Ronsard et La Musique de son temps

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Julien Tiersot. Ronsard et La Musique de son temps (1903) - Certon , Goudimel, Janequin, Muret , Mauduit

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-*?JULIEN TIERSOT

RONSARDET LA MUSIQUE DE SON TEMPSUVRES MUSICALES DE CERTON, GOUDIMEL, JANEQUN.MURET. MAUDUITetc.

mmBREITKOPF & ELERTEL, EDITEURS LEIPZIG, BRUXELLES, LONDRES, NEW YORK

LIBRAIRIE FISCHBACHERPARIS,BUE DE SEINE,33.

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JULIEN T1ERS0Trll

RONSARDET LA MUSIQUE DE SON TEMPSUVRES MUSICALES DECEBTON, GOUDIMEL, JAMQIHN,

MURET, MAUDUIT

etc.

BREITKOPF H-ERTEL, EDITEURS LEIPZIG, BRUXELLES, LONDRES, NEW YORK

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VI.

Aprs avoirjuste

lu

ou

entendu ces pages musicalesd'criture,si

et

apprci leuril

valeur leurs

qualits

d'harmonie,

d'expression,l'idal

est

permis de demander pourtant

elles ralisent

exactement

musical

conu par Ronsard.points tout hrisss

Etait-ce bien avec ces accords pleins et ces contre-

de notes que

le

pote avait pens ressusciter l'ode

pindarique, dont la simple et fruste mlope grecque avait t l'uniquesoutien musical ?tion

Ne

fut-ilsi

jamais choqu d'entendre ses sonnets, mana-

d'un

sentiment

individuel,

chants par tout un chur, ft-ceFallait-

seulement par quatre voix, ncessairement de sexes diffrents?il

donc tre quatre, dont deux femmes, pourMaissi

dire:

les

Pouret les

tre tien, ne

cieux m'ont fait natre, Madame, gne plus mon me. .

.

belles

interprtes

de Petite

Nymphe

foltre

ne se devaient-elles

pas elles-mmes de rougir un peu, quand, devant la cour assemble, onles obligeait

chanter:

Ma Ma

doucette,grce,

ma

sucre,

male

Cithre,

Tu me

dois

pour m'apaiserjour baiser?

Mille fois

Hmire.

est bien vrai

que tous

les arts,

dans leur nouveaut, sont enferms

de force dans les formes existantes au temps de leur manifestation pre-

Mais

cet art de la polyphonie qui,

malgr

les

chefs-d'uvre qu'il

a

laisss, n'en tait

pas moins encore dans la priode des ttonnements,contradictions avec les principes immuables

prsentait vraiment trop de

de la raison.les

Il

fallait

bien s'y rsigner, puisque c'tait admis, et quecours d'une volution dontil

producteurs,

en

plein

ne pouvaient

prvoir l'aboutissement,

affirmaient qu'il en devait tre ainsi.cette contrainte.

bon sens dt souvent murmurer dequeS'il

Mais le Ronsard qui voulaitlui

le

pote chantt ses vers, quelque voix que tu puisses avoir

disait-il,

ne songeait pas que ce dt tre en morceaux quatre

parties.

parle tout

moment du

luth, c'est

que cet instrument

tait,

de son

temps mme, l'accompagnement par excellence de

la voix isole.

On

n'a pas encore accord cette musique

qu'elle mrite

dans

l'histoire

de la musique.qui offre

du luth toute l'importance Les documents, il est vrai,des difficults,5

sont assez rares,

et d'une lecture

sinon trs

66grandes,

du moins

spciales.

savoir que la musique de luth(les

Nous en connaissons pourtant assez pour du XVI e sicle se compose essentiellements'il

danses mises part) de transcriptions d'oeuvres polyphoniques;le

s'agit

de chansons,le

superius est dtach de l'ensemble harmonique et devient

cantits,

qu'une voix seule peut excuter, tandis que l'instrument lales

soutient en excutant les parties infrieures.

Rien mieux que uneconnaissons peu

morceaux qu'on vient deil

lire

ne peut se prter

telle interprtation:d' uvres

que aussi marqu.dela

grce:

c'est

infrieures ne sont,

pour elle. Nous un caractre mlodiVoyez l'ode de Goudimel: Errant par les champs un chant, des mieux dessins, et dont les parties d'un bout l'autre, que le soutien harmonique. Noussemblequ'ils aient t faits

du seizime

sicle qui aient

avons

fait

dj une observation analogue au sujet de la Petite

Nymphe

de Janequin, vritable ariette d'opra-comique.

