1
Actualités 86 Arch Mal Prof Env 2006 tivement adhérent à la peau, il n’en reste pas moins hydrosoluble (83 g/l à température ambiante) et donc éliminable par un lavage à l’eau suffisamment abon- dant. A l’infirmerie, en pratique, il faut décontaminer à l’eau courante froide selon les modalités habituelles. Si on veut améliorer la décontamination par du PEG, c’est le macrogol qu’il faut employer, en alternance avec l’eau. Son utilité réelle reste à préciser (une publication isolée fait état d’une sédation rapide des douleurs chez un ouvrier américain de 27 ans brûlé aux deux genoux par du phénol à 80 %), mais au moins sa sécurité d’emploi est établie. A mon sens, le PEG 400 n’a plus sa place dans la prise en charge des brûlures par le phénol et les crésols : il doit disparaître des infirmeries d’entre- prise. Dr F. Testud Unité de toxicovigilance, Centre antipoison Hospices Civils de Lyon, 69424 Lyon Cedex 03 Référence 1. Testud F., Payen C. : Évaluation des solutions de décontami- nation des brûlures chimiques. Arch Mal Prof Environ 2005 ; 66 : 335-340. Question Notre service de santé au travail doit bientôt déména- ger et se pose le problème du déplacement des dossiers ; s’il est bien entendu que les dossiers médi- caux des salariés ayant été exposés à des produits CMR doivent être conservés 50 ans après la cessation d’activité, qu’en est-il des clichés radiographiques ? Est-ce le cliché qui a valeur médico-légale ou le compte rendu fait par le radiologue ? En bref, dois-je conserver les radiographies 50 ans après la fin d’exposition ou puis-je me contenter des conclusions du radiologue ? Dr G. (Seine-Maritime) Réponse En réponse à votre question, c’est le cliché radiographi- que qui a une valeur médico-légale et en aucun cas le compte rendu fait par le radiologue. Le médecin du tra- vail ne doit pas se contenter de la lecture du compte rendu, mais il doit lui-même interpréter le cliché radio- graphique. Il est possible et même peut-être préférable, de donner les clichés radiographiques aux salariés à condition de garder copie du compte rendu et écrire dans le dossier que celui-ci est en adéquation avec le cliché radiogra- phique, si tel est le cas. S’il n’en est pas ainsi, il est nécessaire d’écrire dans le dossier un compte rendu de la lecture de la radio faite par le médecin du travail. Si un service déménage et toujours pour une question médico-légale, il me semble nécessaire de conserver les radios. Si cela pose des problèmes trop difficiles, on pourrait peut-être envisager de ne garder que les deux ou trois radios les plus récentes et de faire une relecture des radios susceptibles d’être jetées pour vérifier que le compte rendu, que l’on garde dans le dossier, est con- forme à la radio. Dans tous les cas, il faut bien noter cette conformité dans le dossier médical. Dr N. Sandret Inspection médicale du travail, 66 rue de Mouzaïa, 75019 Paris

Questions - Réponses

  • Upload
    n

  • View
    213

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Actualités

86 Arch Mal Prof Env 2006

tivement adhérent à la peau, il n’en reste pas moinshydrosoluble (83 g/l à température ambiante) et doncéliminable par un lavage à l’eau suffisamment abon-dant. A l’infirmerie, en pratique, il faut décontaminer àl’eau courante froide selon les modalités habituelles. Sion veut améliorer la décontamination par du PEG, c’estle macrogol qu’il faut employer, en alternance avecl’eau. Son utilité réelle reste à préciser (une publicationisolée fait état d’une sédation rapide des douleurs chezun ouvrier américain de 27 ans brûlé aux deux genouxpar du phénol à 80 %), mais au moins sa sécuritéd’emploi est établie. A mon sens, le PEG 400 n’a plus saplace dans la prise en charge des brûlures par le phénolet les crésols : il doit disparaître des infirmeries d’entre-prise.

Dr F. TestudUnité de toxicovigilance, Centre antipoison Hospices Civils de Lyon, 69424 Lyon Cedex 03

Référence1. Testud F., Payen C. : Évaluation des solutions de décontami-nation des brûlures chimiques. Arch Mal Prof Environ 2005 ;66 : 335-340.

Question

Notre service de santé au travail doit bientôt déména-ger et se pose le problème du déplacement desdossiers ; s’il est bien entendu que les dossiers médi-caux des salariés ayant été exposés à des produitsCMR doivent être conservés 50 ans après la cessationd’activité, qu’en est-il des clichés radiographiques ?

Est-ce le cliché qui a valeur médico-légale ou lecompte rendu fait par le radiologue ? En bref, dois-jeconserver les radiographies 50 ans après la find’exposition ou puis-je me contenter des conclusionsdu radiologue ?

Dr G. (Seine-Maritime)

Réponse

En réponse à votre question, c’est le cliché radiographi-que qui a une valeur médico-légale et en aucun cas lecompte rendu fait par le radiologue. Le médecin du tra-vail ne doit pas se contenter de la lecture du compterendu, mais il doit lui-même interpréter le cliché radio-graphique.Il est possible et même peut-être préférable, de donnerles clichés radiographiques aux salariés à condition degarder copie du compte rendu et écrire dans le dossierque celui-ci est en adéquation avec le cliché radiogra-phique, si tel est le cas. S’il n’en est pas ainsi, il estnécessaire d’écrire dans le dossier un compte rendu dela lecture de la radio faite par le médecin du travail.Si un service déménage et toujours pour une questionmédico-légale, il me semble nécessaire de conserver lesradios. Si cela pose des problèmes trop difficiles, onpourrait peut-être envisager de ne garder que les deuxou trois radios les plus récentes et de faire une relecturedes radios susceptibles d’être jetées pour vérifier que lecompte rendu, que l’on garde dans le dossier, est con-forme à la radio. Dans tous les cas, il faut bien notercette conformité dans le dossier médical.

Dr N. SandretInspection médicale du travail, 66 rue de Mouzaïa, 75019 Paris