaire tout aussi bien en breton qu�en français. Cependant, il y a une foule de facteurs pratiques qui font que cela ne se fait pas : alphabétisation fonctionnelle quasi-inexistante en breton (combien de bretonnants de naissance sauraient vraiment écrire une simple lettre personnelle en breton ?), et de ce fait, absence de vocabulaire spécialisé connu et utilisé. La pratique sociale et les domaines contrôlés par une langue sont d�une importance primordiale pour sa vitalité. Si l�oral est bien primaire et l�écrit dérivé de l�oral, dans la société moderne l�écrit prend une importance de plus en plus centrale. Aucune langue n�a de réelles chances de survie sans une alphabétisation généralisée, nécessaire pour l�enseignement, l�administration, et tant d�autres aspects de la vie

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pratique : notices explicatives, catalogues de pièces détachées, sous-titres, encyclopédies � tous monnaie courante dans d�autres petites langues comme l�islandais (250.000 locuteurs) ou l�estonien (moins d�un million). Même les médias audiovisuels (le « post-écrit ») ont besoin d�un taux appréciable d�alphabétisation, ne serait-ce que pour assurer un vivier d�animateurs et de producteurs. En gallois (500.000 locuteurs) et en irlandais (350.000 locuteurs compétents, dont seulement 60.000 natifs) il y a actuellement 18 heures de radio et 3 à 4 heures de télévision par jour, et même en gaélique d�Ecosse (80.000 locuteurs) il y a 7 heures de radio par jour.

Paradoxalement, le taux d�alphabétisation en breton (et probablement dans les autres langues régionales de France) a fortement regressé du fait du système éducatif. Pour une alphabétisation réussie, il faut naturellement un standard viable (sans qu�il soit nécessairement aussi uniforme que le français) et du vocabulaire abstrait et technique. La standardisation doit se faire en liaison étroite avec la communauté linguistique concernée, avec de bons moyens de diffusion, afin que le standard et les néologismes soient bien acceptés, ce qui n�a pas toujours été le cas pour le breton.

A l�heure où le breton s�éteint comme la langue dominante de communautés locales, tout en restant parlé par un assez grand nombre de locuteurs natifs, on voit se constituer des réseaux d�enthousiastes « néo-bretonnants » se servant d�une langue standard aseptisée, presque artificielle, fortement francisée dans sa phonétique, sa syntaxe et ses idiomatismes, et plutôt puriste dans son lexique � juste le contraire du breton spontané. Les enthousiastes et les bretonnants « du cru » ont souvent du mal à communiquer facilement, et les médias (dont la présence est insignifiante) sont dominés par des apprenants. En effet, le breton fournit un exemple presqu�unique de langue dont la grande majorité des lettrés sont des apprenants (en irlandais, cela est vrai aussi, mais à la différence du breton la quasi-totalité des locuteurs natifs sont bien lettrés dans leur propre langue). Le temps dira si le breton peut vraiment se regénérer en s�appuyant presqu�exclusivement sur la catégorie des néo-bretonnants.

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Petra eo ur yezh ?

Steve Hewitt, UNESCO [email protected]

Gant ur yezh e veż gwraed moyen da lakad soñjoù dre son ha da gompren ar soñjoù lared gant sonioù a-ssort-se. Un niver bihan (un toullad toussenoù) a sonioù dishañvalus (phonemoù) a h-a d�ober un niver divent a c�heriennoù, hag un toullad all a reolennoù yezhadur a liamm ar geriennoù assambles e frasennoù n�eus ffin ebed d�o niver. Deus an daou live-se e veż gwraed « eseladur doubl » ar yezh, pezh a lak anei da veżañ kasi �vel béw. Reolennoù ar yezh a h-a war an daou du � koms ha kompren �, ha red eo d�an dud beżañ dakord war doud pezh a h-a d�ober ar yezh (sonioù, geriennoù, reolennoù, troioù-lavar) blam dei da vond en-dro �vel so gleed.

Ewid ar « gomportamantalisted », ur yezh a veż desked en ur zrevesañ ar reoù all (hadlared war o lerc�h), med ewid ar « generativisted » e h-omp �vel programmed en a-raog dija pa vémp ganed da c�hoûd petore stumm a c�hall kaoud ar reolennoù-yezh, ha neuse e veż leunied ar reolennoù rekis gant ffedoù ar yezh a ver o teskiñ anei, hag ar ffedoù-se a c�hall beżañ disheñvel mat herweż ar yezh.

Peb yezh a zidroc�h ar bed en he stumm dei he hûn, hag a oblij he c�homserien da zishañvaloud �tre certen traoù na veint ked dishañvaled dre red en ur yezh all : « kanañ a ran » na siniffi ked memestra �vel « me so o kanañ » ; koulskoude so moyen da rentañ �nê o daou e galleg gant « je chante ». Meur a deori yezhonîel so bed itriked, med stard eo da lared en ur stumm skiantel pehini eo ar gwellañ. Eveeg eo gweled penaos ar programmoù urzhiataeres gwellañ ewid treiñ ur yezh en un all pe ewid kompren an dud o koms so based war ar statistikoù kentoc�h ewid un teori yezhonîel sklaer.

