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Mardi 21 novembre 2006 DCRG 1/3 INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE DÉFENSIVE : PHYSIONOMIE NATIONALE DU RISQUE FINANCIER Depuis le 1 er janvier 2006, les renseignements généraux ont recensé 1.578 cas de vulnérabilités ou d’agressions économiques hostiles, concernant 888 entreprises (sur plus de 2.000 sensibilisées). La surface statistique ainsi offerte à l’analyse permet aujourd’hui d’isoler et d’examiner, par natures de risques, les contours de la physionomie nationale de l’insécurité économique. Celle-ci a été cartographiée autour de huit familles de risques distincts : - atteintes aux savoir-faire, - atteintes physiques sur sites, - atteintes à la réputation, - risques liés aux intrusions consenties, - risques de nature informatique, - risques liés à l’humain, - fragilisations orchestrées, - risques financiers et/ou capitalistiques. Les risques financiers, sur la base d’un rapport présenté par M. Roger Mongereau, ont récemment fait l’objet d’un avis du Conseil économique et social, intitulé « Intelligence économique, risques financiers et stratégies des entreprises ». L’actualité ainsi conférée à ce type d’insécurité économique est largement confortée par la place qu’occupe ce type de fragilités ou atteintes dans les constats dressés, sous un angle défensif, par les renseignements généraux. Très prépondérante parmi l’ensemble des risques (I), cette famille d’atteintes économiques se caractérise par un taux de commission important (II) et une grande diversité opératoire (III). Reposant sur des logiques moins territoriales (IV) ou catégorielles (V) que sectorielles (VI), l’agression financière des entreprises est aujourd’hui le fait d’opérateurs hostiles bien identifiés (VII). 1

Rapport des Renseignements Généraux sur les risques financiers - Novembre 2006

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Page 1: Rapport des Renseignements Généraux sur les risques financiers - Novembre 2006

Mardi 21 novembre 2006

DCRG 1/3

INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE DÉFENSIVE : PHYSIONOMIE NATIONALE DU RISQUE FINANCIER

Depuis le 1er janvier 2006, les renseignements généraux ont recensé 1.578 cas de vulnérabilités ou d’agressions économiques hostiles, concernant 888 entreprises (sur plus de 2.000 sensibilisées).

La surface statistique ainsi offerte à l’analyse permet aujourd’hui d’isoler et

d’examiner, par natures de risques, les contours de la physionomie nationale de l’insécurité économique.

Celle-ci a été cartographiée autour de huit familles de risques distincts : - atteintes aux savoir-faire, - atteintes physiques sur sites, - atteintes à la réputation, - risques liés aux intrusions consenties, - risques de nature informatique, - risques liés à l’humain, - fragilisations orchestrées, - risques financiers et/ou capitalistiques.

Les risques financiers, sur la base d’un rapport présenté par M. Roger

Mongereau, ont récemment fait l’objet d’un avis du Conseil économique et social, intitulé « Intelligence économique, risques financiers et stratégies des entreprises ».

L’actualité ainsi conférée à ce type d’insécurité économique est largement

confortée par la place qu’occupe ce type de fragilités ou atteintes dans les constats dressés, sous un angle défensif, par les renseignements généraux.

Très prépondérante parmi l’ensemble des risques (I), cette famille d’atteintes

économiques se caractérise par un taux de commission important (II) et une grande diversité opératoire (III). Reposant sur des logiques moins territoriales (IV) ou catégorielles (V) que sectorielles (VI), l’agression financière des entreprises est aujourd’hui le fait d’opérateurs hostiles bien identifiés (VII).

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I –- FORTE PRÉPONDÉRENCE STATISTIQUE DU RISQUE FINANCIER

Avec 557 cas sur 1578 signalés, les risques de nature financière représentent à eux seuls 35,2% des cas d’insécurité économique.

Ils présentent une fréquence d’apparition plus de deux fois supérieure à celle de

la catégorie de risques suivante.