D'autres morceaux, parsont dans ce style notestyle d'air,

exemple

le

sonnet de Certon:

T espreont

et crains,

contre note que des thoriciens

dnomm

parce que,

du

fait

de la combinaison mme, la partie suprieure prend un caractre

mlodique.

Pour chercher un exemple en dehors dula

recueil

de 1552,

nous citerons encore

Mignonne, allons voirsi

si la rose,

dont la mlodie trs bien dessine est

caractristique

de Costeley, du sentiment et

du

style

de l'poque, et dont

les parties infrieures

ne sont qu'un accomcontemporains

pagnement.remplacer

H

fut

donc trsses

facile

aux amateurs

de

Ronsard d'emprunter le reste

chansons en parties l'unique superius et deetil

par

des accords de luth ou de guiterre,

nous

semble hors de doute

qu'il

en

ait t fait ainsi.

Pourtant, aucun livre de luth,

ma

connaissance, ne donne express-

ment dedans

transcriptions des chansons de Ronsard.

Je n'enles

ai

trouv nil'histoire

les collections

de M. Chilesotti,

ni

dans

Notes sur

Brenet, ni dans un seul des livres originaux qui ont pass par mes mains. Mais cela ne prouve en rien que ces transcriptions n'aient pas exist. Et voyez combien fut tendu le succs des chansons de Ronsard, mme sous la forme instrumentale: la table du clbre Virginal Book de la Reine Elisabeth, c'est--dire dans un livre publi en Angleterre un demi-sicle aprs la venue de Ronsard, je relve la chanson de Roland de Lassus: Bonjour mon cur>. Ce recueil, faitduluth de Michel

en vue d'un instrument nouveau, donne aussi des arrangements de luthistes, par exemple de cepremire page de cetjouit d'une faveursi

d' uvres

Dowland

dont

il

fut

question la

crit.

N'est-il

donc pas certain qu'une musique qui

joue,

commenc par tre chante et dans son pays d'origine, sous la forme la mieux approprie auxcaractristique avaitreste, ce n'tait

usages du temps?

Au

pas seulement la cour et la

ville,

ni dans le

67

monde des

dilettanti

sachant jouer du luth,

que l'on chantait Ronsard.

Faut-il rappeler encore une fois cette phrase de l'crivain breton

Nol

du Fail:

Quand

notre Mabile de

Rennes chantait un

lai

de Tristan de Lonnois

sur sa viole ou une ode de ce grand pote Ronsard, n'eussiez vous jug que cestuy-ci, sous le dsespoir de sa Cassandre, se voulust confiner et rendre

en

la plus

troite

observance1)

et

hermitage qui

l'autre, la bte

laissant son Yseult,

se fourrer et jeter

soit sur le Mont-Ferrat, et aux dpiteuses poursuites de

Glatissant?*les

Ainsi,

mntriers

bretons

du

XVI

e

sicle

chantaientles

parmi

le

peuple

les

vers

de

Ronsard, au

mme

titre

que

complaintes de

Tristan et Yseult. 'suivant.

Et

cette popularit gnrale s'tendit jusqu'au sicle

Plusieurs livrets de chansons, leexcellentes

Sommaire

de tous les recueils

des plus(1582),

chansons tant amoureuses,

rustiques

que musicales

La Fleur

des chansons amoureuses (1600), etc. renferment, ct

de vaudevilles et de chansons diverses, des posies de Ronsard en grand

nombre.la

Certaines servaient dsigner des airs connus: c'est ainsi que,livres,

dans un de ces

ct des timbres universellement rpandus de

du Branle de Poitou, du chant: Traistres de la Rochelle, on peut lire une Complainte d'un amant sa dame sur l'air: Quand ce beau 'printemps je roij. Et cette mme strophe des Amours de Marie figure dans une fricasse de chansons populaires, ct de la Pronnelle, de Sur le pont d'Avignon, et de Quand la bergre va-t-auxVolte de Provence,

champs.Il advint

mme que

le

type de femme, sinon cr, du moins idalisvers.

et clbr

par Ronsard, devint aussi populaire que sesfit

Le

peuple

son tour

des chansons sur Cassandre.

Bizarre destine des choses!