Ar yezhonourien a veż jeu etreże diwar-benn ped kevrenn so er yezhadur � phonologîezh, morphologîezh, lexik, ssyntax, ssemantik, pragmatik, struktur ar c�helaouiñ hag all � hag e veż klasked ur modell effedus hag ekonomik da vat, bewenned strizh ha sklaer. Koulskoude ar phonetik akoustik a h-a en-dro gant war-dro 50 % a redondañss � gant neubeutoc�h a redondañss so re a zañjer da goll ar ssignal ; gant muioc�h a redondañss e veż re bounner ar ssystem. Princip ar redondañss optimal a c�hallffe beżañ astenned da beurrest ar yezhadur, gant al lodennoù disheñvel o�n em c�holoiñ tamm-pe-damm hag o�n em souten an eil egile. Ouzhpenn se, an hadlared frasennoù gwraed-ha-toud hag an analys yezhadurel a c�hallffe beżañ implîed skoaż-ouzh-skoaż, herweż red. An analys yezhadurel so eżom dioutañ eveljust ewid prodûiñ ha kompren frasennoù neweż-flamm evel « gweled meus ur c�hrokodil gant ur c�hoeff o tañssal ar gavotenn gant Alexis Gourvennec », med daoust hag-eñv e veż analysed ar yezhadur e gwirioneż beb tro ma veż lared pe klewed un dra bennag evel « meus ide �bed » hag a so bed lared sur a-ŵalc�h milionoù a wechoù. Ha neuse ar redondañss optimal c�hŵazh a c�hallffe esplikoud penaos an dud hag a goms rannyezhoù disheñvel a-ŵalc�h a veż barreg da�n em gompren.

Petra a ra an differañss etre ur yezh hag ur rannyezh ? Pe e veż moyen da�n em gompren pe ne veż ked ? Koulskoude, tud ar Ssued, an Norvej hag an Danmark a�n em gompren mad a-ŵalc�h en o yezhoù disheñvel, �keid h�e deveż poan certen brezhonegerien da�n em intent er memes yezh ssañssed. A-benn ar ffin e h-eo ken politik ar gudenn �vel ma h-eo yezhonîel.

Ewid ar yezhonourien, n�eus yezh ebed a gement a veffe dreist pe dindan ar reoù all diouti he hûn. Ma ne veż ked gwraed physik nukleair e brezhoneg e h-eo blamour n�eus ked

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kals a vrezhonegerien hag a ŵoar lenn ha skrivañ �neañ mad (ped brezhoneger a-vihanig so kat da skrivañ ul lizher perssonel simpl e brezhoneg ?), ha blam da se ar geriennoù teknik pe n�existont ked pe n�int ked anveżed. Gwir eo, ar c�homs eo ar foñss, an dra gentañ, hag ar skrid so devered deus ar c�homs, med en deiż a hirie ar skrid neus aï ur poues bras innossant. Ur yezh na ŵoar ked he c�homserien lenn ha skrivañ �nei ne deus ked kals a chañss da chom béw re bell ken. Ha neuse ar media kleweled � ar radio hag an tele (a neuint eżom deus ar skrid ewid mond en-dro) � a jikour da liammañ an dud assambles er gumunîezh. E kembraeg (500.000 komser) hag e gouezeleg Iwerzhon (350.000 komser mad, gant kompren 60.000 komser a-vihanig) e veż bremañ 18 eur bemdeż a radio ha neuse 3 pe 4 eur a dele...

Kurîus eo, a-drugareż d�ar skol h-eo aed war-gil da vat niver ar vrezhonegerien a ŵoar lenn ha skrivañ brezhoneg. A-benn deskiñ lenn ha skrivañ mad so eżom deus ur standard sklaer (hag-eñv n�eus ked eżom da veżañ ken standardised-rik �vel ar galleg) ha geriennoù uhel ha teknik. Red eo standardisañ assambles gant an dud a goms ar yezh, ha neuse kaoud ur moyen mad da ledañ ar standard hag ar geriennoù neweż, blam dê da veżañ digemered mad, pezh n�eo ked bed gwir ordin ewid ar brezhoneg.

Bremañ pa �mañ ar brezhoneg o vond da goll evel ar yezh kentañ war ar maes hag er bourkoù bihan, daoust ma veż komsed c�hŵazh evel yezh-vamm gant un toullad mat a dud, e veż gweled o ssevel rouedajoù a « neweż-vrezhonegerien » o koms ur yezh standard, sec�h, kasi artifficîel, galleg-mat dre he phonetik, he ssyntax hag he zroioù-lavar, ha kentoc�h purist en he geriadur, da lared eo just ar c�hontrëffait deus brezhoneg an dud. Ar stourmerien-mañ hag ar vrezhonegerien bemdeż o deveż poan o kaoseal aesed an eil gant egile, hag an abadennoù radio ha tele a veż gwraed dreist-oll gant tud o teskiñ brezhoneg. N�eus kasi yezh all ebed ma veffe al lodenn vrassañ deus ar re a ŵoar lenn ha skrivañ �nei tud o teskiñ ar yezh kentoc�h ewid komserien a-vihanig (gwir eo ive ewid gouezeleg Iwerzhon, med ase kasi toud ar gomserien yezh-vamm a ŵoar lenn ha skrivañ �neañ, pezh n�eo ked gwir ewid ar brezhoneg). An amser da zond a laro deomp hag-eñv e vo moyen e gwirioneż da hadsevel ar brezhoneg en ur gemer harp kasi hepken war rumm an neweż-vrezhonegerien.