I

c

tn Cnp Bddqs

0,0% 5,0% 10,0% 15,0% 20,0% 25,0% 30,0% 35,0% 40,0%

risques financiers

intrusions consenties

atteintes aux savoir-faire

atteintes physiques sur sites

désorganisation & fragilisation

risques informatiques

atteintes à la réputation

risques humains

LES RISQUES ET ATTEINTES:REPARTITION PAR GRANDES FAMILLES

I – LES NIVEAUX DE COMMISSION DES ATTEINTES FINANCIÈRES

L’agressivité des actions économiques offensives se mesure par les niveaux de ommission des faits constatés.

Sous cet angle de vue, on constate que les signalements d’insécurité financière

raitent, dans plus de la moitié des cas (52.7%), de comportements offensifs commis et avérés, et on sur de simples vulnérabilités passives et/ou structurelles.

RISQUE FINANCIER et/ou CAPITALISTIQUE: e taux de « passage à l’acte » est cependant ettement moins élevé que les 61.2% relevés our l’ensemble des huit familles de risques.

ien que plus fréquente que les autres types ’atteintes (Cf. I), l’agression financière est onc moins fréquemment menée à son terme ue les autres, probablement du fait qu’elle est ouvent plus difficile à réaliser.

NIVEAUX DE REALISATION DU RISQUE

risque ou vulnérabilité projet ou intention tentative commission

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III – GRANDE DIVERSITÉ DES RISQUES FINANCIERS et/ou CAPITALISTIQUES

Ainsi quantifié, le risque financier et/ou capitalistique doit être examiné dans sa pluralité, tant les modes d’agressions sont diversifiés.

En témoigne la répartition fréquentielle des 13 sous-risques financiers, parmi

lesquels on relève que les « fragilités de caisses » (manque de trésorerie ou pertes financières) n’apparaissent que dans 20.8% des cas. A contre-pied de l’idée trop fréquemment admise, il apparaît donc que les actions de « dépeçages » d’entreprises en situation de faiblesse sont loin de constituer l’essentiel de l’insécurité économique financière.

I

rrda

LES ATTEINTES DE NATURE

V - ABSENCE DE STRATÉGIE TERRITORIALE DES AGRESSEURS ÉCONOMIQUES

La répartition des atteintes ou agressions financières sur l’ensemble du territoire essemble à s’y méprendre à celle relative à l’ensemble de tous les risques confondus. Les régions éputées les moins dynamiques sur le plan économique ne sont pas les plus touchées par ce type e risques. La cartographie des agressions financières et/ou capitalistiques ne repose donc sur ucune logique géographique, et doit reposer sur d’autres paramètres de ciblage.

0,0% 2,0% 4,0% 6,0% 8,0% 10,0% 12,0% 14,0% 16,0%île de Francepays-de-la-loirerhône-alpesmidi-pyrénéesnord-pas de calaislorraine

pacapicardie

centrefranche-comtélimousinpoitou-charente

aquitainebretagne

champagne - ardennealsacebasse-normandie

auvergneourgognehaute-normandielanguedoc-roussillondom-tom

corse

REPARTITIO N REG IO NALE DES VULNERABILITES ET ATTEINTES

FINANCIERE O U CAPITALISTIQ UE

0,0% 5,0% 10,0% 15,0% 20,0% 25,0%

prise de contrôle ou rachat par étrangers

manque de trésorerie ou pertes financières

prise de contrôle ou rachat par concurrence

cessation ou désengagement d 'activité

délocalisation

client trop prédominant

in jection de capitaux étrangers

actes de délinquance financière

prise de contrôle - rachat par fournisseur - client

fournisseur trop prédominant

sous-investissements en vue revente

in jection de capitaux concurrence

paiements trop tardifs

b

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V – ABSENCE DE FRAGILITÉS CATÉGORIELLES DES ENTREPRISES

392 entreprises concernées par le risques financier ont fait l’objet d’une étude détaillée, aux fins de déterminer si une proportion significative d’entre elles présentait des caractéristiques communes, pouvant être interprétées comme des signaux prédisposant une société à être victime d’une agression de ce type.

Tout comme pour les entreprises stratégiques ou les PMI-PME, au sujet

desquelles les mêmes études ont été menées ces derniers mois, aucune des caractéristiques d’entreprises, étudiées par strates (capital social, chiffre d’affaires, effectifs,…), ne s’est avérée génératrice d’une fréquence d’agression statistiquement notable.

Seules les fortes valeurs

ajoutées constituent, sans surprise, un facteur attractif.