Alors que nous avons grande peine retrouver dans les vieux livres la musique sur laquelle se chantaient les vers authentiques du pote, il est

une de ces chansons dontpopularit,finit,

l'air,

aprs avoir joui l'origine d'une extrmetrois sicles,

ayant travers prs de

par devenir pour

un tempsje

le

chant national de la France!

Je ne

redirai plus en dtail,

me

bornerai rappeler grands traits l'histoire de ce chant, qui noustrait

est

connu d'abord par unBranle coup

de danse, Y Orchsographie, sous

le

nom

de

nomm

Cassandre, qui plus tard reparat avec des

paroles mises dans la bouche de Cassandre elle-mme

une Cassandre

d'abord assez pertinemment mythologique, et qui se dclare descenduedes cieux, mais qui par la suite tombe au ruisseau et ne chante plus que

de grossires chansons bachiques, toujours surfin

le

mme

air!

Puis, lalui

du XVIII 6 Nol du

sicle,

l'air est

ramass par un chansonnier qui

adapte

1)

Fail,

Contes

et

discours cTEutrapel.

5*

68les paroles:

Vive Henri quatre, et

le voil

devenu!

le

chant de ralliement

des royalistes, l'hymne des Bourbons restaurs

*)

Mais ne connatrons-nous donc aucune de ces mlodies sur lesquelles vers de Ronsard se chantaient voix seule et sans aucun accompagnement? Cela est fort craindre, car au XVI e sicle on n'imprimaitles

gure que la musique savante,confies la seule

les

mlodies de tournure populaire tant

mmoire

et transmises

par tradition.

Pourtant

il

n'est

pas de rgle qui ne souffre d'exception; et voici un petit livre, de la plus grande raret, tant par son caractre exceptionnel que par le petit nombred'exemplaires qui en sont venus jusqu' notre poque, o nous trouveronsenfin satisfaction.

C'est le Recueil des plus belles et excellentes chansonstires

en forme de

Voix -de- ville,

de

divers autheurs tant anciens que

modernes, auxquelles a t nouvellement adapte la musique de leurs chants

communs, afin que chacunvera tant de voix que sur

les

puisse chanter en quelque lieu qu'il se trouinstruments.Paris,

les

Par Jehan Chardavoine,

de Beaufort en Anjou.l'enseigne

A

de la Chaise

1576).

Claude Micart, au clos Bruneau, On trouve de tout dans ce recueil,

jusqu' des vers de Ronsard. jusqu' des chansons dauphinoises, L'aubaine est trop rare pour que nous n'en profitions pas jusqu'au bout, Voici donc cinq chansons de Ronsard, avec leurs cliants communs, bien

archaques assurment, pourtant non encore sans charme, non sans caractre surtout, et qui ont le prcieux avantage de nous donner le renseignementpositif

que nous avions vainement cherch partout

ailleurs.

Ode: Mignonne, allons voir*-.

voir

si

la rose( 2 ).:?-

E?E3Mignonne,al-

Ions

si

la

'

ro

-

se

Qui ce

ma

-

tin

a

-

vait

des-

1)

J'ai racont l'histoire de cette chanson,,

en plus grands dtails et

avec

do-

cuments l'appuiet suiv.c'est

dans

mon

Histoire de la chanson populaire en France, pp. 275

Un seul nouveau document sur le mme sujet a t produit depuis lors: une transcription pour luth de la Cassandre que nous lisons dans les Notes sur l'histoire du luth, de Michel Brenet. A ce sujet, notre savant confrre croit devoir rectifier la notation que j'avais donne de la premire mesure, et contester les observations que j'avais prsentes ce sujet; mais j'ai le regret de ne pas admettre, mon tour, sa rectification. J'ai tout lieu de croire, en effet, que si le luthiste a adopt la variante dont j'avais contest l'authenticit, c'est tout simplement que, copiant V Orchsographie, il en a reproduit la faute: rien de plus plausible que cette explication,,

tandis que les raisons critiques qui m'avaient conduit dterminer le texte musicalainsi

que je

l'ai fait

d'ailleurs lorsqu'il dit

ne me semblent avoir rien perdu de leur force. H se trompe que l'air de la Cassandre est compos sur des vers de Ronsard>:

les simples indications ci-dessus ont pu lui rappeler qu'en cri(p. 41 de la brochure) vant cette phrase il avait commis une erreur de mmoire. me ligne, par consquent une octave au-dessous. 2) Not dans l'original en clef d'ut 3

69

ii

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S^so-

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de pourpre au

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fro-be pour-pr-e

tre

P-

pr-e

Le

lys

Et son

teint

au vos

pa -

reil.