On relève à l’inverse que les

faibles chiffres d’affaires, supposés être des indicateurs visibles de la fragilité des sociétés, sont loin d’être corrélés à la fréquence des agressions financières.

Le taux de victimisation

ses résultats ou de son poids que de son im De même, les entreprise

compétitivité ne font respectivement l’obfinancière.

Il se confirme donc à no

ciblé en raison de son secteur d’activité, sd’opérateurs externes hostiles. VI – LES SECTEURS LES PLUS VISÉ

Les entreprises ayant prnature financière évoluent dans 93 secteurs

Prés de la moitié (48.9

concentrés sur 14 secteurs : Automobile,papeterie, télécommunications, microélectde la maison, agroalimentaire, composanautomatismes.

Or, tous types de risqueactivités retombe de 48.9% à 39.4%. capitalistique constitue, pour ces secteurs, publics.

0,0% 10,0% 20,0% 30,0% 40,0% 50,0% 60,0

0 à 50 000

50 001 à 100 000

100 001 à 500 000

500 001 à 999 999

1 à 4 999 999

5 à 10 000 000

10 000 001 et +

LES CIBLES PAR TRANCHES DE CHIFFRES D'AFFAIRES

financière d’une entreprise ne dépend donc pas plus de plantation géographique.

s dites stratégiques et les unités membres de pôles de jet que de 11.7% et 1.8% des agressions de nature

uveau qu’un acteur économique sera préférentiellement usceptible à un moment donné d’attiser les convoitises

S

ésenté une vulnérabilité ou ayant subi une atteinte de d’activités distincts (Cf. page suivante).

%) des risques ou agressions de cette nature ont été métallurgie et sidérurgie, aéronautique, emballage et ronique, plasturgie, menuiserie, meuble et équipement ts électroniques, distribution, mécanique, robotique et

s confondus, le taux de ciblage constaté sur ces 14 Il est ainsi démontré que le risque financier et/ou une menace spécifique méritant l’attention des pouvoirs

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0,0% 2,0% 4,0% 6,0% 8,0% 10,0% 12,0%

automobile

métallurgie sidérurgie

aéronautique

emballages - papeterie

télécommunication

microélectronique

plasturgie

menuiserie

meuble & équipement maison

agroalimentaire

composants électroniques

distribution

mécanique

robotique, automatismes

textile

transport

biotechnologie

chimie

pharmacie

énergie nucléaire

logiciels informatiques

armement

cosmétique

médias

mode & prêt à porter

tous autres secteurs

FREQUENCE DES AGRESSIONS FINANCIERES PAR SECTEURS D'ACTIVITES

VI – LES NATIONS LES PLUS OFFENSIVES

Le recensement des situations ou actions offensives de nature financière a abouti à l’identification de 368 auteurs, identifiés sous 34 nationalités différentes. En première lecture, ce palmarès de l’offensivité économique financière ne diffère pas sensiblement du classement des nations les plus agressives dans d’autres modalités d’agressions.

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Il permet en revanche, par comparaison avec le classement « tous risques

confondus », d’identifier les pays qui s’avèrent préférer les atteintes financières aux autres modes d’agressions économique. Tel est le cas de la France, les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, l’Inde, le Canada, les Pays-Bas, la Belgique.

On relève parallèlement la mise en évidence de la tendance inverse pour le

Japon et surtout la Chine qui, dans une proportion frôlant le double, délaissent les agressions de nature financière au profit d’autres modes opératoires.

B A N N IE R E S E C O N O M IQ U E M E N T O F F E N S IV E S : C O M P A R A T IF R IS Q U E F IN A N C IE R / T O U S R IS Q U E S C O N F O N D U S

0 ,0 % 5 ,0 % 1 0 ,0 % 1 5 ,0 % 2 0 ,0 % 2 5 ,0 % 3 0 ,0 %

fra n c e

é ta ts -u n is

c h in e

a lle m a g n e

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c a n a d a

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b e lg iq u e

ira n

ja p o n

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ro u m a n ie

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ru s s ie

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k a z a h k s ta n

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p o lo g n e

s u è d e

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a g re s s io n s f in a n c iè re s to u te s a g re s s io n s c o n fo n d u e s

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