Pour montrer de quelle faon l'on peut de'tacher un Superys d'un ensemble polyphonique, quel effet produit un tel chant pris isolment et quelle diffrence sa mlodie savante offre avec le timbre- populaire, nous allons reproduire le chant de la mme ode mis en musique par Costeley,retranchant seulement les rptitions et les silences (en trs petit nombre) motivs par le dveloppement harmonique. L'on observera ds l'abord

que

la diffrence la plus notable rside en ce

que

le

chant populaire seil

rpte chaque

couplet,

tandis

que dans la composition savante*)

se

dveloppe d'un bout l'autre de la posie.

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^Ro-

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pa-reil.

Las!

Las! voy-ez

comme en

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*Mig-nonne,elle

d'espa-ce,

a

des - sus

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*==*-

pla

ce,

Las

!

las

!

las

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=*==^:t:

vrai-ment

beautz

lais -se choir.

0!

0!

ma

-

ra-tre

na

^-

tu

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If=*Puisqu'u-ne1)

=t

:z:

A*=ne

*tma -tinjusques

tel - le fleur

du-re Que du

au

Musique de Guillaume Costeley, 1570, 3 me livraison des Matres musiciens de

la Renaissance franaise, par

Henry Expert,

p. 75.

70

g=isoir.

:Doncques,si

:t-

me

croy

ez,

Mignon

ne,

donc-ques,

si

me

croy-

Hf

ez,

Mig-non-ne,

E3EE Tan-

disi

que vo

t=*Ensa

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tre a

-

ge

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-

ron

-

ne

N

lplus ver te

:t=tnou-veau-

^^t=*ns:[

t,

Cueillez,

cueil-lez

vo-tre jeu-

mhZ-Jces-

*

*:

3.ces-

:t=P

se:

Comme ri

te

fleur, la

vieil

-

les

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=PCueillez, cueil-lez

nir

vo-tre

vo-tre jeu

n-

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-

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>*

t.-

3-

*tre

"m-

les - se

Fe

ra

ter

nir

vo

beau

t.

Cette Mignonne, allons voir si la rose est reste, pendant trois sicleset demi, la plus

renomme des

posies de Ronsard.

On

la trouve encore,

mise en musique, dans deux ouvrages duhistoriques (gnralement peu justifies):

XVULL 6

sicle

prtentionset

V Anthologie franaise,

VEssai

sur la musique de

L aborde. Un

simple coup d'il suffit dmontrer queet qu'elles

ni l'une ni l'autre des mlodies

ne remonte au temps de Ronsard,ville:

furent composes tout exprs pour les livres dans lesquelles elles figurent.

Poursuivons nos citations des Voix de

Ode:

Ma

petite colombelle.

jfegMape-ti-te co-

3lom-bel-le,

- '

pe-

Ma

ti-te

tou-te

^Sbel -le,

Mon

pe-

*ttit

T=S=X^=til,

tnfcfc

:t:

3=i=2plei-ne

bai -se

moi.

D'u-ne

bou-che tou-te

De

bai-sers, chas-

EEsela

pei-ne De mon

a-mou-reux

es-moy. Quand je

vous

di-

fcfcray,

3Mi-gnon -ne,Ap-pro-cbez vous, qu'on

=medon- ne

q=tout

Neuf

bai-sers

S

1lafois,

=Lors ne

3E3m'en don-

:*=quetrois.

nez

71

Chanson: Quand

j'estois libre.

pfeEg^j^Quandj

-g~-

=3Se travail-loient

part cent

les

par

leurs

,

ai

*=*feffi^=fc=i-

mes

gen

-

til

les

A

me

rendre

a

-

mou

-

reux.

Chanson: Quand ce beau printemps

je voy.

'

*)

P

=F=tS-:

iii*ce

t=(je

Quand-2L

beau

printemps

voy,

J'a(g

-

per

H-

oy

Ha-jeu-nir

i

la

terre

et

l'on

-

de,

fe=Ef meEt z

-3

fg

f * t=t=

3Ejour

:tetl'a-

-

sem1

-

ble que le

JZi

^icens naissent

EEde.

mour Comme en

au

mon

Chanson: Douce matresse touche.

i

s:Dou ce ma-tres-se,

T&-1

tou-che Pour sou-la

-

ger

mon mal Mes

lv-res

de

ta

bou-che

Plus

m

*queco-

rou-ge

rail.

D'un doux

li

-

en

pres-

em

-

bras

-

se.

1) Le mme chant se trouve dans les Chansons de P. de Ronsard mises en musique par N. de la Grotte, livre dat de 1575, c'est--dire d'une anne antrieur au Voix de Ville de Chardavoine. C'est l une preuve premptoire que ce dernier ouvrage est bien un recueil de mlodies rpandues dans le public cette poque, et non une composition originale, comme certains l'ont cru d'aprs le libell, fort vague, du titre...

.

vn.Ronsard mourut,en Touraine.le

Boncour, desles

Deux mois aprs, il funrailles comme onla solennit

27 dcembre 1585, en son prieur de Saint Cosme eut, en la chapelle du collge den'enfit

jamais un souverain.

Si

pompes

officielles

sont d'ordinaire aussi tt

oublies qu'accomplies,telle,le

au contraireet cela

du

service funraire

de Ronsard futsi

concours de ceux qui tinrent honneur de s'y rendre futcette crmonie causa

considrable,

par la qualit des assistants plus encore que par leur nombre, que

une profonde impression sur:

l'esprit

des contem-

porains.

Le

pote fut clbr par la parole

l'oraison funbre prononce

Perron arracha des larmes tous les auditeurs. un Requiem fut compos tout spcialement pour la circonstance. Cette uvre eut pour auteur un jeune compositeur qui, pour ses dbuts, avait t l'me musicale de cette Acadmie de Baf dont la fondation tait encore due l'influence des ides de Ronsard et de la Pliade sur l'union de la musique et de la posie.parle

futur cardinal

Du

Il le fut aussi

par la musique

:

Or, tant de potes qui florissaient alors ne semblaient produire leursgentillesses

que pour

les faire vivre

sous les airs de

Mauduit.

Ainsi

s'exprime le P.

Mersenne, dans V Elogefin

de Jacques Mauduit, excellent

musicien, qu'il imprima launiverselle.

du premier volume de son Harmonie

La premirefit

pice qui

fit

paroistre la profonde science de ses accords,

ajoute notre auteur,

fut la Messe de

Requiem

qu'il

mit en musique et

qu'il

chanter au service de son amy Ronsard, en la clbre assemble de la chapelle du Collge de Boncourt, o le grand du Perron se fit admirer par l'Oraison funbre de ce prodigieux gnie de la posie. >

Le

livre

de Mersenne est de 1636

:

dj Malherbe tait venu, et c'est

dans l'anne de voirRonsard.

mme que Corneille donna le Cid. comment un homme d'esprit suprieurAinsi, par la musique, le pote touche il

Et pourtant ondeuxsicles.

vient

savait encore parler de

A l'heureJane-

de ses dbuts,

avait eu pour premier,

collaborateur le vieux

quin,

le

musicien de Franois I er

le

chantre de Marignan; puis touslui

les matres

de son temps avaient tenu honneur de

apporter l'hom-

mage deles

leurs harmonies et d'en orner ses vers.

Un

plus jeune crivit;

accords funbres qui retentirent autour de sa dpouille

et voil que,

plus de cinquante ans aprs sa mort, nous trouvons encore

un loge

catgorique sous la plume du plus savant musicien qu'ait connu le nouveausicle,

Mersenne,

l'ami de Descartes.

73

La

suite

Mauduit.

du chapitre de Y Harmonie universelle reproduit le rpons de Bien que d'un autre style que les chants dont l'examen aobjet de ce travail,il ne saurait tre regard comme lui Nous rendrons donc notre tour un dernier hommage pour terminer, cet hymne funbre compos, par un de

fait le principal

tant tranger.

en reproduisant,

ses derniers fidles,

en l'honneur de Ronsard, pote souverain.

Requiem (Rpons de

l'Absoute).

Chant aux funrailles de Ronsard.

Superius.

sW:-fit

Jacques Mauduit.

i

i

E= Hse-

' I 1l

ReQuintapars.

-

qui - em

terfit

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nain do(21

-

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g Dois

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f*-J?0 ^

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^L 1575is

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Contra.

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